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Culture Clovis

La culture Clovis, ou culture Llano, est une culture archĂ©ologique palĂ©oindienne qui s'est dĂ©veloppĂ©e sur le continent nord-amĂ©ricain Ă  la toute fin du PlĂ©istocène supĂ©rieur, au cours du Tardiglaciaire, vers 13 500 ans avant le prĂ©sent. Elle se caractĂ©rise par la fabrication des pointes Clovis et d'autres outils spĂ©cifiques en pierre ou en os. Son nom provient de la ville de Clovis, au Nouveau-Mexique, oĂą ont Ă©tĂ© trouvĂ©s en 1929 les premiers artĂ©facts de cette culture. La culture Clovis n'est pas la première culture archĂ©ologique des AmĂ©riques, contrairement Ă  ce qui a Ă©tĂ© affirmĂ© jusqu'Ă  la fin du XXe siècle, puisque de nombreux sites archĂ©ologiques mis au jour au cours des dernières dĂ©cennies sont datĂ©s d'Ă©poques antĂ©rieures, et ce sur l'ensemble du continent.

Premier peuplement

Carte de l'Amérique montrant des sites antérieurs à la culture Clovis

Les porteurs de la culture Clovis descendent de populations arrivĂ©es du nord-est de la SibĂ©rie par le dĂ©troit de BĂ©ring il y a environ 24 000 ans. Ce dernier a offert un passage Ă  pied sec entre SibĂ©rie et Alaska pendant plusieurs dizaines de milliers d'annĂ©es, durant la dernière pĂ©riode glaciaire, jusqu'au rĂ©chauffement climatique du dĂ©but de l'Holocène, qui coupa le pont terrestre. Les eaux des ocĂ©ans, en partie figĂ©es sous forme de calottes glaciaires recouvrant les continents, Ă©taient en effet Ă  cette Ă©poque plus basses d'une centaine de mètres par rapport Ă  leur niveau actuel, ce qui exondait de nombreuses rĂ©gions aujourd'hui submergĂ©es, telles que la BĂ©ringie[1].

La culture Clovis a longtemps Ă©tĂ© considĂ©rĂ©e comme la plus ancienne du continent amĂ©ricain. La dĂ©couverte de nombreux sites archĂ©ologiques plus anciens a pĂ©rimĂ© ce point de vue. Le site de Debra L. Friedkin, au Texas, a par exemple livrĂ© une industrie lithique datĂ©e de 15 500 ans[2].

Description

La culture Clovis apparaĂ®t vers 13 500 ans avant le prĂ©sent, pendant la phase climatique moins froide de l'Alleröd. Elle est notamment caractĂ©risĂ©e par la pointe Clovis, qui est une pointe de taille moyenne, Ă©troite, cannelĂ©e et lancĂ©olĂ©e, avec une base concave. Certaines pointes Clovis montrent un lĂ©ger Ă©tranglement Ă  la base des bords de lame, tandis que d'autres ont des bords de lame entièrement droits.

Génétique

Le seul fossile humain trouvé à ce jour en association avec des outils de la culture Clovis, dénommé Anzick-1, mis au jour dans le Montana, aux États-Unis, a livré un génome entièrement amérindien, caractéristique de populations originaires de la Sibérie du Nord-Est[3].

Les Ă©tudes gĂ©nĂ©tiques des fossiles humains de la fin du PlĂ©istocène supĂ©rieur et du dĂ©but de l'Holocène trouvĂ©s Ă  ce jour sur le continent amĂ©ricain montrent l'existence de deux branches palĂ©oindiennes, dont la divergence daterait d'environ 16 000 ans : l'une prĂ©sente au Canada, minoritaire, et l'autre prĂ©sente des États-Unis Ă  la Terre de Feu, reprĂ©sentant plus de 80 % du peuplement autochtone des AmĂ©riques et Ă  laquelle appartient Anzick-1[4] - [5].

Postérité de la culture Clovis

À la culture Clovis largement répandue en Amérique du Nord succèdent plusieurs faciès régionaux à partir de la période plus froide du Dryas récent, notamment les faciès Folsom, Gainey, Suwannee-Simpson, Plainview-Goshen, Cumberland, et Redstone, qui paraissent en être directement issus, avec des évolutions parfois mineures comme la longueur de la cannelure sur les pointes de projectiles. Bien que cela soit généralement considéré comme le résultat d'une évolution culturelle normale[6], certains chercheurs ont invoqué le dernier épisode glaciaire du Dryas pour expliquer l'évolution constatée dans les sites archéologiques[7].

Références

  1. « La découverte d’empreintes humaines vieilles de 23 000 ans réécrit l’histoire du peuplement de l’Amérique », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  2. (en) M.R. Waters, S.L. Forman et al., « The Buttermilk Creek Complex and the Origins of Clovis at the Debra L. Friedkin Site, Texas », Science, vol. 331, no 6024,‎ , p. 1599-1603 (lire en ligne [sur academia.edu])
  3. (en) Morten Rasmussen, Sarah L. Anzick, Michael R. Waters et Pontus Skoglund, « The genome of a Late Pleistocene human from a Clovis burial site in western Montana », Nature, vol. 506,‎ , p. 225–229 (PMID 24522598, PMCID 4878442, DOI 10.1038/nature13025)
  4. (en) Richard Harris, « Ancient DNA Ties Native Americans from Two Continents to Clovis », sur npr.org,
  5. (en) « America's only Clovis skeleton had its genome mapped », université de Copenhague,
  6. (en) Gary Haynes, The Early Settlement of North America : The Clovis Era, New York, Cambridge University Press, (ISBN 978-0-521-52463-6), p. 52
  7. (en) Michail I. Petaev, Shichun Huang, Stein B. Jacobsen et Alan Zindler, « Large Pt anomaly in the Greenland ice core points to a cataclysm at the onset of Younger Dryas », PNAS,‎ (DOI 10.1073/pnas.1303924110, lire en ligne [sur pnas.org])

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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