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Histoire de l'Administration des Eaux et ForĂȘts en France

Cet article prĂ©sente les faits marquants de l'histoire de l'Administration des Eaux et ForĂȘts chargĂ©e des forĂȘts, de la chasse, de la pĂȘche en eau douce, mais aussi dĂšs 1861 de la premiĂšre rĂ©serve ou dĂšs 1913 du premier parc[1] en France.

Histoire

Le XIIIe siĂšcle, temps des gruyers

C’est au XIIIe siĂšcle qu'apparaĂźt l’appellation « Eaux et ForĂȘts », dans une ordonnance de 1219, Ă  la demande du roi Philippe II Auguste. Cette ordonnance porte sur une rĂ©glementation de l'exploitation et des ventes du bois. Le premier amĂ©nagement forestier connu date de 1230.

On trouve pour la premiĂšre fois une Ă©bauche d’organisation forestiĂšre grĂące Ă  l’ordonnance du roi Philippe IV Le Bel, en aoĂ»t 1291, mettant au jour la MaĂźtrise des Eaux et ForĂȘts en France qui dĂ©finissant leur rĂŽle aux MaĂźtres des forĂȘts : enquĂȘteurs, inquisiteurs et rĂ©formateurs.

Le XIVe siĂšcle, Ăąge des Souverains MaĂźtres des Eaux et ForĂȘts

Au XIVe siĂšcle, le roi Philippe V le Long Ă©labore en 1318 une ordonnance rĂ©glant les problĂšmes des officiers des Eaux et ForĂȘts.

Par la suite, Ă  cause de la pĂ©nurie de bois et de l’agrandissement du royaume de France, Philippe VI de Valois crĂ©e alors la premiĂšre administration forestiĂšre, par l’ordonnance de Brunoy de 1346. Les Eaux et ForĂȘts doivent alors surveiller le domaine royal dans les matiĂšres forestiĂšres, des eaux et de la chasse.

La grande épidémie de Peste noire qui sévit en France à partir de 1347 anéantit des régions entiÚres et divise presque par deux la population européenne[2], donnant lieu à une déprise agricole généralisée et à une repousse forestiÚre importante.

Charles V le Sage crĂ©e en 1371 le « Souverain MaĂźtre des Eaux et ForĂȘts par tout le royaume » qui nomme aux emplois subalternes et rend la justice en appel dans le ressort du Parlement de Paris et de Rouen, au siĂšge des Tables de Marbre. À la suite de plusieurs ordonnances de 1376, il Ă©labore une Ă©bauche de « Code forestier » traitant alors des assiettes, de marteaux, de police et du rĂšglement d’exploitation des bois de marine. Les coupes sont dĂ©limitĂ©es par l’arpenteur, Ă  la craie rouge ou noire.

Puis Charles VI le Bien-AimĂ© conforte les crĂ©ations de son prĂ©dĂ©cesseur en crĂ©ant le « Souverain et gĂ©nĂ©ral maĂźtre ordonnateur, dispositeur et rĂ©formateur, seul pour le tout des Eaux et ForĂȘts par tout le royaume ». En 1396, il interdit par une ordonnance la pratique de la chasse par le tiers-Ă©tat.

Le XVe siĂšcle, la forĂȘt « gonfle » le trĂ©sor

Au XVe siĂšcle, la rĂ©glementation des forĂȘts et des droits d’usages rapporte beaucoup d’argent au royaume. Les Eaux et ForĂȘts sont renforcĂ©es. S’intĂ©ressant beaucoup Ă  la chasse, Charles VI rĂ©dige une ordonnance sur la chasse et les Eaux et Forets.

Le XVIe siĂšcle, les Ă©volutions de l’organisation forestiĂšre

Au XVIe siĂšcle, les Eaux et ForĂȘts voient leurs missions grandir. Elles sont chargĂ©es de la surveillance des autres forĂȘts du royaume et la rĂ©glementation de la chasse. En effet, François Ier veut des forĂȘts giboyeuses et sources de profits. La technicitĂ© forestiĂšre fait alors un grand pas.

L’ordonnance de 1516 rĂ©nove l’administration forestiĂšre et rĂ©glemente la chasse tandis que trois autres ordonnances traitent de la conservation des forĂȘts, dans l’intĂ©rĂȘt public. Il s’agit des ordonnances de 1518 sur le Code pĂ©nal forestier, de celle de 1520 comportant des mesures autoritaires Ă  l’égard des particuliers, et de l’ordonnance de 1537 relative aux hautes futaies appartenant au corps ecclĂ©siastique.

Alors qu'au dĂ©but les coupes sont martelĂ©es aprĂšs adjudication par les arpenteurs, les Grands maĂźtres et Gruyers, une ordonnance de 1523 ordonne de les marteler avant l’adjudication. Il s’agit des prĂ©mices du martelage en dĂ©livrance (Ă  l’époque prĂ©cĂ©dĂ© d’un martelage d’assiette) et martelage en rĂ©serve.

En 1555, le pouvoir royal institue une maĂźtrise dans chaque bailliage ou sĂ©nĂ©chaussĂ©e. Les « maĂźtres », appelĂ©s « maĂźtres particuliers » dĂšs 1575, nomment et rĂ©voquent les prĂ©posĂ©s aux coupes ordinaires des taillis, procĂšdent aux arpentages (aidĂ©s par des arpenteurs jurĂ©s et par des gardes-marteaux), rĂšglent les conflits (leur compĂ©tence s'Ă©tendant jusqu'au violations des rĂšglements sur la chasse et la pĂȘche[3]).

Dans son Ă©dit de 1559, François II rĂ©dige sur les juges de dernier ressort crĂ©Ă© auprĂšs de chaque Table de marbre. Charles IX fait deux ordonnances sur la gestion de la forĂȘt, ainsi que celle de 1566, « Ordre d’arpentage gĂ©nĂ©ral des forĂȘts royales ».

Henri III a jouĂ© un rĂŽle important dans l’organisation des Eaux et ForĂȘts, notamment par son Ă©dit de supprimant les Grands maĂźtres souverains et crĂ©ant six offices de Grands maĂźtres enquĂȘteurs et GĂ©nĂ©raux rĂ©formateurs. En 1583, une ordonnance sur les droits d’usages est rĂ©digĂ©e. Il instaure Ă©galement en 1588 le contrĂŽle des jugements des Grands maĂźtres par les juges de dernier ressort.

Mais c’est Ă  Henri IV que l’on doit en 1597 un Ă©dit qui instaure un RĂšglement GĂ©nĂ©ral des Eaux & ForĂȘts. Le « tiers en rĂ©serve » est alors rĂ©tabli, les forĂȘts royales sont bornĂ©es et amĂ©nagĂ©es. Cependant, la fin du XVIe siĂšcle est marquĂ© par de nombreuses guerres (de Religion, de 30 ans
), et la forĂȘt est alors pillĂ©e pour renflouer les caisses du royaume. Les Eaux et ForĂȘts subissent un gros dysfonctionnement.

Le XVIIe siÚcle, les réformes du ministre Colbert

Arbres avec exemples de bois tors, piĂšces de bois pour la construction navale.
Les rĂ©formes de Colbert sur les forĂȘts ont pour but essentiel d'approvisionner en bois les arsenaux de marine (gravure du XVIIIe siĂšcle, EncyclopĂ©die mĂ©thodique marine).

Au XVIIe siĂšcle, la forĂȘt française vit une profonde transformation. En effet, Colbert entreprend une grande rĂ©forme de l’administration forestiĂšre qui durera prĂšs de 20 ans[4]. Cette rĂ©formation gĂ©nĂ©rale des forĂȘts est adoptĂ©e au Conseil du roi le . Elle commence par la fermeture des forĂȘts royales[5]. Tous les ayants droit doivent apporter leurs papiers et justifier de leurs privilĂšges ou de leurs possessions. Sous Colbert, 70 000 arpents de bois sont rĂ©intĂ©grĂ©s au domaine royal. Les recettes des forĂȘts royales sont multipliĂ©s par 20, passant de 50 323 livres en 1662 Ă  1,05 million de livres en vingt ans[6]. Colbert, fascinĂ© par les forĂȘts du Canada (« c'est un trĂ©sor qu'il faut soigneusement conserver »[7]), cherche Ă©galement Ă  pĂ©renniser l'approvisionnement en bois de marine, la construction d'un vaisseau de guerre Ă  cette Ă©poque nĂ©cessitant entre 3 000 et 4 000 chĂȘnes centenaires[8].

L'ordonnance de 1669 « sur le fait des Eaux et ForĂȘts Â» dite de Saint-Germain-en-Laye (), instaure des rĂšgles strictes de martelage : les prĂ©lĂšvements forestiers doivent tenir compte de la possibilitĂ© des forĂȘts. En Bretagne, les droits de chauffage sont rĂ©voquĂ©s ou rĂ©visĂ©s. Dans les PyrĂ©nĂ©es et en Auvergne, des milliers de plans d'inventaire sont adressĂ©s Ă  Colbert par Louis De Froidour de SĂ©rizy.

Des hommes, comme Pierre Lallement de l'EstrĂ©e et Louis De Froidour de SĂ©rizy, Lieutenant GĂ©nĂ©ral des Eaux & ForĂȘts depuis 1651 sont nommĂ©s Grands maĂźtres des ForĂȘts. L’ordonnance de 1669 divise le domaine forestier en 18 « grandes maĂźtrises » et 134 maĂźtrises . L’édit d’ est alors appliquĂ©, portant suppression des anciens offices de Grands maĂźtres et rĂ©ductions du nombre d’officiers des maĂźtrises particuliĂšres Ă  un maĂźtre particulier (caractĂ©risĂ© par son Ă©pĂ©e), un lieutenant (caractĂ©risĂ© par sa longue robe), un procureur du Roi particulier (caractĂ©risĂ© par sa longue robe), un garde-marteau, arpenteur, greffier, gruyer, huissier et autre audiencier, le Garde gĂ©nĂ©ral (caractĂ©risĂ© par sa casaque brodĂ©e et son Ă©pĂ©e) et un nombre de gardes suffisants. Un nouvel Ă©dit en 1689 a crĂ©Ă© 16 Grands maĂźtres.

En 1694, l’administration royale chargĂ©e des forĂȘts attribue aux sergents et gardes la surveillance et police de la forĂȘt, et aux officiers de la maĂźtrise la tenue des audiences forestiĂšres.

Plusieurs marteaux existent Ă  cette Ă©poque, dont le marteau royal (plus tard le marteau de l’État), les marteaux particuliers des agents, le marteau des arpenteurs, le marteau des adjudicataires et le marteau des agents de la marine (non dĂ©crit ici). Le marteau royal, d’abord un cercle Ă  trois Fleurs de Lys, il n’en garda plus qu’une lors des grandes rĂ©formes de MaĂźtre Colbert. Ce marteau servait uniquement au marquage en rĂ©serve, et bĂ©nĂ©ficiait de grandes prĂ©cautions pour la sĂ»retĂ©. Le marteau particulier des agents du royaume doit avoir une circonfĂ©rence diffĂ©rente du marteau du Roi, et Ă©tait empreint de l’arme (Grand maĂźtre) et des premiĂšres lettres du nom et surnom (le reste des agents). Ce marteau sert principalement au marquage des bois en dĂ©lit. Les mĂȘmes rĂšgles pour le marteau des arpenteurs, sauf qu’il servait Ă  dĂ©limiter la coupe (coupe celui de la MaĂźtrise et du Roi). Les marteaux des adjudicataires avaient l’empreinte dĂ©posĂ©e au greffe et servaient Ă  marquer les bois vendus. Ils Ă©taient dĂ©truits aprĂšs coupe.

Le XVIIIe siĂšcle, les grands chambardements

Le successeur de Louis XIV, Louis XV, fait paraĂźtre de nombreux arrĂȘts et Ă©dits pour rĂ©glementer l’accĂšs Ă  la forĂȘt ainsi que pour les bois de marine. C’est pour cela qu’un Ă©dit du instaurait la peine de mort contre ceux qui allumeraient un feu en forĂȘt et dans les bruyĂšres. C’est d’ailleurs ce roi qui instaura la sĂ©paration de la police des cours d’eau (1740). Des hommes comme Buffon et RĂ©aumur ont Ă©tĂ© des forestiers de talent. Jacques Le Ray de Chaumont, grand-maĂźtre des Eaux et ForĂȘts de Blois a Ă©galement marquĂ© cette Ă©poque. Louis XVI est Ă©galement prĂ©occupĂ© par les bois de marine.

A la fin du XVIIIe siĂšcle viennent la RĂ©volution française et le Directoire. Les forĂȘts, royales ou non, se font piller[9], et les dĂ©frichements sont nombreux du fait de l’évolution de la population française, plus de 500 000 hectares disparaissent. L’administration forestiĂšre demande de l’aide Ă  l’armĂ©e. MalgrĂ© ces Ă©vĂ©nements, les avancĂ©es sylvicoles et d’amĂ©nagements forestiers sont considĂ©rables. Beaucoup de nobles Ă©tudient la forĂȘt et son fonctionnement. 23 forestiers sont inscrits dans le Dictionnaire historique de la RĂ©volution et de l’Empire de 1898 par le Docteur Robinet, pour avoir jouĂ© un rĂŽle politique important.

La Constituante (1789-1791)

Sous l'AssemblĂ©e nationale constituante, sur le rapport de BarĂšre au nom du ComitĂ© des affaires domaniales soulignant « la nĂ©cessitĂ© de prĂ©venir ou d’arrĂȘter les dĂ©gĂąts qui se commettent en forĂȘt » le lĂ©gislateur[10] par la loi du 11 dĂ©cembre 1789[11] place les forĂȘts « sous la sauvegarde de la Nation...»[12] - [13]. Cet appel pour prĂȘter « main forte » aux MaĂźtrises des Eaux et ForĂȘts, toujours en place mais que l'on savait en sursis, fut sans effet et compliqua la situation par une mauvaise interprĂ©tation de la loi, certaines municipalitĂ©s s'arrogeant le droit de gestion des forĂȘts, allant jusqu'Ă  expulser et malmener les gardes et officiers des MaĂźtrises[14]. La dĂ©vastation des forĂȘts est telle que par la Proclamation du roi du 3 novembre 1789, il est rĂ©affirmĂ© que « L'Ordonnance [de 1669] est toujours en vigueur»[15].

Egalement sur le rapport de BarĂšre, la loi du 11 septembre 1790, rĂ©affirme le principe de l’inaliĂ©nabilitĂ© des forĂȘts de l’Etat quasiment dans les mĂȘmes termes que l’Ordonnance de 1669[10].

Les lois du 16-24 instituent la sĂ©paration partielle des affaires administratives et judiciaires. Puis le 1790[16], l’AssemblĂ©e nationale retire aux MaĂźtrises des Eaux et ForĂȘts leur pouvoir judiciaire (Table de marbre) attribuĂ© dĂ©sormais aux tribunaux ordinaires, avant de supprimer les MaĂźtrises en 1791. La gestion des forĂȘts est confiĂ©es « aux municipalitĂ©s » sous le contrĂŽle des forestiers[17].

La loi-cadre du 29 septembre 1791[18] - [19] sur l’Administration forestiĂšre est le dernier texte votĂ© par la Constituante, sur le rapport du dĂ©putĂ© Pison du Galand[20]. Elle servira de modĂšle Ă  l'administration forestiĂšre du XIXe siĂšcle et fonde des principes qui figurent toujours dans le droit forestier français[21]. Son titre Ier introduit la notion de RĂ©gime forestier auquel sont « soumises » les forĂȘts de l’Etat (« de la Nation ») et des collectivitĂ©s locales (« les bois appartenant aux communautĂ©s d’habitants »). En revanche, les forĂȘts privĂ©es, jusqu’alors soumises depuis l’Ordonnance de 1669 au contrĂŽle des MaĂźtrises principalement concernant le dĂ©frichement, sont laissĂ©es Ă  la libre gestion de leurs propriĂ©taires « comme bon leur semblera ». Cette libĂ©ralitĂ©, dĂ©sapprouvĂ©e par tout forestier digne de ce nom, eut des consĂ©quences tellement catastrophiques en termes de dĂ©frichements, qu'elle sera aboli en 1803[21]. Le titre II prĂ©voit la rĂ©organisation de l’Administration forestiĂšre. L’organe central est dĂ©nommĂ© « Conservation gĂ©nĂ©rale des forĂȘts », dirigĂ© par cinq « Commissaires de la conservation gĂ©nĂ©rale ». La Conservation gĂ©nĂ©rale des forĂȘts disparaĂźtra de fait en fĂ©vrier 1794 sous la Convention. Les Commissaires ont sous leurs ordres les Conservateurs Ă  la tĂȘte de 35 Conservations qui se rĂ©partissant sur tout le pays composĂ©es de 303 Inspecteurs, de Gardes et Arpenteurs. A la Conservation des forĂȘts de l'Ain, par exemple, le Conservateur Philibert-Charles-Marie de Varenne de Fenille (1730-1794), marqua son Ă©poque[22]. Les cinq Commissaires sont dĂ©signĂ©s en octobre 1791[23] - [24]. MĂȘme si le SecrĂ©taire de la Conservation gĂ©nĂ©rale, n'est pas effectivement nommĂ©, ses fonctions sont assurĂ©es par Joseph-Alexandre Bergon, alors un des Premiers commis des Contributions[25]. Cependant l'installation de la nouvelle organisation est « suspendue » en mars 1792[26] mais les Commissaires de la Conservation gĂ©nĂ©rale dĂ©jĂ  nommĂ©s restent en place et les « ci-devant » MaĂźtrises sont maintenues provisoirement[27]. En effet la question de l'aliĂ©nation ou pas des forĂȘts nationales Ă©tant en suspens et la prioritĂ© du moment Ă©tant plutĂŽt Ă  la dĂ©fense du territoire[28], la gestion des forĂȘts passe en second plan. Il faudra attendre 12 ans, en 1801 sous le Consulat, pour que cette nouvelle Administration des ForĂȘts soit effective[29]. Dans son dernier titre, la loi de septembre 1791 prĂ©voit ultĂ©rieurement l’élaboration d’un Code forestier[30]. Il ne sera Ă©tabli qu’en 1827 sous la Restauration.

La RĂ©volution fait changer toutes les empreintes de marteaux, et le marteau royal devient marteau de l’État, dont l’empreinte est BN (Bois Nationaux) avec au milieu un faisceau de licteur surmontĂ© d’un bonnet phrygien. Mais l’utilisation reste la mĂȘme. À la Restauration, le marteau de l’État, servant au martelage et balivage, est reprĂ©sentĂ© par une Fleur de Lys avec le numĂ©ro de conservation.

La Convention (1792-1795)

De fait la loi du 3 pluviĂŽse an Il (1er fĂ©vrier 1794) fait disparaĂźtre la Conservation gĂ©nĂ©rale des ForĂȘts. En effet, le rĂ©gime Ă©tant aux abois, sur demande du ComitĂ© de salut public, la Convention dĂ©crĂšte ce jour-lĂ  « une coupe extraordinaire de bois dans toutes les forĂȘts existant sur le territoire de la RĂ©publique », dont elle confie l'exĂ©cution, non aux Administrations forestiĂšres locales, mais aux « Corps administratifs », c'est-Ă -dire aux responsables des districts[31].

Les missions de la Conservation gĂ©nĂ©rale des forĂȘts sont assurĂ©es de juillet 1794 (messidor an II) Ă  octobre 1795 (vendĂ©miaire au IV) par la Commission des revenus nationaux, Ă©manation du ComitĂ© des finances. Celle-ci est l’une des 12 ComitĂ©s exĂ©cutifs crĂ©Ă©es par la Convention nationale le 1er avril 1794 (12 germinal an II), elles-mĂȘmes ne prenant ses ordres qu’auprĂšs du ComitĂ© de Salut public oĂč Robespierre siĂšge encore jusqu’à fin juillet 1794[32].

Le Directoire (1795-1799)

Puis arrive le Directoire, avec trois textes en 1796 en rapport aux forĂȘts, dont l’arrĂȘtĂ© du 15 germinal an IX sur l’uniforme vert.

Les forĂȘts sont confiĂ©es Ă  la « RĂ©gie des Droits d’Enregistrement, Timbres, Patentes et du Domaine National » et Joseph-Alexandre Bergon est le « Directeur de la correspondance relative aux bois et forĂȘts »[33].

Le XIXe siÚcle, la belle époque un peu mouvementée

Le XIXe siĂšcle est l’ñge d’or des Eaux et ForĂȘts. Le XIXe siĂšcle forestier ne commence vraiment qu'en 1820, cinq ans aprĂšs le dĂ©but de la premiĂšre Restauration, par la mise en place d'une Administration des ForĂȘts autonome, indĂ©pendante de celle des Domaines, et ne s`achĂšve qu`en 1914.

Le Consulat (1799-1804)

Garde forestier des ForĂȘts Nationales de la 1re RĂ©publique, en habit bleu de l'an VII (1803), baudrier et sabre-briquet arrĂȘtant un braconnier. Le garde est vraisemblablement un ancien militaire qui a perdu un bras. Peinture de Horace Vernet (1789-1863).

Sous le Consulat, outre quelques textes sur les ventes de bois et sur la restitution de biens, le dĂ©cret lĂ©gislatif du 16 nivĂŽse an IX (6 Janvier 1801) crĂ©e une nouvelle Administration gĂ©nĂ©rale des ForĂȘts, composĂ©e de 5 administrateurs gĂ©nĂ©raux, et au maximum 30 conservateurs, 300 sous-inspecteurs, 500 gardes principaux et 8 000 gardes[34]. La mĂȘme annĂ©e, l’arrĂȘtĂ© des Consuls du 6 pluviĂŽse an IX (26 Janvier 1801) sĂ©pare la nouvelle administration forestiĂšre de la RĂ©gie de l’Enregistrement et des Domaines. Les cinq admirateurs gĂ©nĂ©raux, Ă©quivalents consulaires des cinq « commissaires de la Conservation gĂ©nĂ©rale des forĂȘts » de la Constituante, nommĂ©s en janvier 1801, sont Bergon, Chauvet, GuĂ©heneucGossuin et Allaire[35]. Ils s'occupent chacun des tĂąches rĂ©parties en cinq divisions[36].

Les recrutements dans l’administration forestiĂšre se font dans la hĂąte durant le Consulat, souvent sur des critĂšres plus politiques que techniques, induisant du personnel peu qualifiĂ© ce qui fit Ă©crire par Bernard Lorentz en 1801 « L’ignorance des forestiers est une des premiĂšres causes de la dĂ©gradations de nos forĂȘts. »[37].

Par l'arrĂȘt des Consuls du 9 ïŹ‚orĂ©al an XI (29 avril 1803) la « Loi relative au rĂ©gime des bois appartenant aux particuliers aux communes ou Ă  des Ă©tablissements publics » limite strictement les dĂ©frichements. Son application met un terme aux exploitations sauvages ravageant les forĂȘts sur tout le territoire, et notamment Ă  la libertĂ© accordĂ©e par la loi de septembre 1791 aux particuliers d'user sans restriction de leurs biens forestiers[38].

Le Premier Empire (1804-1815)

En 1805, sous le Premier Empire, l'administrateur gĂ©nĂ©ral Joseph-Alexandre Bergon, devenu Conseiller d'Etat, est nommĂ© Directeur gĂ©nĂ©ral des forĂȘts, placĂ© directement sous les ordres du ministre des Finances Gaudin, qui lui-mĂȘme ne fait qu'exĂ©cuter les dĂ©cisions de l'empereur NapolĂ©on 1er. Pour aider le nouveau Directeur gĂ©nĂ©ral qui conserve les tĂąches de la 1re division, un secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral est Ă©galement nommĂ©, les quatre administrateurs des forĂȘts Ă©tant maintenus Ă  la tĂȘte de leur division respectives jusqu'Ă  la Restauration[36].

En mai 1806, un dĂ©cret impĂ©rial crĂ©e douze postes d`Inspecteurs gĂ©nĂ©raux de l`Administration forestiĂšre chargĂ©s de faire des tournĂ©es sur tout le territoire forestier pour contrĂŽler forĂȘts et forestiers de tout grade et d'en rendre compte aux autoritĂ©s centrales. Parmi ces Inspecteurs gĂ©nĂ©raux il y eut notamment Marcotte, DĂ©liard, Duteil et de Vergennes[39].

Le marteau de l’État, qui garde toujours sa forme ronde et ses rĂšgles de stockage et d’utilisation, change d’empreinte pour arborer l’Aigle impĂ©riale avec le numĂ©ro de conservation. Les marteaux particuliers des agents changent aussi : conservateurs (lettre C et n° de conservation dans une empreinte hexagonale), inspecteurs (lettre I et n° de conservation dans une empreinte pentagonale), sous-inspecteur (lettres SI et n° de conservation dans une empreinte octogonale), garde gĂ©nĂ©ral (lettres GG et n° de conservation dans une empreinte ronde de diamĂštre max. 28 mm), et garde particulier (lettres GP et n° de conservation sans forme dĂ©terminĂ©e). Le marteau des arpenteurs est un rectangle Ă  angles coupĂ©s avec la lettre A et le n° de conservation comme empreinte.

Le premier empire marque aussi la premiĂšre tentative d’enrĂŽlement dans l'armĂ©e du service forestier : tous ceux qui voulaient intĂ©grer l’Administration des ForĂȘts, Ă©taient tenus de souscrire un engagement dans la Garde impĂ©riale (Jeune garde) :

Sous l’Empire, NapolĂ©on place dans l’Administration des forĂȘts des quantitĂ©s d’anciens militaires « rĂ©formĂ©s »[40].

Durant les Cent-Jours (mars - juillet 1815), GuĂ©heneuc occupe de poste de directeur gĂ©nĂ©ral des forĂȘts, Bergon ayant conservĂ© son poste au dĂ©but de la Restauration en avril 1814, et ayant dĂ©missionnĂ© dĂšs le retour de NapolĂ©on en mars 1815.

Directeurs des forĂȘts durant le Consulat et le 1er Empire (1799-1815)
PĂ©riodeNomObservations
novembre 1799 - janvier 1801
janvier 1801 - 1805Pas de directeur général5 Administrateurs généraux : Bergon, Chauvet, GuéheneucGossuin et Allaire
1805 - avril 1814Joseph-Alexandre BergonAdministrateur du ministĂšre des finances
avril 1814 - mars 1815PremiĂšre restauration(cf. tableau ci-dessous)
mars 1815 - juillet 1815François Scholastique de Guéheneuc

La Restauration (1814-1830)

AprĂšs la RĂ©volution et les guerres de l'Empire, la situation du TrĂ©sor public au dĂ©but de la Restauration est dĂ©sastreuse. Le baron Louis, ministre des finances de Louis XVIII, est Ă  l'initiative de la loi de Finances du 23 septembre 1814 par laquelle est dĂ©cidĂ©e la vente et aliĂ©nation, fonds et superficie, de 300 000 hectares de bois de l`Etat, non nommĂ©ment dĂ©signĂ©s. Le retour de l`Ile d”Elbe de NapolĂ©on 1er n`arrĂȘta pas le cours des ventes, bien au contraire. Le dĂ©cret impĂ©rial du 26 mars 1815 confirma les ventes faites par l'Administration royale. Finalement, environ 122 000 ha furent vendus de 1814 Ă  1824 rapportant une somme de prĂšs de 88 millions de francs[41].

Louis XVIII rĂ©organise l’administration centrale dans son ordonnance des 17-22 mai 1817 ; il dĂ©mantĂšle ce qui avait Ă©tĂ© mis en place avant lui, en rĂ©affectant l'administration des forĂȘts Ă  l'administration des finances (direction gĂ©nĂ©rale de l'enregistrement et des domaines), en maintenant seulement six Conservations. Ainsi des dĂ©partements se retrouvent sans Conservation[42]. François Marie Louis Barrairon assure Ă  partir de 1817, jusqu'Ă  sa mort en 1820, la double fonction de directeur gĂ©nĂ©ral de l'enregistrement et des forĂȘts. Il a sous ses ordres, Chauvet l'un des quatre administrateurs de la direction gĂ©nĂ©rale de l'enregistrement, des domaines et des forĂȘts, « spĂ©cialement chargĂ© de l'administration des forĂȘts »[43].

Par la suite, une ordonnance du rĂ©instaure des administrateurs, au nombre de trois Ă  la tĂȘte de l’administration royale forestiĂšre et un secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral. Les administrateurs nommĂ©s sont MM. Chauvet, Marcotte et Raison et le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral est le baron du Teil[44]. De 1820 Ă  1824, le rĂŽle de directeur des forĂȘts est assurĂ© en alternance par Chauvet (en 1820, 1822 et 1824) et Marcotte (en 1821 et 1823)[45]. Les forĂȘts dĂ©pendent toujours du ministĂšre des finances.

Louis XVIII restaure l’administration forestiĂšre avec son ordonnance du relative Ă  l’Administration gĂ©nĂ©rale des ForĂȘts et crĂ©ant notamment une direction gĂ©nĂ©rale confiĂ©e au marquis de Bouthillier, et remet au goĂ»t du jour la foresterie de Colbert[45]. C’est Ă©galement en 1824, dans l’ordonnance que Charles X prend aux Tuileries le 1er dĂ©cembre, que l’École royale forestiĂšre de Nancy voit le jour et dont Bernard Lorentz prend la direction. En 1827 naĂźt le premier « Code forestier ». Les Eaux et ForĂȘts se voient confier d’autres missions, comme la restauration des terrains de montagne, et des torrents.

Entre 1815 et 1830, on assiste à de nombreux changements des symboles figurant sur les marteaux d’État.

Durant les annĂ©es 1820-1830, les mĂ©thodes d'intervention des forestiers français, importĂ©es d'Allemagne, Ă©voluent pour devenir moins rigides et plus proches de la Nature. La plupart des forĂȘts sont dotĂ©es d'amĂ©nagements rĂ©glant les traitements Ă  leur appliquer.

Directeurs des forĂȘts durant la Restauration (1814-1830)
PĂ©riodeNomObservations
avril 1814 - 1817Joseph-Alexandre BergonAdministrateur du ministĂšre des finances
(sauf durant les Cent-Jours, remplacé par François Scholastique de Guéheneuc)
1817-1820François Marie Louis BarraironDirecteur de l'enregistrement, des domaines et des forĂȘts
(secondĂ© par l'administrateur Chauvet, chargĂ© spĂ©cialement de l'admistration des forĂȘts)
1820-1824M. L. Chauvet (1761-1852)
Charles Marcotte d'Argenteuil
Administrateurs occupant les fonctions de directeur en alternance.
1824-1829Constantin-Marie-Louis-LĂ©on de Bouthillier-ChavignyMilitaire
1829-1830Ferdinand de Bertier de SauvignyMilitaire

La monarchie de Juillet (1830-1848)

Officier d'une compagnie de guides-forestiers du régiment forestier lors du siÚge de Paris, 1870-71.

Le baron Louis, ministre des finances du premier gouvernement de Louis-Philippe, dĂ©cide de renommer les administrateurs des forĂȘts en « sous-directeur » avec une rĂ©duction substantielles de leurs appointements[46].

Le ministre de la guerre dĂ©cide, par l’ordonnance du , d’utiliser les gardes forestiers comme guides. Les guides-forestiers appelĂ©s en temps de guerre reprĂ©sentent la moitiĂ© des gardes forestiers en tant de paix. Trois lois sur la forĂȘt sont par la suite adoptĂ©e, dont la loi du instituant le permis de chasse.

C’est en 1831 qu'est modifiĂ© le marteau de l’État, sur le modĂšle que nous connaissons aujourd’hui. Il s’agit d’un cercle avec comme empreinte les lettres capitales gothiques AF (Administration Française), suivie du n° de conservation et de celui de l’inspection[47]. En ce qui concerne les marteaux particuliers des agents (autres que conservateurs, inspecteurs, sous-inspecteurs, gardes gĂ©nĂ©raux et gardes gĂ©nĂ©raux adjoints), sont crĂ©Ă©s les marteaux des prĂ©posĂ©s (de l’arpenteur au brigadier [communal et domanial] en passant par le [communal et domanial] et le garde forestier cantonnier), affectĂ© au poste et est transmis au successeur. La forme de celui de l’arpenteur est restĂ©e la mĂȘme qu’auparavant. Celui du garde forestier cantonnier est un ovale, tous les autres sont carrĂ©s. L’empreinte est Ă  chaque fois le sigle du grade, en lettres capitales romaines.

À partir de 1838, l'administration des Eaux et ForĂȘts s'implante en AlgĂ©rie coloniale oĂč elle dĂ©veloppe une lĂ©gislation forestiĂšre qui suscite de nombreux conflits[48].

Directeurs gĂ©nĂ©raux des forĂȘts durant la Monarchie de Juillet (1830-1848)
PĂ©riodeNomObservations
1830-1836Charles Marcotte d'Argenteuil
1836-1838LĂ©on-Victorin Legrand
1838-1839Hector Bresson
1839-1840LĂ©on-Victorin Legrand
1840-1843Hector Bresson
1843-1848LĂ©on-Victorin Legrand

La DeuxiĂšme RĂ©publique (1848-1852)

La RĂ©volution de 1848 et la IIe RĂ©publique sont des annĂ©es noires pour l'Administration forestiĂšre : coupes sombres dans les effectifs, purges politiques, suppression brutale de crĂ©dits, ventes de forĂȘts domaniales compromettent les progrĂšs rĂ©alisĂ©s durant les 30 annĂ©es prĂ©cĂ©dentes.

Deux arrĂȘtĂ©s paraissent en 1849. Celui du porte le nombre de conservations de 32 Ă  21, et celui du de 21 conservations Ă  30. Un dĂ©cret du rĂ©glemente le costume des agents des finances (poste, douane, trĂ©sor, forĂȘt) en instituant la couleur dite « vert finance ».

Directeurs des forĂȘts durant la DeuxiĂšme RĂ©publique (1848-1852)
PĂ©riodeNomObservations
1848 - juin 1848Louis Auguste de Saint-Julle de Colmont (1792-1870)Inspecteur des finances[49]
juin 1848 - avril 1849Jean-Baptiste Houdouard
avril 1849 - dĂ©cembre 1851Louis Brossard de Corbigny (1823-1908)Garde gĂ©nĂ©ral des forĂȘts[50].

[source]

Le Second Empire (1852-1870)

NapolĂ©on III, restaure l’Administration civile des Eaux et ForĂȘts qui est devenue une valeur sĂ»re, dont les compĂ©tences techniques sont connues dans d’autres pays. Il rattache en 1862 le Service des dunes des Ponts et ChaussĂ©es Ă  l’Administration forestiĂšre.

DĂšs 1861, l'Administration des Eaux et ForĂȘts crĂ©Ă©e la premiĂšre « rĂ©serve artistique Â» de 1 097 ha en forĂȘt de Fontainebleau. Elle constitue la premiĂšre rĂ©serve naturelle au monde, avant mĂȘme la crĂ©ation du parc national de Yellowstone aux États-Unis.

Directeurs gĂ©nĂ©raux des forĂȘts durant le Second Empire (1852-1870)
PĂ©riodeNomObservations
février 1852 - avril 1852Léon-Victorin LegrandInspecteur des finances
avril 1852 - 1854Antoine BlondelInspecteur des finances
avril 1854 - 1857Louis GravesScientifique ; ancien administrateur dans l'Oise
1857 - 1860Adolphe de Forcade LaroquetteAvocat
1860 - 1865Henri VicaireÉlĂšve de l'Ă©cole forestiĂšre de Nancy
1865 - 1868Jules Laydecker (1808 - 1875)Inspecteur des finances[51]
1868 - 1877Henri Faré (1825 - 1894)[52]Auditeur au Conseil d'Etat[53]
En 1877 l'Administration des forĂȘts est rattachĂ©e au ministĂšre de l'Agriculture.

[source]

La TroisiĂšme RĂ©publique (1870-1940)

C’est en 1870 que furent pensĂ©s les chasseurs forestiers. En effet, les forestiers demandĂšrent leur intĂ©gration dans l’armĂ©e et obtinrent un statut militaire en temps de guerre qui les soumettaient aux lois militaires (loi du [recrutement de l’armĂ©e], dĂ©cret du [relatif Ă  la rĂ©organisation de l’armĂ©e]). Le dĂ©cret du institua un vĂ©ritable corps militaire sous le nom des chasseurs forestiers. Le dĂ©cret du [relatif Ă  l’organisation militaire du corps forestier] incorpora le personnel forestier dans les forces militaires.

L’instruction militaire, dispensĂ©e 7 heures par semaine, entra alors Ă  l’école de Nancy, dont les Ă©lĂšves sortaient avec le grade de sous-lieutenant et Ă©taient affectĂ©s dans une unitĂ© de chasseurs forestiers.

En 1877, par un dĂ©cret du , l’administration des forĂȘts, jusqu'alors incorporĂ©e au ministĂšre des finances, est rattachĂ©e au ministĂšre de l’agriculture. Les pouvoirs de directeur gĂ©nĂ©ral des Eaux et ForĂȘts sont exercĂ©s par les Sous-secrĂ©taires d'État Ă  l'Agriculture et au Commerce successifs jusqu'en janvier 1882. Les fonctions d’administrateurs sont confiĂ©es Ă  cinq « inspecteurs gĂ©nĂ©raux »[54].

Lors de la revue de l’armĂ©e du , il a Ă©tĂ© distribuĂ© de nouveaux drapeaux Ă  l’armĂ©e. Le prĂ©sident de la RĂ©publique tenait en bonne place les chasseurs forestiers, et remit alors au lieutenant-colonel Carraud, inspecteur gĂ©nĂ©ral des Eaux et ForĂȘts, commandant du rĂ©giment des forestiers Ă  Paris en 1870, un drapeau flambant neuf. Le porte-drapeau dĂ©signĂ© est le sous-lieutenant Panisset, garde gĂ©nĂ©ral-adjoint des Eaux et ForĂȘts. Ce jour-lĂ , le corps militaire des forestiers dĂ©filait en tĂȘte d’armĂ©e.

Avec Jules Viette, nouveau ministre de l'agriculture (de dĂ©cembre 1887 Ă  fĂ©vrier 1889), intervient un dĂ©cret controversĂ© du 14 janvier 1888 rĂ©organisant l’administration forestiĂšre au sein du ministĂšre.

Le dĂ©cret oblige les Ă©lĂšves de Nancy Ă  s’engager pour 3 ans, dont une annĂ©e comme sous-lieutenant dans une unitĂ© d’infanterie. Ce dĂ©cret modifie Ă©galement l’organisation, distinguant alors les conservateurs, les inspecteurs, les inspecteurs adjoints, les gardes gĂ©nĂ©raux et gardes gĂ©nĂ©raux stagiaires.

Bien que les chasseurs forestiers restent avant tout des forestiers et des militaires peu entraĂźnĂ©s, le nombre de chasseurs forestiers Ă  6 500 agents et 280 officiers. Ce personnel Ă©tait armĂ© et Ă©quipĂ© comme l’infanterie, mais l’uniforme rĂ©glementaire reste celui de l’administration forestiĂšre. Il existait alors 32 conservations puis 48 compagnies sur toute la France.

En 1897 est restituĂ©e la police et la gestion de la pĂȘche fluviale. Le dĂ©cret du de l’annĂ©e suivante reprend le titre traditionnel d’Administration des Eaux et ForĂȘts.

Une nouveautĂ© intervient dans les marteaux des adjudicataires en 1898. Un article est abrogĂ©, n’obligeant plus ainsi les adjudicataires de marquer les bois avec leurs marteaux. Ce marteau sera progressivement abandonnĂ©.

Directeurs gĂ©nĂ©raux des forĂȘts durant la TroisiĂšme RĂ©publique (1870-1940)
PĂ©riodeNomObservations
(1870) - 1877Henri Faré (1825 - 1894)(cf. tableau supra du Second Empire)
1877 - 1882Cyprien Girerd
Edmond Caze
(Sous-secrĂ©taires d'État Ă  l'Agriculture et au Commerce faisant fonction de Directeurs gĂ©nĂ©raux des ForĂȘts)
1882 - 1883Adolphe Lorentz (1817-1893)Inspecteur gĂ©nĂ©ral des ForĂȘts[55]
Fils de Bernard Lorentz
1883 - 1884Paul Laurens (1834-1902)Préfet[56]
1885 - 1886Camille Colnenne (1832-1886)Inspecteur gĂ©nĂ©ral des ForĂȘts[57]
1886 - 1887Henri GabĂ© (1826-1914)[58]Inspecteur gĂ©nĂ©ral des ForĂȘts[59]
1887 - 1911Lucien DaubrĂ©eConservateur des forĂȘts
Directeur intĂ©rimaire des forĂȘts en 1887 puis Directeur gĂ©nĂ©ral des forĂȘts en 1888
Directeur gĂ©nĂ©ral des Eaux et ForĂȘts en 1911
1911 - 1921LĂ©on Dabat (1859-1931)Directeur de l’hydraulique et des amĂ©liorations agricoles[60] - [61]
1921 - 1933Joseph Carrier (1869-1956)Ingénieur agronome et hydraulicien[62]
1933 - 1938RenĂ© Chaplain (1873-1952)Inspecteur gĂ©nĂ©ral des Eaux et ForĂȘts[63]
1938 - septembre 1944Charles Colomb (1879-1963)Inspecteur gĂ©nĂ©ral des Eaux et ForĂȘts[64]
D'aoĂ»t 1940 Ă  septembre 1944, sous le rĂ©gime de Vichy, la direction gĂ©nĂ©rale des Eaux et ForĂȘts est remplacĂ©e par une direction des forĂȘts, de la chasse et de la pĂȘche[65].


Le XXe siĂšcle, une page se tourne, une autre arrive

Chasseur forestier en tenue de campagne (uniforme forestier à pantalon gris-de-fer bleuté à passepoil jonquille et manteau vert finance) en 1916.

Le dĂ©but du XXe siĂšcle connaĂźt la mĂȘme Ă©volution que la fin du XIXe siĂšcle. La forĂȘt est un milieu prĂ©servĂ© et cultivĂ©.

En 1903, le titre de Directeur général est rétabli. Un grand inventaire forestier voit le jour en 1908.

DĂšs 1913 le premier parc[1] est crĂ©Ă© en France par l'Administration des Eaux et ForĂȘts.

Par dĂ©cret du , l’administration des Eaux et ForĂȘts est intĂ©grĂ©e aux forces militaires françaises et son personnel rattachĂ© en temps de guerre aux compagnies de chasseurs forestiers. En temps de paix, le personnel sert Ă  assurer la continuitĂ© du service forestier et sa surveillance et exercent leurs fonctions administratives dans la 21e rĂ©gion. En temps de guerre, elle a pour mission de favoriser la progression des troupes en campagne et d’appuyer le GĂ©nie dans l’approvisionnement en bois.

La PremiĂšre Guerre Mondiale

En 1914, le ministre de la DĂ©fense modifie le fonctionnement des chasseurs forestiers, si bien qu'en Ă©tĂ© 1914, 18 compagnies de 150 Ă  250 chasseurs forestiers sont formĂ©es pour rejoindre les diffĂ©rents corps d’armĂ©e. Les chasseurs forestiers font partie des « troupes d'Ă©lite » et en portent les signes distinctifs et prennent une importance capitale dans l’administration forestiĂšre durant les deux grandes guerres. Les prĂ©posĂ©s doivent ĂȘtre ĂągĂ©s de 25 Ă  48 ans et les forestiers ĂągĂ©s de plus de 48 ans sont mobilisĂ©s mais affectĂ©s Ă  l’arriĂšre. Ils sont Ă©quipĂ©s et armĂ©s comme les fantassins qu’ils accompagnent et sont mĂȘlĂ©s, dĂšs les premiers mois de la guerre, Ă  la violence des combats, sont intĂ©grĂ©s dans les 1re lignes, et servent de guides et d’informateurs de l’armĂ©e. Pour illustrer ceci : la 1re compagnie de chasseurs forestiers, basĂ©e Ă  Épinal en 1914 comprend 4 officiers et 220 chasseurs. Elle prend part aux combats dans les Vosges et dans le nord de la France. Le 4e bureau de l’état-major de l’armĂ©e crĂ©e une commission des forĂȘts dont le travail est principalement de « prĂ©parer par tous voies et moyens la constitution des approvisionnements des bois de toutes espĂšces pour les besoins de l’armĂ©e »[66]..

Un grand nombre de chasseurs forestiers fut dĂ©corĂ© et leur drapeau unique reçoit alors la LĂ©gion d'honneur et la Croix de guerre 1914-1918. En fait, la moitiĂ© des fonctionnaires supĂ©rieurs mobilisĂ©s des 87e, 88e, 89e, et 90e promotions sont dĂ©corĂ©s de la Croix de guerre, et trois sont chevaliers de la LĂ©gion d’honneur.

Les chasseurs forestiers dĂ©filĂšrent sur les Champs-ÉlysĂ©es le pour le dĂ©filĂ© de la victoire avec le drapeau qui leur avait Ă©tĂ© remis le . Les chasseurs forestiers de l’armĂ©e sont dissous le , et redeviennent l’Administration Civile des Eaux et ForĂȘts. Le drapeau est remis Ă  la garde de l’école forestiĂšre de Nancy. Il s’agit ici d’un grand privilĂšge car il aurait dĂ» ĂȘtre remis aux Invalides avec tous ceux des unitĂ©s dissoutes.

On trouve aujourd’hui sur le monument aux morts de l’école nationale de Nancy, le nom de 96 anciens Ă©lĂšves, jeunes officiers, tuĂ©s pendant la Grande Guerre. Il ne faut pas oublier Ă©galement le grand nombre de chasseurs blessĂ©s et invalides que cette guerre a occasionnĂ©. De ce fait, la gestion forestiĂšre française a vĂ©cu une petite crise durant une quinzaine d’annĂ©es, mais qui fut comblĂ©e aprĂšs 1930.

Entre-deux-guerres

La loi Montagne est promulguée en 1922.

Sapeur-forestier en uniforme du génie en 1939.

Les forestiers furent alors rattachĂ©s au GĂ©nie, comme sapeurs-forestiers dans le service forestier des armĂ©es (SFA) Ă  la demande du gĂ©nĂ©ral en chef Maistre[67]. L’objectif Ă©tait l’approvisionnement en bois de l’armĂ©e française, que ce soit en bois de chauffage, bois de construction, bois de mines, traverses de chemins de fer ou piquets.

L'Administration des Eaux et ForĂȘts se divise en 1934 en 37 Conservations des Eaux et ForĂȘts[68] ; elles-mĂȘmes subdivisĂ©es en Inspections, Cantonnements, Brigades et Triages. Un garde forestier a la charge d'un triage. Un Cantonnement est dirigĂ© par un Garde gĂ©nĂ©ral, jeune inspecteur adjoint sortant de l'Ecole forestiĂšre de Nancy, qui a sous ses ordres 4 Ă  5 brigades. L’Inspection dirige 2 ou 3 cantonnements.

AprĂšs 1945

À la LibĂ©ration, de nombreuses lois sont promulguĂ©es : F.F.N. (Fonds forestier national) (1946), organisation de la forĂȘt privĂ©e (1963).

En 1953, les premiÚres réserves biologiques dirigées et intégrales sont créées, en remplacement des réserves artistiques, supprimées en 1967.

En 1960, le statut de parc national est crĂ©Ă©[69]. Voient alors le jour quatre premiers parcs, le Parc national de la Vanoise et celui de l'Ăźle de Port-Cros en 1963, celui des PyrĂ©nĂ©es en 1967, et celui des CĂ©vennes en 1970. Cette mĂȘme annĂ©e, une mission de crĂ©ation est formĂ©e pour un Parc national des Écrins, sur la base de l'ancien parc de la BĂ©rarde devenu depuis 1962 une simple forĂȘt domaniale[70].

A la crĂ©ation de l'Office National des ForĂȘts en 1966, Les Conservations sont renommĂ©es Directions rĂ©gionales, les Inspections s'appellent Centres de gestion dirigĂ©es par un IngĂ©nieur du GĂ©nie Rural des Eaux et ForĂȘts (IGREF), les Cantonnements (appelĂ©s plus tard Subdivisions puis Divisions) sont dirigĂ©es par un IngĂ©nieur des Travaux des Eaux et ForĂȘts (ITEF), les Brigades renommĂ©es Districts puis Secteurs et enfin Groupes Techniques sont sous l'autoritĂ© d'un technicien forestier et enfin les Triages sont sous la responsabilitĂ© d'un agent technique forestier. Hors la Direction gĂ©nĂ©rale, sur le terrain, on compte au 1er janvier 1966, 22 Directions RĂ©gionales, 119 Centres de Gestion, 286 Cantonnements, 1090 Districts et 3800 Triages[71].

Mais la France a changĂ©, les forĂȘts et les techniques aussi. La QuatriĂšme et la CinquiĂšme RĂ©publique ont vu beaucoup de textes instituant des mesures de protection de l’environnement en gĂ©nĂ©ral et donnant encore plus de pouvoir de constatation au personnel de l’administration des Eaux & ForĂȘts. Sous le gĂ©nĂ©ral De Gaulle, le ministre de l’Agriculture Edgard Pisani inspire la loi du , instaurant par dĂ©cret au l’établissement public industriel et commercial de l’Office national des forĂȘts qui succĂšde en partie Ă  l'Administration des Eaux et ForĂȘts, et va devoir s'auto-financer, essentiellement par la vente de bois et la location de lots de chasse et de pĂȘche.

Directeurs gĂ©nĂ©raux des Eaux et forĂȘts aprĂšs 1945
PĂ©riodeNomObservations
octobre 1944 - novembre 1944Paul Goully-Frossard (1882-1967)Inspecteur gĂ©nĂ©ral des Eaux et ForĂȘts[72]
novembre 1944[73] - mai 1946Marcel Leloup (1897-1968)IngĂ©nieur des Eaux et ForĂȘts[74]
Conseiller d'Etat en 1937
Auteur du « Rapport Leloup » de mai 1945 ayant été suivi par la création du Fonds forestier national
AprĂšs 1946 directeur de la division des ForĂȘts et des produits forestiers de la FAO
mai 1946[75] - 1949Bernard Dufay (1901-1978)
1949 - 1964François Merveilleux du Vignaux (1902-1982)IngĂ©nieur des Eaux et ForĂȘts[76]
1964 - 1965Fernand Grevisse (1924-2002)MaĂźtre de requĂȘtes au Conseil d'Etat[77]
1965 - 1970Louis Velay (1917-1980)[78].IngĂ©nieur des Eaux et ForĂȘts[79]
AprĂšs 1965Directeurs gĂ©nĂ©raux de l'Office National des ForĂȘts (ONF)(cf tableau article ONF)
Logo du GIP ECOFOR

En 1993 est crĂ©Ă© le groupement d'intĂ©rĂȘt public (GIP) ECOFOR[80] (EcosystĂšmes Forestiers) qui met en commun les moyens de plusieurs organismes publics (CNRS, INRA, CEMAGREF, IRD, CIRAD, AgroParisTech, l'Inventaire forestier national, l'ONF, le CNPF et l'Institut Technologique FCBA : ForĂȘt, Cellulose, Bois, Ameublement) pour mieux connaĂźtre et gĂ©rer la forĂȘt, et en particulier la biodiversitĂ© forestiĂšre et les services Ă©cosystĂ©miques rendus par la forĂȘt, qui prennent un importance internationale Ă  l'occasion du sommet de la Terre de 1992 Ă  Rio, oĂč cependant le projet de convention internationale sur les forĂȘts, portĂ© par l'ONU a Ă©chouĂ©, se transformant en une dĂ©claration de principe[81].

En 2002, l’Office national des forĂȘts est dĂ©clarĂ© en rĂ©organisation gĂ©nĂ©rale. En 2009, une nouvelle restructuration rĂ©organise l’établissement public, commanditĂ© par une politique de rĂ©forme, et notamment la rĂ©vision gĂ©nĂ©rale des politiques publiques.

En 2009, un rĂšglement national d’exploitation forestiĂšre[82] (RNEF) est publiĂ©.

Notes et références

  1. « Le centenaire du parc de la Bérarde », sur isere-magazine.com, (consulté le )
  2. Bruno Halioua, Histoire de la médecine, Masson, , 272 p. (ISBN 2-294-01056-6, lire en ligne), « La grande peste ou peste noire », p. 103.
  3. Histoire de ForĂȘts 1997, p. 158.
  4. SĂ©bastien Poublanc, « ForĂȘts françaises : le plan Colbert », L'Histoire n°464, octobre 2019, p. 62-67.
  5. Michel Vergé-Franceschi, Colbert, la politique du bon sens, Petite BibliothÚque Payot (2003), page 342.
  6. Michel Vergé-Franceschi, op. cit., page 341.
  7. Michel Vergé-Franceschi, op. cit., page 344
  8. Anna Lochard, « Planter pour mieux rĂ©gner. Fragments d’histoire de la monoculture forestiĂšre », Z : Revue itinĂ©rante d’enquĂȘte et de critique sociale, no 15,‎ , p. 32 (DOI 10.3917/rz.015.0032).
  9. Georges-AndrĂ© Morin, « La continuitĂ© de la gestion des forĂȘts françaises de l'ancien rĂ©gime Ă  nos jours, ou comment l'Etat a-t-il pris en compte le long terme », Revue française d'administration publique, no 134,‎ , p. 233-248 (lire en ligne, consultĂ© le )
  10. Morin 2019, p. 285
  11. M. Baudrillart (in TraitĂ© gĂ©nĂ©ral des eaux et forĂȘts, chasses et pĂȘches, 1re partie, tome 1), Loi du 11 dĂ©cembre 1789 concernant les dĂ©lits qui se commettent dans les forĂȘts et bois, Paris, (lire en ligne), p. 490
  12. Badré 1983, p. 120
  13. L’article L 112-1 du nouveau code forestier de 2014 stipule encore que « Les forĂȘts, bois et arbres sont placĂ©s sous la sauvegarde de la Nation
 ».
  14. Les Eaux et ForĂȘts 1987, p. 261-262, 267
  15. Les Eaux et ForĂȘts 1987, p. 266
  16. Chronologie forestiÚre de Louis XVI à Napoléon 1er 1977, p. 69
  17. Badré 1983, p. 107
  18. M. Baudrillart (in TraitĂ© gĂ©nĂ©ral des eaux et forĂȘts, chasses et pĂȘches, 1re partie, tome 1), Loi du 29 septembre 1791 sur l'Administration forestiĂšre, Paris, (lire en ligne), p. 506-516
  19. La loi du 29 septembre 1791, par Marie-Noëlle Grand-Ménil in GHFF 1989, p. 200-205
  20. Huffel, Ballu et Morin 2019, p. 202
  21. La loi du 29 septembre 1791, par Marie-NoĂ«lle Grand-MĂ©nil in Les Eaux et ForĂȘts 1987, p. 269-273
  22. Philibert Le Duc, ƒuvres agronomiques et forestiĂšres de Varenne de Fenille : Ă©tudes prĂ©cĂ©dĂ©es d'une notice biographique, Paris, J. Rothchild, , 512 p. (lire en ligne)
  23. Lormant 2008, p. 6
  24. Les cinq commissaires sont André Charles Débonnaire de Forges (1740-1793), Louis Geoffroi, Claude-François de Paule Boucault (1746-1799), Jean-Louis Gibert des MoliÚres et Louis-Charles-Félix Desjobert (1751-1822).
  25. Les Commissaires de la Conservation gĂ©nĂ©rale, par Marie-NoĂ«lle Grand-MĂ©nil in Les Eaux et ForĂȘts 1987, p. 273-275
  26. M. Baudrillart (in TraitĂ© gĂ©nĂ©ral des eaux et forĂȘts, chasses et pĂȘches, 1re partie, tome 1), Loi portant sur qu'il sera sursis Ă  la nomination aux places de la nouvelle organisation forestiĂšre, Paris, (lire en ligne), p. 516
  27. Les Eaux et ForĂȘts 1987, p. 278
  28. Avec la dĂ©claration de guerre au roi de BohĂȘme et de Hongrie en avril 1792, la France entrait dans un conflit de 23 ans qui ne se termina qu'en 1815.
  29. Badré 1983, p. 119
  30. Morin 2019, p. 287
  31. La loi du 13 pluviĂŽse an II (1794), par Marie-NoĂ«lle Grand-MĂ©nil in Les Eaux et ForĂȘts 1987, p. 286-287
  32. Les Eaux et ForĂȘts 1987, p. 288-289
  33. Les Eaux et ForĂȘts 1987, p. 336
  34. Hirbec 2013, p. 178
  35. Lormant 2008, p. 20-22
  36. Les administrateurs gĂ©nĂ©raux in Les Eaux et ForĂȘts 1987, p. 305-308
  37. Badré 1983, p. 123
  38. La limitation des dĂ©frichements in Les Eaux et ForĂȘts 1987, p. 323-326
  39. La CrĂ©ation des Inspecteurs gĂ©nĂ©raux par Marie-NoĂ«lle Grand-MĂ©nil in Les Eaux et ForĂȘts 1987, p. 348-353
  40. Philippe Delorme Forestiers et maĂźtres de forges en Champagne mĂ©tallurgique : de l’entente cordiale au conflit dĂ©clarĂ© (1800-1860) ; pp. 35-50 ; in Hirbec 2013, p. 41
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Annexes

Bibliographie

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  • (1892) Conseils Ă  un jeune sous-lieutenant de rĂ©serve sortant de l'École forestiĂšre par le Lieutenant-colonel V. MONTIGNAULT
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  • (1862-...) Revue des eaux et forĂȘts (crĂ©Ă©e en 1862) - DĂ©tail des articles concernant les forestiers et la dĂ©fense nationale :Tome 15 - p. 395 – Les compagnies de Chasseurs forestiers Ă  Lons-le-Saunier et Besançon
    • Tome 17 - p. 241 Ă  253 – : les chasseurs forestiers
    • Tome 19 - p. 273 – : compte-rendu des manƓuvres militaires de . Participation des chasseurs forestiers -Lettre de fĂ©licitations du gĂ©nĂ©ral
    • Tome 19 - p. 365 – 1880 : les chasseurs forestiers Ă  la distribution des drapeaux le
    • Tome 21 - p. 491 – 1882 : annonce du dĂ©cret du 22 sept. 1882 rĂ©organisant les chasseurs forestiers
    • Tome 30 - p. 35 – 1890 : affectation des officiers forestiers non employĂ©s dans les compagnies de chasseurs forestiers dans les rĂ©serves des rĂ©giments de l'armĂ©e
    • Tome 33 - p. 433 Ă  446 – : organisation militaire des chasseurs forestiers
    • Tome 36 - p. 754 – 1898 : habillement des chasseurs forestiers
    • Tome 53 - p. 16 Ă  24 – : les premiers chasseurs forestiers - 1814
    • Tome 53 - p. 16 Ă  24 – : les premiers chasseurs forestiers - 1814
    • Tome 53 - p. 687 – 1914 : l'utilisation des chasseurs forestiers mobilisables inaptes Ă  faire campagne
    • Tome 53 - p. 56,172, 322 – 1916 : le Service Forestier aux ArmĂ©es
    • Tome 53 - p. 80 – 1916 : Au drapeau !
    • Tome 60 - p. 209 et 259 – 1922 : inauguration des monuments commĂ©moratifs de Nancy et des barres
    • Tome 60 - p. 427 – 1922 : le monument de l’Armistice en forĂȘt de CompiĂšgne
    • Tome 61 - p. 38 – 1923 : les forestiers d’autrefois- 1939 - p. 550 Ă  556 : Remise du drapeau des chasseurs forestiers Ă  l'École nationale des Eaux et ForĂȘts
    • 1947 - p. 553 Ă  555 : cĂ©rĂ©monies Ă  l'École forestiĂšre (remise des nouvelles insignes de Croix de guerre 14/18 et de la LĂ©gion d'honneur Ă  l'École en remplacement de celles prises par les Allemands en 1940/44)
  • (1610) Saint-Yon, Les Edits et ordonnaces des rois, coutumes des provinces, arrĂȘts et jugements notables des Eaux et ForĂȘts, .
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Articles connexes

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