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Fort de Queuleu

Le fort de Queuleu, ou fort Goeben[note 1], est un fort militaire de la première ceinture fortifiée de Metz, construit entre 1868 et 1870. Il bénéficie de renforcements importants à partir de 1889 et sert de camp d’internement nazi durant la Seconde Guerre mondiale.

Fort de Queuleu
Fort Goeben/Feste Goeben
Entrée du fort de Queuleu en 2011.
Entrée du fort de Queuleu en 2011.
Description
Ceinture fortifiée première ceinture fortifiée de Metz
Type d’ouvrage fort de type Séré de Rivières
Dates de construction 1868-1870
Dates de modernisation 1872-1890
Garnison 2 000 hommes
Armement 122 pièces d’artillerie
Usage actuel Lieu de mémoire
Mémorial de la résistance et de la déportation
Zone de loisir
Parcours de santé
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1970, 2020)[1]
CoordonnĂ©es 49° 05′ 44,23″ nord, 6° 12′ 15,48″ est
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Fort de Queuleu
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Fort de Queuleu
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Fort de Queuleu
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Fort de Queuleu

Contexte

Le fort de Queuleu[2] est situé au sud-est de Metz, sur le contrefort compris entre le ruisseau de la Cheneau et la vallée de la Seille. Le flanc droit du fort couvre la vallée de la Seille jusque Augny, son flanc gauche surveille le plateau de Borny jusqu’à Colombey. Les vues vers le sud sont bornées par les hauteurs de la Haute-Bevoie et Mercy-lès-Metz, qui le dominent et lui dissimulent la ligne de chemin de fer de Strasbourg. Le fort est conçu dans l’esprit des « forts détachés », concept développé par le lieutenant-colonel du génie Raymond Adolphe Séré de Rivières. Le but était de former une enceinte discontinue autour de Metz, faite de forts espacés d’une portée de canons. Le comité des fortifications de Metz valide le la construction d’un fort sur les hauteurs de Queuleu. Un décret impérial en date du [3], déclare d’utilité publique l’acquisition des terrains pour l’édification des forts qui composeront la première ceinture fortifiée de Metz, c’est-à-dire les forts de Saint-Privat (1870), de Queuleu (1867), des Bordes (1870), de Saint-Julien (1867), Gambetta, Déroulède, Decaen, de Plappeville (1867) et du Saint-Quentin (1867), la plupart inachevés en 1870, lorsque la Guerre franco-prussienne éclate.

Le fort de la première ceinture fortifiée de Metz

Construction

Un des bâtiments du fort de Queuleu en 2014

Les travaux de terrassement et la construction dĂ©butent en 1867. Le fort de Queuleu est le plus vaste des forts de la première ceinture de Metz, avec un front de 800 m pour une profondeur de 450 m. Son architecture s’inspire encore des enceintes bastionnĂ©es, perfectionnĂ©es par Vauban au XVIIe siècle et par Cormontaigne au XVIIIe siècle. Ses quatre fronts mesurent chacun 350 m de long et la façade cĂ´tĂ© ville est longue de 700 m[4]. Il est prolongĂ© de chaque cĂ´tĂ© d’une batterie annexe. La caserne forte est un ouvrage en bĂ©ton, avec parement en pierre de Jaumont, comprenant deux Ă©tages de casemates, avec des salles voĂ»tĂ©es[1]. L’armement du fort est de 122 pièces d’artillerie de divers calibres. La garnison est fixĂ©e par dĂ©cret le 23 aoĂ»t 1869 Ă  2 000 hommes[5]. Ses quatre fronts mesurent chacun 350 m de long.

Il comporte différents éléments propres à l’architecture défensive de cette époque[5] :

  • une enceinte bastionnĂ©e : L’enceinte bastionnĂ©e est constituĂ©e de cinq grands bastions. Le fossĂ© pĂ©riphĂ©rique, d’une largeur de 15 m pour une profondeur de m, est dĂ©fendu par deux parapets : un d’infanterie et un autre d’artillerie. La contrescarpe et l’escarpe du fossĂ© sont revĂŞtues de maçonnerie. Les courtines sont encore doublĂ©es par des tenailles.
  • un cavalier central : la partie centrale du fort est occupĂ©e par un important cavalier, formant rĂ©duit, et traversĂ© par quatre longues poternes. L’une d’entre possède une entrĂ©e modifiĂ©e et une autre sert de magasins Ă  munitions (celle Ă  l’extrĂ©mitĂ© sud du cavalier). Le cavalier comporte aussi une grande caserne de deux Ă©tages avec un parement en pierre de Jaumont extrĂŞmement dĂ©corĂ©, deux magasins Ă  poudre (d’une capacitĂ© totale de 237 688 kg) et de nombreux abris ainsi que des amĂ©nagements en terre destinĂ©s Ă  l’installation de pièces d’artillerie. Fortement surĂ©levĂ©, il domine tous les parapets Ă©levĂ©s devant lui, en particulier celui barrant la porte d’entrĂ©e et tout le terrain environnant. Conforme Ă  l’esprit de SĂ©rĂ© de Rivière, il constitue ainsi la batterie haute du fort avec un rĂ´le de batterie Ă  longue portĂ©e, tandis que les pièces disposĂ©es sur les parapets ont surtout pour rĂ´le d’assurer une dĂ©fense rapprochĂ©e en flanquant le fossĂ© en cas d’assaut.
  • un fossĂ© de gorge : le fossĂ© de gorge est renforcĂ© par une galerie reliant les deux casernes construites dans le fossĂ©, qui comporte toutes sortes d’embrasures et de coffres, simples ou doubles, ce qui permet de mettre Ă  l’abri les pièces pour la dĂ©fense de la partie la plus sensible du fort.
  • des coffres : on note aussi l’existence de deux sĂ©ries de coffres : la première le long du mur de flanquement droit de la caserne I du fossĂ© et l'autre quelques centaines de mètres de distance de ce mĂŞme bastion. Il semblerait qu'on ait adjoint Ă  cette dernière sĂ©rie de coffres une « issue de secours » juste en face d'une casemate permettant de sortir du fossĂ© vers l'extĂ©rieur. Cela expliquerait la prĂ©sence non acadĂ©mique de ces coffres Ă  cet emplacement. Ces deux sĂ©ries de coffres pourraient avoir Ă©tĂ© reliĂ©es par une galerie encore plus profonde.
  • des batteries annexes : le fort est prolongĂ© de part et d'autre par deux batteries annexes, une au nord et l'autre au sud. Il est renforcĂ©, dans les annĂ©es 1895 par deux batteries blindĂ©es de 4 pièces de 150 mm chacune, celle de Queuleu au nord et celle du Sablon au sud-ouest.

Incomplète lorsque la guerre de 1870 éclate, sa construction sera achevée sous l'Empire allemand.

Guerre franco-prussienne de 1870

Le , le fort reçoit son baptême du feu lors de la bataille de Borny. Le fort fait l’objet de bombardements prussiens. La forteresse est occupée par les troupes françaises pendant le siège de Metz entre le et le .

Modifications allemandes (1872-1889)

À la suite du siège de Metz qui s’achève le par une défaite française, le fort passe sous domination allemande. Le fort est alors renommé Feste Goeben, du nom du général prussien du VIIIe corps d’armée (VIII. Armeekorps), August Karl von Goeben (1816-1880) qui s’était illustré en Moselle lors des batailles de bataille de Forbach-Spicheren, le et de Saint-Privat/Gravelotte le .

Les ingénieurs allemands entreprennent d’importants travaux de modernisation et de renforcement. Les principes théoriques mis en place par Hans Alexis von Biehler (1818-1886) en Allemagne y sont apportés. La ceinture de fortifications est complétée par de nouvelles constructions qui ont parfois été ébauchées par les Français en 1870 : Feste von Zastrow/fort des Bordes (1872-1875), Feste Prinz August von Württemberg/fort Saint-Privat (1872-1875), Feste Kameke/fort Déroulède (1876-1879), Feste Schwerin/fort Decaen (1878-1880) et Feste Hindersin/fort Gambetta (1879-1881). Les travaux de modernisation qui s’étendront entre 1872 et 1874 puis entre et 1887 et 1889.

Ils se caractérisent par[5] :

  • l’installation sur le cavalier de deux abris d’observation cuirassĂ©e modèle 1887, qui se trouvent dans des casemates reliĂ©es aux poternes ;
  • la construction de deux casemates de flanquement sur les bastions. L’une d’entre elles semble avoir accueilli des chevaux. Les portes ont Ă©tĂ© modifiĂ©es par obturation de l’espace de l’un des deux battants ;
  • la construction de nouveaux bâtiments, essentiellement des casemates jumelles reliĂ©es par galerie, et la modification d’autres. On note par exemple l’obturation des deux casemates situĂ©es dans les deux Ă©largissements du fossĂ© au niveau du front de tĂŞte. Il semblerait que l’accès Ă  ces deux casemates Ă©tait assurĂ© par un escalier situĂ© dans le fossĂ© ;
  • l’installation Ă  la pointe des trois bastions des fronts de tĂŞte d’observatoires d’infanterie. Ces deniers sont noyĂ©s dans le bĂ©ton d’une petite casemate Ă  une seule entrĂ©e sans autre espace que la chambre de l’observatoire ;
  • la construction de batteries annexes de part et d’autre de la gorge ;
  • le creusement de galeries de contre-mines dans la contrescarpe des trois bastions de tĂŞtes. Pour certaines d’entre elles, de vĂ©ritables petites casemates ont Ă©tĂ© amĂ©nagĂ©es en façade. En gĂ©nĂ©ral, Ă  l’intĂ©rieur se trouvent deux dĂ©parts de galeries de sape ;
  • le renforcement après 1887 des bâtiments Ă  la suite des progrès de l’artillerie ;
  • l’installation de nouveaux Ă©quipements comme des monte-charges ou le blindage des fenĂŞtres. La poterne Ă  entrĂ©e modifiĂ©e et un abri d’observation cuirassĂ© en sont encore Ă©quipĂ©s. Le fort est alors alimentĂ© en eau par la station Ă©lĂ©vatrice de Queuleu et se trouve reliĂ© au rĂ©seau Ă©lectrique urbain et au rĂ©seau tĂ©lĂ©phonique souterrain de la place forte de Metz ;
  • l’installation d’un rĂ©seau de fil de fer sur les glacis du front de tĂŞte et des flancs. Ce rĂ©seau est encore ponctuellement conservĂ©.

Les travaux s’achèvent en 1890. En effet, entre 1899 et 1914, les Allemands dĂ©cident la construction d’une seconde ligne de fortification, Ă  une dizaine de kilomètres du centre-ville de Metz, afin de tenir compte des progrès de l’artillerie. Cette nouvelle ceinture fortifiĂ©e fait perdre au fort de Queuleu son intĂ©rĂŞt stratĂ©gique mais ce dernier reste cependant un important lieu de cantonnement. Ă€ cette Ă©poque, Metz, dont la garnison allemande oscille entre 15 000 et 20 000 hommes[6], est devenue la première place forte du Reich allemand[7].

Caserne II du Fort de Metz Queuleu construite en 1872

Affectations successives militaires et carcérales

Première annexion allemande (1871-1914)

À partir de 1890, la relève dans les forts est assurée par les troupes allemandes du XVIe Corps d’Armée stationnées à Metz et à Thionville. Entre 1899 et 1914, les Allemands décident de la construction d’une seconde ligne de fortification, à une dizaine de kilomètres du centre-ville, afin de tenir compte des progrès de l’artillerie. Cette nouvelle ceinture fortifiée fait perdre au fort de Queuleu son intérêt stratégique. Le fort reste cependant un important lieu de cantonnement. Les tranchées à traverses situées à l’extérieur de l’enceinte fortifiée, au sud et à l’est des bastions, ont vraisemblablement été réalisées pour l’entraînement des troupes qui y étaient stationnées. Les parties hautes du fort sont utilisées pour mettre en place des pièces de défense contre avions.

Première Guerre mondiale (1914-1918)

Pendant la Première Guerre mondiale, un camp allemand de prisonniers de guerre français y est vraisemblablement installé mais les informations disponibles à ce sujet sont rares. Un réseau complexe de tranchées, conservé à l’extérieur de l’enceinte du fort témoigne des aménagements allemands liés à la défense de Metz entre 1914 et 1918. Des survols réguliers d’avions alliés photographient et bombardent le fort.

À partir de novembre 1918, le fort sert de camp pour prisonniers de guerre. Des soldats allemands, italiens, russes y sont regroupés. Il est géré par l’armée française mais la présence de soldats américains y est attestée notamment dans le cadre du YMCA (Young Men's Christian Association) qui accompagne les troupes américaines.

Entre-deux-guerres (1919-1939)

En 1919, le fort de Queuleu est désarmé par l’armée française, mais non déclassé. Il est alors occupé par différentes unités françaises, notamment vers 1925 par le 18e régiment de tirailleurs algériens. Des baraquements pour le cantonnement, des voies étroites destinées au transport du matériel et des munitions sont installées dans certaines parties du fort. Quelques travaux d’aménagements intérieurs sont également réalisés : réaménagement pour le de stockages de munitions, installations sanitaires, décorations murales… Le fort est alors intégré au dispositif arrière de la ligne Maginot.

DrĂ´le de guerre (1939-1940)

Pendant la drôle de guerre, le fort de Queuleu est occupé par plusieurs régiments français : le 13e régiment de tirailleurs algériens, le 165e régiment d’artillerie de position et le 68e régiment régional.

Créé en 1914, le 13e régiment de tirailleurs algériens est un régiment d’infanterie appartenant à l'Armée d'Afrique qui a pris cette dénomination le . Après avoir participé aux opérations de pacification du Maroc. Arrivé en France, il est affecté à la 2e division d’infanterie nord-africaine en Lorraine et tient garnison entre 1936 à 1939 à Thionville et à Metz au Fort Moselle et au fort de Queuleu. À la déclaration de guerre, il est d’abord en couverture en Lorraine. Puis, du au , il est employé à des travaux défensifs dans le Nord à Saint-Amand-les-Eaux. Le , il entre en Belgique. Attaqué à partir du 14 mai, le régiment subit des pertes sévères au pont de Limal avant de se replier en direction de Waterloo à Lasne. Le régiment se bat à Dunkerque, revenu par Brest et Cherbourg (Cherbourg-Octeville en 2000, puis Cherbourg-en-Cotentin en 2016). Il se regroupe enfin à Bernay dans l’Eure le avant d’être dissous le .

Le 165e rĂ©giment d’artillerie de position est mobilisĂ© Ă  partir du Ă  partir d’un noyau du 163e rĂ©giment d’artillerie de position. Il assure la dĂ©fense de la ville de Metz en occupant principalement les forts. Le fort de Queuleu accueille son poste de commandement. Le rĂ©giment possède 134 pièces d’artillerie lourde et de campagne. DĂ©ployĂ© loin du front, il n’est pas engagĂ© dans les combats. Le , Metz est dĂ©clarĂ©e « ville ouverte», et le rĂ©giment se replie vers le sud en abandonnant une grosse partie de son matĂ©riel. Les unitĂ©s qui Ă©chappent Ă  la capture suivent l’itinĂ©raire Nancy, Épinal, Belfort, Pontarlier, Lyon, Issoire et enfin Soual près de Castres le après l’armistice du 22 juin 1940.

La garnison du 68e rĂ©giment rĂ©gional se trouve principalement au fort de Queuleu Ă  partir de sa crĂ©ation le . Le recrutement est rĂ©gional Ă  base de rĂ©servistes âgĂ©s de 35 Ă  45 ans, encadrĂ©s par des officiers et sous-officiers de la mĂŞme anciennetĂ© voir plus. Leur armement en sous-nombre par rapport Ă  l’effectif est très dĂ©suet. Ainsi, on y trouve encore des revolvers 1873, fusils Gras 1874, fusils Lebel 1886, fusils-mitrailleurs Chauchat 1915 et l’habillement est presque exclusivement bleu horizon alors que la tenue kaki est adoptĂ©e depuis novembre 1921. La mission de ce type de rĂ©giment est de maintenir les arrières en surveillant les sites sensibles (ouvrage d’art, voies ferrĂ©es, carrefours, lieux de stockage, forts) et en amĂ©nageant les positions (abris, tranchĂ©es…). Le 68e rĂ©giment rĂ©gional se replie vers Lyon le et intègre le groupement du gĂ©nĂ©ral de Mesmay. PlacĂ© le en seconde ligne au nord de Lyon, le rĂ©giment dĂ©faille et disparaĂ®t dès l’arrivĂ©e de l’ennemi. Quelques dizaines d’hommes, sans armes, sont retrouvĂ©s le lendemain Ă  une vingtaine de kilomètres au sud.

Annexion allemande (1940-1944)

Ă€ la fin de la campagne de France, en juin 1940, il est rĂ©investi par l’armĂ©e allemande. En 1940-1941, le fort est rĂ©utilisĂ© par les nazis en camp de dĂ©tention pour prisonniers de guerre, puis en 1943-1944 en kommando du camp de concentration de Natzweiler-Struthof et en camp spĂ©cial d’interrogatoire de la Gestapo, antichambre de la dĂ©portation. Ce dernier voit l’internement d’environ 1 800 prisonniers, principalement des rĂ©sistants, qui y sont torturĂ©s et enfermĂ©s les yeux bandĂ©s avec les pieds et mains liĂ©s.

Combats de la Libération de Metz (1944)

Début , au début de la bataille de Metz, le commandement allemand l’intègre au dispositif défensif mis en place autour de Metz.

Le , Metz est en effet dĂ©clarĂ©e forteresse du Reich par Hitler. La place forte doit donc ĂŞtre dĂ©fendue jusqu’à la dernière extrĂ©mitĂ© par les troupes allemandes, dont les chefs ont tous prĂŞtĂ© serment au FĂĽhrer[8]. L’offensive amĂ©ricaine, lancĂ©e le sur la ligne ouest des forts de Metz tourne court. Les troupes amĂ©ricaines s’arrĂŞtent finalement sur la Moselle, malgrĂ© la prise de deux tĂŞtes de pont au sud de Metz. Butant contre des forts mieux dĂ©fendus qu’elles ne le pensaient, les troupes amĂ©ricaines sont maintenant Ă  bout de souffle. Le gĂ©nĂ©ral McLain (en), en accord avec le gĂ©nĂ©ral Walker, dĂ©cide de suspendre les attaques, en attendant de nouveaux plans de l’état-major de la 90e division d’infanterie amĂ©ricaine[9]. Lorsque les hostilitĂ©s reprennent, après un mois pluvieux, les soldats de la 462e Volks-Grenadier-Division tiennent toujours solidement les forts de Metz, mĂŞme si les ravitaillements se font plus difficilement Ă  cause des tirs d’artillerie et des bombardements frĂ©quents[10]. En guise de prĂ©lude Ă  l’offensive sur Metz, le , l’Air Force envoie pas moins de 1 299 bombardiers lourds B-17 et B-24 dĂ©verser 3 753 tonnes de bombes, de 1 000 Ă  2 000 livres, sur les ouvrages fortifiĂ©s et les points stratĂ©giques situĂ©s dans la zone de combat de la IIIe armĂ©e amĂ©ricaine[11]. La plupart des bombardiers ayant larguĂ© leurs bombes sans visibilitĂ©, Ă  plus de 20 000 pieds, les objectifs militaires ont souvent Ă©tĂ© manquĂ©s. Ă€ Metz, les 689 chargements de bombes destinĂ©s Ă  frapper sept forts de Metz, dĂ©signĂ©s comme des cibles prioritaires, ne font que des dĂ©gâts collatĂ©raux, prouvant une fois de plus l’inadĂ©quation des bombardements massifs sur des objectifs militaires[12]. Dans la nuit du 15 au , 400 hommes du Volkssturm, portant des brassards et armĂ©s de fusils français, sont placĂ©s par des fonctionnaires de police dans les lignes, entre le fort Saint-Privat et le fort de Queuleu[13]. Ce bataillon du Volkssturm Metz, formĂ© Ă  la Bayern-Kasern de Metz, se composait essentiellement d’anciens fonctionnaires de police et de vĂ©tĂ©rans de 14-18, âgĂ©s de plus de 45 ans et incorporĂ©s de force, de rĂ©fractaires de l’armĂ©e allemande, mais aussi de jeunes de la Hitlerjugend, âgĂ©s de moins de 18 ans. PlacĂ©s sous l’autoritĂ© d’un commandant de l’Ordnungspolizei, ils furent principalement affectĂ©s Ă  des tâches de maintien de l’ordre et de dĂ©fense passive[14]. Le , un dĂ©tachement du 22e rĂ©giment de forteresse, intĂ©grĂ© Ă  la 462e Volks-Grenadier-Division, prend position Ă  l’intĂ©rieur et autour du fort, attendant avec rĂ©signation l’attaque finale du 10e Infantry regiment de la 5e division d’infanterie amĂ©ricaine. La rĂ©sistance est de courte durĂ©e, puisque le 2e bataillon du 10e Infantry regiment prendra le fort de Queuleu cinq jours plus tard, le , après des nĂ©gociations avec les dĂ©fenseurs allemands. Le fort Jeanne-d’Arc fut le dernier des forts de Metz Ă  dĂ©poser les armes. La rĂ©sistance allemande, dĂ©terminĂ©e, les intempĂ©ries et les inondations, inopportunes, ainsi qu’une tendance gĂ©nĂ©rale Ă  mĂ©sestimer la puissance de feu des fortifications de Metz, ont contribuĂ© Ă  ralentir l’offensive amĂ©ricaine, donnant l’occasion Ă  l’armĂ©e allemande de se retirer en bon ordre vers la Sarre[15]. L’objectif de l’état-major allemand, qui Ă©tait de gagner du temps en fixant le plus longtemps possible les troupes amĂ©ricaines en avant de la ligne Siegfried, sera donc largement atteint.

Centre de séjour surveillé (1944-1946)

Un Centre de sĂ©jour surveillĂ© est Ă©tabli par l’administration française dans le fort entre et pour l’internement des Allemands et des suspects, jugĂ©s « dangereux », soit plus de 8 000 personnes en Moselle[16]. D’abord rĂ©servĂ© aux civils allemands et Ă  leurs familles, le site sert aussi de lieu de dĂ©tention aux internĂ©s administratifs arrĂŞtĂ©s pour motifs de collaboration, propagande, antipatriotisme ou dĂ©nonciation (jusqu’à 4 400 personnes y furent internĂ©es). Il s’agit d’un des centres les plus importants de ce type installĂ© sur le territoire français. Des Ă©trangers de diffĂ©rentes nationalitĂ©s y sont internĂ©s (Allemands, Espagnols, Français, Italiens, Luxembourgeois, Polonais, Yougoslaves…).

Camp de prisonniers allemands de guerre (1946-1947)

Entre 1946 et 1947, le fort de Queuleu accueille un camp de prisonniers oĂą sont enfermĂ©s des soldats allemands. Ce dĂ©tachement, formĂ© le 1er juin 1946, dĂ©pend du dĂ©pĂ´t de prisonniers de guerre 211 de Metz. GĂ©rĂ© par M. Massu, le camp est visitĂ© le par la Croix Rouge. 145 prisonniers sont alors logĂ©s dans la caserne II/casemate A du fort. Les locaux sont chauffĂ©s, les rations sont suffisantes et de l’eau chaude est disponible pour la toilette. Une infirmerie est gĂ©rĂ©e par le Dr Dietrich Ostler. Les prisonniers sont affectĂ©s au dĂ©chargement de wagons, au nettoyage d’un canal et au transport de matĂ©riaux de construction.

Camp de travailleurs indochinois (1948-1950)

Quelques centaines de travailleurs indochinois sont installĂ©s dans le fort de Queuleu entre 1948 et 1950[17]. En , ils sont plus de 500. La prĂ©sence de ces travailleurs coloniaux est liĂ©e au remplacement de la main-d’œuvre mobilisĂ©e pendant la Seconde Guerre mondiale. En effet, le « plan Mandel » Ă©laborĂ© en 1938 par Georges Mandel alors ministre des colonies prĂ©voyait la mobilisation de travailleurs coloniaux destinĂ©s Ă  renforcer les manques liĂ©s Ă  la mobilisation des hommes. Environ 20 000 travailleurs indochinois arrivent en France au dĂ©but de la Seconde Guerre mondiale. Le Service de la main-d’œuvre indigène nord-africaine et coloniale (MOI) est chargĂ© au sein du ministère du Travail de recruter les travailleurs coloniaux requis, de les acheminer par bateaux et de les mettre au service des industries de la dĂ©fense nationale. La majoritĂ© des recrutements est effectuĂ©e de force au sein de la paysannerie pauvre des protectorats de l’Annam, du Tonkin et de la colonie cochinchinoise. Ces ouvriers non spĂ©cialisĂ©s sont pour la plupart employĂ©s Ă  des travaux forestiers, agricoles et industriels notamment dans les usines d’armement et les poudrières. Après la dĂ©faite française, ils sont logĂ©s dans d’immenses camps de la zone libre et soumis Ă  une discipline militaire ainsi qu’à des conditions de vie très dures. Ă€ la LibĂ©ration, la majoritĂ© de ces hommes aspire Ă  un rapatriement rapide, reportĂ© Ă  cause de la dĂ©sorganisation de l’après-guerre et des Ă©vĂ©nements qui affectent l’Indochine française. Ă€ la souffrance de l’exil, succèdent alors l’exaspĂ©ration et la colère. En Ă©cho au mouvement indĂ©pendantiste vietminh en Indochine, les travailleurs indochinois revendiquent en mĂ©tropole leur Ă©mancipation et l’égalitĂ© des droits avec les autres travailleurs. Quelques graffitis tĂ©moignent encore aujourd’hui de leur prĂ©sence dans le fort de Queuleu.

Lieu de mémoire

Protections patrimoniales (1970 et 1972)

La caserne II/casemate A est inscrite à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 13 février 1970 (PA00106840)[18]. Depuis 2016, une étude patrimoniale menée par la DRAC ACAL-Site de Metz, est en cours afin de proposer l’extension de la protection à l’ensemble du site.

L’intégralité du fort de Queuleu est un site inscrit au titre de la loi de 1930 par arrêté du (SI57463A).

Mémorial de la résistance et de la déportation (1977)

Le , le Comité mosellan du musée et du mémorial de la résistance et de la déportation est créé. Il regroupe cinq associations patriotiques mosellanes : l’Amicale des anciens déportés et familles de disparus du fort de Queuleu (présidée par Firmin Nicolas), l’Association départementale de la Moselle de la Fédération nationale des déportés internés résistants politiques (présidée par Léon Burger), la Fédération mosellane de l’Union nationale des associations de déportés, internés et familles de disparus (UNADIF, présidée par Jean Cuelle), l’Union départementale des combattants volontaires de la résistance (présidée par Bernard Lauris), et la section départementale de l’Association nationale des anciennes déportées et internées de la résistance (présidée par Suzanne Thiam).

Le but de ce comité, présidé par Firmin Nicolas, déporté au fort de Queuleu, Natzweiler-Struthof, Dachau et Mauthausen en 1944, est la création d’un musée départemental de la résistance et de la déportation au fort de Queuleu et l’érection d’un mémorial de la résistance et de la déportation à Metz.

Après de nombreuses discussions concernant l’emplacement du mémorial dont la localisation au centre-ville était initialement prévue depuis une vingtaine d’années, le site du fort de Queuleu est retenu afin de devenir la « Colline du Souvenir ». D’abord projeté à l’extérieur du fort, le mémorial est finalement implanté à l’entrée du fort.

À partir de , une collecte de fonds est organisée à l’initiative du Comité mosellan et connaît un franc succès grâce aux dons de diverses familles de résistants et déportés, associations, collectivités territoriales, entreprises privées et particuliers.

L’architecte Roger Zonca dont plusieurs membres de la famille ont été déportés réalise les plans du monument. Deux projets légèrement différents sont proposés successivement. Les principales différences concernant la base de la flamme et sa forme, plus torsadée dans le projet non retenu. Le permis de construire du mémorial est obtenu le 13 mai 1977 et les travaux de gros œuvre sont réalisés entre juillet et . René Thill, interné au fort de Queuleu en 1943-1944 et Roger Flucklinger, déporté à Neu Bremm et Dachau en 1944, supervisent les travaux pour le Comité mosellan. L’entreprise Boyon de Marly effectue les terrassements pour l’implantation du monument. Gustave Boyon avait été déporté au fort de Queuleu, à Natzweiler-Struthof, Schömberg et Dachau en 1943-1944.

Le au soir, l’urne renfermant les cendres de dĂ©portĂ©s inconnus provenant de 18 camps de concentration nazis, dĂ©posĂ©e au monument aux morts de Metz près de la porte Serpenoise depuis le , est transfĂ©rĂ©e lors d’une procession aux flambeaux au fort de Queuleu. ConvoyĂ©e sur un vĂ©hicule militaire prĂ©cĂ©dĂ© par la gendarmerie mobile, l’urne est encadrĂ©e par des porte-drapeaux avant d’être dĂ©posĂ©e dans une ciste en pierre situĂ©e dans la crypte du mĂ©morial.

Le mémorial départemental de la résistance et de la déportation est inauguré le matin du , en présence du Secrétaire d’État aux Anciens Combattants Jean-Jacques Beucler (1923-1999). Un parchemin rappelant les commémorations des 19- signé par l’architecte Roger Zonca et les membres du Comité mosellan est par ailleurs inséré dans le mémorial afin de rappeler l’événement.

Aujourd’hui, le mémorial accueille de nombreuses cérémonies patriotiques officielles comme la Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation.

Mise en valeur du site (depuis 1971)

La dĂ©saffection du fort par l’armĂ©e est entamĂ©e le après 104 annĂ©es d’occupations militaires. L’entretien du site n’est plus assurĂ© par les militaires et la vĂ©gĂ©tation spontanĂ©e se dĂ©veloppe causant d’importants dommages aux bâtiments historiques.

Le , l’Amicale des anciens déportés du fort de Queuleu et de leurs familles est créée. L’association est inscrite le au tribunal d’instance de Metz. Michel Debré, ministre de la Défense, autorise l’association à entreprendre des travaux de conservation du site.

Début 2001, Jean-Pierre Masseret, alors secrétaire d’État à la Défense, chargé des anciens combattants créé un comité de pilotage. Le fort de Queuleu figure sur le chemin intitulé « Internement et Déportation » qui comprend le futur centre européen du déporté au Struthof (Bas-Rhin), le camp de Thil (Meurthe-et-Moselle) et le camp d’Arc-et-Senans (Doubs).

En , le Comité mosellan du musée et du mémorial de la résistance et de la déportation finance avec l’aide de la Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives[19], l’enregistrement des derniers témoins enfermés entre 1943 et 1944 dans la casemate A du fort de Queuleu. Treize témoignages sont ainsi déposés aux archives départementales de la Moselle afin d’être mis à la disposition des chercheurs et d’être conservés dans des conditions optimales.

À la suite d’actes de vandalisme répétés en 2012, les collectivités locales décident de créer un syndicat mixte destiné à protéger et mettre en valeur ce lieu de mémoire[20]. Le musée est totalement détruit.

Le , Jean-Marc Todeschini, secrétaire d’État auprès du ministre de la Défense chargé des Anciens combattants et de la Mémoire, a signé une convention pour la réhabilitation partielle du fort de Queuleu (casemate A/caserne II) et du pavillon d’accueil. L’État et les collectivités locales (ville de Metz, Metz-Métropole, département de la Moselle et région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine) ont tenu à se mobiliser pour la préservation de cet important lieu de la mémoire mosellane en investissant un million d’euros[21]. Ainsi, la convention pour la réhabilitation partielle du fort confiée par l’État, propriétaire du site, à la communauté d’agglomération de Metz-Métropole pour une durée de quatre ans, impliquera la création d’un centre d’interprétation permettant une valorisation mémorielle, éducative et culturelle. Une association s'occupe aujourd'hui du site[22].

Lieu de détente

Parcours de santé

Aujourd’hui, le fort de Queuleu propose également un parcours de santé pour les amateurs d’obstacles et de détente.

Tournage de films

Le film Le tombeau de la Garde, réalisé par Patrick Basso, a été partiellement tourné en 2011 au fort de Queuleu. D’autres scènes ont été tournées par exemple aux châteaux de Pange et de Jarny, dans les abbayes de Gravelotte et d’Azannes ainsi qu’au Fort-Moselle à Metz. Le film historique se déroule en dans la plaine de Gravelotte en Moselle. Trois soldats français, assis dans un campement attendent d’être relevés mais la relève n’arrive pas. Le maréchal Bazaine décide le repli sur Metz, contre l’avis de ses officiers. Sur un coup de tête, ils désertent. C’est alors une cavale dans la campagne et surtout la rencontre de Jean et de Ethel, femme hors du commun, qui tente de prendre en main son destin. Le film est tourné grâce à la solidarité de nombreux figurants et reconstituants avec des moyens limités.

Le tournage d’un film, The Hunters de Chris Briant, a été réalisé en 2009 sur le site du fort.

Notes et références

Notes

  1. Du nom du général du 8e corps d’armée prussien, August Karl von Goeben, qui s’illustra lors des batailles de Spicheren et Gravelotte en 1870.

Références

  1. Fort de Queuleu dit Feste Goeben sur culture.gouv.fr.
  2. « Fort de Queuleu | Chemins de mémoire », sur cheminsdememoire.gouv.fr/ (consulté le )
  3. Les chemins de la mémoire no 145
  4. « Metz, autres quartiers. Le fort de Queuleu », sur Mairie de Metz. Visite guidée de Metz.
  5. « Fort de Queuleu (1876-1870) / Feste Goeben (1871-1890) », sur darkplaces.org.
  6. René Bour, Histoire de Metz, , p. 227.
  7. François Roth, « Metz annexée à l’Empire allemand », dans François-Yves Le Moigne, Histoire de Metz, Toulouse, Privat, , p. 350.
  8. René Caboz, La bataille de Metz, Sarreguemines, Éditions Pierron, , p. 132.
  9. Cole 1950, p. 176-183.
  10. Cole 1950, p. 256.
  11. Général Jean Colin, Contribution à l’histoire de la libération de la ville de Metz ; Les combats du fort Driant (septembre-décembre 1944), Académie nationale de Metz, , p. 13.
  12. Cole 1950, p. 424.
  13. Cole 1950, p. 431.
  14. « Levée en masse », dans 1944-1945, Les années Liberté, Metz, Le Républicain Lorrain, , p. 35.
  15. Cole 1950, p. 448.
  16. Cédric Neveu, « Les camps d’internement du fort Queuleu 1943-1946, conférence de la Société d’histoire du Pays naborien », .
  17. « L’histoire du Fort : le camp de travailleurs indochinois », (consulté le ).
  18. Fort de Queuleu-Fort dit Feste Goeben sur culture.gouv.fr.
  19. « Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives - DMPA » (consulté le ).
  20. DĂ©cision du Conseil municipal de la ville de Metz no 13-12-19-5.
  21. « Décision du Conseil municipal de la ville de Metz n° 13-12-19-5 ».
  22. Association du Fort de Metz-Queuleu.

Voir aussi

Pour visiter le site

L'extérieur du fort peut être visité toute l'année.

L'intérieur du fort fait l'objet de visites guidées le dimanche après-midi ou sur rendez-vous pour des groupes ou des scolaires.

Liens externes

Bibliographie

  • RenĂ© Caboz, La bataille de Metz, Éditions Pierron, Sarreguemines, 1984.
  • (en) Hugh M. Cole, The Lorraine Campaign, Washington, Center of Military History, [dĂ©tail de l’édition].
  • Pierre Denis, La libĂ©ration de Metz, Éditions Serpenoise, Metz, 1994.
  • Christian Dropsy, Les fortifications de Metz et Thionville, Bruxelles, 1995.
  • RĂ©my Fontbonne, Les fortifications allemandes de Metz et de Thionville 1871-1918, Éditions Serpenoise, , p. 37-38.
  • Marie-Caroline Gaymard, « Le patrimoine militaire sur la scène urbaine : les processus de reconversion des sites militaires Ă  Metz », Revue gĂ©ographique de l’Est [En ligne], vol. 54/no 3-4, 2014.
  • Éric Rondel, L’armĂ©e amĂ©ricaine en Lorraine, Éditions Ouest et Cie, Sables d’Or-les-Pins, 2012.
  • MichaĂ«l SĂ©ramour, 20 000 soldats sous la terre. Peintures murales et graffitis des fortifications de Thionville, Metz et Strasbourg, 1871-1945, Metz, Éditions Serpenoise, .
  • Philippe Wilmouth, Les camps de prisonniers de guerre en Moselle 1940-1948, A. Sutton, Saint-Cyr-sur-Loire, 2009.
  • Philippe Wilmouth, CĂ©dric Neveu, Les camps d’internement du fort de Metz-Queuleu 1943-1946, A. Sutton, Saint-Cyr-sur-Loire, 2011.
  • Deux mille ans d'architecture militaire, Metz, Éditions Serpenoise, .

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