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Fort Decaen

La Feste Schwerin, rebaptisé fort Decaen par les Français en 1919, est un ouvrage militaire situé près de Metz. Il fait partie de la première ceinture fortifiée des forts de Metz et connut son baptême du feu, fin 1944, lors de la bataille de Metz.

Fort Decaen
Feste Schwerin
Illustration du fort.
Description
Ceinture fortifiée première ceinture fortifiée de Metz
Type d’ouvrage fort de type Biehler
Dates de construction 1878 - 1880
Dates de modernisation
Garnison
Armement
Usage actuel désaffecté
Protection néant
CoordonnĂ©es 49° 08′ 16,8″ nord, 6° 07′ 28,98″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Fort Decaen
GĂ©olocalisation sur la carte : Lorraine
(Voir situation sur carte : Lorraine)
Fort Decaen
GĂ©olocalisation sur la carte : Moselle
(Voir situation sur carte : Moselle)
Fort Decaen
GĂ©olocalisation sur la carte : Metz
(Voir situation sur carte : Metz)
Fort Decaen

Contexte historique

La première ceinture fortifiĂ©e de Metz se compose des forts de Saint-Privat (1870), de Queuleu (1867), des Bordes (1870), de Saint-Julien (1867), Gambetta, DĂ©roulède, Decaen, de Plappeville (1867) et du Saint-Quentin (1867), la plupart inachevĂ©s ou simplement Ă  l’état de projet en 1870, lorsque la Guerre Franco-prussienne Ă©clate. Pendant l’Annexion, Metz, dont la garnison allemande oscillera entre 15 000 et 20 000 hommes au dĂ©but de la pĂ©riode[1], et dĂ©passera 25 000 hommes avant la Première Guerre mondiale[2], devient progressivement la première place forte du Reich allemand[3].

Construction et aménagements

Le Feste Schwerin est conçu dans l’esprit des « forts détachés », concept développé par Hans Alexis von Biehler en Allemagne. Le but était de former une enceinte discontinue autour de Metz faite de forts d’artillerie espacés d’une portée de canons. Le fort est construit par les ingénieurs allemands entre 1878 et 1880.

Affectations successives

À partir de 1890, la relève dans les forts est assurée par les troupes du XVIe Corps d’Armée stationnées à Metz et à Thionville. Investi par l’armée française en 1919, le fort Schwerin est rebaptisé fort Decaen. Il est repris en 1940 par les Allemands. L’armée allemande occupe le fort de 1940 à 1944. Le fort Decaen est aujourd’hui désaffecté.

Seconde Guerre mondiale

DĂ©but septembre 1944, au dĂ©but de la bataille de Metz, le commandement allemand l’intègre au dispositif dĂ©fensif mis en place autour de Metz. Le 2 septembre 1944, Metz est en effet dĂ©clarĂ©e forteresse du Reich par Hitler. La place forte doit donc ĂŞtre dĂ©fendue jusqu’à la dernière extrĂ©mitĂ© par les troupes allemandes, dont les chefs ont tous prĂŞtĂ© serment au FĂĽhrer[4]. Le lendemain, 3 septembre 1944, les troupes du gĂ©nĂ©ral Krause prennent position sur une ligne allant de Pagny-sur-Moselle Ă  Mondelange, en passant Ă  l’ouest de Metz par Chambley, Mars-la-Tour, Jarny et Briey. Après un premier repli opĂ©rĂ© le 6 septembre 1944, les lignes allemandes s’appuient maintenant solidement sur les forts de Metz. Le 9 novembre 1944, en guise de prĂ©lude Ă  l’offensive sur Metz, pas moins de 1 299 bombardiers lourds B-17 et B-24 dĂ©versent 3 753 tonnes de bombes, de 1 000 Ă  2 000 livres, sur les ouvrages fortifiĂ©s et les points stratĂ©giques situĂ©s dans la zone de combat de la IIIe armĂ©e[5]. La plupart des bombardiers ayant larguĂ© leurs bombes sans visibilitĂ©, Ă  plus de 20 000 pieds, les objectifs militaires ont souvent Ă©tĂ© manquĂ©s. Ă€ Metz, les 689 chargements de bombes destinĂ©s Ă  frapper sept forts dĂ©signĂ©s comme des cibles prioritaires, ne firent que des dĂ©gâts collatĂ©raux, prouvant une fois de plus l’inadĂ©quation des bombardements massifs sur des objectifs militaires[6].

Le fort Jeanne-d’Arc fut le dernier des forts de Metz à se rendre. La résistance allemande, déterminée, les intempéries et les inondations, inopportunes, ainsi qu’une tendance générale à mésestimer la puissance de feu des fortifications de Metz, ont contribué à ralentir l’offensive américaine, donnant l’occasion à l’armée allemande de se retirer en bon ordre vers la Sarre[7]. L’objectif de l’état-major allemand, qui était de gagner du temps en fixant le plus longtemps possible les troupes américaines en avant de la ligne Siegfried, sera donc largement atteint.

Notes et références

  1. René Bour, Histoire de Metz, , p. 227.
  2. Philippe Martin, « Metz en 1900 », L’Express, no 2937,‎ .
  3. François Roth, « Metz annexée à l’Empire allemand », dans François-Yves Le Moigne, Histoire de Metz, Toulouse, Privat, , p. 350.
  4. René Caboz, La bataille de Metz, Sarreguemines, Éditions Pierron, , p. 132.
  5. Général Jean Colin, Contribution à l’histoire de la libération de la ville de Metz ; Les combats du fort Driant (septembre-décembre 1944), Académie nationale de Metz, , p. 13.
  6. Cole 1950, p. 424.
  7. Cole 1950, p. 448.

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Hugh M. Cole, The Lorraine Campaign, Washington, Center of Military History, [dĂ©tail de l’édition]

Articles connexes

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