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Exploitation de l'uranium en France

L'exploitation de l'uranium en France est l'activitĂ© des quelque 210 mines d'uranium qui ont Ă©tĂ© exploitĂ©es sur le territoire français, entre 1945 et 2001. Tous ces sites ont reprĂ©sentĂ© une production d'environ 76 000 tonnes d'uranium[1]. La production est destinĂ©e au programme nuclĂ©aire français, civil et militaire.

Production d'uranium des mines en France, de 1953 Ă  2002. Production totale cumulĂ©e : 75 965 tonnes
Carte de France de l'industrie nucléaire en 1976.

Ces mines se trouvent principalement dans le Massif central (Auvergne, Limousin, Languedoc) et le Massif armoricain (Vendée et Bretagne). Aujourd'hui totalement fermés, ces sites miniers ont connu des destins différents, entre renaturation et réhabilitation.

Historique

Ayant fait le choix de devenir une puissance nucléaire, à la fois civile et militaire, la France a dès les années 1940 cherché à assurer son autosuffisance en uranium.

Les gisements français les plus riches comptent un à cinq kilogrammes d'uranium par tonne de minerai, mais dans des conditions d'exploitation difficile (mines souterraines) et une opposition locale parfois très forte. Ces mines ont été ouvertes et exploitées, essentiellement par le CEA, et à partir de 1976 par sa filiale la Cogema, avec quelques sociétés privées.

En France, l'extraction a démarré juste après la Seconde Guerre mondiale, par la création, le , par le général de Gaulle, du Commissariat à l'énergie atomique. En 1976, le CEA cède l’exploitation de ses gisements métropolitains à la Cogema. L'École de prospection pour l'uranium à Razès, siège de la division minière du CEA est renommée Centre international d’enseignement en prospection et valorisation des minerais radioactifs industriels de Razès (CIPRA) et ferme en 1987[2] - [3].

Un maximum de production est atteint dans les annĂ©es 1980, puis cette industrie dĂ©cline jusqu'Ă  la fermeture de la mine de Jouac, en Haute-Vienne, en 2001, alors que l'extraction est dĂ©localisĂ©e, notamment au Niger. Le principal gisement connu et encore non exploitĂ© sur le territoire national, correspond au site de Coutras, en Aquitaine, oĂą la Cogema a mis en Ă©vidence un potentiel de 20 000 tonnes[4] - [5] (soit 0,5 % du total mondial), mais avec peu de sites suffisamment rentables.

Les anciens sites sont presque tous sous responsabilitĂ© d'Orano Cycle. Ce sont 210 sites d'exploration ou extraction (dont seuls une vingtaine ont produit plus de 1 000 t d'uranium) ainsi que des sites de traitement de minerais (huit sites avec usines) et des sites et de stockage de rĂ©sidus de traitement (15 sites). Ces sites potentiellement dangereux sont rĂ©partis sur 25 dĂ©partements et rĂ©pertoriĂ©s par la base Mimausa de l'IRSN. Ils ont fourni 52 millions de tonnes de minerais dont 76 000 tonnes d’uranium et ont laissĂ© environ 166 millions de tonnes de stĂ©riles radioactifs et 51 millions de tonnes de rĂ©sidus de traitement[6].

Le musée Urêka, ouvert en juillet 2013, retrace l'histoire de l'industrie nucléaire en France, les techniques de prospection, d'extraction de l'uranium, de traitement du minerai et des déchets radioactifs et de réaménagement des sites, en insistant sur l'histoire locale du Limousin.

Localisation des mines

L'ensemble des sites miniers uranifères est répertorié sur la base de données du programme Mimausa, mise en place par l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire[7].

Gisements

La plupart des gisements se situent :

D'autres gisements plus localisés ont été ponctuellement exploités dans le sud des Alpes ou le nord de l'Aquitaine.

Traitement

Les usines d'extraction et concentration d'uranium à partir du minerai, toutes associées à une mine, étaient situées à :

  • Bessines (La Crouzille, Haute-Vienne), cette usine traite les minerais de la Division de la Crouzille venant des mines de Margnac, Le Brugeaud, Fanay/Les Sagnes et le Fraisse, Bellezane ;
  • Jouac/Le Bernardan (Haute-Vienne) ;
  • Le Bosc (HĂ©rault) ;
  • Gueugnon (SaĂ´ne-et-Loire) ; usine de traitement chimique des minerais ouverte en 1955 ;
  • Les Bois-Noirs Ă  Saint-Priest-la-Prugne, gisement dĂ©couvert vers 1951, Ă  la suite des dĂ©couvertes puis exploitation des gisements de Lachaux (Puy-de-DĂ´me) en 1949 et Grury (SaĂ´ne-et-Loire). En 2015, AREVA annonce l'abandon de son projet de rĂ©habilitation du site uranifère des Bois Noirs[12], le site ayant Ă©tĂ© fermĂ© en 1990. L'usine y est ouverte en 1960 par la Division du Forez/Grury ; elle remplace l'usine de Gueugnon pour cette division qui possède aussi la mine de Grury (SaĂ´ne-et-Loire). La Division Minière du Forez est fermĂ©e suite Ă  l’épuisement du gisement des Bois-Noirs en 1981[13] ;
  • Le Cellier, hameau de la commune de Saint-Jean-la-Fouillouse (Lozère) ;
  • Saint-Pierre (Cantal) ;
  • la mine de l'Écarpière Ă  GĂ©tignĂ© (usine situĂ©e en Loire-Atlantique qui traite les minerais de la Division minière de VendĂ©e, laquelle exploite les mines de l’Écarpière, de la Commanderie[14], du Chardon et de la Chapelle-Largeau. la mine de l’Ecarpière est situĂ©e en la Loire-Atlantique tout proche du Maine-et-Loire), exploitĂ©e par AREVA NC, fermĂ© en 1990 et depuis rĂ©amĂ©nagĂ©. Crassier de 11 millions de tonnes de rĂ©sidus radioactifs de forte radiotoxicitĂ© selon 3 Ă©tudes commandĂ©es de 1991 Ă  1993 par la commune Ă  la CRIIRAD[15] ;
  • la Mine de la Baconnière, Ă  Roussay est aujourd'hui ennoyĂ©e, et selon la CRIIRAD source de contamination radioactive de l'environnement [15] ;
  • la Mine du Chardon Ă  Gorges fermĂ©e en 1991 pour partie ennoyĂ©e, avec au moins une rĂ©surgence[15].

Des traitements sommaires (lixiviation sur aires aménagées), ont eu lieu sur neuf autres sites.

Quinze crassiers de stériles sont reconnus par l'IRSN, dont - outre sur les huit lieux cités ci-dessus - à :

D'autres sites sont suivis pour avoir été consacrés à l’extraction (souterraine ou à ciel ouvert, en tranchée pour les plus petits sites), moindrement dans les Alpes et en Aquitaine

Localisation non exhaustive des mines d'uranium[16] - [17]

Notes et références

  1. « L'extraction de l'uranium en France : données et chiffres clés » [PDF], sur IRSN, (consulté le ).
  2. musée de minéralogie et de Pétrographie d'Ambazac et Espace IZIS
  3. RP Circus Edito janvier 2020
  4. « L’Uranium » [PDF], sur sigminesfrance.brgm.fr
  5. « SIG Mines France », sur sigminesfrance.brgm.fr, Bureau de recherches géologiques et minières (consulté le ).
  6. « Remise du rapport sur les recommandations pour la gestion des anciens sites miniers d’uranium en France par le Groupe d’expertise pluraliste (GEP) sur les mines d’uranium du Limousin » [PDF], sur Ministère de l'Écologie (France), (consulté le ) p. 3
  7. « Programme MIMAUSA – Carte des anciens sites miniers d'uranium », sur Mimausa (consulté le ).
  8. Mines d'uranium. Les sites à décontaminer, par Didier Déniel sur le site du Télégramme, le 23 juin 2012
  9. Uranium. Mines bretonnes sous surveillance, par Didier Déniel sur le site du Télégramme, le 4 avril 2011.
  10. Mickaël Demeaux, Ex-mines d'uranium : y a-t-il un réel danger ? Accès payant, Ouest-France, le 6 octobre 2010.
  11. Angélique Cléret, Qui va dépolluer les anciennes mines d'uranium ? , Ouest-France, le .
  12. « Areva abandonne son projet à la frontière de l'Allier et de la Loire » , lamontagne.fr, 30 juillet 2015, consulté le même jour
  13. Quand la Loire produisait de l'uranium ;petite histoire de l'industrie minière de l'uranium en Forez, par Pierre-Christian Guiollard.
  14. Document relatif à la mine de la Commanderie (Patrimoine géologique, Conseil général de Vendée)
  15. Bruno Chareyron ; Compte rendu des mesures de terrain et prélèvements effectués par le laboratoire de la CRII-RAD en septembre 1998 sur la division minière de Vendée. Sites de l’ECARPIERE, la BACONNIERE et le CHARDON, Document CRII-RAD N°BC99-21 Site de l’ECARPIERE.
  16. Programme MIMAUSA – Carte des anciens sites miniers d'uranium, IRSN.
  17. L’extraction de l’uranium en France : données et chiffres clés, fiche no 1, IRSN, février 2017.
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