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Barfleur

Barfleur (prononcé [baʁflœʁ], en normand Barflleu [baʁfʎœː]/[baʁfjø:]) est une commune française, située dans le nord-est du département de la Manche en région Normandie, peuplée de 553 habitants[Note 1].

Barfleur
Barfleur
Le port de Barfleur à marée basse.
Blason de Barfleur
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Manche
Arrondissement Cherbourg
Intercommunalité Communauté d'agglomération du Cotentin
Maire
Mandat
Michel Mauger
2020-2026
Code postal 50760
Code commune 50030
Démographie
Gentilé Barfleurais ou Barflotais
Population
municipale
553 hab. (2020 en diminution de 7,83 % par rapport à 2014)
Densité 922 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 40′ 13″ nord, 1° 15′ 53″ ouest
Altitude Min. 2 m
Max. 8 m
Superficie 0,60 km2
Type Commune rurale et littorale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton du Val-de-Saire
Législatives Quatrième circonscription
Localisation
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Barfleur
Liens
Site web www.barfleur.fr

    Avec un territoire ne couvrant que 60 hectares, elle est la plus petite commune du département de la Manche.

    Barfleur, qui fut au Moyen Âge un des ports les plus fréquentés de la Normandie, est aujourd'hui gratifiée du label « Les plus beaux villages de France », décerné par une association indépendante éponyme, visant à promouvoir les atouts touristiques de petites communes françaises riches d'un patrimoine de qualité.

    Géographie

    Localisation

    La commune est située sur la côte du Val de Saire, à quelques kilomètres au sud de la pointe de Barfleur qui marque l'extrémité nord-est du Cotentin (mais qui se trouve sur la commune de Gatteville-le-Phare).

    Barfleur est entourée au sud par la commune de Montfarville, au nord-ouest par la commune de Gatteville-le-Phare et baignée à l'est par la Manche.

    Climat

    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[2].

    Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.

    Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[1]

    • Moyenne annuelle de température : 11,1 °C
    • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 0,9 j
    • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 0,1 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 3] : 10,2 °C
    • Cumuls annuels de précipitation[Note 4] : 745 mm
    • Nombre de jours de précipitation en janvier : 12,8 j
    • Nombre de jours de précipitation en juillet : 7,4 j

    Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Gonneville », sur la commune de Gonneville-Le Theil, mise en service en 1959[7] et qui se trouve à 16 km à vol d'oiseau[8] - [Note 5], où la température moyenne annuelle est de 10,7 °C et la hauteur de précipitations de 919,7 mm pour la période 1981-2010[9].

    Sur la station météorologique historique la plus proche, « Caen-Carpiquet », sur la commune de Carpiquet, dans le département du Calvados, mise en service en 1945 et à 80 km[10], la température moyenne annuelle évolue de 10,9 °C pour la période 1971-2000[11], à 11,2 °C pour 1981-2010[12], puis à 11,5 °C pour 1991-2020[13].

    Milieux naturels et biodiversité

    Au sud de la commune se trouve la ZNIEFF du Pré Saumâtre[14]. La zone de 4,34 ha est caractérisée par la présence d'espèces protégées comme le Polypogon de Montpellier ou la Rousserolle effarvatte.

    Au large de la commune, le site Natura 2000 Récifs et marais arrière-littoraux du Cap Lévi à la Pointe de Saire a été classé zone spéciale de conservation le . La pointe de Barfleur étant un lieu de passage de mammifères marins, des observations de certaines espèces de mammifères marins d'intérêt communautaire comme le Grand Dauphin ou le Marsouin commun ont été déclarées[15].

    Anciennes voies de communication et arrivée de chemin de fer

    Ouverte le , la ligne de Valognes Montebourg à Saint-Vaast et à Barfleur assurait une liaison ferroviaire entre Valognes et Barfleur jusqu'en 1950.

    De 1911 à 1950, une ligne ferroviaire de 31,4 km reliait les localités de Barfleur et de Cherbourg. La gare de Barfleur était située au sud du port, dans le quartier actuel de la Cité.

    Voies de communication et transports

    Barfleur est aujourd'hui desservie par la ligne Manéo no 13, mise en place par le conseil départemental de la Manche (ligne Barfleur - Valognes)[16]. Valognes elle-même est desservie par la ligne SNCF Paris-Caen-Cherbourg.

    Urbanisme

    Typologie

    Barfleur est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6] - [17] - [18] - [19]. La commune est en outre hors attraction des villes[20] - [21].

    La commune, bordée par la Manche, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[22]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[23] - [24].

    Occupation des sols

    Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (65 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (58,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (65 %), terres arables (22,4 %), zones humides côtières (8,7 %), zones agricoles hétérogènes (3,9 %)[25].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[26].

    Logement

    Barfleur totalisait 618 logements (contre 426 en 1968) dont 288 résidences principales et 295 résidences secondaires en 2015[27]. Seulement 35 logements vacants ont été dénombrés en 2015[27].

    Toponymie

    Le clocher depuis sa récente restauration
    Le clocher depuis sa récente restauration.

    Le nom de la localité est attesté sous les formes Barbefloth, Barbeflueth en 1066-1077, Barbefluet au XIIe siècle, Barflue en 1127, Barefleu en 1146, Barbeflet en 1163, Barbeflo en 1175, 1198, Barflue en 1227, Barefleu en 1317 et par une transposition latine du XIe siècle Barbatum fluctum[28]. La forme française actuelle Barfleur apparaît pour la première fois au XVIe siècle dans une charte de François Ier[29]. Les chroniqueurs du Moyen Âge la nomme indifféremment : Barbefleu, Barbeflio, Barefluio, Bartefloth et les latinistes : Barbefluvium ou Barofluctum[30].

    Le r final, non étymologique, ne se prononce pas. Barfleur se dit donc « Barflleu » en normand, ce qui s'écrit en alphabet phonétique international /baʁfʎø:/ ou plus souvent /baʁfjø:/. Les Barfleurais s'appellent alors les « Barfllotais » (soit /baʁfjote:/).

    Il s'agit d'une formation toponymique médiévale. La nature du second élément -fleur que l'on retrouve ailleurs en Normandie dans Honfleur, Harfleur, Fiquefleur, Vittefleur, Crémanfleur à Crémanville et la Gerfleur a donné lieu à diverses interprétations par les toponymistes. Il s'agit soit du norois floth (pour René Lepelley[31]), c'est-à-dire, selon les conventions graphiques du vieux norois translitéré, flóð « marée montante courant » sans doute à l'origine du mot français flot « marée montante, flux »[32]; du vieil anglais flod (pour François de Beaurepaire[28]) qui a donné l'anglais moderne flood « marée haute, inondation »; du vieux norrois fljot « crique » (pour Albert Dauzat et Charles Rostaing[33]), comprendre sans doute fljót « grande rivière, fleuve » qui convient mieux sémantiquement, dans la mesure où le sens de l'ancien normand fleu est bien établi dans un texte du XIIIe siècle qui mentionne le fleu de Lestre, c'est-à-dire « la rivière de Lestre » (cf. la Gerfleur, fleuve côtier du Cotentin).

    Paradoxalement [?], ces derniers considèrent que l'élément -fleur dans Harfleur et dans Honfleur représente le vieil anglais flēot « eau qui coule, courant, rivière ». Cette explication a été reprise ultérieurement par Dominique Fournier pour expliquer Honfleur[34]. L'anglo-saxon flēot s'accorde tout aussi bien avec les mentions les plus anciennes du nom de Barfleur. En effet, l'élément -fleur est attesté dans des formes anciennes extrêmement variées -floth, -flueth, fluet ou encore flet, ce qui peut s'expliquer par la diphtongue instable du vieil anglais flēot. Toujours est-il que la rivière en question est la Planque et le nom de Barfleur a dû désigner cette rivière avant de s'appliquer à l'agglomération principale sur son cours[31], selon un processus fréquemment observé en Normandie (cf. Eu, Bolbec, Fécamp, Dieppe, etc.) et ailleurs.

    Le premier élément Barbe- (dans les formes les plus anciennes) contracté en Bar- parait être le nom de personne Barbey, Barbay (ancien français Barbé « le Barbu », du gallo-roman BARBATU, latinisé en Barbatus dans les textes), essentiellement attesté en Normandie jusqu'au début du XXe siècle et que l'on retrouve dans Barbeville, lieu-dit à Barfleur, Barbeville (Calvados) et Barbetot à Épretot (Seine-Maritime)[28]. L'association avec -fleur ou -tot, la localisation dans l'aire de diffusion des toponymes norrois (y compris Barbeville) incitent à mettre en parallèle le nom de personne norrois Skeggi « le Barbu », attesté dans la région et rencontré par exemple dans Equiqueville, Ecuquetot (Seine-Maritime)[35], dont Barbé représenterait la transcription romane. En revanche, René Lepelley à la suite d’Albert Dauzat a émis l'hypothèse que le premier élément Barbe- pouvait représenter le norrois barmr « sein » (Dauzat lui donne le sens de « coin »), d'où « pointe, cap »[31]. Cette proposition est moins solide, car cet élément ne correspond pas aux formes anciennes, qui sont toutes en Barbe-, jamais en *Barm-[36]. De plus, la présence du lieu-dit Barbeville à Barfleur affaiblit encore cette interprétation, car les noms en -ville sont presque tous composés avec un nom de personne, les noms en -fleur également et ils ont souvent un doublet en -ville (ex. : Honnaville / Honfleur ou Crémanville / Crémanfleur)[36].

    Le gentilé est Barfleurais ou Barflotais[37].

    Les plaques de rue sont ornées d'un bar et d'une fleur, jeu de mots avec les deux syllabes du nom[38].

    Histoire

    Rocher avec un médaillon en l'honneur d'Étienne, esturman[39] barfleurais de la Mora, bateau de Guillaume le Conquérant. La figure de proue représente un enfant doré soufflant dans une corne d'ivoire[40].

    Préhistoire et Antiquité

    Abri naturel, le site a dû être utilisé dès la Préhistoire (découverte d'outillage en silex sur le site de Gatteville-Phare[41], et de silex taillés dans l'anse de la Bretonne) et à l'Antiquité par les marins et les commerçants locaux (commerce maritime notamment avec la Grande-Bretagne et ses mines de fer et d'étain)[42]. Le , un sieur Letertre en enfouissant un mouton découvre au village de la Bretonne, dans une pièce de terre nommée l'Epivent, deux milles médailles romaines datées du Haut-Empire. Les plus anciennes remontant à Vespasien (premier siècle de notre ère)[30].

    Moyen Âge

    Le port du Cotentin septentrional est sans doute ancien, mais on ne possède aucune trace de son nom antérieur. Le nom actuel n'est pas antérieur au IXe ou Xe siècle[Note 7]. Les plus anciennes attestations datent du XIe siècle. Geoffroy de Monmouth, dans le neuvième livre de son Historia regum Britanniae, fait partir le roi Arthur de Barfleur pour combattre les Romains chez les Allobroges. Peut-être a-t-il disposé de sources anciennes de la légende mentionnant le nom originel de Barfleur, sinon il aura donné cette localisation car ce port était à son époque le principal lien maritime entre le duché de Normandie et la Grande-Bretagne. Au VIe siècle, saint Romphaire fut jeté par une tempête sur le rocher de l'Islet, et demeura de longues années dans un lieu voisin de la ville. Saint Lô, l'évêque de Coutances, au vu de ses miracles selon la légende, l’appela pour lui conférer la prêtrise, mais les barfleurais demandèrent son retour, et il devint ainsi le premier curé de la cité, avant de devenir vers 560 à son tour évêque de Coutances[44].

    Vers l'an mil, une flotte et une armée envoyée par le roi anglo-saxon Æthelred (c.966-1016) qui avait déclaré la guerre à son beau-frère Richard II, duc de Normandie, prétextant que ce dernier persécutait les hommes d'origine saxonne[45], débarqua près de Barfleur « el rivage u Barbeflie siet[46] », précisément sur les grèves qui s'étendent vers le sud jusqu'à l'embouchure de la Saire[47]. La population prit alors les armes en attendant l'arrivée des troupes de Néel de Saint-Sauveur, vicomte du Cotentin, et de Guillaume Bertran de Bricquebec qui défirent dans ce qu'on appela la bataille du Val de Saire les Anglais. Seul un soldat put s'échapper et regagner le port, donnant l'alarme, permettant à la flotte anglaise de lever l'ancre, abandonnant les retardataires restés à terre, et qui annonça au roi sa défaite. Guillaume de Jumièges rapporte ses paroles « Nous nous sommes heurtés non seulement à de solides guerriers mais aussi à des femmes furieuses qui, avec des jougs qu'elles utilisent pour porter leurs cruches, défoncent le crâne de leurs adversaires les plus robustes »[44].

    Vers 1042, c'est de Barfleur, avec quarante navires, que s'embarqua Édouard le Confesseur pour se faire couronner roi d'Angleterre[48].

    La bataille d'Hastings marque le début de la conquête de l'Angleterre par les Normands parmi lesquels figurent de nombreux Cotentinais et Avranchinais. Au bout de la jetée du port de Barfleur, scellé sur un rocher, un médaillon en bronze rappelle que Guillaume le Conquérant fit sur le Mora, une esnèque, piloté par un jeune Barfleurais, Étienne, fils d'Airard (ou Arnaud)[49], la traversée[Note 8], débarquant à Pevensey dans le Sussex de l'Est, le . Ce médaillon, œuvre de la sculptrice Josette Hébert-Coëffin, a été scellé sur un rocher en 1966 pour le 900e anniversaire de cette bataille, à l'emplacement, selon la tradition locale, où aurait été construit la nef offerte par Mathilde à son époux Guillaume[50]. Barfleur est alors aux mains du duc de Normandie qui est aussi roi d'Angleterre, jouant un rôle capital dans la transfretatio regis, le service de transport royal de la cour anglaise entre les deux rives de la Manche, aux XIe et XIIe siècles[51]. En , Guillaume le Roux, fils et successeur du Conquérant, vint débarquer à Barfleur, en allant secourir Le Mans, occupé par Foulques IV d'Anjou[52].

    C'est encore à Barfleur qu'en 1105, Henri Beauclerc, roi d'Angleterre et fils du Conquérant, débarque afin de s'emparer de la Normandie au détriment de son frère Robert Courteheuse[53]. Cette première tentative ayant échoué, il revint l'année suivante, le Vendredi saint 1106[54], avec 40 000 hommes[55], avant de célébrer la fête de Pâques à Carentan[54]. C'est également du port, que les pèlerins anglais vers Compostelle, débarquaient et rembarquaient[56].

    Le , Henri Ier Beauclerc, après quatre ans passé en France, s'embarque pour rejoindre son domaine insulaire, avec toute sa cour. Son fils, Guillaume Adelin, qui était venu épouser à Lisieux, Mathilde, la fille du comte d'Anjou, et de très nombreux hauts barons accompagnés de dames de haute naissance, ainsi que le trésor royal, prennent place à bord de la Blanche-Nef piloté par Thomas, fils d'Étienne, qui avait piloté Guillaume sur le Mora[49], et qui sombre au large de Barfleur, après s'être éventrée sur le rocher de Quillebeuf situé au nord[57]. Le port perdra peu à peu à la suite de cette catastrophe son statut d'embarcadère royale[58].

    Le [59], Richard Cœur de Lion embarque à Barfleur pour rejoindre l'Angleterre et se faire couronner roi après son couronnement comme duc de Normandie à Rouen le . C'est à Barfleur, qu'en , après son retour en Angleterre le à la suite de sa captivité au retour de la troisième croisade, qu'il débarque[60] - [Note 9] pour aller délivrer Verneuil assiégée par le roi de France. Son frère, Jean sans Terre y séjourne du au [61], puis entre le et de la même année, ce qui fait de Barfleur pendant la période ducale et ce jusqu'en 1204, date du rattachement de la Normandie au domaine royal français, le plus important port normand, une place forte et une ville prospère qui acquiert un commerce florissant et atteint une population de 10 000 habitants[62]. Sous le règne de Philippe IV le Bel (1285-1314) la ville compte plusieurs milliers d'habitants[63]. Après 1204, le port continu à jouer un rôle important, mais est concurrencer par celui de Cherbourg et Saint-Vaast-la-Hougue. En 1296, lors de la guerre d'Aquitaine, Barfleur ne fournit que deux navires de guerre, alors que La Hougue en fournit douze et Cherbourg neuf[64]. En 1327, afin de mieux résister aux Anglais et de protéger leurs commerces, les barfleurais avaient « suppliés » le roi Charles IV le Bel de bien vouloir les autoriser à clore leur ville de murs et de fossés, mais cela semble n'avoir pas été suivi d'effet[65].

    La guerre de Cent Ans, voit la ville pillée et incendiée à plusieurs reprises, précipitant son déclin. En 1346, dans le cadre de la chevauchée d'Édouard III, Barfleur est brûlée et son port détruit par les troupes anglaises du roi d’Angleterre et de son fils Édouard de Woodstock, après leurs débarquements à Saint-Vaast-la-Hougue, le , accompagnés par le seigneur de Saint-Sauveur-le-Vicomte, Geoffroy d'Harcourt, ayant pris parti pour le roi d'Angleterre[63]. Le vendredi , l'armée anglaise investit la ville pendant que la flotte bloque les passes du port. La population n'opposa alors qu'une faible résistance, se rendant par « doubtance de mort ». Après un pillage en règle, la bourgade et son église romane[Note 10] sont incendiées, les vaisseaux détruits[66]. Puis survint la peste noire ; la population passe de 9 000 à 150 habitants. Alors qu'elle comptait 1 800 feux (environ 6 000 habitants) avant la guerre, on en dénombre plus que trente au milieu du XVe siècle[67], et une centaine au XVIe siècle[52]. En 1405, la ville est ravagée pour la seconde fois par les Anglais.

    Époque moderne

    Tableau représentant une bataille navale.
    La Bataille de Barfleur, Ludolf Bakhuizen, 1693. Le Soleil Royal, entouré des navires anglais et néerlandais.

    En 1492, une flotte de quarante-cinq navires chargés de sel est brûlée devant Barfleur et en 1543, des navires anglais son défaits devant la place. En 1553, la population du bourg ne s’élève plus qu'à environ 150 habitants. Lors des guerres de Religion les ligueurs, menés par François de La Cour, en [68] s'empare de « la tour » Saint-Nicolas, qui leur échappe en [68] et qui la reprendront le dimanche de Pentecôte . Le [68], maréchal de Matignon reprend Barfleur et brûle la tour[69]. « La Tour de Barfleur fut prise et bruslée, dont la moitié de ceux de dedans furent bruslée, trois pendus et le reste mis à grosse rançon […]. ». Le nouveau gouverneur de la cité et lieutenant du Cotentin, Jacques de Sainte-Marie d'Agneaux, nommé le par François de Bourbon, duc de Montpellier, fait raser ce qui reste de l'ancienne église Saint-Nicolas, sinistrée lors de la guerre de Cent Ans et des guerres de Religion, et sur son emplacement fait édifier un fort « Un fort tout alentour de murailles, en faisant travailler tout le peuple avec impôts et boutait à rançon tous ceux qui lui faisaient déplaisir », suivant ce que Nicolas Ermisse, bourgeois de la ville, a noté sur son registre[70]. En 1597, rendu inutile à la suite de la pacification de la Normandie, Henri IV ordonne au maréchal de Matignon, lieutenant général du roi, la destruction des fortifications[71] - [Note 11] qui avaient servi de repaire au Ligueurs[72]. Les pierres provenant de la destruction du fort, démantelé en trois semaines de à , et de la tour serviront à la construction de l'église actuelle[70].

    Au début du XVIIe siècle le bourg de Barfleur compte moins de 500 habitants[72], et à la fin de ce siècle et au début du XVIIIe siècle ce n'est qu'un port modeste.

    Bataille de la Hougue

    Le a lieu la bataille de la Hougue ou bataille de Barfleur, lors de la guerre de la Ligue d'Augsbourg. L'amiral Tourville, qui commande la flotte française, repère la flotte anglo-néerlandaise au large de Barfleur et, conformément à ses ordres et malgré une infériorité numérique de deux contre un, l'attaque. Dans un premier temps, les Français résistent et tiennent les Anglo-Néerlandais en échec, leur infligeant la perte de navires contre aucun côté français. Toutefois, la côte normande ne dispose d'aucun port pouvant abriter la flotte à l'issue du combat et Tourville ordonne le repli vers les côtes bretonnes.

    Cependant, la manœuvre est contrariée par la bascule des courants du raz de Barfleur, du raz du cap Lévi et du raz Blanchard, sur la côte nord du Cotentin. Trois navires s'échouent à Cherbourg, dont le navire-amiral de Tourville Soleil Royal. Douze vaisseaux doublent la pointe de Barfleur et mouillent, au soir du dans la rade de la Hougue. Sans défense terrestre, les navires sont détruits par les Anglo-Néerlandais les et .

    Époque contemporaine

    Au XIXe siècle, Barfleur est une ville prospère grâce à la construction navale, le commerce de bois du nord, la pêche ou encore l'ostréiculture[73].

    De 1842 à 1849, on construit la grande jetée, longue de 200 mètres que complètent les quais construits en grande partie sous Napoléon III. Au nord du bourg, est bâtie depuis 1863 une digue longue, la Grande Grève, jusqu'à l'église afin de protéger les terres et les maisons de Barfleur des assauts de la mer[74]. À cette époque, Barfleur compte encore 1 500 habitants.

    Paul Signac (1863-1935) y séjourne de 1932 à 1935 (au no 4 de la rue Saint-Nicolas)[75]. À l'âge de 67 ans, il revient à Barfleur, qui sera son port d'attache pendant quatre été successifs et qu'il décrit ainsi « Port suffisamment mouvementé, bordé de belles et pures architectures, campagne magnifique… la mer y est belle, les jardins fleuris »[76].

    Parmi les anecdotes, celle de Pierre Salley, maire de la commune, (1770-1852) qui refusa en 1836 à Victor Hugo (1802-1885) et à sa maîtresse Juliette Drouet (1806-1883), une promenade en mer au clair de lune… sur fond de sécurité[49].

    Le eut lieu un second naufrage coûteux en vies humaines, après celle de la Blanche-Nef, celui de la Luna, un trois-mâts américain commandé par le capitaine John Schannon qui heurta violemment le rocher de Quillebeuf. Parti du Havre le [77], et à destination de la Louisiane avec 18 hommes d'équipage et 85 passagers français et allemands, on dénombra 101 morts ; seuls deux hommes d'équipage furent sauvés.

    En 1865, en raison du danger que représente le raz de Barfleur au large de la pointe homonyme, la Société générale centrale de sauvetage des naufragés décide de construire à Barfleur, port le plus proche, une station de sauvetage, la première du département et la seconde en France, sur le modèle des stations britanniques[78]. Les premiers canots, à rames, étaient lancés du haut du quai lorsque la mer était haute. Cette même année voit la renaissance de la cité avec l'inauguration d'un port de pêche[79].

    Durant la Seconde Guerre mondiale, des digues en béton sont érigées au fond du port ainsi que le long de la Grande Grève[73]. Barfleur est libérée sans combat le par les troupes américaines. Le port sera par la suite utilisé pour débarquer du matériel et des vivres.

    En 1964, la construction d'une centrale atomique sur la commune de Barfleur a été envisagée[80] par le haut commissaire à l'énergie atomique, Francis Perrin. À l'issue d'une concertation nationale réalisée en 1974, le site de Flamanville a été finalement retenu pour la construction d'une centrale nucléaire[81].

    Panoramique depuis l'entrée du port de Barfleur.

    Héraldique

    Les armes de la commune de Barfleur se blasonnent ainsi :
    De gueules au bar contourné d'argent, surmonté d'une fleur de lys d'or.

    Ces armes sont une sorte de rébus correspondant au nom de la commune : bar - fleur.

    Politique et administration

    Situation administrative

    Depuis 2015, Barfleur appartient au canton du Val-de-Saire du département de la Manche.

    Intercommunalité

    Depuis le , Barfleur est membre de la communauté d’agglomération du Cotentin.

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    1989[82] mars 1998 Jean Villette
    mars 1998 mars 2008 Jacques Houyvet
    mars 2008[83] mars 2014 Jean Deville SE Retraité de la DCNS
    mars 2014[84] En cours Michel Mauger SE Informaticien retraité
    Les données manquantes sont à compléter.

    Jumelages

    La commune est jumelée :

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[88]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[89].

    En 2020, la commune comptait 553 habitants[Note 12], en diminution de 7,83 % par rapport à 2014 (Manche : −0,97 %, France hors Mayotte : +1,9 %). Entre 1804 et 1831, Montfarville inclus dans Barfleur.

    Évolution de la population [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    8968992 5532 6742 6751 1581 1851 1951 271
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    1 2791 3041 2531 2181 0701 0051 0651 1351 189
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    1 2101 2741 2381 1161 1001 0691 065977907
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2006 2010
    847837703619599642650644643
    2015 2020 - - - - - - -
    579553-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[90] puis Insee à partir de 2006[91].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Enseignement

    Barfleur est située dans l'académie de Caen[92].

    La commune possède une école maternelle et primaire privée Sainte-Marie-Madeleine[92] - [93].

    Économie

    Revenus de la population

    En 2015, les Barfleurais disposaient d'un revenu médian annuel de près de 17 581 [27], inférieur au revenu médian annuel national qui s'élevait alors à 19 785 .

    Tissu économique

    Le tableau qui suit récapitule le nombre d'entreprises implantées en 2015 à Barfleur selon leur secteur d'activité et le nombre de leurs salariés[27]:

    Établissements actifs par secteur d'activité au 31 décembre 2015[27] Source : Insee
    Total % 0
    salarié
    1 à 9
    salariés
    10 à 19
    salariés
    20 à 49
    salariés
    50 salariés
    ou plus
    Ensemble 75 100 48 24 2 1 0
    Agriculture, sylviculture et pêche 8 10,7 5 3 0 0 0
    Industrie 4 5,3 2 2 0 0 0
    Construction 2 2,7 1 1 0 0 0
    Commerce, transports, services divers 52 69,3 35 16 1 0 0
    dont commerce et réparation automobile 14 18,7 9 4 1 0 0
    Administration publique, enseignement, santé, action sociale 9 12,0 5 2 1 1 0
    Champ : ensemble des activités.

    Pêche

    Barfleur est un port de pêche, notamment de moules de pleine mer. La « blonde de Barfleur » pêchée sur le banc de Barfleur, Montfarville, Réville et Ravenoville, est une moule sauvage exploitée par 64 navires dragueurs du Val de Saire basés pour l'essentiel à Barfleur et à Saint-Vaast-la-Hougue[94] et qui récoltent entre 2 000 et 9 000 tonnes selon les années[95]. Cette moule charnue[96] doit son nom aux reflets dorés de sa coquille[97].

    Le centre de débarque du port est géré par la Chambre de commerce et d'industrie de Cherbourg-Cotentin.

    Lieux et monuments

    Au Moyen Âge, Barfleur était l'un des trois grands ports de la Normandie ; c'est aujourd'hui un petit port de pêche d'échouage typique, avec ses maisons barfleuraises du XVIe au XIXe siècle en granit gris et à toit de schiste, notamment rue Saint-Nicolas, rue des pêcheurs avec leurs maisons rythmées par des lucarnes à deux ou trois pans, avec souvent un crochet de levage pour mettre les filets de pêche à sécher.

    La ville[Note 13] a conservé peu d'édifices datant du Moyen Âge et de la Renaissance, hormis un colombier du XVe siècle sur la digue de la grande grève, dernier vestige d'un manoir seigneurial entièrement détruit, et la cour Sainte-Catherine bordée de maisons des XIVe et XVe siècles. On accède à cette dernière par une porte cochère en arc surbaissé. Une fois dans la cour, on peut voir une porte à linteau surmonté d'une accolade, et une fenêtre à meneaux[58]. À l'intérieur on trouve un escalier à vis du XVe siècle. L'enceinte urbaine a disparu.

    L'église Saint-Nicolas (XVIIe siècle)[49], avec sa tour carrée du XVIIe et son toit en schiste vert, est inscrite aux monuments historiques. Juchée sur un éperon rocheux au centre d'un cimetière marin, elle est de construction récente, le chœur et le transept datent du XVIIe siècle, la nef du XIXe siècle. Elle remplace une église romane du XIe siècle, édifiée sur un rocher nommé le Querqueux situé à l'entrée du port actuel, qui était à l'époque au milieu de la ville[Note 14]. Restauré et réédifié à plusieurs reprises, notamment après sa ruine en 1346 lors du débarquement du roi Édouard III d'Angleterre à la Hougue, puis par les Navarrais, l'édifice roman, construit en pierre de Caen, a été définitivement ruiné par les guerres de Religion et recouvert comme l'ancien port et une partie du bourg par la mer qui a rongé la côte[Note 15]. L'église abrite cinq objets classés aux monuments historiques[98] dont un tableau la Visitation[99] et un groupe sculpté Vierge de Pitié (XVIe)[100] - [49]. L'édifice est ornée de douze vitraux posés en 1892, réalisés par les ateliers Lorin de Chartres. Certaines verrières ont été restaurées en 1980 par l'atelier Bourget[101]. Dans le cimetière, accolée à l'église, on peut voir une croix ancienne également inscrite aux monuments historiques[102].

    Parmi les autres monuments : l'ancien prieuré des Augustins du XVIIIe siècle et son jardin[Note 16], l'ancien hôtel de l'amirauté du XVIIIe siècle, la chapelle de la Bretonne (1893) et ses vingt vitraux (XIXe) de Duhamel-Marette décrivant la vie de Marie-Madeleine Postel[49] classés au monuments historiques[104], le jardin de l'hôtel Le Conquérant répertorié à l'Inventaire général du patrimoine culturel[105], l'abri du canot de sauvetage, construit en 1954, transformé en petit musée ouvert au public et qui abrite l'ancien canot le Crestey et Sauve du nom de deux marins-sauveteurs disparus en mission en 1893. Depuis 1997, il a été remplacé par le canot l'Amiral de Tourville, canot tous temps de 15,46 mètres, complété par un zodiac[106], ou encore le presbytère (XVIIIe siècle), les maisons de Paul Signac et de Julie Postel.

    • Port de Barfleur.
      Port de Barfleur.
    • Port de Barfleur.
      Port de Barfleur.
    • L'église Saint-Nicolas et le monument aux morts délimité par des chaînes supportées par des obus.
      L'église Saint-Nicolas et le monument aux morts délimité par des chaînes supportées par des obus[107].
    • Vitrail de sainte Thérèse et sainte Barbe (1892).
      Vitrail de sainte Thérèse et sainte Barbe (1892).
    • La plus ancienne maison de Barfleur, cour Sainte-Catherine.
      La plus ancienne maison de Barfleur, cour Sainte-Catherine.
    • La même maison.
      La même maison.
    • Une fenêtre à meneau et l'entrée cochère murée, même habitation.
      Une fenêtre à meneau et l'entrée cochère murée, même habitation.
    • Anciennes maisons de pêcheurs.
      Anciennes maisons de pêcheurs[108].
    • Barfleur - rue Saint-Nicolas.
      Barfleur - rue Saint-Nicolas.

    Barfleur dans les arts

    Barfleur dans la peinture

    Au XIXe et XXe siècles, le port de Barfleur a été une source d'inspiration pour les peintres Paul Signac, Antoine Guillemet ou encore Albert Voisin[109].

    Barfleur dans la littérature

    En 1836, Victor Hugo s'arrête à Barfleur en compagnie de sa maîtresse Juliette Drouet et de Célestin Nanteuil[109] et adresse une lettre à sa femme datant du [110].

    Jules Renard séjourna à Barfleur en puis d' à avec sa femme et son fils[111] pour rédiger L'Écornifleur[112], invité par les époux Galbrun dans une maison qu'ils ont loués entre l'église et la station de sauvetage[113].

    Barfleur au cinéma et à la télévision

    Personnalités liées à la commune

    Notes et références

    Notes

    1. Population municipale 2020.
    2. Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[3].
    3. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    4. Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[4].
    5. La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
    6. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    7. Julien Deshayes, penche, au vu de la topographie des lieux, la très faible étendue de la paroisse, et son large enclavement dans celle de Gatteville, d'une constitution paroissiale tardive, qui serait à mettre en parallèle avec le développement, dans la seconde moitié du XIe siècle, du bourg et du port ducal par Guillaume le Conquérant[43].
    8. Les textes anciens ne permettent pas d'établir avec certitude que Guillaume s'embarqua du port de Barfleur. Le chroniqueur Orderic Vital confirme seulement que le pilote du navire ducal est barfleurais.
    9. Richard ne reverra jamais l'Angleterre.
    10. L'église était située approximativement à l'emplacement de l'abri du canot de sauvetage.
    11. L'édifice sera démantelé en trois semaines[70].
    12. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
    13. Une partie de la cité aurait disparu dans la mer.
    14. Son emplacement correspondrait approximativement à l'emplacement du canot de sauvetage.
    15. Au début du XXe siècle, dans l'anse de la Grande grève située à la limite de Gatteville, aux marées basses d'équinoxes on pouvait voir de nombreux troncs d'arbres et au plus près du rivage, sur une vaste zone, des vestiges de fondations et d’habitats ainsi que deux bases de piliers intérieurs de l'ancienne église.
    16. Il ne subsiste rien en revanche de l'ancien couvent des Augustins fondé par Philippe IV le Bel en 1286[103].

    Références

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    40. Il brandit en sa main gauche une petite lance ornée d'un gonfanon et pointe l'index droit en direction de l'Angleterre.
    41. Denise Michel, J.-P. Coutard, M. Helluin, J.-P. Lautridou, J.C. Ozouf, J. Pellerin, « Contribution à l'étude du Paléolithique inférieur et moyen de la région de Barfleur. Le Paléolithique inférieur de Gatteville-Phare (Manche) », Bulletin de la Société préhistorique française, t. 79, nos 10-12, , p. 319-329 (lire en ligne).
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    106. Thin 2009, p. 118.
    107. « La proximité du monument aux morts et du cimetière, comme c'est le cas dans la commune de Barfleur, intègre parfois la mémoire des morts de la République à celle de la communauté villageoise. » Cf. Maryline Crivello-Bocca, Patrick Garcia, Nicolas Offenstadt, Concurrence des passés : usages politiques du passé dans la France contemporaine, Publications de l'Université de Provence, , p. 84.
    108. Certains ont des toits ornés d'épis de faîtage sur les lucarnes (représentant notamment des pigeons, symboles de félicité), d'abouts de faîteaux ou gaudions, manifestant une certaine opulence du propriétaire. Cf. « Le patrimoine de Barfleur », sur barfleur.fr (consulté le ).
    109. « Ils ont vécu ou sont venus à Barfleur », sur Barfleur, (consulté le ).
    110. « Victor Hugo : « En France, on abandonne trop volontiers la liberté » », sur Contrepoints, (consulté le ).
    111. « Jules Renard | Éditions Sillage », sur editions-sillage.fr (consulté le ).
    112. « Barfleur, ville d’art – Barfleur » (consulté le ).
    113. Lecœur 2009, p. 102.
    114. Lecœur 2009, p. 125.
    115. Hugues Plaideux, « Jean Giraudoux à Barfleur (août 1922) », Revue de la Manche, t. 51, fasc. 206, 4e trimestre 2009, p. 2-19.
    116. Jean-Jacques Lerosier, « Christophe Boltanski adore Barfleur », Ouest France, (lire en ligne).

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 20.
    • René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 71.
    • Maurice Lecœur (photogr. Christine Duteurtre), Val de Saire, Isoète, , 173 p. (ISBN 978-2-9139-2076-7), p. 82-102.
    • Charles-Félix Morice de la Rue, « Nouveau phare de Barfleur : notice », Annales des Ponts et chaussées, 1re série, , p. 1-16 (lire en ligne).
    • Edmond Thin, Le Val de Saire : Trésors d'un jardin du Cotentin sur la mer, Éditions OREP, , 165 p. (ISBN 978-2-915762-82-2), p. 112-118.

    Articles connexes

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