RĂ©bus
Le rébus est un jeu qui consiste à deviner une phrase complète ou un mot à partir d’une ou plusieurs images. Il peut s’agir d’une suite de plusieurs dessins qui, une fois interprétés, donnent les syllabes devant permettre de découvrir une phrase ou un mot, ou un jeu basé sur l’emplacement graphique des lettres, voire sur une simple succession de lettres. Dans ce dernier cas, il s'agit d'allographes.
Le mot « rébus » vient de France. À une certaine époque, des clercs de notaires picards ont donné des spectacles sarcastiques en posant des devinettes sous forme d’images. Ils les appelaient De rebus quae geruntur, ce qui signifie en latin : « À propos de ce qui se passe ».
Au cours des deux derniers siècles, les rébus sont devenus des tests d’intelligence dans les livres pour enfants ou adolescents. On peut également en trouver dans la presse.
Étymologie
Le dictionnaire étymologique du français Le Robert donne au mot « rébus » l'origine suivante :
« mot latin, par les choses, ablatif pluriel de res. »
Exemples
Recueils de rébus
Au 16e siècle, un recueil de rébus « Rébus de Picardie » a été publié avec 151 rébus[1].
L'artiste français Gérard Collin-Thiébaut dont les premiers rébus datent de 1971, commente les arts par des rébus depuis 1991. Il est également l'auteur d'un nouveau genre de rébus : les rébus onomastiques (liés aux noms propres), par lesquels il réalise les portraits de personnalités du monde des arts, de la politique, des médias, etc.
Le dessinateur de presse Honoré, collaborateur de Charlie Hebdo, a publié en 2003 et 2006 deux recueils de "Rébus littéraires" : il s'agit de représentations picturales dont les constituants graphiques, bien qu'agencés assez librement, permettent de deviner une œuvre littéraire ou le nom d'un écrivain.
On peut aussi lire le livre écrit par Édouard Fournier : Énigmes des rues de Paris, dans lequel sont expliqués les rébus des enseignes du Moyen Âge.
Exemple historique
Il est mentionné[2] que lorsque Voltaire était reçu par Frédéric le Grand au Palais de Sanssouci, ils s'échangeaient des rébus et autres messages codés. Frédéric adressa ainsi à Voltaire le dessin suivant : deux mains sous la lettre P, suivi du nombre 100 sous une scie, le tout suivi d'un point d'interrogation. Voltaire répondit par : Ga !
Ces deux messages signifiaient en français :
- message de Frédéric : « Deux mains sous Pé à cent sous scie?», ou en clair : « Demain souper à Sanssouci ? » ;
- réponse de Voltaire : « G a ! », ou en clair : « J'ai grand appétit ! »
RĂ©bus au sein d'armes parlantes
En héraldique, on appelle « armes parlantes », les armes comportant des meubles qui expriment plus ou moins complètement le nom du possesseur de ces armes. Entre autres procédés, cette expression peut se faire sous la forme d'un rébus. Il en est ainsi pour le blason de Chaource (France). En héraldique, il se lit : « D'or à un ours de sable, au chef d'azur chargé de deux chats affrontés d'argent, se léchant l'un la patte droite et l'autre la patte gauche », mais il peut aussi se lire comme un rébus : « chats - ours », ce qui se prononce exactement comme le nom de la commune.
Références
- Bibliothèque nationale de France. Département des manuscrits. Français 1600 - Identifiant : ark:/12148/btv1b105111076 - Notice du catalogue : http://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ark:/12148/cc46177p
- (en) Marcel Danesi, The Puzzle Instinct : The Meaning of Puzzles in Human Life, Indiana, USA, Indiana University Press, , 1re Ă©d. (lire en ligne), p. 61