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Aubusson (Orne)

Aubusson est une commune française, situĂ©e dans le dĂ©partement de l'Orne en rĂ©gion Normandie, peuplĂ©e de 408 habitants[1].

Aubusson
Aubusson (Orne)
La mairie et l'Ă©glise Saint-CĂ©neri.
Blason de Aubusson
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Normandie
DĂ©partement Orne
Arrondissement Argentan
Intercommunalité Flers Agglo
Maire
Mandat
Sylvain Boulant
2020-2026
Code postal 61100
Code commune 61011
DĂ©mographie
Gentilé Aubussonnais
Population
municipale
408 hab. (2020 en diminution de 4 % par rapport Ă  2014)
DensitĂ© 105 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 48° 47â€Č 03″ nord, 0° 33â€Č 09″ ouest
Altitude Min. 168 m
Max. 272 m
Superficie 3,90 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Flers
(commune de la couronne)
Élections
DĂ©partementales Canton de Flers-2
LĂ©gislatives TroisiĂšme circonscription
Localisation
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Aubusson
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Aubusson
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Aubusson

    GĂ©ographie

    La commune est situĂ©e au cƓur du Bocage normand et touche aux confins mĂ©ridionaux de la Suisse normande. L'atlas des paysages de la Basse-Normandie la place pour sa plus grande partie dans l'unitĂ© de la Suisse normande qu'il caractĂ©rise par « un relief particuliĂšrement vigoureux » aux paysages « parmi les plus emblĂ©matiques de l’image touristique de la rĂ©gion »[2]. Une frange ouest du territoire est classĂ©e dans l'unitĂ© des hauts pays de l’ouest ornais et du Mortainais situĂ©e majoritairement au nord-ouest du dĂ©partement de l'Orne et caractĂ©risĂ©e par un « paysage rude, marquĂ© par un relief complexe modelĂ© par les cours d’eau qui en divergent comme d’un chĂąteau d’eau »[3].

    Le bourg est Ă  km au nord de Flers, Ă  km au sud-ouest d'Athis-de-l’Orne et Ă  km au sud de CondĂ©-sur-Noireau.

    Aubusson est une commune de forme oblongue et grossiĂšrement pentagonale qui s’étend modestement sur 3,90 km2. D’est en ouest, sa plus grande largeur, sur le parallĂšle de latitude 48° 46’ 50” N, approche 1,6 km, alors que la distance sĂ©parant les extrĂ©mitĂ©s septentrionale et mĂ©ridionale — celle-ci Ă©tant sur le mĂ©ridien de longitude 0° 32’ 32” W —ne dĂ©passe guĂšre les 3,6 km.

    Ces deux extrĂ©mitĂ©s constituent des points remarquables du territoire aubussonnais. Au nord, Ă  la confluence du ruisseau de la GosseliniĂšre et de la VĂšre, il s’agit du point cotĂ© le plus bas relevĂ© dans la commune (167/168 m d’altitude). LĂ  est aussi le point de jonction entre Aubusson, Montilly-sur-Noireau et Athis-de-l’Orne. Au sud, sur la route dĂ©partementale 25 joignant Flers Ă  Athis-de-l’Orne et Ă  l'emplacement de l'Ă©changeur de la Trigale, sur la limite entre Aubusson et Flers, se trouve a contrario le point culminant de la commune (272 m d’altitude).

    Les lieux-dits sont, du nord-ouest Ă  l'ouest, dans le sens horaire : la VilliĂšre, le Clos de la Mare, la MaillardiĂšre, la Blanchisserie (au nord), le Hamel du Bois, la GosseliniĂšre, le Bourg, la Masure (Ă  l'est), les RihardiĂšres, le Vivret (au sud), la GuermondiĂšre et le Coudray (Ă  l'ouest)[4].

    Relief

    En quelques kilomĂštres seulement, la dĂ©nivellation est d’une centaine de mĂštres. Le relief d’Aubusson est donc accidentĂ©, mouvementĂ©. Une forte proportion du territoire (environ 20 %) prĂ©sente en effet des pentes supĂ©rieures Ă  10 % et la dĂ©clivitĂ© atteint mĂȘme 30 % au nord. Ainsi passe-t-on de 173 m au Pont de VĂšre — lieu oĂč le ruisseau d’Aubusson qui marque la limite entre Aubusson et Saint-Georges-des-Groseillers se jette dans la VĂšre — Ă  248 m au centre-bourg d’Aubusson, soit un dĂ©nivellement de 75 m alors que la distance Ă  vol d’oiseau n’est que de 1 100 m.

    Une lĂ©gĂšre planĂ©itĂ© existe toutefois dans la partie sommitale de la commune, suivant une ligne de crĂȘte de direction nord-sud qui offre une magnifique vue sur le bocage d’oĂč se dĂ©tachent d’autres Ă©minences comme le proche mont de Cerisy ou le plus lointain mont Pinçon, point culminant du Calvados. La topographie aubussonnaise trouve son explication dans l’histoire gĂ©ologique de la rĂ©gion. La totalitĂ© du sous-sol d’Aubusson est constituĂ© de cornĂ©ennes, roches massives et trĂšs dures, mais sa bordure orientale, oĂč coule le ruisseau de la GosseliniĂšre, est au contact du massif granitique d’Athis.

    Sur le plan gĂ©ologique, le territoire d’Aubusson est donc inscrit dans l’aurĂ©ole de mĂ©tamorphisme du granite d’Athis. La duretĂ© des cornĂ©ennes explique ainsi la situation haute de la commune et ses fortes pentes. En effet, plus on s’éloigne vers l’ouest du granite, moins les schistes ont Ă©tĂ© affectĂ©s par celui-ci, moins ils sont durs ; et les rochers les plus tendres se sont donc Ă©rodĂ©s plus rapidement.

    GĂ©ologie

    D’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, les sols sur cornĂ©ennes sont trĂšs pierreux et peu Ă©pais. À Aubusson, sur le plateau et les fortes pentes, ils ne dĂ©passent pas les 30 cm. Cette faible profondeur, la texture, la nature de la roche sous-jacente et la pente sont de plus Ă  l’origine d’une circulation rapide et latĂ©rale de l’eau. Le lessivage est donc intense et les sols d’Aubusson sont trĂšs sensibles Ă  l’érosion et Ă  la sĂ©cheresse.

    Mais la pluviomĂ©trie est assez abondante (environ 900 mm annuels[7]) et bien rĂ©partie sur toute l’annĂ©e alors que les tempĂ©ratures sont faibles en hiver, d’oĂč de nombreux jours de gelĂ©es, et restent fraĂźches au printemps. Le climat aubussonnais est donc un climat ocĂ©anique teintĂ©, en raison de l’altitude, de sĂ©vĂ©ritĂ©, et la longueur de l’hiver y est peu propice Ă  une reprise rapide de la vĂ©gĂ©tation. La vocation des sols d’Aubusson est la forĂȘt et la prairie, et la formation vĂ©gĂ©tale de ce territoire fut longtemps climacique.

    Climat

    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[8]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en premiÚre approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[9].

    Les paramĂštres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les tempĂ©ratures et huit pour les prĂ©cipitations, dont les valeurs correspondent Ă  la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractĂ©risant la commune sont prĂ©sentĂ©es dans l'encadrĂ© ci-aprĂšs.

    ParamÚtres climatiques communaux sur la période 1971-2000[8]

    • Moyenne annuelle de tempĂ©rature : 10,1 °C
    • Nombre de jours avec une tempĂ©rature infĂ©rieure Ă  −5 °C : 3 j
    • Nombre de jours avec une tempĂ©rature supĂ©rieure Ă  30 °C : 1,6 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 2] : 13,3 °C
    • Cumuls annuels de prĂ©cipitation[Note 3] : 947 mm
    • Nombre de jours de prĂ©cipitation en janvier : 13,7 j
    • Nombre de jours de prĂ©cipitation en juillet : 8,2 j

    Avec le changement climatique, ces variables ont Ă©voluĂ©. Une Ă©tude rĂ©alisĂ©e en 2014 par la Direction gĂ©nĂ©rale de l'Énergie et du Climat[12] complĂ©tĂ©e par des Ă©tudes rĂ©gionales[13] prĂ©voit en effet que la tempĂ©rature moyenne devrait croĂźtre et la pluviomĂ©trie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations rĂ©gionales. Ces changements peuvent ĂȘtre constatĂ©s sur la station mĂ©tĂ©orologique de MĂ©tĂ©o-France la plus proche, « Athis-de-L'orne », sur la commune d'Athis-Val de Rouvre, mise en service en 1968[14] et qui se trouve Ă  km Ă  vol d'oiseau[15] - [Note 4], oĂč la tempĂ©rature moyenne annuelle est de 10,3 °C et la hauteur de prĂ©cipitations de 944,6 mm pour la pĂ©riode 1981-2010[16]. Sur la station mĂ©tĂ©orologique historique la plus proche[Note 5], « Caen-Carpiquet », sur la commune de Carpiquet, dans le dĂ©partement du Calvados, mise en service en 1945 et Ă  45 km[17], la tempĂ©rature moyenne annuelle Ă©volue de 10,9 °C pour la pĂ©riode 1971-2000[18] Ă  11,2 °C pour 1981-2010[19], puis Ă  11,5 °C pour 1991-2020[20].

    Urbanisme

    Typologie

    Aubusson est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou trÚs peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6] - [21] - [22] - [23].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Flers, dont elle est une commune de la couronne[Note 7]. Cette aire, qui regroupe 38 communes, est catĂ©gorisĂ©e dans les aires de 50 000 Ă  moins de 200 000 habitants[24] - [25].

    Occupation des sols

    Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnĂ©es europĂ©enne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquĂ©e par l'importance des territoires agricoles (88 % en 2018), nĂ©anmoins en diminution par rapport Ă  1990 (98,9 %). La rĂ©partition dĂ©taillĂ©e en 2018 est la suivante : prairies (65,9 %), terres arables (19,6 %), zones urbanisĂ©es (10,9 %), zones agricoles hĂ©tĂ©rogĂšnes (2,5 %), forĂȘts (1 %)[26].

    L'IGN met par ailleurs Ă  disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires Ă  des Ă©chelles diffĂ©rentes). Plusieurs Ă©poques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aĂ©riennes : la carte de Cassini (XVIIIe siĂšcle), la carte d'Ă©tat-major (1820-1866) et la pĂ©riode actuelle (1950 Ă  aujourd'hui)[27].

    Toponymie

    Le nom de la localité est attesté sous la forme Albucon en 1184[28].

    L'origine du toponyme la plus souvent Ă©voquĂ©e semble ĂȘtre un anthroponyme latin ou roman : Albert Dauzat et Charles Rostaing l'attribuent, comme pour Albussac, Aubusson et Aubussargues, Ă  Albucius[29]. RenĂ© Lepelley Ă©met l'hypothĂšse d'un latin tardif Albucone, dĂ©rivĂ© d'Albucus[30].

    Pour GĂ©rard Louise, l'Ă©tymologie d'Aubusson est peut-ĂȘtre Ă  rechercher dans le thĂšme vĂ©gĂ©tal le plus simple, celui qui Ă©voque la prĂ©sence d'un bois de faible Ă©tendue ou de maigre croissance : le "buisson". En effet, le terme a Ă©tĂ© utilisĂ© au Moyen Âge sous la forme buchon, busson ou bisson dans le sens de « bois », « bosquet », « buisson » ou de « taillis ». La construction composĂ©e de l'adjectif aube (« blanc ») et du nom commun busson (« bois ») fait penser Ă  l'Ă©corce argentĂ© des bouleaux[31].

    Le gentilé est Aubussonnais.

    Histoire

    De la seigneurie de Gasprée à la baronnie de Flers

    Lors de l’apogĂ©e de la fĂ©odalitĂ©, le territoire d’Aubusson faisait partie, au sein du duchĂ© de Normandie, de la seigneurie de GasprĂ©e dont le « chĂąteau », Ă  la limite de Saint-Georges-des-Groseillers et de Flers, se situait en bordure de la VĂšre et Ă  proximitĂ© de son voisin flĂ©rien. Le moulin banal de ce fief de GasprĂ©e, oĂč les habitants de la seigneurie Ă©taient tenus de faire moudre leurs grains, Ă©tait localisĂ© sur le cours du ruisseau d’Aubusson en un lieu qui s’appelle toujours le Moulin d’Aubusson. S’intĂ©grant aux terroirs environnants, Aubusson, avec une Ă©glise dĂ©diĂ©e Ă  saint CĂ©neri, oublia donc, Ă  l’époque oĂč le duchĂ© de Normandie fut conquis par le roi de France Philippe Auguste (1204), l’appellation en mesnil pour ne conserver que le nom Aubusson qui avait fixĂ© le premier habitat de la paroisse.

    Vers 1300, Robert de Fonteines, chevalier et seigneur de GasprĂ©e, fit rĂ©diger un censier recensant les redevances qu’il percevait des tenanciers et paysans de son fief. Ce document permet de connaĂźtre les familles qui peuplaient alors la paroisse d’Aubusson (du Coudray, Le Corps, BĂątard, Blanchard, Guermont, Sasnes, Maillard, Le Veel
) et dont certaines, alors que se poursuivaient les dĂ©frichements, donnĂšrent naissance Ă  des hameaux comme ceux de la GuermondiĂšre, la Laissanterie, la MaillardiĂšre ou la VilliĂšre. Ces Aubussonnais de la fin du XIIIe siĂšcle devaient donc payer Ă  leur seigneur des redevances en nature ou en argent, mais aussi effectuer des corvĂ©es sur la rĂ©serve du seigneur et, en cas de nĂ©cessitĂ©, rĂ©parer le moulin banal d’Aubusson. Le plus taxĂ© d’entre eux, Jehan du Coudray, Ă©tait astreint Ă  faire les foins, couper les grains et les transporter Ă  la grange seigneuriale, nettoyer les Ă©tables et Ă©pandre le fumier dans les champs du seigneur, fournir le bois de chauffe et d’outillage, voire le charroyer jusqu’à la rĂ©sidence seigneuriale sise Ă  La Chapelle-Biche, acheminer Ă©galement la farine du moulin au four seigneurial.

    L’expansion du peuplement aubussonnais constatĂ©e lors de ces beaux siĂšcles (XIe-XIIIe) du Moyen Âge fut toutefois interrompue au XIVe siĂšcle Ă  la suite — alors que s’installait un climat froid et humide — d’une grave crise Ă©conomique d’origine agricole, de la terrible et meurtriĂšre peste noire qui atteignit la Normandie en juillet 1348, et des ravages liĂ©s Ă  la guerre de Cent Ans. Vers 1400, Aubusson ne comptait plus que 16 feux ; vers 1500, 18, soit moins d’une centaine d’habitants. De plus, durant ce siĂšcle de lĂ©thargie dĂ©mographique, la paroisse avait connu, comme la Normandie et plusieurs autres provinces du royaume, l’occupation anglaise. Celle-ci dura ainsi trois dĂ©cennies (annĂ©es 1420, 1430 et 1440).

    La renaissance d’Aubusson se produisit au dĂ©but du XVIe siĂšcle, Ă©poque oĂč Guillaume de Grosparmy incorpora, en 1521, Ă  la baronnie de Flers la seigneurie de GasprĂ©e et d’Aubusson. En un tiers de siĂšcle, Aubusson gagna en effet une cinquantaine d’habitants, dĂ©passant ainsi les 150 Ăąmes. La grande majoritĂ© Ă©taient des paysans mais il y avait parmi eux, outre le meunier du Moulin d’Aubusson, quelques artisans et notamment des charpentiers.

    Un destin lié, de la Renaissance à la Révolution, à la « terre de Flers »

    Jusqu’à la RĂ©volution, Aubusson fit donc partie de la baronnie de Flers qui comprenait Ă©galement les paroisses de Flers, Saint-Georges-des-Groseillers, La Chapelle-Biche, La Chapelle-au-Moine, Saint-Clair-de-Halouze et l’importante forĂȘt de Halouze oĂč une grosse forge, mue par eau, produisait par jour plusieurs milliers de livres de fer — des Aubussonnais y travaillĂšrent — et procurait ainsi au seigneur de substantiels revenus. Aubusson eut donc pendant plus de deux siĂšcles et demi les mĂȘmes barons — puis comtes Ă  partir de 1598 — que Flers : les Grosparmy, puis PellevĂ© et enfin La Motte-Ango. Ceux-ci avaient le droit de prĂ©sentation au bĂ©nĂ©fice-cure de Saint-CĂ©lerin (CĂ©neri) d’Aubusson, la collation Ă©tant accordĂ©e au nouveau curĂ© de la paroisse par l’évĂȘque de Bayeux.

    Sous l’Ancien RĂ©gime, la baronnie de Flers relevait en effet au religieux, du diocĂšse de Bayeux et du doyennĂ© de CondĂ©-sur-Noireau, et au civil, de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Caen et de l’élection de Vire. Proche de Sainte-Honorine-la-Chardonne et voisine d’Athis et Montilly-sur-Noireau, Aubusson compta cependant quelques protestants parmi ses habitants au XVIIe siĂšcle, mais ils furent contraints d’abjurer et renoncĂšrent Ă  la « religion prĂ©tendue rĂ©formĂ©e ».

    De quelque 150 habitants vers 1530, la population aubussonnaise passa Ă  300 vers 1730 et Ă  340 Ă  la veille de la RĂ©volution. Les faibles potentialitĂ©s agricoles du terroir aubussonnais ne pouvaient supporter un tel poids dĂ©mographique. Limitrophe d’Athis, un des foyers originels du domestic system (travail au domicile) des activitĂ©s textiles (filature et tissage), Aubusson comptait alors sur son sol de nombreux toiliers. Vers 1700, ils reprĂ©sentaient plus des deux tiers des chefs de famille de la paroisse. De nombreux mĂ©tiers Ă  bras Ă©taient donc actionnĂ©s dans les celliers des masures aubussonnaises et les toiles, de chanvre ou de lin, Ă©taient Ă©coulĂ©es dans la rĂ©gion par des marchands-fabricants habitant les gros bourgs voisins.

    La vie Ă©tait nĂ©anmoins rude et incertaine sous la monarchie absolue pour ces toiliers, laboureurs, journaliers et autres artisans d’Aubusson. Le 1er mars 1789, l’occasion leur fut donnĂ©e d’en faire Ă©tat Ă  travers la rĂ©daction du cahier des plaintes et dolĂ©ances des habitants d’Aubusson, paroisse, en vertu d’une trĂšs rĂ©cente rĂ©forme, de l’arrondissement de CondĂ©-sur-Noireau et du dĂ©partement de Vire. Sous la direction de leur premiĂšre municipalitĂ© Ă©lue en septembre 1787 et installĂ©e en mai 1788, les chefs de famille d’Aubusson prĂ©sentĂšrent deux revendications majeures Ă  l’attention du roi : la rĂ©duction des lourdes impositions royales et une voie CondĂ©-sur-Noireau - Flers viabilisĂ©e mais passant en marge de leur territoire pour n’avoir qu’un pont Ă  Ă©difier sur la seule VĂšre.

    Pour justifier le premier point, les Aubussonnais Ă©voquĂšrent la mĂ©diocritĂ© de leur terroir — avec des espaces importants en bruyĂšres, de longues jachĂšres, le recours nĂ©cessaire aux engrais — la destruction des « mauvais bleds » (seigle, sarrasin) tant par les bĂȘtes sauvages (sangliers, cervidĂ©s) — le bois de Flers est proche — que par les mans (vers blancs de hanneton), le chĂŽmage qui atteint souvent les nombreux tisserands et que le curĂ© ne peut guĂšre secourir en raison de la faiblesse du revenu de son bĂ©nĂ©fice, et le fait que les meilleures parcelles soient possĂ©dĂ©es ou exploitĂ©es par des horsains qui n’acquittaient pas la taille dans la paroisse. Quant Ă  l’axe CondĂ©-sur-Noireau - Flers, vital pour la majeure partie du territoire d’Aubusson car il en constitue le seul dĂ©bouchĂ©, ils rĂ©clamaient son amĂ©nagement avec un Pont de VĂšre praticable en hiver.

    Une commune modérée durant la décennie révolutionnaire

    Ce 1er mars 1789, les Aubussonnais Ă©lurent aussi leurs deux dĂ©lĂ©guĂ©s chargĂ©s de se rendre, munis du cahier de dolĂ©ances, Ă  Vire le 5 mars suivant afin de participer Ă  l’assemblĂ©e de l’élection de Vire devant rĂ©unir en un seul les cahiers de dolĂ©ances et dĂ©signer les reprĂ©sentants de l’élection ayant mandat d’élire, Ă  Caen, les six dĂ©putĂ©s du tiers Ă©tat de la gĂ©nĂ©ralitĂ©. Deux des membres de la municipalitĂ©, Michel Cailly et Charles Callais, furent donc dĂ©lĂ©guĂ©s. La RĂ©volution Ă©tait engagĂ©e et les premiĂšres mesures, notamment l’abolition des privilĂšges dans la nuit du 4 aoĂ»t, durent satisfaire les pauvres roturiers d’Aubusson.

    Les membres de l’AssemblĂ©e constituante entreprirent bien vite une profonde rĂ©organisation des structures administratives. La commune d’Aubusson se trouva ainsi intĂ©grĂ©e au canton de Flers (sa premiĂšre section comprenant, outre Aubusson et Flers, Saint-Georges-des-Groseillers, La Lande-Patry et La Selle-la-Forge), lui-mĂȘme subdivision du district de Domfront, un des six districts du dĂ©partement de l’Orne. Pendant des siĂšcles, la paroisse d’Aubusson avait Ă©tĂ© tournĂ©e vers Caen et Bayeux, dĂ©sormais elle devait regarder vers Alençon et SĂ©ez.

    Au dĂ©but de 1790, les citoyens « actifs » (Ă©lecteurs) d’Aubusson procĂ©dĂšrent Ă  l’élection de leur premier maire. Le laboureur Michel Cailly, de 1790 Ă  1792, le marchand Jean Blin, de 1792 Ă  1795, le laboureur Richard Gauquelin, en 1795, remplirent ainsi successivement cette fonction. Outre la mise en place de la nouvelle fiscalitĂ© et le maintien de la bonne police, le premier d’entre eux eut Ă  gĂ©rer la dĂ©licate question religieuse. CurĂ© d’Aubusson depuis 1782, maĂźtre Gilles Fouquet refusa en effet de prĂȘter le serment pur et simple de fidĂ©litĂ© Ă  la Constitution civile du clergĂ©. PrivĂ© de sa cure en 1791, il s’exila Ă  Jersey oĂč il mourut. Le deuxiĂšme, sous la RĂ©publique, eut Ă  appliquer de difficiles mesures en raison du contexte de guerre : rĂ©quisitions de volontaires pour dĂ©fendre la patrie en danger, de chevaux et d’équipements, perquisitions pour livrer les grains dissimulĂ©s
 En raison de la dĂ©christianisation qui obligea le curĂ© constitutionnel Pierre Onfroy Ă  cesser ses fonctions curiales en 1794, il dut aussi procĂ©der Ă  la fermeture du lieu de culte. Quant au troisiĂšme maire d’Aubusson, il dut poursuivre rĂ©quisitions et perquisitions et ce fut lui qui procĂ©da Ă  l’inventaire du mobilier et des ornements de la « ci-devant Ă©glise » en 1795.

    La premiĂšre guerre civile de la chouannerie Ă©clata alors entre les Blancs, conduits par Louis de FrottĂ© et le taillandier de Saint-Jean-des-Bois Michelot Moulin, et les Bleus dont le leader dans la rĂ©gion Ă©tait le Carneillais Charles Bertrand l’HodiesniĂšre, l’ancien conventionnel rĂ©gicide. Aubusson n’échappa pas Ă  ce cruel conflit puisqu’un de ses habitants, le marĂ©chal-ferrant François Madeleine, fut fusillĂ©, Ă  la suite de l’engagement de son fils dans les bandes de chouans, par les RĂ©publicains en 1796.

    Les volontaires pour exercer les fonctions municipales n’étaient pas, dans ce contexte, nombreux. Aussi la Convention thermidorienne supprima-t-elle les municipalitĂ©s des communes de moins de 5 000 habitants pour les remplacer par des municipalitĂ©s de canton oĂč siĂ©geait, pour chacune des communes, un agent communal Ă©lu par les citoyens. Aubusson dĂ©signa le tisserand Charles Callais qui, aprĂšs plusieurs semaines d’hĂ©sitations, accepta finalement, et il siĂ©gea Ă  La Carneille — le chef-lieu de canton y ayant Ă©tĂ© transfĂ©rĂ© Ă  la fin de 1793 en raison de l’esprit contre-rĂ©volutionnaire qui rĂ©gnait Ă  Flers — de 1796 Ă  1800.

    À l’image de Charles Callais, Aubusson fit preuve au cours de cette dĂ©cennie rĂ©volutionnaire d’une grande prudence, se dĂ©marquant ainsi Ă  la fois des communes suspectes de menĂ©es contre-rĂ©volutionnaires - les chouans y furent souvent fort actifs - Flers, La Lande-Patry, Saint-Georges-des-Groseillers et La Selle-la-Forge, et des communes patriotes de La Carneille, Durcet, Landigou, Ronfeugerai, Sainte-Opportune et Les Tourailles. Cette attitude valut Ă  Aubusson de bĂ©nĂ©ficier de la bienveillance de l’administration dĂ©partementale. Ainsi en 1791 cette derniĂšre proposa-t-elle de rĂ©unir Saint-Georges-des-Groseillers Ă  Aubusson ; ainsi en 1796, alors qu’elle ne disposait que de huit instituteurs pour les onze communes du canton, laissa-t-elle en poste Ă  Aubusson Jean Jouenne, maĂźtre d’école en ce lieu depuis 1780, et priva-t-elle d’enseignant les frondeuses La Lande-Patry, Saint-Georges-des-Groseillers et La Selle-la-Forge pourtant plus peuplĂ©es.

    Un « monde plein » lors de la premiĂšre moitiĂ© du XIXe siĂšcle grĂące Ă  l’artisanat textile Ă  domicile

    Aubusson connut cependant une forte expansion dĂ©mographique lors de la phase rĂ©volutionnaire passant de 350 habitants en 1790 Ă  plus de 410 en 1800, cela grĂące Ă  un fort accroissement naturel. MalgrĂ© l’amorce d’un exode rural Ă  compter du milieu des annĂ©es 1830 — au profit d’un pĂŽle flĂ©rien en forte Ă©mergence — la croissance se poursuivit Ă  un rythme soutenu pendant un bon quart de siĂšcle, l’effectif aubussonnais dĂ©passant les 500 habitants Ă  la fin des annĂ©es 1820, les 600 vers 1835, cet apogĂ©e se prolongeant jusqu’au dĂ©but des annĂ©es 1840. La densitĂ© excĂ©dait alors les 150 habitants au km2. Aubusson Ă©tait alors « un monde plein ».

    Le contrĂŽleur des contributions directes chargĂ© de diriger les opĂ©rations de l’établissement du cadastre « napolĂ©onien » en 1830 et le maire Pierre Chauvin expliquĂšrent remarquablement pourquoi la pauvre commune d’Aubusson ne pouvait supporter une telle population :

    « En dĂ©duisant les prĂ©s et les bois, le sol qui reste en plants fruitiers et en labours ne suffirait pas Ă  l’entretien de la population, du moins pendant une partie de l’annĂ©e (...). Les fermiers sont pris souvent dans la classe des prolĂ©taires qui se trouvent dans la nĂ©cessitĂ© de se loger Ă  n’importe quel prix. L’occupation continuelle d’une partie considĂ©rable des habitants est celle de la fabrication des toiles dites coutils pour le compte des nĂ©gociants de Flers, et ils trouvent dans ce travail la ressource que l’étendue et la qualitĂ© du sol d’Aubusson ne pourraient leur donner »

    .

    Vers 1850, 130 chefs de famille aubussonnais exerçaient l’activitĂ© de tisserand Ă  domicile et possĂ©daient pour la plupart un courtil ou quelques parcelles permettant une agriculture d’autosubsistance dans le cadre, avec leurs voisins laboureurs, d’une alliance du mĂ©tier Ă  tisser et de la charrue. N’étant pas astreint Ă  la tyrannie de l’horloge, le tisserand aidait le cultivateur lors des gros travaux annuels et, en contrepartie, le laboureur prĂȘtait ses animaux de trait et ses instruments aratoires pour travailler le lopin de l’ouvrier de la fabrique dispersĂ©e.

    Quelques marchands-fabricants — certains furent portĂ©s Ă  la tĂȘte de la commune — demeuraient aussi sur le sol d’Aubusson, fournissant le fil — notamment de coton importĂ© dans le Bocage Ă  partir des annĂ©es 1820 et produit par les filatures installĂ©es sur le Noireau et sur la VĂšre — Ă  leurs voisins tisserands et assurant la commercialisation des coutils et autres piĂšces tissĂ©es. Pierre Vardon, cinquiĂšme maire de la commune (1813-1815), fut l’un de ces innovateurs ingĂ©nieux qui dĂ©veloppĂšrent la fabrique dispersĂ©e de Flers. Cet habile fabricant aubussonnais tissa vers 1800 des coutils imitant la feuille de fougĂšre. Mais aprĂšs le cambriolage de son cellier, le procĂ©dĂ©, qui lui avait beaucoup rapportĂ©, se diffusa Ă  l’ensemble de la fabrique.

    Bonaparte ayant rĂ©tabli les municipalitĂ©s communales et donc la fonction de maire — toutefois placĂ© sous la tutelle du prĂ©fet instituĂ© en 1800 — Charles Callais fut auparavant Ă  la tĂȘte de la commune d’Aubusson (1800-1813). La dĂ©faite de Waterloo ayant entrainĂ© un changement de rĂ©gime, son successeur Pierre Vardon dut cĂ©der la place de maire au laboureur Pierre DuhazĂ© (1815-1829). Quittant Aubusson pour Saint-Georges-des-Groseillers, celui-ci fut remplacĂ© par un autre cultivateur, Pierre Chauvin (1829-1846) qui transmit le flambeau Ă  un de ses amis tisserands, Pierre Gauquelin (1846-1848), tous Ă©tant bien entendu nommĂ©s par le prĂ©fet de l’Orne.

    À la suite de la pacification religieuse instaurĂ©e par Bonaparte, ces cinq maires d’Aubusson assumĂšrent les consĂ©quences du rĂ©tablissement du culte catholique dans leur commune. Un desservant fut en effet nommĂ© en 1802 Ă  la cure d’Aubusson Ă  charge pour la municipalitĂ© de rĂ©parer l’église, abandonnĂ©e pendant huit ans, et de fournir au prĂȘtre un logement dĂ©cent. L’église Saint-CĂ©neri d’Aubusson, en appareil de grĂšs et de granit, avait Ă©tĂ© Ă©difiĂ©e un bon siĂšcle auparavant. Deux statues en bois peint reprĂ©sentant saint CĂ©neri et saint Denis — elles ont Ă©tĂ© inscrites en 1972 Ă  un registre dĂ©partemental des AntiquitĂ©s et objets d’art alors que l’église figure dans l’Inventaire dĂ©partemental des Ă©glises « dignes d’intĂ©rĂȘt » — ont aussi Ă©tĂ© datĂ©es du XVIIe siĂšcle.

    Pendant toute la premiĂšre moitiĂ© du XIXe siĂšcle, l’église fut donc l’objet de l’attention des municipalitĂ©s successives. Celle de Pierre Vardon reconstitua l’ameublement et fit l’acquisition d’ornements ; celle de Pierre Chauvin contraignit, au dĂ©but des annĂ©es 1830, le conseil de fabrique, qui avait entrepris en 1827 des travaux malvenus, Ă  financer pratiquement la rĂ©Ă©dification de l’édifice. AprĂšs bien des avatars, le maire dut cependant prendre la direction des opĂ©rations de rĂ©habilitation de l’église en 1838, faisant appel aux paroissiens en guise de main-d’Ɠuvre.

    Sur les conseils et plans de l’ingĂ©nieur-voyer de Domfront, la nef fut consolidĂ©e et deux chapelles latĂ©rales furent rajoutĂ©es donnant ainsi Ă  l’édifice la forme d’une croix latine. La fabrique ayant Ă©puisĂ© ses fonds, une subvention de l’État, une participation de la commune, des dons des fidĂšles permirent, en 1842, avec le pavage du chƓur, de la nef et des chapelles, et la rĂ©novation du maĂźtre-autel, l’achĂšvement des travaux. Une seconde cloche — la premiĂšre datant de 1818 — fut enfin installĂ©e dans le petit clocher situĂ© au-dessus du porche, sous la municipalitĂ© Gauquelin, soit en 1847.

    Quant au logement du desservant, la commune dut, dans un premier temps, le louer car le presbytĂšre avait Ă©tĂ© mis en vente en 1796 comme bien national. Mais, en 1822, la commune le racheta Ă  son propriĂ©taire d’alors ; le maire Pierre DuhazĂ© avançant sur ses fonds propres la somme nĂ©cessaire, Ă  charge pour la communautĂ© aubussonnaise de le rembourser en huit annuitĂ©s. Le bĂątiment n’était cependant pas en bon Ă©tat et, dĂšs 1824, d’urgentes rĂ©parations furent engagĂ©es, financĂ©es Ă  la fois par la commune et par les paroissiens. En 1835, aprĂšs une tempĂȘte ayant enlevĂ© une partie de la toiture, la municipalitĂ© Chauvin fit couvrir le presbytĂšre en ardoises, ce matĂ©riau Ă©tant jugĂ© plus durable et moins dangereux que la paille jusque-lĂ  utilisĂ©e. Pendant quelques annĂ©es, le desservant d’Aubusson logea donc dans la plus belle maison de la commune.

    Autre rĂ©alisation municipale importante faite sous la monarchie de Juillet, la premiĂšre Ă©cole fut construite dans le bourg d’Aubusson, entre le presbytĂšre et la voie conduisant au pont de VĂšre, de 1836 Ă  1839. PrĂ©vue pour accueillir cinquante-six Ă©lĂšves des deux sexes, loger l’instituteur et abriter la mairie, elle fut mise en pĂ©ril par de violentes tempĂȘtes dĂšs janvier 1840 et mars 1842. Alors que la classe ne possĂ©dait ni poĂȘle pour chauffer en hiver, ni lieux d’aisance — ces lacunes ne furent palliĂ©es qu’en 1845 — le bĂątiment fut, comme le presbytĂšre voisin, endommagĂ© par la fureur des vents. Cette Ă©cole fut par ailleurs vite saturĂ©e, une centaine d’enfants d’Aubusson et des environs immĂ©diats Ă©tant en effet d’ñge scolaire. DĂšs 1843, fut en consĂ©quence prise la dĂ©cision de scolariser les garçons le matin et les filles l’aprĂšs-midi.

    Dans un autre domaine, Bonaparte avait dĂ©crĂ©tĂ© le recours aux corvĂ©es pour doter le pays de voies de communication permettant d’assurer les dĂ©placements des hommes et des marchandises et d’éviter ainsi, comme au temps de la chouannerie, les possibilitĂ©s de guĂ©rilla. Durant les annĂ©es 1800 et 1810, les Aubussonnais furent donc contraints de participer Ă  l’ouverture de la route Tinchebray - CondĂ©-sur-Noireau qui ne leur Ă©tait d’aucune utilitĂ©, d’oĂč des rĂ©criminations de leur part. Lors de la suppression du canton de La Carneille, en 1801, Aubusson avait Ă©tĂ© de fait bizarrement rattachĂ©e au canton de Tinchebray alors que Flers et ses autres voisines, Ronfeugerai mise Ă  part, dĂ©pendaient de Saint-Gervais-de-Messei. Cela expliquait donc l’obligation de concourir au dĂ©senclavement de Tinchebray, chef-lieu oĂč les Aubussonnais devaient se rendre pour les affaires relevant de la justice de paix et l’enregistrement.

    Les Ă©diles d’Aubusson rĂ©clamĂšrent avec insistance pendant un quart de siĂšcle, d’abord leur rattachement au canton d’Athis puis leur insertion dans un nouveau canton de Flers. Satisfaction leur fut donnĂ©e en 1826 lorsque Flers, La Lande-Patry, Saint-Georges-des-Groseillers, La Selle-la-Forge, La Chapelle-au-Moine, La Chapelle-Biche (canton de Messei), Landigou, Montilly-sur-Noireau (canton d’Athis), La Bazoque, Caligny, Cerisy-Belle-Étoile, Landisacq et donc Aubusson furent unies au sein d’un nouveau canton. Jusqu’au milieu des annĂ©es 1820, les Ă©diles d’Aubusson demandĂšrent donc que leurs prestations aillent prioritairement Ă  la voie Flers-Athis. Puis, la route royale no 162 Ă©tant construite entre CondĂ©-sur-Noireau et Flers, ils firent du chemin vicinal no 2, joignant le bourg d’Aubusson au Pont de VĂšre, l’axe vital de la commune. Mais chaque annĂ©e, faute d’un vĂ©ritable encaissement, il fallut rĂ©parer et rĂ©parer encore ce chemin dont le tracĂ© fut en partie modifiĂ©, en 1847, pour passer par le Hamel du Bois.

    Une progressive insertion Ă  l’espace rĂ©gional au cours du troisiĂšme quart du XIXe siĂšcle

    De la fin des annĂ©es 1840 au milieu des annĂ©es 1870, la population aubussonnaise continua d’excĂ©der le demi-millier d’habitants. Pourtant, les naissances devinrent infĂ©rieures en nombre aux dĂ©cĂšs Ă  partir des annĂ©es 1860. Du fait de la disette du coton qui rĂ©sulta, de 1862 Ă  1865, de la guerre de SĂ©cession aux États-Unis, l’exode vers le pĂŽle urbain flĂ©rien fut toutefois, au mĂȘme moment, freinĂ© et le solde apparent des entrĂ©es-sorties fut donc moins nĂ©gatif que lors des annĂ©es 1830 et 1840. La « fiĂšvre constructrice », commencĂ©e sous la monarchie de Juillet, se poursuivit en consĂ©quence Ă  Aubusson sous le Second Empire et de belles maisons aux encadrements en granite et au remplissage des murs en cornĂ©ennes furent Ă©difiĂ©es çà et lĂ  sur le sol aubussonnais.

    Durant cette pĂ©riode oĂč la fabrique dispersĂ©e connut un second essor lors d’une dĂ©cennie de prospĂ©ritĂ© retrouvĂ©e (1852-1861) et oĂč l’activitĂ© agricole, toujours fondĂ©e sur une cĂ©rĂ©aliculture dominante, amĂ©liora ses productions, trois marchands-fabricants furent appelĂ©s, par les Ă©diles (en 1848, 1870 et 1871) ou par le prĂ©fet, Ă  la tĂȘte de la commune : Louis Vardon, de 1848 Ă  1858, Jean Lecornu, de 1858 Ă  1870, Victor Gauquelin, en 1871. L’action du premier d’entre eux fut contrariĂ©e par les nombreuses dissensions qui opposĂšrent le desservant Ă  plusieurs instituteurs. Sa municipalitĂ© fut surtout confrontĂ©e au trĂšs mauvais Ă©tat de l’école et dut entreprendre, en 1852, des travaux d’urgence. Sept annĂ©es plus tard, l’école, devenue dangereuse, dut ĂȘtre abandonnĂ©e et l’administration de l’Inspection acadĂ©mique retira mĂȘme l’instituteur en 1860.

    Jean Lecornu prit donc l’initiative, tout en louant un local provisoire pour que les cours soient Ă  nouveau assurĂ©s Ă  Aubusson, de faire construire une nouvelle Ă©cole. À l’image de Pierre DuhazĂ© en 1822, le dixiĂšme maire d’Aubusson avança sur ses deniers la consĂ©quente somme nĂ©cessaire Ă  la construction, avec comme matĂ©riaux le granite et les tuiles, d’une solide Ă©cole. La commune mit deux dĂ©cennies pour rembourser la dette auprĂšs du maire, puis de sa veuve et enfin d’une niĂšce.

    En 1867, Aubusson pouvait s’enorgueillir — et ĂȘtre enviĂ©e par nombre de communes proches — de disposer d’une belle Ă©cole comprenant une classe pour les garçons, une classe pour les filles, un logement de fonction et la mairie. Un couple d’instituteurs fut donc nommĂ© Ă  la rentrĂ©e de 1867, mais, en 1872, la municipalitĂ© Gauquelin exigea une institutrice congrĂ©ganiste pour les filles. Il fallut alors partager le logement de fonction et construire un second escalier partant de la classe des filles pour permettre Ă  la religieuse de la communautĂ© de Briouze d’accĂ©der au petit appartement qui lui Ă©tait ainsi attribuĂ©. Cette situation, qui dura jusqu’en 1902, engendra des problĂšmes de cohabitation entre la religieuse et quelques-uns des nombreux instituteurs laĂŻcs qui se succĂ©dĂšrent Ă  l’école des garçons.

    Le dĂ©senclavement de la commune progressa aussi lors du Second Empire. À partir de 1854, fut en effet terrassĂ© sur le sol d’Aubusson le chemin de moyenne communication no 29 dit de La ForĂȘt-Auvray Ă  Truttemer. Traversant la commune d’est en ouest, il passait par le bourg, mordant ainsi sur le cimetiĂšre, et par le Coudray. Il fallait, entre ces deux lieux, tenir compte de la pente et, au dĂ©but des annĂ©es 1860 — le chantier avançait lentement — une large courbe fut tracĂ©e, interdisant ainsi le passage de cet axe au cƓur du hameau de la VilliĂšre. Ensuite encaissĂ©e, cette route permit de joindre Aubusson Ă  Saint-Georges-des-Groseillers et, par Rainette, au cƓur de Flers. Un autre chemin, le chemin vicinal no 4, passant par la GuermondiĂšre, permit aussi de joindre, par la Planchette, le bourg d’Aubusson au chef-lieu de canton. Cela Ă©tait d’autant plus important pour les affaires de la commune que Flers bĂ©nĂ©ficia, au dĂ©but des annĂ©es 1870, d’un nƓud ferroviaire alors que plusieurs Ă©tablissements industriels s’édifiaient sur le sol de cette ville en pleine expansion.

    La traversĂ©e du bourg par le chemin de moyenne communication no 29 et les carrefours avec les chemins vicinaux no 2 et no 4 qui en rĂ©sultaient d’une part, la construction de plusieurs maisons le long de ces voies d’autre part, rendirent dĂšs lors difficile le maintien du cimetiĂšre, exigu et insalubre, au cĂŽtĂ© de l’église. Faute de moyens financiers, les municipalitĂ©s Vardon et Lecornu ne purent rĂ©gler le problĂšme et ce fut donc la municipalitĂ© Gauquelin qui bĂ©nĂ©ficia d’une solution apportĂ©e sur un plateau par Julie Anne Lecornu, complĂ©tant ainsi l’Ɠuvre de son mari, l’ancien maire, en faisant donation, en 1872, d’une parcelle situĂ©e le long du CV no 4 Ă  charge pour la commune d’en faire un cimetiĂšre. En son centre fut Ă©difiĂ©e une chapelle funĂ©raire oĂč furent inhumĂ©s Jean et Julie Lecornu qui furent donc de grands bienfaiteurs de la commune d’Aubusson.

    Une « hémorragie démographique » de la fin des années 1870 à la Grande Guerre

    DĂ©nombrant encore plus de 500 habitants au dĂ©but du quatriĂšme quart du XIXe siĂšcle, Aubusson en comptait moins de 190 au dĂ©but des annĂ©es 1920. En moins d’un demi-siĂšcle, la chute avait Ă©tĂ© spectaculaire, et notamment au tournant des annĂ©es 1870 et 1880 et au dĂ©but des annĂ©es 1890 lorsqu’au dĂ©ficit naturel se conjuguĂšrent deux vagues d’immigration, d’abord vers le pĂŽle flĂ©rien, puis vers d’autres centres urbains plus lointains. EngagĂ©e vers 1866-1867, s’étendant sur un quart de siĂšcle, la rĂ©volution industrielle de l’agglomĂ©ration flĂ©rienne fut en effet inachevĂ©e et ne put contribuer Ă  retenir tous les migrants de la rĂ©gion, la sĂ©cheresse de 1893 ayant de plus accentuĂ© cet inexorable exode rural.

    Pour de nombreux Aubussonnais, la concurrence des usines condamna Ă  mort le tissage Ă  domicile et, au tout dĂ©but du XXe siĂšcle, le nombre de tisserands devint, Ă  Aubusson, infĂ©rieur Ă  celui des agriculteurs. Avec la moindre pression dĂ©mographique sur le sol de la commune, ces derniers transformĂšrent, Ă  la fin du XIXe siĂšcle, en herbages les parcelles autrefois consacrĂ©es Ă  la culture du seigle ou du sarrasin. Ce « couchage en herbe » - qui teinta de vert le paysage aubussonnais - fit aussi que l’agriculture d’autosubsistance cohabita avec une agriculture commerciale qui pouvait Ă©couler sur les marchĂ©s des villes voisines des productions laitiĂšres (beurre), avicoles ou fruitiĂšres (dĂ©rivĂ©s de la pomme).

    Signe de ces mutations socio-professionnelles en cours, au fabricant Victor Gauquelin succĂ©dĂšrent Ă  la tĂȘte de la commune deux cultivateurs, Armand HĂ©lie (1900-1904) et Jules Pottier (1904-1919). Les dossiers prioritaires ne changeaient pas : entretien des bĂątiments communaux et amĂ©lioration des voies communales. À la fin des annĂ©es 1870, les cours de rĂ©crĂ©ation des garçons et des filles furent sĂ©parĂ©es et une clĂŽture fut installĂ©e le long de la voie publique ; puis, au milieu des annĂ©es 1880, la couverture fut en partie refaite ainsi que la cheminĂ©e du logement de l’instituteur ; enfin, au dĂ©but des annĂ©es 1900, Ă  nouveau la toiture, le plancher de la classe des garçons, le chauffage (poĂȘle et tuyaux) firent l’objet de travaux alors que les murs Ă©taient blanchis. Mais ces investissements ne permirent pas de sauvegarder l’existence de deux Ă©coles sĂ©parĂ©es. À compter de 1890, une menace pesa en effet sur le maintien de l’école spĂ©ciale de filles. Ce fut finalement au dĂ©but de 1903 que les deux classes furent rĂ©unies au sein d’une Ă©cole mixte, obligeant l’instituteur laĂŻc et l’institutrice congrĂ©ganiste Ă  cĂ©der la place Ă  mademoiselle Binet, une institutrice laĂŻque, qui instruisit les jeunes Aubussonnais des deux sexes pendant plus de deux dĂ©cennies.

    Pour la voirie, le CV no 2 (bourg - pont de VĂšre) fut Ă©largi et entiĂšrement empierrĂ© au milieu des annĂ©es 1870, le CV no 4 (bourg - Flers par la GuermondiĂšre) le fut Ă  son tour au dĂ©but des annĂ©es 1880 mais avec un tracĂ© modifiĂ© au-delĂ  de la GuermondiĂšre, le CV no 5 (la GuermondiĂšre - les Clos par les RihardiĂšres) fut ouvert et amĂ©nagĂ© au dĂ©but des annĂ©es 1900. Ce fut un autre amĂ©nagement qui conduisit le maire Victor Gauquelin Ă  cesser ses fonctions de maire. Jugeant dangereux l’éclairage Ă  l'acĂ©tylĂšne de l'Ă©glise et du presbytĂšre que rĂ©clamait en 1899 le curĂ© Jules Mary, il fut dĂ©savouĂ© par ses conseillers et se retira, son successeur Armand HĂ©lie cautionnant pour sa part l'installation concernĂ©e.

    En cette fin du XIXe siĂšcle, les Ă©diles aubussonnais manifestĂšrent un esprit de solidaritĂ© cantonale ainsi que le montrent deux dĂ©libĂ©rations de 1882 et 1883 portant sur des demandes Ă©manant des communes de Chanu et de CondĂ©-sur-Noireau. La premiĂšre visait Ă  crĂ©er un canton de Chanu amputant ceux de Tinchebray et de Flers, la seconde Ă  Ă©tablir une foire le premier lundi d’octobre dans la petite ville calvadosienne. Aubusson affirma sa volontĂ© de dĂ©fendre l’intĂ©gritĂ© du canton de Flers et assura Montilly-sur-Noireau, qui venait de transfĂ©rer la foire Saint-Denis au bourg mĂȘme, de son total soutien, la contrĂ©e ayant tout avantage, aux dires des Aubussonnais, au succĂšs de la foire Saint-Denis.

    FidĂšle Ă  Flers, Aubusson fit Ă  nouveau preuve de sa modĂ©ration lors des inventaires de 1906. La loi de sĂ©paration de l’Église et de l’État du 9 dĂ©cembre 1905 avait prĂ©vu la remise par l’État des lieux de culte aux communes, cela aprĂšs avoir dressĂ© un inventaire des biens qui s’y trouvaient. La hiĂ©rarchie catholique - ainsi l’évĂȘque de SĂ©ez - incita les fidĂšles Ă  s’y opposer. Le 3 mars 1906, en prĂ©sence du maire Jules Pottier, l’abbĂ© Mary et les membres de la fabrique refusĂšrent l’entrĂ©e de l’église au percepteur de Flers. Mais, deux jours plus tard, lors de la seconde tentative, le fonctionnaire put procĂ©der, sans opposition ni manifestation, Ă  l’inventaire des biens dĂ©pendant de la fabrique paroissiale d’Aubusson.

    Dans les premiĂšres heures du mois d’aoĂ»t 1914, le tocsin annonça, Ă  Aubusson comme dans les villes et villages voisins, la dĂ©claration de guerre et la mobilisation gĂ©nĂ©rale. Jules Pottier eut, au cours de cette Grande Guerre, la lourde mission d’informer plusieurs familles de la disparition d’un mari ou d’un fils. Six Aubussonnais — trois hommes mariĂ©s laissant quatre orphelins et trois cĂ©libataires — moururent en effet pour la France : Émile Lebon, Ă  Ethe (Belgique) en aoĂ»t 1914 ; EugĂšne Montaufray, en Champagne en septembre 1915 ; Hector Duval, Ă  Verdun en septembre 1916 ; Jean-Baptiste Collin, en Champagne en janvier 1917 ; Édouard Aubine, prĂšs de Reims en avril 1917 ; Joseph Filoche, en Picardie en aoĂ»t 1918. Ils rejoignaient dans le martyrologe aubussonnais d’autres jeunes morts pour faits de guerre dans la Grande ArmĂ©e (Pierre Jean Vardon, Jean Gournay, Pierre Gauquelin, Pierre LĂ©tard, Jean Moulin disparus en 1809, Louis Duros en 1813), en CrimĂ©e (Pierre Filoche en 1856), lors de la guerre franco-prussienne (ArsĂšne LefĂšvre, Victor Gournay, Jacques Madelaine). RĂ©duite parfois, du fait de la mobilisation, Ă  quatre Ă©diles, la municipalitĂ© Pottier dut gĂ©rer le rationnement, le manque de bras, l’accueil de rĂ©fugiĂ©s, l’aide aux familles des combattants
 La paix revenue, Jules Pottier s’effaça pour laisser l’écharpe de maire Ă  un ancien poilu, LĂ©on Peschet.

    Un demi-siĂšcle de semi-lĂ©thargie de part et d’autre de l’« annĂ©e terrible » 1944

    De 1920 Ă  1970, la population d’Aubusson stagne autour de deux cents habitants, tombant toutefois Ă  un minimum de 180 au milieu des annĂ©es 1950. Pourtant, aprĂšs trois quarts de siĂšcle de bilan naturel nĂ©gatif, les naissances Ă©taient devenues plus nombreuses que les dĂ©cĂšs au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, mais, avec un pĂŽle flĂ©rien connaissant une seconde vague de croissance dĂ©mographique, l’exode rural, interrompu dans l’entre-deux-guerres, reprennent lors des annĂ©es 1950 et 1960. La densitĂ© d’Aubusson (50 habitants au km2) se situe alors dans la moyenne ornaise.

    Lors de l’entre-deux-guerres, les agriculteurs restent nettement majoritaires parmi les actifs de la commune. Au cours des annĂ©es 1960, leur prĂ©Ă©minence s’estompe avec la domiciliation Ă  Aubusson d’employĂ©s du secteur secondaire, avec les derniers travailleurs du textile et surtout des ouvriers des industries Ă©lectriques, mĂ©tallurgiques, mĂ©caniques, agro-alimentaires et du bĂątiment Ɠuvrant au sein d’entreprises des pĂŽles flĂ©rien et condĂ©en ou de la vallĂ©e de la VĂšre, et d’actifs du secteur tertiaire avec quelques commerçants aubussonnais mais aussi des employĂ©s des transports, des magasins et des services situĂ©s Ă  Flers.

    Durant ce demi-siĂšcle de stagnation dĂ©mographique, l’assemblĂ©e communale est dirigĂ©e par quatre maires : le courtier en bestiaux LĂ©on Peschet (1919-1929), l’instituteur honoraire Marcel Mercier (1929-1945), le cultivateur Louis Pottier (1945-1957) et l’employĂ© d’industrie Marcel Lebon (1957-1972). Le premier d’entre eux commande au statuaire Marcel Pierre, originaire de BrĂ©el, la rĂ©alisation en ciment armĂ© d’un poilu en tenue de campagne campant une fiĂšre attitude et tenant son fusil Ă  la main droite. L’inauguration de ce monument Ă  la mĂ©moire des soldats aubussonnais tombĂ©s au champ d’honneur, financĂ© pour les deux tiers par une quĂȘte et pour le tiers restant par les finances communales, a lieu le dimanche 13 novembre 1921 en prĂ©sence de tous les anciens combattants de la Grande Guerre et dont quelques-uns, ayant inhalĂ© des gaz toxiques, disparaissent prĂ©maturĂ©ment dans ces annĂ©es de l’entre-deux-guerres. La PremiĂšre Guerre mondiale avait aussi eu comme consĂ©quence le dĂ©part, en 1917, pour Saint-Georges-des-Groseillers, du curĂ© Jules Mary. L’espoir d’obtenir de l’évĂȘchĂ© l’affectation d’un prĂȘtre rĂ©sident s’évanouissant peu Ă  peu, la municipalitĂ© Peschet prend, en 1927, la dĂ©cision de louer Ă  des particuliers le presbytĂšre dĂ©sertĂ© depuis une dĂ©cennie et dĂ©barrassĂ© de ses sapins peu aprĂšs.

    Pour oublier ces annĂ©es noires de la guerre, LĂ©on Peschet impulsa le rĂ©tablissement de la fĂȘte Saint-CĂ©neri. Il propose un programme de courses de chevaux — auxquelles il participait — et d’ñnes qui connaissent un franc succĂšs, un dimanche de fin avril ou de dĂ©but mai, lors de l’entre-deux-guerres. Dans sa gestion municipale, il engage, comme ses prĂ©dĂ©cesseurs, des travaux Ă  l’école (rĂ©fection de la toiture, revĂȘtement en ardoises du pignon ouest) mais refuse de conduire, pour des raisons budgĂ©taires, sa commune vers le modernisme. AprĂšs des Ă©lections municipales disputĂ©es, il est contraint de s’effacer en 1929 et son successeur Marcel Mercier ouvre au progrĂšs la commune d’Aubusson : construction et exploitation, dans le cadre de l’adhĂ©sion au syndicat d’électrification de La Carneille, d’un rĂ©seau Ă©lectrique et installation d’une cabine tĂ©lĂ©phonique dĂ©cidĂ©es en 1932, desserte par le circuit de poste automobile rural d’Athis. La municipalitĂ© Mercier continue cependant de suivre les dossiers traditionnels avec, pour l’église, la rĂ©fection, Ă  la suite d’une nouvelle tempĂȘte, de toute la toiture en 1930, et, pour l’école, la rĂ©paration du mur de clĂŽture en 1929, l’installation d’un rĂ©servoir en ciment pour recueillir l’eau nĂ©cessaire Ă  l’enseignante et aux enfants en 1936, la construction d’un prĂ©au en 1939.

    Cette annĂ©e-lĂ  Ă©clate la Seconde Guerre mondiale et, comme vingt-cinq ans plus tĂŽt, la mobilisation rappelle de nombreux Aubussonnais. Le dĂ©sastre militaire de 1940 fit que beaucoup d’entre eux furent faits prisonniers : Louis Aubert, Louis Denis, Cyrille Fouquet, Marcel GĂ©rault, AndrĂ© Gosselin, RaphaĂ«l Guibout, Roland Horion, Henri Kiffer, Paul Lemonnier, Albert Mesrouze, Louis et Pierre Pottier, François Piwowarczyk, ClĂ©ment Vegeais. La majoritĂ© d’entre eux ne retrouvent Aubusson qu’en 1945. Comme ailleurs, la pĂ©riode de l’occupation est difficile Ă  Aubusson, avec les privations, les incertitudes du lendemain et le poids de plus en plus oppressant de l’occupant. Des Aubussonnais entrent alors en rĂ©sistance.

    Au premier rang d’entre eux figure l’instituteur, nommĂ© en 1941 Ă  Aubusson, et le secrĂ©taire de mairie Henri Laforest. SecondĂ© par Louis-Émilien Marie, contrĂŽleur des prix domiciliĂ© Ă  BrĂ©el, Robert Bernier, transporteur Ă  Saint-Georges-des-Groseillers, Jean Fautrel, hĂŽtelier Ă  Flers, le lieutenant de rĂ©serve des chasseurs alpins Laforest organise un corps franc de 150 hommes recrutĂ©s, de Lonlay-l'Abbaye Ă  Pont-d'Ouilly, de Tinchebray Ă  La ForĂȘt-Auvray, pour prĂ©parer le Jour J. Il affilie son unitĂ© au mouvement LibĂ©-Nord et adhĂšre Ă©galement au rĂ©seau de renseignements Manipule dont il est un agent P 2. D’autres Aubussonnais — certains faisant partie de l’organisation OCM au sein de laquelle milite activement la famille Nez, du hameau voisin de la MĂ©tairie, d’autres intĂ©grĂ©s au maquis FTP du Hamel des BĂŽts — participent Ă  l’action rĂ©sistante comme le mĂ©canicien Guy Marie dit Lamarre, l’employĂ© d’imprimerie Gaston Deverre, le retraitĂ© EugĂšne Barbey, des jeunes accueillis dans les fermes du Coudray, des FlĂ©riens repliĂ©s dans leur rĂ©sidence secondaire aubussonnaise


    L’annĂ©e 1944 est, pour ces rĂ©sistants, mais aussi pour les Aubussonnais et leurs libĂ©rateurs une annĂ©e terrible. Le 11 janvier, Henri Laforest, aprĂšs avoir Ă©tĂ© blessĂ© lors d’une course-poursuite, est arrĂȘtĂ© par la Gestapo conduite par Hildebrandt, son chef dĂ©partemental. TransfĂ©rĂ© Ă  Alençon, puis Ă  Caen et Ă  nouveau Alençon, l’instituteur d’Aubusson rĂ©siste, malgrĂ© les sĂ©vices, aux interrogatoires. Dans un dernier message, qu’il rĂ©ussit Ă  faire sortir de la prison, Ă  son Ă©pouse, il Ă©crit : « J’ai tenu. Je tiendrai ». Mais, le 4 juin, il fait partie du convoi qui quitte CompiĂšgne Ă  destination du camp de concentration de Neuengamme et ce fut dans un autre camp de la mort, celui de Bergen-Belsen, que le lieutenant FFI de l’Orne dĂ©cĂšde le 20 avril 1945, cinq jours aprĂšs la libĂ©ration du camp par les troupes britanniques, celles-lĂ  mĂȘmes qui avaient rendu la libertĂ© Ă  Aubusson huit mois auparavant.

    Le soir du mardi 6 juin 1944, la ville de Flers est meurtrie par les bombardements alliĂ©s et une personnalitĂ© flĂ©rienne originaire d’Aubusson, l’abbĂ© Louis Horion, ancien professeur de mathĂ©matiques Ă  l’ImmaculĂ©e Conception, fait partie des victimes. Cinq jours plus tard, alors que des dizaines de FlĂ©riens et GĂ©orgiens avaient Ă©tĂ© accueillis Ă  Aubusson oĂč les bouchers Mollet et Arzur avaient ouvert un centre d’abattage pour fournir de la viande aux rĂ©fugiĂ©s — parmi eux se trouvait le futur prĂ©sident du Conseil Guy Mollet — et Ă  leurs hĂŽtes, Camille Briard est victime, le dimanche 11 juin, d’un malencontreux mitraillage qui tue aussi de nombreux soldats canadiens faits prisonniers au cours des premiers jours qui suivirent le dĂ©barquement.

    À des centaines de kilomĂštres d’Aubusson, un des meilleurs amis d’enfance de Camille Briard, vit alors la fin d’un long calvaire. NĂ© Ă  Aubusson, Pierre Fleuriet avait tentĂ© de gagner l’Angleterre via l’Espagne. ArrĂȘtĂ© Ă  proximitĂ© de la frontiĂšre, il avait Ă©tĂ© dĂ©portĂ© en septembre 1943 dans le camp de concentration de Dora-Mittelbau et soumis au travail forcĂ©. Pierre Fleuriet s’éteint le 23 juin loin de sa terre natale. Entretemps, le lundi 19 juin, le lieutenant Frank Grdenich, originaire de Pennsylvanie (États-Unis) et pilote d’un avion « double fuselage » Lockheed P-38 Lightning du 479e Fighter Group, s’écrase, de retour d’une mission sur les Charentes, au petit matin d’une journĂ©e marquĂ©e par un brouillard extrĂȘmement dense, Ă  proximitĂ© du Clos de la Mare. Son leader, Ward Kuentzel — leurs appareils Ă©tant entrĂ©s en collision — tombe au Petit Val sur la commune de Montilly-sur-Noireau. Le 13 mai 2001, journĂ©e chargĂ©e d’émotions, une plaque commĂ©morative, scellĂ©e dans un bloc de granite, est dĂ©voilĂ©e par Joseph Grdenich et sa fille Kathy. Elle rappelle la mĂ©moire du jeune pilote amĂ©ricain mort aux commandes de son avion pour que la France recouvre la libertĂ©.

    Cette libertĂ© allait ĂȘtre chĂšrement payĂ©e par les Aubussonnais et leurs libĂ©rateurs. Peu avant l’arrivĂ©e des soldats alliĂ©s, un autre avion alliĂ©, un P-47 Thunderbolt, touchĂ© par la DCA des Clos, tombe Ă  la VilliĂšre. Son pilote s’est Ă©jectĂ© au-dessus d’Athis oĂč il est, semble-t-il, exĂ©cutĂ©. Le 12 aoĂ»t, un autre avion alliĂ© bombarde un camion allemand qui, chargĂ© de munitions, traverse le bourg d’Aubusson. L’explosion du vĂ©hicule tue Jeanne Lepeltier, une FlĂ©rienne venue se ravitailler Ă  l’épicerie-cafĂ© Baumel, et Mathilde Caillon pĂ©rit, brĂ»lĂ©e vive, dans l’incendie du bĂątiment attenant au commerce.

    Alors que les AlliĂ©s approchent, les dĂ©fenseurs allemands, du 2e Corps de parachutistes de la 7e ArmĂ©e allemande, devenaient trĂšs nerveux. Le 15 aoĂ»t, trois jeunes de Caligny et Montilly-sur-Noireau sont ainsi arrĂȘtĂ©s dans le bourg d’Aubusson et massacrĂ©s dans un hameau voisin d’Athis. Pour permettre le repli vers l’est du gros des troupes, cette arriĂšre-garde allemande reçoit la mission de freiner l’avance britannique Ă  Aubusson. Le 16 aoĂ»t a donc lieu la bataille d’Aubusson. AprĂšs un bombardement par l’artillerie anglaise, les fantassins du 4e bataillon du King's Shropshire Light Infantry (en) (KSLI), appuyĂ©s par le 3rd Royal Tank Regiment, s’emparent du pont de VĂšre Ă  19 heures. Ordre est alors donnĂ© de monter Ă  l’assaut de la colline d’Aubusson sur laquelle, profitant de la topographie et des chemins creux, se sont fortement retranchĂ©s les parachutistes allemands.

    Sur les pentes d’Aubusson pĂ©rirent une douzaine de Britanniques, du 4e KSLI, du 3e RTR et du 151e Ayrshire Yeomanry : les capitaines RC Walford, PSY Garrett, DH Bennett, le lieutenant ES Kershaw, le sergent JW Jameson, les soldats GW Badlan, AE Cole, PJ Foulkes, H Kenworthy, ET Mason, TR Walker. Un peu plus au sud, Ă  la GuermondiĂšre, le sergent FW Titcombe et le caporal EH Smith sont, dans leur scout-car, mortellement touchĂ©s. Les pertes allemandes, entre le moulin d’Aubusson et le Clos de la Mare, entre le pont de VĂšre et le Hamel du Bois, entre le bourg et la GuermondiĂšre, sont aussi Ă©levĂ©es. Pris dans la tourmente du combat, des civils sont tuĂ©s ou griĂšvement blessĂ©s. Les FlĂ©riennes Henriette et Yvette Trempu, l’Aubussonnaise Alice Mesrouze ne survivent pas. Au cours de la nuit, LĂ©on Betton, de Caligny, et Jeanne Devolder, de Montilly-sur-Noireau, sont tuĂ©s Ă  la Masure par un obus.

    La bataille d’Aubusson est donc la plus sanglante de la rĂ©gion de Flers. Le souvenir en est gardĂ© par une plaque commĂ©morative et une stĂšle Ă©rigĂ©e en 1986 sur la place de la mairie qui porte aujourd’hui le nom du major Ned-Thornburn (Major Urwin Thornburn MC TD MA 4 KSLI), libĂ©rateur d’Aubusson fait citoyen d’honneur de la commune. La plaque en marbre blanc, apposĂ©e sur le socle du monument aux morts, rappelle la disparition de Camille Briard, Mathilde Caillon, Henri Laforest et Alice Mesrouze. La stĂšle en granite porte l’inscription, Ă  la mĂ©moire des libĂ©rateurs, « À la 11e DB britannique - 16 aoĂ»t 1944 ».

    Sous la municipalitĂ© prĂ©sidĂ©e par Louis Pottier, le 16 septembre 1947, une autre plaque en marbre blanc, due Ă  l’initiative conjointe du commandant dĂ©partemental des FFI de l’Orne, des anciens Ă©lĂšves d’Aubusson et de la municipalitĂ©, et placĂ©e sur le mur de l’école (de nos jours sur celui de la mairie) est dĂ©voilĂ©e en « hommage au hĂ©ros de la RĂ©sistance Henri Laforest, mort en dĂ©portation Ă  la suite des cruautĂ©s nazies ». Aubusson se souvient et se reconstruit. La municipalitĂ© Pottier, au sein de laquelle figure la premiĂšre Ă©lue aubussonnaise, Germaine Barbey, fait rĂ©parer le clocher de l’église atteint lors de la bataille et la croix hosanniĂšre voisine qui avait Ă©tĂ© dĂ©capitĂ©e lors de l’explosion du camion de munitions.

    Progressivement, les dommages de guerre s’estompent avec la remise en Ă©tat des bĂątiments communaux, l’État apportant sa contribution. Cela se prolonge cependant jusque sous la municipalitĂ© dirigĂ©e par Marcel Lebon, Ă©lu maire Ă  33 ans en 1957. Sous son mandat, les principaux chemins vicinaux de la commune sont goudronnĂ©s, l’école bĂ©nĂ©ficie de plusieurs amĂ©nagements (alimentation en eau potable Ă  partir de la fontaine de la CrochetiĂšre, installation de lavabos sous le prĂ©au, construction de sanitaires, rĂ©novation du logement de fonction), mais l’Ɠuvre majeure de la municipalitĂ© Lebon est, en liaison avec l’abbĂ© RenĂ© Busnot, curĂ© de Saint-Georges-des-Groseillers et Aubusson, la profonde transformation, dĂ©cidĂ©e en 1965, et la modernisation de l’intĂ©rieur de l’église. Conduite sous la direction de l’architecte flĂ©rien Pierre Meurice — qui fit appel Ă  l’artiste parisien Jean Cottant pour sculpter une statue de Notre-Dame — cette rĂ©habilitation est achevĂ©e en 1967. Le 17 septembre, Mgr Pioger, Ă©vĂȘque de SĂ©ez, consacre l’autel. La petite Ă©glise d’Aubusson attire alors l’attention de plusieurs couples des communes voisines qui demandent Ă  y ĂȘtre religieusement unis.

    L’agglomĂ©ration flĂ©rienne connait alors une « dĂ©cennie fastueuse » avec l’édification de ZUP (Saint-Michel puis Saint-Sauveur) et de lotissements pavillonnaires. Une cĂ©lĂšbre plume flĂ©rienne de l’hebdomadaire L'Orne combattante — dont le premier numĂ©ro avait Ă©tĂ© imprimĂ© dans la clandestinitĂ© en juillet 1944 par l’Aubussonnais Gaston Deverre — se prend alors Ă  imaginer le Flers de l’an 2000 s’étendant jusque sur les hauteurs de La Chapelle-Biche, Saint-Paul et Aubusson. Dans un chronique intitulĂ©e Ville basse et ville haute, un du pays Ă©crit en effet en mars 1966 :

    « Aubusson est une petite commune rurale (qui) ne fait point parler d’elle (
). Aubusson occupe, sur les hauteurs de Flers, une magnifique situation, plus Ă©levĂ©e mĂȘme que celle du Mont Cerisy ! Et c’est peut-ĂȘtre pourquoi Aubusson est appelĂ©e Ă  devenir, au moins sur sa route de corniche et sur ses pentes, le plus beau quartier rĂ©sidentiel de Flers »

    . TempĂ©rant cependant son enthousiasme, l’abbĂ© Paul Labutte prophĂ©tise :

    « Si, un jour, d’autres lotissements sont consentis, si existent des facilitĂ©s de constructions plus grandes, si le prix des terrains est raisonnable, il est probable que les flancs d’Aubusson se couvriront de pavillons modestes ou importants. »

    Pour cela, il faut doter Aubusson de toutes les commoditĂ©s. La municipalitĂ© Lebon programme donc, outre un amĂ©nagement foncier prĂ©maturĂ©, la desserte en eau potable de l’habitat dispersĂ© d’Aubusson, mais la commune n'est pas alors considĂ©rĂ©e comme prioritaire par les Ă©lus influents de la rĂ©gion. Le projet de remembrement ne faisant pas, de plus, l’unanimitĂ©, Marcel Lebon se retire en 1972 et l’exploitant agricole Pierre Salles, 36 ans, lui succĂšde Ă  la tĂȘte de la commune.

    L’émergence d’une commune pĂ©riurbaine

    Au dĂ©but des annĂ©es 1970, Aubusson comptait moins de 200 habitants. Au dĂ©but du XXIe siĂšcle, elle avoisine les 350 habitants, soit le niveau atteint Ă  la fin de l’Ancien RĂ©gime et perdu Ă  la fin du XIXe siĂšcle, et sa densitĂ© est de l’ordre de 90 habitants par km2. Cette forte croissance, surtout marquĂ©e entre 1975 et 1982, a essentiellement Ă©tĂ© due Ă  un solde apparent des entrĂ©es-sorties ou solde des flux de population largement positif. Ainsi, aprĂšs avoir Ă©tĂ© victime d’un profond exode rural pendant de nombreuses dĂ©cennies, Aubusson a-t-elle bĂ©nĂ©ficiĂ© de l’exode urbain qui caractĂ©rise fortement Flers au milieu des annĂ©es 1970. De jeunes couples s’installĂšrent donc Ă  Aubusson et cela rejaillit favorablement sur le mouvement naturel avec un nombre de naissances qui resta, malgrĂ© l’évolution malthusienne, supĂ©rieur Ă  celui des dĂ©cĂšs.

    La composition socio-professionnelle des actifs de la commune connut aussi un profond changement. Le nombre d’exploitants agricoles ne cessa de diminuer (21 exploitations dont 8 professionnelles en 1979, 8 exploitations dont 5 professionnelles en 2000) alors que celui des artisans (menuisiers, Ă©lectriciens, etc.) et celui des « cols blancs, » employĂ©s du secteur tertiaire (cadres, vendeurs, secrĂ©taires, comptables, enseignants
) augmentait notablement. Cette mutation fut prise en compte dans la reprĂ©sentativitĂ© communale. En 1971, le conseil municipal de onze membres Ă©tait composĂ© pour prĂšs des deux tiers d’agriculteurs, et aucune femme n’y figurait. En 2001, les actifs du secteur tertiaire reprĂ©sentent deux tiers des Ă©lus parmi lesquels se trouvent quatre femmes ; l’une d’elles, Marie-France Briard, une enseignante, Ă©tant la premiĂšre Aubussonnaise Ă  occuper un poste d’adjoint, cela au cĂŽtĂ© du « bras droit » du maire Pierre Salles, l’exploitant agricole retraitĂ© Pierre Dupont.

    Pour attirer sur le sol d’Aubusson des nĂ©o-Aubussonnais, la premiĂšre municipalitĂ© Salles rĂ©ussit donc Ă  dĂ©bloquer le dossier de l’adduction d'eau potable. En 1975, la commune fut ainsi desservie. DĂšs lors, un lotissement communal fut crĂ©Ă© dans le bourg et les travaux de viabilisation furent achevĂ©s en mars 1978. La fermeture des commerces traditionnels amena aussi des Aubussonnais Ă  s’unir dans une association de consommateurs pour construire un bĂątiment Ă  vocation commerciale. Pour mieux connaĂźtre la vie de la commune, ses projets, ses rĂ©alisations, et Ă©tablir un lien entre les habitants, un bulletin municipal fut lancĂ© en janvier 1974. Ce dynamisme aubussonnais reconnu par Villages que j’aime, Aubusson fut rĂ©compensĂ©e une premiĂšre fois, Ă  Beuvron-en-Auge (Calvados) en 1977, pour l’agrĂ©ment de son site et ses efforts d’amĂ©nagement.

    Au dĂ©but des annĂ©es 1980, deux zones artisanales furent Ă©tablies Ă  la GuermondiĂšre et surtout Ă  la Blanchisserie, soit Ă  proximitĂ© du Pont de VĂšre, alors que le bourg Ă©tait rĂ©amĂ©nagĂ© avec le redressement des virages, l’élargissement de la route, la rĂ©alisation de trottoirs et d’un rĂ©seau pluvial, le dĂ©placement du calvaire et du monument aux morts et que les hameaux bĂ©nĂ©ficiaient du goudronnage de leurs chemins internes. Ceci, ajoutĂ© Ă  la construction d’un abri scolaire, d’un terrain de jeux pour les enfants, de la mise Ă  disposition des habitants et associations d’une salle polyvalente, valut Ă  la commune d’Aubusson d’ĂȘtre Ă  nouveau distinguĂ©e par Villages que j’aime en 1982 Ă  Val-de-SaĂąne (Seine-Maritime).

    La municipalitĂ© Ă©lue en 1983 dĂ©cida la rĂ©organisation fonciĂšre de la commune engagĂ©e en 1986, la restauration de l’ancien presbytĂšre et sa transformation en mairie et salle de rĂ©unions — l’inauguration eut lieu sous la prĂ©sidence de madame HĂ©lĂšne Blanc, prĂ©fet de l’Orne, le 27 juin 1987 — et la crĂ©ation d’un complexe sportif, Ă  proximitĂ© de la GuermondiĂšre, en 1988. Elle dut cependant s’incliner devant la dĂ©cision de l’Inspection acadĂ©mique de l’Orne de fermer, au cours de l’étĂ© 1986, l’école d’Aubusson dont l’intĂ©rieur avait Ă©tĂ© rĂ©novĂ© quatre ans plus tĂŽt. Les petits Aubussonnais frĂ©quentent depuis cette date les Ă©coles de Flers et de Saint-Georges-des-Groseillers.

    Au dĂ©but des annĂ©es 1990, alors que l’ancienne Ă©cole Ă©tait vendue en 1991 Ă  des particuliers, le principal chantier fut celui de la construction, en 1992-1993, de la salle polyvalente Henri-Laforest inaugurĂ©e, en prĂ©sence du sous-prĂ©fet d’Argentan, le 3 avril 1993. Le complexe sportif Ă©tait aussi peu Ă  peu Ă©toffĂ©. AprĂšs le stade de football et les vestiaires, des courts de tennis ont Ă©tĂ© construits en 1995. Entretemps, la municipalitĂ© Ă©lue en 1989 prit, en 1993, une dĂ©cision de grande importance, celle d’intĂ©grer la communautĂ© de villes du pays de Flers. Le maire d’Aubusson fut Ă©lu, reprĂ©sentant ainsi les communes rurales au sein du bureau, deuxiĂšme vice-prĂ©sident, chargĂ© de l’environnement et des rĂ©seaux, de cette CVPF le 3 janvier 1994, puis premier vice-prĂ©sident le 21 septembre 1995. Dans le cadre de cette communautĂ© devenue, en 1999, communautĂ© d’agglomĂ©ration (CAPF), un assainissement collectif fut rĂ©alisĂ©, en 1998, pour la quasi-totalitĂ© du territoire communal, ainsi que l’amĂ©nagement, avec la pose de trottoirs et le goudronnage, de la voie interne de la zone artisanale en 2001.

    ParallĂšlement, la municipalitĂ© aubussonnaise poursuivait les travaux d’amĂ©lioration du cadre de vie avec l’effacement, en 1998, des rĂ©seaux Ă©lectrique et tĂ©lĂ©phonique dans le bourg et la pose de nouveaux lampadaires. Le conseil gĂ©nĂ©ral de l'Orne dĂ©cidait peu aprĂšs un rĂ©amĂ©nagement de la route dĂ©partementale 229 entre le pont enjambant la rocade pĂ©riphĂ©rique de Flers, Ă  la limite de Saint-Georges-des-Groseillers et Aubusson, et le bourg, soit l’axe majeur de la commune. La rĂ©alisation eut lieu en 1999. En l’an 2000, outre des rĂ©parations imposĂ©es par la tempĂȘte du 26 dĂ©cembre 1999, principalement la toiture de la mairie et la rĂ©fection des rĂ©seaux Ă©lectriques basse tension de certains hameaux, la municipalitĂ© fit amĂ©nager le parc de stationnement de la salle Henri-Laforest.

    Aubusson, dans l’aire de pĂ©riurbanisation du pĂŽle flĂ©rien, ne resta donc pas repliĂ©e sur elle-mĂȘme tout en affirmant son identitĂ© illustrĂ©e par la confection d’un blason, cogitĂ© par la commission du Bulletin municipal et la municipalitĂ©, mis en forme par Guy Peschet et agrĂ©Ă© par la commission nationale d’hĂ©raldique en 1998. Le blasonnement en est : ÉcartelĂ© au 1 de gueules Ă  deux lĂ©opards d’or armĂ©s et lampassĂ©s d’azur, au 2 d’argent Ă  trois fasces vivrĂ©es et contre-vivrĂ©es d’azur, au 3 d’argent Ă  la croix de Lorraine trĂ©flĂ©e d’azur, au 4 d’or au taureau de sable passant et regardant accornĂ© d’argent et allumĂ© de gueules. Au 1, l’écu de Normandie rappelle l’appartenance d’Aubusson Ă  la Normandie ; avec le 2, plus que les trois cours d’eau qui dĂ©limitent la commune, les concepteurs ont voulu remĂ©morer l’activitĂ© ancestrale du tissage Ă  travers le procĂ©dĂ© dit feuille de fougĂšre imaginĂ© par Pierre Vardon. La pĂ©riode marquante de la Seconde Guerre mondiale est soulignĂ©e avec la croix de Lorraine, au 3, symbole retenu pour son corps franc par Henri Laforest et Ă©voquant donc la RĂ©sistance, le combat pour la libertĂ©, le sacrifice de ceux qui moururent en dĂ©portation, avec le taureau, au 4, emblĂšme (Black bull) de la 11e division blindĂ©e britannique libĂ©ratrice d’Aubusson et de la rĂ©gion flĂ©rienne en 1944.

    Des liens particuliĂšrement forts ont en effet Ă©tĂ© nouĂ©s avec les libĂ©rateurs britanniques. AprĂšs l’inauguration, en 1974 du mĂ©morial Ă  la 11e DBB au pont de VĂšre, aprĂšs la rĂ©ception Ă  Aubusson, en 1975, de vĂ©tĂ©rans — au nombre desquels figurait Bill Millin, le lĂ©gendaire joueur de cornemuse du D Day Ă  Pegasus Bridge —, ce fut, Ă  compter de 1984, l’organisation de plusieurs Ă©changes entre les anciens combattants du Shropshire et du Herefordshire et les Aubussonnais. En 1988 et 1989, le gĂ©nĂ©ral de division George Philip Bradley « Pip » Roberts (en), commandant de la 11e DB britannique en 1944, honora de sa prĂ©sence la commune d’Aubusson. Plusieurs Aubussonnais furent Ă©galement reçus, avec leurs amis de Cerisy-Belle-Étoile, plusieurs fois Ă  Shrewsbury. Enfin, la venue, due Ă  l’action conjointe des membres de l’Association normande du souvenir aĂ©rien et des Aubussonnais, Ă  Aubusson, en 2001, du frĂšre et de la niĂšce de Frank Grdenich a aussi contribuĂ© Ă  tisser des relations de part et d’autre de l’Atlantique. Aubusson est donc connue hors de l’espace national.

    HĂ©raldique

    Blason de Aubusson Blason
    ÉcartelĂ© au 1er de gueule Ă  deux lĂ©opards d'or, au 2e d'argent Ă  trois fasces vivrĂ©es d'azur, au 3e d'argent Ă  la croix de Lorraine trĂ©flĂ©e d'azur, au 4e d'or Ă  un taureau de sable passant et regardant accornĂ© d'argent et allumĂ© de gueules.
    DĂ©tails
    Les deux léopards d'or sur champ de gueules rappellent les armes de la Normandie.

    Politique et administration

    La mairie.
    Liste des maires
    PĂ©riode IdentitĂ© Étiquette QualitĂ©
    mars 1945 septembre 1957 Louis Pottier
    septembre 1957 avril 1972 Marcel Lebon
    mai 1972[32] mars 2014 Pierre Salles SE Agriculteur
    mars 2014[33] En cours Sylvain Boulant SE Technicien méthode chez Faurecia
    Pour les données antérieures, dérouler la boßte ci-dessous.


    Le conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[34].

    Population et société

    DĂ©mographie

    L'Ă©volution du nombre d'habitants est connue Ă  travers les recensements de la population effectuĂ©s dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquĂȘte de recensement portant sur toute la population est rĂ©alisĂ©e tous les cinq ans, les populations lĂ©gales des annĂ©es intermĂ©diaires Ă©tant quant Ă  elles estimĂ©es par interpolation ou extrapolation[35]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en 2005[36].

    En 2020, la commune comptait 408 habitants[Note 8], en diminution de 4 % par rapport Ă  2014 (Orne : −3,22 %, France hors Mayotte : +1,9 %). Aubusson a comptĂ© jusqu'Ă  603 habitants en 1836.

    Évolution de la population [ modifier ]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    389363382435534603601567559
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    548542521528511418410408290
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    275234214188203201212183180
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2006 2010
    186189221314329335372375426
    2015 2020 - - - - - - -
    426408-------
    De 1962 Ă  1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[37] puis Insee Ă  partir de 2006[38].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Sports

    • L'Association sportive d'Aubusson fait Ă©voluer une Ă©quipe de football en division de district[39].
    • L'Association sportive du ComitĂ© des fĂȘtes d'Aubusson fait Ă©voluer deux Ă©quipes de tennis de table en divisions dĂ©partementales.

    Economie

    Tourisme et environnement

    Aubusson offre au touriste son panorama, ses chemins, sa flore, sa faune et son patrimoine architectural et historique. Le visiteur dĂ©couvre, venant de Saint-Georges-des-Groseillers, en entrant dans le hameau du Coudray, sur sa gauche, une de ces anciennes maisons de tisserand avec un perron permettant d’accĂ©der au logement alors qu’en dessous se situe le cellier qui abritait autrefois le mĂ©tier Ă  tisser, puis une belle maison aux encadrements en granite et au remplissage en cornĂ©ennes construite en 1862, plus loin encore un corps de ferme avec des bĂątiments parmi les plus anciens de la commune alors que, sur la droite, un ancien entrepĂŽt a Ă©tĂ© restaurĂ©, transformĂ© en rĂ©sidence. Gravissant la cĂŽte, le visiteur passe devant la stĂšle de granite Ă©rigĂ©e en mĂ©moire de Frank Grdenich.

    Place du Major-Ned-Thornburn, la dĂ©couverte d’un remarquable panorama, de la ligne de crĂȘte partageant les bassins hydrographiques de l’Orne et de la Loire aux sommets du Calvados, est associĂ© Ă  celle de lieux de mĂ©moire (stĂšle Ă  la 11e division blindĂ©e britannique, monument aux morts, souvenir d’Henri-Laforest, calvaire de l’ancien cimetiĂšre), voisinant avec la vieille Ă©glise Ă  l’intĂ©rieur modernisĂ©, avec la mairie autrefois presbytĂšre, avec la spacieuse salle polyvalente, avec l’ancienne Ă©cole. Passant entre le « vieil Aubusson » du XIXe siĂšcle et l’« Aubusson pavillonnaire » de la Chesnaie, on se dirige vers la Croix-des-AumĂŽnes. AprĂšs le cimetiĂšre, une vue de l’agglomĂ©ration flĂ©rienne et des villages en site d’acropole se prĂ©sente Ă  lui. De l’autre cĂŽtĂ©, on dĂ©couvre le complexe sportif entourĂ© par des haies aux essences variĂ©es.

    Adepte des paysages naturels, on peut sillonner les chemins bocagers (de la vallĂ©e de la VĂšre au hameau du Coudray, du Coudray au guĂ© de la GuermondiĂšre, du Bortrieu, du Moulin d’Aubusson au Vivret par la Croix-des-AumĂŽnes et les RihardiĂšres) ou encore longer le ruisseau d’Aubusson, la VĂšre, la mare de la Blanchisserie et la tourbiĂšre du ruisseau de la GosseliniĂšre. La flore y est trĂšs riche et originale avec Ă©rables, aulnes, chĂȘnes pĂ©donculĂ©s et sessiles, cerisiers sauvages, noisetiers, hĂȘtres, chĂątaigniers, fougĂšres, iris jaunes, Orchis mĂąles et toute une palette de fleurs. 286 espĂšces botaniques ont Ă©tĂ© recensĂ©es sur le sol d’Aubusson dont 33 d’arbres, arbustes, arbrisseaux.

    La faune n’est pas en reste avec 58 oiseaux — certains sĂ©dentaires, d’autres estivants ou hivernants — observĂ©s Ă  Aubusson dont quelques-uns peu frĂ©quents dans la rĂ©gion comme le Loriot d'Europe, des centaines d’insectes et notamment toutes les familles de papillons diurnes rencontrĂ©es dans le dĂ©partement, des reptiles, des lapins de garenne, etc.

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    L'Ă©glise Saint-CĂ©neri.

    Voir aussi

    Bibliographie et sources

    La source majeure est, sous la direction de Pierre Salles, “Aubusson”, Bulletins municipaux semestriels publiĂ©s, avec la participation de nombreux collaborateurs, Ă  Aubusson depuis janvier 1974, sĂ©rie en cours (72 numĂ©ros parus Ă  ce jour).

    • Pour les aspects gĂ©ographiques, naturels et Ă©cologiques, voir les contributions de :
      • RenĂ© Laigre, ingĂ©nieur de la D.D.A. de l’Orne (n° 26),
      • l’équipe de l’Association Faune et Flore de l’Orne dirigĂ©e par François Radigue (n° 40),
      • Christian Levaltier (“Aubusson au naturel” depuis le n° 41) et les cartes et commentaires de Paul Pelloux (n° 55 et 58).
    • Pour les aspects historiques, voir plus particuliĂšrement les contributions de
      • Adrien Mercier (nombreux articles depuis le n° 4, sur la vie quotidienne au XXe siĂšcle et notamment durant les deux guerres et l’entre-deux-guerres, les commerces d’hier, l’historique du moulin, les courses de chevaux, etc.),
      • Jean Brisset et de Claude-Michel Martin (sur la LibĂ©ration, n° 5, 22, 42, 56),
      • Jean-Claude RuppĂ© (rubrique “Aubusson et son histoire” depuis le n° 6),
      • Martine RuppĂ© (sur Henri Laforest, n° 22),
      • des historiens du Pays Bas-Normand Jean FournĂ©e, Dominique BenoĂźt, GĂ©rard Bourdin, Yves Letortu, GĂ©rard Louise, Jean-Claude Martin, GĂ©rard Villeroy (n° 20 et 23), du chanoine Pierre Flament (n° 20),
      • Pierre Salles (biographies de plusieurs personnalitĂ©s aubussonnaises),
      • Jean-Pierre Briard (n° 44),
      • StĂ©phane Robine (n° 55 et 56) ...
    • Pour les aspects Ă©conomiques et les rĂ©alisations rĂ©centes, voir notamment :
      • les articles de Pierre Salles et Pierre Dupont,
      • les enquĂȘtes de Jean-Pierre Hesnard, Marie-ThĂ©rĂšse Bedouelle et Alain Fouilleul


    Voir aussi :

    • GĂ©rard Louise, “L’origine et les noms de communes du canton de Flers, Le Pays Bas-Normand, Connaissance du Bocage n° 3, 1986 ;
    • Jean-Claude Almin et Jean-Claude RuppĂ©, “Flers et son canton”, Le Pays Bas-Normand, n° 3 et 4 de 1978 ;
    • Auguste Surville, Flers et ses environs, Le Journal de Flers et de l’arrondissement de Domfront, Flers, imprimerie Folloppe, Ă©ditions du 19/11/1919 au 31/12/1919 traitant d’Aubusson.

    Notes et références

    Notes

    1. Les normales servent Ă  reprĂ©senter le climat. Elles sont calculĂ©es sur 30 ans et mises Ă  jour toutes les dĂ©cennies. AprĂšs les normales 1971-2000, les normales pour la pĂ©riode 1981-2010 ont Ă©tĂ© dĂ©finies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font rĂ©fĂ©rence en Europe et dans le monde[10].
    2. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critÚre de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    3. Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphÚre. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomÚtres[11].
    4. La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
    5. Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
    6. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    7. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    8. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.

    Références

    1. Population municipale 2020.
    2. « Les unités de paysage : Unité 7.3.2 : La Suisse normande » [PDF], sur Dreal Basse-Normandie (consulté le ).
    3. « Les unitĂ©s de paysage : UnitĂ© 7.4.2 : Les hauts pays de l’ouest ornais et du Mortainais » [PDF], sur Dreal Basse-Normandie (consultĂ© le ).
    4. « Aubusson » sur Géoportail..
    5. « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
    6. « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
    7. « Pluviométrie interannuelle. Normale 1970-2000 » (archive Wikiwix du site www.basse-normandie.ecologie.gouv.fr)
    8. Daniel Joly, Thierry Brossard, HervĂ© Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », CybergĂ©o, revue europĂ©enne de gĂ©ographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consultĂ© le )
    9. « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
    10. 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
    11. Glossaire – PrĂ©cipitation, MĂ©tĂ©o-France
    12. « Le climat de la France au XXIe siĂšcle - Volume 4 - ScĂ©narios rĂ©gionalisĂ©s : Ă©dition 2014 pour la mĂ©tropole et les rĂ©gions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consultĂ© le ).
    13. [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Normandie », sur normandie.chambres-agriculture.fr, (consulté le )
    14. « Station Météo-France Athis-de-L'orne - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
    15. « Orthodromie entre Aubusson et Athis-Val de Rouvre », sur fr.distance.to (consulté le ).
    16. « Station Météo-France Athis-de-L'orne - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
    17. « Orthodromie entre Aubusson et Carpiquet », sur fr.distance.to (consulté le ).
    18. « Station météorologique de Caen-Carpiquet - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    19. « Station météorologique de Caen-Carpiquet - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    20. « Station météorologique de Caen-Carpiquet - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    21. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    22. « Commune rurale - dĂ©finition », sur le site de l’Insee (consultĂ© le ).
    23. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    24. « Liste des communes composant l'aire d'attraction d'Flers », sur insee.fr (consulté le ).
    25. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier PĂ©gaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consultĂ© le ).
    26. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministÚre de la Transition écologique. (consulté le )
    27. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aĂ©riennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consultĂ© le ). Pour comparer l'Ă©volution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne sĂ©parative verticale et la dĂ©placer Ă  droite ou Ă  gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenĂȘtres en haut Ă  gauche de l'Ă©cran.
    28. Ernest NÚgre, Toponymie générale de la France, Droz, , p. 675.
    29. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire Ă©tymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse, .
    30. René Lepelley, Noms de lieux de Normandie et des ßles Anglo-Normandes, Paris, Bonneton, , 223 p. (ISBN 978-2-86253-247-9), p. 29.
    31. Gérard Louise, l'origine des noms de communes du canton de Flers, Le Pays Bas-normand, n° spécial 3 « connaissance du Bocage », 1986.
    32. « Pierre Salles, maire sortant, présente sa liste », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
    33. « Sylvain Boulant est le nouveau maire de la commune », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
    34. « Aubusson (61100) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
    35. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    36. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    37. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes Ă©tudes en sciences sociales.
    38. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
    39. « Site officiel de la Ligue Basse-Normandie – AS Aubusson » (consultĂ© le ).

    Liens externes

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