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Acide urique

L’acide urique est un composĂ© chimique de formule brute C5H4O3N4. C'est une molĂ©cule quasiment insoluble dans l’eau rĂ©sultant de la dĂ©gradation et de l'excrĂ©tion des purines (principalement la guanine et l'adĂ©nine) chez l'homme et les primates supĂ©rieurs, qui ne possĂšdent plus l'enzyme (uricase) conduisant Ă  l'allantoĂŻne prĂ©sente chez la plupart des autres mammifĂšres.

Acide urique

TautomÚre céto (à gauche) et énol (à droite)
de l’acide urique


Modélisation tridimensionnelle
Identification
Nom UICPA 7,9-dihydro-1H-purine-2,6,8(3H)-trione
Synonymes

2,6,8-trioxypurine

No CAS 69-93-2
No ECHA 100.000.655
No CE 200-720-7
DrugBank DB01696
PubChem 1175
No E Cette
SMILES
InChI
Apparence cristaux blancs
Propriétés chimiques
Formule C5H4N4O3 [IsomĂšres]
Masse molaire[1] 168,110 3 ± 0,006 g/mol
C 35,72 %, H 2,4 %, N 33,33 %, O 28,55 %,
pKa 5.4
Propriétés physiques
T° fusion 300 °C
Solubilité faible dans l'eau

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Chez les oiseaux et les reptiles, l'acide urique est aussi le produit d'élimination des purines, mais son excrétion se fait sous forme solide avec les selles au travers du cloaque et non dans les urines sous forme d'urée (soluble dans l'eau) comme chez l'homme (uricotélie)[2].

L’acide urique est prĂ©sent en faible quantitĂ© dans le sang (uricĂ©mie) des mammifĂšres (36 Ă  69 mg L−1 chez l’ĂȘtre humain).

Urate

Structure de l’ion urate, base conjuguĂ©e de l’acide urique.
  • Comme la plupart des acides, les textes en biochimie dĂ©signent en gĂ©nĂ©ral l'acide urique sous le nom de son anion, l'urate.
  • Les sels de l'acide urique s'appellent des urates (urate de sodium, urate de calcium, urate d'ammonium, etc.). Les urates ont en gĂ©nĂ©ral une meilleure solubilitĂ© (Ă  pH alcalin ou neutre) que l'acide urique, dont la cristallisation est Ă  l'origine des crises de goutte.

Pathologie humaine

Une augmentation de sa concentration dans le sĂ©rum sanguin, appelĂ©e hyperuricĂ©mie, entraĂźne la goutte, responsable d’arthropathies (arthrite goutteuse) et de lithiase rĂ©nale par formation de cristaux dans les reins, appelĂ©s calculs rĂ©naux. Cela peut Ă©galement ĂȘtre dĂ» Ă  une augmentation de la fraction protonĂ©e de l'acide urique, par une diminution du pH urinaire par exemple.

Une augmentation du taux d'acide urique est la cause de certaines pathologies rĂ©pandues dans le monde. Il a Ă©tĂ© montrĂ© qu'une hyperuricĂ©mie joue un rĂŽle dans l'hypertension. Plusieurs Ă©tudes rĂ©centes suggĂšrent que l'acide urique est une des causes du diabĂšte de type 2, le taux d'acide urique Ă©tant d'ailleurs un bon prĂ©dicteur de l'apparition d'un diabĂšte. Il prĂ©dit aussi le dĂ©veloppement de l'obĂ©sitĂ©. DiffĂ©rentes Ă©tudes ont montrĂ© que la baisse du taux d'acide urique permet de faire baisser la tension, de faire perdre du poids ou de rĂ©duire les risques de maladies cardiovasculaires. Cependant de telles baisses restent Ă  ĂȘtre confirmĂ©es par des Ă©tudes cliniques de grande ampleur[3].

Le taux d'acide urique peut augmenter par la consommation d'aliments riches en purine ou en fructose[3].

Dans le cas de la femme enceinte, un taux Ă©levĂ© d’acide urique, combinĂ© Ă  une hypertension artĂ©rielle et une perte anormale d'albumine dans les urines doivent entraĂźner une surveillance Ă  cause des risques de toxĂ©mies.

Le syndrome de lyse tumorale s'accompagne d'une hyperuricémie pouvant menacer le pronostic vital ; les traitements alors utilisés sont la rasburicase si hyperleucocytose ou forme tumorale, allopurinol sinon, et rarement l'hémodialyse (épuration extra-rénale).

Microscopiquement, les dépÎts d'urates se présentent comme une substance d'aspect peigné, peu colorable, entourée d'une réaction macrophagique, histiocytaire, trÚs peu gigantocellulaire. Cette substance peut disparaßtre partiellement lors de la fixation formolée.

Relation entre taux anormaux d'acide urique et gravité du covid ?

La conclusion d'une étude réalisée sur une cohorte de patients japonais indique que des taux anormaux d'acide urique sérique ou des antécédents d'hyperuricémie étaient significativement associés à la gravité du COVID-19. Les patients présentant des taux élevés d'acide urique sérique étaient plus ùgés. Ils avaient aussi un poids corporel et un indice de masse corporelle plus élevés que ceux qui n'en avaient pas[4].

Notes et références

  1. Masse molaire calculĂ©e d’aprĂšs « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. Biologie - Tout le cours en fiches - 2e éd., Daniel Richard, Patrick Chevalet, Sylvie Fournel, Nathalie Giraud, Frédéric Gros, Patrick Laurenti, Fabienne Pradere, Thierry Soubaya, p. 359.
  3. (en) Mehmet Kanbay, Thomas Jensen, Yalcin Solak, Myphuong Le, Carlos Roncal-Jimenez, Chris Rivard, Miguel A. Lanaspa, Takahiko Nakagawa et Richard J. Johnson, « Uric acid in metabolic syndrome: From an innocent bystander to a central player », European journal of internal medicine (en), vol. 29,‎ , p. 3–8 (ISSN 0953-6205, PMCID PMC4826346, DOI 10.1016/j.ejim.2015.11.026, lire en ligne).
  4. (en) « U-shaped association between abnormal serum uric acid levels and COVID-19 severity: reports from the Japan COVID-19 Task Force », sur sciencedirect.com, International Journal of Infectious Diseases, .

Voir aussi

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