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Allopurinol

L'allopurinol est un médicament hypo-uricémiant, faisant baisser l'uricémie (concentration sérique en acide urique) et soignant la goutte mis au point par Gertrude Elion et son équipe en 1960 et administré la première fois en 1963 .

Allopurinol
Image illustrative de l’article Allopurinol
Identification
Nom UICPA 1,2-dihydro-4H-pyrazolo[3,4-d]pyrimidin-4-one
No CAS 315-30-0
No ECHA 100.005.684
No CE 206-250-9
Code ATC M04AA01
DrugBank APRD00435
PubChem 2094
SMILES
InChI
Propriétés chimiques
Formule C5H4N4O [Isomères]
Masse molaire[1] 136,111 5 ± 0,005 4 g/mol
C 44,12 %, H 2,96 %, N 41,16 %, O 11,75 %,
Propriétés physiques
T° ébullition 350 °C
Solubilité 569 mg·L-1 (eau, 25 °C)
Précautions
Directive 67/548/EEC


Données pharmacocinétiques
Biodisponibilité 78±20 %
Liaison protéique négligeable
Métabolisme hépatique
(80 % oxypurinol
, 10 % allopurinol ribosides)
Demi-vie d’élim. 2h (18-30h pour l'oxypurinol)

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Mode d'action

Il diminue le taux d'acide urique et le volume des tophus. En effet, ce mĂ©dicament est un inhibiteur de l'action d'une enzyme, la xanthine oxydase, qui intervient dans le mĂ©tabolisme de l'acide urique. Il baisse le taux de rĂ©cidive de crise articulaire de la goutte. Son administration se fait conjointement avec la colchicine pendant plusieurs mois Ă  des doses progressivement croissantes de 100 jusqu'Ă  300 mg. Il n'a aucune action sur la crise goutteuse, une fois celle-ci dĂ©clenchĂ©e.

Il diminue Ă©galement la consommation d'oxygène du muscle cardiaque[2], et par ce biais, retarde ou diminue les symptĂ´mes de l'angine de poitrine[3]. Ă€ fortes doses (600 mg/j), il permet une rĂ©gression modĂ©rĂ©e de la masse du ventricule gauche en cas de cardiomyopathie hypertrophique et ischĂ©mique[4]. La raison en reste inconnue mais peut faire intervenir une diminution du stress oxydatif du tissu vasculaire[5] ainsi qu'une amĂ©lioration de la fonction endothĂ©liale des vaisseaux[6].

Effets indésirables

  • Les effets indĂ©sirables les plus graves sont le syndrome de Lyell et le syndrome de Stevens-Johnson (deux types de toxidermies Ă  risque lĂ©tal). L'allopurinol est connu en Europe pour ĂŞtre un des plus gros pourvoyeurs de victimes de ces syndromes[7]. Il peut Ă©galement provoquer un syndrome d'hypersensibilitĂ© mĂ©dicamenteuse (ou « DRESS syndrome »)[8]. Son association avec l'amoxicilline augmenterait la frĂ©quence des Ă©ruptions cutanĂ©es. Le risque est Ă©galement plus Ă©levĂ© en cas d'utilisation concomitante de diurĂ©tiques, la prĂ©sence d'une insuffisance rĂ©nale[9] ou d'une maladie cardiaque[10]. Une association de ces rĂ©actions d'hypersensibilitĂ© avec la prĂ©sence de l'allèle HLA-B*5801 a Ă©tĂ© retrouvĂ©[11], mais il n'est pas recommandĂ© en pratique de le rechercher Ă  l'introduction du mĂ©dicament[12]. Cet allèle est plus frĂ©quent chez les asiatiques[9].
  • Autres allergies et rĂ©actions de sensibilitĂ©
  • Cytolyse hĂ©patique
  • LĂ©sions tubulaires rĂ©nales, par prĂ©cipitation intra-tubulaire avec formation de cristaux
  • L'allopurinol peut aussi prĂ©cipiter une crise de goutte s'il est utilisĂ© trop tĂ´t après la fin d'une crise, ou s'il n'est pas combinĂ© Ă  la colchicine en dĂ©but de traitement. Toutefois, Ă  long terme et en monothĂ©rapie, il diminue le nombre de crises de gouttes[13].

MĂ©tabolisme

L'allopurinol est transformé dans l'organisme en oxypurinol qui est un métabolite actif[14].

La voie d'excrétion est essentiellement rénale : la posologie doit donc être particulièrement adaptée à la clairance de la créatinine afin de limiter son accumulation et celle de l’oxypurinol, et ainsi prévenir la survenue d’un effet indésirable rare mais très grave, le syndrome d’hypersensibilité à l’allopurinol[15]. Le côté risque dépendant du dosage reste cependant discuté[9].

Divers

L'allopurinol fait partie de la liste des médicaments essentiels de l'Organisation mondiale de la santé (liste mise à jour en )[16].

Selon une étude chinoise publiée en 2015, chez le rat de laboratoire, il semble pouvoir réduire ses séquelles neurologiques d'une intoxication au monoxyde de carbone[17].

Lien externe

  • Compendium suisse des mĂ©dicaments : spĂ©cialitĂ©s contenant Allopurinol

Notes et références

  1. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. (en)Ekelund UE, Harrison RW, Shokek O et al. « Intravenous allopurinol decreases myocardial oxygen consumption and increases mechanical efficiency in dogs with pacing-induced heart failure » Circ Res. 1999;85:437-445
  3. (en)Noman A, Ang DS, Ogston S, Lang CC, Struthers AD, « Effect of high-dose allopurinol on exercise in patients with chronic stable angina: a randomised, placebo controlled crossover trial » Lancet 2010;375:2161-2167
  4. Rekhraj S, Gandy TJ, Szwejkowski BR et al. High-dose allopurinol reduces left ventricular mass in patients with ischemic heart disease, J Am Coll Cardiol, 2013;61:926-932
  5. Rajendra NS, Ireland S, George J, Belch JJ, Lang CC, Struthers AD, Mechanistic insights into the therapeutic use of high-dose allopurinol in angina pectoris, J Am Coll Cardiol, 2011;58:820-828
  6. George J, Carr E, Davies J, Belch JJ, Struthers A, High-dose allopurinol improves endothelial function by profoundly reducing vascular oxidative stress and not by lowering uric acid, Circulation, 2006;114:2508-2516
  7. Halevy S, Ghislain PD, Mockenhaupt M et al. Allopurinol is the most common cause of Stevens-Johnson syndrome and toxic epidermal necrolysis in Europe and Israel, J Am Acad Dermatol, 2008;58:25-32
  8. Yaylacı S, Demir MV, Temiz T, Tamer A, Uslan MI, Allopurinol-induced DRESS syndrome, Indian J Pharmacol. 2012;44:412-414
  9. Ramasamy SN, Korb-Wells CS, Kannangara DR et al. Allopurinol hypersensitivity: a systematic review of all published cases, 1950-2012, Drug Saf, 2013;36:953-980
  10. Yang CY, Chen CH, Deng ST, Allopurinol use and risk of fatal hypersensitivity reactions, a nationwide population-based study in Taiwan, JAMA Intern Med, 2015;175:1550-1557
  11. (en)Somkrua R, Eickman EE, Saokaew S, Lohitnavy M, Chaiyakunapruk N. « Association of HLA-B*5801 allele and allopurinol-induced Stevens Johnson syndrome and toxic epidermal necrolysis: a systematic review and meta-analysis » BMC Med Genet. 2011 Sep 9;12:118 PMID 21906289
  12. D'après l'Agence Européenne du Médicament, « PhVWP monthly report on safety concerns, guidelines and general matters » juillet 2012 - Issue number 1207
  13. Association des pharmaciens du Canada. Allopurinol. E-CPS [En ligne] Consulté le 6 décembre 2010.
  14. Pacher P, Nivorozhkin A, SzabĂł C, Therapeutic effects of xanthine oxidase inhibitors: renaissance half a century after the discovery of allopurinol, Pharmacol Rev, 2006;58:87-114
  15. [PDF]Fiche Adenuric-CT-6315, HAS (France), juin 2009 (consultée le 6 février 2013)
  16. WHO Model List of Essential Medicines, 18th list, avril 2013
  17. Dong, G., Ren, M., Wang, X., Jiang, H., Yin, X., Wang, S., ... & Feng, H. (2015). Allopurinol reduces severity of delayed neurologic sequelae in experimental carbon monoxide toxicity in rats. Neurotoxicology, 48, 171-179.
Allopurinol
Informations générales
Princeps 1- Formes mono

Allopur (Suisse),
Allopurinol × (allopurinol générique) :

en Belgique, Ă— = Bexal, EG, Ratiopharm ;
en France, Ă— = ARROW (France),
BIOGARAN, EG, GNR,
IVAX, MERCK,
Ratiopharm, RPG,
SANDOZ, TEVA,
ZYDUS
en Suisse, Ă— = Helvepharm)

Alpuric (Belgique),
Cellidrine (Suisse),
Docallopu (Belgique),
Mephanol (Suisse),
Uriconorme (Suisse),
Zyloric (Belgique, France, Suisse),

2- Associations
En Belgique, une spécialité
associant allopurinol
et benzbromarone
est Ă©galement disponible.

Classe Hypouricémiant
Identification
No CAS 315-30-0
No ECHA 100.005.684
Code ATC M04AA01
DrugBank 00437
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