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Cloaque (anatomie)

Le cloaque /klɔ.ak/ est un organe en forme de canal, clos par le sphincter anal, présent chez les oiseaux, les reptiles, les amphibiens et certains mammifères (monotrèmes, marsupiaux et Chrysochloridae). Chez les oiseaux, il est situé sous le croupion et associé à un système glandulaire (glande uropygienne). Chez les reptiles et amphibiens, il est situé sous la queue, plus ou moins visible selon les espèces.

Vue externe du cloaque d'un accenteur mouchet.
Cloaque d'un mammifère, le Phalanger-renard.
Accouplement d'Hemidactylus frenatus (Geckos d'Asie), vue ventrale avec hémipénis inséré dans la fente cloacale.

Anatomie

Chez l'oiseau, le côlon débouche sur la première partie du cloaque, le coprodeum qui stocke provisoirement les fèces grâce à sa forme d'ampoule. Les deux uretères ou l’oviducte débouchent dans l’urodeum.

Fonctions du cloaque

C'est un organe Ă  multiples fonctions :

Certains animaux ont une capacité de modification post-rénale de l'urine[1]. Ce phénomène semble rare chez les tétrapodes, mais beaucoup de tortues semi-aquatiques possèdent une paire d'évagination du cloaque dites vessies cloacales (cloacal bursae pour les anglophones) et, chez certaines tortues terrestres, la vessie est parfois surdimensionnée (fait remarqué chez la tortue géante indienne, et noté dès 1676 par Claude Perrault lors de ses dissections d'Anatomie comparée[1]). En 1799, l'anatomiste anglais Robert Townson dit avoir constaté qu'une tortue déshydratée est capable d'absorber de l'eau par l'anus (capacité non confirmée par des expériences récentes avec la tortue Trachemys scripta[2]), suggérant que le cloaque pourrait jouer un rôle dans l'économie de l'eau chez les tortues semi-aquatiques, comme il avait antérieurement suggéré que la vessie des grenouilles et des crapauds avait un rôle de réservoir d'eau. On a ensuite montré que la vessie était aussi pour les tortues de milieux arides un lieu de stockage provisoire de déchets azotés et d'ions K+. Plusieurs espèces de chéloniens ayant mené une vie semi-terrestre ou semi-aquatique ont des vessies supplémentaires débouchant dans le cloaque[1]. Certains estiment aussi que ces vessies cloacales pourraient aussi avoir une fonction respiratoire[3] en mode de vie aquatique[1] - [2], et de contrôle de la flottabilité[2](un peu comme la vessie natatoire des poissons).

Chez certaines espèces sans vessie d'oiseaux et de reptiles, le cĂ´lon et le cloaque sont les organes (les seuls, au demeurant) oĂą l'eau et certains ions peuvent ĂŞtre rĂ©cupĂ©rĂ©s Ă  partir de l'urine sĂ©crĂ©tĂ©e par le rein (urine toujours pâteuse car riche en cristaux d'urates, se mĂ©langeant aux excrĂ©ments avant leur rejet). Ce mĂ©canisme de dĂ©shydratation urinaire et fĂ©cale peut ĂŞtre prĂ©cieux pour les animaux vivant dans les zones sèches, dĂ©sertiques ou salĂ©es. L'« osmorĂ©gulation cloacale Â» est cependant un phĂ©nomène encore mal compris[4] - [1].

RĂ´le dans la reproduction aviaire

La plupart des espèces d'oiseaux n'ont pas de phallus, mais chez celles qui en ont, il est au repos placĂ© dans un organe appelĂ© Proctodeum qui dĂ©bouche sur le cloaque. Chez les espèces sans phallus, avant la reproduction, le sperme venant des canaux dĂ©fĂ©rents est stockĂ© dans la seminal glomera qui se situe dans la protubĂ©rance cloacale. Les femelles disposent Ă©galement (dans l’urodeum) d'un organe nommĂ© « tubules spermatiques Â» qui permet de stocker les spermatozoĂŻdes.

Épidémiologie, écoépidémiologie

Les oiseaux sont naturellement souvent porteurs ou hôtes (réservoir ou intermédiaire) de divers microbes et endoparasites. Des prélèvements cloacaux permettent d'échantillonner une partie de ces pathogènes et de contribuer ainsi à la surveillance (au monitoring, monitorage) écoépidémiologique[5].

Chez les mammifères

Pour les mammifères, et notamment chez l'humain, le cloaque existe durant l'évolution embryonnaire et est primitivement séparé en un sinus urogénital et un canal anal par le pli de Tourneux sur lequel fusionnent les plis de Rathke, constituant ainsi le périnée.

La famille de mammifères des Chrysochloridae est la seule dont les espèces possèdent un cloaque avec l'ordre des Monotremata[6] (ornithorynque).

Notes et références

  1. Jørgensen CB (1998), Role of urinary and cloacal bladders in chelonian water economy: historical and comparative perspectives ; Biol Rev Camb Philos Soc. 1998 Nov; 73(4):347-66 (résumé).
  2. Peterson CC, Greenshields D (2001), Negative test for cloacal drinking in a semi-aquatic turtle (Trachemys scripta), with comments on the functions of cloacal bursae J Exp Zool. 2001 Aug 1;290(3):247-54 (résumé).
  3. Gordos MA, Limpus CJ, Franklin CE (2006), Response of heart rate and cloacal ventilation in the bimodally respiring freshwater turtle, Rheodytes leukops, to experimental changes in aquatic PO2. J Comp Physiol B. 2006 Jan; 176(1):65-73. Epub 2005 Oct 19 (résumé).
  4. Babonis LS, Womack MC, Evans DH (2012), Morphology and putative function of the colon and cloaca of marine and freshwater snakes ; J Morphol. 2012 Jan;273(1):88-102. doi: 10.1002/jmor.11009. Epub 2011 Sep 20 (résumé).
  5. Selective isolation of Avian influenza virus (AIV) from cloacal samples containing AIV and Newcastle disease virus.El Zowalaty ME, Chander Y, Redig PT, Abd El Latif HK, El Sayed MA, Goyal SM. J Vet Diagn Invest. 2011 Mar; 23(2):330-2 (résumé).
  6. Beaumont A et Cassier P, Biologie animale Tome 3, Paris, Dunod université, , 648 p. (ISBN 2-04-016946-6), p. 144-225-228-231-615-617-623-626.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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