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Tortue géante

Les tortues gĂ©antes sont des reptiles trouvĂ©s sur deux groupes d’üles tropicales : Aldabra aux Seychelles et les Îles GalĂĄpagos en Équateur (une population aux Ăźles de Mascareignes a Ă©tĂ© exterminĂ©e avant les annĂ©es 1900).

Description

Ces tortues terrestres peuvent peser jusqu’à 417 kg (919 livres) et peuvent atteindre plus de 1,5 mĂštre (5 pieds[1]) de longueur. Les tortues gĂ©antes, Ă  l’origine, ont fait leur chemin vers les Ăźles par le territoire continental ; les tortues gĂ©antes d’Aldabra et de Mascareignes sont rattachĂ©es aux tortues de Madagascar tandis que les tortues gĂ©antes des GalĂĄpagos sont rattachĂ©es aux tortues du territoire principal Équatorien. Ce phĂ©nomĂšne de croissance excessive est connu sous le nom de gigantisme insulaire. Il se produit lorsque la taille des animaux, qui sont isolĂ©s sur une Ăźle, augmente considĂ©rablement par rapport Ă  leurs parents du territoire continental. Ce phĂ©nomĂšne est causĂ© par plusieurs facteurs, comme le manque de prĂ©dateurs, la libĂ©ration concurrentielle ou Ă  une adaptation de l’augmentation des fluctuations environnementales sur les Ăźles[2] - [3].

Ces animaux appartiennent Ă  un ancien groupe de reptiles, apparu il y a environ 250 millions d’annĂ©es. Lors du CrĂ©tacĂ© supĂ©rieur, il y a 70 ou 80 millions d’annĂ©es, certains Ă©taient dĂ©jĂ  devenus gigantesques. Il y a environ 1 million d’annĂ©es, les tortues ont atteint les Îles de GalĂĄpagos. La plupart des espĂšces gigantesques ont commencĂ© Ă  disparaĂźtre il y a environ 100 000 ans. Il y a seulement 250 ans, il y avait au moins 20 espĂšces et sous-espĂšces dans les Ăźles de l’ocĂ©an Indien et 14 ou 15 sous-espĂšces sur les Îles GalĂĄpagos[4]

Histoire

Bien que souvent considĂ©rĂ©es comme des exemples de gigantisme insulaire, avant l'arrivĂ©e de l'Homo sapiens, les tortues gĂ©antes pouvaient Ă©galement ĂȘtre retrouvĂ©es sur des Ăźles plus accessibles et parfois dans des endroits autres que des Ăźles. Au cours du PlĂ©istocĂšne et surtout au cours des 50 000 derniĂšres annĂ©es, les tortues terrestres de la partie continentale de l'Asie du Sud (Testudo atlas)[5], de l'AmĂ©rique du Nord[5] et du Sud[6], de l’Australie (Meiolania), de l'IndonĂ©sie[5], de Madagascar (Dipsochelys)[5] et mĂȘme de l'Ăźle de Malte[5] ont disparu. Cependant, les tortues gĂ©antes de l'Afrique se sont Ă©teintes un peu plus tĂŽt, au cours du Plaisancien[7]. Bien que le moment de la disparition de diverses espĂšces de tortues gĂ©antes semble ĂȘtre en corrĂ©lation avec l'arrivĂ©e de l'homme, une preuve directe de l'implication humaine dans ces extinctions est gĂ©nĂ©ralement manquante. Cependant, une telle preuve a Ă©tĂ© obtenue dans le cas de Meiolania damelipi au Vanuatu[8] - [9]. Une relique intĂ©ressante est la coquille d'une tortue gĂ©ante Ă©teinte qui fut retrouvĂ©e dans une doline submergĂ©e en Floride avec une lance en bois la transperçant, le carbone Ă©tait datĂ© d’il y a 12 000 ans[10].

Aujourd'hui, seule l'une des espĂšces de l'ocĂ©an Indien survit Ă  l'Ă©tat sauvage, la tortue gĂ©ante des Seychelles (deux autres sont revendiquĂ©es d'exister au sein des populations captives ou remises en libertĂ©, mais certaines Ă©tudes gĂ©nĂ©tiques ont mis en doute la validitĂ© de celles-ci en tant qu'espĂšces distinctes) et 10 autres espĂšces existantes sur les Îles GalĂĄpagos.

Aux ßles Canaries, deux espÚces de tortues géantes se sont éteintes : Geochelone burchardi et Geochelone vulcanica. Il s'agissait de grandes tortues, semblables à celles qui existent dans certaines régions océaniques comme les ßles Galåpagos dans l'océan Pacifique, et l'archipel des Seychelles dans l'océan Indien[11].

Espérance de vie

Les tortues gĂ©antes font partie des animaux vivants ayant l'une des plus grandes espĂ©rances de vie au monde, avec une durĂ©e de vie moyenne de 100 ans ou plus[4] - [12]. La tortue Ă©toilĂ©e de Madagascar, Tu'i Malila, avait 188 ans lors de sa mort aux Tonga en 1965. L'Australia Zoo a annoncĂ© que Harriet (que l'on croyait initialement ĂȘtre l'une des trois tortues des GalĂĄpagos rapportĂ©es en Angleterre du voyage de Charles Darwin avec le HMS Beagle mais il fut rĂ©vĂ©lĂ© plus tard que celle-ci Ă©tait originaire d’une Ăźle n'ayant pas Ă©tĂ© visitĂ© par Darwin) Ă©tait ĂągĂ©e de 176 ans quand elle est morte en 2006. De plus, le , une tortue gĂ©ante des Seychelles nommĂ©e Adwaita est morte aux Jardins zoologiques d’Alipore Ă  Calcutta. Elle a Ă©tĂ© amenĂ©e au zoo au cours des annĂ©es 1870 en provenance du domaine de Robert Clive et l'on pense qu'elle avait environ 255 ans lors de sa mort[13]. À l’époque de sa dĂ©couverte, les tortues gĂ©antes Ă©taient capturĂ©es en tant que nourriture, et ce en si grande quantitĂ© qu’elles sont devenues pratiquement Ă©teintes dans les annĂ©es 1900. Les tortues gĂ©antes sont maintenant sous de strictes lois de conservation et catĂ©gorisĂ©es comme espĂšce menacĂ©e.

En 2018, l'analyse génétique de tortues géantes à forte longévité[14] a permis la comparaison de ces génomes avec ceux d'espÚces apparentées. Elle met en évidence des variations spécifiques affectant les gÚnes liés à la réparation de l'ADN, des médiateurs de l'inflammation et des oncogÚnes[15].

Notes et références

  1. « Galåpagos Tortoise - Size »
  2. P. C. H. Prtitchard, The Galapagos tortoises: nomenclatural and survival status, Lunenburg, MA: Chelonian Research Foundation in association with Conservation International and Chelonia Institute, 1996
  3. L. Alexander Jaffe, J. Graham Slater, Michael E. Alfaro, Biology Letters, 2011
  4. « Galåpagos Tortoise / National Geographic », sur Animals, (consulté le ).
  5. (en) D. M. Hansen, Donlan, C. J., Griffiths, C. J. et Campbell, K. J., « Ecological history and latent conservation potential: large and giant tortoises as a model for taxon substitutions », Wiley, vol. 33, no 2,‎ , p. 272–284 (DOI 10.1111/j.1600-0587.2010.06305.x, lire en ligne, consultĂ© le )
  6. (en) A. L. Cione, Tonni, E. P. et Soibelzon, L., « The Broken Zig-Zag: Late Cenozoic large mammal and tortoise extinction in South America », Rev. Mus. Argentino Cienc. Nat., n.s., vol. 5, no 1,‎ , p. 1–19 (ISSN 1514-5158, lire en ligne, consultĂ© le )
  7. T. Harrison, Paleontology and Geology of Laetoli : Human Evolution in Context, Vol. 2 : Fossil Hominins and the Associated Fauna, Springer Science+Business Media, coll. « Vertebrate Paleobiology and Paleoanthropology », , 479–503 p. (ISBN 978-90-481-9961-7, DOI 10.1007/978-90-481-9962-4_17, lire en ligne), « Tortoises (Chelonii, Testudinidae) »
  8. A. W. White, Worthy, T. H., Hawkins, S., Bedford, S. et Spriggs, M., « Megafaunal meiolaniid horned turtles survived until early human settlement in Vanuatu, Southwest Pacific », Proc. Natl. Acad. Sci. USA, vol. 107, no 35,‎ , p. 15512–15516 (PMID 20713711, PMCID 2932593, DOI 10.1073/pnas.1005780107, lire en ligne, consultĂ© le )
  9. (en) Brandon Keim, « Extinct, King Koopa-Style Giant Turtle Found on Pacific Island », Wired,‎ (lire en ligne) (Popular presentation of some material from the PNAS article)
  10. « Miami Magazine / University of Miami », sur miami.edu (consulté le ).
  11. (es) « La Paleontología de vertebrados en Canarias » [PDF], sur sepaleontologia.es
  12. Felix Jiri (trad. du tchĂšque, ill. Jaromir Knotek, Libuse Knotkova, Kvetoslav Hisek et Alena Cepicka), Faune des cinq continents, Paris, GrĂŒnd, coll. « La Nature Ă  livre ouvert », , 400 p. (ISBN 2-7000-1902-4), p. 102
  13. « One got to be 255 years old! », sur animals.com, (consulté le ).
  14. (en) VĂ­ctor Quesada et al., « Giant tortoise genomes provide insights into longevity and age-related disease », Nature Ecology & Evolution,‎ (DOI 10.1038/s41559-018-0733-x).
  15. Anne-Sophie Tassart, « Des chercheurs percent le secret de la longévité des tortues géantes », sur sciencesetavenir.fr, .

Voir aussi

Article connexe

Bibliographie

  • J. Gerlach, Western Indian Ocean Tortoises: Ecology, Diversity, Evolution, Conservation, Palaeontology, Siri Scientific Press, Manchester, 2014, 352 pp, 200+ illustrations. (ISBN 978-0-9929979-0-8)
  • P.C.H. Pritchard, The Galapagos tortoises: nomenclatural and survival status, Lunenburg, MA: Chelonian Research Foundation in association with Conservation International and Chelonia Institute, 1996.
  • (en) Julia Fitter, Daniel Fitter et David Hosking, Wildlife of Galapagos, UK, collins, , 2e Ă©d., 256 p. (ISBN 978-0-00-724818-6), p. 256
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