Pilar (yacht)
La Pilar est un yacht à moteur, lancé en 1934, ayant appartenu à Ernest Hemingway.
Pilar | |
La Pilar | |
Type | pĂȘche-plaisance |
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Histoire | |
Chantier naval | Wheeler Shipyards de Brooklyn (New York) |
Lancement | 1934 |
Statut | actuellement exposée sur ber à Cuba |
Ăquipage | |
Ăquipage | 1 Ă 4 membres |
Caractéristiques techniques | |
Longueur | 38 ft (12 m) |
MaĂźtre-bau | 12 ft (3,7 m) |
Tirant d'eau | 3,6 ft (1,1 m) |
Propulsion | 2 hélices, 2 moteurs (un 75 Hp Chrysler pour la croisiÚre et un 4 cylindres 40 Hp Lycoming pour la traßne) |
L'Ă©crivain achĂšte son bateau de pĂȘche-plaisance au chantier Wheeler de Brooklyn (New York, Ătats-Unis) en . Il le paye 7 455 $[1] et le baptise Pilar[2].
Pendant 26 ans (jusqu'en 1960), Hemingway et son bateau croisent et pĂȘchent assidĂ»ment dans les eaux de Key West (Floride), les Marquesas Keys, et dans le Gulf Stream au large de Cuba. Ă la fin des annĂ©es 1930, ils vont trois fois Ă Bimini (Bahamas), et Ernest sây rend cĂ©lĂšbre par ses exploits dans 3 domaines : pĂȘche au gros, boisson et bagarres. Il y a souvent Ă bord des invitĂ©s : amis, cĂ©lĂ©britĂ©s, parents.
Hemingway Ă©tait un grand pĂȘcheur sportif au gros. Il est considĂ©rĂ© comme un des fondateurs de ce sport, et son nom figure en bonne place sur la liste affichĂ©e dans le hall des cĂ©lĂ©britĂ©s de l'International Game Fish Association[3].
La Pilar et les moments que Hemingway a passĂ© en mer Ă son bord ont inspirĂ© plusieurs de ses livres : The Old Man and the Sea (Le Vieil Homme et la Mer), To Have and Have Not (En avoir ou pas), et Islands in the Stream (Ăles Ă la dĂ©rive). Hemingway et sa Pilar ont aussi contribuĂ© Ă la recherche scientifique ocĂ©anographique (l'Ă©crivain a Ă©tĂ© correspondant de la Smithsonian Institution) â et pendant la Seconde Guerre mondiale Ă la lutte contre les sous-marins allemands.
Acquisition
Hemingway achĂšte son bateau le , alors quâil revient dâun safari en Afrique : il a touchĂ© une avance sur son livre Green Hills of Africa (Les Vertes Collines d'Afrique), et il la consacre au premier versement.
La Pilar est une version modifiĂ©e du modĂšle « Playmate » de chez Wheeler[4]. Le prix fixĂ© est de 7 495 $, compte tenu des modifications demandĂ©es par Hemingway : toit du rouf consolidĂ© (il pourra ĂȘtre amĂ©nagĂ© ultĂ©rieurement en 2e pont surĂ©levĂ©), rĂ©servoir Ă vifs[5], motorisation spĂ©ciale (un moteur Chrysler de 75 ch pour la croisiĂšre, un moteur Lycoming de 40 ch pour la pĂȘche Ă la traĂźne), rouleau de poupe pour embarquer les gros poissons[6], 6 couchettes, rĂ©servoir d'eau douce de 300 gallons[7], une glaciĂšre pour conserver aussi longtemps que possible 1 200 kg de glace, des rĂ©servoirs de carburant permettant d'avoir 500 milles marins (926 km) d'autonomie[8].
La Pilar est peinte en noir, alors que la couleur livrĂ©e en sĂ©rie est le blanc. Une fois terminĂ©e sur le chantier Wheeler de Coney Island (Brooklyn, New York), elle est transportĂ©e par train jusquâĂ Miami. LĂ , elle est mise Ă lâeau, Hemingway en prend livraison et lâemmĂšne Ă Key West. Il pĂȘche en route quelques espadons voiliers.
Ă Key West, la Pilar est amarrĂ©e grĂące Ă un ami dâErnest, le propriĂ©taire de la quincaillerie locale, au ponton de lâUS Navy, pratiquement inutilisĂ© Ă lâĂ©poque[9] : elle attend son propriĂ©taire Ă quelques blocs de distance de la maison d'Ernest Hemingway.
La Pilar et lâichtyologie
Hemingway, qui Ă©tait correspondant de la Smithsonian Institution, a invitĂ© Ă bord de la Pilar Charles Cadwalader (le directeur de la Philadelphia Academy of Natural History) et Henry Fowler (le directeur du laboratoire dâichtyologie de lâacadĂ©mie) : ces scientifiques veulent Ă©tablir la taxonomie du marlin, et de ses diffĂ©rentes variations morphologiques : marlin bleu, marlin blanc, marlin noir et marlin rayĂ©.
Paradoxalement, câest un poisson de roche sans valeur sportive et dangereux par ses aiguillons (le Spinycheek Scorpionfish) qui porte le nom de Neomerinthe hemingwayi .
Dans son roman Ăles Ă la dĂ©rive, le hĂ©ros Thomas Hudson croise autour de Cuba Ă la tĂȘte d'une « expĂ©dition scientifique » qui s'avĂšre ĂȘtre, en fait un Ă©quipage d'irrĂ©guliers Ă la recherche de sous-marins allemands.
Les expéditions à Bimini
La Pilar emmena trois fois Hemingway, sa famille et ses amis Ă Bimini. Ce petit archipel des Bahamas situĂ© Ă 53 miles (80 km environ) Ă l'est direct de Miami, dĂ©pendance de la Couronne britannique et haut-lieu du trafic des bootleggers pendant la Prohibition (1919-1933) commençait Ă devenir cĂ©lĂšbre comme site de pĂȘche au gros.
Lors de son 1er voyage (), alors qu'Ă bord de la Pilar se trouvent ses amis John Dos Passos et le peintre Henry Strater, quelques heures aprĂšs le dĂ©part, Hemingway se blesse aux jambes en voulant achever avec son Colt un requin quâil venait de pĂȘcher[10].
AprĂšs ĂȘtre revenu Ă Miami pour se faire soigner, il repart, et intitule un article qu'il envoie Ă Esquire : « Hemingway blessĂ© par un projectile : encore une fois ! »[11].
Les deux annĂ©es suivantes, Hemingway revient Ă Bimini. Il pĂȘche avec Bror von Blixen-Finecke, lâex-Ă©poux de Karen Blixen qu'il avait rencontrĂ© lors de son safari de 1933 en Afrique.
Ă Bimini, Hemingway est le 1er pĂȘcheur sportif Ă rapporter un thon gĂ©ant avant qu'il ne soit attaquĂ© par les requins. Il observe que, alors que les requins respectent jusquâau dernier moment un marlin pris Ă la ligne Ă cause de son Ă©pĂ©e, ils attaquent systĂ©matiquement les thons avant quâon puisse les hisser Ă bord, et prĂ©lĂšvent dâĂ©normes bouchĂ©es sur la prise (d'oĂč l'expression « apple-coring » : transformation en trognon de pomme).
Pour Ă©viter que les thons qu'il ramĂšne ne soient Ă moitiĂ© dĂ©vorĂ©s par les requins, Hemingway essaie alors de pĂȘcher Ă partir dâune annexe : il espĂšre que le thon va la remorquer et se fatiguer plus vite, avant que les requins ne soient attirĂ©s.
Puis Hemingway met en pratique une nouvelle technique associĂ©e Ă une nouvelle tactique. La technique est celle du « pump and reel » (pomper-mouliner) : le pĂȘcheur cherche Ă ramener le poisson en levant la canne (et en restant en deçà des risques de rupture de la ligne), puis baisse sa canne en moulinant rapidement pour « faire rentrer » la longueur de ligne qu'il a rĂ©ussi Ă gagner, ce qui nĂ©cessite des qualitĂ©s athlĂ©tiques alliĂ©es Ă des capacitĂ©s intuitives (pour dĂ©jouer les parades du poisson). La tactique consiste Ă ramener le thon en force rapidement avant que les requins n'arrivent, au lieu de le laisser filer en le freinant pour qu'il se fatigue. Le pĂȘcheur a donc tendance Ă utiliser une ligne de gros diamĂštre, plus rĂ©sistante. Mais le thon, qui est un fuseau de muscles, est aussi trĂšs intelligent, et sait Ă©viter les lignes trop grossiĂšres ; le pĂȘcheur doit donc utiliser la ligne la plus fine possible. L'expĂ©rience du pĂȘcheur (et de son Ă©quipage) entrent aussi en jeu : il doit faire mordre le poisson sur une ligne d'assez gros diamĂštre, qui lui permettra de ramener le poisson, et donc tenir compte de la turbiditĂ© de l'eau, des conditions atmosphĂ©riques, choisir l'appĂąt le plus tentant possible pour la proie, Ă©ventuellement l'exciter en crĂ©ant une compĂ©tition entre lui et ses congĂ©nĂšres, etc.
Ă Bimini, Hemingway et Henry Strater, son ami depuis plus de 15 ans, se fĂąchent Ă propos d'un marlin gĂ©ant. Mike Strater, Ă bord de la Pilar, a ferrĂ© ce marlin, l'a travaillĂ©, ramenĂ©, et les requins l'ont Ă moitiĂ© dĂ©vorĂ© avant quâil ait pu ĂȘtre remontĂ© Ă bord (voir photo ci-contre). Les restes de ce marlin pesaient en lâĂ©tat plus de 500 livres, et il devait probablement atteindre les 1 000 livres avant dâĂȘtre attaquĂ©. Alors que Mike finissait de ramener sa prise, Hemingway a tirĂ© sur les requins qui tournaient autour du bateau avec son pistolet mitrailleur Thompson, afin de les Ă©carter, et le rĂ©sultat a Ă©tĂ© exactement lâinverse de ce quâil espĂ©rait : les requins ont Ă©tĂ© excitĂ©s (et attirĂ©s en plus grand nombre) par la diffusion dans lâeau du sang de leurs congĂ©nĂšres et des ondes de choc des grosses balles de Thompson[12]. Et de plus un article du Time Magazine attribue la prise du marlin gĂ©ant Ă Hemingway, ce qui envenime dĂ©finitivement l'affaire.
Lâincident du marlin dĂ©vorĂ© a pu inspirer Ă Hemingway sa nouvelle The Old Man and the Sea (Le Vieil Homme et la Mer, prix Pulitzer 1953) : un pauvre pĂȘcheur cubain ferre un marlin gĂ©ant et, aprĂšs une lutte longue et Ă©prouvante, arrive Ă l'attacher au flanc de sa barque (le poisson est plus grand que le canot lui-mĂȘme), mais les requins dĂ©vorent sa prise avant quâil ait pu revenir Ă la cĂŽte.
Pendant ses sĂ©jours Ă Bimini, Hemingway Ă©crit plusieurs articles pour le magazine Esquire, et travaille Ă son recueil de nouvelles To Have And Have Not (En avoir ou pas). Il ramĂšne de nombreux marlins et thons de grande taille, sa rĂ©putation de pĂȘcheur au gros grandit. Il organise aussi des matches de boxe avec les Ăźliens, et offre 100 $ (et mĂȘme jusqu'Ă 250 $ selon certaines sources) Ă l'homme qui lui tiendra tĂȘte pendant quelques rounds[13].
Il se bat aussi hors du ring : Ă la grande joie des Ăźliens (qui incluent ce haut fait dans une chanson locale), il met K.O. Joe Knapp, un riche propriĂ©taire de journal, qui lâa traitĂ© de « big fat slob » (gros crĂ©tin)[14]. Une version de lâincident est rapportĂ©e par Hemingway dans son livre Islands in the Stream (Ăles Ă la dĂ©rive) (1re partie : Bimini).
Ă Bimini, Hemingway vit Ă bord de la Pilar, puis loue un cottage prĂšs de Brown's Dock. Il loge finalement Ă l'HĂŽtel du Complet PĂȘcheur Ă la Ligne (Compleat Angler Hotel), chambre no 1[15].
Ă Bimini, les fils d'Hemingway pĂȘchent le bonefish (Albula vulpes) et le snapper (tassergal), nagent, bronzent, font de la pĂȘche sous-marine. Ces vacances heureuses ont inspirĂ© le 1er chapitre (intitulĂ© Bimini) du livre d'Hemingway Ăles Ă la dĂ©rive (Ă©crit autour de 1950, paru en 1970) ; en particulier la farce montĂ©e par le hĂ©ros du livre, Tom Hudson, ses 3 fils et leur ami Roger Davis a certainement Ă©tĂ© jouĂ©e par l'auteur et sa famille aux passagers des yachts voisins de la Pilar[16].
La Pilar Ă Cuba
En 1940, Hemingway et Martha Gellhorn (correspondant de guerre trÚs connue dans le milieu des journalistes « baroudeurs », elle sera sa 3e épouse) partent vivre à Cuba.
Hemingway y restera pendant 20 ans, Ă©crivant, pĂȘchant, et menant joyeuse vie Ă La Havane[17] ; Martha, qui sâĂ©loigne assez rapidement de son mari, retournera Ă Key West en 1942, alors qu'Ernest restera Ă Cuba[18].
Ă Cuba, Hemingway amarre la Pilar au port de La Havane et vit dans le centre, buvant au bar El Floridita, travaillant et dormant Ă lâHotel Ambos Mundos[19] ; puis il achĂšte la propriĂ©tĂ© Finca VigĂa (La Ferme-Vigie), sur les hauteurs de San Francisco de Paula, un village situĂ© Ă 14 miles Ă l'est de La Havane, et amarre la Pilar au petit port de pĂȘche de CojĂmar[20].
Hemingway quitte Cuba en 1960, en laissant la Pilar Ă la garde de Gregorio Fuentes (voir le chapitre final Exposition).
La Pilar comme patrouilleur anti-sous-marins
De juin 42 Ă fin 43, Hemingway nâĂ©crit pas, il fait partie de la Hooligan Navy[21] (« lâEscadre des Voyous »), un groupe de propriĂ©taires de yachts privĂ©s amĂ©ricains qui se sont mis au service de leur mĂšre patrie, ont rejoint les Coast Guards[22] et se consacrent Ă la recherche des sous-marins allemands dans la mer des CaraĂŻbes : aprĂšs Die GlĂŒcklicht Zeit (« le temps heureux » pour les sous-marins allemands) de Ă [23], les AlliĂ©s rĂ©agissent vigoureusement en utilisant tous les moyens disponibles.
En 1942 aux Ătats-Unis, la population (surtout dans les Ă©tats du Sud) Ă©tait persuadĂ©e que des U-Boote hantaient le golfe du Mexique[24].
Les circonstances qui amĂšnent la Pilar Ă devenir patrouilleur sont maintenant connues depuis l'ouverture des archives du FBI[25] ; elles sont rĂ©vĂ©latrices des mĆurs politiques du temps, et de la personnalitĂ© d'Hemingway. AprĂšs l'entrĂ©e en guerre des Ătats-Unis, Hemingway, qui a nouĂ© une amitiĂ© avec Spruille Braden, ambassadeur des Ătats-Unis Ă Cuba[26] lui offre ses services : il se fait fort, grĂące Ă sa connaissance de la langue espagnole, Ă ses relations, et aux liens qu'il a sur place avec les Ă©migrĂ©s espagnols et les gens du peuple cubain (domestiques, barmen, serveurs de restaurants locaux, prostituĂ©es etc.) de pouvoir livrer Ă l'ambassadeur des renseignements utiles, en particulier sur les activitĂ©s des sujets allemands et des membres de la Phalange pro-franquiste amis du IIIe Reich et trĂšs nombreux Ă Cuba.
Hemingway obtient l'approbation de R.G. Leddy, legal attachĂ© de l'ambassade et agent du FBI Ă La Havane (bien qu'il l'ait prĂ©sentĂ© en public, apparemment « pour plaisanter », comme le « reprĂ©sentant local de la Gestapo), » chiffre ses frais Ă 1 000 $ par mois, et obtient aussi qu'un certain Gustavo DurĂĄn, un ami rĂ©publicain espagnol Ă©migrĂ© aux Ătats-Unis, vienne fin 1942 l'aider Ă Cuba dans sa collecte de renseignements[27].
Ă Washington DC, Edgar Hoover est embarrassĂ© : pour lui, Hemingway est un gauchiste connu, qui de plus s'est illustrĂ© en 1940, en signant une pĂ©tition contre les « activitĂ©s liberticides » du FBI[28]. AprĂšs analyse, Hoover rĂ©sume pour ses subordonnĂ©s la conduite Ă tenir vis-Ă -vis de l'Ă©crivain connu qui vient chasser sur ses terres : dans un mĂ©morendum datĂ© du , il Ă©crit : « Personnellement, je rĂ©alise bien entendu que cette sorte de connexion ou de relation est totalement inadĂ©quate. Ă mon avis Hemingway est certainement le dernier homme que nous devrions utiliser dans ce but. Son jugement est loin d'ĂȘtre sain, et si sa sobriĂ©tĂ© est ce qu'elle Ă©tait il y a quelques annĂ©es, nous devons Ă©videmment nous mĂ©fier. »[29].
Et Hoover conclut en conseillant cependant à ses exécutants « d'attendre pour voir » : le Président lui a parlé d'Hemingway récemment, car Martha Gellhorn, l'épouse d'Hemingway, est venue séjourner chez son amie Eleanor Roosevelt à Washington⊠Le FBI continuera à surveiller Hemingway, en attendant son heure.
Cependant Ă La Havane Hemingway se comporte en chef de rĂ©seau (il a humoristiquement baptisĂ© son service de renseignements the crook factory, « l'usine Ă tuyaux percĂ©s ») et en outre croit bon de dĂ©noncer Ă voix haute la corruption (graft) de l'oligarchie en place[30], et transmet Ă son officier-traĂźtant des renseignements que le FBI juge n'ĂȘtre que des rumeurs sans fondement vĂ©ritable mais trĂšs alarmantes : ainsi le chef de la police, le gĂ©nĂ©ral Benites, pourrait profiter de la visite officielle que Fulgencio Batista (accompagnĂ© de l'ambassadeur Braden) va prochainement effectuer Ă Washington pour prendre le pouvoir Ă CubaâŠ
Comme il sera somme toute moins gĂȘnant en mer qu'Ă terre, Hemingway est autorisĂ© Ă patrouiller les cĂŽtes de Cuba sur sa Pilar : sa mission sera de rechercher les sous-marins allemands qui barrent la route aux tankers amĂ©ricains venant de La Guaira (grand port du Venezuela) ou aux cargos chargĂ©s de bauxite venant de Kingston (La JamaĂŻque) . Des U-Boote, craint-on aussi, peuvent Ă©ventuellement dĂ©barquer des espions et des saboteurs sur ou Ă proximitĂ© des cĂŽtes sud des Ătats-Unis[31].
Hemingway, ravi de partir en guerre (mais il souligne que ces patrouilles vont l'empĂȘcher de rĂ©aliser un fructueux reportage sur les Tigres Volants de Birmanie pour la revue March of the Time) sera bien entendu remboursĂ© de ses frais ; il obtient aussi la promesse que ses matelots civils seront pensionnĂ©s en cas de blessures ou mort survenues pendant les patrouilles.
La Pilar reçoit de lâambassade des Ătats-Unis Ă La Havane un poste de radiogoniomĂ©trie Huff-Duff (qui permet de localiser l'ennemi lorsqu'il transmet des messages radio), des pistolets mitrailleurs Thompson et des grenades antipersonnel[32]. Un sergent des US Marines est mĂȘme affectĂ©, comme agent de transmissions[33], Ă la Pilar, dont l'indicatif radio sera la lettre morse V. L'Ă©quipage comprend aussi 3 matelots basques en pleine forme physique et bons joueurs de pelote basque[34].
Le rĂŽle des bateaux de la Hooligan Navy Ă©tait en principe uniquement dâobserver et de signaler, mais Hemingway avait Ă©laborĂ© un plan dâattaque : si elle repĂ©rait un U-Boot en surface, la Pilar (jouant au bateau innocent, voire sympathisant, ou dĂ©semparĂ©) sâapprocherait Ă faible vitesse, et, une fois Ă contrebord, les pelotaris jetteraient des grenades dans la descente puis on faucherait Ă la Thompson tous les marins allemands qui essaieraient de sortir sur le pont[35]âŠ
Pour la plupart des commentateurs, la Pilar aurait Ă©tĂ© bien dĂ©munie face Ă nâimporte quel sous-marin allemand : en surface, mĂȘme dĂ©semparĂ© et ne pouvant plonger, un U-Boot aurait eu une vigie, et aurait annihilĂ© la Pilar grĂące Ă sa mitrailleuse ou son canon de pont avant que la vedette amĂ©ricaine nâait pu l'approcher Ă portĂ©e de ses pistolets-mitrailleurs et de ses grenades Ă main.
Certains (dont Martha Gellhorn, qui commençait Ă se lasser dâHemingway) avancĂšrent que ces patrouilles anti-sous-marins Ă©taient le prĂ©texte qui permettait Ă Hemingway de partir dans des croisiĂšres bien arrosĂ©es et entourĂ©es dâun fort parfum dâaventure â et de se vanter encore plus que dâhabitude dans les bars au retour. Ces patrouilles, selon les dĂ©tracteurs dâHemingway, avaient pour lui deux avantages principaux : obtenir des tickets de carburant gratuits â et sâassurer lâimmunitĂ© auprĂšs de la police cubaine quand il Ă©tait arrĂȘtĂ© alors quâil conduisait sous lâemprise de la boisson[36] - [37].
Fin 43, la bataille de lâAtlantique tire Ă sa fin, et la Hooligan Navy est dispersĂ©e. Hemingway va partir pour lâEurope en 44, et il couvrira la fin de la guerre (en particulier la contre-attaque allemande dans les Ardennes, The Battle of the Bulge) et la retraite des troupes allemandes.
Les croisiĂšres anti-sous-marins de la Pilar ont eu une traduction littĂ©raire : dans Islands in the Stream (Ă©crit autour de 1950, et publiĂ© en 1970), Hemingway dĂ©crit les aventures de Tom Hudson, un hĂ©ros inspirĂ© dâHemingway lui-mĂȘme. Dans la 2e partie du livre, intitulĂ©e Cuba, Hudson (il a perdu successivement ses 3 fils : les 2 plus jeunes sont morts Ă Biarritz juste avant la guerre, dans un accident d'automobile â et le Spitfire de son fils aĂźnĂ© a Ă©tĂ© abattu par les Allemands) revient au port aprĂšs une chasse au sous-marin allemand en mer des Antilles â et dans la 3e partie At Sea (En Mer), il est mortellement blessĂ© alors qu'il poursuit l'Ă©quipage d'un sous-marin allemand qui a abandonnĂ© son vaisseau endommagĂ©.
La Pilar, personnage dâĂles Ă la dĂ©rive
La Pilar n'est pas nommée par son nom mais est en bonne place dans le livre, surtout dans le 3e chapitre (At Sea).
Dans la 1re partie (Bimini)
Alors que la maison de Tom Hudson est longuement dĂ©crite, sa vedette nâest presque pas mentionnĂ©e ; elle est encore neuve, elle abrite un heureux repas de famille aprĂšs que le grand requin marteau a Ă©tĂ© tuĂ©, et elle manĆuvre docilement pendant que le 2e fils de Hudson lutte contre lâespadon gĂ©ant.
Au crĂ©puscule, aprĂšs que l'espadon s'est libĂ©rĂ©, la vedette repart vers Bimini, cap Ă l'est. Hudson soigne les Ă©corchures de son 2e fils puis confie la barre Ă l'ainĂ©. Il lui donne le cap, et lui conseille, pour rester Ă 3 000 tours, de garder l'Ćil sur les cadrans et surtout d'Ă©couter les moteurs ; quand il verra le phare, il lui donnera un nouveau cap. « Le soleil Ă©tait trĂšs bas et le bateau traçait sur la mer plate, le bateau aux moteurs vivants qui poussait rapidement Ă travers la mer, la mer qu'il avait parcourue si lentement au cours de toutes ces heures »[38].
Dans la 2e partie (Cuba)
DĂšs son retour Ă la maison Tom Hudson, qui a laissĂ© sa vedette amarrĂ©e au port, raconte Ă Boise, son chat prĂ©fĂ©rĂ©, comment ils sont rentrĂ©s au port de La Havane : « Jâaurais aimĂ© que tu nous voies arriver Ă lâentrĂ©e du port, avec la mer qui brisait sur El Morro⊠On est entrĂ©s comme une foutue planche de surf sur une putain dâĂ©norme vague qui brisait »[39].
Puis au matin Tom Hudson descend en ville, à La Havane, pour une bordée qui devrait lui faire tout oublier.
Et quand le lendemain matin tout lâĂ©quipage est appelĂ© pour repartir en mission, Hudson juge que sa vedette peut reprendre immĂ©diatement la mer dans la tempĂȘte qui les attend : « Les gars ne seront pas difficiles Ă trouver, et elle peut prendre encore une raclĂ©e avant quâon la tire au sec. ⊠On a des piĂšces de rechange pour presque tout. Une raclĂ©e de plus, est-ce que ça compte si on arrive au contact ? »[40].
Dans la 3e partie (At Sea)
La vedette est l'objet des soins du capitaine, autant que chacun des hommes Ă problĂšmes de l'Ă©quipage :
- « Ils jetĂšrent lâancre, et le bateau (il n'Ă©tait pas assez gros pour pouvoir ĂȘtre appelĂ© navire, sauf dans lâesprit de lâhomme qui en Ă©tait le maĂźtre) sâimmobilisa, face au vent, avec les vagues qui brisaient blanches et vertes sur le rĂ©cif. âŠLâhomme sur le pont vĂ©rifia que le bateau avait du fond sous la quille, et quâil Ă©tait solidement ancrĂ©. Puis il examina le rivage, et coupa les moteurs ». Et avant de sâendormir (il a tenu la barre pendant 12 heures, vent debout) le patron demande Ă Antonio, le mate (second) : « VĂ©rifie les moteurs, sâil te plait, et les niveaux des rĂ©servoirs. »[41] ;
- aprĂšs une nuit de navigation, la vedette est en vue de l'Ăźle Confites, l'odeur du cafĂ© monte jusque sur la passerelle, et Antonio dit Ă Hudson : « les moteurs vont bien, et elle nâa pas pris lâeau, pas plus que ce quâon pouvait attendre dans cette mer croisĂ©e" »[42] ;
- la vedette (qui officiellement transporte une « expĂ©dition scientifique ») jette lâancre entre Cayo Cruz et lâĂźlot MĂ©gano, sur mauvais fond, avec un fort courant de marĂ©e et grand vent. Hudson ordonne Ă son mate de jeter une 2e ancre : « Il y avait beaucoup de vent, mĂȘme ici, Ă lâabri de lâĂźle, et il savait que quand la marĂ©e changerait, la vedette Ă©viterait largement, sous la poussĂ©e du flux ». Puis, comme le second, Ă moitiĂ© pour plaisanter, jette une petite ancre supplĂ©mentaire Ă lâarriĂšre, il lui crie : « Pourquoi nâen jettes-tu pas encore une paire ? On pourrait peut-ĂȘtre la faire passer pour une putain dâaraignĂ©e ! »[43].
- avant de quitter Cayo Cruz, Antonio branche la pompe de cale. Hudson lui demande : « Elle a beaucoup pris lâeau, non ? â Câest juste un presse-Ă©toupe. Je lâai un peu resserrĂ©. Je prĂ©fĂšre quâelle prenne un peu lâeau, plutĂŽt que de chauffer. »[44]
- aprĂšs 50 jours de sĂ©cheresse et de vent du nord-est, un grain tropical est arrivĂ© et des fuites sont apparues dans le pont dessĂ©chĂ© : « Ă la nuit, aprĂšs que la pluie eut cessĂ©, il avait vĂ©rifiĂ© toutes les fuites dues Ă cette longue sĂ©cheresse, fait disposer des casseroles sous les gouttiĂšres, et repĂ©rĂ© dâun coup de crayon tout ce qui Ă©tait une vraie voie dâeau, pas un goutte-Ă -goutte ; puis il avait Ă©tabli le tour de garde... »[45]
- alors qu'il patrouille le long de la grĂšve, Hudson ressent le bienfait de la marche aprĂšs une longue navigation, et pense qu'il dormira bien ce soir, sur sa passerelle. Elle est Ă la fois sa chambre et son poste de commandement, et « nous nous connaissons depuis si longtemps, on pourrait ĂȘtre de vieux Ă©poux. [âŠ] Tu devrais quand mĂȘme lui tĂ©moigner plus de considĂ©ration. Et tout ce que tu fais pour elle, câest te tenir debout sur elle et la piĂ©tiner. Est-ce lĂ une belle façon de te conduire avec elle ? Et tout le thĂ© froid que tu renverses sur elle⊠Ce nâest pas chic. »[46]. Câest sur sa passerelle que Hudson, aprĂšs avoir reçu 3 balles de 9 mm dans lâaine, se sent glisser vers la mort.
Records
Avec la Pilar, Hemingway remporte pendant 26 ans de nombreux records.
En 1935, il gagne tous les concours de pĂȘche qui ont lieu dans le triangle Key West-La Havane-Ăźles Bimini, et l'emporte sur des pĂȘcheurs sportifs rĂ©putĂ©s (comme Michael Lerner et Kip Farrington). En 1938 il pĂȘche 7 marlins en une seule journĂ©e[47]. Il est le 1er pĂȘcheur Ă ramener Ă bord un thon gĂ©ant sans qu'il soit mutilĂ© par les requins (voir le chapitre supra « ExpĂ©ditions Ă Bimini »).
Hemingway garde un compte minutieux de ses prises, et relĂšve sur un log-book les noms des tĂ©moins et les circonstances de la prise (coordonnĂ©es gĂ©ographiques, mĂ©tĂ©o., courant, matĂ©riel etc.). Lors de la 1re saison de pĂȘche de la Pilar, c'est un matelot du bord, Arnold Samuelson (alors apprenti Ă©crivain) qui note ces donnĂ©es sous la dictĂ©e d'Hemingway. Par la suite, Samuelson tape ses relevĂ©s Ă la machine (ils sont exposĂ©s au John F. Kennedy Presidential Library and Museum[48].), puis il rĂ©dige un livre de souvenirs que sa fille publiera aprĂšs la mort de son pĂšre[49].
Le « Concours Hemingway de PĂȘche au Gros » (Hemingway Fishing Tournament) a lieu Ă Cuba depuis 1950. Il dure 4 jours, et les concurrents s'attaquent au marlin, thon, wahoo et autres poissons de sport avec une ligne de rĂ©sistance maximum 50 livres. Actuellement, seuls les spĂ©cimens de taille record sont gardĂ©s, les autres sont marquĂ©s et relĂąchĂ©s.
Hemingway a remportĂ© son trophĂ©e lors des 3 premiers concours[50], et a remis lui-mĂȘme le prix Ă Fidel Castro lorsque el lĂder mĂĄximo l'a remportĂ© en , ce qui a fourni Ă lâassistance lâoccasion dâacclamer los dos barbudos.
Ont été invités à bord de la Pilar
- Archibald MacLeish, poĂšte, Ă©crivain, 3 fois prix Pulitzer
- Ava Gardner
- Bror von Blixen-Finecke, chasseur professionnel, ex-Ă©poux de Karen Blixen[51]
- Fidel Castro
- Henry Strater, artiste peintre
- Waldo Peirce, artiste peintre
- John Dos Passos
- Sara Murphy (du couple de richissimes mécÚnes Gerald et Sara Murphy),
- Michael et Helen Lerner, propriĂ©taires d'une marque de prĂȘt-Ă -porter fĂ©minin, fils et belle-fille du compositeur Alan Jay Lerner[52] et pĂȘcheurs sportifs passionnĂ©s.
La Pilar est exposĂ©e Ă Finca VigĂa
La Pilar a Ă©tĂ© amarrĂ©e pendant longtemps dans l'anse de CojĂmar ; elle Ă©tait gardĂ©e par Gregorio Fuentes, une figure locale, et Hemingway Ă©tait populaire parmi les pĂȘcheurs : la rĂ©sistance Ă l'alcool de ce macho Ă©tait proverbiale, il payait Ă boire Ă la cantina, il avait rendu Cuba et ses pĂȘcheurs cĂ©lĂšbres et partageait avec eux l'amour de la merâŠ
Les aventures de ces hommes rudes et simples, qui partaient en haute mer pĂȘcher Ă la ligne sur leurs canots, inspirĂšrent Ă Hemingway son rĂ©cit The Old Man and the Sea (Le Vieil Homme et la Mer) .
Le succĂšs de la nouvelle (en espagnol : El viejo y el mar), pour laquelle Hemingway reçut le Prix Pulitzer en 1952, remplit les Cubains de fiertĂ©, et le prix Nobel de littĂ©rature dĂ©cernĂ© Ă Hemingway en 1954 renforça encore la popularitĂ© du « yankee devenu cubain dâadoption ».
LâĂ©crivain affirmait dâailleurs que « le prix Nobel revenait en fait Ă Cuba » et dans son discours de remerciement il Ă©crivit quâ« il Ă©tait le premier sato cubano Ă recevoir cette importante rĂ©compense »[53].
Hemingway quitta Cuba en 1960. Il avait semble-t-il l'intention d'y revenir, Ă©tant en bons termes avec Fidel Castro, mais sa santĂ© s'altĂ©rait ; le dĂ©barquement de la baie des Cochons survint en , et lâĂ©crivain se donna la mort dĂ©but .
Pour Ada Rosa Alfonso Rosales, directrice du Museo Ernest Hemingway, il est clair que si Hemingway a quittĂ© Cuba oĂč il se trouvait bien et oĂč il Ă©tait aimĂ© (ses biens n'ont pas Ă©tĂ© touchĂ©s lors de la prise du pouvoir par les Barbudos de Castro), c'est que, affaibli par l'Ăąge et la maladie[54], il a cĂ©dĂ© aux pressions du gouvernement amĂ©ricain, et du FBI en particulier. Et elle ajoute : « Pour lui, il Ă©tait Ă©vident qu'il reviendrait. Pas seulement pour les biens matĂ©riels qu'il y avait laissĂ©s, mais parce qu'il adorait Finca VigĂa. C'Ă©tait l'endroit oĂč il Ă©crivait, oĂč il revenait chaque fois. Un endroit dont il Ă©tait fier, avec ses 18 variĂ©tĂ©s de manguiers, proche de La Havane. Et proche aussi de CojĂmar, oĂč il embarquait sur son yacht Pilar. »[55].
Hemingway, en quittant Finca VigĂa, a laissĂ© la Pilar Ă la garde de Gregorio Fuentes[56]. AprĂšs la mort d'Ernest, sa veuve donna la Pilar Ă Gregorio Fuentes[57]. Gregorio est mort en 2002 (Ă l'Ăąge de 104 ans), et la Pilar est maintenant propriĂ©tĂ© du peuple cubain. Elle est exposĂ©e Ă Finca VigĂa, la propriĂ©tĂ© d'Hemingway transformĂ©e en Museo Ernest Hemingway[58].
Gregorio Fuentes a pu servir de modĂšle Ă Hemingway pour ses personnages : Santiago (le pĂȘcheur dans Le Vieil Homme et la Mer), dans Ăles Ă la dĂ©rive Eddie (le matelot-cuisinier-pĂȘcheur truculent et imbibĂ© mais trĂšs efficace du chapitre Bimini), et Antonio (le fidĂšle second-cuisinier du chapitre At Sea).
Une réplique grandeur nature de la Pilar se trouve au magasin Bass Pro Shops, à Islamorada (Floride)[59].
Notes et références
- (en) Paul Hendrickson, Hemingway's Boat, New York, Alfred A. Knopf, (ISBN 978-1-4000-4162-6)
- Pilar est le surnom espagnol (faisant allusion Ă Nuestra Señora del Pilar, vierge tutĂ©laire de Saragosse) qui correspond Ă Paule ou Pauline. Pauline Pfeiffer, la 2de Ă©pouse d'Hemingway (de 1927 Ă 1940), signait Pilar les billets qu'elle lui envoyait avant son 1er divorce. Par ailleurs, Pilar est aussi le prĂ©nom de lâhĂ©roĂŻne du best-seller d'Hemingway : For Whom the Bell Tolls (Pour qui sonne le glas).
- (en) « IGFA Hall of Fame Inductees »
- (en) « Ernest and Pilar ». Noter (voir http://www.explorekeywesthistory.com/Viva%20Weekly/Ernest%20and%20Pilar/Ernest%20and%20Pilar2.html), que la publicité du modÚle (« Playmate » et « Galore » auront ultérieurement une connotation coquine) ne correspond pas au sérieux de la construction nautique (bois de teck visible sur les photos, lignes marines et solides), laquelle se traduira par une longévité exceptionnelle compte tenu de l'usage intensif du bateau, et de plus sous climat tropical
- Réservoir à vifs : pour garder des appùts vivants (« vifs ») en bon état, et conservant toutes leurs qualités attractives pour les grands poissons prédateurs, le réservoir à vifs doit respecter des spécifications précises : renouvellement et oxygénation de l'eau par pompe, volume d'eau respectant la rÚgle « volume d'1 gallon pour chaque pouce de longueur des appùts », situation prÚs du centre de gravité du bateau, afin qu'il ne soit pas trop agité etc. Voir livewell (en)
- La photo de la poupe de la Pilar visible sur http://www.hemingwaycuba.com/hemingway-fishing-tournament.html montre bien le rouleau. Il n'y avait pas de treuil, mais un palan Ă 4 brins, fixĂ© au toit du rouf, qui permettait de lever la prise. Hemingway croyait Ă la valeur de l'effort musculaire â et Ă la soliditĂ© de son rouf : pour tirer hors de l'eau (afin qu'il ne soit pas attaquĂ© par les requins) un poisson de 500 kg, il devait exercer au moins une traction de 500 Ă· 4 = 125 kgâŠ
- 300 gallons = 1 140 l. Ce qui est plus que suffisant pour 6 personnes Ă©ventuellement embarquĂ©es pour une croisiĂšre d'une semaine, dâautant plus que la Pilar Ă©tait toujours abondamment fournie en biĂšre (et alcools), et que l'eau de fonte des glaçons pouvait aussi constituer un appoint
- http://www2.selu.edu/Academics/Faculty/ngerman/SaltWater_Sports_Heming.htm
- Selon http://www.explorekeywesthistory.com/Viva%20Weekly/Ernest%20and%20Pilar/Ernest%20and%20Pilar2.html . Quelques avisos de lâUS Navy devaient Ă lâĂ©poque visiter sporadiquement Key West : voir sur cette image les uniformes des jeunes marins qui dansent sur le tableau de Waldo Peirce Le dancing de la Pantoufle dâArgent, dancing adjacent au fameux bar Sloppy Joeâs (« la Pateaugoire de Joe ») . Câest dâailleurs Hemingway qui avait (selon la lĂ©gende locale) trouvĂ© le nom du bar : il lui rappelait un restaurant cubain oĂč la fusion de la glace du banc de fruits de mer rendait le sol glissantâŠ
- Hemingway prit ensuite lâhabitude dâachever les requins dâune rafale de Thompson (voir comment il tient son pistolet mitrailleur, qu'il appelle « niño », « bĂ©bĂ© », dans Ăles Ă la dĂ©rive, sur http://www.biminisands.com/bahamas/island/hemingway.htm) avant de les hisser Ă bord. Sa haine des requins semble avoir des racines inconscientes plus profondes que celles de tout pĂȘcheur frustrĂ© par un concurrent prĂ©dateur plus puissant que lui : voir dans Ăles Ă la dĂ©rive (1re partie, intitulĂ©e Bimini) comment Hemingway dĂ©crit un Ă©norme requin-marteau qui attaque les 3 enfants de Tom Hudson alors quâils font de la pĂȘche sous-marine prĂšs du bateau
- (en) « Hemingway on Being Shot: Again ». Hemingway faisait allusion à sa 1re blessure, déjà aux membres inférieurs, en 1918 sur le front italo-autrichien
- (en) Paul Hendrickson, Hemingway's Boat, New York, Alfred A. Knopf, (ISBN 978-1-4000-4162-6). Ă propos de la « crise de folie meurtriĂšre des requins » : le dialogue du film La Dame de Shanghai en fait une bonne description : « tout autour (du bateau), la mer n'Ă©tait plus que requins, et encore des requins, il y en avait plus que d'eau. Le mien s'Ă©tait dĂ©tachĂ© de l'hameçon, et l'odeur, ou un effluve, et le fait qu'il se saigne Ă mort, ça les a rendus complĂ©tement fous. Alors les bĂȘtes se sont mises Ă se bouffer entre elles. Dans leur frĂ©nĂ©sie, elles se mordaient... » (voir Wikiquote, http://en.wikiquote.org/wiki/The_Lady_from_Shanghai). Les films de Cousteau ont aussi dĂ©crit ces scĂšnes.
- Hemingway boxant sur un ponton avec un Bahaméen : voir http://www.jfklibrary.org/Asset-Viewer/zgPxs1CmJk6WjUVC96GX8w.aspx
- (en) « Ernest Hemingway and Bimini Island »
- (en) « Bimini Museum »
- voir la note no 15 de l'article Ăles Ă la dĂ©rive
- Sous le dictateur Fulgencio Batista, avant la prise du pouvoir par Fidel Castro en 1959, La Havane Ă©tait connue comme un des exutoires voisins de Ătats-Unis, une des capitales off shore du jeu, de la « dĂ©pravation » et du crime organisĂ©
- selon WP en, Hemingway quittera Cuba en 1941 (pour accompagner Martha Gellhorn en reportage en Chine pendant le seconde guerre sino-japonaise â de juin Ă dĂ©cembre 1944, pour couvrir la fin de la guerre en Europe â en 48 pour un voyage en Europe avec sa 4e Ă©pouse Mary Welsh (ils sĂ©journeront plusieurs mois Ă Venise â en 54 pour son 2e (catastrophique) voyage en Afrique de l'Est â en octobre 56 pour un nouveau sĂ©jour en Europe â en 1959 pour travailler en Espagne sur la tauromachie, comme envoyĂ© de Life Magazine
- Hotel Ambos Mundos : oĂč sa chambre a Ă©tĂ© amĂ©nagĂ©e en musĂ©e. Selon les articles Hotel Ambos Mundos de WP en et de WP es, et le reportage TV de Michael Palin (voir notes no 34 et 44)
- CojĂmar : les articles de WP en et WP es CojĂmar parlent de l'Ă©norme grand requin blanc de 6,4 m de long, pesant 3,2 tonnes, capturĂ© par des pĂȘcheurs locaux prĂšs de CojĂmar en juin 1945 (voir la photo prise par un journaliste du Monde en vacances Ă Cuba sur http://www.jawshark.com/great_white_recorded_sizes.html). Hemingway a certainement vu « el monstruo de CojĂmar », qui a peut-ĂȘtre inspirĂ© sa description du grand requin attaquant les fils de Tom Hudson dans Islands in the Stream (Ăles Ă la dĂ©rive, 1re partie : Bimini).
- Voir dans l'article USS Wimbee de WP en : « Samuel Eliot Morison a donné le nom de Hooligan Navy a un assemblage disparate de voiliers et de bateaux de plaisance créé par la Navy pour combattre la menace sous-marine allemande en attendant que la puissance de la flotte anti-sous-marins américaine soit effective. » (Samuel Eliot Morison has called the Hooligan Navy, a motley assortment of sailing ships and pleasure craft assembled by the Navy to combat the U-boat menace before America's huge antisubmarine warship production program hit full gear).
- Chez les Anglo-saxons, en temps de guerre, la participation de yachts comme unitĂ©s dâappoint (voir Zaca) ou comme volontaires est courante : Rudyard Kipling a dĂ©peint dans sa nouvelle Sea Constables, a tale of â17, des capitaines-propriĂ©taires de yachts qui en 1917 chassent les sous-marins allemands â et leurs ravitailleurs. Lâun dâeux raconte comment il a volontairement laissĂ© mourir, faute de soins, le capitaine (atteint dâune pneumonie) dâun bateau « neutre » qui avait rendez-vous avec un U-Boot. Par ailleurs, fin mai 1940, des centaines de yachts anglais sont allĂ©s chercher les survivants du corps expĂ©ditionnaire britannique lors de la bataille de Dunkerque
- Les Allemands avaient mĂȘme tournĂ© un film U-Boote westwĂ€rts ! (1941), dans lequel figurait l'amiral Dönitz, pour exalter les succĂšs de leurs sous-marins (voir les articles de WP en et de WP de U-Boote westwĂ€rts !)
- U-Boote dans le golfe du Mexique : « Mais des sous-marins nazis avaient débarqué des espions sur les rivages de la Floride, et bien que personne à Washington ne veuille l'admettre, tout le monde à Thornton ne parlait que de U-boats sillonnant le golfe du Mexique » (« But Nazi submarines had landed spies on the Florida shore, and although nobody in Washington would admit it, folks in Thornton heard endless stories about the U-boats cruising the Gulf of Mexico », in Divine Secrets of the Ya-Ya Sisterhood, de Rebecca Wells, Pan Books, p. 217 (cf Les Divins Secrets)
- Voir les archives déclassifiées du FBI : http://vault.fbi.gov/ernest-miller-hemingway/ernest-miller-hemingway-part-01-of-01/view
- Spruille Braden Ă©tait en fait le proconsul des Ătats-Unis, tout-puissant dans le client-state des Ătats-Unis qu'est Cuba de 1902 Ă 1959 (voir dans WP en l'article Cuba 1902-1959)
- Gustavo Durån : voir les articles de WP en et WP es sur lui. WP es le définit clairement comme un espion, lié à Hemingway, qui le fit venir à Cuba. Voir aussi these two
- D'aprĂšs les archives du FBI, les G men de Edgar Hoover avaient, en 1940 Ă DĂ©troit, arrĂȘtĂ© en application du Neutrality Act des individus qui organisaient le recrutement de volontaires pour les forces rĂ©publicaines espagnoles.
- In extenso dans les archives déclassifiées du FBI : http://vault.fbi.gov/ernest-miller-hemingway/ernest-miller-hemingway-part-01-of-01/view : « I of course realise the complete indesirability of this sort of a connection or relationship. Certainly Hemingway is the last man, in my estimation, to be used in any such capacity. His judgment is not of the best, and if his sobriety is the same as it was some years ago, that is certainly questionable. »
- Dans Ăles Ă la dĂ©rive, chapitre Cuba, Tom Hudson, alors qu'il traverse les quartiers pĂ©riphĂ©riques en Cadillac, est attristĂ© par la pauvretĂ© du peuple. Ensuite, accoudĂ© au bar de La Floridita, il boit les double-daiquiris (sans sucre) Ă la suite et parle sans retenue des affaires locales avec les autres clients : on sait bien que jamais l'adduction d'eau potable ne sera construite, car c'est le grand projet inusable qui permet de drainer les crĂ©dits au fil des rĂ©gimes successifsâŠ
- La prĂ©sence de sous-marins allemands Ă lâaffĂ»t dans les eaux cĂŽtiĂšres amĂ©ricaines faisait depuis longtemps partie des craintes prĂ©sentes dans l'esprit de cette gĂ©nĂ©ration : dĂ©jĂ Ă l'automne 1916 un U-Boot allemand (lâU-53) Ă©tait venu chasser les navires britanniques Ă proximitĂ© des cĂŽtes nord-amĂ©ricaines â et aprĂšs lâentrĂ©e en guerre des Ătats-Unis, en juin 1918, lâU-151 embusquĂ© dans les eaux territoriales dĂ©truisit plusieurs bateaux amĂ©ricains. En 1942, la bataille de l'Atlantique se dĂ©roule, en principe loin des cĂŽtes. Mais Woody Allen dans son film Radio Days se souvient de 2 enfants qui pendant la Seconde Guerre mondiale jouent sur la plage de Staten Island et voient un sous-marin allemand apparaissant briĂšvement en surface et plongeant immĂ©diatement, Ă quelques encablures de New York
- Dans Ăles Ă la dĂ©rive, chapitre At Sea, le bateau de Tom Hudson, dotĂ© de 2 mitrailleuses calibre .50 dissimulĂ©es, se fait passer pour un bateau destinĂ© Ă la recherche scientifique, ce qui provoque souvent les plaisanteries de l'Ă©quipage. Il est cependant peu probable que la Pilar ait Ă©tĂ© armĂ©e de 2 mitrailleuses calibre .50
- Il est dĂ©crit, sous le nom de « Peters », dans Ăles Ă la dĂ©rive. Peters parle allemand (ce qui lui permet de comprendre les messages radio), aurait tendance Ă sympathiser avec les Allemands, et est paradoxalement tuĂ© par eux au combat
- Hemingway, qui a écrit qu'il aimait les habitants du Nord de la péninsule ibérique, qui a séjourné plusieurs fois à Pampelune et qui a habité une maison du village d'Auritz-Burguete en Navarre, assistait souvent au jeu de pelote basque à Cuba. Dans Pour qui sonne le glas (début du chapitre 26), Hemingway fait dire in petto à son héros Robert Jordan : « you like the people of Navarra better than those of any other part of Spain. Yes. » (« tu aimes les gens de la Navarre plus que ceux de n'importe quelle partie de l'Espagne. Oui. »)
- Apparemment Hemingway cherchait Ă reprendre sa guerre (interrompue par sa blessure par Ă©clats d'obus en 1918) contre les puissances de lâAxe⊠En 1944-45, en France, Hemingway est notoirement sorti de ses fonctions de civil correspondant de guerre : il assura plus tard avoir « descendu » bon nombre dâennemisâŠ
- (en) « Cuba »
- (en) « The Hemingway Patrols: The Old Man and the U-Boats »
- « The sun had gone down and the boat was driving through the calm sea, the boat alive with the engines, pushing fast through the same water they had moved so slowly through for all those hours ».(At Sea, fin du paragraphe 10)
- « I wish you could have seen us come into the mouth of the harbour with the see breaking over the morro⊠âŠWe came in in a bloody, huge, breaking sea like a damn surf board » ( Cuba, dĂ©but du chapitre)
- « the boys wonât be hard to find and she can take another beating before we haul her out... ⊠There are spares for nearly everything. Whatâs one more beating if we get to close ? » (Cuba, fin du chapitre)
- « They anchored, and the boat, not big enough to be called a ship except in the mind of the man who was her master, lay with her bow into the wind with the waves breaking white and green on the reef. The man on the bridge watched that she swung well and held solidly. Then he looked ashore and cut his motors » (At Sea, début du 1er paragraphe)
- « the engines are good and she didnât make anymore water than you would expect in the cross sea. » (At Sea, fin du paragraphe 4)
- « There was much wind even in this lee and he knew when the tide changed she would swing broadside to the swell... ...Why donât you put out a couple more ? he called. Then maybe we could sell her for a goddam spider » (At Sea, dĂ©but du paragraphe 7)
- « Why did she make that much water ? â Just a stuffing box. I tightened it a little. But Iâd rather she made a little water than run hot. » (At Sea, dĂ©but du paragraphe 9)
- « That night, after the rain had stopped and he had checked all leaks from the long dry spell, and seen that pans were put under them, and the point of actual leakage, not the drip, was penciled, the watches were set⊠» (At Sea, début du paragraphe 11)
- « We have been around together long enough to get married. [âŠ] You ought to do right by her. And all you do is step on her and stand on her. What sort of a way is that to act ? And spill cold tea on her, too. That's not nice » (At Sea, milieu du paragraphe 10)
- (en) « Rehabilitating Hemingway ». Il faut remettre cet « exploit » dans le contexte culturel de l'Ă©poque : la prise de conscience Ă©cologique n'avait pas encore eu lieu. Cependant dans son livre Green Hills of Africa (Les Vertes Collines d'Afrique, 1934) Hemingway donne plusieurs exemples d'abus caractĂ©risĂ©s du pouvoir du chasseur bien Ă©quipĂ© sur la faune locale ; de nos jours un chasseur ne les commettrait pas â ou s'abstiendrait de les relater dans un livre.
- (en) « Hemingway Collection Highlisghts »
- (en) « With Hemmingway »
- (en) « Hemingway Fishing Tournament »
- voir les Hemingway et les von Blixen en 1935 Ă Bimini (Bahamas) : http://www.jfklibrary.org/Asset-Viewer/iAZOVRxV00aMyNYxpksPXw.aspx
- voir http://biminimuseum.com/sport_fishing.html
- Selon l'article de WP en « Ernest Hemingway » : « Antes de recibir el premio, Hemingway repitiĂł varias veces que "el premio pertenecĂa a Cuba" (PĂĄporov, 1993, p. 279) y despuĂ©s de recibir el Nobel dijo que era el primer "sato cubano" que recibĂa este importante premio » (PĂĄporov, 1993, p. 285 : « "Sato" se utiliza al referirse al perro callejero mĂĄs insignificante. Se utiliza respecto al hombre ignorante, no educado" ». Sato est en argot cubain l'Ă©quivalent de « clĂ©bard », et dĂ©signe aussi un homme du peuple illettrĂ©. Le livre de PĂĄporov : PĂĄporov, Yuri Hemingway en Cuba, ed. Siglo XXI, MĂ©xico (ISBN 968-23-1848-3) (voir https://books.google.com.mx/books?id=Wdg4Z5hSthcC&pg=PA277&dq=Hemingway+cubano+nobel&cd=2#v=onepage&q=Hemingway%20cubano%20nobel&f=false
- Sur les maladies de Hemingway Ă la fin de vie, de nombreuses hypothĂšses ont Ă©tĂ© avancĂ©es : la cirrhose (Ă©videmment d'origine ethylique, mais peut-ĂȘtre aggravĂ©e par une hĂ©mochromatose familiale) ; lâathĂ©rosclĂ©rose et l'hypertension artĂ©rielle ; la dĂ©pression (peut-ĂȘtre aggravĂ©e par le traitement aux rĂ©serpiniques de son hypertension artĂ©rielle, et qui a entraĂźnĂ© des sĂ©ances de sismothĂ©rapie Ă la Mayo Clinic) ; un dĂ©but de maladie d'Alzheimer, qui l'empĂȘchait d'Ă©crire, ce qui aggravait sa dĂ©pression ; un diabĂšte⊠On a aussi invoquĂ© un hĂ©matome sous-mĂ©ningĂ© (aprĂšs les 2 accidents d'avion en 1954 en Afrique), une encĂ©phalopathie avec dĂ©tĂ©rioration neuro-intellectuelle (classique aprĂšs une longue utilisation des alcools distillĂ©s) et une intoxication cumulative aux mĂ©taux lourds (plomb, mercure, arsenicâŠ) : Hemingway gardait dans sa chair des Ă©clats d'obus depuis 1918, tirait beaucoup aux armes Ă feu, vivait entourĂ© de ses trophĂ©es naturalisĂ©s, et mangeait beaucoup de thon et de marlin. Enfin les coups de poing au visage encaissĂ©s par Hemingway pendant ses combats de boxe et ses sĂ©ances d'entraĂźnement (et ses bagarres) ainsi que le recul des armes Ă feu qu'il a utilisĂ©es depuis l'Ăąge de 10 ans, ont pu induire dans son cerveau, par l'effet cumulatif des concussions cĂ©rĂ©brales, une forme de dementia pugilisticaâŠ
- « Ăl siempre tuvo claro regresar. No se trata solo de los bienes materiales que dejaba. Hemingway amaba Finca VigĂa, era su lugar para escribir y al que invariablemente volvĂa. Era el lugar del cual se envanecĂa, que tenĂa 18 variedades de mangos, y que estaba cercano de La Habana y de CojĂmar, a donde iba a navegar en su yate « Pilar ». » Ada Rosa Alfonso Rosales, dans le journal cubain Juventud Rebelde du 1er aoĂ»t 2009 : voir http://www.juventudrebelde.cu/cultura/2009-08-02/hemingway-fue-obligado-a-salir-de-cuba/
- (en) « Hemingway Adventure ». Lâacteur britannique Michael Palin a rĂ©alisĂ© un reportage TV sur Hemingway (voir lâarticle de WP en, Michael Palin's Hemingway Adventure), dans lequel il dĂ©crit extensivement sa visite de la propriĂ©tĂ© Finca VigĂa, oĂč Hemingway vĂ©cut pendant 20 ans
- Voir l'article "Gregorio Fuentes" dans WP en et dans Wp es. En fait, Mary Welsh avait eu l'intention de faire « remorquer au large et couler » la Pilar : elle Ă©crit en aoĂ»t 1961, Ă propos de Finca VigĂa : « we cannot haul this place out to sea and sink it, as I hope to do with the Pilar » (voir https://books.google.fr/books?hl=en&lr=&id=wa5yC5CMCGYC&oi=fnd&pg=PR9&dq=haemochromatosis+hemingway+beegel&ots=jX89PwOREi&sig=_L8fB5n1J4UH0pR-PL-t4-03lFo&redir_esc=y#v=onepage&q=haemochromatosis%20hemingway%20beegel&f=false, p. 10 du livre de Rose Mary Burwell)
- Voir lâarticle « Finca VigĂa » dans Wp ââenââ et dans Wp catalĂ
- (en) « Hemingway's boat, the Pilar, in the middle of a Bass Pro Outlet »
Sources
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Pilar (Ernest Hemingway's boat) » (voir la liste des auteurs).
Bibliographie
- (en) Paul Hendrickson, Hemingway's Boat: Everything He Loved in Life, and Lost, 1934-1961, Knopf, 2011, 544p. (ISBN 978-1400041626)
Annexe
- Ernest Hemingway
- Jack Hemingway , devenu un pécheur de renom
- Henry Strater
- Waldo Peirce
- Spruille Braden
- Ăles Ă la dĂ©rive