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Pierre Frogier

Pierre Frogier, né le à Nouméa (Nouvelle-Calédonie), est un homme politique français.

Pierre Frogier
Illustration.
Fonctions
Sénateur français
En fonction depuis le
(11 ans, 9 mois et 3 jours)
Élection 25 septembre 2011
RĂ©Ă©lection 24 septembre 2017
Circonscription Nouvelle-Calédonie
Groupe politique UMP (2011-2015)
LR (depuis 2015)
Président du Rassemblement
–
(13 ans, 5 mois et 3 jours)
Prédécesseur Jacques Lafleur
Successeur Thierry Santa
Président de l'Assemblée de la Province Sud
–
(3 ans, 4 mois et 5 jours)
Prédécesseur Philippe GomÚs
Successeur Cynthia Ligeard
Député français
–
(14 ans, 10 mois et 4 jours)
Élection 21 mars 1993 (supplĂ©ant)
RĂ©Ă©lection 1er juin 1997
16 juin 2002
17 juin 2007
Circonscription 2e de Nouvelle-Calédonie
LĂ©gislature Xe, XIe, XIIe et XIIIe (CinquiĂšme RĂ©publique)
Prédécesseur Maurice Nénou
Successeur Vacant
Philippe GomĂšs
Président du CongrÚs de la Nouvelle-Calédonie
–
(1 an, 9 mois et 9 jours)
Prédécesseur Harold Martin
Successeur Harold Martin
–
(1 an, 11 mois et 15 jours)
Prédécesseur Simon Loueckhote
Successeur Harold Martin
Membre du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie
chargé du secteur du Commerce extérieur et du suivi des questions relatives aux Relations extérieures et aux relations avec l'Union européenne
–
(3 ans et 29 jours)
Gouvernement Thémereau II
Prédécesseur Alain Lazare
Successeur Annie Beustes
Président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie
–
(3 ans, 2 mois et 5 jours)
Gouvernement Frogier I et II
Prédécesseur Jean LÚques
Successeur Marie-Noëlle Thémereau
Maire du Mont-Dore
–
(13 ans, 8 mois et 21 jours)
Prédécesseur Victorin Boewa
Successeur RĂ©ginald Bernut
Président du Conseil de la Région Sud
–
(2 ans, 3 mois et 3 jours)
Prédécesseur Jean LÚques
Successeur Aucun
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Nouméa (France)
Nationalité Française
Parti politique RPCR
Rassemblement-UMP
Rassemblement
Les RĂ©publicains
MĂšre Josette Frogier
Conjoint Annick Morault
Enfants Brieuc Frogier

Pierre Frogier Junior

Vaea Frogier

DiplÎmé de Université de Bourgogne
Profession Substitut du procureur
Agent immobilier

Pierre Frogier
Présidents du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie

Président du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie de 2001 à 2004, il est député de la 2e circonscription de 1996 à 2011 puis sénateur, président du Rassemblement-UMP ou Rassemblement de 2005 à 2018 et président de l'Assemblée de la Province Sud de 2009 à 2012. Il est à ce jour le seul homme politique à avoir présidé les trois principales institutions de la Nouvelle-Calédonie : le Gouvernement, le CongrÚs et la Province Sud.

Origines familiales et carriĂšre professionnelle

Fils de Charles Frogier et Josette Dalmayrac[1], il est d'origine tahitienne par son pĂšre (sa grand-mĂšre paternelle, Tevaruavahine Ariipeu[2], est une Tahitienne autochtone de Punaauia, et son grand-pĂšre, EugĂšne Frogier[3], un fils de colon de Papeete originaire d'Indre-et-Loire) et, par sa mĂšre, est le petit-fils de l'ancien maire de NoumĂ©a Édouard Dalmayrac (maire par intĂ©rim le puis de nouveau premier magistrat de la commune de 1943 Ă  1947, lui-mĂȘme fils d'un transportĂ© natif de l'Aveyron et installĂ© Ă  Pouembout)[4]. Du cĂŽtĂ© paternel, il est le cousin de Tea Frogier, ministre du gouvernement de la PolynĂ©sie française de 2014 Ă  2020.

MaĂźtre en droit privĂ© de l'UniversitĂ© de Bourgogne Ă  Dijon en 1974, Pierre Frogier devient, Ă  son retour en Nouvelle-CalĂ©donie, substitut du procureur de la RĂ©publique prĂšs le Tribunal de NoumĂ©a en 1976[1]. Il quitte ensuite la magistrature pour s'associer avec Michelle Siret dans l'agence gĂ©nĂ©rale (sociĂ©tĂ© immobiliĂšre, anciennement agence HĂ©nin - Coursin)[5], puis en 1988 avec Marie-NoĂ«lle ThĂ©mereau dans la crĂ©ation de l'Agence gĂ©nĂ©rale de Nouvelle-CalĂ©donie, devenue l'une des principales agences immobiliĂšres du Territoire. Bien qu'ils soient dĂ©sormais adversaires en politique, Pierre Frogier et Marie-NoĂ«lle ThĂ©mereau sont toujours associĂ©s Ă  la tĂȘte de cette agence[6].

Famille

Marié à Annick Morault (née en 1953 à Nouméa, décédée en 2022 en France métropolitaine), il a eu trois enfants :

CarriĂšre politique

L'ascension politique Ă  la fois locale et nationale

Durant ses Ă©tudes en droit en MĂ©tropole entre 1969 et 1974, il milite au sein des Jeunes RĂ©publicains indĂ©pendants (JRI) et, une fois de retour en Nouvelle-CalĂ©donie, il fonde en 1975 avec le journaliste Pierre Maresca la section locale de GĂ©nĂ©ration sociale et libĂ©rale (GSL), nouveau nom depuis 1974 des JRI[4]. En 1977, il adhĂšre au Rassemblement pour la CalĂ©donie de Jacques Lafleur, qui devient l'annĂ©e suivante le Rassemblement pour la CalĂ©donie dans la RĂ©publique (RPCR), qui fĂ©dĂšre les forces politiques anti-indĂ©pendantistes. Il se fait Ă©lire sous cette Ă©tiquette Ă  l'AssemblĂ©e territoriale en 1977. Il devient membre du Conseil de gouvernement le , il le reste jusqu'en 1982 (des affectations personnelles Ă©tant attribuĂ©es en 1979, il est chargĂ© de plus Ă  partir de cette date de l'Économie et du DĂ©veloppement industriel). AprĂšs l'adoption d'un nouveau statut pour le Territoire, il retrouve un siĂšge au sein du Gouvernement du Territoire dirigĂ© par Dick UkeiwĂ© de 1984 Ă  1985, en tant que ministre de l'Économie et des Finances, Ă©galement chargĂ© des Affaires intĂ©rieures. Il siĂšge de nouveau Ă  l'assemblĂ©e dĂ©libĂ©rante, rebaptisĂ©e CongrĂšs du Territoire par le statut Pisani, Ă  partir de 1985, et devient dans le mĂȘme temps prĂ©sident de la RĂ©gion Sud de 1986 Ă  1988 en remplacement de Jean LĂšques, tout juste Ă©lu maire de NoumĂ©a, et peut ainsi siĂ©ger au sein du Conseil exĂ©cutif. Il est reconduit au sein de ce dernier en 1988, mais cette fois en Ă©tant Ă©lu par le CongrĂšs.

AprĂšs la signature des Accords de Matignon en 1988, il est rĂ©Ă©lu sans discontinuer jusqu'en 2001 Ă  l'AssemblĂ©e de la Province sud et au CongrĂšs Ă  partir de 1989. Il est d'ailleurs 1er vice-prĂ©sident de la Province sud de 1991 Ă  1996 et de 1999 Ă  2001, secondant ainsi Jacques Lafleur, ainsi que prĂ©sident du CongrĂšs de 1995 Ă  1997. Il est de plus Ă©lu maire du Mont-Dore, la deuxiĂšme commune du Territoire, en 1987, Ă  la suite du dĂ©cĂšs de Victorin Boewa dont il Ă©tait le premier adjoint depuis 1983, et, supplĂ©ant du dĂ©putĂ© Maurice NĂ©nou, il le remplace Ă  l'AssemblĂ©e nationale pour reprĂ©senter la 2e circonscription (l'ensemble de la Grande Terre Ă  l'exception de NoumĂ©a, ainsi que les Ăźles Belep) aprĂšs sa mort en 1996. Il sera rĂ©Ă©lu dĂ©putĂ© en 1997, 2002 et 2007. À l'AssemblĂ©e nationale, il est membre de la commission de la dĂ©fense nationale et des forces armĂ©es, le coprĂ©sident du groupe d'Ă©tudes miniĂšres, le prĂ©sident du groupe d'amitiĂ© France-Australie Ă  partir de 2003 et le secrĂ©taire de celui France-Japon. Il est Ă©galement dĂ©signĂ© secrĂ©taire national de l'UMP chargĂ© de l'OcĂ©anie et du Pacifique le .

Maire de 1987 Ă  2001 de la seconde commune du Territoire, fortement touchĂ©e par l'explosion urbaine du Grand NoumĂ©a (avec une croissance annuelle moyenne de 3,85 % entre 1989 et 1996), il lance en 1995 un plan d’amĂ©nagement du centre-ville afin de voir la crĂ©ation « d'une centralitĂ© urbaine, identitaire et conviviale, d'un cƓur de ville cohĂ©rent, attractif » Ă  Boulari, avec remblayage, relocalisation de certains services, construction d'un centre culturel (inaugurĂ© en 2001) et de salles polyvalentes, voire d'une marina. DĂšs 1987, il avait fait dĂ©buter le remblayage d'une vingtaine d'hectares dans ce quartier et la construction de la nouvelle mairie[8]. Ce projet n'est toutefois vĂ©ritablement concrĂ©tisĂ© qu'Ă  partir de 2004, tandis que les premiers logements sont livrĂ©s en 2007[9]. Il crĂ©e sinon le Centre communal d'action sociale en 1991 et lance avec les maires d'Arue, Boris LĂ©ontieff, et de Nuku Hiva, Lucien Kimitete, un processus de jumelage avec ces deux communes de PolynĂ©sie française. Mis entre parenthĂšses avec la mort dans un accident d'avion de Boris LĂ©ontieff et Lucien Kimitete le , ce projet est finalisĂ© Ă  partir de 2004. Au niveau de l'intercommunalitĂ©, il participe avec les autres maires du Grand NoumĂ©a (Jean LĂšques Ă  NoumĂ©a, Bernard Marant Ă  DumbĂ©a et Harold Martin Ă  PaĂŻta) Ă  la crĂ©ation des deux premiers SIVU (celui des eaux du Grand NoumĂ©a EGN en 1988 et celui des Transports scolaires Transco en 1996) ainsi qu'Ă  la nĂ©gociation du premier contrat d'agglomĂ©ration 2000-2004 signĂ© le et dont le Mont-Dore rĂ©cupĂšre 21,3 % de l'enveloppe de 14,2375 milliards de francs CFP (119 310 250 €).

Le dauphin potentiel de Jacques Lafleur

Rapidement, Pierre Frogier apparaĂźt comme l'un des dauphins potentiels de Jacques Lafleur lorsque celui-ci le fait 1er vice-prĂ©sident de la Province sud. Mais jusqu'en 2001, Harold Martin fait lui aussi figure de successeur probable. Ce dernier se met hors jeu lors des municipales Ă  PaĂŻta au cours desquelles, Ă©tant maire sortant, il se maintient face Ă  la liste officielle du Rassemblement. Pierre Frogier reste donc seul en lice, son statut de dauphin Ă©tant confirmĂ© lorsqu'il succĂšde Ă  Jean LĂšques pour devenir prĂ©sident du Gouvernement de la Nouvelle-CalĂ©donie en avril 2001. Pendant la pĂ©riode qu'il passe Ă  la tĂȘte du gouvernement (2001-2004), on lui reproche de s'effacer totalement devant Jacques Lafleur qui prend seul les dĂ©cisions tandis que ses partenaires indĂ©pendantistes au sein du gouvernement l'accusent de ne pas assez faire jouer la collĂ©gialitĂ©. C'est pour cette raison que l'Union calĂ©donienne se retire en novembre 2002 de son gouvernement, provoquant la chute de celui-ci. Le nouveau gouvernement Ă©lu reste nĂ©anmoins dirigĂ© par Pierre Frogier.

Parmi les rĂ©alisations opĂ©rĂ©es par le gouvernement de la Nouvelle-CalĂ©donie durant son passage Ă  sa tĂȘte, on peut citer :

  • la signature en janvier 2002 d'un accord particulier État - Nouvelle-CalĂ©donie pour favoriser le dĂ©veloppement culturel du Territoire, comprenant la mise en place par l'État d'un programme pluriannuel scientifique et technique (inventaire complet des Ɠuvres kanak dĂ©tenues dans les musĂ©es mĂ©tropolitains et Ă©trangers, aide au retour de ces Ɠuvres, dĂ©veloppement de la duplication des documents dĂ©tenus par l'État et protection des savoirs traditionnels et des expressions de la culture kanak), la promotion des langues kanak (encouragement de la crĂ©ation littĂ©raire, rĂ©alisation d’outils pĂ©dagogiques en langues et crĂ©ation d'une licence de langue et culture rĂ©gionale Ă  l'UniversitĂ© de la Nouvelle-CalĂ©donie par l'État, proposition d'un enseignement sur les langues et la culture kanakes dans le cadre de la formation des professeurs des Ă©coles, proposition d'Ă©preuves optionnelles de langues dans les concours administratifs locaux et dĂ©veloppement d'une AcadĂ©mie des langues kanak par la Nouvelle-CalĂ©donie), l'aide Ă  la crĂ©ation audiovisuelle (l'État devant permettre aux producteurs et rĂ©alisateurs de Nouvelle-CalĂ©donie de bĂ©nĂ©ficier du soutien financier du Centre national de la cinĂ©matographie), la recherche d'une application du code de la propriĂ©tĂ© intellectuelle adaptĂ©e aux rĂ©alitĂ©s nĂ©o-calĂ©doniennes, le renforcement de l'assistance Ă©tatique Ă  l’Agence de dĂ©veloppement de la culture kanak (ADCK) et le dĂ©veloppement de la lecture publique en amĂ©liorant la formation des bibliothĂ©caires et en multipliant les Ă©quipements[10].
  • la signature Ă©galement le d'un protocole d'accord avec l'État sur le dĂ©veloppement du sport en Nouvelle-CalĂ©donie et donc les objectifs sont de favoriser la mobilitĂ© des sportifs calĂ©doniens, Ă  qui va s’appliquer une sorte de passeport mobilitĂ©, permettre au territoire de disposer de davantage de conseillers techniques sportifs (CTS) ou de cadres fĂ©dĂ©raux pour conduire les sportifs calĂ©doniens au plus haut niveau, contribuer Ă  la prĂ©paration et Ă  la participation des sportifs aux Ă©vĂ©nements rĂ©gionaux en gĂ©nĂ©ral, tout particuliĂšrement aux Jeux du Pacifique, Ă©tendre les moyens de lutte contre le dopage et rĂ©affirmer, de maniĂšre plus gĂ©nĂ©rale, les relations privilĂ©giĂ©es entre les fĂ©dĂ©rations mĂ©tropolitaines et leurs organes dĂ©centralisĂ©s, ligues ou comitĂ©s rĂ©gionaux et enfin d'assurer l’attachement du ministĂšre des Sports et du ComitĂ© national olympique et sportif français « au principe de la contribution du Fonds national de dĂ©veloppement du sport aux projets de dĂ©veloppement du sport calĂ©donien ».
  • la nĂ©gociation en juillet 2001 puis la signature le de l’accord particulier avec Wallis-et-Futuna, prĂ©vu par l'accord de NoumĂ©a. Il a pour objet d’organiser les services de l’État de façon distincte entre les deux collectivitĂ©s et de prĂ©ciser l’appui de l’État et de la Nouvelle-CalĂ©donie en faveur du dĂ©veloppement Ă©conomique de Wallis-et-Futuna, cela afin d'enrayer l'Ă©migration que connaissent fortement les deux Ăźles[11].
  • en matiĂšre de coopĂ©ration rĂ©gionale, est signĂ© tout d'abord le un nouvel accord de coopĂ©ration (le premier ayant Ă©tĂ© conclu en 1993) entre l'État, la Nouvelle-CalĂ©donie et le Vanuatu Ă  l'occasion d'une visite sur le territoire du Premier ministre ni-vanuatu Edward Natapei, comprenant pour 66 millions de Francs CFP (553 080 euros) d'aides au dĂ©veloppement accordĂ©es Ă  l'archipel voisin pour la pĂ©riode 2002-2004 et touchant essentiellement aux secteurs de l’éducation (formation de maĂźtres, de chefs d’établissements scolaires, de documentalistes, de bibliothĂ©caires, octroi de bourses Ă  des Ă©tudiants et crĂ©ation d’une Maison familiale et rurale), de la jeunesse et des sports (crĂ©ation de plateaux sportifs, formations d’entraĂźneurs et de responsables sportifs et dotations en diffĂ©rents matĂ©riels sportifs), de la culture (encouragement d'un partenariat entre le Centre culturel Tjibaou et son homologue de Port-Vila pour l’organisation d’échanges d’expositions) et de la santĂ© (aide Ă  l’école d’infirmiĂšres de Port-Vila, organisation rĂ©guliĂšre de missions de mĂ©decins spĂ©cialistes en traumatologie et orthopĂ©die et de campagnes de dĂ©pistage du cancer du col de l’utĂ©rus). Le mĂȘme jour, un accord de coopĂ©ration entre l’Agence de dĂ©veloppement de la Nouvelle-CalĂ©donie (Adecal) et la Vanuatu Investment Promotion Authority (Vipa), les deux organismes chargĂ©s pour leurs territoires respectifs de rechercher des investisseurs et de faciliter leur installation, est Ă©galement conclu, prĂ©voyant surtout des visites rĂ©ciproques de personnel[12]. Le 8 mars de la mĂȘme annĂ©e, toujours Ă  NoumĂ©a, c'est au tour d'une « dĂ©claration d’intention » sur les Ă©changes commerciaux et Ă©conomiques avec l'Australie d'ĂȘtre signĂ©e par Pierre Frogier et le ministre australien du Commerce Mark Vaile, dans le but de « dĂ©velopper, libĂ©raliser et faciliter, pour leur bĂ©nĂ©fice mutuel, les relations bilatĂ©rales commerciales et d’investissement ainsi que toute autre forme de relation Ă©conomique entre la Nouvelle-CalĂ©donie et l’Australie »[13].
  • plusieurs refontes de la fiscalitĂ© locale avec la crĂ©ation par la loi du pays n°2001-014 du , appliquĂ© Ă  partir du , d'une taxe sur les alcools et les tabacs en faveur du secteur sanitaire et social (TAT) et par celle n°2003-3 du , entrĂ©e en vigueur le , d'une taxe de soutien aux actions de lutte contre les pollutions (TAP)[14]. La Taxe gĂ©nĂ©rale sur les services (TGS) est transformĂ©e par la loi du pays n°2001-013 du , et Ă  compter du , en une Taxe de solidaritĂ© sur les services (TSS, la Nouvelle-CalĂ©donie n'ayant pas mis en place la TVA) de 5 % touchant les prestations de service Ă  l’exclusion de la livraison des biens et affectĂ©e, contrairement Ă  la TGS qui la prĂ©cĂ©dait, Ă  la CAFAT (la SĂ©curitĂ© sociale locale) au titre du financement de la protection sociale. La loi du pays n°2002-019 du , dite d'ailleurs « loi Frogier », institue pour sa part un dispositif d’encouragement Ă  l’investissement dans certains domaines Ă©conomiques jusqu’au [15]. Elle comporte deux volets : le premier ouvre droit Ă  un crĂ©dit d'impĂŽt et le second permet la crĂ©ation d’un partenariat entre une entreprise souhaitant rĂ©aliser un investissement et des bailleurs de fonds ayant un fort potentiel fiscal. Ce dernier ouvre Ă©galement droit Ă  un crĂ©dit d’impĂŽt et peut s’articuler avec le rĂ©gime fiscal mĂ©tropolitain des lois Paul puis Girardin, permettant ainsi une « double dĂ©fiscalisation »[16]. Enfin, le CongrĂšs vote le une sĂ©rie de « coups de pouce fiscaux » proposĂ©s par le gouvernement avec des aides aux sinistrĂ©s du cyclone Erica (crĂ©dit d'impĂŽt pour les foyers dont le revenu brut imposable ne dĂ©passe pas 5 millions de francs annuels et qui auront engagĂ© des dĂ©penses de remise en Ă©tat de leur habitation en faisant appel Ă  un professionnel, Ă  hauteur de 10 % de ces dĂ©penses, reconductible pendant trois ans et ne pouvant dĂ©passer 500 000 francs pour une personne seule, un million pour un couple sans enfant avec une majoration de 100 000 francs par personne ou enfant Ă  charge pour les autres ; remboursement sur prĂ©sentation d'une attestation dĂ©livrĂ©e par la commune de la taxe fonciĂšre 2003 des personnes dont l’habitation a Ă©tĂ© dĂ©truite par le cyclone ; amortissement pour les entreprises des dĂ©penses de remise en Ă©tat de bĂątiments ou de matĂ©riel non couvertes par les assurances sur une durĂ©e exceptionnelle de 24 mois) et une baisse gĂ©nĂ©rale de l'impĂŽt sur le revenu (passage de 10 Ă  15 % de la minoration pour tous les particuliers, soit concrĂštement une baisse de 5 % de l'impĂŽt pour tous les mĂ©nages ; augmentation des dĂ©ductions liĂ©es au salaire ou au traitement avec un passage du plafond de 600 000 Ă  800 000 francs CFP, mais aussi des dĂ©ductions liĂ©es au versement des salaires des gens de maison avec un plafond passant de 800 000 Ă  900 000 F CFP, cela afin d’encourager la crĂ©ation d’emploi dans ce secteur)[17].
  • la mise en place mouvementĂ©e du RĂ©gime unifiĂ© d'assurance maladie-maternitĂ© (RUAMM), nouveau nom donnĂ© Ă  la Couverture sociale unifiĂ©e (CSU) prĂ©vue dans le pacte social de 2000, visant Ă  assurer une protection sociale Ă  tous les NĂ©o-CalĂ©doniens et Ă  maĂźtriser le dĂ©ficit de la CAFAT qui a atteint 4 milliards de francs CFP (33,52 millions d'euros) en 2001. Le projet de loi de pays relative Ă  la SĂ©curitĂ© sociale en Nouvelle-CalĂ©donie est prĂ©sentĂ© en dĂ©cembre 2001 et devient la loi du pays n°2001-016 du , entrĂ©e en vigueur le , le RUAMM devant ĂȘtre mis en place au plus tard au 1er juillet suivant[18]. Il prĂ©voit que, dĂ©sormais, toute la population calĂ©donienne doit ĂȘtre assurĂ©e et cela au sein d’un seul et mĂȘme rĂ©gime pour toutes les catĂ©gories socioprofessionnelles : en Ă©change d'un remboursement des soins, lĂ©gers ou graves, tous doivent dĂ©sormais cotiser (seuls les bĂ©nĂ©ficiaires de l’aide mĂ©dicale n'en font pas partie, du moins dans un premier temps), ce qui n’était pas le cas avant la rĂ©forme. Auparavant, les salariĂ©s et retraitĂ©s Ă©taient pris en charge par la CAFAT, les fonctionnaires d’État et territoriaux dĂ©pendaient de la Mutuelle des fonctionnaires pour la couverture primaire des petits risques et de leurs employeurs pour les Ă©vacuations sanitaires et les hospitalisations. Quant aux indĂ©pendants, ils n’avaient pas d’obligation mais pouvaient souscrire Ă  un rĂ©gime d’assurance volontaire. Le financement de ce nouveau systĂšme s'appuie sur la cotisation des adhĂ©rents avec l'arrivĂ©e des indĂ©pendants et des fonctionnaires qui devrait rapporter au minimum 2 milliards de francs CFP (16,76 millions d'euros) supplĂ©mentaires et le relĂšvement du plafond de la CAFAT (montant du salaire Ă  partir duquel les cotisations n'augmentent plus) de 315 000 Ă  378 000 F CFP (3 167,64 €) mensuels, ainsi que sur le fruit de la TSS (estimĂ© Ă  3,4 milliards de F CFP, soit 27,482 millions d'euros, par an)[19]. Ce projet entraĂźne une vive opposition des fonctionnaires territoriaux et d'État car, selon eux, il consiste « Ă  faire financer le trou de la couverture sociale » par ces derniers qui « apporteront en effet 2,3 milliards de francs [pacifiques, soit 19,274 millions d'euros] par an alors que, dans le mĂȘme temps, d’autres catĂ©gories socio-professionnelles, comme les indĂ©pendants ou les agriculteurs, jouent la carte du corporatisme pour ne pas payer ». La FĂ©dĂ©ration syndicale unitaire (FSU) de Nouvelle-CalĂ©donie est le principal organisateur des grĂšves dans les Ă©tablissements scolaires et de manifestations dĂšs juin 2002, appelant Ă  une rĂ©vision de la rĂ©forme et au maintien d’une affiliation Ă  la SĂ©curitĂ© sociale mĂ©tropolitaine pour les cadres d’État et le libre choix de la mutuelle pour les fonctionnaires territoriaux au lieu de la seule Mutuelle des fonctionnaires imposĂ©e[20] - [21] - [22]. Ils sont bientĂŽt rejoints par les travailleurs indĂ©pendants de l'Union des travailleurs indĂ©pendants de Nouvelle-CalĂ©donie (UTINC) et de la FĂ©dĂ©ration des petites et moyennes entreprises (FPME). Le report au , dĂ©cidĂ© Ă  la mi-juillet par l'État, de l’examen de l’accord de coordination entre la CAFAT et la SĂ©curitĂ© sociale mĂ©tropolitaine par le Conseil supĂ©rieur de la fonction publique est rĂ©cupĂ©rĂ© par les opposants au dispositif qui estiment qu'il repousse d'autant la possibilitĂ© d'intĂ©grer les fonctionnaires d'État au RUAMM, ce que le gouvernement local dĂ©ment puisqu'une loi votĂ©e en mars par le Parlement français rend possible cette affiliation[23] - [24]. Le CongrĂšs vote d'ailleurs le une modification de la loi du pays de janvier en ajoutant les « magistrats de l’ordre judiciaire, les fonctionnaires civils de l’État, les militaires, les ouvriers de l’État et les fonctionnaires relevant des fonctions publiques territoriales et hospitaliĂšres » Ă  la liste des affiliĂ©s du rĂ©gime unifiĂ©. Pour rassurer les mĂ©contents, il entĂ©rine dans le mĂȘme temps deux amendements au texte, « sans que soient remis en cause les grands principes qui le fondent », l'un de portĂ©e limitĂ©e puisqu’il concerne les 200 « militaires » que sont les stagiaires du SMA (qui sont tenus au RUAMM mĂȘme s’ils ne perçoivent que 39 000 F CFP (326,82 euros) par mois) avec une prise en charge par le Territoire de leurs cotisations (comme pour les apprentis), l'autre, plus important, en faveur des retraitĂ©s, afin de leur « simplifier la vie administrative », qui prĂ©voit que leur cotisation de 1,5 % ne sera plus prĂ©levĂ©e sur la totalitĂ© de leurs revenus, mais sur le montant de leur pension, Ă  la source, tout en restant assujettis Ă  la double cotisation s’ils sont Ă  la fois retraitĂ©s et travailleurs indĂ©pendants[25]. D'autres propositions sont avancĂ©es par l'État et le gouvernement de la Nouvelle-CalĂ©donie en novembre 2002 pour dĂ©bloquer la situation (crĂ©ation d'un mĂ©decin conseil auprĂšs du Haut-commissaire pour donner son avis sur le principe d’une Ă©vacuation sanitaire pour les fonctionnaires d'État ainsi que sur le choix de la destination, beaucoup souhaitant ĂȘtre Ă©vacuĂ©s auprĂšs de leur famille en mĂ©tropole plutĂŽt qu'en Australie, seule destination proposĂ©e jusqu'alors ; intervention de l'État auprĂšs des mutuelles mĂ©tropolitaines afin que le gouvernement calĂ©donien et la CAFAT puissent conclure des accords et pour tenter d’obtenir des tarifs de cotisation spĂ©cifiques aux enseignants du cadre territorial qui souhaitent rester affiliĂ©s Ă  la MGEN ; Ă©tude d’une amĂ©lioration des remboursements pour les petits risques ; participation des fonctionnaires d'État Ă  la Commission de contrĂŽle de la CAFAT, et peut-ĂȘtre Ă  terme Ă  son conseil d'administration, ainsi qu’aux deux instances en cours de crĂ©ation Ă  l'Ă©poque que sont la Commission des comptes de la santĂ© et l’Observatoire des conjonctures du RUAMM ; Ă©tude de la possibilitĂ© d'un remboursement Ă  100 % dĂšs le premier jour d’hospitalisation ; Ă©tude de l'obtention d'une Carte Vitale pour les soins en MĂ©tropole)[26], ce Ă  quoi la FSU rĂ©pond favorablement en levant un prĂ©avis de grĂšve qu'elle avait prĂ©vu de lancer au commencement des Ă©preuves du baccalaurĂ©at[27].
  • la rĂ©forme de la Caisse locale de retraite (CLR), elle aussi largement dĂ©ficitaire et qui a Ă©galement suscitĂ© une certaine agitation sociale. AvancĂ©es au dĂ©but du mois de novembre 2002, les propositions du gouvernement prĂ©voient de ramener l'allocation temporaire de rĂ©sidence de 75 Ă  73 % du montant en principal des pensions versĂ©es aux retraitĂ©s, un allongement de la durĂ©e du travail avec l'ouverture Ă  chaque fonctionnaire de la possibilitĂ© de repousser l'Ăąge de dĂ©part de la retraite de 60 Ă  65 ans sur la base du volontariat et le versement d'une contribution financiĂšre Ă  la CLR pour tous ceux souhaitant bĂ©nĂ©ficier d'une retraite avant 60 ans, la refonte des bonifications d'Ăąge (ramenĂ©es Ă  une annĂ©e offerte pour six annĂ©es de travail, au lieu de trois) et de service (rĂ©vision de la bonification d'une annĂ©e de service pour trois annĂ©es de travail Ă  l’exception de celles se rapportant aux services accomplis dans l’IntĂ©rieur ou aux Iles), la suppression des « primes aux enfants » (dispositions prĂ©fĂ©rentielles de dĂ©part Ă  la retraite qui concernent les mĂšres de trois enfants et le droit Ă  la majoration de la pension d’anciennetĂ© pour enfants), l'intĂ©gration des fonctionnaires d'État (avec deux pensions distinctes pour ceux ayant servi l’État avant le Territoire : une versĂ©e par les caisses mĂ©tropolitaines, au titre des services effectuĂ©s en qualitĂ© de fonctionnaire d’État, et l’autre versĂ©e par la CLR pour les services accomplis comme fonctionnaires de la Nouvelle-CalĂ©donie)[28]. La FĂ©dĂ©ration des fonctionnaires s'y oppose, estimant que « les effets combinĂ©s de la modification du calcul des cotisations [c'est-Ă -dire leur indexation] et de l’intĂ©gration de 400 contractuels par an [sur 10 ans] permettraient de rĂ©sorber le dĂ©ficit de la caisse locale de retraite (300 millions) d’ici Ă  2005. Le tout sans toucher aux droits des retraitĂ©s »[29]. Le conseil d'administration de l'Office territorial de retraites des agents fonctionnaires (OTRAF), qui rĂ©unit les reprĂ©sentants syndicaux et les institutions sur le sujet, se prononcent contre le projet le [30]. La question de l'intĂ©gration des contractuels est le principal point de dĂ©saccord entre les syndicats et le gouvernement : la FĂ©dĂ©ration des fonctionnaires, le Slua, Force ouvriĂšre et l'USTKE la considĂšrent comme un prĂ©alable tandis que la CFE-CGC, le Syndicat des retraitĂ©s territoriaux (SRT) et celui de la fonction publique territoriale (SFPT) mettent l'accent l'action sur les mesures structurelles pour pĂ©renniser la caisse telles que proposĂ©es par l'exĂ©cutif local (suppression de bonifications, rĂ©duction de l’indexation, retraite Ă  65 ans pour les volontaires ou augmentation des cotisations) et appellent ce dernier Ă  les mettre en place le plus rapidement possible[31]. Le gouvernement, tout en donnant son accord de principe Ă  l'intĂ©gration des contractuels, estime que « ce n’est pas une solution pour la CLR : mĂȘme si les nouvelles cotisations vont assainir provisoirement sa santĂ© financiĂšre, les remboursements supplĂ©mentaires Ă  rĂ©gler vont, en fait, aggraver la situation »[32]. Les quatre syndicats pro-intĂ©gration des contractuels lancent une grĂšve dans la fonction publique territoriale le pour faire entendre ses revendications aprĂšs l'achoppement des nĂ©gociations, mouvement associĂ© Ă  celui des fonctionnaires d'État lancĂ© par la FSU, le SNAEN et le SNPDEN contre le projet de loi Fillon de rĂ©forme des retraites[33]. Le plan de sauvetage de la CLR (avec une dĂ©libĂ©ration Ă  part prĂ©voyant l'intĂ©gration des contractuels par liste d’aptitude, par concours rĂ©servĂ© ou sur titre, mais sans engagement de chiffres) est finalement votĂ©e par le CongrĂšs (seuls les groupes indĂ©pendantistes de l'Union calĂ©donienne et du FN s'y opposant, le FLNKS et l'Alliance s'associant pour leurs parts au RPCR en faveur du texte) le , tandis que l'intersyndicale manifestait Ă  nouveau[34].
  • l'initiation de la rĂ©forme de la formation professionnelle, annoncĂ©es lors d'un discours de Pierre Frogier le au CongrĂšs, estimant que « le systĂšme de formation professionnelle de la Nouvelle-CalĂ©donie est - il faut avoir la luciditĂ© de le dire -, entiĂšrement Ă  revoir, Ă  repenser, et Ă  refonder. Il faut lui donner un nouvel Ă©lan » et rappelant que « 54 % des demandeurs d’emploi sont aujourd’hui sans qualification, et une Ă©tude sectorielle a montrĂ© qu’il faudra former environ 2 000 techniciens supĂ©rieurs dans les cinq prochaines annĂ©es, sans compter les autres besoins en personnel qualifiĂ© pour les projets miniers et mĂ©tallurgiques du Nord et du Sud »[35]. Une Ă©tude est confiĂ©e au directeur de la Direction de la formation professionnelle continue (DFPC) du Gouvernement et ancien responsable d'un organisme similaire en rĂ©gion Midi-PyrĂ©nĂ©es, Hugues de Maleyssie-Melun. Son rapport, prĂ©sentĂ© en avril 2003 au gouvernement et aux partenaires sociaux, part de trois constats (l'importance des besoins de formation mais aussi des moyens de la Nouvelle-CalĂ©donie en la matiĂšre, avec douze lycĂ©es professionnels et neuf antennes, les trois chambres consulaires qui forment des apprentis que sont les chambres de commerce et d'industrie, de mĂ©tiers et de l'artisanat et d’agriculture, et une centaine d’organismes de toutes tailles, et l'existence d'un programme de formation reposant sur la gestion de subventions qui s'en remet largement aux propositions des organismes) pour mettre en avant les faiblesses du systĂšme (absence de recensement des besoins et donc de mise en Ɠuvre d'une Ă©valuation prospective, de coordination des moyens des diffĂ©rents acteurs d'oĂč une superposition des compĂ©tences des Provinces et du Territoire et l'installation de la Nouvelle-CalĂ©donie « dans une logique de passivitĂ© de l’offre », subissant les offres de formation des organismes) et faire des propositions (le souci principal Ă©tant d’optimiser les finances publiques, de contrĂŽler les dispositifs et d’évaluer les rĂ©sultats, et pour cela de « mettre chacun Ă  sa place : les donneurs d’ordre [commande publique] d’un cĂŽtĂ©, les opĂ©rateurs [organismes] de l’autre »)[36]. Les premiĂšres concrĂ©tisations suivent durant l'annĂ©e 2003 : redĂ©finition des statuts de l'Agence pour l'emploi (APE-NC) dont les missions ont Ă©voluĂ© (elle ne s'occupe notamment plus de placements tandis qu'elle devient le point central de la prospective en matiĂšre d'emploi), dĂ©but du recensement des besoins en qualification des employeurs dans les secteurs de l’agriculture, de la pĂȘche, de la mine - mĂ©tallurgie, du bĂątiment et des travaux publics et du tourisme et croisĂ©e des premiers Ă©lĂ©ments rĂ©coltĂ©s avec des donnĂ©es Ă©conomiques (dĂ©mographie, croissance Ă©conomique 
) entre l'APE-NC et l'Institut de la statistique et des Ă©tudes Ă©conomiques (ISEE) afin de dĂ©terminer les besoins en formation nĂ©cessaires dans chaque secteur, de savoir celles qui doivent ĂȘtre mises en place ou celles qu’il faut interrompre parce que la demande va se tarir. Le budget de la formation professionnelle pour 2004 fait un bond de 53 %[37]. Un service « Informer-Orienter-Positionner-Prescrire-Suivre » (IOPP'S) consistant Ă  offrir un accompagnement personnalisĂ© durant la recherche et la formation continue, s'adressant en tout premier lieu aux demandeurs d'emploi, est crĂ©Ă© en avril 2004 au sein de l'APE-NC[38].

Une succession difficile

AprĂšs les Ă©lections provinciales du et la victoire de l'Avenir ensemble en Province sud, Jacques Lafleur dĂ©missionne de ses siĂšges Ă  l'AssemblĂ©e de Province et au CongrĂšs et Pierre Frogier est chargĂ© de diriger seul l'opposition Ă  l'Avenir ensemble. C'est ainsi que, prĂ©textant l'erreur d'une Ă©lue du Rassemblement, Suzie Vigouroux, qui a empĂȘchĂ© sa liste d'obtenir tous les siĂšges prĂ©vus au gouvernement, il fait dĂ©missionner tous ses colistiers faisant chuter ainsi l'exĂ©cutif le jour mĂȘme de sa formation le . Ce qu'on appelle ensuite l'Affaire Vigouroux s'envenime, Pierre Frogier et Jacques Lafleur accusant l'Avenir ensemble d'avoir exercĂ© des pressions sur l'Ă©lue RPCR pour qu'elle fasse exprĂšs de se tromper, ce qui a Ă©tĂ© dĂ©menti par la suite. Finalement, le 24 juin, un nouveau gouvernement est Ă©lu et le RPCR obtient le nombre de membres escomptĂ© et Pierre Frogier, pour Ă©viter un blocage plus long des institutions, apporte son soutien Ă  la candidate de l'Avenir ensemble Marie-NoĂ«lle ThĂ©mereau qui est Ă©lue Ă  la prĂ©sidence de ce gouvernement le 29 juin tandis que Pierre Frogier obtient le "portefeuille" du Commerce extĂ©rieur, du Suivi des Relations extĂ©rieures et des Relations avec l'Union europĂ©enne.

Mais, malgrĂ© ce soutien momentanĂ©, Pierre Frogier reste trĂšs critique vis-Ă -vis de l'Avenir ensemble et de ses dirigeants. Il incarne de plus en plus, aux yeux des militants, la possibilitĂ© de prĂ©parer l'"AprĂšs Lafleur", et l'ancien leader du Territoire accĂ©lĂšre les Ă©chĂ©ances visant Ă  organiser sa succession. Ainsi, il est prĂ©vu que Pierre Frogier soit le seul candidat pour devenir le nouveau prĂ©sident du Rassemblement-UMP au CongrĂšs qui se tiendra Ă  RiviĂšre SalĂ©e Ă  NoumĂ©a le . Mais, au dernier moment, Jacques Lafleur, reprochant Ă  Frogier de ne pas ĂȘtre assez ferme dans son opposition au gouvernement de Marie-NoĂ«lle ThĂ©mereau et de ne pas avoir respectĂ© toutes les conditions que le dĂ©putĂ© avait posĂ© pour sa succession, dĂ©cide finalement de se reprĂ©senter Ă  sa succession. Le CongrĂšs de RiviĂšre SalĂ©e consacre la victoire de Pierre Frogier qui, lors du premier scrutin interne Ă  bulletin secret organisĂ© depuis la crĂ©ation du parti en 1977, a obtenu 3 261 voix sur les 4 174 militants prĂ©sents lors du vote, contre seulement 889 suffrages Ă  Jacques Lafleur. Celui-ci finira par dĂ©missionner du parti qu'il avait crĂ©Ă© prĂšs de 30 ans auparavant en dĂ©cembre 2005 et ne cachera pas son mĂ©pris pour la nouvelle Ă©quipe dirigeante du Rassemblement.

Un « nouveau » Rassemblement

Pierre Frogier s'est depuis fait le chantre de la « rupture », Ă  l'instar de Nicolas Sarkozy sur le plan national, avec le « systĂšme Lafleur », a voulu introduire plus de « dĂ©mocratie interne » dans son parti en organisant notamment des « primaires » pour dĂ©signer les deux candidats aux lĂ©gislatives de 2007, mais aussi en adoptant une attitude plus critique vis-Ă -vis de l'Accord de NoumĂ©a. Il appelle alors Ă  une renĂ©gociation de ce dernier, se dira mĂȘme se sentir « totalement dĂ©sengagĂ© » de ce dernier[39] (ce qui provoquera alors une importante levĂ©e de boucliers chez tous les principaux signataires de l'accord, de Jacques Lafleur mais aussi de nombreuses autres figures du camp anti-indĂ©pendantiste dont les leader s de l'Avenir ensemble aux indĂ©pendantistes), estimant qu'une « lecture indĂ©pendantiste » de l'Accord a Ă©tĂ© privilĂ©giĂ©e jusqu'Ă  prĂ©sent et s'opposant farouchement (Ă  l'instar de Jacques Lafleur et du sĂ©nateur Simon Loueckhote) Ă  la loi constitutionnelle (finalement adoptĂ©e en CongrĂšs Ă  Versailles fin fĂ©vrier 2007) proposant le gel du corps Ă©lectoral aux seules personnes rĂ©sidant en Nouvelle-CalĂ©donie depuis avant 1998 pour les Ă©lections provinciales. Il propose Ă©galement le d'organiser un rĂ©fĂ©rendum sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-CalĂ©donie dĂšs le dĂ©but de la pĂ©riode prĂ©vue par l'Accord de NoumĂ©a, Ă  savoir 2014, afin de faire un bilan de l'accord, interroger les jeunes gĂ©nĂ©rations qui n'avaient pu l'ĂȘtre en 1998 et de « purger rapidement cette affaire d’indĂ©pendance »[40]. Cette proposition est combattue par toutes les autres forces anti-indĂ©pendantistes qui prĂ©fĂšrent une sortie nĂ©gociĂ©e de l'Accord de NoumĂ©a Ă  un « rĂ©fĂ©rendum couperet » qui selon eux ferait renaĂźtre les tensions politiques et ethniques des annĂ©es 1980.

Investi par le Rassemblement-UMP et par l'UMP, il est rĂ©Ă©lu au second tour des Ă©lections lĂ©gislatives de juin 2007, dans la deuxiĂšme circonscription, avec 54,13 % des voix contre 45,87 % Ă  son adversaire indĂ©pendantiste Charles Pidjot[41]. AprĂšs cette Ă©lection, et sous l'impulsion de son parti national, du nouveau prĂ©sident de la RĂ©publique Nicolas Sarkozy et de son secrĂ©taire d'État Ă  l'Outre-mer Christian Estrosi, un nouveau rapprochement est tentĂ© entre Pierre Frogier et Harold Martin. Celui-ci aboutit Ă  la signature d'un accord-cadre entre le Rassemblement-UMP et l'Avenir ensemble visant ainsi Ă  souder le camp anti-indĂ©pendantiste divisĂ©. Du fait de cet accord, Pierre Frogier est Ă©lu prĂ©sident du CongrĂšs, l'assemblĂ©e dĂ©libĂ©rante du territoire, le tandis que la prĂ©sidence du Gouvernement revient Ă  Harold Martin. Il est rĂ©Ă©lu Ă  ce poste le par 22 voix sur 54[42].

Pour les Ă©lections provinciales du , il est la tĂȘte de liste du Rassemblement-UMP en Province Sud[43]. Un sondage rĂ©alisĂ© auprĂšs de 500 personnes par TNS Sofres entre le 14 et le pour les Nouvelles calĂ©doniennes et publiĂ© le 30 avril suivant le place, avec sa liste, en tĂȘte des intentions de vote, avec 19 % des interrogĂ©s le choisissant de maniĂšre ferme et 9 % supplĂ©mentaires le prĂ©fĂ©rant tout en indiquant que leur choix pouvait changer[44]. Selon la mĂȘme Ă©tude, sa formation obtiendrait environ 16 Ă©lus sur 40 Ă  l'AssemblĂ©e de la Province Sud et 15 sur 54 au CongrĂšs[45]. Le jour du scrutin, son parti redevient la premiĂšre force politique de la Province Sud et du CongrĂšs, mais il n'obtient pas de majoritĂ© avec respectivement 15 Ă©lus sur 40 et 13 sur 54 et obtient un score plus lĂ©ger que celui du Rassemblement-UMP emmenĂ© par Jacques Lafleur en 2004. De plus, la liste CalĂ©donie ensemble de Philippe GomĂšs le talonne de prĂšs (la liste Rassemblement obtient 28,54 % des suffrages exprimĂ©s contre 23,6 % Ă  la liste GomĂšs qui gagne ainsi 11 Ă©lus Ă  la Province Sud et 10 au CongrĂšs). Enfin, les trois formations opposĂ©es Ă  son projet de rĂ©fĂ©rendum de 2014 et appelant Ă  la nĂ©gociation d'une sortie consensuelle de l'Accord de NoumĂ©a (CalĂ©donie ensemble de Philippe GomĂšs, Avenir ensemble-LMD d'Harold Martin, Didier Leroux et Simon Loueckhote et le RPC) sont nettement majoritaires au sein de l'Ă©lectorat anti-indĂ©pendantiste[46]. Si le Rassemblement-UMP et Pierre Frogier sont en situation de force, ils doivent nĂ©gocier pour convertir leur relative victoire Ă©lectorale en contrĂŽle des institutions et afin d'Ă©viter une Ă©ventuelle alliance « anti-Rassemblement » entre ses adversaires loyalistes. Ainsi, dĂšs le , Pierre Frogier propose un « Rassemblement rĂ©publicain » qui ferait renaĂźtre « l’unitĂ© de notre famille, qui veut le maintien de la Nouvelle-CalĂ©donie dans la France » et serait basĂ© sur un « accord de gouvernement » Ă©tablissant « une ligne commune et claire sur les sujets politiques majeurs que sont les transferts de compĂ©tences, les signes identitaires et la protection de l’emploi local »[47].

Président de la Province Sud

Le , l'alliance entre les loyalistes de l'Assemblée de la Province Sud porte Pierre Frogier à la présidence de l'Assemblée dÚs le premier tour par 34 voix (les 15 Rassemblement-UMP ajoutées aux 11 de Calédonie ensemble et aux 8 de l'Avenir ensemble-LMD) contre 4 à Rock Wamytan du FLNKS et 2 à Jacques Lafleur du RPC[48].

Le , il prĂ©sente devant l'AssemblĂ©e sa dĂ©claration d’orientation des actions prioritaires de la province. Reprenant un de ses principaux thĂšmes de campagne (qu'il partageait avec CalĂ©donie ensemble et Philippe GomĂšs mais combattu par le FLNKS[49]), il y dĂ©fend la rĂ©vision de la clef de rĂ©partition, dĂ©finie par la loi organique et qui, au nom du rĂ©Ă©quilibrage entre les trois provinces, rĂ©partit de maniĂšre volontairement inĂ©galitaire les dotations institutionnelles de fonctionnement et d'Ă©quipement entre celles-ci (50 % en matiĂšre de fonctionnement et 40 % pour l'Ă©quipement pour le Sud qui regroupe 75 % de la population du Territoire, 32 % et 40 % pour le Nord et 18 % et 20 % pour les Ăźles LoyautĂ©). Il estime notamment que cette rĂ©forme doit rĂ©pondre au fait « que la croissance dĂ©mographique Ă  laquelle la province Sud est confrontĂ©e et les tensions financiĂšres qui en dĂ©coulent, ne soient pas un obstacle Ă  la rĂ©alisation de ses ambitions ». Trois solutions sont notamment avancĂ©es : la rĂ©vision de l'indice de pĂ©rĂ©quation, « la plus Ă©vidente » selon Pierre Frogier, la prise en charge par les provinces Nord et Îles des services fournis Ă  leurs populations par le Sud ou le transfert des dĂ©penses sociales Ă  la Nouvelle-CalĂ©donie ou d’un certain nombre d’impĂŽts aux provinces. D'autre part, il dĂ©finit trois axes prioritaires Ă  sa politique Ă  la tĂȘte de l'exĂ©cutif provincial : la jeunesse (par le dĂ©veloppement du suivi scolaire, l'Ă©tablissement d'une « Ă©cole de la deuxiĂšme chance » pour les jeunes de 18 Ă  25 ans sortis du systĂšme scolaire et sans diplĂŽme afin de les insĂ©rer ou rĂ©insĂ©rer professionnellement, ou encore l'extension Ă  la Nouvelle-CalĂ©donie du service civique volontaire crĂ©Ă© en mĂ©tropole par la loi du ), la circulation et les transports (pour remĂ©dier aux engorgements actuels du Grand NoumĂ©a et anticiper la forte augmentation du trafic attendue dans les quinze prochaines annĂ©es) et la sylviculture (dans le cadre de la recherche de secteurs Ă©conomiques complĂ©mentaires du nickel, afin de dĂ©velopper une « filiĂšre bois »)[50]. Concernant le premier de ces objectifs, un Conseil provincial des jeunes, composĂ© pour deux tiers de reprĂ©sentants des collĂšges et lycĂ©es de la collectivitĂ© et pour le tiers restant de personnes ĂągĂ©es de 18 Ă  26 ans engagĂ©es dans la vie associative des communes de la province, est installĂ© le afin de conseiller plus particuliĂšrement l'institution concernant la jeunesse[51]. En matiĂšre de transports, un schĂ©ma de cohĂ©rence de l'agglomĂ©ration noumĂ©enne (SCAN) couplĂ© Ă  un plan de dĂ©placement de l’agglomĂ©ration noumĂ©enne (PDAN) est adoptĂ© le . Ils visent Ă  dĂ©velopper les transports en commun et limiter la longueur et la durĂ©e des dĂ©placements des habitants de l’agglomĂ©ration depuis leur domicile jusqu’à leur travail. Ils prĂ©voient pour cela la crĂ©ation d'une AutoritĂ© d’organisation des transports coordonnant les activitĂ©s des acteurs dans ce domaine dans le Grand NoumĂ©a (avec surtout la mise en place d'un billet unique sur les deux rĂ©seaux, celui de la ville de NoumĂ©a KaruĂŻa Bus et celui provincial CarSud), mais aussi l'installation d'un transport en commun en site propre et de navettes maritimes reliant le centre urbain Ă  sa banlieue[52]. Toutefois, les actions provinciales Ă  court terme, inscrites dans une logique d'amĂ©lioration de la circulation des seules voitures au travers du plan Sud Express apparaissent contradictoires avec ce plan de transport avec les projets controversĂ©s de l'Ă©changeur de l'Étrier ou de dĂ©nivellation du carrefour Berthelot[53].

Mais il se fait surtout remarquer depuis les Ă©lections provinciales de 2009 par de nouvelles propositions qui divisent la classe politique, notamment les non-indĂ©pendantistes. Il tend notamment Ă  modĂ©rer ses propos concernant la sortie de l'accord de NoumĂ©a. Estimant que : « VoilĂ  30 ans que je me bats contre l’indĂ©pendance. Je veux maintenant me battre "pour" quelque chose », il avance en octobre 2009 l'idĂ©e de dĂ©finir une solution institutionnelle claire comme alternative Ă  l'indĂ©pendance pour le rĂ©fĂ©rendum d'autodĂ©termination, dont il dĂ©fend toujours l'organisation dĂšs 2014, et « qui mĂšnerait le pays aux confins de l’autonomie » en choisissant « librement » de laisser Ă  la RĂ©publique l’exercice des compĂ©tences rĂ©galiennes. Il dĂ©fend dans le mĂȘme temps l'entente rĂ©publicaine dont il veut faire une « nouvelle force politique », notamment pour discuter avec les indĂ©pendantistes de cette issue institutionnelle, ainsi que la possibilitĂ© d'Ă©tendre le « modĂšle nĂ©o-calĂ©donien » Ă  l'ensemble de l'outre-mer français[54]. Il obtient notamment le soutien d'Harold Martin et de l'Avenir ensemble, tant sur la proposition institutionnelle que sur celle d'un rapprochement plus poussĂ© des anti-indĂ©pendantistes[55], mais ses dĂ©clarations provoquent des rĂ©actions plus tiĂšdes de la part du RPC (qui maintient son opposition Ă  un « rĂ©fĂ©rendum couperet » et rĂ©itĂšre sa proposition de renouveler les accords pour un « pacte cinquantenaire » allant dans le sens d'une « solution nĂ©gociĂ©e »)[56] ou du FLNKS (qui estime qu'il s'agit surtout d'un discours visant les militants du Rassemblement-UMP et qui ne donne « pas l’impression qu’à ses yeux les indĂ©pendantistes comptent vraiment »)[57].

Ensuite, au sujet du dĂ©bat sur les signes identitaires, il annonce au dĂ©but du mois de fĂ©vrier 2010 envisager d'associer le drapeau tricolore au drapeau Kanaky, avec pour condition que les indĂ©pendantistes « doivent lever toute ambiguĂŻtĂ© et nous l’apporter comme un signe identitaire, un symbole culturel, dĂ©barrassĂ© des violences dont il est entachĂ© » afin de « reprĂ©senter cette part de la Nouvelle-CalĂ©donie mĂ©lanĂ©sienne et ocĂ©anienne indissociable de son identitĂ© europĂ©enne et française » et « ainsi, en additionnant nos deux lĂ©gitimitĂ©s, nous aurons fait un nouveau pas les uns vers les autres »[58]. Cette fois-ci saluĂ©e par le FLNKS[59], par Didier Leroux, dissident de l'Avenir ensemble et reprĂ©sentant local du MoDem qui la voit comme une « dĂ©marche courageuse et mĂȘme un peu risquĂ©e de Pierre Frogier » et « comme une Ă©tape, avant l’adoption d’un drapeau commun »[60], et une nouvelle fois par l'Avenir ensemble[61], la proposition est en revanche vivement critiquĂ©e par Jacques Lafleur (disant qu'elle « ne peut que diviser » et que « la Nouvelle-CalĂ©donie a un drapeau, celui de la RĂ©publique française »)[62] et donc le RPC et par CalĂ©donie ensemble (qui la juge « ambiguĂ«, contraire Ă  l’accord de NoumĂ©a et dangereuse pour le destin commun »)[63]. Quoi qu'il en soit, cette proposition reçoit le soutien du prĂ©sident de la RĂ©publique Nicolas Sarkozy et du gouvernement lors du VIIIe ComitĂ© des signataires rĂ©unis Ă  Paris le . À la suite de cela, le suivant, les Ă©lus du CongrĂšs ont Ă©mis « le vƓu de voir flotter ensemble le drapeau tricolore et celui des indĂ©pendantistes sur les Ă©difices publics de Nouvelle-CalĂ©donie »[64]. N'ayant pas force de loi, ce texte permet toutefois de donner une reconnaissance officielle Ă  l'utilisation conjointe des deux drapeaux. Le , le premier ministre François Fillon, en dĂ©placement officiel sur l'Ăźle, hisse pour la premiĂšre fois le drapeau Kanaky et le drapeau français ensemble sur le siĂšge du Haut-commissariat de la RĂ©publique[65] en prĂ©sence des autoritĂ©s locales dont le prĂ©sident du gouvernement Philippe GomĂšs (qui s'Ă©tait opposĂ© Ă  l'usage des deux drapeaux), Pierre Frogier, celui du CongrĂšs Harold Martin et celui du SĂ©nat coutumier, Julien Boanemoi. Une circulaire Ă©manant du premier ministre est attendue pour savoir sur quels Ă©tablissements les deux emblĂšmes doivent ĂȘtre prĂ©sents conjointement ; celui-ci a nĂ©anmoins prĂ©cisĂ© qu'il s'agira de « donner des instructions concernant les Ă©difices qui reprĂ©sentent l’État. S’agissant des collectivitĂ©s locales, c’est Ă  elles d’assumer leurs responsabilitĂ©s. L’État n’imposera rien »[66]. Pierre Frogier fait hisser les deux drapeaux cĂŽte Ă  cĂŽte sur l'hĂŽtel de la Province Sud (sans vote de l'assemblĂ©e provinciale) pour la premiĂšre fois le [67].

Sur le plan Ă©conomique, plus particuliĂšrement industriel, il propose de rapprocher les trois principaux groupes mĂ©tallurgiques acteurs du secteur du nickel en Nouvelle-CalĂ©donie (SLN, SMSP et Vale Inco) afin qu'ils renforcent leur coopĂ©ration et leur complĂ©mentaritĂ© plutĂŽt que de se faire concurrence, estimant en octobre 2009 lors d'une visite de l'usine de Goro que l’intĂ©rĂȘt du pays « ne passe pas forcĂ©ment par l’addition des intĂ©rĂȘts respectifs des trois industriels », et en mars 2010 que « l’avenir mĂ©tallurgique Ă  long terme ne peut pas passer par la concurrence entre opĂ©rateurs, mais par une synergie et une complĂ©mentaritĂ© »[68]. Et, au sujet de la vie chĂšre, alors que ce dossier est sur le devant de la scĂšne sociale aux mois de mai et , il annonce dans un entretien accordĂ© aux Nouvelles calĂ©doniennes et publiĂ© le qu'il a dĂ©cidĂ© d'octroyer une nouvelle autorisation pour l'installation d'un hypermarchĂ© GĂ©ant Ă  DumbĂ©a (une premiĂšre autorisation avait Ă©tĂ© annulĂ©e auparavant par le tribunal administratif de NoumĂ©a tandis que la commission consultative provinciale d'urbanisme commercial, ou CPUC, avait rendu un avis dĂ©favorable Ă  ce projet). Dans le mĂȘme temps, il dĂ©clare Ă©galement sa volontĂ© de faire disparaĂźtre cette CPUC (appelant Ă  ce sujet Ă  un alignement sur « ce qui se fait aujourd'hui en MĂ©tropole, Ă  la demande de l'Europe », Ă  savoir que, selon lui, « on ne vĂ©rifie plus que les aspects environnementaux, architecturaux, et les impĂ©ratifs d'amĂ©nagement du territoire, d'accĂšs routier » des projets commerciaux, et non plus la seule « analyse Ă©conomique » Ă  laquelle la commission serait limitĂ©e) et son opposition Ă  une « loi antitrust » fortement dĂ©fendue par CalĂ©donie ensemble (dĂ©sormais clairement relĂ©guĂ© Ă  partir de dans l'opposition face Ă  un rapprochement entre le trio Rassemblement-UMP-Avenir ensemble-LMD du cĂŽtĂ© loyaliste et le duo UC-Parti travailliste dans le camp indĂ©pendantiste) et les syndicats. Il affirme Ă  ce sujet une position libĂ©rale : « Une loi antitrust est une sottise dans un petit pays comme le nĂŽtre. Je suis opposĂ© Ă  une Ă©conomie administrĂ©e. Tout comme je suis opposĂ© Ă  une trop grande rĂ©glementation du secteur Ă©conomique. Tout simplement parce que c'est gĂ©nĂ©rateur de corruption. Écrivez-ça en gros ! Plus vous faites des commissions, plus vous rĂ©glementez, plus les Ă©lus, les responsables syndicaux ou associatifs sont soumis Ă  des pressions et des lobbies, et plus ils prĂȘtent le flanc Ă  des corruptions qui peuvent prendre diverses formes »[69]. L'intersyndicale contre la vie chĂšre menĂ©e notamment par l'USOENC s'oppose surtout l'autorisation du nouveau GĂ©ant Casino qui pour eux revient Ă  renforcer un monopole (le groupe Lavoix, rachetĂ© par le groupe martiniquais Bernard Hayot, et gĂ©rant des enseignes Casino en Nouvelle-CalĂ©donie, est l'un des deux acteurs principaux de la grande distribution dans l'archipel, avec un seul rĂ©el concurrent Ă  travers le groupe Pentecost dĂ©positaire pour sa part des marques Carrefour[70]). Ainsi, quelques heures aprĂšs la parution de l'article, le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'USOENC, accompagnĂ© d'autres syndicalistes, intervient lors de la sĂ©ance publique du CongrĂšs chargĂ©e d'Ă©lire un nouveau gouvernement local (dĂ©sormais prĂ©sidĂ© par Harold Martin), dĂ©clarant : « Nous en avons ras-le-bol du nouveau gouvernement, et ras-le-bol de ses comportements. On sait qu'il faut trois grandes enseignes concurrentes pour faire baisser les prix en CalĂ©donie. Et Pierre Frogier fait l'inverse en renforçant la position dominante du premier groupe de distribution. [...] Par ailleurs, Pierre Frogier parle de corruption dans ce pays. OĂč ? Qui ? Dans ces commissions oĂč il n'y a que des Ă©lus et des organisations professionnelles, mais pas d'organisations syndicales ? »[71]. Au sein de la classe politique, CalĂ©donie ensemble rĂ©pond pour sa part en appelant Ă  l'organisation d'un « Grenelle de la vie chĂšre »[72] tandis que l'Union pour un destin calĂ©donien (UDC, nouveau parti dont les deux Ă©lues au CongrĂšs et Ă  l'AssemblĂ©e de la Province Sud votent avec la formation de Philippe GomĂšs) parle de « bijou d'incohĂ©rence » au sujet des explications fournies pour justifier la suppression de la CPUC[73] et que le mouvement « Ouverture citoyenne » voit, dans cette dĂ©cision couplĂ©e Ă  celle de refuser une loi contre la concentration, « deux monopoles commerciaux qui en sortent renforcĂ© » et dit s'inquiĂ©ter de la « concentration progressive du capital entre les mains de groupes extĂ©rieurs »[74].

Dans le domaine social, et plus particuliĂšrement du logement, il fait lĂ  aussi une proposition source de dĂ©bats. Le , il prĂ©sente en effet son projet de politique provinciale en matiĂšre de rĂ©sorption de l'habitat insalubre dans le Grand NoumĂ©a, axĂ© sur une rĂ©habilitation des squats (passant par l'Ă©lectrification, l'alimentation en eau potable et la collecte des dĂ©chets) plutĂŽt que sur la construction de nouveaux immeubles d'habitat social et donc la recherche du relogement des squatteurs, afin de, selon lui, « rĂ©pondre Ă  un mode de vie ocĂ©anien », et estimant que : « On pourrait toujours construire plus d'appartements, on pourrait continuer Ă  faire plus de bĂ©ton. Est-ce que ça correspond Ă  la culture et au mode de vie des populations ocĂ©aniennes ? »[75]. CalĂ©donie ensemble, tout en reconnaissant que « l’humanisation des conditions de vie des squatteurs est souhaitable », affirme que « ce mode de vie doit rester une solution temporaire » et que « maintenir des bidonvilles qui sont des ghettos, mĂȘme amĂ©liorĂ©s, au profit exclusif des kanak et des ocĂ©aniens est un non-sens »[76]. GĂ©rard Reignier pour l'UC, Charles Washetine pour le Palika ou Sylvie Robineau pour l'Avenir ensemble font Ă©galement le mĂȘme constat et se disent surtout concernĂ© par le problĂšme de « mixitĂ© sociale » posĂ© par cette politique[77].

Le , Pierre Frogier finit par dĂ©missionner de la prĂ©sidence de l'AssemblĂ©e de la Province Sud, afin de provoquer un renouvellement du bureau le 9 novembre suivant, afin de remplacer d'une part Éric Gay (qui souhaite se concentre sur sa campagne aux Ă©lections lĂ©gislatives de dans la 2e circonscription) Ă  la 1re vice-prĂ©sidence, et d'autre part les deux vice-prĂ©sidents CalĂ©donie ensemble Philippe Michel et Sonia Lagarde. Pierre Frogier est alors rĂ©Ă©lu sans surprise dĂšs le premier tour de scrutin, par 21 voix (les 15 du Rassemblement-UMP, les 4 des Ă©lus Avenir ensemble ainsi que les voix de Didier Leroux du MoDem et de Jean-Luc RĂ©gent du RPC) contre 13 Ă  Sonia Lagarde (les 11 de CalĂ©donie ensemble et les 2 de l'UDC), 5 bulletins nuls (les 4 du groupe FLNKS et Pascale Doniguian-Panchou du LMD) et 1 absent (Simon Loueckhote du LMD). Il fait ensuite Ă©lire comme 1er et 3e vice-prĂ©sidents deux membres de son parti, Ă  savoir respectivement Alain Lazare et Cynthia Ligeard, tandis que la 2e revient Ă  un membre de son nouvel alliĂ© l'Avenir ensemble, Pascal Vittori[78].

Le , il annonce qu'il dĂ©missionne de la prĂ©sidence de l'AssemblĂ©e de la Province Sud pour se consacrer au redressement du Rassemblement-UMP, fortement affectĂ© par la dĂ©fait de ses candidats aux Ă©lections lĂ©gislatives au profit de ceux de CalĂ©donie ensemble[79]. Cette dĂ©mission est effective le , date de l'Ă©lection pour lui succĂ©der de la candidate qu'il avait dĂ©signĂ©e, Cynthia Ligeard. Il reste prĂ©sident du Rassemblement-UMP mais est de plus en plus contestĂ© par la jeune garde, emmenĂ©e par l'ancien dĂ©putĂ© GaĂ«l Yanno et par la valeur montante du parti, Sonia BackĂšs, qui finissent par faire dissidence en 2013 pour crĂ©er le Mouvement populaire calĂ©donien (MPC). Afin de donner l'image d'un renouvellement politique, il dĂ©cide de ne pas ĂȘtre candidat aux Ă©lections provinciales du , laissant la tĂȘte de liste Ă  Cynthia Ligeard. Il reste toutefois prĂ©sident du Rassemblement ainsi que sĂ©nateur.

SĂ©nateur

Le , Pierre Frogier est officiellement investi candidat par l'UMP, pour briguer l'un des deux siĂšges dĂ©sormais dĂ©volus Ă  la Nouvelle-CalĂ©donie pour les Ă©lections sĂ©natoriales du . Son colistier est le maire et grand-chef kanak de l'Île des Pins Hilarion VendĂ©gou[80]. Le Rassemblement-UMP les investit Ă  son tour le 3 aoĂ»t suivant. Ils sont Ă©lus, sans surprise (le Rassemblement-UMP dĂ©tenant une majoritĂ© relative de conseillers municipaux), au second tour, avec 240 voix (47,9 % des suffrages exprimĂ©s) pour Pierre Frogier (230, et 45,91 %, au premier tour).

Au Sénat, il intÚgre la commission des affaires étrangÚres, de la défense et des forces armées.

Il soutient la candidature de Jean-François CopĂ© pour la prĂ©sidence de l'UMP lors du congrĂšs d'automne 2012. Pourtant, lorsque le vote de la fĂ©dĂ©ration UMP de Nouvelle-CalĂ©donie, en grande partie composĂ©e donc du Rassemblement-UMP, mais avec Ă©galement des militants isolĂ©s, est annulĂ© par la Commission nationale des recours et est l'un des facteurs de controverse sur les rĂ©sultats[81], amplifiĂ©e par la querelle locale nĂ©e de la dĂ©faite des Ă©lections lĂ©gislatives de 2012, Pierre Frogier conteste cette annulation et les accusations de fraude[82]. Il prend alors ouvertement le parti de François Fillon, arrivĂ© en tĂȘte dans la fĂ©dĂ©ration nĂ©o-calĂ©donienne, et il menace notamment Jean-François CopĂ© que : « Si jamais les termes de manƓuvres frauduleuses sont Ă  nouveau employĂ©s, je sais oĂč ça se terminera. Ça se terminera probablement au tribunal ». Pour sa part, le 1er vice-prĂ©sident GaĂ«l Yanno reconnaĂźt, lors d'une rencontre avec Jean-François CopĂ©, qu'il soutient pleinement pour sa part, qu'il y a eu des « irrĂ©gularitĂ©s au niveau du vote »[83]. Par la suite, Jean-François CopĂ© soutient explicitement en retour GaĂ«l Yanno lorsque celui-ci quitte le Rassemblement-UMP avec ses partisans pour crĂ©er le MPC. En rĂ©action, Pierre Frogier s'affirme comme nettement sarkosiste et attendre le retour de l'ancien prĂ©sident de la RĂ©publique lors d'un entretien radiophonique sur Nouvelle-CalĂ©donie 1re : « Moi, je ne veux pas rentrer dans cette guerre des chefs ou dans ces clans. Parce que mon objectif principal c'est ce qui est bon pour la Nouvelle-CalĂ©donie. Alors j'attends. J'attends le jour oĂč Nicolas Sarkozy se dĂ©terminera. Puisque Nicolas Sarkozy c'est mon phare, si vous voulez, Ă  Paris, vous le savez bien. Et lorsqu'il se dĂ©terminera, probablement 2013, 2014, et bien, je prendrai une position. Mais c'est lui qui me la dictera, et c'est en fonction de ce qu'il aura dĂ©cidĂ© de faire pour la France et la Nouvelle-CalĂ©donie que j'engagerai le Rassemblement. »[84].

Il soutient Nicolas Sarkozy pour la primaire présidentielle des Républicains de 2016[85].

Il parraine Laurent Wauquiez pour le congrÚs des Républicains de 2017, scrutin lors duquel est élu le président du parti[86].

S'étant temporairement rapproché de Philippe GomÚs et de Calédonie ensemble entre 2017 et 2018, il forme avec ce parti une liste commune pour les élections sénatoriales du , son colistier étant Gérard Poadja. Ils sont élus dÚs le premier tour de scrutin, Pierre Frogier retournant dans la chambre haute du Parlement français en recueillant 255 votes de grands électeurs, soit 54.6 % des suffrages exprimés[87].

AprĂšs le rĂ©fĂ©rendum du , Pierre Frogier finalise la transmission des rĂȘnes du parti Ă  la nouvelle gĂ©nĂ©ration en dĂ©missionnant de la prĂ©sidence Ă  l'occasion d'un comitĂ© directeur rĂ©uni dans son fief de Boulari au Mont-Dore le . Thierry Santa, qui faisait de plus en plus office de dauphin depuis l'Ă©limination d'Éric Gay aux lĂ©gislatives de 2012 et la dissidence de GaĂ«l Yanno et Sonia BackĂšs en 2013, lui succĂšde par intĂ©rim[88].

Le 4 mai 2021, Ă  l'occasion d'un dĂ©bat sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-CalĂ©donie organisĂ© au SĂ©nat, il prĂ©sente un projet pour faire Ă©voluer le statut du territoire. À la tribune, il plaide pour "nĂ©gocier le dĂ©saccord" entre loyalistes et indĂ©pendantistes. Il propose de signer un nouvel accord qui acterait une nouvelle architecture institutionnelle qui renforcerait le rĂŽle des provinces. Ces derniĂšres seraient Ă©lues selon un rĂ©gime Ă©lectoral diffĂ©renciĂ© et exerceraient les compĂ©tences aujourd’hui dĂ©volues au gouvernement. L'organe exĂ©cutif serait alors remplacĂ© par un "collĂšge mĂ©diateur". Ce collĂšge serait composĂ© par un reprĂ©sentant de l’Etat et des reprĂ©sentants des assemblĂ©es de province. Le PrĂ©sident de ce collĂšge aurait la mission de "reprĂ©senter la Nouvelle-CalĂ©donie en toutes circonstances"[89]. Cette proposition de projet, si elle a Ă©tĂ© saluĂ©e par les diffĂ©rentes composantes politiques calĂ©doniennes et mĂ©tropolitaines, a aussi suscitĂ© des critiques sur sa logique de partition de la Nouvelle-CalĂ©donie.

Mandats

Notes et références

  1. [PDF] Journal de Campagne pour législatives du Rassemblement-UMP, 05/2007
  2. Fiche de Tevaruavahine Ariipeu sur l'arbre généalogique d'Edgar Frogier sur le site Geneanet.org
  3. Fiche d'EugÚne Frogier sur l'arbre généalogique d'Edgar Frogier sur le site Geneanet.org
  4. H. LEPOT, « Le portrait de Pierre Frogier », Les Nouvelles calédoniennes, 24/04/2009
  5. Site Facebook de l'agence
  6. Présentation de l'Agence générale de Nouvelle-Calédonie
  7. « INFO FRANCEINFO. Brieuc Frogier, ancien soutien d'Eric Zemmour, quitte son poste de conseiller spécial auprÚs de la secrétaire d'Etat Sonia BackÚs », sur Franceinfo, (consulté le )
  8. [PDF] M. VILLISSECK, « Boulari, des origines au centre-ville », Mont-Dore Infos, 02/2010, p. 27
  9. Historique du projet Centre-ville sur le site du Mont-Dore
  10. « « L’État et la Nouvelle-CalĂ©donie partenaires culturels », Les Nouvelles calĂ©doniennes, 19/01/2002 »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?)
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  12. « Vanuatu-Caléldonie-France : les liens se resserrent », Les Nouvelles calédoniennes, 26/02/2002
  13. « Accord commercial signĂ© entre la CalĂ©donie et l’Australie », Les Nouvelles calĂ©doniennes, 09/03/2003
  14. Présentation de la Fiscalité de Nouvelle-Calédonie, site d'Actigest Finance
  15. [PDF] Loi du pays n° 2001-013 du 31 décembre 2001 instituant une taxe de solidarité sur les services affectée à la CAFAT au titre du financement de la protection sociale, JONC n°7 602, p. 6 978 - 6 986
  16. [PDF] Fiche sur les aides au développement en Nouvelle-Calédonie, ISEE
  17. « CongrĂšs : les baisses d’impĂŽt entĂ©rinĂ©es », Les Nouvelles calĂ©doniennes, 05/11/2003
  18. [PDF] Loi du pays n° 2001-016 du 11 janvier 2002 relative à la sécurité sociale en Nouvelle-Calédonie, JONC n°7 606, 18/01/2002, p. 2002-223 - 2002-239
  19. « Qu’est-ce que le RUAMM ? », Les Nouvelles calĂ©doniennes, 19/06/2002
  20. « Couverture sociale :400 enseignants dans la rue », Les Nouvelles calédoniennes, 18/06/2002
  21. « CollĂšges et lycĂ©es encore bloquĂ©s aujourd’hui », Les Nouvelles calĂ©doniennes, 19/06/2002
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  62. « « Jacques Lafleur trĂšs critique face Ă  l’initiative Frogier », Les Nouvelles calĂ©doniennes, 14/02/2010 »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?)
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  65. Fillon hisse les drapeaux français et kanak à Nouméa, article du Figaro
  66. OĂč le drapeau FLNKS flottera-t-il vraiment ?
  67. G. DE LA BOURDONNAYE, « Les drapeaux tricolores et indépendantistes hissés cÎte à cÎte en Province Sud », RFO Nouvelle-Calédonie, 09/08/2010
  68. H. LEPOT, Y. MAINGUET, « Le plan "nickel" de Pierre Frogier », Les Nouvelles calédoniennes, 08/03/2010
  69. [PDF] Propos recueillis par P. FRÉDIÈRE, « "La rĂ©glementation de l'Ă©conomie est gĂ©nĂ©ratrice de corruption" », Les Nouvelles calĂ©doniennes, 10/06/2011, in Revue de presse locale, site du Haut-commissariat de la RĂ©publique en Nouvelle-CalĂ©donie
  70. L. ARSENIK, « La grande distribution en NC : quels changements en perspective ? », Amnezik666.wordpress.com, 09/03/2010
  71. [PDF] Ph. F., « TempĂȘte syndicale dans l'hĂ©micycle », Les Nouvelles calĂ©doniennes, 11/06/2011, in Revue de presse locale, site du Haut-commissariat de la RĂ©publique en Nouvelle-CalĂ©donie
  72. [PDF] « Ph. FRÉDIÈRE, « Pas de dĂ©mission mais une "opposition constructive" », Les Nouvelles calĂ©doniennes, 20/06/2011, in Revue de presse locale, site du Haut-commissariat de la RĂ©publique en Nouvelle-CalĂ©donie »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?)
  73. N. BRIZARD, « Pierre Frogier veut supprimer la commission d'urbanisme commercial ! », blog officiel de l'UDC, 03/07/2011
  74. [PDF] Ph. F., « Ouverture citoyenne s'en prend à Frogier », Les Nouvelles calédoniennes, 15/06/2011, in Revue de presse locale, site du Haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie
  75. « Réhabilitation des squats », site officiel du Rassemblement-UMP, 27/01/2011
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  77. [PDF] B. NAULEAU, P. CALONNE, P. FRÉDIÈRE, « L'avenir des squats encore flou », Les Nouvelles calĂ©doniennes, 29/01/2011, in Revue de presse locale, site du Haut-commissariat de la RĂ©publique en Nouvelle-CalĂ©donie
  78. [PDF] Compte-rendu sommaire officiel de la séance du mercredi 9 novembre 2011, Province Sud « Copie archivée » (version du 30 octobre 2012 sur Internet Archive)
  79. Nouvelle-Calédonie : le sénateur Frogier quitte la présidence de la province Sud, Le Point, 22 août 2012.
  80. « Frogier et Vendégou en route vers le Sénat », Les Nouvelles calédoniennes, 29/06/2011
  81. « La victoire de Copé à l'UMP confirmée par la commission de recours », RTS, 26/11/2012, article en ligne
  82. « « COMMUNIQUE: VOTE UMP », site du Rassemblement-UMP »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?)
  83. S. RIBOT, GHM, « Le coup de Gaël Yanno », Les Nouvelles calédoniennes, 10/12/2012
  84. Martine Nollet, émission C'est-à-dire avec Pierre Frogier, radio Nouvelle-Calédonie 1re, 29/03/2013
  85. « Serge Dassault et Patrick Balkany parmi les parlementaires qui soutiennent Nicolas Sarkozy », lemonde.fr, 9 septembre 2016.
  86. Ludovic Vigogne, « La liste des 136 parrains de Laurent Wauquiez », lopinion.fr, 11 octobre 2017.
  87. Françoise Tromeur, « Les grands électeurs ont (ré)élu Pierre Frogier et Gérard Poadja au premier tour », Nouvelle-Calédonie 1re, 24/09/2017
  88. William Kromwel et CM, « Pierre Frogier passe la main », Nouvelle-Calédonie La 1re, 06/12/2018
  89. « Les sĂ©nateurs dĂ©battent de l’avenir institutionnel de la Nouvelle-CalĂ©donie », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )

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