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Petit office de la Sainte Vierge

Le petit office de la Sainte Vierge est une pratique liturgique, à la Vierge Marie, continue et basée sur les heures canoniales. Elle est généralement priée en alternative à la liturgie des heures mais peut, plus rarement de nos jours, s'ajouter à la récitation de l'Office divin. Si elle ne relève pas d'une obligation liturgique, elle est considérée comme étant une dévotion privée.

Un Officium parvum Beatæ Mariæ Virginis, fourni en France vers 1455, folio 137

- Manuscrit en ligne pour toutes les pages.
Même manuscrit, folio 225 (Bibliothèque nationale (Pologne)).

Histoire

Les origines de cet office peuvent être retracées à l'abbaye du Mont-Cassin au VIIIe siècle. Il aurait été commandé par le pape Zacharie, selon le cardinal Giovanni Bona, qui cita Pierre le Diacre au XIIe siècle. Saint Ildefonse et Jean Damascène possédaient déjà un office à la Bienheureuse Vierge Marie au VIIe siècle.

L'usage de cet office se répandit au XIe siècle grâce à la dévotion mariale de l'Église catholique romaine en Angleterre, qui avait été promue par Dunstan de Cantorbéry et Ethelwold de Lindisfarne. Pierre Damien rapporta qu'il était répandu en France et en Italie à cette époque et qu'il avait été introduit dans plusieurs monastères italiens. Il l'institua lui-même chez les camaldules. Les prémontrés et les chanoines réguliers retinrent l'usage du petit office en plus de l'office divin. L'influence des moines conduisit le clergé séculier à l'adopter. L'ordre de Cluny l'avait d'abord réservé aux moines malades.

Au XIVe siècle, la récitation de cet office était devenue presque universelle. Toutefois, le pape Pie V, dans sa réforme du bréviaire promulguée par la bulle Quod a nobis du , en supprima l'obligation pour la récitation privée (tout en invitant les clercs à ne pas se frustrer à la suite de la soustraction à ce moyen particulier de sanctification). Pie V en maintint cependant l'obligation pour l'office de chœur dans les églises où l'usage existait de s'y livrer: aucune extinction de culte, ou seulement de cet office, quelle qu'en était la durée ne pouvait prescrire contre cette obligation.

Lors de la Réforme anglaise, l'office de la Vierge était récité par les laïcs dévôts puis par les catholiques persécutés par le régime protestant. Son usage général a été maintenu dans le clergé jusqu'au XXe siècle par les dominicains, les tertiaires, les franciscains, les carmélites et les laïcs qui voulaient participer activement à la vie liturgique de l'Église.

Le pape Paul VI déclara qu'il était souhaitable que l'office divin soit récité en lieu des autres offices. Pour cette raison, l'office de la Vierge, l'office du Saint-Sacrement et l'office du Sacré-Cœur ne sont plus souvent récités et sont surtout conservés à l'intérieur des communautés traditionalistes. Par ailleurs, la récitation quotidienne du petit office, demandée pour le "Privilège Sabbatin" lié au scapulaire, peut être remplacé par la récitation quotidienne du chapelet (sur autorisation de n'importe quel confesseur) ; ce remplacement est devenu une règle assez générale.

Cependant, en 1988, Catholic Book Publishing édita une version réformée post-Vatican II, officiellement approuvée par la Congrégation pour le culte divin et le Comité liturgique des évêques des États-Unis. L’éditeur expliqua, dans son introduction, que la publication de cette version mettait en avant le rôle de Marie dans la vie de l'Église et s'inscrivait dans l'esprit de l'année mariale décrétée par Jean-Paul II et dans celui de son encyclique alors récemment publiée, Redemptoris Mater.

Dispositions liturgiques

Bien que l'office puisse être dit en langue vulgaire, au chœur, il doit toujours être chanté en latin.

Il y a certains jours pendant lesquels le petit office est suspendu s'il ne relève pas de la dévotion privée:

  • les jours à un office à neuf leçons;
  • les samedis où l'Office de la vierge in Sabbato est obligatoire;
  • les jours mémoires et vigiles dédiées à la Vierge;
  • pendant Noël et sa veille (très exactement, le petit office est interrompu à partir de Matines de cette veille);
  • pendant la Semaine sainte;
  • pendant l'octave de Pâques et celle de Pentecôte.

Structure d'un office

  • Aperi, Domine, os meum ad benedicéndum nomen sanctum tuum (« Ouvrez mes lèvres, Seigneur, afin qu’elles bénissent votre saint nom »): Cette ouverture, priée à genoux et à voix basse, est une invocation tirée du Psaume 70, conclue par un signe de croix.
  • Ave Maria.
  • L'invocation se poursuit alors, à voix haute, par le verset 17 du Psaume 51 et par la première moitié du verset 3 du Psaume 70.
  • Gloria Patri, suivi de l'acclamation Alléluia, remplacée entre la Septuagésime et le Vendredi saint par le trait: Laus tibi, Domine, Rex aeternae gloriae (« Louange à vous, Seigneur, Roi de la gloire éternelle »).

L'office varie aussi au cours de l'année liturgique divisée, pour cette pratique, en trois temps:

Composition

Dimanche :

Lundi :

Mardi :

Mercredi :

Jeudi :

Vendredi :

Samedi :

Bibliographie

  • Petit office de la Très Sainte Vierge (en latin et français, selon le rite dominicain), édité par Traditions Monastiques, Abbaye Saint-Joseph de Clairval, 21150 Flavigny-sur-Ozerain, 153 pages (également par correspondance).

Références

  1. Du jour suivant la Purification jusqu'aux vêpres du samedi avant le premier dimanche de l'Avent, sauf pour le jour de l'Annonciation
  2. Des premières vêpres du samedi avant le premier dimanche de l'Avent jusqu'aux vêpres du jour avant la fête de Noël; valable aussi pour le jour de l'Annonciation.
  3. Depuis les premières vêpres de Noël jusqu'aux secondes vêpres de la Purification.
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