Psaume 150
Le psaume 150[1] est le dernier des psaumes du livre des Psaumes. Il est appelé en latin Laudate Dominum. C'est une invitation à la louange à Dieu, appréciée tant par les juifs que les chrétiens, et qui a souvent été mise en musique.
Texte
verset | original hébreu[2] | traduction française de Louis Segond[3] | Vulgate[4] latine |
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1 | הַלְלוּ-יָהּ:הַלְלוּ-אֵל בְּקָדְשׁוֹ; הַלְלוּהוּ, בִּרְקִיעַ עֻזּוֹ | Louez l’Éternel ! Louez Dieu dans son sanctuaire ! Louez-le dans l’étendue, où éclate sa puissance ! | Alleluia laudate Dominum in sanctis eius laudate eum in firmamento virtutis eius |
2 | הַלְלוּהוּ בִגְבוּרֹתָיו; הַלְלוּהוּ, כְּרֹב גֻּדְלוֹ | Louez-le pour ses hauts faits ! Louez-le selon l’immensité de sa grandeur ! | Laudate eum in virtutibus eius laudate eum secundum multitudinem magnitudinis eius |
3 | הַלְלוּהוּ, בְּתֵקַע שׁוֹפָר; הַלְלוּהוּ, בְּנֵבֶל וְכִנּוֹר | Louez-le au son de la trompette ! Louez-le avec le luth et la harpe ! | Laudate eum in sono tubae laudate eum in psalterio et cithara |
4 | הַלְלוּהוּ, בְּתֹף וּמָחוֹל; הַלְלוּהוּ, בְּמִנִּים וְעֻגָב | Louez-le avec le tambourin et avec des danses ! Louez-le avec les instruments à cordes et le chalumeau ! | Laudate eum in tympano et choro laudate eum in cordis et organo |
5 | הַלְלוּהוּ בְצִלְצְלֵי-שָׁמַע; הַלְלוּהוּ, בְּצִלְצְלֵי תְרוּעָה | Louez-le avec les cymbales sonores ! Louez-le avec les cymbales retentissantes ! | Laudate eum in cymbalis bene sonantibus laudate eum in cymbalis iubilationis |
6 | כֹּל הַנְּשָׁמָה, תְּהַלֵּל יָהּ: הַלְלוּ-יָהּ | Que tout ce qui respire loue l’Éternel ! Louez l’Éternel ! | Omnis spiritus laudet Dominum |
Thème du psaume
Le thème du psaume est la louange, qui structure le psaume : lieu de la louange, au verset 1 ; pourquoi louer, verset 2 ; comment louer, versets 3 à 5, et qui doit louer, au verset 6. L'impératif « louez-le » est présent dix fois. Le lieu de la louange est à la fois le temple terrestre et le firmament. Deux raisons sont évoqués pour inviter à la louange : les actions de Dieu, qui traversent tous les psaumes, et ses attributs (sainteté, grandeur, etc.). Sept instruments de musique sont cités pour exprimer la louange, ce qui signifie la plénitude. Ils peuvent aussi faire référence à toute la vie humaine. Les instruments indiqués étaient aussi associés à divers aspects de la vie : la guerre puis les sacrifices pour le cor et la trompette, le culte des lévites pour la harpe et la lyre, les danses rituelles de jeunes filles pour le tambourin. Enfin, ce n'est pas seulement l'homme qui est appelé à la louange dans ce psaume, mais « tout ce qui respire », donc tous les êtres vivants. D'ailleurs, non seulement le dernier verset est une grande doxologie mais aussi, en tant que conclusion, il résume tout le psautier, le livre des louanges, originellement des Juifs, puis également des chrétiens[5].
Usage liturgique
Dans le judaïsme
Avec les quatre psaumes précédents, le psaume 150 fait partie de la prière quotidienne du Pesukei dezimra. Les psaumes 146 à 150 sont considérés comme une autre forme du hallel. Le verset 3 fait partie de la prière de shacharit Amida, lors de la fête de Rosh Hashanah. Les versets 1 à 6 sont aussi présents dans la prière de Mussaf Amida, lors de la même fête[6].
Chez les catholiques
Depuis le haut Moyen Âge auprès des monastères, ce psaume se distinguait quotidiennement, avec les psaume 148 et psaume 149, lors de l'office solennel du matin[7], d'après la distribution des psaumes par saint Benoît de Nursie[8] effectuée vers 530. C'est la raison pour laquelle cet office s'appelle traditionnellement laudes.
Le psaume 150 est encore récité à la fin des laudes les second et quatrième[9] dimanche de la liturgie des Heures. Il est aussi utilisé comme psaume responsorial dans la liturgie eucharistique le jeudi de la 23e semaine du temps ordinaire aux années impaires, et le mercredi de la 33e semaine du même temps ordinaire aux années paires.
Mise en musique
Le psaume 150 est le troisième et dernier mouvement de la Symphonie de Psaumes d’Igor Stravinsky (1930). De nombreux autres compositeurs l'ont mis en musique tout au long de l'histoire de la musique : par exemple, dans la première moitié du XVIIe siècle, Heinrich Schütz (parmi ses Psalmen Davids publiés en 1619, le motet catalogué SWV 38), Michel-Richard de Lalande (le grand motet S.46, 1697), au XVIIIe Jean-Sébastien Bach (la cantate Lobe den Herren, composée à Leipzig en 1725 et cataloguée BWV 137), au XIXe siècle César Franck, Anton Bruckner, Louis Lewandowski, Charles Villiers Stanford, au XXe siècle Charles Ives, Zoltán Kodály et Benjamin Britten (son opus 67, composé en 1962 pour chœur d'enfants et orchestre).
Notes et références
- Les numérotations massorétique et grecque sont les mêmes pour ce psaume.
- L’original hébreu provient du site Sefarim, du grand rabbinat de France.
- La traduction de Louis Segond est disponible sur Wikisource, de même que d'autres traductions de la Bible en français.
- La traduction de la Vulgate est disponible sur le Wikisource latin.
- Psautier latin-français du bréviaire monastique, p. 126, note n° 6, Société de Saint-Jean-l'Évangéliste, Paris - Tournai - Rome 1938, réimpression 2003 par Éditions Sainte-Madeleine
- D’après le Complete ArtScroll Siddur, compilation des prières juives.
- Psautier latin-français du bréviaire monastique, p. 125, 186, 229, 276, 328, 379 et 434, 1938/2003
- Règle de saint Benoît, chapitres XII et XIII, traduction de Prosper Guéranger, p. 40 et 41, Abbaye Saint-Pierre de Solesmes, réimpression 2007
- Le cycle principal des prières liturgiques se déroule sur quatre semaines.
Voir aussi
Bibliographie
Nombreux sont les auteurs qui ont commenté les psaumes. Voici quelques ouvrages parmi les plus connus, classés par ordre chronologique :
- Commentaires sur les psaumes, d’Hilaire de Poitiers, IVe siècle, Paris, Éditions du Cerf, 2008, collection sources chrétiennes n°515,
- Commentaires sur les psaumes, de saint Jean Chrysostome, IVe siècle,
- Discours sur les psaumes, de saint Augustin, IVe siècle, 2 vol., collection « Sagesses chrétiennes », Éditions du Cerf,
- Séfer Tehilim, de Rachi, XIe siècle,
- Commentaire sur les psaumes (jusqu’au psaume 54), de saint Thomas d’Aquin, 1273, Éditions du Cerf, 1996
- Commentaire des psaumes, de Jean Calvin, 1557,
- Commentaire juif des psaumes, d’Emmanuel, Éditions Payot, 1963.
Article connexe
Liens externes
- Le psaume 150 chanté, sur la base de données Zemirot
- La lecture du psaume avec vidéo et habillage sonore par KTOTV
- Le commentaire du psaume par saint Hilaire de Poitiers, sur le site Patristique
- Le commentaire du psaume sur le site Spiritualite2000
- Le Psaume 150: Amazing Israeli band performing Psalm 150 in Hebrew. YouTube.