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Panthéon (Rome)

Le Panthéon de Rome est un édifice religieux antique situé sur la piazza della Rotonda (Rome), bâti sur l'ordre d'Agrippa au Ier siècle av. J.-C. . Endommagé par plusieurs incendies, il fut entièrement reconstruit sous Hadrien (début du IIe siècle) et restauré sous Septime Sévère (début du IIIe siècle). À l’origine, le Panthéon est un temple dédié à toutes les divinités de la religion antique. Il est converti en église au VIIe siècle par le pape Boniface IV et devient la basilique de la Sainte Vierge aux Martyrs. C’est le plus grand monument de la Rome antique qui soit parvenu en l'état après presque deux millénaires, malgré le pillage de sa décoration de marbre et de bronze et les additions décoratives des architectes des XVIIe et XVIIIe siècles qui ont fragilisé sa coupole. Les travaux de restauration réalisés à la fin du XIXe siècle et au cours du XXe siècle ont dégagé le monument de ses constructions parasites, réparé et consolidé ses structures et permit l'étude archéologique des bâtiments antiques.

Panthéon de Rome
Image illustrative de l’article Panthéon (Rome)
Vue d'ensemble du Panthéon.

Lieu de construction Regio IX Circus Flaminius
Piazza della Rotonda, Rome
Date de construction 1. 27 av. J.-C.
2. 125 apr. J.-C.
Ordonné par 1. Agrippa
2. Hadrien
Type de bâtiment Temple romain
Le plan de Rome ci-dessous est intemporel.
Carte de la Rome antique montrant la localisation de Panthéon (Rome).
Panthéon de Rome
Localisation du Panthéon dans la Rome antique (en rouge)

CoordonnĂ©es 41° 53′ 55″ nord, 12° 28′ 37″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Rome
(Voir situation sur carte : Rome)
Panthéon de Rome
GĂ©olocalisation sur la carte : Italie
(Voir situation sur carte : Italie)
Panthéon de Rome
Liste des monuments de la Rome antique

Le PanthĂ©on supporte la plus grande coupole de toute l’AntiquitĂ© avec 150 pieds romains soit 43,30 m de diamètre Ă  l'intĂ©rieur, qui reste la plus grande du monde en bĂ©ton de ciment non armĂ©.

Le Panthéon d’Agrippa

Construction

Selon les textes antiques, Le Panthéon fut construit sous Auguste, puis reconstruit par Hadrien.

Le Panthéon original fut construit en 27 av. J.-C., au début du règne d’Auguste, par Agrippa, compagnon d’Auguste[1], qui participait ainsi à la politique d’embellissement de la Ville, encouragée par l'empereur[2]. Il édifia le Panthéon et les thermes d’Agrippa en marge de la partie urbanisée de Rome, près du Champ de Mars, région propice aux grands aménagements urbains[3].

La date de cette construction correspond au troisième mandat de consul d’Agrippa, dont le nom est gravé sur le portique d’entrée. Sur cette inscription, on peut lire :

M.AGRIPPA L.F.COS.TERTIVM FECIT[4]

ce qui signifie M(arcus) Agrippa L(uci) f(ilius) co(n)s(ul) tertium fecit (« Marcus Agrippa, fils de Lucius, consul pour la troisième fois, le fit construire »). Ce troisième consulat date de 27 av. J.-C.[3] Toutefois, une date légèrement différente est parfois avancée, 25 av. J.-C.[5], à laquelle Dion Cassius dresse la liste des ouvrages achevés par Agrippa sur le Champ de Mars[6].

Pline l'Ancien évoque sa riche décoration :

  • C’est Ă©galement en airain de Syracuse que sont les chapiteaux des colonnes du PanthĂ©on placĂ©s par M. Agrippa[7]
  • Le PanthĂ©on d’Agrippa a Ă©tĂ© dĂ©corĂ© par Diogène d’Athènes, et les Cariatides qui sont aux colonnes de ce temple passent pour des chefs-d’œuvre, ainsi que les statues posĂ©es sur le faĂ®te[8]

Les travaux de dĂ©gagement du PanthĂ©on en 1892-1893 permettent de recueillir des briques estampilĂ©es dans la rotonde et la coupole. L'Ă©tude de ces marques par Georges Chedanne Ă©tablit que la partie visible du PanthĂ©on est celui d'Hadrien[9] - [10]. Des sondages archĂ©ologiques ponctuels sont effectuĂ©s sur les cĂ´tĂ©s du pronaos d'Hadrien (l'entrĂ©e moderne) et dans la rotonde. Les relevĂ©s de ces sondages sont documentĂ©s par les dessins de l'architecte Pier Olinto Armanini et publiĂ©s par Luca Beltrami en 1898[11]. Un bâtiment antĂ©rieur Ă  celui d'Hadrien est repĂ©rĂ© Ă  2,15 mètres au-dessous du niveau du pronaos, construit en opus quadratum de gros blocs de travertin, avec des placages latĂ©raux en marbre[12]. Ă€ l'intĂ©rieur de la rotonde, deux tranchĂ©es de 35 mètres et 32 mètres de longueur sont disposĂ©es en croix. Elles permettent de dĂ©tecter Ă  2,15 mètres au-dessous du niveau actuel quelques fragments de dallage en marbre colorĂ©[13]. Plus bas, Ă  3,15 mètres au-dessous du niveau actuel, les fouilleurs atteignent un soubassement massif en bĂ©ton de tuf d'environ 1,20 mètre d'Ă©paisseur, reposant sur le sol primitif, un banc d'argile alluvial[14]. Ce massif est interprĂ©tĂ© comme un dispositif de stabilisation et d'isolation des infiltrations d'eau[15].

InterprĂ©tant les rĂ©sultats des sondages, l'architecte Luca Beltrami propose le plan PanthĂ©on d'Agrippa suivant : un podium de 2,45 mètres de haut construit en blocs de travertin et revĂŞtu de plaques de marbre, supportant une cella (partie intĂ©rieure et fermĂ©e du temple) transversale, rectangulaire de 43,76 Ă— 19,82 mètres, soit une surface plus large que le pronaos actuel. Luca Beltrami place le pronaos (entrĂ©e du temple) vers le sud, ouvert sur un espace dĂ©couvert, qui sera celui de la rotonde d'Hadrien[16]. Rodolfo Lanciani complète ce plan en supposant l'existence d'un mur ceinturant la rotonde[17]. Compte-tenu de la faible Ă©paisseur de ce mur (61 centimètres), insuffisante pour soutenir une structure lourde, cet espace devait ĂŞtre dĂ©couvert, constituant un temple hypèthre[18] - [19].

  • Plan du PanthĂ©on d'Agrippa (en rouge), superposĂ© au plan du PanthĂ©on d'Hadrien (en noir).
  • Plan de Luca Beltrami en 1898. Nord Ă  gauche..
    Plan de Luca Beltrami en 1898. Nord Ă  gauche.[20].
  • Plan de Rodolfo Lanciani en 1897. Nord Ă  droite.
    Plan de Rodolfo Lanciani en 1897. Nord Ă  droite.

Mais l'orientation du temple d'Agrippa vers le sud pose question, car la reconstruction ultérieure d'Hadrien s'ouvre au nord. Ce retournement d'un axe sacré est sans exemple dans la construction romaine. Pour Christopher Simpson, il est incompatible avec l'importance rituelle des orientations sacrées et le conservatisme religieux romain[21]. Les conclusions de Luca Beltrami sont donc contestées par plusieurs archéologues, Giuseppe Lugli en 1971, Edoardo Tortorici (it) en 1990[22]. Néanmoins, elles font autorité durant tout le XXe siècle, et l'orientation au sud est reprise dans de nombreux ouvrages[23] - [24].

Avant du podium du Panthéon d'Agrippa[25].

Les derniers sondages archĂ©ologiques effectuĂ©s en 1996 et 1997 ont donnĂ© une vue frontale du pronaos d'Agrippa et du pronaos d'Hadrien qui le surmonte. Les colonnes du PanthĂ©on d'Hadrien ont pris appui sur les bases de colonnes du temple prĂ©cĂ©dent, dĂ©jĂ  visibles sur les dessins de Pier Olinto Armanini mais nĂ©gligĂ©es par Luca Beltrami. Le relevĂ© archĂ©ologique de 1996/1997 montre un podium d'Agrippa revĂŞtu de marbre de 2,25 mètres de hauteur, accessible par deux escaliers de onze marches. Plus large que le podium d'Hadrien, il supporte vraisemblablement dix colonnes frontales[26]. Les preuves archĂ©ologiques de l'ouverture du PanthĂ©on d'Agrippa vers le nord ont mis un terme aux polĂ©miques[27]. Gerd Heene propose en 2004 un dessin de reconstitution du PanthĂ©on d'Agrippa, selon cette orientation[18].

dessin d'un temple Ă  dix collones devant une rotinde
Schema du Panthéon d'Agrippa, d'après Gerd Heene.

L'incendie de Rome de l’année 80 détruit plusieurs édifices du Camp de Mars, dont le Panthéon d’Agrippa[28]. L’empereur Domitien les restaure, et selon Suétone, y fait graver son nom[29]. Son intervention n'a pas laissé de traces archéologiques consistantes, hormis un possible plaquage de marbres colorés par-dessus le dallage de l'époque d'Auguste[30].

Temple de tous les dieux

Le nom du Panthéon est issu de l'adjectif grec πάνθειον / pántheion, qui signifie « de tous les dieux ». La plupart des auteurs latins le nomment sous la forme grécisante Pantheon. La forme latinisée Pantheum est attestée pour le temple d'Agrippa chez Pline l'Ancien. Plutôt qu’un culte impérial qui n’osait alors s’afficher comme tel, Auguste et Agrippa proposent un culte plus vaste et plus neutre, celui de tous les dieux.

Selon Dion Cassius, le temple abritait de nombreuses statues, dont celles d’Arès (Mars), père de Romulus, celle de Vénus, divinité ancestrale de la gens Iulia, ainsi que celle du divin Jules César. Toujours selon Dion Cassius, Auguste aurait repoussé la suggestion d’Agrippa d’ajouter sa propre statue aux trois précédentes, acceptant seulement de figurer dans le pronaos[6].

L’entrée du lieu était donc gardée de part et d’autre par les statues d’Auguste et d’Agrippa, tous deux consuls en 27 av. J.-C., ce qui respectait en apparence la parité républicaine des pouvoirs et confirmait l’ascension d’Agrippa comme héritier potentiel d’Auguste. La statue d'Auguste, tenant une lance frappée par la foudre en 22 av. J.-C., est probablement du type « statue cuirassée », tenue militaire symbolique de l'imperium conféré pour dix ans à Auguste par le Sénat l'année d'inauguration du Panthéon[31].

Un ensemble Ă  la gloire d'Auguste

Plan du Champ de Mars, axe nord-sud unissant Mausolée d'Auguste et Panthéon.

L'implantation du Panthéon sur le Champ de Mars est proche de l'ancien marais de la Chèvre (Caprae palus), que la tradition associe à la disparition mystique de Romulus[32] et qu'Agrippa aménage en bassin (Stagnum Agrippae). Cette proximité associe ainsi Romulus, fondateur de Rome, et Auguste, comme refondateur de Rome et second Romulus[33].

L'orientation du PanthĂ©on d'Agrippa vers le nord, Ă©tablie avec certitude Ă  la fin du XXe siècle, revĂŞt un caractère spĂ©cial : c'est au nord qu'apparaĂ®t la comète de CĂ©sar lors des jeux cĂ©lĂ©brĂ©s par Octave peu après la divinisation de CĂ©sar « Pendant la cĂ©lĂ©bration de mes jeux, on aperçut durant sept jours une comète dans la rĂ©gion du ciel qui est au Septentrion[34] » - [35]. De plus, Ă  environ 800 mètres au nord du PanthĂ©on, se trouve le MausolĂ©e d'Auguste, construit Ă  partir de 28 av. J.-C., donc en mĂŞme temps que le PanthĂ©on. UltĂ©rieurement, deux autres monuments sont ajoutĂ©s par Auguste, Ă  mi-distance du PanthĂ©on et du MausolĂ©e, mais dĂ©calĂ©s Ă  l'est de axe qui les relie : l'Horologium, immense cadran solaire, et l'Ara Pacis, autel de la Paix. Les sondages archĂ©ologiques ont constatĂ© l'homogĂ©nĂ©ite de niveau des trois monuments, podium du PanthĂ©on d'Agrippa, Autel de la Paix et MausolĂ©e d'Auguste, et donc l'intĂ©gration de ce vaste ensemble architectural[36]. Ce « parc julien », selon l'expression de Christopher Simpson, est donc une expression de propagande dynastique[35].

Les célébrations des frères Arvales de 58 et de 59[37], dédiées à Dea Dia et aux membres divinisés de la famille impériale, ont comporté des réunions dans le Panthéon, ce qui reflète bien le lien, au moins sous Néron, entre ce temple et les cultes honorant la famille julio-claudienne[38].

Le Panthéon d'Hadrien

L'intérieur du Panthéon vu depuis l'entrée. Reconstruction hypothétique et en partie fantaisiste de l'état du IIe siècle. Encyclopédie Kürschners Konversationslexikon, 1891.

Le Panthéon d’Agrippa est entièrement détruit par un nouvel incendie en 110, sous Trajan[39] - [40]. Aux dégats s'ajoutent les crues désastreuses du Tibre, provoquant un remblaiement de ce secteur du Champ de Mars qui élève son niveau de un à trois mètres[41]. Selon l’Histoire Auguste, l’empereur Hadrien reconstruit le Panthéon, la basilique de Neptune et les Saepta Julia[42]. La grande majorité des dates estampillées sur les briques repérées par les archéologues correspondent à son règne, comprises entre 114[43] et 127[44], avec occasionnelement des briques plus anciennes datées de Trajan[45]. On peut donc supposer qu'Hadrien a inauguré le Panthéon lors de son séjour prolongé à Rome entre 125 et 128.

Le plan du nouvel édifice est exceptionnel avec la plus grande voûte jamais contruite à l'époque, sans précédent dans l’architecture romaine[46]. Selon l'archéologue allemand Wolf-Dieter Heilmeyer (de), la conception du nouvel édifice pourrait être l’œuvre de l'architecte Apollodore de Damas, contemporain d’Hadrien, déjà auteur des grandes réalisations de Trajan : forum, thermes et marchés de Trajan[47]. Malheureusement, aucun document ne vient conforter cette hypothèse, basée sur les similitudes stylistiques des chapiteaux et des corniches du marché de Trajan et du Panthéon[48]. Au contraire, Dion Cassius rapporte une réplique cinglante d'Apollodore à une remarque d'Hadrien lors des travaux sous Trajan, puis ses critiques sur le projet d'Hadrien pour le Temple de Vénus et de Rome, chantier parallèle à celui du Panthéon, réponses qui entraînent sa disgrâce et sa mort[49] - [50].

L’influence même d’Hadrien sur la conception du bâtiment est envisageable, si l’on considère l’originalité de l’architecture de la villa qu’il se fit bâtir près de Rome, à Tivoli[46]. Le visiteur qui franchit le classique pronaos à colonnes du Panthéon, placé face au nord, quitte un monde rectiligne et lumineux pour se trouver enveloppé dans la pénombre d’une cella circulaire et non plus rectangulaire, surmontée d’une coupole immense, et éclairée uniquement par un grand oculus central. Des temples à cella ronde avaient été édifiés à l’époque archaïque à Rome, comme le temple de Vesta ou le temple d’Hercule Victor, mais dans des dimensions beaucoup plus modestes, et jamais accolés à un porche classique ni avec un espace interne sphérique[51].

Visions prétées à d'Hadrien

Le Panthéon, la basilique de Neptune et les Saepta Julia, reconstruits par Hadrien. Maquette d'Italo Gismondi, le nord est à gauche.

Hadrien fut un empereur cosmopolite qui voyagea beaucoup en Orient, et qui était un grand admirateur de la culture grecque. Il semble que, pour lui, le Panthéon devait être le temple de tous les dieux, une sorte de geste œcuménique ou syncrétique à l’adresse de tous ceux qui, dans l’empire romain, n’adoraient pas les anciennes divinités de Rome, ou qui les adoraient sous d’autres noms.

Toutefois, selon Henri Stierlin et de façon plus évidente, en combinant la sphère et le cercle, symboles helléniques de perfection, à la présence solaire, Hélios, divinité incarnée par les rois en Orient, Hadrien amplifiait implicitement le culte impérial, suivant une tendance orientalisante que poursuivront ses successeurs. Dès lors, quand Hadrien rend des décisions de justice dans son Panthéon[52], usage exceptionnel pour un temple, il se mettrait en scène comme une émanation de l’Hélios royal[53].

Dans les Mémoires d'Hadrien, Marguerite Yourcenar place dans la bouche d’Hadrien cette vision du Panthéon, compatible avec ce que nous connaissons de la pensée romaine :

Les heures tournaient en rond sur ces caissons...

« J'étais remonté pour la structure même de l’édifice aux temps primitifs et fabuleux de Rome, aux temples ronds de l’Étrurie antique. J’avais voulu que ce sanctuaire de tous les Dieux reproduisît la forme du globe terrestre et de la sphère stellaire, du globe où se renferment toutes les semences du feu éternel, de la sphère creuse qui contient tout[54]. C’était aussi la forme de ces huttes ancestrales où la fumée des plus anciens foyers humains s’échappait par un orifice situé au faîte. La coupole, construite d’une lave dure et légère, qui semblait participer encore au mouvement ascendant des flammes, communiquait avec le ciel par un grand trou alternativement noir et bleu. Ce temple ouvert et secret était conçu comme un cadran solaire. Les heures tournaient en rond sur ces caissons soigneusement polis par les artisans grecs ; le disque du jour y resterait suspendu comme un bouclier d’or ; la pluie formerait sur le pavement une flaque pure ; la prière s’échapperait comme une fumée vers ce vide où nous mettons les dieux. »

— Marguerite Yourcenar, Mémoires d’Hadrien, 1951, Plon

Architecture de l’édifice d'Hadrien

Contexte technique

Après l’impulsion apportĂ©e par les projets novateurs de NĂ©ron, suivis des rĂ©alisations colossales des Flaviens et de Trajan, les Romains maĂ®trisent parfaitement les techniques de l’art du bâtiment, comme en tĂ©moignent les vastes coupoles de la domus aurea de NĂ©ron (13 m de diamètre), des thermes de Trajan (20 m de diamètre) et de ceux de BaĂŻes (26 m de diamètre pour le prĂ©tendu « temple de VĂ©nus », 21,50 m de diamètre pour les thermes de Mercure) et celle du temple d’Apollon, près de lac d'Averne, parvient Ă  un diamètre de 35,5 m[55].

Les connaissances techniques et le savoir-faire des bâtisseurs romains se déployèrent pour cette reconstruction du Panthéon : Hadrien organise efficacement une main-d’œuvre nombreuse de façon quasi militaire en regroupant en centuries les corps de métiers du bâtiment, arpenteurs, architectes et ouvriers[56] - [57]. L’usage combiné de la pierre, de la brique et du mortier, la maîtrise des techniques du béton[58] de chaux coulé sur coffrage, contribuent au succès de la réalisation du nouveau temple[55].

L’esthétique ne fut pas en reste, comme le montre l'alliance de l'ampleur du volume et de la simplicité géométrique[55], le choix décoratif des matériaux et le travail sur l’éclairage intérieur[59].

Plan d’ensemble

La reconstruction du PanthĂ©on conserve l'orientation vers le nord de l’édifice d'Agrippa et sa disposition gĂ©nĂ©rale. Le pronaos et la rotonde occupent l’emplacement de l’ancien Ă©difice. Par contre, l'innovation architecturale majeure est la combinaison de deux formes inconciliables Ă  cette Ă©poque, la façade classique d'un temple octostyle et le cylindre en coupole caractĂ©rique des salles de thermes romains, soudĂ©s grâce Ă  un bâtiment de transition, volume quadrangulaire[60]. L’unitĂ© visuelle et esthĂ©tique s’établit d’une part grâce au prolongement des corniches mĂ©diane et supĂ©rieure qui ceinturent le haut de la rotonde et du bâtiment de transition, d’autre part par le dessin d’un second fronton sur la façade du bâtiment de transition, en Ă©cho du fronton du pronaos. Le nouveau monument fut entourĂ© d’un portique sur trois cĂ´tĂ©s d’environ 60 m sur 120 m, et prĂ©cĂ©dĂ© d’une cour pavĂ©e de travertin[23].

  • PanthĂ©on d'Hadrien, pronaos, rotonde, coupole
  • Disposition extĂ©rieure : le pronaos avec son fronton et sa colonnade, le bâtiment de transition, la rotonde.
    Disposition extérieure : le pronaos avec son fronton et sa colonnade, le bâtiment de transition, la rotonde.
  • Plan du PanthĂ©on (1894). Nord Ă  gauche.
    Plan du Panthéon (1894). Nord à gauche.
  • Maquette en coupe du PanthĂ©on de Georges Chedanne, 1893.
    Maquette en coupe du Panthéon de Georges Chedanne, 1893.
  • GĂ©omĂ©trie sphĂ©rique de la coupole.
    Géométrie sphérique de la coupole.

Selon l'expression de Pierre Gros, le Panthéon devient par ses dimensions et ses formes inédites « le sanctuaire le plus grandiose de la Romanité »[24].

Fondation

Le PanthĂ©on d'Agrippa s'Ă©levait sur le sol d'origine, un banc d'argile bleuâtre d'origine alluviale[14]. La reconstruction d'Hadrien se superpose aux fondations antĂ©rieures de l'Ă©poque d'Agrippa. La rotonde actuelle repose sur un massif de fondation circulaire formĂ© de couches d'Ă©clats de travertin noyĂ©s dans du mortier (opus caementicium), de 4,5 mètres d'Ă©paisseur[61] et d'environ 7,3 mètres de largeur, revĂŞtu Ă  l'extĂ©rieur de demi-briques (semilateres)[62].

Le pronaos

Le pronaos, qui mesure 33,1 m de large pour 15,5 m de profondeur[63], Ă©tait surĂ©levĂ© par un podium de 1,3 m et accessible par un escalier de cinq marches. Au fil des siècles, le sol environnant s’est exhaussĂ©, et la place qui entoure le PanthĂ©on atteint maintenant le niveau du podium[64].

Le portique de façade comporte 16 colonnes monolithes de 14,2 m en granite, Ă  chapiteaux corinthiens de marbre, disposĂ©es sur trois rangs : huit colonnes en façade, les première, troisième, sixième et huitième colonnes sont suivies de deux colonnes, formant ainsi trois nefs. Les Ă©cartements entre colonnes respectent les normes grecques : deux diamètres entre deux colonnes (systyle), sauf deux diamètres un quart (eustyle) pour celles du milieu[63]. Les colonnes extĂ©rieures sont en granite gris clair, les quatre colonnes intĂ©rieures sont en granite rose plus sombre. Toutes proviennent des carrières d'Égypte. Les fĂ»ts de 11,6 m de hauteur pour un diamètre Ă  la base de 1,51 m et au sommet de 1,31 m pèsent environ 50 tonnes[65]. Innovation architecturale Ă  noter, le fĂ»t des colonnes n’est pas cannelĂ©, mais lisse. Deux colonnes ont Ă©tĂ© retirĂ©es au Moyen Ă‚ge Ă  gauche et remplacĂ©es par des colonnes des thermes de NĂ©ron au XVIIe siècle[66].

La colonnade ainsi disposée délimite trois nefs, la nef centrale conduit à la grande porte du temple, les deux nefs latérales donnent sur deux niches en demi-cercle qui devaient abriter des statues, probablement celles d’Auguste et d'Agrippa. Le dessin du pronaos par Andrea Palladio montre une charpente en poutres chevillées, tandis que son commentaire parle de « poutres faites de plaques de bronze ». Une charpente métallique est improbable, les poutres devaient être recouvertes de feuilles de bronze[67], que le pape Urbain VIII a fait récupérer pour la construction du baldaquin de la basilique Saint-Pierre[68].

  • Le pronaos, fronton et colonnade
  • Fronton, dĂ©dicace et trous de fixation du dĂ©cor.
    Fronton, dédicace et trous de fixation du décor.
  • Couverture du pronaos, anciennement en tuiles de bronze.
    Couverture du pronaos, anciennement en tuiles de bronze.
  • Colonnade intĂ©rieure du pronaos : diffĂ©rences de teinte des colonnes.
    Colonnade intérieure du pronaos : différences de teinte des colonnes.
  • Aspect latĂ©ral du portique.
    Aspect latéral du portique.
  • Niche latĂ©rale, cĂ´tĂ© Est, emplacement de statue.
    Niche latérale, côté Est, emplacement de statue.

Le temple possède deux frontons surhaussés, le principal sur le portique, l'autre, peu visible, contre le mur massif qui fait la transition entre le pronaos et la rotonde. L’architrave porte deux inscriptions, celle de la fondation par Agrippa, et une seconde plus petite, mentionnant une restauration sous Septime Sévère. Le fronton, actuellement nu, était orné de décors en bronze fixés par des crampons. D’après la position des trous de fixation et notre connaissance du répertoire décoratif impérial, on suppose la présence d’un aigle de bronze aux ailes déployées et tenant dans ses serres le foudre, attribut de Jupiter[66] - [69]

Des gravures incisĂ©es dans le dallage de travertin devant l'entrĂ©e du MausolĂ©e d'Auguste ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes Ă  la fin du XXe siècle par Lothar Haselberger. Elles constituaient deux parties de l'Ă©pure du tympan du fronton, d'au moins 17 mètres de long[38]. ComparĂ©es au fronton du PanthĂ©on, elles indiquent des longueurs et des angles prĂ©cis au centimètre et au degrĂ© près. Les tailleurs de pierre devaient recevoir leur matĂ©riau depuis le Tibre voisin et le travailler en suivant ces Ă©pures Ă  800 mètres du PanthĂ©on[70].

Le bâtiment de transition

Entre le pronaos et la rotonde un bâtiment intermĂ©diaire rectangulaire, aussi large que le pronaos qu’il prolonge, soit 34 m, mais plus haut que lui, culmine au mĂŞme niveau que la rotonde. Il forme le fond du pronaos et relie ce dernier Ă  la rotonde, livrant passage de l’un Ă  l’autre par son portail central. Sur chaque cĂ´tĂ©, s'ouvre un escalier de service qui dessert les parties hautes du bâtiment[60]. Sa couverture est en terrasse.

Les actuelles portes de bronze sont les plus grandes que l’Antiquité nous ait léguées. Elles ont une proportion différente de celle de l’entrée, ce qui fait penser qu'elles proviennent d’un autre édifice antique, ou selon une hypothèse proposée en 1997 par Gottfried Gruben, qu'elles auraient été récupérées des vestiges du Panthéon d'Agrippa. Les modèles de goujon de fixation figurés à droite et au centre sur le dessin de Piranèse au-dessus de la porte sont antiques, celui de droite est du XVIe siècle[71]. Les placages de marbre blanc qui couvraient les parois extérieures et les décoraient de pilastres cannelés sont partiellement en place[60].

  • Bâtiment de transition
  • CĂ´tĂ© gauche, vestiges de placage et porte de service
    Côté gauche, vestiges de placage et porte de service
  • CĂ´tĂ© droit et son placage.
    Côté droit et son placage.
  • EntrĂ©e et partie haute de la porte.
    Entrée et partie haute de la porte.
  • Battant gauche de la porte de bronze.
    Battant gauche de la porte de bronze.
  • Dessin de la porte par Francesco Piranesi, 1790.
    Dessin de la porte par Francesco Piranesi, 1790.

La rotonde

La rotonde est un mur parfaitement circulaire de 58 m de diamètre extĂ©rieur qui forme une double paroi de près de m d’épaisseur. Elle repose sur une fondation puissante, large de 7,30 m et profonde de 4,5 m[61].

Sa partie intĂ©rieure, d’un rayon de 21,7 mètres Ă©gal Ă  sa hauteur intĂ©rieure, assure un double rĂ´le : elle forme le dĂ©cor de la cella, et elle soutient le poids de la coupole.

Ce mur intérieur est subdivisé en deux niveaux horizontaux :

Le niveau infĂ©rieur, haut de 12,3 mètres jusqu'Ă  la première corniche, est contruit en bĂ©ton de tuf et de travertin, avec un parement de 60 cm en demi-briques alternant tous les 1,20 mètres avec des plans horizontaux de bipedales[61]. Ce niveau infĂ©rieur est Ă©vidĂ© par sept exèdres, alternativement semi-circulaires et trapĂ©zoĂŻdales (voir plan). L’entrĂ©e constitue la huitième exèdre. Chaque exèdre est bordĂ©e par deux colonnes corinthiennes cannelĂ©es et deux pilastres de marbre jaune. L’exèdre qui fait face Ă  l’entrĂ©e adopte une structure diffĂ©rente : les colonnes y sont remplacĂ©es par un arc de dĂ©charge qui mord sur le niveau supĂ©rieur et qui renvoie les forces verticales sur deux pilastres latĂ©raux. La dĂ©coration du niveau infĂ©rieur est complĂ©tĂ©e par une sĂ©rie de petits Ă©dicules en lĂ©gère saillie au fronton alternativement triangulaire ou curviligne. Chaque Ă©dicule placĂ© entre deux exèdres en allège le caractère massif crĂ©Ă© par les colonnes de soutien. Ces Ă©dicules abritaient des statues sur piĂ©destal[23].

Le niveau supĂ©rieur, d'une hauteur de 9,5 mètres entre les deux corniches circulaires, alterne des couches de bĂ©ton de tuf et d'Ă©clats de briques, avec un parement de 60 cm en demi-briques alternant tous les 1,20 mètres avec des plans horizontaux de bipedales[61]. Il est revĂŞtu d'un dĂ©cor de transition, alternant de fausses fenĂŞtres carrĂ©es, des plaques de marbre de couleur et des rectangles de porphyre. Cette dĂ©coration rĂ©alisĂ©e en 1747 par Luigi Vanvitelli remplace la dĂ©coration romaine d’origine.

Dans l’Antiquité, de vraies fenêtres grillagées laissaient passer une lumière diffuse, indirectement captée de l’extérieur par les petites ouvertures du mur extérieur. Ces ouvertures engendraient une lueur quasi crépusculaire à la base de la coupole, renforçant l’effet de voûte céleste. Elles ont été partiellement reconstituées en 1930, sur une petite portion à droite de l’abside[72].

  • La rotonde
  • EntrĂ©e Ă  double portes de bronze
    Entrée à double portes de bronze
  • Au niveau infĂ©rieur, alternance des niches Ă  colonnes et des petits Ă©dicules. Au niveau supĂ©rieur, dĂ©cor du XVIIIe siècle en fausses fenĂŞtres.
    Au niveau inférieur, alternance des niches à colonnes et des petits édicules. Au niveau supérieur, décor du XVIIIe siècle en fausses fenêtres.
  • Restitution du dĂ©cor d’origine du niveau supĂ©rieur : fenĂŞtres Ă  claustras, faux pilastres de porphyre.
    Restitution du décor d’origine du niveau supérieur : fenêtres à claustras, faux pilastres de porphyre.
  • Arrière de la rotonde. Ouvertures antiques au-dessus de la corniche mĂ©diane.
    Arrière de la rotonde. Ouvertures antiques au-dessus de la corniche médiane.
Le dallage, un jour de pluie : reflets de la coupole dans les parties sombres, quatre petites évacuations de drainage au milieu du carré central.

Le dallage du sol repose sur une chape de chaux, de tuf et de pouzzolane d'une trentaine de centimètres, recouvrant un bĂ©tonnage de dĂ©bris de marbre et de travertin qui remblaie le niveau antĂ©rieur d'Agrippa, Ă  2,15 mètres sous l'actuel[73]. Parfaitement restaurĂ©, il est en opus sectile (marqueterie de dalles de pierres colorĂ©es). Il dessine un quadrillage oĂą alternent des plaques de porphyre et de granite gris formant des motifs alternativement ronds et carrĂ©s. Pour faciliter l’évacuation des eaux de pluie qui pĂ©nètrent par l’oculus de la coupole, ce dallage est lĂ©gèrement convexe, avec une surĂ©lĂ©vation de 30 cm Ă  environ m du centre de la rotonde.

La coupole

Détail des caissons, montrant le décentrage des alvéoles.

IntĂ©rieurement, la voĂ»te s’inscrit dans une sphère parfaite de 150 pieds romains, soit 43,30 m de diamètre, d’une hauteur Ă©gale de 43,30 m[72] - [74]. Cette sphère thĂ©orique est donc tangente Ă  la surface du sol. Elle est nervurĂ©e par 140 caissons en stuc, disposĂ©s sur cinq rangĂ©es de 28 caissons (anneaux concentriques de bĂ©ton de pouzzolane et de calcaire) de taille dĂ©croissante qui laissent libre la calotte du sommet. Cette calotte est percĂ©e d’un oculus central de 8,7 m de diamètre. La technique des caissons permet d'allĂ©ger la coupole, de mĂŞme que le matĂ©riau. Les anneaux infĂ©rieurs plus Ă©pais sont en effet en bĂ©ton mĂ©langĂ© Ă  des briques et blocs de tuf lourd, tandis que les anneaux supĂ©rieurs sont de bĂ©ton mĂ©langĂ© aux tuf lĂ©ger et pierres volcaniques poreuses[75].

Une observation attentive des caissons montre que les rectangles qui les modèlent sont légèrement décentrés vers le haut. En effet, ces moulures ne sont pas centrées sur le milieu de la sphère inscrite dans la coupole, mais sur la base de cette sphère, qui correspond au centre du sol de la rotonde. Cette subtile correction crée un effet de perspective rayonnante pour l’observateur qui se tient au centre du temple[23].

Les trous présents dans les caissons et dans la calotte laissent supposer la fixation d’éléments décoratifs en bronze. Certains dessins modernes de reconstitution proposent des étoiles de bronze, en symbolisme de la voûte céleste[76].

L’oculus sommital, renforcé par un cerclage de bronze, est l’unique source de lumière directe, car l’entrée de la cella, tournée vers le nord, est protégée par le pronaos. Il projette un ovale de lumière qui défile lentement sur les caissons de la coupole, ajoutant à la magie du lieu[76].

Extérieurement, la partie supérieure de la coupole est revêtue de demi-briques plates disposées en écailles, recouvertes d'un enduit d'étenchéité en opus signinum épais de 12 à 15 cm[77]. La couverture de tuiles de bronze doré, usage exceptionnel pour une couverture romaine[78], est remplacée par un revêtement en plomb[77].

La structure du bâtiment

La structure interne de la construction centrale (rotonde et coupole), pour résister à tous les types de contraintes, doit tout à la fois compenser les forces d’enfoncement vertical au sommet de la voûte et les forces d’écartement à la base de la coupole.

Les constructeurs romains ont résolu ces problèmes par deux moyens principaux : la recherche des matériaux les mieux adaptés et la maîtrise de l'orientation des poussées[76].

Le choix des matériaux de construction

Arcs de soutien en double rangées de bipedales.

Les arcs et les voĂ»tes sont entièrement construits de bipedali[77], briques cuites plates normalisĂ©es de deux pieds de cĂ´tĂ© (soit 59,2 cm), produites en sĂ©rie[79]. L’emploi massif du bĂ©ton (opus caementicium), coulĂ© entre des parements de briques (opus testaceum), fait du bâtiment un bloc cohĂ©rent dont la rigiditĂ© assure une bonne rĂ©sistance aux forces de dĂ©formation. Selon le niveau du bâtiment, ce bĂ©ton inclut un granulat diffĂ©rent, adaptĂ© aux besoins de rĂ©sistance ou de lĂ©gèretĂ©[80].

Partant du pied du bâtiment, on trouve successivement cinq qualitĂ©s de bĂ©ton : le mur de la rotonde, jusqu’à la première corniche extĂ©rieure, est constituĂ© d'un bĂ©ton laissant apparaĂ®tre des Ă©clats de tuf et de travertin, mais, entre les première et deuxième corniches, ce mur est fait d'un bĂ©ton de tuf et de briques. Le premier anneau de la coupole et le mur extĂ©rieur au-dessus de la seconde corniche sont en bĂ©ton de briques concassĂ©es (mortier au tuileau), tandis que le second anneau de la coupole est fait d'un bĂ©ton de tuf et de briques concassĂ©es. La calotte de la coupole a fait l'objet de soins tout particuliers, puisqu'elle est constituĂ©e d'un bĂ©ton allĂ©gĂ© en granulat de pierre ponce et tuf, d'Ă©paisseur dĂ©croissante, de 5,90 m Ă  la base jusqu'Ă  1,5 m seulement au niveau de l’oculus, recouvert d’une couche d'enduit d’étanchĂ©itĂ© de 15 cm[80] - [76].

Le mortier du béton romain est un mélange de sable et de chaux[81]. Il tend à se calcifier toujours davantage en vieillissant, ce qui lui assure une excellente tenue au fil des siècles[82]. Ainsi coulée, la coupole constitue un dôme monolithe appelé voûte concrète, c'est-à-dire fait de matière « durcie » (« concreta » : cf. le mot français « concrétion »), la qualité du mortier assurant la cohésion de l'ensemble[83].

La réorientation des poussées

Coupe du mur de la rotonde 1) extérieur 2) intérieur 3) exèdre et colonne alternant avec les piliers pleins 4) base de la coupole 5) surélévation du mur 6) anneaux de charge.

Les contraintes statiques sont multiples : la base de la coupole (4) tend à pousser le mur qui la supporte vers l’extérieur. Ce cylindre n’est pas plein, mais évidé par les sept exèdres (3) et l’entrée du temple, et aussi par une enfilade de sections vides au niveau supérieur. Le poids de la coupole est ainsi supporté par les huit piliers massifs de maçonnerie qui séparent ces intervalles. Il a donc fallu à la fois compenser les poussées centrifuges et orienter les poussées verticales sur les huit piliers.

Pour parvenir à ce résultat, les bâtisseurs romains ont mis en œuvre plusieurs solutions :

  • le mur extĂ©rieur (1) dĂ©passe de 8,40 m (5) le pied de la coupole et agit comme un contrefort ;
  • la base de la coupole est surchargĂ©e d'une sĂ©rie de sept anneaux de bĂ©ton disposĂ©s en escalier (6), visibles de l’extĂ©rieur, qui redirigent les poussĂ©es latĂ©rales centrifuges par une poussĂ©e verticale ;
  • dans l’épaisseur de la coupole sont inclus de grands arcs de dĂ©charge en brique qui dirigent les poussĂ©es sur les piliers de la rotonde ; d’autres arcs de briques inclus dans le mur de la rotonde, mais visibles de l’extĂ©rieur, renvoient les poussĂ©es vers les piliers ;
  • la partie porteuse du mur cylindrique est renforcĂ©e par une sĂ©rie de petits arcs radiaux inclus entre les niveaux supĂ©rieurs du mur intĂ©rieur et du mur extĂ©rieur.
  • Anneaux de charge en escalier, ceinturant la coupole.
    Anneaux de charge en escalier, ceinturant la coupole.
  • Rotonde, parement de briques, ouverture de l’espace entre murs et arcs de dĂ©charge.
    Rotonde, parement de briques, ouverture de l’espace entre murs et arcs de décharge.
  • Gravure de Piranèse, montrant les arcs de dĂ©charge qui structurent la rotonde.
    Gravure de Piranèse, montrant les arcs de décharge qui structurent la rotonde.

Le montage de la coupole

Reconstitution de la construction de la coupole par Eugène Viollet-le-Duc montrant la superposition des nervures et des arcs de décharge.

Comment les Romains ont-ils procédé pour monter la coupole du Panthéon ? Nous ne disposons pas de sources documentaires sur ce chantier précis ni sur d’autres, d’ailleurs. L’édification de la coupole en béton passe par la mise en place préalable d’un cintre, structure franchissant le vide, et d'un couchis, coffrage qui sert de moule[84].

Cent cinquante ans environ avant l’édification de cette coupole, Vitruve dĂ©crivait assez sommairement la technique pour disposer des planchers en forme de voĂ»te, en construisant sur des cintres montĂ©s avec des solives et couverts de roseaux[85]. Ici, la portĂ©e imposĂ©e aux cintres est importante (43 mètres), mais l’on sait que les basiliques romaines Ă©taient couvertes de charpentes, avec des entraits de 25 Ă  30 m de portĂ©e, largeur observĂ©e sur les vestiges. On peut donc admettre l’hypothèse proposĂ©e dans GrĂĽnd d’un coffrage supportĂ© par un cintre en charpente prenant appui sur les corniches intĂ©rieures de la rotonde[76].

Eugène Viollet-le-Duc, qui a étudié l'architecture antique, affine ces hypothèses par la description d'une technique de construction de voûte en deux étapes, observée sur divers bâtiments romains : montage en briques et mortier d'une première couche mince de la voûte constituée de nervures en brique qui définissent les caissons intérieurs sur un cintre léger en bois, puis, après durcissement de cette couche qui forme un coffrage solide et étanche, édification du reste de la voûte avec ses arcs de décharge et son épaisseur de béton[86]. Le procédé ainsi décrit est économique, car il ne nécessite qu'un cintrage en bois assez léger le temps de construire la première épaisseur, le cintrage porteur de la charge complète étant constitué par la première épaisseur de la voûte. Si l'usage d'un cintrage en treillis proposé par Viollet-le-Duc semble la solution la plus plausible pour Jean-Pierre Adam[87], les travaux effectués sur la coupole en 1892 et en 1930 ont montré l'absence du nervurage imaginé par Viollet-le-Duc et réfuté cette hypothèse[88].

Une autre solution a été proposée par Pierre Gros[89] : il s'agit de remplir la rotonde de sable ou de terre, coffrer par-dessus, édifier la coupole, puis vider la rotonde. Cette technique simple est, comme la précédente, à la portée des bâtisseurs romains qui ont montré avec le mausolée d'Auguste leur capacité à monter et à remplir de terre un grand bâtiment cylindrique.

Transformations successives

PĂ©riode romaine

Inscription de Septime Sévère, en petits caractères.

L’Histoire Auguste cite une restauration « du temple d'Agrippa » sous Antonin le Pieux[90]. Des briques estampilées trouvées dans les contreforts et datées de 140 environ confirment la réalité de travaux[91].

Une inscription en petites lettres sur l’architrave, sous celle d'Agrippa, enregistre une autre restauration sous Septime Sévère et son fils Caracalla[92] :

Imp(erator) Caes(ar) L(ucius) Septimius Severus Pius Pertinax Aug(ustus) Arabicus Adiabenicus Parthicus maximus pontif(ex) max(imus) trib(unicia) potest(ate) X imp(erator) XI co(n)s(ul) III p(ater) p(atriae) proco(n)s(ul) et / Imp(erator) Caes(ar) M(arcus) Aurelius Antoninus Pius Felix Aug(ustus) trib(unicia) potestat(e) V co(n)s(ul) proco(n)s(ul) Pantheum vetustate corruptum cum omni cultu restituerunt

L'énumération des titres impériaux date l'intervention de 202, justifiée par le vieillissement du Panthéon (vetustate corruptum)[93]. Les historiens attribuent généralement à cette restauration sévérienne la décoration en marqueterie de marbre de l'intérieur de la rotonde[94]. D'après les estampiles de brique, des travaux ont ajouté un arc de décharge au-dessus de l'entrée de la rotonde et un mur de renfort au sud-ouest de la rotonde[95].

Ammien Marcellin décrit la visite à Rome en 357 de l'empereur Constance II. Il découvre la voûte et la circonférence impressionnantes du Panthéon[96]. Dans une phrase un peu confuse, Ammien évoque les colonnes, ou plutôt les édicules selon Eugenio La Rocca, accessibles par des degrés, qui supportent les effigies des princes. Ammien ne parle plus des statues des dieux, mais celles des empereurs, accumulées au fil des siècles[97].

L'instauration du christianisme met fin à l'activité cultuelle des temples antiques de Rome à la fin du IVe siècle, dont le Panthéon : interdiction de sacrifice et de fréquentation des temples en 391[98], interdiction par Théodose Ier de toute forme d’activité païenne en 392[99]. Mais ces temples sont propriétés de l'empereur, et sont protégés comme patrimoine antique et ornements de la ville : en 342, l'empereur Constant prescrit au préfet de Rome la conservation en bon état des temples. En 458, l'empereur Majorien rappelle cette obligation de préservation et prévoit des peines sévères pour les fonctionnaires qui détruiraient ou endomagerait les temples et leurs ornements[100].

Moyen Ă‚ge

Basilique collégiale Sainte-Marie-aux-Martyrs
Image illustrative de l’article Panthéon (Rome)
Présentation
Nom local Basilica collegiata di Santa Maria ad Martyres
Culte Catholique de rite romain
Type Basilique
Rattachement Diocèse de Rome
Site web www.pantheonroma.com
GĂ©ographie
Pays Drapeau de l'Italie Italie
RĂ©gion Latium
Ville Rome
Le maître-autel de l'église chrétienne.

Les Byzantins reprennent le contrôle de Rome au VIe siècle. Visiblement le Panthéon, monument autrefois public, restait propriété impériale, puisqu'en 608, l'empereur byzantin Phocas en fait don au pape Boniface IV. Celui-ci le consacre en 610 comme église chrétienne à la Vierge Marie et aux martyrs (Sancta Maria ad Martyres, c'est-à-dire « Sainte-Marie-aux-Martyrs »), titre qu’elle porte encore de nos jours[101]. Il fait transférer des restes anonymes prélevés dans les catacombes et installer un autel sur ces reliques[102].

Aux yeux d’un ancien Romain, s’il eût paru étrange d’admettre les pratiquants dans la cella, au lieu de célébrer le culte à ciel ouvert devant le temple, l’ensevelissement de dépouilles humaines dans le temple était un sacrilège : toute inhumation était bannie non seulement dans l’aire du temple, mais aussi dans l’espace sacré (pomœrium) de Rome. L’installation des reliques dans le Panthéon est un signe parmi d’autres de la disparition de ce tabou plus que millénaire. Néanmoins, on constate la puissance des principes architecturaux du Panthéon, dont la symétrie axiale imposa le placement de l’autel dans l’exèdre sud, face à l’entrée, et non à l’est selon l’usage chrétien. La consécration de l’édifice le sauva du vandalisme et des destructions délibérées qui ruinèrent la plupart des monuments de la Rome antique pendant le bas Moyen Âge.

En 663, l’empereur byzantin Constant II (641-668) qui menait campagne contre les Lombards en Italie du sud séjourna brièvement à Rome. À court de finances, il fit récupérer les tuiles de bronze doré qui couvraient la coupole du Panthéon[103]. Une couverture de plomb les remplaça en 735[77].

Les marbres intérieurs et le grand portail en bronze ont survécu, même si ce dernier a été restauré à plusieurs reprises comme en 1563, durant le pontificat de Pie IV (1559-1565)[71]. En revanche, les marbres qui couvraient l'extérieur de la rotonde ont complètement disparu.

Renaissance

Les grandes réalisations architecturales des papes de la Renaissance puisèrent largement les matériaux dans les vestiges de la Rome antique. Ainsi, le pape Urbain VIII Barberini (1623-1644) donna l’ordre à son architecte Le Bernin (1598-1660) de récupérer les bronzes qui décoraient l’intérieur ou couvraient le portique du Panthéon. Ils furent fondus pour réaliser de 1624 à 1635 le baldaquin de saint Pierre dans la nouvelle basilique Saint-Pierre et aussi les canons du Chateau Saint-Ange. Les responsables de ce pillage furent raillés par cette épigramme « Quod non fecerunt Barbari, fecerunt Barberini » (Ce que les Barbares n’ont pas fait, les Barberini l’ont fait)[104]. À la fin du pontificat d’Urbain VIII, Le Bernin ajouta deux clochetons aux extrémités du fronton du Panthéon, que les Romains surnommèrent « les oreilles d’âne du Bernin »[68].

À deux reprises sous Urbain VIII (1623-1644) puis sous Alexandre VII (1655-1667), il faut remplacer une (ou deux[66]) colonnes tombées à l’angle gauche du pronaos (côté oriental), par des colonnes de granite provenant des thermes néroniens voisins. La colonne d’angle remplaçante est en granite rose, au lieu d’être gris clair, ce qui altère la régularité des colonnes de façade : en regardant l’agrandissement de la photo de face du pronaos, on constate cette différence de teinte.

L’obélisque du Panthéon qui se dresse depuis 1711 sur la fontaine vient de la piazza di San Macuto, emplacement de l'antique temple d'Isis sur le Champ de Mars[105].

En 1747, l’architecte et peintre baroque Luigi Vanvitelli restaure le décor intérieur de la rotonde, occultant les fenêtres qui étaient sous la coupole en les remplaçant par de fausses fenêtres[72]. Pour ce faire, il recoupe quelques-uns des arcs soutenant la coupole, ce qui affaiblit la voûte, et provoque des fissures, observées lors des fouilles de 1892-1893[106]. Piranèse assiste aux travaux et réalise des dessins du monument que son fils publie quarante trois ans plus tard[107].

  • Ajouts baroques
  • Le PanthĂ©on, encore affublĂ© des clochetons (les "oreilles d'âne") du Bernin. Photographie Behles & Sommer.
    Le Panthéon, encore affublé des clochetons (les "oreilles d'âne") du Bernin. Photographie Behles & Sommer.
  • PanthĂ©on et obĂ©lisque de la Piazza della Rotonda.
    Panthéon et obélisque de la Piazza della Rotonda.
  • IntĂ©rieur du PanthĂ©on au XVIIIe siècle, avec le dĂ©cor d'origine, par Giovanni Paolo Panini.
    Intérieur du Panthéon au XVIIIe siècle, avec le décor d'origine, par Giovanni Paolo Panini.
  • Dessin de Piranèse, fausses fenĂŞtres au-dessous de la coupole.
    Dessin de Piranèse, fausses fenêtres au-dessous de la coupole.

Temps modernes

L'intérieur du Panthéon, état actuel.

En 1881 et 1882, la rotonde est dégagée des bâtiments parasites qui s'y adossent côté sud. Les clochetons du Bernin sont éliminés en 1882, ce qui rétablit l’aspect originel du fronton[102]. Des briques estampillées, précieux éléments pour la datation de la construction, sont collectées lors des travaux et publiées par Rodolfo Lanciani et Heinrich Dressel[108].

L’église du Panthéon fait l'objet d'un combat d'influence entre la papauté et la ville de Rome. Avec la formation du Royaume d'Italie, la Maison de Savoie obtint du pape de se faire attribuer l'église pour que les rois y soient inhumés, faisant de ce lieu un Panthéon moderne, d'où son nom actuel alors que les Italiens l'appelaient familièrement la Rotonna ou Ritonna (la « Rotonde »). La question romaine fut tranchée à la suite des accords du Latran en 1929, l'église bénéficiant désormais du titre de Basilica Palatina (it) (Basilique Palatine) et devenant l’église officielle de tous les Italiens[109].

En 1929, la chute du haut de la voĂ»te de fragments de plâtre et de maçonnerie induit une inspection du dĂ´me avec une Ă©chelle de 40 mètres puis un dĂ©capage d'ensemble des crĂ©pis, qui rĂ©vèlent de graves fissures Ă  la base de la voĂ»te, causĂ©es par les travaux de 1747, ainsi que des lĂ©zardes dans le mur extĂ©rieur[110]. D'importantes rĂ©parations sont rĂ©alisĂ©es en 1930 et 1931 pour colmater les fissures et rĂ©tablir une rĂ©partition rĂ©gulière des charges[111]. Les archĂ©ologues sont associĂ©s aux travaux, et la collection d'estampilles dĂ©jĂ  relevĂ©es s'enrichit d'une quarantaine de nouveaux exemplaires, qui confirment les datations Ă©tablies en 1882, Ă  savoir le gros Ĺ“uvre sous Hadrien et d'importantes rĂ©fections sous Septime SĂ©vère[112].

En 1996 et 1997, des travaux de service public ont ouvert une tranchée le long de la façade du Panthéon et découvert la base du podium du Panthéon d'Agrippa, confirmant son orientation au nord[27].

Aujourd’hui, le Panthéon est un carrefour touristique au cœur des vieux quartiers de Rome, et donne sur la Piazza della Rotonda (place de la Rotonde), à laquelle il a donné son nom. Le Panthéon est désormais une église, où l’on célèbre des messes et des mariages. Il est à ce titre fermé aux visiteurs durant les cérémonies liturgiques. Il est envisagé en 2023 de faire payer l'entrée des touristes[113]

Les personnages célèbres au Panthéon

Tombeau de Raphaël.
Tombeau de Victor-Emmanuel II.

Depuis la Renaissance, le Panthéon est utilisé comme tombeau. Parmi les personnalités qui reposent dans les exèdres transformées en chapelles, se trouvent Raphaël (1483-1520), selon ses dernières volontés[114], ses élèves Baldassarre Peruzzi (1481-1536) et Perin del Vaga (1501-1547)[114], puis les peintres Giovanni da Udine (1487-1564)[114], Taddeo Zuccaro (1529-1566) et Annibale Carracci (1560-1609)[114], l'architecte Jacopo Barozzi da Vignola (1507-1573), le compositeur Arcangelo Corelli (1653-1713), le cœur du cardinal diplomate Ercole Consalvi (mort en 1824) et deux rois d’Italie : Victor-Emmanuel II (mort en 1878) et Humbert Ier (mort en 1900), ainsi que l’épouse de ce dernier, la reine Marguerite de Savoie (morte en 1926)[102].

Bien que l’Italie soit une république depuis 1946, des membres volontaires d’organisations monarchiques font dire des messes d’intention sur les tombes royales du Panthéon. Cela a parfois soulevé des protestations des milieux républicains, mais une messe n'étant jamais dite en l'honneur de quelqu'un, mais pour prier pour lui, les autorités catholiques ne voient aucune raison d'interdire ces pratiques. D’autres polémiques furent déclenchées par la question de transférer au Panthéon les restes de Victor-Emmanuel III, compromis avec le fascisme, et de Humbert II, derniers souverains italiens.

Postérité, modèle architectural

Le Panthéon, modèle le mieux conservé de l’architecture monumentale romaine, a eu une énorme influence sur les architectes européens et américains de la Renaissance au XIXe siècle. De nombreuses salles publiques, universités et bibliothèques, ont repris sa composition (un portique à fronton et un dôme)[115].

Exemples d’édifices célèbres influencés par le Panthéon[116] :

Le Panthéon de Rome n’est pas inscrit en tant que tel au Patrimoine mondial de l’UNESCO, mais il en fait partie comme élément du centre historique de Rome, classé en 1980.

Notes et références

  1. Agrippa ne devint le gendre d’Auguste que plus tard, en 21 av. J.-C.
  2. Suétone, Vie des douze Césars, Auguste, XXIX
  3. Liberati et Bourbon 1996, p. 122.
  4. CIL VI, 896
  5. Simpson 1997, p. 169.
  6. Dion Cassius, LIII, 27,3
  7. Pline l'Ancien, Histoires Naturelles, XXXIV, 7, 13.
  8. Pline l'Ancien, Histoires Naturelles, XXXVI, 4, 25.
  9. Auguste Geffroy, « Lettre du directeur de l'École française de Rome », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 36ᵉ année, no 2,‎ , p. 124-127 (lire en ligne).
  10. La Rocca 2015, p. II.
  11. Simpson 1997, p. 169 et note 2.
  12. La Rocca 2015, p. 7-8.
  13. La Rocca 2015, p. 11.
  14. Terenzio 1932, p. 52.
  15. La Rocca 2015, p. 12-13.
  16. La Rocca 2015, p. 14.
  17. La Rocca 2015, p. 13.
  18. La Rocca 2015, p. 27.
  19. Gros 2011, p. 487.
  20. La Rocca 2015, p. 7.
  21. Simpson 1997, p. 171-172.
  22. Simpson 1997, p. 169, note 1.
  23. Godivier 1978, p. 252-253.
  24. Gros 2002, p. 174.
  25. La Rocca 2015, p. 22.
  26. La Rocca 2015, p. 20-23.
  27. La Rocca 2015, p. VIII.
  28. Dion Cassius, LXVI, 24.
  29. Suétone, Vies des douze Césars, Domitien, V
  30. La Rocca 2015, p. 26.
  31. Catalogue exposition Auguste 2014, p. 110.
  32. Tite-Live, Ab Urbe Condita, I, 16 ; Plutarque, Vie de Romulus, 29, 2.
  33. Catalogue exposition Auguste 2014, p. 126.
  34. Pline l'Ancien, Histoires Naturelles, II, 23.
  35. Simpson 1997, p. 173.
  36. La Rocca 2015, p. 23 et 60-61, plan d'ensemble.
  37. Comptes-rendus Ă©pigraphiques CIL VI, 02041 et CIL VI, 02041.
  38. La Rocca 2015, p. 61.
  39. (en) Jérôme de Stridon, « Chronicon », sur tertullian.org, 222e olympiade.
  40. Guey 1936, p. 235, note1.
  41. Gros 2011, p. 486.
  42. Histoire Auguste, Vie d'Hadrien, 19, 10
  43. Estampille avec date consulaire 114 CIL XV, 19.
  44. Estampille avec date consulaire 127 CIL XV, 129.
  45. Guey 1936, p. 201, 214-215.
  46. Guey 1936, p. 235-236.
  47. (de) Wolf-Dieter Heilmeyer, « Apollodorus von Damaskus, der Architekt des Pantheon », Jahrbuch des Deutschen Archäologischen Instituts, no 90,‎ , p. 316-347.
  48. Gros 2011, p. 487-488.
  49. Dion Cassius, Histoire romaine, LXIX, 4.
  50. Gros 2002, p. 147.
  51. Lecocq 2012, p. 8.
  52. Dion Cassius, Histoire romaine, LXIX, 7.
  53. Stierlin 1984, p. 80-111.
  54. On retrouve des images que Ovide emploie pour le temple de Vesta « cette forme (ronde) tient à des raisons que je vais exposer. Vesta est la même que la terre; l’une comme l’autre entretient un feu éternel [ ]. La terre, semblable à une balle de paume, se soutient sans appui » (Ovide, Fastes, VI, 270)
  55. Adam 2017, p. 200-201.
  56. Épitomé de Caesaribus, XIV, 5.
  57. Gros 2002, p. 173.
  58. Le mot moderne de béton ne doit pas surprendre. Ce mélange de mortier et de cailloux est décrit par Vitruve dès le Ier siècle av. J.-C. On remplit le milieu avec du mortier, dans lequel on jette pêle-mêle des pierres, sans autre liaison que celle que leur donne le hasard (De Architectura, livre II, 8,7).
  59. La Rocca 2015, p. 59.
  60. Gros 2002, p. 175.
  61. Terenzio 1932, p. 53.
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  64. La Rocca 2015, p. 21-22.
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  66. Coarelli 1994, p. 203,205.
  67. Adam 2017, p. 229-230.
  68. Lecocq 2012, p. 9.
  69. La Rocca 2015, p. 58, dessin du fronton.
  70. Gros 2002, p. 176 et 177 dessin d'Haselberger.
  71. La Rocca 2015, p. 25.
  72. Andreae 1973, p. 513-515.
  73. La Rocca 2015, p. 12.
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Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

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