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Manchot empereur

Aptenodytes forsteri

Le Manchot empereur (Aptenodytes forsteri) est un oiseau endĂ©mique de l'Antarctique, est le plus grand et le plus lourd de tous les manchots. Le mĂąle et la femelle ont un plumage similaire et sont de mĂȘme taille, atteignant jusqu'Ă  122 cm de hauteur pour une masse qui varie entre 20 et 40 kg. Le dos et la tĂȘte sont noirs et le ventre blanc, le haut de la poitrine jaune clair ; deux marques jaune vif au niveau des oreilles sont trĂšs visibles. Comme les autres manchots, il est incapable de voler. Ses ailes raides et aplaties et son corps profilĂ© sont particuliĂšrement adaptĂ©s Ă  l'habitat marin.

Son alimentation se compose essentiellement de poissons, mais peut Ă©galement comprendre des crustacĂ©s comme le krill ou des cĂ©phalopodes comme le calmar. Lorsqu'il chasse, il peut rester sous l'eau durant 18 mn, plongeant Ă  une profondeur de 535 m. L'espĂšce est bien adaptĂ©e pour la plongĂ©e, car elle possĂšde une hĂ©moglobine Ă  la structure particuliĂšre capable de fonctionner avec de faibles taux de dioxygĂšne. Le Manchot empereur possĂšde aussi des os solides qui lui permettent de rĂ©sister au barotraumatisme, ainsi qu'une capacitĂ© Ă  rĂ©duire son mĂ©tabolisme et Ă  mettre en veille certaines fonctions non essentielles.

Le Manchot empereur est connu pour le cycle de vie bien rĂ©glĂ© des adultes qui rĂ©pĂštent chaque annĂ©e le mĂȘme rituel pour se reproduire et Ă©lever leurs petits. Il s'agit de la seule espĂšce de manchot qui se reproduit au cours de l'hiver antarctique. Il rĂ©alise alors un long pĂ©riple de 50 Ă  120 km sur la glace pour former des colonies pouvant comprendre des milliers d'individus. Les femelles pondent un unique Ɠuf, que le mĂąle couve tandis que la femelle retourne vers la mer afin de chercher de la nourriture. Par la suite, les parents partent chercher leur nourriture en mer Ă  tour de rĂŽle, l'un d'entre eux restant avec leur oisillon dans la colonie. L'espĂ©rance de vie du Manchot empereur est gĂ©nĂ©ralement de 20 ans dans la nature, bien que des observations laissent Ă  penser que certains individus peuvent atteindre l'Ăąge de 50 ans.

Description morphologique

Aspect des adultes

Des adultes Manchots empereurs avec leurs petits.

Comme tous les manchots, le Manchot empereur a un corps Ă©lancĂ© afin de limiter les forces de frottement lorsqu'il nage, et des ailes semblables Ă  des nageoires plates et rigides[1]. Les mĂąles et les femelles ont une taille et une coloration similaires[2]. L'adulte en plumage nuptial a des plumes d'un noir profond sur le dos, qui couvrent Ă©galement la tĂȘte, le menton, la gorge et le dessus des ailes. Ce plumage noir est bien dĂ©limitĂ© du plumage plus clair qui couvre le reste du corps. L'intĂ©rieur des ailes et le ventre sont blancs, tirant vers le jaune pĂąle en haut de la poitrine, et une tache jaune vif est visible au niveau des oreilles. Le bec, mesurant cm, est incurvĂ© et partiellement emplumĂ©. Sa partie supĂ©rieure est noire, tandis que la partie infĂ©rieure est rose, orange ou lilas[3]. La langue est munie de poils orientĂ©s de maniĂšre Ă  Ă©viter que les proies attrapĂ©es ne s'Ă©chappent[4]. Les pattes palmĂ©es sont noires.

Au mois de janvier, ce Manchot empereur en train de muer perd son plumage gris-brun d'Ă©clipse pour revĂȘtir son plumage nuptial.

Le plumage sombre du Manchot empereur pùlit pour devenir gris-brun entre novembre et février, avant la mue annuelle en janvier et février[3]. La mue est trÚs rapide chez cette espÚce en comparaison d'autres oiseaux, et ne prend que 34 jours. Les plumes du Manchot empereur sortent de la peau aprÚs avoir atteint le tiers de leur longueur finale, et avant que les anciennes ne soient tombées, afin de réduire les pertes de chaleur. Les nouvelles plumes expulsent ensuite les anciennes avant de finir leur croissance[5]. Ce renouvellement du plumage améliore son étanchéité et sa protection contre le froid. Pendant cette période, le Manchot empereur ne peut pas plonger et est donc obligé de jeûner.

Mensurations

Le Manchot empereur adulte mesure jusqu'Ă  122 cm. Sa masse peut varier de 20 Ă  40 kg[6], notamment en fonction du sexe, les mĂąles Ă©tant en moyenne plus lourds que les femelles. La masse varie Ă©galement selon la saison car les animaux, mĂąles comme femelles, perdent beaucoup de masse lorsqu'ils Ă©lĂšvent leurs oisillons et couvent les Ɠufs[7]. Ainsi, mĂąles et femelles pĂšsent en moyenne respectivement 38 et 29 kg avant la saison de reproduction. AprĂšs celle-ci, la masse moyenne chute Ă  23 kg pour les deux sexes[2] - [8] - [9].

Aspect des juvéniles

Juvéniles de Manchot empereur.

Chez les juvĂ©niles, les taches de chaque cĂŽtĂ© de la tĂȘte, le menton et la gorge sont blancs tandis que la tĂȘte et le bec sont noirs[3]. L'oisillon du Manchot empereur est quant Ă  lui couvert d'un duvet gris-argentĂ© avec la tĂȘte noire Ă  bandes blanches[3]. En 2001, un oisillon entiĂšrement blanc est dĂ©couvert, mais il n'est pas identifiĂ© comme un individu albinos car ses yeux ne sont pas roses[10]. Les oisillons pĂšsent environ 315 g Ă  l'Ă©closion, et quittent le nid lorsqu'ils atteignent 50 % de leur masse adulte[3].

Adaptations physiologiques

Adaptations au froid

Le Manchot empereur vit et se reproduit dans un environnement plus froid que n'importe quelle autre espĂšce d'oiseau. La tempĂ©rature de l'air peut atteindre −40 °C, avec un vent soufflant jusqu'Ă  144 km/h. L'eau de mer, Ă  −1,8 °C, est Ă  une tempĂ©rature largement infĂ©rieure Ă  la tempĂ©rature corporelle de 39 °C des manchots. Ceux-ci doivent donc ĂȘtre adaptĂ©s pour limiter les pertes de chaleur[11]. Entre 80 et 90 % de l'isolation des manchots est assurĂ©e par leur plumage[12]. Les plumes sont raides, courtes et lancĂ©olĂ©es, et couvrent l'ensemble de leur corps : avec 15 plumes par cm2, les Manchots empereurs ont le plumage le plus dense de tous les oiseaux[13]. Une couche isolante supplĂ©mentaire est formĂ©e par des filaments duveteux prĂ©sents entre la peau et les plumes. Des muscles permettent au manchot de tenir ses plumes dressĂ©es lorsqu'il est sur terre, de maniĂšre Ă  rĂ©duire les pertes de chaleur en emprisonnant une couche d'air entre la peau et les plumes. Inversement, dans l'eau, le plumage est plaquĂ© contre la peau, pour que la silhouette soit mieux profilĂ©e pour la nage[14]. La toilette est vitale aux manchots pour conserver une bonne isolation et un plumage bien impermĂ©able[15]. L'isolation est aussi assurĂ©e par une Ă©paisseur de graisse de couverture pouvant atteindre cm avant le dĂ©but de la saison de reproduction. Cette couche graisseuse limite le Manchot empereur dans ses mouvements, notamment en comparaison de son cousin moins bien pourvu en graisse mais plus agile, le Manchot de Magellan[16].

Le Manchot empereur est capable de maintenir son corps Ă  une tempĂ©rature constante sans que son mĂ©tabolisme ne soit modifiĂ© pour des tempĂ©ratures comprises entre −10 °C et +20 °C. En dessous, son mĂ©tabolisme augmente de maniĂšre significative. Un manchot peut toutefois maintenir une tempĂ©rature corporelle d'entre 37,6 °C et 38 °C pour des tempĂ©ratures extĂ©rieures s'abaissant jusqu'Ă  −47 °C[17]. Les mouvements qu'il rĂ©alise pour nager, marcher et frissonner lui permettent de se rĂ©chauffer, et il peut Ă©galement y avoir une augmentation de la catalyse des lipides issus de ses rĂ©serves de graisse par des enzymes, un phĂ©nomĂšne induit par une hormone : le glucagon[18]. Lorsque la tempĂ©rature dĂ©passe 20 °C, le Manchot empereur peut devenir agitĂ©, son mĂ©tabolisme augmente pour Ă©vacuer de la chaleur. Le fait de lever ses ailes lui permet d'augmenter la surface corporelle qu'il expose Ă  l'air de 16 %, ce qui facilite encore les pertes de chaleur excĂ©dentaire[19].

Adaptation à la pression et au faible taux de dioxygÚne au cours de la plongée

Un Manchot empereur sautant hors de l'eau.

En plus du froid, le Manchot empereur est soumis à d'autres conditions contraignantes lors de ses plongées en profondeur. En effet, il est alors soumis à des pressions 40 fois plus importantes que celles qui rÚgnent à la surface, ce qui causerait pour la plupart des autres organismes terrestres un barotraumatisme. Ses os sont particuliÚrement solides, ce qui limite les risques de traumatisme physique. Par contre, on ne sait pas comment l'espÚce évite les troubles de décompression liés au diazote.

Quand il plonge, le Manchot empereur utilise nettement moins de dioxygĂšne. En effet, sa frĂ©quence cardiaque s'abaisse Ă  5 battements par minute et les organes non essentiels diminuent trĂšs fortement leur activitĂ©[4]. Son hĂ©moglobine et sa myoglobine sont capables de fixer et transporter le dioxygĂšne mĂȘme lorsque sa concentration dans le sang est trĂšs faible, ce qui permet au manchot de rester conscient avec des taux trĂšs faibles de dioxygĂšne[20].

GrĂące Ă  ces adaptations, le Manchot empereur peut retenir sa respiration durant vingt minutes et plonger Ă  une profondeur supĂ©rieure Ă  500 m[21]. Le physiologiste amĂ©ricain Gerry Kooyman rĂ©volutionne l'Ă©tude de l'approvisionnement des manchots en nourriture lorsqu'il publie en 1971 les rĂ©sultats de puces Ă©lectroniques prenant des enregistrements lors de la plongĂ©e de Manchots empereurs. Il dĂ©couvre alors que l'espĂšce peut atteindre une profondeur de 265 m, et que ses plongĂ©es peuvent durer jusqu'Ă  18 minutes[22]. Des recherches ultĂ©rieures observent une petite femelle atteignant la profondeur de 535 m prĂšs du dĂ©troit de McMurdo. Il est possible que le Manchot empereur puisse plonger encore plus profond, la prĂ©cision des outils de mesure Ă©tant diminuĂ©e Ă  de grandes profondeurs[23]. D'autres Ă©tudes sur le comportement d'un oiseau en plongĂ©e ont rĂ©vĂ©lĂ© des plongĂ©es rĂ©guliĂšres de 150 m dans des eaux de 900 m de profondeur, entrecoupĂ©es de petites plongĂ©es de 50 m et de plongĂ©es profondes de plus de 400 m, Ă  des profondeurs de 450 ou 500 m[24]. Cela suggĂšre qu'il se nourrit prĂšs du fond ocĂ©anique[25].

Comportement

Cri

Manchot empereur appelant sa famille.

Le Manchot empereur n'a pas de nid fixe. Ainsi pour localiser son ou sa partenaire et son oisillon au sein de la colonie, il utilise des appels sonores[26] : on dit qu'il brait ou qu'il jabote[27]. Il possÚde à sa disposition un registre complexe de cris nécessaires à la reconnaissance des parents entre eux et des adultes avec leur petit[2]. Il dispose de la plus grande variété de cris de tous les manchots[26]. Le Manchot empereur utilise simultanément deux bandes de fréquences[28]. Les oisillons réclament de la nourriture et appellent leurs parents par un sifflement dont ils peuvent moduler la fréquence[2].

Comportement social

Les Manchots empereurs sont des animaux trĂšs sociables qui se nourrissent et nichent en groupes comprenant de nombreux individus.

Les Manchots empereurs sont des animaux sociables, vivant en colonies. Ils chassent ensemble et peuvent coordonner leurs plongées et leurs remontées à la surface[22]. Ils sont actifs de jour comme de nuit. Un adulte passe une grande partie de l'année à circuler entre la zone de nidification et les zones océaniques riches en nourriture. Les animaux se dispersent dans l'océan de janvier à mars[9].

Un comportement spĂ©cifique que l’on retrouve chez le Manchot empereur faisant face au froid est le regroupement en un amas compact appelĂ© « tortue ». Les observations ont montrĂ© l’existence de roulements entre les individus subissant le blizzard Ă  la pĂ©riphĂ©rie de ces tortues, et ceux Ă  l’intĂ©rieur oĂč la tempĂ©rature peut atteindre les 37 °C en 45 minutes en moyenne[29]. Une idĂ©e simpliste serait que les manchots se comportent ainsi afin que les mĂȘmes individus ne soient pas toujours exposĂ©s au froid et que les individus au centre n'aient pas trop chaud. Cependant, les Ă©cologistes du comportement animal privilĂ©gient une explication bien plus « individu-centrĂ©e ». En effet, puisque s’immiscer jusqu’au centre de la tortue paraĂźt difficile du fait du regroupement trĂšs compact des individus, les manchots Ă  la pĂ©riphĂ©rie qui font directement face au blizzard auront tendance Ă  contourner et Ă  se positionner derriĂšre le groupe pour se protĂ©ger du vent. AprĂšs un certain temps, les individus initialement au centre vont donc se retrouver exposĂ©s Ă  leur tour au blizzard et vont changer de position, et ainsi de suite. Le comportement de formation en tortue serait donc basĂ© sur des stratĂ©gies individuelles pour l’accĂšs Ă  la chaleur[30].

Prédateurs et mortalité

Labbe survolant de jeunes manchots, mer de Ross, Antarctique.

Le Manchot empereur est une proie privilĂ©giĂ©e pour divers oiseaux et mammifĂšres marins. Le PĂ©trel gĂ©ant (Macronectes giganteus) est son principal prĂ©dateur terrestre, responsable Ă  lui seul de jusqu'Ă  34 % des morts de jeunes dans certaines colonies. Le Labbe de McCormick (Stercorarius maccormicki) se nourrit principalement d'oisillons morts, car les jeunes sont trop gros pour ĂȘtre menacĂ©s Ă  la pĂ©riode durant laquelle il arrive dans la colonie[31].

Les principales menaces pour le manchot lorsqu'il est dans l'eau proviennent de deux mammifÚres marins : le Léopard de mer (Hydrurga leptonyx), qui s'attaque aux adultes et aux jeunes lors de leurs premiÚres plongées[32], et l'Orque (Orcinus orca), qui s'attaque aux adultes[33].

Une importante partie de la mortalitĂ© des oisillons est imputable aux mauvais soins lors de la couvaison. Le parent restĂ© pour s'occuper de l'Ɠuf peut le perdre, parfois lors de conflits ou de bousculades, ou cesser de le couver. Ce type de perte atteint son maximum au mois de mai, juste aprĂšs la ponte, et les manchots ayant toujours leur Ɠuf en juin sont gĂ©nĂ©ralement les plus expĂ©rimentĂ©s[34]. Par la suite, le poussin est soumis Ă  des conditions climatiques trĂšs rudes, conduisant parfois Ă  sa mort, mais il peut Ă©galement souffrir de malnutrition lorsque le parent parti se nourrir tarde Ă  revenir de son voyage en mer[33].

Locomotion

Deux Manchots empereurs glissant.

La morphologie du manchot, que ses ailes hydrodynamiques ont rendu inapte au vol, est adaptĂ©e Ă  la nage : son corps rigide et son cou court lui permettent de se propulser dans l'eau Ă  une vitesse de 5 Ă  10 km/h, avec des pointes pouvant atteindre 30 km/h. Sa densitĂ© corporelle est Ă©levĂ©e, ses ailes lui servent de nageoires et ses pattes de gouvernail. Ses plongĂ©es sont profondes (plus de 300 m) et ne durent que quelques minutes.

Il est capable de rĂ©aliser de longues marches, mais aussi de se dĂ©placer sur le ventre par glissage. MĂąles et femelles vont parfois chercher leur nourriture Ă  plus de 500 km des colonies pour nourrir les oisillons, couvrant entre 82 et 1 454 km par individu et par voyage. Un mĂąle retournant Ă  la mer aprĂšs avoir couvĂ© se dirige directement vers des aires d'eau libre permanentes, connues sous le nom de polynies, Ă  environ 100 km de la colonie[24].

Alimentation

Le Manchot empereur se nourrit principalement de poissons, de crustacĂ©s et de cĂ©phalopodes[35], mais des variations significatives existent d'une population Ă  une autre. Les poissons constituent gĂ©nĂ©ralement la principale source de nourriture, et la Calandre antarctique (Pleuragramma antarcticum) reprĂ©sente une large part de l'alimentation de l'oiseau. Les poissons de la famille des Nototheniidae, certains calmars comme le Calmar des glaces (Psychroteuthis glacialis), et le Krill antarctique (Euphausia superba) sont Ă©galement frĂ©quemment consommĂ©s par le manchot[25]. Le Manchot empereur chasse dans les eaux de l'ocĂ©an Austral, dans des zones libĂ©rĂ©es des glaces ou dans des cassures dans la banquise[2]. Une des stratĂ©gies qu'il adopte consiste Ă  plonger Ă  environ 50 m de profondeur, de maniĂšre Ă  pouvoir repĂ©rer des poissons vivant juste sous la banquise comme Pagothenia borchgrevinki, un poisson perciforme que l'on rencontre frĂ©quemment juste sous la couche de glace. Une fois sa proie repĂ©rĂ©e, il remonte rapidement vers la glace pour l'attraper. Il plonge ensuite Ă  nouveau et rĂ©pĂšte cette sĂ©quence environ six fois avant de remonter Ă  la surface pour respirer[36]. La composition de son alimentation peut varier significativement au cours de l'annĂ©e et d'une colonie Ă  l'autre. Ainsi, le poisson peut constituer entre 20 et 96 % de son alimentation, le krill entre 1 et 68 % de son alimentation et les cĂ©phalopodes entre 3 et 65 % de son alimentation[37]. La rĂ©sistance au jeĂ»ne du Manchot empereur est stupĂ©fiante : en quatre mois, sa masse peut passer de 40 Ă  23 kg, ne conservant plus que deux kilos de graisse.

Reproduction

Un Ɠuf de Manchot empereur (13,5 × 9,5 cm) - MHNT.

Les Manchots empereurs prĂ©sentent la particularitĂ© de se reproduire dans l'une des rĂ©gions les plus inhospitaliĂšres du monde, l'Antarctique, pendant l'hiver : les tempĂ©ratures peuvent descendre jusqu'Ă  −60 °C, avec des vents dĂ©passant les 200 km/h. Parfois, lorsqu'un site d'hivernage devient trop venteux, une colonie de Manchots empereurs dĂ©mĂ©nage vers un lieu moins hostile.

Le Manchot empereur est mature Ă  partir de l'Ăąge de trois ans, mais il ne commence gĂ©nĂ©ralement Ă  se reproduire qu'environ un Ă  trois ans plus tard[38]. Le cycle de reproduction annuel commence au dĂ©but de l'hiver austral, en mars et avril, quand tous les Manchots empereurs adultes se dirigent vers les aires de nidification des colonies. Il leur faut souvent marcher sur 50 Ă  120 km de la pĂ©riphĂ©rie de la banquise vers l'intĂ©rieur des terres[39]. Le dĂ©but du voyage semble ĂȘtre induit par la diminution de la durĂ©e des jours. Ainsi, en contrĂŽlant la luminositĂ© et imitant des jours courts, des scientifiques ont provoquĂ© l'entrĂ©e en reproduction de Manchots empereurs en captivitĂ©[40].

Les manchots commencent leur parade amoureuse en mars ou en avril, alors que la tempĂ©rature n'est parfois que de −40 °C. Le mĂąle fait une parade extatique au cours de laquelle il se tient immobile puis place sa tĂȘte sur sa poitrine avant de prendre son inspiration et Ă©mettre un cri de parade d'une Ă  deux secondes. Il se dĂ©place ensuite dans la colonie en rĂ©pĂ©tant ce cri. Un mĂąle et une femelle se tiennent ensuite face Ă  face, allongeant l'un aprĂšs l'autre la tĂȘte et le cou, et ce durant plusieurs minutes. Une fois formĂ©s, les couples se dandinent dans la colonie, la femelle suivant gĂ©nĂ©ralement le mĂąle. Avant la copulation, l'un des oiseaux fait une rĂ©vĂ©rence Ă  son compagnon, le bec s'approchant prĂšs du sol, avant que l'autre ne l'imite[41].

Les Manchots empereurs sont monogames. Les couples se forment pour toute la saison de reproduction. Toutefois, la fidélité d'une année sur l'autre n'est que de 15 %[41]. La durée assez courte de la période féconde chez la femelle explique cela ; il est plus important de se reproduire que d'attendre de retrouver son partenaire de l'année précédente[42].

La femelle pond un Ɠuf de 460 Ă  470 g en mai ou dĂ©but juin[41]. Il a vaguement une forme de poire, est de couleur vert-blanchĂątre pĂąle et mesure environ 12 cm de long pour cm de diamĂštre[39]. Il reprĂ©sente 2,3 % de la masse de sa mĂšre, ce qui en fait l'un des plus petits Ɠufs, relativement Ă  la masse de la femelle, de toutes les espĂšces d'oiseaux[43]. La coquille constitue 15,7 % de la masse de l'Ɠuf ; comme chez la plupart des espĂšces d'oiseaux, elle est relativement Ă©paisse, ce qui limite les risques de casse[44].

Étant donnĂ© que la terre est couverte de glace, le Manchot empereur ne nidifie pas, mais il porte l'Ɠuf sur ses pattes, hautement vascularisĂ©es, et le recouvre d'un Ă©pais repli de peau (la tempĂ©rature sous le repli est estimĂ©e Ă  plus de 30 °C) : l’Ɠuf Ă©vite ainsi tout contact avec la glace[45]. Au moment de la ponte, la femelle rabat sa queue sous elle pour rĂ©ceptionner l'Ɠuf, puis le dĂ©pose sur ses pattes et va Ă  tout petits pas vers le mĂąle pour le lui prĂ©senter. Les rĂ©serves pondĂ©rales de la femelle sont alors Ă©puisĂ©es, et elle doit donner avec prĂ©caution son Ɠuf au mĂąle avant de se diriger vers l'ocĂ©an oĂč elle va se nourrir durant deux mois[46] - [39]. Le transfert de l'Ɠuf peut se rĂ©vĂ©ler compliquĂ©, et de nombreux couples le font tomber durant cette opĂ©ration. Quand cela arrive, l'embryon est rapidement perdu, car l'Ɠuf ne peut rĂ©sister aux tempĂ©ratures extrĂȘmement basses du sol glacĂ©. Le mĂąle passe l'hiver Ă  couver l'Ɠuf sous son repli de peau, le balançant sur la pointe de ses pattes, durant 64 jours consĂ©cutifs jusqu'Ă  l'Ă©closion[41]. Le Manchot empereur est la seule espĂšce de manchot oĂč le mĂąle couve l'Ɠuf seul. Lorsque l'Ɠuf Ă©clot, le mĂąle a jeĂ»nĂ© pendant environ 115 jours depuis son arrivĂ©e dans la colonie[41]. Pour survivre au froid et aux vents de parfois plus de 200 km/h, les mĂąles se regroupent et se tiennent les uns contre les autres, comme une forme de tortue, en se relayant afin de ne pas ĂȘtre toujours exposĂ©s sur les bords de la formation. Durant tout le temps du voyage, de la cour et de la couvaison, le mĂąle perd 10 Ă  15 kg, soit 30 Ă  45 % de sa masse initiale qui varie entre 34 et 40 kg[47].

La coquille de l'Ɠuf Ă©tant relativement Ă©paisse, l'Ă©closion peut durer entre deux et trois jours. Les oisillons sont semi-nidicoles, couverts seulement d'une fine couche de duvet et entiĂšrement dĂ©pendants de leurs parents pour se nourrir et maintenir leur tempĂ©rature[48]. Si le jeune Ă©clot avant le retour de la mĂšre, le pĂšre le nourrit par rĂ©gurgitation avec une sĂ©crĂ©tion composĂ©e de 59 % de protĂ©ines et 28 % de lipides, produite par une glande de son Ɠsophage et parfois appelĂ©e « lait de manchot»[49].

Manchot empereur nourrissant son petit.

La femelle revient au moment de l'Ă©closion, voire dix jours aprĂšs celle-ci, Ă  la mi-juillet ou dĂ©but aoĂ»t[39]. Elle retrouve son partenaire grĂące Ă  son cri, et va s'occuper du petit, le nourrissant en rĂ©gurgitant la nourriture qu'elle a stockĂ©e dans son estomac. Le mĂąle part alors Ă  son tour vers l'ocĂ©an pour s'alimenter, et y passe environ 24 jours avant de revenir[39]. Les parents entament alors un roulement, s'occupant tour Ă  tour de leur oisillon tandis que l'autre part chercher de la nourriture en mer[41]. Le printemps austral venu, environ 45 Ă  50 jours aprĂšs l'Ă©closion, les jeunes sont suffisamment ĂągĂ©s pour ĂȘtre capables de rĂ©guler leur tempĂ©rature, et ils sont laissĂ©s dans des « crĂšches » qui regroupent les poussins de diffĂ©rents couples. Pour se protĂ©ger du froid, ils imitent les adultes en formant une tortue pendant que les parents sont en mer en quĂȘte de nourriture. Les parents peuvent parfois plonger cent fois par jour pour rapporter toutes les une Ă  deux semaines deux Ă  quatre kilos de poissons et de petits crustacĂ©s Ă  leur progĂ©niture[48].

En dĂ©cembre, lors de l'Ă©tĂ© austral, les poussins ont grandi, muĂ©, et sont prĂȘts Ă  prendre le large. Les adultes abandonnent les jeunes sur la banquise, et ceux-ci finissent par se jeter Ă  l'eau en groupe. Ils ne pĂšsent alors que 45 % de la masse d'un adulte[7], et ils ne reviendront se reproduire Ă  leur tour, au mĂȘme endroit, qu'une fois qu'ils auront atteint l'Ăąge de cinq ans.

L'espĂ©rance de vie du Manchot empereur a Ă©tĂ© Ă©valuĂ©e Ă  19.9 ans. Les mĂȘmes chercheurs estiment que 1 % des manchots Ă©clos sont susceptibles d'atteindre l'Ăąge de cinquante ans[50]. D'un autre cĂŽtĂ©, seulement 19 % des oisillons survivent Ă  leur premiĂšre annĂ©e de vie[51]. Ainsi, la population de manchots est composĂ©e essentiellement d'adultes de cinq ans et plus[50].

La colonie de Halley, situĂ©e dans la mer de Weddell, est habituellement la deuxiĂšme plus importante colonie de manchots empereurs au monde, avec jusqu’à 25.000 couples venant se reproduire chaque annĂ©e. Pourtant, en 2016, 2017 et 2018, presque tous les poussins sont morts en raison de la fonte de leur habitat, en consĂ©quence du rĂ©chauffement climatique[52].

Habitat et répartition géographique

RĂ©partition du Manchot empereur en Antarctique.
  • Zones de reproduction
  • Zones de vie

Les Manchots empereurs vivent en Antarctique, autour du pĂŽle, entre les latitudes 66° et 77° Sud. Ils se reproduisent gĂ©nĂ©ralement sur un pack stable non loin des cĂŽtes[2]. Les colonies qu'ils forment alors cherchent des zones planes abritĂ©es du vent par des rochers ou des icebergs pour s'installer[2]. La population globale de Manchots empereurs adultes est Ă©valuĂ©e Ă  595 000 individus selon un comptage en 2012 effectuĂ© par une Ă©quipe de chercheurs amĂ©ricains grĂące Ă  des images satellites[53] - [54], ceux-ci sont rĂ©partis dans 44 colonies indĂ©pendantes[9]. Environ 80 000 couples peuvent ĂȘtre rencontrĂ©s dans le secteur de la mer de Ross[55]. Les plus grandes colonies sont localisĂ©es au cap Washington (20 000 Ă  25 000 couples), sur l'Ăźle Coulman en terre Victoria (environ 22 000 couples), dans la baie de Halley, en terre de Coats (entre 14 300 et 31 400 couples) et en baie d'Atka, dans la Terre de la Reine-Maud (16 000 couples)[9]. Deux colonies terrestres sont connues : une sur une pointe de terre des Ăźles Dion, dans la pĂ©ninsule Antarctique[56], et l'autre sur un promontoire du glacier Taylor dans le Territoire Antarctique australien[57]. Des individus isolĂ©s ont Ă©galement Ă©tĂ© observĂ©s sur les Ăźles Malouines[58], sur l'Ăźle Heard[59], en GĂ©orgie du Sud et en Nouvelle-ZĂ©lande[9] - [60].

Menace liée au réchauffement climatique

La survie des manchots empereurs dĂ©pend de la rĂ©solution de la crise climatique en se conformant Ă  la Convention de Paris. Sur la base de modĂšles de simulation, on peut prĂ©dire, dans le scĂ©nario d'Ă©missions de gaz Ă  effet de serre, que 80 % des colonies seraient pratiquement Ă©teintes d'ici 2100 et que le nombre total de manchots empereurs devrait diminuer d'au moins 81 %[61]. En se conformant aux objectifs de l’Accord de Paris, l’Antarctique fournira en revanche un refuge sĂ»r au manchot empereur. D'ici Ă  2100, selon les scĂ©narios climatiques de 1,5 °C et de 2 °C de la Convention de Paris, respectivement 19 % et 31 % des colonies seront pratiquement Ă©teintes. En consĂ©quence, la population mondiale devrait diminuer d'au moins 31 % en supposant les 1,5 °C de Paris et de 44 % en supposant les 2 °C de Paris, mais la population se stabilisera Ă  partir de 2060 environ[61].

Taxonomie et découverte

Dessin de Manchots empereurs, publié chez George Robert Gray en 1844, tiré de l'ouvrage The zoology of the voyage of the H.M.S. Erebus & Terror, under the command of Captain Sir James Clark Ross, during the years 1839 to 1843.

Le Manchot empereur a Ă©tĂ© dĂ©crit pour la premiĂšre fois en 1844 par le zoologiste anglais George Robert Gray, Ă  partir de spĂ©cimens rapportĂ©s par les membres de l'expĂ©dition Erebus et Terror[62]. Il a nommĂ© le genre Ă  partir de l'ancien grec ጀ-Ï€Ï„Î·ÎœÎż-Ύύτης [a-ptēno-dytēs], signifiant « plongeur sans ailes » et le nom d'espĂšce a Ă©tĂ© choisi en l'honneur du naturaliste allemand Johann Reinhold Forster, qui accompagnait James Cook lors de son second voyage dans le Pacifique et identifia alors cinq autres espĂšces de manchots[63]. La premiĂšre colonie est dĂ©couverte par le docteur Edward Adrian Wilson en 1902, au cours de l'expĂ©dition Discovery[64] - [65]. Le premier Ɠuf est dĂ©couvert sur un morceau de glace flottant par l'expĂ©dition de James Clark Ross en 1840, mais n'est identifiĂ© qu'en 1905.

Avec le Manchot royal (A. patagonicus), aux coloris similaires mais plus petit, le Manchot empereur est l'une des deux espÚces existantes du genre Aptenodytes. Des fossiles démontrent l'existence d'une troisiÚme espÚce, le Manchot de Ridgen (A. ridgeni), dont on a retrouvé en Nouvelle-Zélande des fossiles datant de la fin du PliocÚne, il y a environ trois millions d'années[66]. Des études portant sur le comportement du manchot et sur ses caractéristiques génétiques ont conclu que le genre Aptenodytes est à la base de l'arbre phylogénétique des manchots[67]. Des ADN mitochondriaux et cellulaires ont permis d'estimer l'apparition de cette branche à environ quarante millions d'années avant notre Úre[68].

Le Manchot empereur et l'homme

Des touristes en contact avec un Manchot empereur juvénile sur l'ßle Snow Hill en Antarctique.

Statut de conservation

L'espĂšce est considĂ©rĂ©e comme quasi menacĂ©e par l'UICN. Toutefois, avec neuf autres espĂšces de manchots, l'espĂšce voit en 2010 Ă©tudier son Ă©ventuelle inclusion dans l'Endangered Species Act amĂ©ricain. Cela s'explique notamment par la forte diminution de ses ressources en nourriture du fait des effets du rĂ©chauffement climatique et de la pĂȘche industrielle sur les populations de crustacĂ©s et de poissons. D'autres raisons sont Ă©galement Ă©voquĂ©es parmi lesquelles les maladies, la destruction de son habitat et la prĂ©sence humaine qui perturbe les couples en reproduction. Le tourisme est particuliĂšrement concernĂ© par ce dernier point[69]. Une Ă©tude a montrĂ© que les oisillons du Manchot empereur se montraient plus peureux aprĂšs avoir Ă©tĂ© approchĂ©s par un hĂ©licoptĂšre Ă  moins de 1 000 m[70].

Une diminution de la population de l'ordre de 50 % a été observée en Terre Adélie du fait d'une augmentation de la mortalité des adultes, et notamment des mùles, au cours d'une période chaude prolongée à la fin des années 1970 qui a entraßné une réduction de la couverture de la banquise. D'un autre cÎté, le taux de réussite des éclosions diminue lorsque l'étendue de la banquise augmente. Pour ces raisons l'espÚce est considérée comme trÚs sensible aux aléas climatiques[71].

Une Ă©tude de l'Institut ocĂ©anographique de Woods Hole en janvier 2009 envisage que le Manchot empereur pourrait ĂȘtre au bord de l'extinction d'ici l'annĂ©e 2100 du fait du changement climatique. En appliquant des modĂšles mathĂ©matiques pour prĂ©dire comment la diminution de la banquise va affecter une colonie importante de Manchots empereurs de Terre AdĂ©lie, ils prĂ©voient un dĂ©clin de 87 % de la population de la colonie d'ici la fin du siĂšcle, faisant passer la population de 3 000 Ă  400 couples. Un tel dĂ©clin est envisageable pour l'ensemble de la population de manchots, soit 200 000 couples environ[72].

En 2009, grĂące Ă  des images satellites qui montraient de larges zones de glace recouvertes d'excrĂ©ments, assez Ă©tendues pour ĂȘtre visibles de l'espace, des scientifiques ont pu dĂ©couvrir dix colonies de Manchots empereurs jusque-lĂ  inconnues[73]. En novembre 2012, des chercheurs français de l'Astrolabe ont repĂ©rĂ© deux de ces colonies Ă  proximitĂ© du glacier Mertz, alors que leur devenir Ă©tait incertain Ă  la suite de la rupture du glacier Mertz en 2010. Ces deux colonies comprennent 6 000 poussins, c'est-Ă -dire au moins 12 000 animaux reproducteurs[74].

Selon les estimations, les populations de Manchot empereur pourraient dĂ©cliner jusqu’à 70 % d’ici la fin du XXIe siĂšcle[52].

Manchots empereurs en captivité

Manchots empereurs naturalisés.

L'espĂšce est trĂšs rarement Ă©levĂ©e en captivitĂ©. On peut notamment citer l'exemple de SeaWorld San Diego qui Ă©lĂšve des manchots loin de l'Antarctique et oĂč plus de 20 jeunes sont nĂ©s depuis 1980[75] - [76].

Le Manchot empereur dans la culture

Le cycle de vie unique de l'espĂšce dans un environnement trĂšs hostile est un thĂšme trĂšs souvent repris dans la littĂ©rature ou Ă  la tĂ©lĂ©vision. L'explorateur de l'Antarctique Apsley Cherry-Garrard a dit un jour : « je ne crois pas qu'aucun animal sur Terre n'ait une vie plus difficile que le Manchot empereur »[77]. Le documentaire La Marche de l'empereur, trĂšs largement diffusĂ© dans les salles du monde entier, raconte l'histoire du cycle de reproduction du Manchot empereur[78] - [79]. Ce film obtient un bon accueil par le public et les critiques, et se voit dĂ©cerner l'Oscar du meilleur documentaire en 2006, et obtient quatre nominations aux cĂ©sars la mĂȘme annĂ©e (premier film, musique, son, montage)[80]. Ce sujet a Ă©galement Ă©tĂ© repris par deux fois par la BBC et le prĂ©sentateur David Attenborough, une premiĂšre fois dans l'Ă©pisode cinq de la sĂ©rie sur l'Antarctique Life in the Freezer[81], et Ă  nouveau en 2006 dans la sĂ©rie PlanĂšte Terre[82].

Les personnages principaux du film d'animation Happy Feet (2006) sont des Manchots empereurs, dont un est passionnĂ© de danse. Bien qu'il s'agisse d'un divertissement, ce film reprĂ©sente le cycle de vie des manchots et fait passer un message environnemental sur les risques du changement climatique et de la surpĂȘche[83]. Dans le film d'animation Les Rois de la glisse (2007), on retrouve un Manchot empereur surfeur nommĂ© Zeke « Big-Z » Topanga[84].

L'album de 1998 Phantom Power du groupe The Tragically Hip comprend un titre nommé Emperor Penguin.

Un duo de musique Ă©lectronique de Chicago s'appelle Emperor Penguin.

Philatélie

Plus de trente pays ont reprĂ©sentĂ© l'oiseau sur leurs timbres, mĂȘme Ă  plusieurs reprises pour l'Australie, le Royaume-Uni, le Chili et la France[85]. Un timbre le reprĂ©sentant d'une planche (Penguins III) de 6,6 ÂŁ a Ă©tĂ© crĂ©Ă© en novembre 2008 pour le territoire britannique antarctique[86].

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

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Références taxinomiques

Liens externes

Multimédia

Notes et références

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