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Les Tuniques bleues

Les Tuniques bleues sont une série de bande dessinée humoristique belge racontant les aventures du sergent Chesterfield et du caporal Blutch, militaires dans l'armée de l'Union (du Nord) opposée à l'armée de confédérés (du Sud), à l'époque de la guerre de Sécession. Au-delà du comique des situations et des personnages, cette série relate les horreurs de la guerre.

Les Tuniques bleues
SĂ©rie
Représentation des Tuniques bleues, à la station Janson du métro léger de Charleroi (Belgique).
Représentation des Tuniques bleues, à la station Janson du métro léger de Charleroi (Belgique).

Scénario Cauvin
BĂ©ka
Dessin Salvérius
Lambil
Munuera
Genre(s) belge
Humour

Personnages principaux Sergent Chesterfield
Caporal Blutch
Lieu de l’action États-Unis
Époque de l’action Guerre de Sécession

Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Langue originale Français
Éditeur Dupuis
Première publication 1968
Nb. d’albums 66 (série en cours)

Prépublication Spirou

"Tuniques bleues" est le nom donné par les Amérindiens aux troupes de cavalerie chargées notamment de la protection des colons durant la conquête de l'Ouest et les guerres indiennes dans l'Ouest américain.

CrĂ©Ă©e en 1968 dans Spirou par le dessinateur Louis SalvĂ©rius et le scĂ©nariste Raoul Cauvin sous la forme d'histoires courtes, cette sĂ©rie passe rapidement au format d'histoires en 44 pages. Après la mort de SalvĂ©rius en 1972, le dessin est repris par Lambil. La sĂ©rie compte 66 albums publiĂ©s[1].

En , Raoul Cauvin annonce arrêter l'écriture des scénarios de la série[2]. En , les Éditions Dupuis annoncent de nouveaux auteurs pour la série, avec Béka et Munuera[3]. En 2021, le scénariste Kris est annoncé pour reprendre la série[4].

Aperçu historique

Un sergent de cavalerie en 1866.

Le titre de la série fait référence à la blue coat, veste bleu sombre adoptée par l'armée américaine dès la guerre d'indépendance, pour la distinguer des redcoats britanniques. Le règlement militaire de 1821 en fait la couleur nationale. Le pantalon blanc à l'européenne sera troqué en 1833 pour la tenue bleu clair avec une bande de couleur pour les officiers et sous-officiers. La tenue est portée pendant quarante ans et marque profondément l'imaginaire américain dans le mythe de la Frontière et la pacification des Grandes Plaines. Le premier régiment de dragons (cavalerie régulière) est créé en 1833[5].

Ce n'est qu'après 1870 que le bleu sera remplacé progressivement par le gris, le beige, le kaki et enfin le vert olive.

Armes

Dans les divers albums de la série, les héros emploient des armes contemporaines en usage dans les forces de l'Union[6] :

Auteurs, Ă©volution et style

Les 56 premiers numéros de la série.

Dessinée par Louis Salvérius et scénarisée par Raoul Cauvin, la série a été publiée à partir du dans Le Journal de Spirou. Elle est ensuite parue en albums aux éditions Dupuis à partir de 1972 et compte en 2019 soixante-trois épisodes.

À l'origine, il s'agissait d'une série uniquement comique dont Salvérius dessinait les personnages de façon ramassée et avec de gros nez. Toutefois, dès le second album qui se déroule pendant la guerre de Sécession, il adopte un style plus réaliste, manière selon lui de ne pas prendre à la légère cet épisode tragique de l'histoire. À la mort de Salvérius en 1972, en plein milieu de l'épisode Les hors-la-loi (rebaptisé Outlaw pour la sortie en album), la série est reprise par Willy Lambil qui accentue encore plus l'aspect « semi-réaliste » du dessin. Cette bande dessinée est donc aujourd'hui le résultat d'un étrange mélange : si les deux personnages principaux ont conservé leur gros nez des origines, les autres personnages ainsi que les décors sont dessinés de manière réaliste avec des proportions respectées et des hachures pour souligner les volumes. Toutefois, les planches restent coloriées en aplats de couleur dans la tradition stylistique des séries humoristiques de la bande dessinée franco-belge.

Ce mélange très particulier se révèle d'autant plus réussi qu'il est au service d'un message pacifiste et antimilitariste dont la détermination et la violence de la condamnation ne sont que mieux mises en valeur par l'aspect humoristique des personnages ; selon Henri Filippini, la saga est « un cri contre la bêtise humaine »[7]. Entre le sergent Chesterfield, le grand simplet en quête de gloire, et le caporal Blutch, le petit rusé antimilitariste, se nouent des rapports d'amitié et d'antagonisme qui véhiculent sur le mode comique, un message dénonçant l'illusion de l'héroïsme et la cruauté de la guerre. Créée à la fin des années 1960, cette série connaît une longévité étonnante. Elle est « parmi les séries les plus populaires de la BD franco-belge[8] ». En 2015, les ventes d'albums pour la série totalisaient 21,5 millions d'exemplaires et « cette série compte parmi les 20 plus gros tirages de la bande dessinée francophone[9] ». Patrick Gaumer y voit « un western antimilitariste » qui s'est imposé « comme l'une des séries les plus réussies du genre[10] ».

Une vision purement amérindienne présenterait certainement une dissonance avec le ton « antimilitariste » et « pacifiste » de cette série, étant entendu que les premières victimes des Tuniques bleues ont été les Amérindiens, massacrés par la Cavalerie américaine, et cela bien loin des tourments « antimilitaristes » et « pacifistes » des héros américains de la série.

Sources d'inspiration

Dans une interview[11], Cauvin dit se documenter auprès de diverses sources (presse, radio, télévision, Internet) ; pour des informations pointues, il s'adresse à la Confederate Historical Association of Belgium (Association historique confédérée de Belgique). Les lecteurs lui suggèrent parfois des idées intéressantes. Lambil, quant à lui, cite The Commanders of The Civil War, de l'historien William C. Davis, les recueils de photographies de Francis Trevelyan Miller (en) et le livre de Laurence Harlé La Cavalerie Américaine. Le dessinateur reconnaît certaines approximations : Blutch et Chesterfield vêtus en fantassins, les photographies sur papier (les surfaces sensibles souples ne sont inventées qu'en 1884), le barbelé (brevet déposé aux États-Unis en 1874) et la dynamite (brevet déposé en 1867).

La collection Les tuniques bleues présentent, qui réunit par thème les albums déjà parus, « met en valeur le travail de recherche des auteurs (croquis, documents historiques…) et permet d’enrichir la lecture des albums présentés en mettant en perspective leur contenu[9] ». Dix tomes, parus ou prévus, développent les thèmes suivants : les grandes batailles, les chevaux, les personnages réels (en deux volumes), les Indiens, la photographie, les enfants dans l'armée, la guerre navale, les femmes dans l'armée, et les voyages.

Personnages

Les Tuniques bleues peintes durant le festival de street art Fresh Paint OLLN sur la façade de la Maison de la Citoyenneté à Ottignies.

Les Tuniques bleues étant le nom donné par les Amérindiens aux troupes de cavalerie qui maintenaient l'ordre dans l'Ouest américain, les aventures des héros commencent d'abord dans l'Ouest, puis continuent dans l'Est et la guerre de Sécession, avec quelques retours sur le terrain de leurs premières armes. D'après Gaumer, les deux protagonistes sont entourés de « quelques personnages secondaires des plus réussis[10] ».

  • CornĂ©lius M. Chesterfield : sergent au 22e de cavalerie, roux, plus costaud que son subordonnĂ© prĂ©fĂ©rĂ©, ses parents sont toujours vivants (Blue rĂ©tro, no 18). Son père, Joshua, a d'après lui fait la bataille d'Alamo oĂą il a reçu six mĂ©dailles, semble-t-il comme trompette (du moins c'est ce qu'il raconte Ă  qui veut l'entendre). Il est dĂ©sormais dans un fauteuil roulant du fait d'une blessure reçue en tombant d'une Ă©chelle (il Ă©tait blanchisseur du camp). Avant de s'engager, Chesterfield Ă©tait garçon boucher chez M. Graham. Il a d'ailleurs failli Ă©pouser la fille de son patron, avant de rencontrer Blutch puis de s'engager dans l'armĂ©e. Il fera un passage Ă  Fort-Bow au dĂ©but de la sĂ©rie, dans tous les albums de SalvĂ©rius et plus rarement dans ceux de Lambil. Il est très amoureux d'AmĂ©lie, la fille du colonel Appeltown. Il a deux cousins qui, malheureusement pour lui, se sont engagĂ©s chez les sudistes. Il voue un culte Ă  l'armĂ©e, dĂ©teste par-dessus tout les dĂ©serteurs, et rĂŞve d'avoir cicatrices et dĂ©corations, mĂŞme s'il a plus souvent les premières que les secondes. Il respecte envers et contre tout le grade supĂ©rieur, sauf si AmĂ©lie Appeltown est dans les parages… D'après Cauvin, le personnage s'inspire de son frère Robert, « très cocardier »[11]. D'après le journaliste Jacques SchraĂ»wen, Chesterfield « est la reprĂ©sentation vivante, et ronde, de la soumission au pouvoir[12] ». Patrick Gaumer, spĂ©cialiste de la bande dessinĂ©e, voit en lui un personnage « gros et pas très futĂ© (qui) recherche toujours les honneurs[10] ».
  • Blutch : caporal au 22e de cavalerie, c'est un orphelin Ă©levĂ© par le docteur H. W. Harding (Vertes AnnĂ©es, no 34) avec lequel il est tour Ă  tour orpailleur en Californie, docker, cireur de chaussure, garçon-coiffeur, garçon de cafĂ©, vendeur de journaux Ă  San Francisco, employĂ© dans une mine, marchand de bananes vertes, Ă  nouveau orpailleur (Vertes AnnĂ©es, no 34) et barman au The Pacific, qu'il rebaptise The Alamo lorsqu'il se retrouve recrutĂ© (Blue rĂ©tro, no 18). Il reçoit un temps le grade de lieutenant (Les Hommes de paille, no 40), mais dans la plupart des albums, il est caporal au 22e de cavalerie. Il se marie avec une infirmière dans l'album n°22, Des Bleus et des dentelles. Bien qu'il dise Ă©prouver une haine sans borne pour le sergent Chesterfield, ils sont gĂ©nĂ©ralement insĂ©parables. Il a appris Ă  sa jument Arabesque Ă  s'Ă©crouler et Ă  faire la morte dès qu'elle entend un coup de feu (Le Blanc-bec, page 39, dernière case), ce qui lui sert d'excuse pour Ă©viter les assauts. Il n'a qu'un rĂŞve : dĂ©serter cette armĂ©e oĂą il n'a jamais voulu se retrouver, au grand dam du sergent Chesterfield. Mais ses tentatives de fuite sont toujours dĂ©couvertes, ou contrariĂ©es par Cornelius. MalgrĂ© cela, il reste quelqu'un de courageux et dĂ©vouĂ©, n'hĂ©sitant pas Ă  traverser seul les lignes ennemies, que ce soit pour retrouver le sergent Chesterfield ou Arabesque (En avant l'amnĂ©sique, no 29), ou Ă©viter la mort d'un enfant (Drummer boy, no 31). D'après Patrick Gaumer, Blutch est « le personnage le plus attachant de la sĂ©rie[11] ». « Petit et malicieux, [il] ne pense qu'Ă  dĂ©serter[10] ». D'après SchraĂ»wen, Blutch « est l’archĂ©type de ceux qui refusent les ordres imbĂ©ciles qui ne peuvent mener qu’à la boucherie[12] ».
  • Arabesque : jument bien-aimĂ©e de Blutch, elle est gris pommelĂ© aux crins blancs. Blutch est prĂŞt Ă  tout pour la protĂ©ger, au point que mĂŞme les gĂ©nĂ©raux sont terrifiĂ©s de ce qu'il pourrait leur arriver si l'armĂ©e venait Ă  nuire Ă  sa jument. Très intelligente, elle est parfois capable de comprendre ce que lui disent les humains (Des Bleus et des dentelles, no 22). Elle s'Ă©croule lorsqu'elle entend des coups de feu ou le cri de guerre de Stark : « Chaaargeeez !!! ». Cette caractĂ©ristique est souvent utilisĂ©e par Blutch pour Ă©viter la mort sur les champs de bataille, mais aussi par Chesterfield pour Ă©viter Ă  Blutch de dĂ©serter (Vertes AnnĂ©es, no 34) ou Ă  l'encontre de Stark (Requiem pour un Bleu, no 46). NommĂ©e Flo Ă  la naissance par son propriĂ©taire, elle est la fille de King et Mary. Lorsque des soldats de l'armĂ©e nordiste arrivent pour rĂ©quisitionner le cheptel de son propriĂ©taire, elle se cache dans la grange, et se cachera de mĂŞme de longues semaines au moindre bruit de sabot. Lorsqu'une bataille fait rage près de la grange avec les chevaux du cheptel, le propriĂ©taire s'y rend après les combats et retrouve King, qu'il se contraint Ă  abattre. Arabesque (alors Flo) avait assistĂ© Ă  la scène, d'oĂą son horreur des champs de bataille. Elle est aussitĂ´t rĂ©quisitionnĂ©e par un soldat nordiste.
  • Capitaine Stark : capitaine au 22e de cavalerie. S'il apparaĂ®t la première fois dans Du Nord au Sud (no 2), il n'a pas encore le physique qu'il conserve Ă  partir des Bleus de la marine (no 7), oĂą il est dĂ©finitivement chargĂ© du rĂ©giment des deux hĂ©ros. Après avoir fait West Point, Stark alterne vie civile et armĂ©e avant de se rĂ©engager au dĂ©but de la guerre de SĂ©cession. Son caractère plonge progressivement vers un mutisme total envers les fantassins, les civils, et tout ce qui marche sur deux pieds. Ce caractère est plus explicite dans l'Ă©pisode Stark sous toutes les coutures (no 51), lorsque Blutch et Chesterfield apprennent que Stark, jadis lieutenant au dĂ©but de la guerre, avait reçu des Ă©clats d'obus dans le crâne lors d'une attaque surprise des confĂ©dĂ©rĂ©s. Ainsi, il vit en permanence sur son cheval avec un regard lointain en n'attendant que la prochaine charge. Celle-ci est son seul souhait, et son antienne est : « Chargez ! ». Souvent blessĂ©, parfois grièvement, il s'en sort toujours, ce qui n'est pas le cas de ses hommes… C'est le plus souvent lors de ces "pauses" que Chesterfield et Blutch peuvent aller accomplir des missions plus inhabituelles. Bien que son sens de la stratĂ©gie n'aille pas au-delĂ  de la charge frontale quoi qu'il arrive, Alexander le considère comme un excellent officier. Son rĂ©giment est redoutĂ© de tous les soldats de son armĂ©e car c'est celui qui revient au camp avec le moins d'hommes en vie. D'après Gaumer, ce personnage « incarne la ganache assoiffĂ©e de gloriole »[11]. Il s'agit d'un « imbĂ©cile prĂ©tentieux ne pensant qu'Ă  envoyer ses troupes au casse-pipe[10] ».
  • GĂ©nĂ©ral Alexander : chef de l'armĂ©e dont fait partie le 22e de cavalerie. Il est le supĂ©rieur direct de Stark, et connaĂ®t très bien Blutch et Chesterfield, pour les avoir plusieurs fois chargĂ©s de missions dangereuses ; il les protège en leur faisant Ă©galement Ă©viter la cour martiale et la mort un certain nombre de fois. Il n'apparaĂ®t qu'Ă  partir de Les Bleus tournent cosaques (no 12).
  • Tripps est un personnage rĂ©current apparu dans les premiers albums. Il a deux dents en avant et un air simplet. CrĂ©Ă© par SalvĂ©rius et Cauvin, il est souvent au cĂ´tĂ© de Bryan, ou encore Plume d'argent. Outre les premiers albums, il apparaĂ®t aussi dans Le Blanc-bec ou Baby Blue.
  • AmĂ©lie Appeltown : grand amour de Chesterfield, non partagĂ© (quoique le doute soit permis dans certains des derniers numĂ©ros). Depuis le dĂ©but de la sĂ©rie, Chesterfield est follement amoureux d'AmĂ©lie. Ses prĂ©tendants rĂ©els ou imaginaires (son frère, Tripps, Blutch) sont Ă©cartĂ©s sans mĂ©nagement. Elle se marie presque avec Blutch dans Mariage Ă  Fort Bow (no 49).
  • Colonel Appeltown : père d'AmĂ©lie, dirige Fort Bow, un endroit oĂą Blutch et Chesterfield ont fait leurs premières armes (du moins, dans la chronologie des albums). Étant affectĂ©s au 22e rĂ©giment depuis longtemps, chacune des visites de Blutch et Chesterfield provoque la panique Ă  Fort Bow, surtout pour le colonel Appeltown qui les redoute comme la peste, car elles sont toujours l'occasion d'une rĂ©volte indienne, quand ce n'est pas une mutinerie dans le fort…
  • Capitaine d'État-Major Stephen Stilman : type d'officier cynique et posĂ©, il ne prend jamais de risque, jamais de dĂ©cision et ne se trouve jamais sur un champ de bataille. Il est rĂ©gulièrement reprĂ©sentĂ© en train de siroter un verre avec une paille. C'est l'humoriste bĂ©dĂ©phile StĂ©phane Steeman, ami de Cauvin et de Lambil, qui leur demanda de le faire apparaĂ®tre dans la sĂ©rie : ils en ont fait un officier sudiste qui s'est engagĂ© dans l'armĂ©e nordiste (Bronco Benny, no 16). Vu son inefficacitĂ© au front, ses propres camarades d'Ă©tat-major soupçonnent les sudistes de leur en avoir fait cadeau… Il prend une place de plus en plus importante dans les derniers albums, et on le dĂ©couvre bien plus rĂ©flĂ©chi et complexe[11]. Il y prend aussi quelques dĂ©cisions d'importance, et sauve plusieurs fois les hĂ©ros (dans Black Face, alors qu'Alexander lui-mĂŞme voulait les faire fusiller). Sa sĹ“ur Abigail a Ă©tĂ© un temps amoureuse du capitaine Stark, au grand dĂ©sarroi du capitaine Stilman.
  • Interviennent Ă©galement de temps Ă  autre des personnages hauts en couleur comme le gĂ©nĂ©ral Ulysses S. Grant et d'autres gĂ©nĂ©raux cĂ©lèbres tels que Robert Lee, George McClellan ou mĂŞme le prĂ©sident Abraham Lincoln (personnellement ou par procuration), et d'autres personnages historiques.
  • Lors des retours Ă  Fort Bow, les anciens amis de nos deux hĂ©ros Ă  Fort Bow, Bryan, Tripps et Plume d'Argent sont toujours prĂ©sents. Bryan est le dernier des trois Ă  s'ĂŞtre engagĂ©. Plume d'Argent est un indien de la tribu des Pueblos.
  • Cancrelat : soldat sudiste, il voue une haine sans borne Ă  Blutch et CornĂ©lius après leur Ă©vasion d'une prison sudiste (La Prison de Robertsonville, no 6). Il apparaĂ®t dans plusieurs Ă©pisodes (La Traque, no 50, Miss Walker, no 54, La Bataille du Cratère, no 63) et tente Ă  chaque fois d'abattre les deux hĂ©ros. Il apparaĂ®t Ă©galement dans l'Ă©pisode 32 Les Bleus en folie, en pensionnaire d'un asile de fous (rĂ´le muet). Ă€ noter que son grade change d'un album Ă  l'autre, variant de simple soldat Ă  lieutenant en passant par caporal et aide du lieutenant commandant la prison de Robertsonville, dont il prendra provisoirement la place.
  • Georges Appletown : frère d'AmĂ©lie, il apparaĂ®t pour la première fois dans l'album Le Blanc-bec oĂą Chesterfield le prend pour un rival dans son dĂ©sir d'Ă©pouser AmĂ©lie et va pour la première fois ne pas respecter le grade de son « adversaire » en en venant aux mains. Son grade est lieutenant mais son rĂŞve est de faire de la politique Ă  la fin de la guerre. Il participe Ă©galement Ă  deux ou trois charges du capitaine Stark pour punition pour avoir blessĂ© Lune d'Argent (fils de Loup gris) dans l'album Le Blanc-bec. Sa dernière apparition se fait dans l'album Des Bleus et du blues oĂą il est devenu aide de camp du gĂ©nĂ©ral Grant.
  • Horace : officier supĂ©rieur qu'on retrouve souvent aux cĂ´tĂ©s du gĂ©nĂ©ral Alexander, parmi les autres officiers de l'Ă©tat-major. DotĂ© d'une barbe rousse fournie, c'est un personnage secondaire, qui sert souvent de confident ou d'interlocuteur Ă  Alexander ou Stilman.

Histoire

Les tuniques bleues aux Ă©ditions Rombaldi.

D'abord affectés à Fort Bow (Un chariot dans l'Ouest, no 1), Blutch et Chesterfield sont rapidement transférés au 22e de cavalerie du capitaine Stark (Du Nord au Sud, no 2), alors que commence la guerre de Sécession. Ils servent également dans l'artillerie, dans l'infanterie, comme aérostiers (Les Cavaliers du ciel, no 8), dans la marine, sur le cuirassé USS Monitor et l'USS Kearsarge (respectivement dans Les Bleus de la marine, no 7, et dans Duel dans la Manche, no 37). D'ailleurs, nombre d'albums représentent des faits historiques en prenant le point de vue de nos héros pour les rapporter, notamment la bataille de Bull Run (Bull Run no 27), la traque de William Quantrill (Quantrill no 36), ou les batailles de Grant (Qui veut la peau du général ?, no 42, et suivants).

Mais leur principale affectation reste le 22e de cavalerie. Ils en sont généralement avec Stark les seuls survivants, Blutch devant fréquemment sa vie à l'intelligence de sa monture Arabesque. Ils en sont aussi les principaux recruteurs (Les Bleus tournent cosaques, no 12, Les Cinq Salopards, no 21, Drummer boy, no 31, Émeutes à New York, no 45). Ils se chargent aussi de la remonte (Bronco Benny, no 16, Des Bleus et des bosses, no 25).

Lorsqu'ils ne sont pas pourchassés comme hors-la-loi (Outlaw, no 4, Les Bleus en cavale, no 41), ils passent leurs permissions à Fort Bow. Paradoxalement, il leur arrive également de poursuivre des déserteurs, sans grand succès, dans Les Déserteurs, no 5, ou La Traque, no 50.

Ils ont beaucoup voyagé : au Mexique (El Padre, no 17), au Canada (L'Or du Québec, no 26), aux Pays-Bas (Duel dans la Manche, no 37).

Ils ont participé à faire connaître la guerre en travaillant avec des photographes (Des Bleus en noir et blanc, no 11, Puppet Blues, no 39), à conserver le moral des troupes par le théâtre (Les Bleus de la balle, no 28), le cirque, sous le nom de Tim et Tom les frères siamois (Les Bleus en cavale, no 41).

On les trouve mêlés à des affaires d'espionnage (Les Bleus dans la gadoue, no 13, Le David, no 19, La Rose de Bantry, no 30, Les Hommes de paille, no 40, L'Oreille de Lincoln, no 44), ou d'infiltration derrière les lignes ennemies (Et pour quinze cents dollars en plus, no 3, Rumberley, no 15, Black Face, no 20).

Liste des albums

Corrélations historiques

Nombres d'albums mettent en valeur des faits historiques de la guerre civile américaine, d'autres aventures ont pour cadre un lieu ou une bataille anonyme. Certains récits relatent une rencontre avec une tribu amérindienne sans qu'il y ait de rapports avec la guerre de Sécession. On constate cependant que la chronologie des albums ne suit pas celle de la guerre, mais plusieurs albums sont en flashback, retraçant le passé de nos deux protagonistes, éventuellement raconté par l'un d'eux (par exemple Bull Run) ou par un autre personnage (Vertes Années).

AlbumFait historiqueDate historique
1. Un chariot dans l'Ouest
2. Du Nord au Sud
3. Et pour quinze cents dollars en plus
4. Outlaw
5. Les DĂ©serteurs
6. La Prison de RobertsonvilleCamp d'Andersonville
7. Les Bleus de la marineCombat de Hampton Roads8 et
8. Les Cavaliers du cielUnion Army Balloon Corpsentre et
9. La Grande Patrouille
10. Des Bleus et des tuniques
11. Des Bleus en noir et blancMathew Brady
12. Les Bleus tournent cosaques
13. Les Bleus dans la gadoue
14. Le Blanc-bec
15. Rumberley
16. Bronco Benny
17. El Padre
18. Blue rétro
19. Le DavidBlocus naval de l'Union ; CSS David
20. Black Face
21. Les Cinq Salopards
22. Des Bleus et des dentelles
23. Les Cousins d'en face
24. Baby blue
25. Des Bleus et des bosses
26. L'Or du Québec
27. Bull Run1re bataille de Bull Run
28. Les Bleus de la balle
29. En avant l'amnésique
30. La Rose de BantryAffaire du Trent1861
31. Drummer boy
32. Les Bleus en folie
33. Grumbler et fils
34. Vertes Années
35. Captain Nepel
36. QuantrillWilliam Quantrill
37. Duel dans la MancheCombat naval Ă  Cherbourg
38. Les Planqués
39. Puppet Blues
40. Les Hommes de paille
41. Les Bleus en cavale
42. Qui veut la peau du général ?Ulysses S. Grant
43. Des Bleus et du blues
44. L'Oreille de LincolnSiège de Vicksburg -
45. Émeutes à New YorkDraft Riots13 -
46. Requiem pour un Bleu
47. Les Nancy HartNancy Harts
48. Arabesque
49. Mariage Ă  Fort Bow
50. La Traque
51. Stark sous toutes les coutures
52. Des Bleus dans le brouillardJoseph Hooker, Bataille de Lookout Mountain
53. Sang bleu chez les BleusFrançois d'Orléans
54. Miss WalkerMary Edwards Walker
55. Indien, mon frère
56. Dent pour dent
57. Colorado Story
58. Les Bleus se mettent au vert
59. Les Quatre ÉvangélistesWilliam Nelson Pendleton
60. Carte blanche pour un bleu
61. L'Étrange Soldat FranklinSarah Emma Edmonds
62. SallieSallie Ann Jarrett
63. La Bataille du cratèreBataille du Cratère
64. OĂą est donc Arabesque ?
65. L'Envoyé spécialWilliam Howard Russell1861 - 1862
66. Irish MelodyBrigade irlandaise
67. Du Feu sur la glaceStand Watie1861

Accueil critique et postérité

De à , le musée du Cheval de Chantilly expose 25 dessins originaux de l'album L'Étrange Soldat Franklin. En effet, « cette série militaire au temps de la guerre de Sécession fait la part belle aux représentations du cheval[13] ».

Les Tuniques bleues dans le monde

  • NĂ©erlandais : De Blauwbloezen
    tous les titres sont publiés en néerlandais
  • Anglais : The Blue coats
    1. Robertsonville Prison (La Prison de Robertsonville)
    2. The Navy blues (Les Bleus dans la marine)
    3. The Skyriders (Les Cavaliers du ciel)
    4. The greenhorn (Le Blanc-bec)
    5. Rumberley
    6. Bronco Benny
    7. The Blues in the mud (Les Bleus dans la gadoue)
    8. Auld lang blue (Blue retro)
  • Espagnol : Casacas Azules
    1. HĂ©roes a la fuerza (Et pour quinze cents dollars en plus)
    2. Sin ley (Outlaw)
    3. La gran patrulla (La Grande patrouille)
    4. Reclutas y veteranos (Des Bleus et des tuniques)
    5. Los desertores (Les DĂ©serteurs)
    6. La prisiĂłn de Robertsonville (La Prison de Robertsonville)
    7. Los azules en la marina (Les Bleus de la marine)
    8. Los jinetes del cielo (Les Cavaliers du ciel)
    9. Azules en blanco y negro (Des Bleus en noir et blanc)
  • Allemand : Die blauen Boys
  • Polonais : Niebieskie mundury
  • Portugais du BrĂ©sil : Os TĂşnicas Azuis par Ă©diteur Martins Fontes
    1. Uma carroça no Oeste (Un Chariot Dans l'Ouest)
    2. Do Norte ao Sul (Du Nord au Sud)
    3. Por 1500 dĂłlares a mais (Et pour quinze cents dollars de plus)
    4. Fora-da-lei (Outlaw)
    5. Os desertores (Les déserteurs)
    6. A prisĂŁo de Robertsonville (La prison de Robertsonville)
    7. Os azuis da Marinha (Les Bleus dans la Marine)
    8. Os cavaleiros do céu (Les cavaliers du ciel)
  • Catalan : Casaques Blaves
    1. Herois per força (Et pour quinze cents dollars en plus)
    2. Fora de la llei (Outlaw)

Jeux vidéo

Les Tuniques Bleues ont fait l'objet d'une adaptation en jeu vidéo, en 1989 par Infogrames (appelé North and South). En , le jeu a été ré-adapté par Anuman Interactive en un jeu multijoueurs disponible sur différentes consoles[14]. Sortie en novembre 2020 de la réédition du jeu Nord vs Sud, sur Nintendo Switch, PS4, Xbox One, PC, Mac[15].

Notes et références

  1. « Les Tuniques Bleues - Tome 65 », sur lestuniquesbleues.com (consulté le ).
  2. « Les Tuniques Bleues: le scénariste Raoul Cauvin arrête la BD culte », sur BFMTV (consulté le )
  3. « Les BeKa et Munuera réalisent le prochain album des "Tuniques bleues" », sur actuabd.com,
  4. Kris signe le scénario du tome 66 des Tuniques Bleues, Irish Mélody, à paraître en octobre 2022, ligneclaire.info, 15 mars 2021, par Jean-Laurent Truc
  5. Vincent Bernard, Tuniques bleues : les cavaliers de la Frontière, Guerres & Histoire no 30, avril 2016, p. 54-58.
  6. « La véritable histoire des tuniques bleues », Historia hors-série, janvier-février 2018, Présentez armes ! p. 70-71, auteur non précisé.
  7. Henri Filippini, « Tuniques bleues », dans Dictionnaire encyclopédique des héros et auteurs de BD, Opera Mundi, (ISBN 9782723427852), p. 164
  8. Les Tuniques Bleues, toujours d'attaque 40 ans après - Le Parisien - 3 octobre 2012 Lire en ligne
  9. Drouard 2015
  10. Gaumer 2010
  11. Gaumer 2018
  12. Schraûwen 2015
  13. Jean-Francois Lixon, « Les Tuniques Bleues au musée du cheval de Chantilly », sur France Info,
  14. « Les Tuniques Bleues - Nord vs Sud sur PC », sur jeuxvideo.com (consulté le ).

Annexes

Documentation

Ouvrages et dossiers
  • Patrick Cauvin, Willy Lambil : monographie, Toth, 2003.
  • Patrick Mortier, Lambil, Raoul Cauvin, Les Tuniques bleues, flash-back, Strip BD/Koksijde, 1993.
  • Brieg F. HaslĂ© et Nicolas Thibaudin, Les Tuniques bleues, la collection, Ă©dition spĂ©ciale des 55 tomes (dossiers de 8 pages), Hachette Collections, 2011-2012.
  • Patrick Gaumer, « Tuniques bleues », dans Dictionnaire mondial de la BD, Larousse, (ISBN 978-2035843319), p. 875.
  • Henri Filippini, « Tuniques bleues (les) », dans Dictionnaire de la bande dessinĂ©e, Paris, Bordas, (ISBN 2-04-018455-4), p. 543.
Articles
Interview
  • Raoul Cauvin (int. Thierry Groensteen), « Entretien avec Cauvin », dans Les Cahiers de la bande dessinĂ©e no 61, GlĂ©nat, 1985, p. 6-14.

Liens externes

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