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La Prison de Robertsonville

La Prison de Robertsonville est la sixième histoire de la série Les Tuniques bleues de Lambil et Raoul Cauvin. Elle est publiée pour la première fois du no 1875 au no 1892 du journal Spirou, puis en album en 1975.

La Prison de Robertsonville
6e histoire de la série Les Tuniques bleues
Scénario Raoul Cauvin
Dessin Lambil
Couleurs Vittorio Leonardo
Genre(s) Franco-Belge
Historique

Personnages principaux Sergent Chesterfield
Caporal Blutch
Cancrelat
Lieu de l’action Drapeau des États-Unis États-Unis

Éditeur Dupuis
Première publication 1974
ISBN 9782800108636
Nb. de pages 44

Prépublication Spirou
Albums de la série

Résumé

La Guerre de Sécession fait rage. Autour d'un fleuve,Nordistes et Sudistes s'affrontent, chacun cherchant à en prendre le contrôle. Une bataille semble conduire à la victoire des Nordistes, les Sudistes se repliant sur des positions reculées. Malheureusement, dans la bataille, le sergent Chesterfield et le caporal Blutch sont capturés par l'ennemi avec d'autres Nordistes, et font marche vers la tristement célèbre prison de Robertsonville où ils devront travailler très dur. En chemin, Chesterfield et Blutch parviennent à se brouiller avec l'un des plus dangereux gardiens de la prison, Cancrelat. Garde hargneux et vindicatif, il deviendra rapidement l'ennemi juré de nos deux héros, faisant tout ce qui est humainement possible pour leur nuire. Ils font également la connaissance d'un Nordiste, Ralph, qui leur donnera de nombreuses ruses lors de leurs tentatives d’évasion.

Dans la prison, le sergent Chesterfield ne compte pas se laisser abattre : il convainc Blutch de le suivre à chaque fois dans ses évasions. Malgré leurs précautions ils seront toujours rattrapés par Cancrelat qui ne souhaite que la mort des deux fugitifs. Ils seront toutefois protégés par le lieutenant de la prison, qui est tellement énervé par leur attitude qu'il veut les briser et qu'ils lui "lèchent les bottes" avant de les tuer. Cancrelat ne pourra ainsi pas les supprimer, tandis que les deux héros multiplieront des tentatives d'évasion variées et complexes, semant un vent de zizanie dans la prison. Toutes les méthodes du lieutenant se retourneront contre lui : la "Cabane", consistant à enfermer les prisonniers dans une petite cellule en bois et à les laisser là, pendant la journée, sous le soleil ; le refus de les nourrir ; leur imposer des travaux supplémentaires... À chaque fois, les deux teigneux se serviront de ces punitions pour essayer de s'échapper. Sont exposées cinq tentatives d'évasion :

  • leur première se fera par le biais de la "Cabane", où ils creuseront un trou dans le sol en essayant de s'enfuir, avant d'être rattrapés par le lieutenant, qui leur tombera littéralement dessus ;
  • leur deuxième essai sera d'essayer de découper les fils barbelés pendant la nuit ;
  • leur troisième tentative sera de s'enfuir à l'aide du chariot de ravitaillement des biens ;
  • leur quatrième entreprise consistera à se faire passer pour des femmes d'une association fictive militant pour le droit des prisonniers, l'A.P.G. ;
  • leur cinquième et dernière tentative sera de se camoufler en soldats confédérés.

Personnages

  • Sergent Chesterfield : c'est la forte tête de la prison. Indomptable, colérique, il n'hésite pas à taper sur les gardes, notamment Cancrelat, à se moquer d'eux, et essaie surtout de s'évader par n'importe quel moyen, faisant preuve d'une imagination sans faille. Cependant, Chesterfield, connu pour sa malchance, verra successivement toutes ses tentatives échouer, plus par effet du hasard, que par une erreur dans ses plans. Plus il échoue, plus il a envie de s'évader à nouveau... Ce qu'il finira tant bien que mal par faire, déclenchant au passage un nouveau combat entre les Nordistes et les Sudistes !
  • Caporal Blutch : l'éternel compagnon de Chesterfield déroge ici à ses habitudes, puisque, non content de charger l'ennemi, il les traque même après la fin de la bataille, ce qui lui vaut d'être blessé, fait plutôt rare chez Blutch qui se contente la plupart du temps de simuler. Il suivra malgré lui les tentatives de Chesterfield, préférant plutôt travailler tranquillement dans la prison. Toutefois, s'il rechigne oralement à aider Chesterfield, il l'aidera du mieux qu'il peut.
  • Cancrelat : le fameux garde irascible de Robertsonville est probablement surnommé ainsi en raison de sa laideur repoussante. Peu apprécié, tant des prisonniers que des gardes, Cancrelat est un gardien cruel et autoritaire, qui déteste qu'on s'oppose à lui. Il réapparaîtra dans des albums postérieurs, devenant ainsi le grand rival de Blutch et de Chesterfield, ne pouvant s'empêcher de devenir hystérique à chaque fois qu'il les recroise.
  • Ralph : prisonnier nordiste capturé en même temps que Blutch et Chesterfield. Sans participer aux tentatives d'évasion de Chesterfield et de Blutch, Ralph sera tout de même très impressionné par ces derniers. Il finit par devenir responsable de la distribution en nourriture, et est ainsi au courant de toutes les actualités concernant la prison, ce qui lui permettra d'aider les deux compères à essayer de s'évader en leur communiquant des informations. Il finira par les prendre pour des héros, et intercédera en leur faveur tout à la fin de l'album.

Références Historiques

Histoire de la prison

La prison d'Andersonville

La prison de Robertsonville est inspirée d'une prison similaire et qui a beaucoup inspiré Lambil et Cauvin, qui a existé durant la Guerre de Sécession, la prison à ciel ouvert d'Andersonville[1], tristement connue pour l'état de santé critique de ses pensionnaires et des mauvais traitements que faisaient subir les gardiens de cette prison. Elle est connue aussi sous le nom de Camp Sumter. Beaucoup de prisonniers moururent durant leur séjour dans cette prison. Les prisonniers devaient travailler énormément, leurs travaux étaient trop durs pour eux, les prisonniers n'avaient plus la force de rien faire vu leur état de santé. La prison était dirigée par le capitaine Henry Wirz, décrit comme un véritable bourreau pour ses prisonniers. Le camp a commencé son activité en et a été libéré au printemps 1865 par le général Edward M.McCook. Henry Wirz est alors jugé et pendu le .

Liens avec la BD

Dans cet album des Tuniques bleues, Raoul Cauvin et Lambil montrent en utilisant beaucoup d'ironie certains faits et surtout la cruauté dont les gardiens faisaient preuve à l'égard de leurs prisonniers. Cependant, quelques détails diffèrent entre la prison de Robertsonville et la véritable prison d'Andersonville.

Le Camp Sumter était un camp à ciel ouvert où les prisonniers n'avaient aucun abri pour se protéger du mauvais climat (aucune construction en dur), ils devaient dormir à la belle étoile sauf pour certains plus chanceux qui avaient réussi à prendre des toiles de tentes et qui pouvaient dormir sous celles-ci. Pourtant, dans la prison de la bande dessinée, le sergent Chesterfield et Blutch sont logés dans une petite habitation en bois avec d'autres prisonniers mais le fait que ceux-ci dorment tous sur de simples paillasses au sol rejoint beaucoup la réalité.

Ensuite, parlons des prisonniers présents et qui arrivent dans la prison. Dans l'album, quand nous regardons l'état physique des prisonniers, ils ont l'air normaux, pourtant dans la réalité il n'en était pas ainsi. Quand nous regardons aussi le nombre de prisonniers déjà présents dans la prison, ils ne sont pas beaucoup, à peine 10 à 15 personnes alors que dans la réalité il y avait plus de 45 000 prisonniers. Or, dans la bande dessinée, on voit que les différents prisonniers ne sont pas entassés les uns sur les autres. Par contre, Cauvin et Lambil montrent que les prisonniers étaient mal nourris et traités de façon violente ainsi que les punitions que ceux-ci pouvaient recevoir de par leur mauvais comportement, comme la célèbre "Cabane". Le travail en dehors du camp (coupage de bois, esclavage de prisonniers par le directeur du camp, etc.) est très bien montré également dans l'album.

Et enfin, Cauvin et Lambil, ont décidé de mettre des fils barbelés qui entourent l'enceinte de la prison or, lors de la Guerre de Sécession, le Camp Sumter n'était entouré que d'une grande enceinte en bois. Les fils barbelés n'ayant été utilisés qu'aux environs de 1870/1880, il est impossible que la prison d'Andersonville ait utilisé cette méthode puisqu'elle a été libérée cinq/dix ans avant[1].

Publication

Articles connexes

Sources

Liens externes

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