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Sarah Emma Edmonds

Sarah Emma Edmonds, née en [1] et morte le [1], est une femme née au Canada connue pour avoir servi en tant qu'homme dans l'armée de l'Union pendant la guerre de Sécession américaine. Prétendue maître du déguisement, ses exploits sont décrits dans le livre Nurse, Soldier, and Spy. En 1992, son nom est inscrit au Panthéon des femmes du Michigan.

Sarah Emma Edmonds
Sarah Emma Edmonds
Edmonds appélée aussi Franklin Thompson

Naissance
Moncton, Colonie du Nouveau-Brunswick, Canada
Décès
La Porte (Texas), État du Texas, États-Unis
Allégeance Drapeau des États-Unis États-Unis
Unité 2nd Michigan Infantry
Grade Soldat
Années de service 1861 – 1863
Conflits Guerre de SĂ©cession

Avant la guerre

Sarah Emma Edmonds est la benjamine d'une famille de six enfants. Elle vit dans la ferme parentale jusqu'à ce que son père lui annonce son intention de la marier de force avec un homme plus âgé qu'elle. Elle s'enfuit alors du domicile familial, se travestit pour pouvoir voyager plus facilement, et émigre vers Flint (Michigan) en 1860[2]. Cette fuite dans l'aventure lui a été suscitée par le livre Fanny Campbell, the Female Pirate Captain (en), de Maturin Murray Ballou (en), livre qui conte l'histoire d'une femme travestie en homme et qui vit des aventures sur un bateau de pirates[3].

Guerre de SĂ©cession

La guerre de Sécession débute et elle estime qu'il est de son devoir de servir son pays d'adoption. Travestie en homme, elle réussit à s'enrôler dans le régiment Flint Union Grays (future Compagnie F du second bataillon d’infanterie du Michigan), grâce à l'absence de contrôle médical poussé à l'époque[4] - [1]. Sous le nom de « Franklin Flint Thompson », elle sert dans les rangs de l'Union d'abord comme infirmier. À ce poste, elle dit avoir participé à plusieurs campagnes du général McClellan, dont la première et la seconde bataille de Bull Run[4], Antietam, la campagne de la Péninsule, Vicksburg, et d'autres. Cependant, les historiens estiment aujourd'hui qu'elle ne peut pas avoir été à tous ces endroits différents en même temps. Par exemple, Judith E. Harper explique que « bien que ses mémoires de ses exploits contiennent des événements exagérés et fictifs, ses services en tant que soldat et infirmière ont été amplement authentifiés »[2]. En , elle participe au service de la poste de son régiment[2].

Bien qu'il n'existe aucune preuve dans ses dossiers militaires qu'elle ait servi comme espion, elle relate beaucoup de faits d'espionnage dans son journal, écrivant avoir pris de nombreux déguisements pour passer inaperçue[4] - [5]. Elle affirme que sa carrière militaire a pris un tournant lorsqu'un qu'un ami, James Vesey, est tué dans une embuscade. Apprenant qu'un espion de l'Union a été arrêté et exécuté à Richmond (Virginie), elle demande à remplacer l'espion abattu, espérant pouvoir venger la mort de son ami. Ainsi, elle raconte avoir parcouru la Confédération déguisée en un homme noir, sous le nom de Cuff, ou comme colporteuse irlandaise, sous le nom de Bridget O'Shea, vendant des pommes et du savon aux soldats. Puis elle écrit avoir travaillé comme lavandière noire pour l'armée de la Confédération et avoir pu ainsi découvrir dans la poche d'une veste d'officier une liasse de documents très appréciés par ses supérieurs. Egalement, elle dit avoir démasqué un agent de la Confédération en place dans le Maryland, alors qu'elle est devenue un détective nommé Charles Mayberry.

Mais elle est obligée de quitter l'armée avant la fin de la guerre, à cause du paludisme contracté pendant son service. Ne pouvant pas se faire soigner dans un hôpital militaire sans que ne soit découverte son imposture, elle est obligée d'aller se faire soigner dans un hôpital civil. À sa sortie, elle constate que l'armée recherche Franklin Thompson pour désertion. Ne voulant pas prendre le risque de réintégrer les rangs sous un autre nom (si découverte, elle risque le peloton d'exécution), elle décide d'aller s'employer comme infirmière dans l'hôpital pour soldats blessés de la Commission chrétienne des États-Unis (en) de Washington. Cependant, des passages de son journal disent que déjà quelques mois plus tôt la libération d'un certain John Reid avait provoqué son intention de quitter l'armée. Il y a donc une incertitude sur la raison réelle de sa désertion.

Mais ses camarades parlent en bien de son service militaire, et ce même après la découverte de son travestissement, la considérant comme un bon soldat : elle est décrite comme un soldat intrépide et actif dans tous les combats auxquels le régiment a fait face[1] - [5].

Après l'armée

En 1867, elle Ă©pouse Linnus. H. Seelye, un mĂ©canicien canadien et ami d'enfance avec qui elle a trois enfants[6]. Quelques annĂ©es plus tard, elle mène une campagne visant Ă  faire reconnaitre ses droits et Ă  faire tomber la condamnation pour dĂ©sertion. Elle obtient gain de cause et le gouvernement lui octroie une pension de guerre de 12 $ par mois, par une dĂ©cision du Congrès du [6] - [7]. En 1897, elle est la seule femme admise Ă  la Grande ArmĂ©e de la RĂ©publique, l'organisation des vĂ©tĂ©rans de l'Union de la guerre de SĂ©cession. Mais Edmonds meurt l'annĂ©e suivante Ă  seulement 56 ans, dans la ville de La Porte (Texas). Elle est enterrĂ©e au cimetière Washington de Houston.

MĂ©moires d'Edmonds

En 1864, l'Ă©diteur de Boston DeWolfe, Fiske, & Co. publie les mĂ©moires militaires d'Edmonds sous le titre The Female Spy of the union Army[6]. Un an plus tard, son histoire est reprise par l'Ă©diteur Hartford, CT qui la publie avec un nouveau titre, Nurse and Spy in the Union Army. Le livre connait un grand succès avec 75 000 exemplaires vendus et les bĂ©nĂ©fices des ventes sont reversĂ©s Ă  la Christian and Sanitary Commissions[7].

HĂ©ritage

Un certain nombre de récits fictifs de sa vie ont été écrits pour les jeunes adultes au cours du XXe siècle, comme Girl in Blue d'Ann Rinaldi (en).

Elle est inscrite au Panthéon des femmes du Michigan en 1992[8].

Le livre d'Edmonds a été réédité en 1999 avec un nouveau titre, Memoirs of a Soldier, Nurse and Spy.

L'Étrange Soldat Franklin, 61e tome de la bande dessinée « Les Tuniques bleues », se base sur sa vie.

Bibliographie

  • Sarah Emma Edmonds Soldier, Nurse And Spy in the Union Army, Meadow Books, 2006, (ISBN 9781846850417)

Notes et références

  1. (en) Larry G. Eggleston, Women in the Civil War : Extraordinary Stories of Soldiers, Spies, Nurses, Doctors, Crusaders, and Others, Jefferson, McFarland & Company, , 214 p. (ISBN 0-7864-1493-6).
  2. (en) Judith E. Harper, Women During the Civil War : An Encyclopedia, Taylor & Francis, , 472 p. (ISBN 978-0-415-93723-8, lire en ligne).
  3. (en) Maturin Ballou, Fanny Campbell, the female pirate captain : a tale of the revolution, Boston, F. Gleason, .
  4. Edward Butts, « Sarah Edmonds (Frank Thompson) » dans L'Encyclopédie canadienne, Historica Canada, 1985–. Publié le 26 mai 2016. (consulté le ).
  5. (en) Bonnie Tsui, She Went to the Field : Women Soldiers of the Civil War, Guilford, TwoDot,
  6. DeAnne Blanton (Spring 1993).
  7. (en) Laura R. Ashlee, Traveling Through Time : A Guide to Michigan's Historical Markers, University of Michigan Press, , 536 p. (ISBN 978-0-472-03066-8, lire en ligne).
  8. Sarah Emma Edmonds: Michigan Women's Hall of Fame page.

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