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Histoire du GIGN

Le Groupe d'intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN) est une unité d'élite de la Gendarmerie nationale française, spécialisée dans la gestion de crises et les missions dangereuses demandant un savoir-faire particulier, notamment dans les trois domaines suivants :

Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN)
Image illustrative de l’article Histoire du GIGN
Écusson du GIGN (depuis 2021).

Création 1er mars 1974
Pays Drapeau de la France France
Branche Gendarmerie nationale
Type Intervention, Observation et recherche, Sécurité et Protection
Ancienne dénomination GSIGN
Devise « S'engager pour la vie »[1]
DĂ©corations Croix de la valeur militaire avec deux palmes de bronze

Médaille de la sécurité intérieure avec échelon Or [2]

Commandant Général de division
Ghislain RĂ©ty [3] - [4]
Commandant historique Christian Prouteau
Denis Favier

L'unité dispense également de nombreuses formations dans ces domaines, en France et à l'étranger.

  • Les 3 missions principales du GIGN
  • Observation et Recherche
    Observation et Recherche
  • Intervention
    Intervention
  • SĂ©curitĂ© et Protection
    Sécurité et Protection

Le GIGN est composée d'une formation centrale établie dans le quartier de Satory à Versailles et de quatorze antennes locales - appelées antennes du GIGN (AGIGN) - réparties en métropole et outre-mer.

L'unité est directement subordonnée au directeur général de la Gendarmerie nationale qui, en cas de crise majeure, traite directement avec les autorités gouvernementales. Dans ses missions les plus courantes, elle est engagée en support de la Gendarmerie départementale sur le territoire national [N 1] mais elle intervient également à l'étranger en coordination avec les forces armées françaises et notamment le commandement des opérations spéciales (COS)[N 2].

Sa devise est « S'engager pour la vie ».

On peut présenter l'histoire de l'unité en rappelant les trois périodes majeures qu'elle a connues depuis sa création :

  1. 1974 à 2007 : le GIGN est une unité d'intervention qui ne dépasse pas la taille d'un escadron ou d'une compagnie soit une centaine de personnels.
  2. 2007 à 2021 : le nouveau GIGN (ou GIGN 2.0) ajoute à l'intervention deux savoir-faire hérités de l'ancien GSIGN : La sécurité-protection et l'observation. Le GIGN regroupe maintenant environ 400 personnels.
  3. depuis 2021 : L'intégration complète (administrative et opérationnelle) des antennes renforce l'implantation nationale de l'unité (GIGN 3.0) et porte l'effectif à un millier de personnels.

Présentation de l'unité

Créé en 1974 comme une unité d'intervention, le GIGN, après avoir acquis un savoir-faire et une réputation incontestables dans son domaine, était devenu dans les années 1980 la composante « intervention » du Groupement de sécurité et d'intervention de la gendarmerie nationale (GSIGN), formation qui regroupait également d'autres unités de gendarmerie spécialisées dans la sécurité-protection, la collecte de renseignement et la formation.

Le 1er septembre 2007, une profonde réorganisation a eu lieu et un « nouveau » GIGN a remplacé le GSIGN[5]. Plus qu'un simple changement de nom, cette réorganisation a pour but de renforcer l'homogénéité de l'unité, d'optimiser l'utilisation de ses moyens, d'augmenter ses capacités de réaction en cas d'événements d'envergure (notamment prises d'otages de masse, « POM » en abrégé) et de créer des synergies plus fortes entre des personnels issus d'un tronc commun de recrutement et de formation.

De 2004 à 2021, l'action du GIGN en province et dans les territoires d'outre-mer est relayée et appuyée par des unités d'interventions régionales : les antennes du GIGN. Ces dernières ont pris cette appellation en 2016, après avoir été appelées Pelotons interrégionaux d'intervention de la Gendarmerie (PI2G) pour les unités créées en métropole à partir de 2004 et Groupes de pelotons d'intervention (GPI) en outre-mer [6]. Pendant cette période, les antennes dépendent administrativement de leurs régions zonales [N 3] respectives et ne passent sous le contrôle opérationnel du GIGN qu'en cas de crise.

1er août 2021, les antennes sont intégrées au GIGN au sein d'une nouvelle composante appelée la Force Antennes. Depuis cette date, l'unité est composée d'un échelon central (appelé « GIGN central » dans le reste de cet article) et des 14 antennes dont sept sont implantées en France métropolitaine à Toulouse, Orange, Dijon, Nantes, Reims, Tours et Caen et sept outre-mer en Guadeloupe, en Martinique, en Guyane, à La Réunion, en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française et à Mayotte[7].

Rappel historique

Les dates importantes de l'histoire du GIGN

En réponse à la multiplication des prises d'otages mal gérées (notamment à Cestas en 1969, à la centrale de Clairvaux en 1971 et aux Jeux olympiques de Munich en 1972)[8], un premier GIGN est formé le au sein de l'escadron parachutiste de Mont-de-Marsan, tandis qu'une équipe commando régionale d'intervention (ECRI) est formée le de la même année au sein du groupe d'escadrons I/2 de gendarmerie mobile de Maisons-Alfort[9]. Le commandement de l'ECRI est confié au lieutenant Christian Prouteau[N 4] et l'unité devient opérationnelle le 1er mars 1974 (qui deviendra la date d'anniversaire du GIGN).

Sa première opération a lieu dès le pour neutraliser un forcené, qui, après avoir tué ses deux voisins, s'est retranché dans un appartement à Ecquevilly[10] - [11].

Le , le GIGN de Mont-de-Marsan devient le GIGN no 4 tandis que l'ECRI de Maisons-Alfort devient GIGN no 1. À cette époque, le GIGN no 1 opère sur le territoire des 1re, 2e, 3e et 6e régions militaires, tandis que le GIGN no 4 opère sur les 4e, 5e et 7e régions militaires. Unité parachutiste, implantée sur la façade atlantique le GIGN 4 est également plus orienté sur la problématique maritime et comporte un groupe de plongeurs, mais commandé à tour de rôle par les officiers de l'escadron, ses membres restent assujettis aux priorités de ce dernier et il est moins sollicité que l'unité de Maisons-Alfort[N 5].

En 1976, la Gendarmerie décide de regrouper les deux unités, principalement pour des raisons de coût et d'efficacité[12]. Le , les deux GIGN 1 et 4 sont dissous et rassemblés le 1er juin de la même année en une seule unité parachutiste basée à Maisons-Alfort, dénommée GIGN. Après son déménagement à Satory (à Versailles)[N 6] en 1982, le GIGN est intégré en 1984 au sein d'une nouvelle formation appelée Groupement de sécurité et d'intervention de la Gendarmerie nationale (GSIGN). Il y est rejoint d'abord par l'escadron parachutiste de Mont-de-Marsan (EPGM ou escadron parachutiste de la gendarmerie mobile), qui devient à cette occasion Escadron parachutiste d'intervention de la Gendarmerie nationale (EPIGN), puis en 1986, par le Groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR).

  • Écussons du GSIGN et de ses composantes - 1984 - 2007
  • EPIGN
    EPIGN
  • GSIGN
    GSIGN
  • GSPR
    GSPR

En 2007, le GSIGN est dissous et une nouvelle unité est créée à sa place sous le nom de GIGN, les anciens GIGN, EPIGN et GSPR fournissant les principales composantes de la nouvelle organisation. Il ne s'agit pas simplement d'un changement de nom mais de la création d'une nouvelle unité, renforcée au niveau de son commandement, avec un tronc commun de recrutement pour ses différentes composantes et avec de meilleures capacités de réactions en cas de prise d'otages de masse (POM).

À la suite de cette réorganisation, l'organigramme du groupe est le suivant :

Rondache du "nouveau" GIGN depuis 2007
  • État-major opĂ©rationnel (EMOPS) ;
  • État-major d'administration et de soutien (EMAS) ;
  • Force Intervention (FI) (ancien GIGN) - composĂ©e de 81 hommes.
  • Force Observation Recherche (FOR) : anciennement groupe d'observation-recherche de l'Escadron parachutiste d'intervention de la Gendarmerie nationale (EPIGN) - composĂ©e de 33 membres.
  • Force SĂ©curitĂ© Protection (FSP) qui reprend les fonctions de la section de sĂ©curitĂ© et protection de l'EPIGN - composĂ©e de 34 membres.
  • DĂ©tachement GSPR qui est la composante Gendarmerie du Groupe de sĂ©curitĂ© de la prĂ©sidence de la RĂ©publique- composĂ© de 29 membres.
  • Force Appui OpĂ©rationnel (FAO) comprenant des moyens techniques et diverses compĂ©tences nĂ©cessaires aux autres forces : moyens spĂ©ciaux, technique d'adaptation opĂ©rationnelle, appui cynophile, dĂ©piĂ©geage d'assaut, NRBC, effraction et ouverture fine (voir ci-dessous) - composĂ©e de 30 membres.
  • Force Formation (FF) , qui s'occupe aussi bien des formations internes au sein de la gendarmerie qu'externes dans d'autres pays, composĂ©e de 41 membres.

En 2015, le GIGN est engagé simultanément pour la première fois avec le RAID, unité d'élite de la Police nationale, lors de la double prise d'otages du faisant suite aux attentats de janvier 2015 en France.

En 2021, les antennes sont intégrées au groupe, la force Formation devient le Centre nationale de formation à l'intervention spécialisée et le force d'appui opérationnel devient la division technique [7] . Un nouvel écusson commun à l'élément central et aux antennes est adopté. Porté sur le bras gauche, il présente la grenade de la Gendarmerie surmontée du sigle GIGN[13]. Le GIGN central (Satory) et les antennes conservent leur rondaches respectives qui se portent sur le bras droit.

L'emblème - appelé également rondache - du GIGN central (c'est-à-dire de l'unité basée à Satory, qui est une unité parachutiste) est composé d'un cercle sur un fond bleu, un parachute et un réticule de visée. Le cercle, figure géométrique parfaite, symbolise la cohésion et la force collective des membres de l'unité. La couleur bleue rappelle la capacité subaquatique de l'unité. Le parachute matérialise l'appartenance du GIGN à la famille des troupes aéroportées. Enfin, le réticule de visée symbolise la discipline principale pratiquée : le tir et, au-delà, le respect pour la vie humaine et la précision dans l'action. Enfin, les deux étoiles symbolisent la « deuxième génération » en référence à l'organisation mise en place en 2007 [14];

La rondache des antennes (AGIGN), également portée sur le bras droit, reprend la grenade de la Gendarmerie nationale, l'éclair de l'intervention spécialisée et un réticule de visée.

  • Emblèmes du GIGN et de ses composantes depuis 2021
  • Rondache du GIGN central
    Rondache du GIGN central
  • Écusson du GIGN depuis 2021
    Écusson du GIGN depuis 2021
  • Rondache des AGIGN
    Rondache des AGIGN

L'organigramme du groupe devient :

  • État-major opĂ©rationnel (EMOPS) ;
  • État-major de soutien finances ;
  • Bureau ressources humaines ;
  • Force Intervention (FI).
  • Force Observation Recherche (FOR).
  • Force SĂ©curitĂ© et Protection (FSP).
  • Force Antennes
  • Division technique
  • Centre national de formation Ă  l'intervention spĂ©cialisĂ©e, qui reprend et amplifie les missions de l'ancienne Force Formation (FF) et qui s'occupe aussi bien des formations internes au sein de la gendarmerie qu'externes dans d'autres pays.
  • DĂ©tachement gendarmerie du groupe de sĂ©curitĂ© de la prĂ©sidence de la RĂ©publique qui est la composante Gendarmerie du Groupe de sĂ©curitĂ© de la prĂ©sidence de la RĂ©publique[N 7].

L'effectif total est d'environ 1 000 personnels dont 400 au GIGN « central » en 2021 [15].

  • Tenues et des armements, 2016-2021
  • Colonne d'assaut en progression - 2016
    Colonne d'assaut en progression - 2016
  • Fusil d'assaut HK-416 et Pistolet-mitrailleur HK MP-5 en 2016
    Fusil d'assaut HK-416 et Pistolet-mitrailleur HK MP-5 en 2016
  • Fusils d'assaut CZ et HK-416 en 2021
    Fusils d'assaut CZ et HK-416 en 2021
  • Équipiers et vĂ©hicule blindĂ© Sherpa Light - 2022
    Équipiers et véhicule blindé Sherpa Light - 2022

Chronologie

Datée officiellement de 1974, la création du GIGN remonte en fait à 1973[9].

  • 1971 : CrĂ©ation de l'EPGM 9/11 Ă  Mont-de-Marsan ;
  • 1973 : Formation du GIGN Ă  Mont-de-Marsan le et de l'ECRI Ă  Maisons-Alfort le ;
  • 1974 : L'ECRI de Melun devient opĂ©rationnel. C'est la date officielle d'anniversaire du GIGN.
  • 1974 : Le GIGN de Mont-de-Marsan devient GIGN 4 et l'ECRI de Maisons-Alfort devient le GIGN 1 le ;
  • 1976 : Dissolution simultanĂ©e des GIGN 1 et 4 le et crĂ©ation du GIGN le Ă  Maisons-Alfort. L'effectif est de 32 hommes : un capitaine, un lieutenant adjoint et 5 Ă©quipes composĂ©es de 2 gradĂ©s et 4 gendarmes[16] ;
  • 1977 : L'effectif est portĂ© Ă  42 hommes rĂ©partis en trois Ă©quipes d'intervention[16] ;
  • 1980 : L'effectif est de 46 hommes articulĂ©s en 4 Ă©quipes d'intervention[16] ;
  • 1982 : Transfert du GIGN Ă  Satory ;
  • 1983 : CrĂ©ation du GSPR le et dissolution de l'EPGM 9/11 le ;
  • 1984 : CrĂ©ation de l'EPIGN et du GSIGN (GIGN + EPIGN) le 1er janvier ;
  • 1985 : CrĂ©ation du groupe « instruction » ;
  • 1986 : RĂ©organisation du GSIGN le 1er janvier (GIGN + EPIGN + GSPR + groupe « instruction »). Le GIGN compte 4 officiers et 74 sous-officiers[16] ;
  • 1991 : CrĂ©ation du GOR Ă  l'EPIGN ;
  • 2005 : L'effectif thĂ©orique du GIGN est de 11 officiers et 109 sous-officiers rĂ©partis en 4 sections opĂ©rationnelles - plus une section d'appui et une section de soutien[16] ;
  • 2006 : CrĂ©ation en fĂ©vrier au sein du Commandement des opĂ©rations spĂ©ciales (COS) de l'ArmĂ©e de terre d'un DETALAT GSIGN qui deviendra en juillet le Groupe interarmĂ©es d'hĂ©licoptères ou GIH, unitĂ© interarmĂ©es dont la mission principale est l'appui au GIGN (et au RAID depuis 2008).
  • 2007 : Dissolution du GSIGN et crĂ©ation du nouveau GIGN.
  • 2021 : IntĂ©gration complète des 14 antennes au sein d'une nouvelle Force Antenne

Devise

  • Jusqu'en 2014 : « Sauver des vies au mĂ©pris de la sienne. »
  • Depuis 2014 : « S'engager pour la vie »[1].

Commandants de l'unité

Les missions les plus connues

Le GIGN a mené des centaines d'opérations depuis sa création, aussi bien la libération d'otages que l'interpellation de forcenés (« neutralisation » dans le jargon de l'unité). Les plus connues sont recensées ci-dessous :

  • intervention, en , du GIGN no 1 lors d'une mutinerie Ă  la prison de Fleury-MĂ©rogis. Leur intervention est dĂ©terminante pour rĂ©soudre la crise avec un minimum de violence ;
  • libĂ©ration, le , en coopĂ©ration avec la 13e demi-brigade de LĂ©gion Ă©trangère, de 29 Ă©coliers (enfants de militaires français) pris en otages dans un car de ramassage scolaire par des terroristes du Front de libĂ©ration de la CĂ´te des Somalis (FLCS) Ă  Loyada dans la colonie française de Djibouti (Ă  l'Ă©poque le Territoire français des Afars et des Issas). Dans cette opĂ©ration, au moins cinq terroristes sont tuĂ©s par un tir coordonnĂ© et simultanĂ© du GIGN mais deux enfants et une institutrice y trouvent la mort, cinq autres sont blessĂ©s et neuf soldats somaliens sont tuĂ©s au cours de la confusion qui s'est ensuivie : alors qu'un escadron se prĂ©cipite vers le car pour extraire les enfants, les militaires somaliens, postĂ©s de part et d’autre du poste frontière, ouvrent le feu car croyant qu'il s'agit d'une agression terroriste[20] - [21] ;
  • intervention, le , Ă  la suite du dĂ©tournement du vol TWA 355 (en) par cinq terroristes croates anti-titistes. Le GIGN parvient, par la nĂ©gociation, Ă  obtenir la libĂ©ration des 49 otages et la reddition des terroristes ;
  • intervention, le , Ă  Orly-Ouest, pour rĂ©soudre, en coopĂ©ration avec la brigade anti-gang du commissaire Robert Broussard, le dĂ©tournement d'une Caravelle assurant le vol Air Inter 429 (Paris-Lyon). Le forcenĂ© Jacques Robert dĂ©tient en otage 94 personnes, dont le dĂ©putĂ© Lucien Neuwirth et l'ancien ministre Philippe Malaud, depuis près de 7 heures, lorsqu'il se met Ă  agiter dangereusement sa grenade, dĂ©clenchant l'assaut des forces de police et de gendarmerie sur ordre du prĂ©fet Jean PĂ©rier. Au cours de l'intervention, Jacques Robert parvient Ă  dĂ©goupiller sa grenade tuant un otage (Joachim Castanheira) qui avait tentĂ© de le dĂ©sarmer et en blessant quatre autres, dont un (Pierre Bornier) grièvement. Jacques Robert se rend et est incarcĂ©rĂ©[22] ;
  • prĂ©paration, en mai 1979, d'une tentative de libĂ©ration des fonctionnaires de l'ambassade de France Ă  San Salvador (Salvador). Les terroristes du Bloc populaire rĂ©volutionnaire (en) accepteront de se rendre avant l'intervention, mais seulement aux autoritĂ©s françaises qui acceptent de les relâcher au Panama en Ă©change ;
  • intervention, Ă  l'automne 1979, de plusieurs hommes du GIGN lors de la prise de la Grande MosquĂ©e de La Mecque. Les gendarmes semblent avoir en fait mis au point le plan d'attaque final, mais le nombre d'otages (plusieurs milliers) et de terroristes (environ 130) fait que l'on dĂ©nombre un nombre important de victimes[23] ;
  • intervention, le , lors de la prise d'otages de l'hĂ´tel Fesch d'Ajaccio par un commando corse menĂ© par Marcel Lorenzoni. Les terroristes se rendent après avoir nĂ©gociĂ© avec le GIGN[24] ;
  • libĂ©ration, en mai 1981, des otages du vol Aer Lingus 164 au Touquet. Le pirate de l'air, qui voulait obliger le pape Ă  rĂ©vĂ©ler le troisième secret de Fátima, est maĂ®trisĂ© Ă  mains nues lors d'un assaut-surprise ;
  • arrestation, en avril 1982, d'un forcenĂ© Ă  Chelles. Celui-ci, surarmĂ©, tirera plus de 2 000 cartouches en une journĂ©e. Le commandant Prouteau comprend vite que ce forcenĂ© n'est pas un forcenĂ© ordinaire, puis en engageant des tentatives de nĂ©gociations, comprend que son but est de dĂ©fier le GIGN. Dès lors le commandant choisit de ne pas engager ses hommes dans des pièges probables. En soirĂ©e, profitant d'un relâchement du forcenĂ© et d'une diversion faite en faisant exploser la porte de l'appartement de l'homme, un gendarme maĂ®trise le forcenĂ© Ă  mains nues ;
  • arrestation, en fĂ©vrier 1988, de Philippe Bidart, chef du groupe terroriste basque Iparretarrak ;
  • libĂ©ration, en mai 1988, des otages dĂ©tenus dans la grotte d'OuvĂ©a en Nouvelle-CalĂ©donie. L'opĂ©ration est globalement rĂ©ussie, malgrĂ© la mort de deux militaires de la DGSE et de 19 indĂ©pendantistes kanaks ;
  • entre 1992 et 1995, des membres du GIGN, parfois sous l'autoritĂ© du commandement des opĂ©rations spĂ©ciales (COS), participent Ă  des opĂ©rations en Bosnie-HerzĂ©govine, notamment l'arrestation de criminels de guerre ;
  • libĂ©ration, le , des 164 passagers du vol AF 8969 pris en otages par quatre terroristes du GIA. Le GIGN donna l'assaut Ă  l'appareil, posĂ© Ă  l'aĂ©roport de Marignane près de Marseille, et parvint Ă  tuer les quatre terroristes et Ă  sauver tous les otages, sans pertes du cĂ´tĂ© des gendarmes mais avec onze blessĂ©s Ă  des niveaux divers. L'assaut fut filmĂ© par la tĂ©lĂ©vision, et rendit cĂ©lèbre le groupe dans le monde entier ;
  • participation, en , avec l'escadron parachutiste d'intervention de la Gendarmerie nationale (EPIGN), Ă  la traque de Khaled Kelkal dans les forĂŞts entourant Vaugneray près du col de Malval (RhĂ´ne). La plupart des hommes du GIGN seront rappelĂ©s pour participer Ă  l'opĂ©ration AzalĂ©e aux Comores avant la fin de la traque et c'est l'EPIGN qui met un terme Ă  celle-ci en abattant Khaled Kelkal ;
  • participation, en septembre et octobre 1995, Ă  l'opĂ©ration AzalĂ©e (la libĂ©ration des Comores) et notamment l'arrestation du mercenaire Bob Denard, sous l'autoritĂ© du COS ;
  • lors d'une intervention, le , contre un forcenĂ© Ă  Valaurie dans la DrĂ´me, un membre du GIGN, Jean-Louis Prianon, est tuĂ©. C'est la première fois qu'un membre du GIGN est tuĂ© en opĂ©ration[25] ;
Intervention avec la collaboration du Commando Hubert sur le navire Pascal Paoli de la SNCM en 2005, détourné par des marins syndicalistes du STC.
  • arrestation, le , d'un forcenĂ© retranchĂ© chez lui Ă  Gensac-sur-Garonne. Le GIGN essuie des tirs pendant la mise en place du dispositif (20 hommes) qui blessent un membre de l'Ă©quipe. Au moment de l'assaut, vers 22 h, le forcenĂ© ouvre le feu sur le trinĂ´me de tĂŞte : il tue le marĂ©chal des logis-chef FrĂ©dĂ©ric Mortier (35 ans, promu major Ă  titre posthume) et blesse un autre de ses camarades. Il s'agit du deuxième membre du GIGN tuĂ© en opĂ©ration ;
  • opĂ©ration Thalathine, le : dĂ©clenchement du plan Piratmer. Intervention lors de la prise d'otage sur le Ponant, navire de luxe, au large de la Somalie. Une partie du GIGN aide Ă  la nĂ©gociation depuis Marseille, siège de la CMA-CGM, propriĂ©taire du voilier, tandis qu'un commando est projetĂ© sur le navire Var, ainsi que le colonel Denis Favier. Les trente otages sont libĂ©rĂ©s et une partie des pirates sont apprĂ©hendĂ©s par l'ArmĂ©e française ;
  • opĂ©ration Storm Lightning, entre le et le , avec les forces françaises en Afghanistan pour arrĂŞter un chef taliban en KâpĂ®ssâ[26] ;
  • parachutage en mer, le , des hommes de la force sĂ©curitĂ© protection (FSP) du GIGN pour assurer la protection de l'ambassadeur français en Libye, François Gouyette.
  • traque des frères ChĂ©rif et SaĂŻd Kouachi : Le , le GIGN participe Ă  la traque des frères Kouachi, recherchĂ©s comme principaux suspects dans l'attentat contre le journal satirique Charlie Hebdo le . Le lendemain de la fusillade, une vaste opĂ©ration de recherche est lancĂ©e par la Gendarmerie et la Police - et notamment avec la FIPN (Force d'Intervention de la Police Nationale) Ă  la suite du signalement d'Ivo Magalhaes, un pompiste de Villers-CotterĂŞts qui aurait Ă©tĂ© braquĂ© Ă  9 h 26 par les deux terroristes[27]. Le , les auteurs prĂ©sumĂ©s du mĂ©fait sont de nouveau repĂ©rĂ©s Ă  la suite d'un vol de voiture et se retranchent ensuite dans l'imprimerie CrĂ©ation Tendance DĂ©couverte (CTD) de Dammartin-en-GoĂ«le, en Seine-et-Marne. Un peu avant 17 heures, les gendarmes du GIGN donnent l'assaut qui se solde par la mort des deux terroristes (et un blessĂ© lĂ©ger dans les rangs du GIGN[28]). On saura[29] par la suite que Lilian Lepère, un employĂ© de l'imprimerie cachĂ© sous un Ă©vier, signalait les faits et gestes des hommes armĂ©s aux forces de l'ordre et qu'ils gnoraient tout de sa prĂ©sence. Une action simultanĂ©e du RAID et de la BRI met fin Ă  une autre prise d'otages Ă  Paris, marquant la première intervention coordonnĂ©e des unitĂ©s d'intervention de la Police et de la Gendarmerie.

Autres interventions

À cela s'ajoutent de nombreuses interpellations de terroristes (basques, notamment du groupe Iparretarrak, corses…) de criminels dangereux, de transferts sensibles de personnes, d'interventions lors de révoltes en milieu pénitentiaire, d'interventions lors d'opérations militaires à l'étranger ainsi probablement que de nombreuses missions encore classifiées.

Bilans après 20, 30 et 40 années d'activité

RĂ©sultats

En 1994, peu après la prise d'otages du vol Air France 8969, le GIGN fĂŞte ses vingt ans. Il avait alors menĂ© plus de 650 missions, libĂ©rĂ© plus de 500 otages, tuĂ© une douzaine de terroristes et arrĂŞtĂ© plusieurs centaines de criminels. Pendant cette pĂ©riode, 5 hommes du GIGN sont morts Ă  l'entraĂ®nement et 19 ont Ă©tĂ© blessĂ©s en opĂ©ration (dont 9 lors de l'assaut de Marignane). En 2004, le bilan Ă  l'occasion des trente ans du groupe Ă©tait de plus de 1 030 missions, de plus de 970 personnes arrĂŞtĂ©es, et 534 otages libĂ©rĂ©s.

En 2014, le GIGN fĂŞte ses 40 ans et a alors menĂ© 1 600 opĂ©rations, interpellĂ© 1 500 personnes, libĂ©rĂ© 625 otages et maĂ®trisĂ© 260 forcenĂ©s.

Pertes

Depuis la création de l'unité, quatorze gendarmes du GIGN ont perdu la vie : quatre en opération et dix en entraînement. Comme pour l'ensemble des unités d'intervention, la majorité des pertes en opération ont été subies lors d'interventions contre des forcenés (3 sur 4 pour le GIGN, 2 sur 3 pour le RAID) [30] - [31] - [32]. Deux des pertes en opération ont été subies par des gendarmes appartenant respectivement aux antennes d'Orange [33]et de Cayenne[34] - [N 8].

Galerie

  • DĂ©monstration d'assaut - 2022
    DĂ©monstration d'assaut - 2022
  • Exercice en tenue NRBC
    Exercice en tenue NRBC
  • DĂ©monstration de la Force SĂ©curitĂ© Protection - 2021
    Démonstration de la Force Sécurité Protection - 2021
  • Gendarmes d'une antenne AGIGN - 2015
    Gendarmes d'une antenne AGIGN - 2015
  • AGIGN outre mer - DĂ©monstration dans un avion de ligne  - 2017
    AGIGN outre mer - DĂ©monstration dans un avion de ligne [35] - 2017
  • AGIGN outre mer - escorte d'un convoi - 2017
    AGIGN outre mer - escorte d'un convoi - 2017

Notes et références

Notes

  1. Le GIGN est surtout connue pour ses capacités anti-terroristes, mais l'unité est engagée au quotidien dans la lutte contre le banditisme et participe chaque année à 150 à 200 missions de Police judiciaire (P.J.) et de Police administrative (P.A.). Source : numéro 372 « spécial GIGN » du magazine Gend'info (décembre 2014).
  2. Le GIGN a été engagé à de très nombreuses reprises à l'étranger : Afghanistan, Bosnie-Herzégovine, Comores, Côte d'Ivoire, Libye, libération du Ponant, etc. Voir notamment l'article Liste détaillée des missions du GIGN. Lors de l'Attentat du Radisson Blu de Bamako, le GIGN a également été déployé mais est arrivé après le dénouement de l'affaire.
  3. Ce sont les sept régions de gendarmerie situés au siège de chacune des zones de défense et de sécurité. Le commandement de la gendarmerie outre-mer possède le même statut.
  4. Le général Héraut, commandant la gendarmerie de la région Ile-de-France, sélectionna Christian Prouteau sur la recommandation du capitaine Jean-Pierre Baux, qui avait travaillé avec ce dernier lorsque, officier à l'escadron 6/3 de Saint-Denis, le lieutenant s'occupait de la formation des équipes commando (précurseurs des pelotons d'intervention actuels. Au sein du groupe I/2, l'ECRI dépendait plus particulièrement pour son support de l'escadron 2/2, commandé par le capitaine Gervais. Sources : Christian Prouteau, Mémoires d'État et Roland Môntins, GIGN, 40 ans d'actions extraordinaires - voir section biographie ci-dessous
  5. Alors que la Police nationale retient, dès , le principe de créer des groupes d'intervention sur l'ensemble du territoire (les GIPN), la Gendarmerie envisage tout d'abord de créer une seule unité centrale prépositionnée en Ile-de-France et apte à être projetée en tout point du territoire puis elle envisage de créer un GIGN dans chaque région militaire en commençant par la 1re et la 4e (d'où les deux numérotations GIGN 1 et 4). Finalement, elle choisit en 1976 de regrouper ses unités d'intervention en région parisienne puis, à partir des années 2000, de les compléter par des unités régionales : les antennes GIGN (initialement dénommées Pelotons d'intervention interrégionaux de Gendarmerie ou PI2G) qui sont au nombre de six depuis 2016.
  6. dans la caserne Pasquier (du nom du 1er gendarme du Groupe mort à l'entraînement).
  7. Rattachement administratif. Le GSPR, composé essentiellement de gendarmes lors de sa création, est devenue une unité mixte Police-Gendarmerie en 1996, puis une unité entièrement composée de policiers en 2007. Depuis 2012, le GSPR est de nouveau une unité mixte.
  8. Lors du décès de l'équipier d'Orange, les antennes ne faisaient pas officiellement partie du groupe, ce qui explique que certaines publications ne l'incluent pas dans le décompte total

Références

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  8. « Le GIGN au cœur de l'action », CNews, (consulté le )
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  10. « 5 MORTS DANS LE CARNAGE D'ECQUEVILLY », Le Parisien libéré,‎
  11. « L homme qui s était barricadé dans un appartement d'Ecquevilly s'est donné la mort après un siège de vingt-quatre heures », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  12. Collectif, Histoire de la gendarmerie mobile d'Ile-de-France.
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  16. Encyclopédie de la Gendarmerie Nationale, tome III, Éditions SPE Barthelemy Paris 2006.
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  19. Journal Officiel de la République française (JORF). Décret du 31 juillet 2020 portant affectations d'officiers généraux https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000042197458
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  35. En France continentale, cette mission serait conduite par la Force Intervention de Satory

Annexes

Bibliographie

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  • GIGN la BD - T3 - Origines - de Pascal Pelletier et Laurent AndrĂ© - A&H Ă©ditions, 2021 (ISBN 979-10-95857-87-7)
  • GIGN la BD - T4 - MARIGNANE - Ă©ditions collector - avec Laurent AndrĂ© - A&H Ă©ditions, 2023 (ISBN 979-10-95857-99-0)

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