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Flotteur (métier)

Le flotteur (ou draveur au Canada), un mĂ©tier ancien et disparu dans de nombreuses rĂ©gions du monde, mais encore exercĂ© de maniĂšre marginale ou ciblĂ©e sur quelques riviĂšres ou grands lacs localisĂ©s dans plusieurs continents, est chargĂ© de transporter le bois par voie d’eau une fois qu’il a Ă©tĂ© abattu par les bĂ»cherons et acheminĂ© sur les rives des cours d’eau, suivant les rĂ©gions, par les dĂ©bardeurs assistĂ©s par des animaux de trait ou non (bƓufs, buffles, Ă©lĂ©phants, mules, chevaux) , les schlitteurs, les grumiers ou directement par des glissiĂšres ou toboggans qui font dĂ©valer les grumes et les billes jusqu’à la riviĂšre. Le flotteur est un mĂ©tier Ă  l'Ă©chelle mondiale avec une forte reprĂ©sentativitĂ© en Europe, en Asie et en AmĂ©rique du Nord.

Flotteur
Marchands-flotteurs de UlanĂłw en costume traditionnel, dans les VoĂŻvodie de Basses-Carpates, Pologne.
Présentation
Autres appellations

Radeleur, radelier
Voileur
Compagnon de riviĂšre
bosselier
conducteur de radeau
Secteur
Catégorie:Sylviculture , Catégorie:Transport fluvial Commerce du bois
MĂ©tiers voisins
Compétences
Compétences requises
Acheminement de piĂšces de bois du lieu de coupe au port aux bois,
DiplĂŽmes requis
Par corporation, apprentissage, transmission familiale
Évolutions de carriùre
De manƓuvre à maütre-flotteur, marchand de bois
Fonction
Salaire
A la piĂšce / au rendement, en fonction du prix du bois
Contraintes
Aménager les berges, construire et réparer des barrages de retenue
Pénibilité
Travail en milieu humide permanent, retour Ă  pied
Horaires
Suivant les pays, aux pĂ©riodes des hautes eaux (printemps, automne), travail saisonnier, variable d’une journĂ©e Ă  plusieurs semaines
Risques
Blessures graves, noyade, chocs mortels, invalidité fréquente
Codes
CNP (Québec)
8616 – ManƓuvres de l’exploitation forestiùre / draveur, draveuse
ROME (France)
A1205 – Sylviculture, manƓuvre forestier
Trois flotteurs allemands de Souabe[1] au XIXe siĂšcle.

Description

Le mĂ©tier de flotteur a Ă©voluĂ© depuis le Moyen Âge. Presque partout dans le monde, il a d’abord utilisĂ© la technique du flottage Ă  bĂ»ches perdues : il lance les grumes ou les bĂ»ches Ă  l’eau et les laisse suivre le courant de la riviĂšre. Des personnes postĂ©es sur les rives et aux endroits susceptibles de poser problĂšme veillent Ă  dĂ©bloquer des bĂ»ches coincĂ©es ou Ă  dĂ©mĂȘler un embĂącle. Afin de rentabiliser les expĂ©ditions vers les ports aux bois en aval, le flotteur finit par assembler les grumes entre elles dĂšs que c’est possible (les mĂ©thodes diffĂšrent quelque peu suivant les rĂ©gions du monde) pour en faire des radeaux qu’il attache l’un derriĂšre l’autre sur des longueurs qui varieront selon le cours d’eau descendu. On parle ainsi de trains de bois ou de flottes qui sont conduits par des maĂźtres-flotteurs assistĂ©s par des apprentis flotteurs ou des manƓuvres. Le conducteur de flotte se tient Ă  l’aviron Ă  l’avant et un second flotteur l’aide avec la rame arriĂšre. Parfois des flotteurs latĂ©raux travaillent avec des gaffes ou des grandes perches. Avec le temps, ces flottes deviennent gĂ©antes comme sur le Rhin ou sur les fleuves amĂ©ricains. Les familles accompagnent les flotteurs, une vie en autarcie se crĂ©e sur le train de bois avec des cabanes ou des tentes qui logent hommes et bĂȘtes. Toute la nourriture est emportĂ©e pour les semaines que dure le transport. Le flotteur travaille sur ruisseaux, riviĂšres, fleuves, lacs et mers. Le flottage par cabotage le long des cĂŽtes ne s'est pas gĂ©nĂ©ralisĂ© ; il reste caractĂ©ristique de certaines rĂ©gions. Le flottage le plus rĂ©pandu dans le monde est le flottage Ă  bĂ»ches perdues. Le flottage en trains s’est logiquement implantĂ© dans les pays oĂč les cours d’eau le permettaient suivant l’étiage, le dĂ©bit, le lit de la riviĂšre et les paysages traversĂ©s. C’est pourquoi le flotteur a la tĂąche supplĂ©mentaire de gĂ©rer avec des partenaires qui collaborent avec lui les barrages, les pertuis, les Ă©tangs de flottage ou les retenues collinaires. Dans certains pays, Ă  l’instar des Ă©clusiers pour les pĂ©niches, le flotteur devient Ă©clusier de flottage avec sa maison attenante Ă  l’écluse de flottage (trĂšs usuelle dans les pays germaniques montagnards). Les enfants des flotteurs dans les pays d’Europe centrale cĂŽtoient trĂšs vite le monde de leur pĂšre car ils doivent souvent ouvrir les vannes et les petites Ă©cluses en courant avant le train de bois pour que celui-ci arrive au moment oĂč les flots provoquĂ©s par l’ouverture des vannes facilitent son passage de maniĂšre parfois spectaculaire. De mĂȘme, en amont du travail de descente, il doit prĂ©parer les harts[2] nommĂ©es localement rouettes, riottes ou en langue allemande dialectale Wieden: ce sont des liens d'osier ou d'autres arbres rendues flexibles qui serviront Ă  assembler les grumes en radeau. Le flotteur rentre avec ses harts car leur confection a exigĂ© beaucoup de temps. Elles sont prĂ©cieuses et rĂ©utilisables. C'est pour cette raison que l'on reprĂ©sente souvent le flotteur dans la gravure et la peinture soit avec une gaffe, soit avec des harts que le flotteur porte sur son Ă©paule comme du cordage. Les flotteurs en Europe ou en Asie s’organisent en confrĂ©ries ou sociĂ©tĂ©s avec un rĂšglement intĂ©rieur, un costume traditionnel, des pratiques culturelles et parfois cultuelles qui leur sont propres. Le fait d’ĂȘtre soudĂ©s en confrĂ©rie leur permet de traiter avec les communautĂ©s villageoises et seigneuriales pour obtenir parfois le monopole du transport du bois sur eau dans une vallĂ©e, une riviĂšre prĂ©cise ou une seigneurie.

Le flottage vit en ce moment un regain de popularitĂ© dans de nombreux pays europĂ©ens. Le travail des associations est dĂ©terminant. Par consĂ©quent, certaines rĂ©gions de France ne sont pas forcĂ©ment Ă©voquĂ©es dans les reportages ou les articles consacrĂ©s aux flotteurs si par hasard aucune personne ni aucun bĂ©nĂ©vole se charge de faire connaĂźtre la tradition du flottage dans sa rĂ©gion. Le flottage dans le massif des Vosges est assurĂ©ment plus ancien que celui du bassin parisien. D'ailleurs, le flotteur est assez souvent un homme de montagne[3] car c'est dans les rĂ©gions montagneuses de nombreux pays du monde que l'on trouve les plus grandes traditions de flotteurs (PyrĂ©nĂ©es, Alpes, ForĂȘt-Noire, Carpates, Caucase, monts des GĂ©ants, Alpes japonaises, Chine centrale, montagnes d'Anatolie, Appalaches ente autres).

Terminologie et régions

Les termes rĂ©gionaux sont nombreux pour dĂ©signer ce mĂ©tier. On rencontre de nombreux termes dans toutes les langues europĂ©ennes et asiatiques qui prĂ©fĂšrent dĂ©signer le flotteur par son association avec le radeau : en français rĂ©gional, les habitants locaux parlent de radeleur ou radelier, les Wallons parlent depuis le Moyen Âge[4] de bosselier ou borchelier[5] Ă  cĂŽtĂ© du mot flotteu[6]. Les Canadiens français utilisent surtout l’appellation draveur, ou parfois cageur ou cageux si le bois en flottaison est regroupĂ© en cages; et les Canadiens anglais et les AmĂ©ricains le terme anglais raftsmen. Ce terme sous-entend cependant une technique diffĂ©rente et spĂ©cifique d’assemblage de radeaux en bois. Les Espagnols catalans ont le terme raier et les Italiens utilisent le mot zattiere issu du mot zattera qui signifie « radeau ». En Japonais, le flotteur nommĂ© ikadanori est un conducteur de radeau ou un ikadashi, un assembleur de radeau puisque le mot 筏, ikada, signifie radeau[7]. C'est le cas Ă©galement de la plupart des langues germaniques qui ont optĂ© pour un mot basĂ© sur le mot radeau (Floß, vlot, flott, float...).

Les flotteurs dans le monde

Les flotteurs sur l'Yonne et la Seine

Probablement parce que le travail de communication et de sensibilisation de la confrĂ©rie Saint-Nicolas[8] (ÉcomusĂ©e du flottage du bois) Ă  Clamecy[9] sur l'ancienne activitĂ© du flottage pour l'approvisionnement de Paris en bois de chauffage, les publications dans la presse et les mĂ©dias, mais aussi les sites en ligne Ă©voquent en France de maniĂšre rĂ©currente d'abord les flotteurs descendant l'Yonne, puis la Seine , avec les trains de bois en provenance des forĂȘts du Morvan et de Bourgogne. La pratique du flottage dans cette rĂ©gion s'est peu Ă  peu Ă©teinte au cours de la premiĂšre moitiĂ© du XXe siĂšcle.

La reprĂ©sentation la plus connue d'un flotteur se trouve au milieu du pont principal de la ville de Clamecy (NiĂšvre), sur l'Yonne, d'oĂč partait une part importante du bois de chauffe destinĂ© Ă  la capitale. On peut y voir la statue d'un homme debout, coiffĂ© d'une casquette, qui tient fiĂšrement Ă  la main une sorte de longue perche, quasiment dans la posture d'un soldat au garde-Ă -vous.

La longue perche utilisée par les flotteurs, dotée d'un crochet à son extrémité et qui servait à saisir les bouts de bois puis à les ramener vers la berge avant de les tirer hors de l'eau, était appelée un picot, mot qui a survécu à Clamecy comme titre d'un petit journal local à caractÚre satirique.

Cette activité occupait une bonne part des habitants de la région, notamment au XIXe siÚcle lorsque les besoins en chauffage se firent plus importants, en raison de l'essor démographique et de la croissance de la population parisienne. Elle fait partie de l'identité et du folklore clamecycois ; une petite radio locale s'appelle d'ailleurs radio flotteurs.

Une collection de bandes dessinĂ©es, "Le Grand Fleuve"[10], retrace surtout dans les trois premiers tomes la vie d'un flotteur nommĂ© Jean Tambour qui mĂšne son train de bois vers Paris. Les dessins sont rĂ©alistes et clairement inspirĂ©s des rĂ©cits d'anciens flotteurs pour le passage des pertuis et autres endroits dĂ©licats. L'association des flotteurs Flotescale s'est Ă©galement engagĂ©e trĂšs tĂŽt dans le travail de sensibilisation au flottage grĂące Ă  des passionnĂ©s qui ont reconstituĂ© un train de bois qu'une petite Ă©quipe a conduit jusqu'au port de Bercy Ă  Paris en essayant d'imiter les conditions de travail de l'Ă©poque. Le projet a Ă©tĂ© filmĂ© par Éric Le Seney dont le film Trains de bois pour Paris est accessible en ligne sur plusieurs plateformes[11].

L'association Flotescale basĂ©e Ă  Villiers-sur-Yonne est devenue membre de l'Association internationale des flotteurs[12] initiĂ©e par des associations de flotteurs espagnoles et italiennes en 1989. À ce titre, elle participe Ă  la confĂ©rence annuelle de cette fĂ©dĂ©ration europĂ©enne et peut se rendre Ă  la rencontre internationale des flotteurs qui a lieu dans une ville oĂč les flotteurs ont marquĂ© la vie locale par leur prĂ©sence, leur activitĂ© Ă©conomique et parfois leur impact sur le plan culturel.

Saints patrons des flotteurs en Europe

Saint Nicolas

Saint Nicolas est le saint patron des flotteurs en Europe et dans les rĂ©gions du monde oĂč ce sont des colons europĂ©ens qui ont introduit le flottage. Saint Nicolas est en fait le protecteur de nombreux mĂ©tiers liĂ©s Ă  l'eau comme les bateliers, les marins. Son culte populaire l'associe aussi beaucoup aux enfants dans les rĂ©gions traversĂ©es par le Rhin et la Meuse et leurs affluents. Les confrĂ©ries locales lui sont dĂ©diĂ©es ou portent son nom comme celle de Clamecy ou celle des « radeliers de la Loue » dans le Jura[13].

En ForĂȘt-Noire dans la vallĂ©e de la Kinzig, il cĂŽtoie saint NĂ©pomucĂšne, mais c'est bien lui qui est le vrai saint protecteur des flotteurs de l'Allemagne, pays Ă  trĂšs forte tradition de flottage. La confusion vient du fait que le saint tchĂšque est Ă©galement trĂšs vĂ©nĂ©rĂ© dans la rĂ©gion en tant que protecteur des ponts dont les flotteurs craignent les piliers par exemple, mais aussi parce qu'il doit protĂ©ger contre toutes les catastrophes liĂ©es aux eaux[14]. Par consĂ©quent, la prĂ©sence de saint Nicolas dans le travail quotidien des flotteurs d'antan est moins visible ou moins flagrante par opposition Ă  celle de saint NĂ©pomucĂšne qui veille sur les cours d'eau, soit sur la rive soit directement sur le pont par des statues ou des Bildstöcke. Saint Nicolas apparaĂźt dans les priĂšres des flotteurs, pendant les offices religieux ou les bĂ©nĂ©dictions avant les expĂ©ditions. Des manifestations sont Ă©galement organisĂ©es par les flotteurs le jour de la Saint-Nicolas. En Lorraine, dont il est le saint patron, il existe le pĂšlerinage mĂ©diĂ©val trĂšs frĂ©quentĂ© de Saint-Nicolas-de-Port[15] oĂč il y avait non seulement un marchĂ© interrĂ©gional important, mais aussi un port aux bois pour les flotteurs qui arrivaient du massif des Vosges par la vallĂ©e de la Meurthe[16] depuis le port aux bois central de Raon-l'Étape[17].

Saint NĂ©pomucĂšne

Pendant son sĂ©jour Ă  Prague, le jeune garçon qui deviendra gĂ©nĂ©ral de l’armĂ©e britannique, John Moore, Ă©crit dans ses rĂ©cits de voyage :« On l’appelle, je crois, saint NĂ©pomucĂšne. Je n’avais jamais entendu parler de lui avant de venir ici, mais il est en grande rĂ©putation dans cette ville. »[18] Le marquis de La Grange constate Ă©galement « qu’en Allemagne chaque point est sous le patronage de saint NĂ©pomucĂšne, et qu’on fait au saint des donations qui profitent ainsi Ă  l’entretien du pont. »[19]. Pour qu’un Anglais ou un Français voyageurs et Ă©rudits reconnaissent n'avoir dĂ©couvert ce saint qu’à l’occasion de pĂ©riples ou fonctions professionnelles dans les pays oĂč il est vĂ©nĂ©rĂ©, il faut en dĂ©duire que le saint patron des ponts et des flotteurs Jean NĂ©pomucĂšne Ă©tait littĂ©ralement inconnu dans leurs pays respectifs. NĂ©pomucĂšne est en fait protomartyr de la confession et patron des confesseurs. Il est le saint patron des confesseurs, des prĂȘtres, des bateliers, des flotteurs et des meuniers. Il est le saint protecteur des ponts, contre les dangers provoquĂ©s par les eaux et des maladies de la langue. Son culte se dĂ©veloppa grĂące aux lĂ©gendes qui couraient dans les classes populaires de l’Europe centrale. Avec ce culte populaire, il est devenu avant tout le saint des eaux et protecteur des ponts. Dans les statues, il tient la palme de la victoire des athlĂštes du Christ. Comme il est mort par les eaux, il a fini par les dominer et les contrĂŽle[20]. Son culte s’est d’abord rĂ©pandu en BohĂȘme et en Moravie, puis dans tout le bassin d’Europe centrale et de l’Europe de l’Est, mais finalement surtout aussi grĂące au Saint-Empire romain germanique qui comportait des nombreuses rĂ©gions aujourd’hui dans de nombreux pays europĂ©ens comme l’Alsace, la Lorraine, la Franche-ComtĂ© etc. Il est devenu, en effet, un saint dynastique de la dynastie des Habsbourg Ă  l’époque maĂźtresse de la BohĂȘme. De ce fait, NĂ©pomucĂšne, de son vrai nom Wölflein, fut longtemps associĂ© Ă  la contre-rĂ©forme catholique contre Jan Hus, le rĂ©formateur protestant de culture tchĂšque, qui pour les TchĂšques reprĂ©sente davantage la nouvelle rĂ©publique tchĂšque indĂ©pendante. Jean NĂ©pomucĂšne, deuxiĂšme saint patron des JĂ©suites, est perçu comme allemand par les TchĂšques et trop associĂ© Ă  la monarchie autrichienne[20]. De fait, alors qu’il est quasi inconnu en Europe de l'Ouest, il apparaĂźt dans les pays qui ont Ă©tĂ© influencĂ©s par les Habsbourg : l’Espagne, les Pays-Bas espagnols (Belgique) et l’Italie. Par le jeu de l’émigration, on peut trouver un culte nĂ©pomucĂ©nien de maniĂšre sporadique dans les colonies : en AmĂ©rique ou en Chine oĂč il est le saint patron de la province de Nankin[20]. De ce fait, il n’est pas forcĂ©ment apprĂ©ciĂ© de l’administration française qui dirige le duchĂ© de Lorraine de Stanislas Leszczynski avant son annexion Ă  la France en 1766. Le chancelier de Lorraine, Antoine-Martin Chaumont de La GalaiziĂšre ne partageait pas la dĂ©votion du duc pour NĂ©pomucĂšne[N 1].

En Lorraine qui fait exception en France, son culte populaire est arrivĂ© de BohĂȘme par les rĂ©gions germanophones qui l’ont apportĂ© Ă  leur tour en Alsace et dans la Lorraine septentrionale, toutes deux terres germanophones au XVIIIe siĂšcle. De plus, les reprĂ©sentations et les statues de NĂ©pomucĂšne se concentrent pratiquement toutes dans le pays de Bitche en Moselle, rĂ©gion francique rhĂ©nane trĂšs dialectophone et catholique qui a accueilli un siĂšcle plus tĂŽt des verriers de BohĂȘme, ce qui ne peut expliquer la rĂ©ceptivitĂ© des habitants pour le saint tchĂšque un siĂšcle plus tard. En revanche, les immigrĂ©s tyroliens et bavarois arrivĂ©s aprĂšs la guerre de Trente Ans pour repeupler la rĂ©gion peuvent logiquement avoir introduit le culte nĂ©pomucĂ©en en Moselle[21]. En BaviĂšre, plus prĂ©cisĂ©ment Ă  Wolfratshausen qui a obtenu le label international de « ville de flotteurs » (FlĂ¶ĂŸerstadt), les derniĂšres familles de flotteurs ont continuĂ© d’invoquer le saint et les familles de flotteurs bavarois organisent tous les trois ans la « procession du radeau de saint Jean » (Johannifloßprozession) qui en lieu en juin Ă  la tombĂ©e de la nuit. Flotteurs et radeaux sont bĂ©nis par le prĂȘtre et le pasteur de la paroisse. Les spectateurs et visiteurs s’installent sur les berges de la Loisach et sur les ponts et passerelles de la vieille ville pour assister au spectacle[22].

Rencontre internationale des flotteurs - Internationales FlĂ¶ĂŸertreffen – International Timber Raftsmen Meeting

Sous l'initiative d'associations de sauvegarde du patrimoine des flotteurs en Espagne et en Italie parmi les plus dynamiques en Europe, les associations de plusieurs pays europĂ©ens ont dĂ©cidĂ© de se rencontrer une fois par an dans un lieu symbolique pour cette activitĂ©, gĂ©nĂ©ralement un endroit oĂč des bĂ©nĂ©voles ont crĂ©Ă© un collectif ou une association de type loi de 1901 pour ressusciter le passĂ© enfoui du flottage dans la rĂ©gion, et d'organiser une rencontre internationale des flotteurs, au dĂ©part une fois par an et depuis 1998 tous les deux ans. La prochaine rencontre internationale se dĂ©roulera en Italie en VĂ©nĂ©tie, dans une des vallĂ©es oĂč le travail associatif est trĂšs actif pour la promotion du flottage sur le plan culturel, Ă©ducatif et touristique. Les flotteurs europĂ©ens se sont rencontrĂ©s Ă  Maribor (SlovĂ©nie) en 2017 et organiseront par exemple une rencontre avec diverses animations en Italie sur la Piave Ă  Longarone-Cadissago en 2018[26].

De mĂȘme, un label Ville de flotteurs est actuellement dĂ©cernĂ© aux villes qui se distinguent particuliĂšrement dans la mise en valeur du riche passĂ© de flottage par des mesures concrĂštes dans le tourisme, l'entretien d'anciens ouvrages ou l'Ă©rection de monuments et statues pour attirer l'attention des habitants et des touristes qui passent par cette ville. En Allemagne, par exemple, le label internationale FlĂ¶ĂŸerstadt a Ă©tĂ© dĂ©cernĂ© Ă  Wolfratshausen, Lychen et Wallenfels. Une cĂ©rĂ©monie est organisĂ©e pendant l'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale annuelle avec la remise d'un diplĂŽme et d'un drapeau.

L'Association internationale des flotteurs a Ă©tĂ© fondĂ©e le 11 novembre 1989 Ă  Barcelone. Le rĂšglement fut votĂ© Ă  la rĂ©union de Laspuña le 25 mai 1992 et les statuts furent signĂ©s officiellement Ă  Venise le 6 septembre 1992. L’association internationale comptait Ă  l’origine 7 membres ou associations, Ă  ce jour elle atteint le nombre de 42.

La représentation des flotteurs dans la musique et les chants traditionnels

Les flotteurs forment une corporation qui s’est montrĂ©e plutĂŽt pieuse, parfois superstitieuse, mais dans tous les cas trĂšs fidĂšle aux traditions et Ă  ses saints protecteurs. Que ce soit en Europe ou en Asie, les flotteurs s’intĂšgrent souvent comme partie prenante aux fĂȘtes rĂ©gionales religieuses ou paĂŻennes. Dans la musique populaire, dans les pays germaniques et slaves, ils forment des chƓurs masculins et aiment animer les expĂ©ditions de flottage en chantant dans les paysages montagnards ou dans les tavernes oĂč ils font les pauses. Pour l’anecdote, le chant de NoĂ«l « Douce nuit, sainte nuit » a Ă©tĂ© chantĂ© et presque improvisĂ© Ă  Oberndorf en Autriche devant une communautĂ© paroissiale appauvrie et sans emploi aprĂšs les mĂ©faits des guerres napolĂ©oniennes et les vaches maigres sur le plan Ă©conomique. MĂȘme l’orgue est, dit-on, tombĂ© en panne le jour du rĂ©veillon comme symbole de la dĂ©tresse ambiante. Le prĂȘtre de la petite paroisse Joseph Franz Mohr et l’organiste Franz Xaver Gruber voulurent remonter le moral et donner espoir Ă  la communautĂ© composĂ©e pour la majoritĂ© de bateliers et de flotteurs qui pendant quelque temps avaient perdu leurs dĂ©bouchĂ©s, leurs clients et leur gagne-pain. Le chant a fait mouche et fut rĂ©pandu par des commerçants itinĂ©rants du Tyrol[28]

L’opĂ©ra polonais Flis

StanisƂaw Moniuszko a Ă©crit un opĂ©ra en un acte intitulĂ© Flis, le flotteur en polonais. Il comporte un libretto de StanisƂaw BogusƂawski. La premiĂšre a eu lieu au ThĂ©Ăątre Wielki de Varsovie le . L’opĂ©ra dure environ 55 minutes, il met en scĂšne trois flotteurs, un soldat, un coiffeur, la petite amie du flotteur principal et le pĂšre de celle-ci. L’intrigue dĂ©marre sur une rive de la Vistule Ă  Varsovie en 1858. Il fut un succĂšs en Pologne et il y eut Ă©galement une reprĂ©sentation Ă  Chicago en 1931 oĂč la communautĂ© polonaise est importante.

Chanson des compagnons de riviĂšre de Clamecy

ChantĂ©e façon plain chant, la chanson des compagnons de riviĂšre de Clamecy a Ă©tĂ© recueillie par A. Milline et J.G. PĂ©navaire en 1880. C’est le « pĂšre Godet » ancien flotteur de la ville qui la leur a transmise. La chanson a un aspect pratique voire professionnel puisqu’elle Ă©numĂšre les pertuis qu’il faudra passer entre Armes et Auxerre sur l'Yonne[29]

DĂ©bouchez Arm's et Clamecy,
La ForĂȘt, Coulanges, Crain et Lucy,
Magny, Merry, Mailly-l'ChĂąteau,
L'Bouchet, Mailly-la-Vill', les Dam's-Trucy,
L'Pré-Gilbert, Maunoir, Rivault, Vincell's, Bailly,
Vaux et Augy,
Les petits pertuis d'Auxerre aussi.

Le chant des flotteurs de Haute Franconie (Allemagne)

La chanson populaire Les flotteurs ou « La vie des flotteurs est joyeuse »[30] est chantĂ©e en version haut-allemande ou en dialecte francique oriental. Pour rĂ©sumer, elle explique la journĂ©e d’un flotteur de 6 heures Ă  18 heures (variante : 5 heures, 19 heures) . L’accent est mis sur la gaietĂ© et la jovialitĂ© de flotteurs bosseurs, bon vivants, bon mangeurs et bons buveurs. Elle est encore chantĂ©e par des groupes folkloriques que l’on peut Ă©couter Ă  la tĂ©lĂ©vision ou sur les sites vidĂ©os en ligne[N 2]. On peut adapter le rythme librement pour la chanter[31]. La version en chant Ă  rĂ©pondre a rendu cĂ©lĂšbre les flotteurs de Kronach dans les annĂ©es 1930 dans toute la BaviĂšre et les rĂ©gions limitrophes Ă  travers la radio, seul mĂ©dia de l’époque pour Ă©couter de la musique en dehors des harmonies villageoises. PopularisĂ©e par son passage frĂ©quent en 1936 dans les stands de l’évĂ©nement annuel branchĂ© qu’était le salon international de la radiodiffusion Ă  Berlin et par le cĂ©lĂšbre musicien franconien Erwin Zachmeier, collecteur de chants traditionnels et professeur de danses folkloriques, qui l’a souvent entonnĂ©e, le chant des flotteurs de Kronach devint rapidement une chanson populaire qui entra Ă©galement dans le rĂ©pertoire des chansons Ă  boire des tavernes en Allemagne. L’avantage du chant alternĂ© est qu’il implique l’ensemble des membres du groupe de flotteurs ou l’ensemble des personnes prĂ©sentes dans la taverne. Tout le monde peut chanter et participer Ă  la bonne ambiance avec sa chope de biĂšre Ă  la main ou pas. Un meneur chante chaque vers du chant et l’assemblĂ©e rĂ©pĂšte soit le vers entier, soit un extrait, soit le dernier mot[32]. Pour un public français, il restera peut-ĂȘtre encore la tentation de confondre ces chants traditionnels de confrĂ©ries et catĂ©gories professionnelles des siĂšcles prĂ©cĂ©dents avec l’image stĂ©rĂ©otypĂ©e des chants national-socialistes qui jettent l’opprobre sur tout un passĂ© musical riche. Les quelques extraits traduits suivants donnent une idĂ©e globale du chant dans l’esprit (M : meneur et A : assemblĂ©e) :

  • M : Qui est joyeux ? A : Les flotteurs ! M : OĂč ĂȘtes-vous ? A : Ici ! M : Je veux vous entendre ! A : Dunnerkeil ! (interjection exprimant la surprise)
  • « Le matin quand les coups de 9 heures sonnent, nous avons une collation. Le gamin flotteur doit aller acheter la biĂšre et l’eau-de-vie. Chacun boira ce qu’il veut, cinq, six, sept, huit, neuf, dix verres. Qui boit ? Les flotteurs ! OĂč ĂȘtes-vous ? Ici ! Je veux vous entendre ! Dunnerkeil ! »

Chanson des flotteurs d‘UhlstĂ€dt

Une autre chanson populaire dĂ©crivant la vie quotidienne des flotteurs de Thuringe est intitulĂ©e : UhlstĂ€dter FlĂ¶ĂŸer[34]. La chanson avec rimes croisĂ©es est trĂšs lyrique. La premiĂšre strophe explique que tout le monde a besoin a de bois : le bĂ»cheron a du travail et un vrai gagne-pain. Que soit pour la marine, les guerres, l’architecture, les ouvrages publics, tous les maĂźtres d’Ɠuvre attendent son bois. La deuxiĂšme strophe dĂ©peint le travail du flotteur aprĂšs que les bĂ»cherons ont fait dĂ©valer les billes sur des grandes glissiĂšres vers la Saale. Le bois sera flottĂ© Ă  bĂ»ches perdues ou en trains, des petites piĂšces mais aussi des « hollandais » que les flots emporteront sous le contrĂŽle des gaffes et des barrages flottants sous la protection de l’ondin qui observe la scĂšne. La troisiĂšme strophe explique que l’expĂ©dition se fera sans encombre si les pertuis et les barrages des moulins se sont adaptĂ©s au passage des grumes Ă  travers les Ă©cluses et les pertuis de flottage. La quatriĂšme strophe explique que le flotteur ne connaĂźt pas les soucis des charroyeurs, des chasseurs, des cochers ; leur cheval ne s’épuise pas et ne rĂ©clame aucun fourrage, ils ne craignent pas les loups, leurs roues ne’embourbent pas dans la boue. Mais ils connaissent les rapides et les tourbillons ou les lubies des rochers. La derniĂšre strophe invite l’auditeur Ă  venir Ă  UhlstĂ€dt-Kirchhasel le jour de la grande parade des flotteurs pour chanter avec eux, les « enfants de la Saale », afin qu’ils continuent de penser que l’on aura toujours besoin de leurs services, que la riviĂšre ne pourra pas leur dĂ©rober leur travail : le bois flottĂ© et le magnifique train de radeaux.

Monuments et statues en hommage ou souvenir des flotteurs

L'engouement pour l'ancien mĂ©tier de flotteur s'est clairement dĂ©veloppĂ© depuis les annĂ©es 1990 pour diverses raisons qui tiennent peut-ĂȘtre Ă  une Ă©volution des nouvelles technologies, Ă  une recherche d'authenticitĂ© ou d'identitĂ© rĂ©gionale accrue; pour certaines communes, l'argument touristique n'y est certes pas Ă©tranger. Chaque commune cherche dans son patrimoine local tout ce qui peut Ă©veiller l'intĂ©rĂȘt et la curiositĂ© des visiteurs en l'associant Ă  des programmes d'activitĂ©s estivales comme des descentes de riviĂšre en radeau, des sentiers pĂ©dagogiques ou des brochures informatives pour des circuits thĂ©matiques. Cette passion rĂ©cente n'est pas localisĂ©e Ă  une seule rĂ©gion ou une ville de France; elle correspond Ă  un besoin qu'ont certaines communautĂ©s villageoises et urbaines sur tous les continents et en particulier en Europe. C'est dans la statuaire que ce besoin de ne pas oublier se ressent le plus ou du moins c'est dans cet art qu'il s'exprime de maniĂšre la plus visible puisque tout le monde passe au rond-point avec le monument au centre, ou sur un pont qui enjambe une riviĂšre de flottage ou sur une place publique oĂč la statue attire le regard. Dans le mĂȘme ordre d'idĂ©es, le nouveau label de « ville de flotteurs internationale » avec son logo et son drapeau devant la mairie procĂšde de la mĂȘme stratĂ©gie de communication pour mĂȘler prĂ©sent et passĂ©.

Tous les mĂ©tiers anciens d'Europe n'ont pas ce traitement au niveau communal. Cela tient entre autres au fait que les flotteurs se cantonnaient Ă  quelques familles d'un mĂȘme village qui se transmettaient le mĂ©tier de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration au point de reprĂ©senter une partie non nĂ©gligeable de la population communale. Par ailleurs, les pĂ©riodes de flottage Ă  bĂ»ches perdues ou le passage des trains de bois ont un aspect spectaculaire pour les badauds sur la rive de la riviĂšre ou du canal. Le mĂ©tier des flotteurs ne passe pas inaperçu car il est public contrairement Ă  un sellier ou Ă  un vannier qui restent cantonnĂ©s dans leur atelier, ou bien encore les brodeuses et fileuses de certaines agglomĂ©rations. Du coup, ce sont davantage les villes ou villages oĂč il y avait un port aux bois qui Ă©rigent des statues ou monuments dĂ©diĂ©s Ă  cette activitĂ© ancestrale, et nettement moins aux endroits oĂč on les voit pas c'est-Ă -dire en amont dans les forĂȘts et les vallons reculĂ©s. Certains quartiers spĂ©cialisĂ©s dans le flottage ou la transformation du bois flottĂ© ont marquĂ© la population locale ne serait-ce que par la quantitĂ© impressionnante de bĂ»ches ou de grumes que tout le monde voit sur le cours d'eau et sur les berges avant d'ĂȘtre entreposĂ©es. Ces lieux sont restĂ©s dans la mĂ©moire collective comme le quartier du bois et c'est pour cette raison qu'on y trouve plus facilement une statue commĂ©morative: pour ne citer que quelques exemples, le quartier de Kiba (district de Kƍtƍ) Ă  Tokyo, le quartier des Baraques Ă  Saint-Laurent-du-Var ou le quartier Pristan Ă  Maribor en SlovĂ©nie appartiennent Ă  ces lieux de mĂ©moire par les traces architecturales ou les amĂ©nagements anciens qui ont servi au flottage du bois. Il faut de ce fait souligner le rĂŽle important qu'ont jouĂ© des hautes vallĂ©es entiĂšres, parfois des massifs forestiers ou montagneux pour lesquels il faudrait Ă©riger une statue collective: le Morvan, le pays des gaves, les Vosges, la haute VĂ©subie, le Doubs... La galerie de monuments dĂ©diĂ©s aux flotteurs ci-dessous rĂ©vĂšle clairement que l'un des centres d'activitĂ©s majeurs de l'Europe est l'Allemagne car c'est lĂ  que les flotteurs reçoivent le plus de statues les cĂ©lĂ©brant.

Notes et références

Notes

  1. Denis Metzger raconte une anecdote rĂ©vĂ©latrice de cet Ă©tat d’esprit : « En 1729, l'annĂ©e mĂȘme de la canonisation de Jean NĂ©pomucĂšne, on Ă©rige sur le pont de Mousson une statue de la Vierge ; les Ă©tudiants allemands de l'UniversitĂ© voisine, profitent de la circonstance pour apposer sur son socle, une inscription gravĂ©e dans le marbre, en l'honneur du saint de Prague. En 1740 lorsque la vĂ©nĂ©ration de NĂ©pomucĂšne prend par trop d'importance Ă  ses yeux, l'Intendant fait enlever cette plaque et ordonne aux JĂ©suites de l'UniversitĂ© mussipontaine, de la remplacer par une Ă©pigraphie Ă  la gloire du duc rĂ©gnant. De la GalaiziĂšre ne pouvait ignorer que le chanoine tchĂšque Ă©tait le patron secondaire de la Compagnie de JĂ©sus, pas plus qu'il n'ignorait que Stanislas, qui se flattait de compter le saint dans son lignage, lui vouait une dĂ©votion ancienne qu'il partageait avec sa fille Marie Leszczynska, devenue reine de France ! » in : ">Denis Metzger, « Saint Jean NĂ©pomucĂšne dans le diocĂšse de Metz », ANM sur Revues et CongrĂšs,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
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Références

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Voir aussi

Bibliographie

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  • Philippe VolpĂ©, « La drave et les draveurs au Madawaska, 1940-1960 », Revue de la SociĂ©tĂ© historique du Madawaska, vol. 40, nos 3-4 (juillet-dĂ©cembre 2012), p. 3-72

Articles connexes

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