Flotteur (métier)
Le flotteur (ou draveur au Canada), un mĂ©tier ancien et disparu dans de nombreuses rĂ©gions du monde, mais encore exercĂ© de maniĂšre marginale ou ciblĂ©e sur quelques riviĂšres ou grands lacs localisĂ©s dans plusieurs continents, est chargĂ© de transporter le bois par voie dâeau une fois quâil a Ă©tĂ© abattu par les bĂ»cherons et acheminĂ© sur les rives des cours dâeau, suivant les rĂ©gions, par les dĂ©bardeurs assistĂ©s par des animaux de trait ou non (bĆufs, buffles, Ă©lĂ©phants, mules, chevaux) , les schlitteurs, les grumiers ou directement par des glissiĂšres ou toboggans qui font dĂ©valer les grumes et les billes jusquâĂ la riviĂšre. Le flotteur est un mĂ©tier Ă l'Ă©chelle mondiale avec une forte reprĂ©sentativitĂ© en Europe, en Asie et en AmĂ©rique du Nord.
Autres appellations | Radeleur, radelier Voileur Compagnon de riviĂšre bosselier conducteur de radeau |
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Secteur |
Catégorie:Sylviculture , Catégorie:Transport fluvial Commerce du bois |
MĂ©tiers voisins |
Compétences requises |
Acheminement de piĂšces de bois du lieu de coupe au port aux bois, |
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DiplĂŽmes requis |
Par corporation, apprentissage, transmission familiale |
Ăvolutions de carriĂšre |
De manĆuvre Ă maĂźtre-flotteur, marchand de bois |
Salaire |
A la piĂšce / au rendement, en fonction du prix du bois |
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Contraintes |
Aménager les berges, construire et réparer des barrages de retenue |
Pénibilité |
Travail en milieu humide permanent, retour Ă pied |
Horaires |
Suivant les pays, aux pĂ©riodes des hautes eaux (printemps, automne), travail saisonnier, variable dâune journĂ©e Ă plusieurs semaines |
Risques |
Blessures graves, noyade, chocs mortels, invalidité fréquente |
Description
Le mĂ©tier de flotteur a Ă©voluĂ© depuis le Moyen Ăge. Presque partout dans le monde, il a dâabord utilisĂ© la technique du flottage Ă bĂ»ches perdues : il lance les grumes ou les bĂ»ches Ă lâeau et les laisse suivre le courant de la riviĂšre. Des personnes postĂ©es sur les rives et aux endroits susceptibles de poser problĂšme veillent Ă dĂ©bloquer des bĂ»ches coincĂ©es ou Ă dĂ©mĂȘler un embĂącle. Afin de rentabiliser les expĂ©ditions vers les ports aux bois en aval, le flotteur finit par assembler les grumes entre elles dĂšs que câest possible (les mĂ©thodes diffĂšrent quelque peu suivant les rĂ©gions du monde) pour en faire des radeaux quâil attache lâun derriĂšre lâautre sur des longueurs qui varieront selon le cours dâeau descendu. On parle ainsi de trains de bois ou de flottes qui sont conduits par des maĂźtres-flotteurs assistĂ©s par des apprentis flotteurs ou des manĆuvres. Le conducteur de flotte se tient Ă lâaviron Ă lâavant et un second flotteur lâaide avec la rame arriĂšre. Parfois des flotteurs latĂ©raux travaillent avec des gaffes ou des grandes perches. Avec le temps, ces flottes deviennent gĂ©antes comme sur le Rhin ou sur les fleuves amĂ©ricains. Les familles accompagnent les flotteurs, une vie en autarcie se crĂ©e sur le train de bois avec des cabanes ou des tentes qui logent hommes et bĂȘtes. Toute la nourriture est emportĂ©e pour les semaines que dure le transport. Le flotteur travaille sur ruisseaux, riviĂšres, fleuves, lacs et mers. Le flottage par cabotage le long des cĂŽtes ne s'est pas gĂ©nĂ©ralisĂ© ; il reste caractĂ©ristique de certaines rĂ©gions. Le flottage le plus rĂ©pandu dans le monde est le flottage Ă bĂ»ches perdues. Le flottage en trains sâest logiquement implantĂ© dans les pays oĂč les cours dâeau le permettaient suivant lâĂ©tiage, le dĂ©bit, le lit de la riviĂšre et les paysages traversĂ©s. Câest pourquoi le flotteur a la tĂąche supplĂ©mentaire de gĂ©rer avec des partenaires qui collaborent avec lui les barrages, les pertuis, les Ă©tangs de flottage ou les retenues collinaires. Dans certains pays, Ă lâinstar des Ă©clusiers pour les pĂ©niches, le flotteur devient Ă©clusier de flottage avec sa maison attenante Ă lâĂ©cluse de flottage (trĂšs usuelle dans les pays germaniques montagnards). Les enfants des flotteurs dans les pays dâEurope centrale cĂŽtoient trĂšs vite le monde de leur pĂšre car ils doivent souvent ouvrir les vannes et les petites Ă©cluses en courant avant le train de bois pour que celui-ci arrive au moment oĂč les flots provoquĂ©s par lâouverture des vannes facilitent son passage de maniĂšre parfois spectaculaire. De mĂȘme, en amont du travail de descente, il doit prĂ©parer les harts[2] nommĂ©es localement rouettes, riottes ou en langue allemande dialectale Wieden: ce sont des liens d'osier ou d'autres arbres rendues flexibles qui serviront Ă assembler les grumes en radeau. Le flotteur rentre avec ses harts car leur confection a exigĂ© beaucoup de temps. Elles sont prĂ©cieuses et rĂ©utilisables. C'est pour cette raison que l'on reprĂ©sente souvent le flotteur dans la gravure et la peinture soit avec une gaffe, soit avec des harts que le flotteur porte sur son Ă©paule comme du cordage. Les flotteurs en Europe ou en Asie sâorganisent en confrĂ©ries ou sociĂ©tĂ©s avec un rĂšglement intĂ©rieur, un costume traditionnel, des pratiques culturelles et parfois cultuelles qui leur sont propres. Le fait dâĂȘtre soudĂ©s en confrĂ©rie leur permet de traiter avec les communautĂ©s villageoises et seigneuriales pour obtenir parfois le monopole du transport du bois sur eau dans une vallĂ©e, une riviĂšre prĂ©cise ou une seigneurie.
Le flottage vit en ce moment un regain de popularitĂ© dans de nombreux pays europĂ©ens. Le travail des associations est dĂ©terminant. Par consĂ©quent, certaines rĂ©gions de France ne sont pas forcĂ©ment Ă©voquĂ©es dans les reportages ou les articles consacrĂ©s aux flotteurs si par hasard aucune personne ni aucun bĂ©nĂ©vole se charge de faire connaĂźtre la tradition du flottage dans sa rĂ©gion. Le flottage dans le massif des Vosges est assurĂ©ment plus ancien que celui du bassin parisien. D'ailleurs, le flotteur est assez souvent un homme de montagne[3] car c'est dans les rĂ©gions montagneuses de nombreux pays du monde que l'on trouve les plus grandes traditions de flotteurs (PyrĂ©nĂ©es, Alpes, ForĂȘt-Noire, Carpates, Caucase, monts des GĂ©ants, Alpes japonaises, Chine centrale, montagnes d'Anatolie, Appalaches ente autres).
Terminologie et régions
Les termes rĂ©gionaux sont nombreux pour dĂ©signer ce mĂ©tier. On rencontre de nombreux termes dans toutes les langues europĂ©ennes et asiatiques qui prĂ©fĂšrent dĂ©signer le flotteur par son association avec le radeau : en français rĂ©gional, les habitants locaux parlent de radeleur ou radelier, les Wallons parlent depuis le Moyen Ăge[4] de bosselier ou borchelier[5] Ă cĂŽtĂ© du mot flotteu[6]. Les Canadiens français utilisent surtout lâappellation draveur, ou parfois cageur ou cageux si le bois en flottaison est regroupĂ© en cages; et les Canadiens anglais et les AmĂ©ricains le terme anglais raftsmen. Ce terme sous-entend cependant une technique diffĂ©rente et spĂ©cifique dâassemblage de radeaux en bois. Les Espagnols catalans ont le terme raier et les Italiens utilisent le mot zattiere issu du mot zattera qui signifie « radeau ». En Japonais, le flotteur nommĂ© ikadanori est un conducteur de radeau ou un ikadashi, un assembleur de radeau puisque le mot ç, ikada, signifie radeau[7]. C'est le cas Ă©galement de la plupart des langues germaniques qui ont optĂ© pour un mot basĂ© sur le mot radeau (FloĂ, vlot, flott, float...).
Les flotteurs dans le monde
Les flotteurs sur l'Yonne et la Seine
Probablement parce que le travail de communication et de sensibilisation de la confrĂ©rie Saint-Nicolas[8] (ĂcomusĂ©e du flottage du bois) Ă Clamecy[9] sur l'ancienne activitĂ© du flottage pour l'approvisionnement de Paris en bois de chauffage, les publications dans la presse et les mĂ©dias, mais aussi les sites en ligne Ă©voquent en France de maniĂšre rĂ©currente d'abord les flotteurs descendant l'Yonne, puis la Seine , avec les trains de bois en provenance des forĂȘts du Morvan et de Bourgogne. La pratique du flottage dans cette rĂ©gion s'est peu Ă peu Ă©teinte au cours de la premiĂšre moitiĂ© du XXe siĂšcle.
La reprĂ©sentation la plus connue d'un flotteur se trouve au milieu du pont principal de la ville de Clamecy (NiĂšvre), sur l'Yonne, d'oĂč partait une part importante du bois de chauffe destinĂ© Ă la capitale. On peut y voir la statue d'un homme debout, coiffĂ© d'une casquette, qui tient fiĂšrement Ă la main une sorte de longue perche, quasiment dans la posture d'un soldat au garde-Ă -vous.
La longue perche utilisée par les flotteurs, dotée d'un crochet à son extrémité et qui servait à saisir les bouts de bois puis à les ramener vers la berge avant de les tirer hors de l'eau, était appelée un picot, mot qui a survécu à Clamecy comme titre d'un petit journal local à caractÚre satirique.
Cette activité occupait une bonne part des habitants de la région, notamment au XIXe siÚcle lorsque les besoins en chauffage se firent plus importants, en raison de l'essor démographique et de la croissance de la population parisienne. Elle fait partie de l'identité et du folklore clamecycois ; une petite radio locale s'appelle d'ailleurs radio flotteurs.
Une collection de bandes dessinĂ©es, "Le Grand Fleuve"[10], retrace surtout dans les trois premiers tomes la vie d'un flotteur nommĂ© Jean Tambour qui mĂšne son train de bois vers Paris. Les dessins sont rĂ©alistes et clairement inspirĂ©s des rĂ©cits d'anciens flotteurs pour le passage des pertuis et autres endroits dĂ©licats. L'association des flotteurs Flotescale s'est Ă©galement engagĂ©e trĂšs tĂŽt dans le travail de sensibilisation au flottage grĂące Ă des passionnĂ©s qui ont reconstituĂ© un train de bois qu'une petite Ă©quipe a conduit jusqu'au port de Bercy Ă Paris en essayant d'imiter les conditions de travail de l'Ă©poque. Le projet a Ă©tĂ© filmĂ© par Ăric Le Seney dont le film Trains de bois pour Paris est accessible en ligne sur plusieurs plateformes[11].
L'association Flotescale basĂ©e Ă Villiers-sur-Yonne est devenue membre de l'Association internationale des flotteurs[12] initiĂ©e par des associations de flotteurs espagnoles et italiennes en 1989. Ă ce titre, elle participe Ă la confĂ©rence annuelle de cette fĂ©dĂ©ration europĂ©enne et peut se rendre Ă la rencontre internationale des flotteurs qui a lieu dans une ville oĂč les flotteurs ont marquĂ© la vie locale par leur prĂ©sence, leur activitĂ© Ă©conomique et parfois leur impact sur le plan culturel.
Saints patrons des flotteurs en Europe
Saint Nicolas
Saint Nicolas est le saint patron des flotteurs en Europe et dans les rĂ©gions du monde oĂč ce sont des colons europĂ©ens qui ont introduit le flottage. Saint Nicolas est en fait le protecteur de nombreux mĂ©tiers liĂ©s Ă l'eau comme les bateliers, les marins. Son culte populaire l'associe aussi beaucoup aux enfants dans les rĂ©gions traversĂ©es par le Rhin et la Meuse et leurs affluents. Les confrĂ©ries locales lui sont dĂ©diĂ©es ou portent son nom comme celle de Clamecy ou celle des « radeliers de la Loue » dans le Jura[13].
En ForĂȘt-Noire dans la vallĂ©e de la Kinzig, il cĂŽtoie saint NĂ©pomucĂšne, mais c'est bien lui qui est le vrai saint protecteur des flotteurs de l'Allemagne, pays Ă trĂšs forte tradition de flottage. La confusion vient du fait que le saint tchĂšque est Ă©galement trĂšs vĂ©nĂ©rĂ© dans la rĂ©gion en tant que protecteur des ponts dont les flotteurs craignent les piliers par exemple, mais aussi parce qu'il doit protĂ©ger contre toutes les catastrophes liĂ©es aux eaux[14]. Par consĂ©quent, la prĂ©sence de saint Nicolas dans le travail quotidien des flotteurs d'antan est moins visible ou moins flagrante par opposition Ă celle de saint NĂ©pomucĂšne qui veille sur les cours d'eau, soit sur la rive soit directement sur le pont par des statues ou des Bildstöcke. Saint Nicolas apparaĂźt dans les priĂšres des flotteurs, pendant les offices religieux ou les bĂ©nĂ©dictions avant les expĂ©ditions. Des manifestations sont Ă©galement organisĂ©es par les flotteurs le jour de la Saint-Nicolas. En Lorraine, dont il est le saint patron, il existe le pĂšlerinage mĂ©diĂ©val trĂšs frĂ©quentĂ© de Saint-Nicolas-de-Port[15] oĂč il y avait non seulement un marchĂ© interrĂ©gional important, mais aussi un port aux bois pour les flotteurs qui arrivaient du massif des Vosges par la vallĂ©e de la Meurthe[16] depuis le port aux bois central de Raon-l'Ătape[17].
Saint NĂ©pomucĂšne
Pendant son sĂ©jour Ă Prague, le jeune garçon qui deviendra gĂ©nĂ©ral de lâarmĂ©e britannique, John Moore, Ă©crit dans ses rĂ©cits de voyage :« On lâappelle, je crois, saint NĂ©pomucĂšne. Je nâavais jamais entendu parler de lui avant de venir ici, mais il est en grande rĂ©putation dans cette ville. »[18] Le marquis de La Grange constate Ă©galement « quâen Allemagne chaque point est sous le patronage de saint NĂ©pomucĂšne, et quâon fait au saint des donations qui profitent ainsi Ă lâentretien du pont. »[19]. Pour quâun Anglais ou un Français voyageurs et Ă©rudits reconnaissent n'avoir dĂ©couvert ce saint quâĂ lâoccasion de pĂ©riples ou fonctions professionnelles dans les pays oĂč il est vĂ©nĂ©rĂ©, il faut en dĂ©duire que le saint patron des ponts et des flotteurs Jean NĂ©pomucĂšne Ă©tait littĂ©ralement inconnu dans leurs pays respectifs. NĂ©pomucĂšne est en fait protomartyr de la confession et patron des confesseurs. Il est le saint patron des confesseurs, des prĂȘtres, des bateliers, des flotteurs et des meuniers. Il est le saint protecteur des ponts, contre les dangers provoquĂ©s par les eaux et des maladies de la langue. Son culte se dĂ©veloppa grĂące aux lĂ©gendes qui couraient dans les classes populaires de lâEurope centrale. Avec ce culte populaire, il est devenu avant tout le saint des eaux et protecteur des ponts. Dans les statues, il tient la palme de la victoire des athlĂštes du Christ. Comme il est mort par les eaux, il a fini par les dominer et les contrĂŽle[20]. Son culte sâest dâabord rĂ©pandu en BohĂȘme et en Moravie, puis dans tout le bassin dâEurope centrale et de lâEurope de lâEst, mais finalement surtout aussi grĂące au Saint-Empire romain germanique qui comportait des nombreuses rĂ©gions aujourdâhui dans de nombreux pays europĂ©ens comme lâAlsace, la Lorraine, la Franche-ComtĂ© etc. Il est devenu, en effet, un saint dynastique de la dynastie des Habsbourg Ă lâĂ©poque maĂźtresse de la BohĂȘme. De ce fait, NĂ©pomucĂšne, de son vrai nom Wölflein, fut longtemps associĂ© Ă la contre-rĂ©forme catholique contre Jan Hus, le rĂ©formateur protestant de culture tchĂšque, qui pour les TchĂšques reprĂ©sente davantage la nouvelle rĂ©publique tchĂšque indĂ©pendante. Jean NĂ©pomucĂšne, deuxiĂšme saint patron des JĂ©suites, est perçu comme allemand par les TchĂšques et trop associĂ© Ă la monarchie autrichienne[20]. De fait, alors quâil est quasi inconnu en Europe de l'Ouest, il apparaĂźt dans les pays qui ont Ă©tĂ© influencĂ©s par les Habsbourg : lâEspagne, les Pays-Bas espagnols (Belgique) et lâItalie. Par le jeu de lâĂ©migration, on peut trouver un culte nĂ©pomucĂ©nien de maniĂšre sporadique dans les colonies : en AmĂ©rique ou en Chine oĂč il est le saint patron de la province de Nankin[20]. De ce fait, il nâest pas forcĂ©ment apprĂ©ciĂ© de lâadministration française qui dirige le duchĂ© de Lorraine de Stanislas Leszczynski avant son annexion Ă la France en 1766. Le chancelier de Lorraine, Antoine-Martin Chaumont de La GalaiziĂšre ne partageait pas la dĂ©votion du duc pour NĂ©pomucĂšne[N 1].
En Lorraine qui fait exception en France, son culte populaire est arrivĂ© de BohĂȘme par les rĂ©gions germanophones qui lâont apportĂ© Ă leur tour en Alsace et dans la Lorraine septentrionale, toutes deux terres germanophones au XVIIIe siĂšcle. De plus, les reprĂ©sentations et les statues de NĂ©pomucĂšne se concentrent pratiquement toutes dans le pays de Bitche en Moselle, rĂ©gion francique rhĂ©nane trĂšs dialectophone et catholique qui a accueilli un siĂšcle plus tĂŽt des verriers de BohĂȘme, ce qui ne peut expliquer la rĂ©ceptivitĂ© des habitants pour le saint tchĂšque un siĂšcle plus tard. En revanche, les immigrĂ©s tyroliens et bavarois arrivĂ©s aprĂšs la guerre de Trente Ans pour repeupler la rĂ©gion peuvent logiquement avoir introduit le culte nĂ©pomucĂ©en en Moselle[21]. En BaviĂšre, plus prĂ©cisĂ©ment Ă Wolfratshausen qui a obtenu le label international de « ville de flotteurs » (FlöĂerstadt), les derniĂšres familles de flotteurs ont continuĂ© dâinvoquer le saint et les familles de flotteurs bavarois organisent tous les trois ans la « procession du radeau de saint Jean » (JohannifloĂprozession) qui en lieu en juin Ă la tombĂ©e de la nuit. Flotteurs et radeaux sont bĂ©nis par le prĂȘtre et le pasteur de la paroisse. Les spectateurs et visiteurs sâinstallent sur les berges de la Loisach et sur les ponts et passerelles de la vieille ville pour assister au spectacle[22].
- Il existe trĂšs peu de statues de NĂ©pomucĂšne en France. Il faut les chercher en Moselle, en Alsace et en Franche-ComtĂ©. On ne sâintĂ©resse ici quâaux statues Ă lâextĂ©rieur des Ă©glises situĂ©es sur un pont ou sur la rive comme protecteur du pont et des usagers de la riviĂšre sous le pont :
- Il faut faire une exception nĂ©anmoins pour la statue qui est Ă LunĂ©ville en Lorraine. Le sculpteur BarthĂ©lĂ©my Guibal a rĂ©alisĂ© deux statues monumentales pour couronner les deux tours de lâ Ă©glise Saint-Jacques de LunĂ©ville : saint Jean NĂ©pomucĂšne et saint Michel. NĂ©pomucĂšne est sur la tour droite quand on se trouve devant la façade de lâĂ©glise. Le culte de NĂ©pomucĂšne en Lorraine coĂŻncide certes avec lâarrivĂ©e du roi de Pologne Stanislas Leszczinski sur le trĂŽne du duchĂ© de Lorraine devenu vacant Ă cause du mariage de François III de Lorraine avec Marie-ThĂ©rĂšse dâAutriche. Mais il y avait aussi un port aux bois Ă LunĂ©ville pour le bois flottĂ© en provenance de Raon-l'Ătape. Ce nâest peut-ĂȘtre pas une coĂŻncidence. En tant que Polonais, le duc de Lorraine connaĂźt bien le saint, mais en plus, les sources hagiographiques le dĂ©crivent trĂšs attachĂ© Ă NĂ©pomucĂšne quâil vĂ©nĂ©rait particuliĂšrement. De mĂȘme, lâuniversitĂ© de Pont-Ă -Mousson est dirigĂ©e par les JĂ©suites dont le second saint patron est NĂ©pomucĂšne[20]. Le chĂąteau de LunĂ©ville Ă©tant la rĂ©sidence principale de Stanislas, il nây a rien dâĂ©tonnant Ă ce que lâĂ©glise paroissiale de la ville ait un saint de lâEurope de l'Est sur une tour et le saint protecteur du royaume de France, saint Michel sur lâautre tour. Les deux saints reprĂ©sentent le rĂšgne de Stanislas dâ« Entre-Deux ».
- Ă Saint-Avold, une statue de Jean Krevener de Bouquenom veille sur l'une des trois fontaines de la ville du XVIIIe siĂšcle. Il y avait une autre statue du saint Ă cette Ă©poque qui a Ă©tĂ© vandalisĂ©e Ă deux reprises. Celle-ci est du XIXe siĂšcle. Deux autres statues de NĂ©pomucĂšne existent Ă Saint-Avold, lâune sur la rive de lâAlbe est maintenant au cimetiĂšre de la montagne dâAlbe. La troisiĂšme a Ă©tĂ© placĂ©e Ă lâentrĂ©e de lâancienne rue Saint-Jean.
- Dans le prieurĂ© de Saint-Quirin, le saint trĂŽne au-dessus dâune fontaine qui guĂ©rissait, dit-on, des maladies de peau.
- Dans le pays de Bitche, les statues du saint trĂšs vĂ©nĂ©rĂ© dans cette rĂ©gion sont rarement sur les ponts ou sur la rive. On les trouve en revanche dans les nombreux bildstöcke Ă la croisĂ©e des chemins. NĂ©anmoins, le saint apparaĂźt hors des Ă©glises ou chapelles, proche dâun cours dâeau Ă :
- Rahling proche dâun ancien ponceau franchissant un ruisseau aujourdâhui comblĂ© : trĂšs grande statue de 1901, remplaçant une statue de 1828 brisĂ©e par les Prussiens en 1900, elle-mĂȘme ayant remplacĂ© une statue du saint plus ancienne vandalisĂ©e par les rĂ©volutionnaires ;
- Achen, la nouvelle statue en grÚs rose de 1957 par le sculpteur Karmann remplace celle détruite en juin 1940 ;
- Holbach-Siersthal, au début du pont du Kleinbaechel, la statue fut restaurée par le sculpteur Collin ;
- Meisenthal, la statue se trouvait sur la digue de lâĂ©tang du moulin en 1746. RenversĂ©e et jetĂ©e Ă lâeau, elle fut retrouvĂ©e quand lâĂ©tang fut assĂ©chĂ© pour une ligne de chemin de fer. Elle fut relevĂ©e ;
- Schorbach, au bord du ruisseau Schor aujourdâhui canalisĂ© ;
- Rohrbach-lÚs-Bitche, la statue posée sur une pile du pont a été détruite en 1944.
- En Alsace, saint NépomucÚne fut également vénéré :
- Ă Oberhergheim, le saint veille sur le pont de l'Ill depuis 1856.
- Il semble que ce soit surtout lâAllemagne catholique (surtout BaviĂšre, RhĂ©nanie, Bade) qui ait vĂ©nĂ©rĂ© saint Nepomuk en parallĂšle avec saint Nicolas car lâun et lâautre sont finalement associĂ©s aux marins, aux itinĂ©rants sur lâeau et aux accidents qui dĂ©coulent de la vie sur lâeau. Ces terres allemandes sont en mĂȘme temps des rĂ©gions oĂč le rayonnement de saint Nicolas est trĂšs fort avec la fĂȘte du 6 dĂ©cembre en liaison avec le cycle de NoĂ«l et de lâAvent.
NepomucĂšne fait partie de la vie des flotteurs en BaviĂšre surtout oĂč il est impossible de ne pas le mentionner. Si lâon excepte les nombreuses chapelles et Ă©glises qui lui sont dĂ©diĂ©es ou encore les Ă©difices publics dans les villes dâAllemagne ou dâAutriche pour une raison ou pour une autre, il reste des statues du saint dans les rĂ©gions oĂč le flottage est une grande tradition ou bien parce quâils protĂšgent les ponts.
- Ă Bad Tölz, non loin du pont de lâIsar dans la SĂ€ggasse, un bildstock reprĂ©sente le saint patron derriĂšre sa grille protectrice. Lâoriginal de la statue se trouve maintenant au musĂ©e de la commune.
- Ă Wolfratshausen, haut lieu du flottage en BaviĂšre sur lâIsar, une statue de Nepomuk a Ă©tĂ© placĂ©e Ă lâendroit stratĂ©gique du port aux bois de Maria Einsiedel que lâon atteint par un canal de flottage. Ă lâorigine, le visage de la statue avant rĂ©novation regardait les flotteurs qui passaient en-dessous sur le canal de flottage. AprĂšs la rĂ©novation de 1984 et de 2012, le visage su saint patron regarde dans le sens de lâĂ©coulement du canal[23]
- Ă Munich, port de transit du flottage sur lâIsar, une statue de Nepomuk sur lâun des piliers du pont PraterwehrbrĂŒcke avant lâĂźle de Prater.
- Ă Lenggries, la grande statue de Nepomuk en granit sur le pont de lâIsar rappelle quâil est le saint protecteur de lâIsar, grande riviĂšre de flottage en trains, saint patron des ponts, des flotteurs et des bĂ»cherons. Elle fait 1,70 m de hauteur[24]
- Ă Wurtzbourg, la statue de Nepomuk protĂšge le vieux pont du Main.
- Ă Röllbach une statue de Nepomuk en grĂšs rose protĂšge le pont qui enjambe un petit cours dâeau. Pour vĂ©nĂ©rer le trĂšs haut, rĂ©alisĂ© par Rochus Wolff âs en 1842., rĂ©novĂ©e en 1986.
- Ă GroĂrostheim, au pont de la Dell, la statue de Nepomuk en grĂšs rose est de 1763
- Ă Stockstadt, une statue en grĂšs rose protĂšge le pont qui enjambe la Gersprenz, avant la confluence avec le Main.
- Ă Bamberg, une statue de 1747 est placĂ©e sur la rive ouest de ce qui est aujourdâhui un parc.
- Ă Bonn, quartier de Beuel, un bildstock sur la place Nepomuk sur la rive du Rhin, Ă©rigĂ©e par lâassociation des bateliers de Beuel en 1862.
- Ă Leverkusen-Opladen, la statue de Nepomuk trĂŽnait sur le pont de la Wupper au XVIIIe siĂšcle, aujourdâhui elle est dans lâĂ©glise paroissiale.
- Ă Simonskall-HĂŒrtgenwald dans lâEifel, Nepomuk veille sur le pont au-dessus de la Kall.
- Ă Reinheim, dans la Sarre, la statue sur le Blies et le RömerbrĂŒcke, dĂ©truite pendant le dynamitage du pont en 1939. Une statue moderne la remplace depuis 1957.
- On continue de sculpter des statues de Nepomuk en Allemagne au XXIe siĂšcle comme la statue placĂ©e sur le pont GrĂŒnwald dâune hauteur de 1,80 m. Il sâagit dâun don de lâassociation des amis de GrĂŒnwald en 2001 Ă la commune de GrĂŒnwald, circonscription de Munich.
- Au Luxembourg, liĂ© Ă lâhistoire de lâempire habsbourgeois et dans la sphĂšre dâinfluence des lâĂ©vĂȘchĂ© de TrĂšves, le saint connut un culte rĂ©gulier bien que modeste. LĂ aussi, on voit en lui dâabord le protecteur des ponts et des dangers de lâeau.
- Ă Luxembourg-ville, il protĂšge le puits de la WasserstraĂe.
- Ă Vianden, il protĂšge le pont de l'Our.
- à Echternach, il veillait sur les rives de la Sure (détruite en 1944).
- En Hongrie, le saint NĂ©pomucĂšne est rarement sur ou Ă cĂŽtĂ© des ponts Ă lâexception de celui de FelsĆzsolca.
- En Italie en dehors des statues du saint Ă Rome, trois statues de « santo Giovanni Nepomuceno » ont Ă©tĂ© Ă©rigĂ©es Ă Milan depuis le XVIIIe siĂšcle dont deux sur des anciens ponts aujourdâhui disparus car situĂ©s sur le pĂ©riphĂ©rique de Milan, le pont de la Porte romaine et le celui de la Porte orientale[25]
Rencontre internationale des flotteurs - Internationales FlöĂertreffen â International Timber Raftsmen Meeting
Sous l'initiative d'associations de sauvegarde du patrimoine des flotteurs en Espagne et en Italie parmi les plus dynamiques en Europe, les associations de plusieurs pays europĂ©ens ont dĂ©cidĂ© de se rencontrer une fois par an dans un lieu symbolique pour cette activitĂ©, gĂ©nĂ©ralement un endroit oĂč des bĂ©nĂ©voles ont crĂ©Ă© un collectif ou une association de type loi de 1901 pour ressusciter le passĂ© enfoui du flottage dans la rĂ©gion, et d'organiser une rencontre internationale des flotteurs, au dĂ©part une fois par an et depuis 1998 tous les deux ans. La prochaine rencontre internationale se dĂ©roulera en Italie en VĂ©nĂ©tie, dans une des vallĂ©es oĂč le travail associatif est trĂšs actif pour la promotion du flottage sur le plan culturel, Ă©ducatif et touristique. Les flotteurs europĂ©ens se sont rencontrĂ©s Ă Maribor (SlovĂ©nie) en 2017 et organiseront par exemple une rencontre avec diverses animations en Italie sur la Piave Ă Longarone-Cadissago en 2018[26].
De mĂȘme, un label Ville de flotteurs est actuellement dĂ©cernĂ© aux villes qui se distinguent particuliĂšrement dans la mise en valeur du riche passĂ© de flottage par des mesures concrĂštes dans le tourisme, l'entretien d'anciens ouvrages ou l'Ă©rection de monuments et statues pour attirer l'attention des habitants et des touristes qui passent par cette ville. En Allemagne, par exemple, le label internationale FlöĂerstadt a Ă©tĂ© dĂ©cernĂ© Ă Wolfratshausen, Lychen et Wallenfels. Une cĂ©rĂ©monie est organisĂ©e pendant l'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale annuelle avec la remise d'un diplĂŽme et d'un drapeau.
Numéro : | Année : | Site : | Pays : | Région : |
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22e | 2020 | Lieska | Finlande | Pirkanmaa |
21e | 2018 | Longarone-Cadissago | Italie | Vénétie |
20e | 2016 | Lenggries | BaviĂšre | Allemagne |
19e | 2014 | StrenÄi | Lettonie[27] | Vidzeme |
18e | 2012 | Pobla de Segur | Espagne | LĂ©rida |
17e | 2010 | Rovereto | Italie | Trentin-Haut-Adige |
16e | 2008 | Laspuña | Espagne | Huesca |
15e | 2006 | Muldenberg | Allemagne | Saxe |
14e | 2004 | La Pobla de Segur | Espagne | LĂ©rida |
13e | 2002 | Lieska | Finlande | Pirkanmaa |
12e | 2000 | Spittal | Autriche | Carinthie (Land) |
11e | 1998 | Embrun | France | Hautes-Alpes |
10e | 1997 | Trysil | NorvĂšge | Ăstlandet |
9e | 1996 | Trois-RiviÚres | Canada | Québec |
8e | 1995 | Clamecy | France | NiĂšvre |
7e | 1994 | Wolfach | Allemagne | Wurtemberg |
6e | 1993 | RĂ„da | SuĂšde | VĂ€rmland |
5e | 1992 | Laspuña | Espagne | Huesca |
4e | 1991 | Spittal | Autriche | Carinthie (Land) |
3e | 1990 | Kuopio | Finlande | Savonie du Nord |
2e | 1989 | Codissago | Italie | Vénétie |
1er | 1988 | La Pobla de Segur | Espagne | LĂ©rida |
L'Association internationale des flotteurs a Ă©tĂ© fondĂ©e le 11 novembre 1989 Ă Barcelone. Le rĂšglement fut votĂ© Ă la rĂ©union de Laspuña le 25 mai 1992 et les statuts furent signĂ©s officiellement Ă Venise le 6 septembre 1992. Lâassociation internationale comptait Ă lâorigine 7 membres ou associations, Ă ce jour elle atteint le nombre de 42.
- ASOCIACIĂN CULTURAL ALMADIEROS NAVARROS (Ezka â Salazar (es)) Burgui, Espagne
- ASOCIACIĂN DE GANCHEROS COMARCA DE PRIEGO (Escabas) Priego (Cuenca), Espagne
- ASOCIACIĂN DE MUNICIPIOS GANCHEROS DEL ALTO TAJO (Tage) Poveda de la Sierra (Guadalajara), Espagne
- ASOCIACIĂN DE NABATEROS DâA GALLIGUERA (GĂĄllego) BiscarruĂ©s (Huesca) â Espagne
- ASOCIACIĂN DE NABATEROS DEL SOBRARBE (Ruisseau Zinca) Laspuña (Huesca) â Espagne
- ASOCIACIĂN DE NAVATEROS DE LA VAL DâECHO (Aragon SubordĂĄn) Echo (Huesca) â Espagne
- ASOCIACIĂN ECO-DESARROLLO CONQUENSE (Guadiela) Puente de Vadillos-Cañizares (Cuenca) â Espagne
- ASSOCIATIĂN FLOTESCALE Villiers-sur-Yonne â France
- ASSOCIACIĂ CULTURAL DELS RAIERS DE LA NOGUERA PALLARESA (Noguera Pallaresa) Espagne
- ASSOCIACIĂ CULTURAL DELS RAIERS DE LA RIBERA DEL SEGRE (SĂšgre) Coll de NargĂł â Espagne
- ASSOCIACIĂ CULTURAL DE MAEROS DEL XĂQUER Antella â Espagne
- ASSOCIATION BEARNAISE DES RADELEURS DES GAVES DâASPE ET OLORON (Gaves dâAspe et Oloron) LĂ©es-Athas, France
- ASSOCIAZIONE CULTURALE ZATTIERI DEL BRENTA (Brenta) Valstagna (Vicence) â Italie
- ASSOCIAZIONE ZATTIERI DELLâADIGE DI SACCO (Adige) Rovereto (Trento) â Italie
- BRACTWO MILOSNIKĂW ZIEMI ULANOWSKIEJ (San) UlanĂłw (niĆŒaĆski) â Pologne
- CONFRĂRIE ST.NICOLAS DES RADELIERS DE LA LOUE (Loue) Germigney â France
- DRAVSKI SPLAVARJI (Drau) OĆŸbalt â SlovĂ©nie
- FAMEJA DEI ZATĂR E MENADĂS DE LA PIAVE (Piave) Castellavazzo (BL) â VĂ©nĂ©tie â Italie
- FINOWFURTER FLĂSSERVEREIN (Finowkanal) Schorfheide â Finowfurt (Brandebourg) â Allemagne
- FLOSARSKO DRUSTVO LJUBNO OB SAVINJI (Savinja) Ljubno ob Savinji â SlovĂ©nie
- FLĂSSERVEREIN MITTLERE WERRA WERNSHAUSEN e.V. (Werra) Wernshausen â Allemagne
- FLĂSSERVEREIN UHLSTĂDT, OBERKROSSEN & RĂCKERSDORF e.V. (Saale) UhlstĂ€dt-Kirchhasel â Allemagne
- FLĂSSERVEREINIGUNG FRIESEN (Kronach riviĂšre) Kronach â Allemagne
- FLĂSSERZUNFT OBERES NAGOLDTAL (Nagold) Altensteig (Landkreis Calw) â Allemagne
- FLĂSSVEREIN UNTERRODACH 1864 (Rodach) Unterrodach â Allemagne
- FOLKLORNI SDRUZENĂ LIBĂN-S PRACHATICE (Schwarzenbersky plavebni kanal) Prachatice â RĂ©publique tchĂšque
- GAUJAS PLOSTNIEKU ASOCIACIJA (Gauja) StrenÄi, Lettonie
- HOLZHACKER UND FLĂSSERVEREIN LENGGRIES (Isar) Lenggries â Allemagne
- LES RADELIERS DE LA DURANCE (Durance) Embrun â France
- LYCHENER FLĂSSER e.V. (Havel) Lychen â Allemagne
- OBERDRAUTALER FLĂĂER (Drau) Sachsenburg â Autriche
- PETRO AQUA ECOLOGICAL AND FLOOD INTERVENTION ASSOCIATION (Tirgu Mures) Petrosani â Roumanie
- RADESKI SPLAVARJI (Sava) RadeÄe â SlovĂ©nie
- RAĂS EN COMMINGES ET COUSERANS (Salat) CazĂšres-sur-Garonne â France
- SCHILTACHER FLĂSSER (Schiltach) Schiltach â Allemagne
- SOCIĂTĂ SCIENTIFIQUE ET CONFRĂRIE SAINT NICOLAS DE CLAMECY (Yonne) Clamecy â France
- STADT WOLFRATSHAUSEN (Loisach) Wolfratshausen â Allemagne
- SUOMEN UITTOPERINNEYDISTYS r. y. (Kuopio Lakes) Kuopio â Finlande
- TD-MARIBOR â MARIBORSKI FLOSARJI (Drau) Maribor â SlovĂ©nie
- UDRUZENJE SPLAVARA DRINE I TARE âADEM PENDEKâ (Tara e Drina) Sarajevo â Bosnie
- VLTAVAN CECHY â SVAZ VLTAVANSKĂCH SPOLKU, PRAHA, DAVLE, STECHOVICE A PURKAREC (Vltava) Prague â RĂ©publique tchĂšque
- VOGTLĂNDISCHER FLĂSSERVEREIN MULDENBERG e. V. (Mulde) Muldenberg (Saxe) â Allemagne
- WOLFACHER KINZIGFLĂSSER e. V. (Kinzig) Oberwolfach â Allemagne
La représentation des flotteurs dans la musique et les chants traditionnels
Les flotteurs forment une corporation qui sâest montrĂ©e plutĂŽt pieuse, parfois superstitieuse, mais dans tous les cas trĂšs fidĂšle aux traditions et Ă ses saints protecteurs. Que ce soit en Europe ou en Asie, les flotteurs sâintĂšgrent souvent comme partie prenante aux fĂȘtes rĂ©gionales religieuses ou paĂŻennes. Dans la musique populaire, dans les pays germaniques et slaves, ils forment des chĆurs masculins et aiment animer les expĂ©ditions de flottage en chantant dans les paysages montagnards ou dans les tavernes oĂč ils font les pauses. Pour lâanecdote, le chant de NoĂ«l « Douce nuit, sainte nuit » a Ă©tĂ© chantĂ© et presque improvisĂ© Ă Oberndorf en Autriche devant une communautĂ© paroissiale appauvrie et sans emploi aprĂšs les mĂ©faits des guerres napolĂ©oniennes et les vaches maigres sur le plan Ă©conomique. MĂȘme lâorgue est, dit-on, tombĂ© en panne le jour du rĂ©veillon comme symbole de la dĂ©tresse ambiante. Le prĂȘtre de la petite paroisse Joseph Franz Mohr et lâorganiste Franz Xaver Gruber voulurent remonter le moral et donner espoir Ă la communautĂ© composĂ©e pour la majoritĂ© de bateliers et de flotteurs qui pendant quelque temps avaient perdu leurs dĂ©bouchĂ©s, leurs clients et leur gagne-pain. Le chant a fait mouche et fut rĂ©pandu par des commerçants itinĂ©rants du Tyrol[28]
LâopĂ©ra polonais Flis
StanisĆaw Moniuszko a Ă©crit un opĂ©ra en un acte intitulĂ© Flis, le flotteur en polonais. Il comporte un libretto de StanisĆaw BogusĆawski. La premiĂšre a eu lieu au ThĂ©Ăątre Wielki de Varsovie le . LâopĂ©ra dure environ 55 minutes, il met en scĂšne trois flotteurs, un soldat, un coiffeur, la petite amie du flotteur principal et le pĂšre de celle-ci. Lâintrigue dĂ©marre sur une rive de la Vistule Ă Varsovie en 1858. Il fut un succĂšs en Pologne et il y eut Ă©galement une reprĂ©sentation Ă Chicago en 1931 oĂč la communautĂ© polonaise est importante.
Chanson des compagnons de riviĂšre de Clamecy
ChantĂ©e façon plain chant, la chanson des compagnons de riviĂšre de Clamecy a Ă©tĂ© recueillie par A. Milline et J.G. PĂ©navaire en 1880. Câest le « pĂšre Godet » ancien flotteur de la ville qui la leur a transmise. La chanson a un aspect pratique voire professionnel puisquâelle Ă©numĂšre les pertuis quâil faudra passer entre Armes et Auxerre sur l'Yonne[29]
DĂ©bouchez Arm's et Clamecy,
La ForĂȘt, Coulanges, Crain et Lucy,
Magny, Merry, Mailly-l'ChĂąteau,
L'Bouchet, Mailly-la-Vill', les Dam's-Trucy,
L'Pré-Gilbert, Maunoir, Rivault, Vincell's, Bailly,
Vaux et Augy,
Les petits pertuis d'Auxerre aussi.
Le chant des flotteurs de Haute Franconie (Allemagne)
La chanson populaire Les flotteurs ou « La vie des flotteurs est joyeuse »[30] est chantĂ©e en version haut-allemande ou en dialecte francique oriental. Pour rĂ©sumer, elle explique la journĂ©e dâun flotteur de 6 heures Ă 18 heures (variante : 5 heures, 19 heures) . Lâaccent est mis sur la gaietĂ© et la jovialitĂ© de flotteurs bosseurs, bon vivants, bon mangeurs et bons buveurs. Elle est encore chantĂ©e par des groupes folkloriques que lâon peut Ă©couter Ă la tĂ©lĂ©vision ou sur les sites vidĂ©os en ligne[N 2]. On peut adapter le rythme librement pour la chanter[31]. La version en chant Ă rĂ©pondre a rendu cĂ©lĂšbre les flotteurs de Kronach dans les annĂ©es 1930 dans toute la BaviĂšre et les rĂ©gions limitrophes Ă travers la radio, seul mĂ©dia de lâĂ©poque pour Ă©couter de la musique en dehors des harmonies villageoises. PopularisĂ©e par son passage frĂ©quent en 1936 dans les stands de lâĂ©vĂ©nement annuel branchĂ© quâĂ©tait le salon international de la radiodiffusion Ă Berlin et par le cĂ©lĂšbre musicien franconien Erwin Zachmeier, collecteur de chants traditionnels et professeur de danses folkloriques, qui lâa souvent entonnĂ©e, le chant des flotteurs de Kronach devint rapidement une chanson populaire qui entra Ă©galement dans le rĂ©pertoire des chansons Ă boire des tavernes en Allemagne. Lâavantage du chant alternĂ© est quâil implique lâensemble des membres du groupe de flotteurs ou lâensemble des personnes prĂ©sentes dans la taverne. Tout le monde peut chanter et participer Ă la bonne ambiance avec sa chope de biĂšre Ă la main ou pas. Un meneur chante chaque vers du chant et lâassemblĂ©e rĂ©pĂšte soit le vers entier, soit un extrait, soit le dernier mot[32]. Pour un public français, il restera peut-ĂȘtre encore la tentation de confondre ces chants traditionnels de confrĂ©ries et catĂ©gories professionnelles des siĂšcles prĂ©cĂ©dents avec lâimage stĂ©rĂ©otypĂ©e des chants national-socialistes qui jettent lâopprobre sur tout un passĂ© musical riche. Les quelques extraits traduits suivants donnent une idĂ©e globale du chant dans lâesprit (M : meneur et A : assemblĂ©e) :
- M : Qui est joyeux ? A : Les flotteurs ! M : OĂč ĂȘtes-vous ? A : Ici ! M : Je veux vous entendre ! A : Dunnerkeil ! (interjection exprimant la surprise)
- « Le matin quand les coups de 9 heures sonnent, nous avons une collation. Le gamin flotteur doit aller acheter la biĂšre et lâeau-de-vie. Chacun boira ce quâil veut, cinq, six, sept, huit, neuf, dix verres. Qui boit ? Les flotteurs ! OĂč ĂȘtes-vous ? Ici ! Je veux vous entendre ! Dunnerkeil ! »
Version en dialecte
1. Lustig is dos FlöĂerlaam, FlöĂerlaam, wemmer ölle sen zesĂ„mm, wemmer ölle sen zesĂ„mm. Ze frĂŒh öm sechse fang mer oo, fang mer oo, tĂŒchtig is a FlöĂerschmoo, tĂŒchtig is a FlöĂerschmoo. Do pĂ„ck mer Seil und Hackle, Hackle, und SpĂ„nnekeil un Saachle, Saachle, un fĂ„nge gleich es Arbtn oo, Arbtn oo, tĂŒchtig is a FlöĂerschmoo, tĂŒchtig is a FlöĂerschmoo. (Gerufen:) Einer: Was ist tĂŒchtig? Alle: Die FlöĂer! Wu seid Ihr? Do! LĂ„Ăt aĂŒch hör! Dunnerkeil! Jo! HĂ„ns, geh noo, HĂ„ns geh noo, lustig sen mir FlöĂer do, HĂ„ns, geh noo, HĂ„ns, geh noo, lustig sen mir do!
2. Ăm naĂŒne is es FrĂŒhstĂŒck do, Duurscht un Honger hĂ„mmer scho. Do schicke mer âs BĂŒble ins Duurf neim kĂ€ft Broet un rottn PraĂssock ei. Nacher trinkt a jeder von dan FooĂ seine zwĂ€ drei vier fönf MooĂ. War trinkt die? Die FlöĂer ... HĂ„ns geh noo ...
3. Mittog öm zwölfe isâs su weit on wennâs racht is, Assnszeit. Do pĂ„ck mer Messer on Goobln, fange herzhĂ„ft oo ze schnoobln. Dö wördâs dan FloĂherrn angst un bang, seine FlöĂer frassn lĂ„ng. Was frisst lĂ„ng? Die FlöĂer! ... HĂ„ns geh noo ...
4. Un wenn die Glockn viere schlööcht, wörd zum HĂ„lweroomd gerÀÀcht. Do hol mer a GerĂ€cherts roo un stecke a naĂŒs Fassle oo, nĂ„cher trinkt a jeder von dan FooĂ seine zwĂ€ drei vier fönf MooĂ. War trinkt die? Die FlöĂer! ... HĂ„ns geh noo ...
5. Wennâs sieme schlööcht vom KĂ€rchtorm roo, is der Feieroomd aa schö do. NĂ„cher war mer nei in dos StĂ€dtle genn, wu lauter schönne MĂ€dle senn (jĂ„ wu senn se denn?). Do singe mir die gĂ„nze Nocht, bis unner Gald is durchgebrĂ„cht. War brĂ€ng tâs dorch? Die FlöĂer! ... HĂ„ns geh noo ... Chant alternĂ© en allemand standard: (V: Meneur) Des Morgens, wenn es sechs Uhr schlĂ€gt, (A: AssemblĂ©e) sechs Uhr schlĂ€gt, / (V:) sind zur Arbeit wir bewegt, / (A:) sind zur Arbeit wir bewegt. / (V:) Dann ergreifen wir die Waffen, (A:) Waffen, / (V:) fangen hurtig an zu schaffen, (A:) schaffen. / (V:) Wohl um des Masters Lob und Preis, (A:) Lob und Preis. / (V:) Lustig ist, wer FlöĂer heiĂt, / (A:) lustig ist, wer FlöĂer heiĂt. (Gesprochen:) (V:) Wer ist lustig? - (A:) Die FlöĂer! / (V:) Wo seid ihr? - (A:) Dou! / (V:) LaĂt euch hören! - (A:) Dunnerkeil! (A:) Zum tralala, tralala, lustig sind die FlöĂer da, tralala, tralala, lustig san ma da. Des Morgens, wenn es neun Uhr schlĂ€gt, / sind zur Brotzeit wir bewegt. / Dann muĂ der Bursche laufen, / Bier und Branntwein einzukaufen. / Da sauft a jeder nach sein MaĂ / fĂŒnf, sechs, siebn, acht, neun, zehn Glas. Wer sauft? - Die FlöĂer! / Wo seid ihr? - Dou! / LaĂt euch hören! - Dunnerkeil! Zum tralala ... Des Mittags, wenn es zwölf Uhr schlĂ€gt, / sind zum Essen wir bewegt. / Dann ergreifen wir Messer und Gabeln, / fangen hurtig an zu schnabeln. / Dem Master wird es angst und bang, / denn die FlöĂer fressen lang. Wer friĂt lang? - Die FlöĂer! / Wo seid ihr? - Dou! / LaĂt euch hören! - Dunnerkeil! / Zum tralala ... Des Abends, wenn es sechs Uhr schlĂ€gt, / sind zum Feierabend wir bewegt. / Dann gehen wir in das StĂ€dtchen, / denn dort gibt es schöne MĂ€dchen. / Da tanzen wir die ganze Nacht, / bis das Geld ist durchgebracht. Wer bringt das Geld durch? - Die FlöĂer! / Wo seid ihr? - Dou! / LaĂt euch hören! - Dunnerkeil!
Zum tralala[33]...Chanson des flotteurs dâUhlstĂ€dt
Une autre chanson populaire dĂ©crivant la vie quotidienne des flotteurs de Thuringe est intitulĂ©e : UhlstĂ€dter FlöĂer[34]. La chanson avec rimes croisĂ©es est trĂšs lyrique. La premiĂšre strophe explique que tout le monde a besoin a de bois : le bĂ»cheron a du travail et un vrai gagne-pain. Que soit pour la marine, les guerres, lâarchitecture, les ouvrages publics, tous les maĂźtres dâĆuvre attendent son bois. La deuxiĂšme strophe dĂ©peint le travail du flotteur aprĂšs que les bĂ»cherons ont fait dĂ©valer les billes sur des grandes glissiĂšres vers la Saale. Le bois sera flottĂ© Ă bĂ»ches perdues ou en trains, des petites piĂšces mais aussi des « hollandais » que les flots emporteront sous le contrĂŽle des gaffes et des barrages flottants sous la protection de lâondin qui observe la scĂšne. La troisiĂšme strophe explique que lâexpĂ©dition se fera sans encombre si les pertuis et les barrages des moulins se sont adaptĂ©s au passage des grumes Ă travers les Ă©cluses et les pertuis de flottage. La quatriĂšme strophe explique que le flotteur ne connaĂźt pas les soucis des charroyeurs, des chasseurs, des cochers ; leur cheval ne sâĂ©puise pas et ne rĂ©clame aucun fourrage, ils ne craignent pas les loups, leurs roues neâembourbent pas dans la boue. Mais ils connaissent les rapides et les tourbillons ou les lubies des rochers. La derniĂšre strophe invite lâauditeur Ă venir Ă UhlstĂ€dt-Kirchhasel le jour de la grande parade des flotteurs pour chanter avec eux, les « enfants de la Saale », afin quâils continuent de penser que lâon aura toujours besoin de leurs services, que la riviĂšre ne pourra pas leur dĂ©rober leur travail : le bois flottĂ© et le magnifique train de radeaux.
Monuments et statues en hommage ou souvenir des flotteurs
L'engouement pour l'ancien mĂ©tier de flotteur s'est clairement dĂ©veloppĂ© depuis les annĂ©es 1990 pour diverses raisons qui tiennent peut-ĂȘtre Ă une Ă©volution des nouvelles technologies, Ă une recherche d'authenticitĂ© ou d'identitĂ© rĂ©gionale accrue; pour certaines communes, l'argument touristique n'y est certes pas Ă©tranger. Chaque commune cherche dans son patrimoine local tout ce qui peut Ă©veiller l'intĂ©rĂȘt et la curiositĂ© des visiteurs en l'associant Ă des programmes d'activitĂ©s estivales comme des descentes de riviĂšre en radeau, des sentiers pĂ©dagogiques ou des brochures informatives pour des circuits thĂ©matiques. Cette passion rĂ©cente n'est pas localisĂ©e Ă une seule rĂ©gion ou une ville de France; elle correspond Ă un besoin qu'ont certaines communautĂ©s villageoises et urbaines sur tous les continents et en particulier en Europe. C'est dans la statuaire que ce besoin de ne pas oublier se ressent le plus ou du moins c'est dans cet art qu'il s'exprime de maniĂšre la plus visible puisque tout le monde passe au rond-point avec le monument au centre, ou sur un pont qui enjambe une riviĂšre de flottage ou sur une place publique oĂč la statue attire le regard. Dans le mĂȘme ordre d'idĂ©es, le nouveau label de « ville de flotteurs internationale » avec son logo et son drapeau devant la mairie procĂšde de la mĂȘme stratĂ©gie de communication pour mĂȘler prĂ©sent et passĂ©.
Tous les mĂ©tiers anciens d'Europe n'ont pas ce traitement au niveau communal. Cela tient entre autres au fait que les flotteurs se cantonnaient Ă quelques familles d'un mĂȘme village qui se transmettaient le mĂ©tier de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration au point de reprĂ©senter une partie non nĂ©gligeable de la population communale. Par ailleurs, les pĂ©riodes de flottage Ă bĂ»ches perdues ou le passage des trains de bois ont un aspect spectaculaire pour les badauds sur la rive de la riviĂšre ou du canal. Le mĂ©tier des flotteurs ne passe pas inaperçu car il est public contrairement Ă un sellier ou Ă un vannier qui restent cantonnĂ©s dans leur atelier, ou bien encore les brodeuses et fileuses de certaines agglomĂ©rations. Du coup, ce sont davantage les villes ou villages oĂč il y avait un port aux bois qui Ă©rigent des statues ou monuments dĂ©diĂ©s Ă cette activitĂ© ancestrale, et nettement moins aux endroits oĂč on les voit pas c'est-Ă -dire en amont dans les forĂȘts et les vallons reculĂ©s. Certains quartiers spĂ©cialisĂ©s dans le flottage ou la transformation du bois flottĂ© ont marquĂ© la population locale ne serait-ce que par la quantitĂ© impressionnante de bĂ»ches ou de grumes que tout le monde voit sur le cours d'eau et sur les berges avant d'ĂȘtre entreposĂ©es. Ces lieux sont restĂ©s dans la mĂ©moire collective comme le quartier du bois et c'est pour cette raison qu'on y trouve plus facilement une statue commĂ©morative: pour ne citer que quelques exemples, le quartier de Kiba (district de KĆtĆ) Ă Tokyo, le quartier des Baraques Ă Saint-Laurent-du-Var ou le quartier Pristan Ă Maribor en SlovĂ©nie appartiennent Ă ces lieux de mĂ©moire par les traces architecturales ou les amĂ©nagements anciens qui ont servi au flottage du bois. Il faut de ce fait souligner le rĂŽle important qu'ont jouĂ© des hautes vallĂ©es entiĂšres, parfois des massifs forestiers ou montagneux pour lesquels il faudrait Ă©riger une statue collective: le Morvan, le pays des gaves, les Vosges, la haute VĂ©subie, le Doubs... La galerie de monuments dĂ©diĂ©s aux flotteurs ci-dessous rĂ©vĂšle clairement que l'un des centres d'activitĂ©s majeurs de l'Europe est l'Allemagne car c'est lĂ que les flotteurs reçoivent le plus de statues les cĂ©lĂ©brant.
Notes et références
Notes
- Denis Metzger raconte une anecdote rĂ©vĂ©latrice de cet Ă©tat dâesprit : « En 1729, l'annĂ©e mĂȘme de la canonisation de Jean NĂ©pomucĂšne, on Ă©rige sur le pont de Mousson une statue de la Vierge ; les Ă©tudiants allemands de l'UniversitĂ© voisine, profitent de la circonstance pour apposer sur son socle, une inscription gravĂ©e dans le marbre, en l'honneur du saint de Prague. En 1740 lorsque la vĂ©nĂ©ration de NĂ©pomucĂšne prend par trop d'importance Ă ses yeux, l'Intendant fait enlever cette plaque et ordonne aux JĂ©suites de l'UniversitĂ© mussipontaine, de la remplacer par une Ă©pigraphie Ă la gloire du duc rĂ©gnant. De la GalaiziĂšre ne pouvait ignorer que le chanoine tchĂšque Ă©tait le patron secondaire de la Compagnie de JĂ©sus, pas plus qu'il n'ignorait que Stanislas, qui se flattait de compter le saint dans son lignage, lui vouait une dĂ©votion ancienne qu'il partageait avec sa fille Marie Leszczynska, devenue reine de France ! » in : ">Denis Metzger, « Saint Jean NĂ©pomucĂšne dans le diocĂšse de Metz », ANM sur Revues et CongrĂšs,â (lire en ligne, consultĂ© le )
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Références
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- (de) SchwarzwĂ€lder-Bote Redaktionsgesellschaft, « Gastfreundschaft erfahren » [« Vivre lâhospitalitĂ© »], SchwarzwĂ€lder-Bote, Oberndorf, chwarzwĂ€lder Bote Mediengesellschaft mbH,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
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- Paul Delarue et Achille Millien (ill. Robert Diligent), Recueil de chants populaires du Nivernais, Paris, Paul Delarue, , 6e Ă©d., 64 p. (BNF 42942823), p. 63.
- Paroles en francique oriental recueillies sur : Arnim Giebel (dir.), « Lustig is dos FlöĂerlaam », sur Centre de Recherches sur la musique populaire de Franconie, Conseil gĂ©nĂ©ral de Franconie centrale Ă Ansbach, .
- Voir la partition sur : (de) « Chant des flotteurs » [PDF], sur Marktrodach, .
- Willi Schneider et le chĆur des flotteurs de Kronach chantent le chant alternĂ© sous la direction de A. Seubold quâon peut Ă©couter sur YouTube sur : (de) [vidĂ©o] Les flotteurs de Kronach sur YouTube.
- (de) « Die FlöĂer », sur Volksmusikarchiv und Volksmusikpflege des Bezirks Oberbayern, (consultĂ© le )
- (de) Uwe Lammla (ill. Iryna Lierheimer), TannhÀuserland : Saalisches Lied, t. 2, Edition Arnshaugk, , 95 p. (ISBN 978-3-936455-74-8 et 3-936455-74-0, lire en ligne), p. 45-46.
Voir aussi
Bibliographie
- (de) Hans Herold, Trift und Flösserei in GraubĂŒnden [« Flottage Ă bĂ»ches perdues et flottage par trains dans le canton des Grisons »], vol. Cahier 10, Coire, BĂŒndnerwald, , 2e Ă©d. (1re Ă©d. 1982)
- F. Moreau, Histoire du flottage en trains : Jean Rouvet et les principaux flotteurs anciens et modernes, Paris, Danvin & Fontaine, .
- Claire Xuan, Petites et grandes histoires du bois sur l'eau, Ăditions ĂlĂ©ments d'Ă©ditions, 2015, 131 pages.
- FĂ©lix-Antoine Savard, Menaud, maĂźtre-draveur, 1937.
- Philippe Volpé, « La drave et les draveurs au Madawaska, 1940-1960 », Revue de la Société historique du Madawaska, vol. 40, nos 3-4 (juillet-décembre 2012), p. 3-72
Articles connexes
- Flottage du bois
- Flottage du bois dans le massif vosgien
- Draveur
- Aimé Guérin (1832-1909), draveur célÚbre.
- Tourne-billes à éperon, outil utilisé pour manipuler les billots
Liens externes
- ONF, La Valse du maĂźtre draveur, un court-mĂ©trage animĂ©, avec chanson par les SĆurs McGarrigle. (en) Log Driver's Waltz
- ONF, La Drave, un court-métrage de Raymond Garceau, 1957, avec chanson de Félix Leclerc.
- http://www.cageux.ca/historique.html
- http://www.sphib-sg.org/histoire-cageux.html