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Charmant Som

Le Charmant Som est un sommet du dĂ©partement français de l'IsĂšre culminant Ă  1 867 mĂštres d'altitude dans le massif de la Chartreuse, dans les Alpes. Il est constituĂ© de calcaires mais possĂšde un relief moins marquĂ© que les sommets environnants, ce qui lui vaut d'ĂȘtre couvert de prairies d'alpage Ă  l'origine de son nom. Celles-ci sont occupĂ©es et entretenues par des bergers depuis le Moyen Âge. Elles sont accessibles par une route construite durant l'entre-deux-guerres depuis le col de Porte jusqu'Ă  200 mĂštres sous la cime principale. La route aboutit Ă  deux bĂątiments servant Ă  la fois d'auberge, de chalet et de fromagerie.

Charmant Som
Vue du Charmant Som depuis le sommet de Chamechaude
Vue du Charmant Som depuis le sommet de Chamechaude
GĂ©ographie
Altitude 1 867 m[1]
Massif Massif de la Chartreuse (Alpes)
CoordonnĂ©es 45° 19â€Č 31″ nord, 5° 45â€Č 51″ est[1]
Administration
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Auvergne-RhĂŽne-Alpes
DĂ©partement IsĂšre
Ascension
Voie la plus facile crĂȘte mĂ©ridionale depuis la route dĂ©partementale D57d
GĂ©ologie
Roches Calcaires
Type Mont anticlinal
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Charmant Som
GĂ©olocalisation sur la carte : IsĂšre
(Voir situation sur carte : IsĂšre)
Charmant Som

La montagne fait partie du parc naturel rĂ©gional de Chartreuse, d'une zone naturelle d'intĂ©rĂȘt Ă©cologique, faunistique et floristique et d'une zone Natura 2000. Ces aires protĂ©gĂ©es sont destinĂ©es Ă  prĂ©server la biodiversitĂ©. Elles permettent toutefois la pratique de la randonnĂ©e pĂ©destre, de la spĂ©lĂ©ologie qui s'est dĂ©veloppĂ©e Ă  partir des annĂ©es 1960 puis du ski dĂšs la fin des annĂ©es 1970, du cyclisme, de l'escalade et du parapente.

Toponymie

Ce toponyme à valeur topographique désignant une montagne est un oronyme.

Il est attestĂ© sous les formes Charmencson en 1357, Charmenson en 1540, Chalmenson est mentionnĂ© dans les Titres de la Grande Chartreuse au XVIIe siĂšcle, Charmanson en 1700 (RĂ©formation des forĂȘts, II) et 1725 (nouveaux Titres de la Grande Chartreuse)[2] - [3], Charmant Som sur la carte de Cassini au XVIIIe siĂšcle[1] - [2].

Le nom Charmant Som reprĂ©sente l'altĂ©ration d'un type Chalmenson, composĂ© du latin summus « point le plus haut » (> som[me] + -et > « sommet ») associĂ© au prĂ©latin calmis (peut-ĂȘtre gaulois) et qui signifie « pĂąturage en montagne, au-dessus de la limite des forĂȘts, sommet engazonnĂ©, souvent d'accĂšs difficile et de vĂ©gĂ©tation maigre »[4] - [5] - [6], d'oĂč les mots rĂ©gionaux chalm, chaume « hauteur dĂ©nudĂ©e, pĂąturage » ; charme « pĂąturage des sommets, terre inculte »[5]. En revanche, l'Ă©tymologie du mot « chaume », dans « toit de chaume » est diffĂ©rente : elle s'explique par le latin classique calamus « roseau »[7].

GĂ©ographie

Situation

Paysage de montagnes, de prairies d'altitude et de forĂȘts.
Vue du Charmant Som et de Chamechaude (Ă  droite) depuis le col de la Grande Vache Ă  l'ouest.

Le Charmant Som est situé dans le Sud-Est de la France, dans la région Auvergne-RhÎne-Alpes et le département de l'IsÚre, sur le territoire de la commune de Saint-Pierre-de-Chartreuse. Il se trouve à une quinzaine de kilomÚtres au nord de Grenoble et à prÚs de cent kilomÚtres au sud-est de Lyon. Il fait partie du massif préalpin de la Chartreuse.

Il est entourĂ© par la Grande Sure (1 920 m) Ă  l'ouest, la PinĂ©a (1 771 m) sur la mĂȘme ligne de crĂȘtes au sud-ouest, Chamechaude qui est le point culminant du massif de la Chartreuse (2 082 m) au sud-est, le roc d'Arguille Ă  l'est (1 768 m) et le Grand Som (2 026 m) au nord-est.

Topographie

Le sommet s'Ă©lĂšve Ă  1 867 mĂštres d'altitude. À ses pieds se trouvent le col de la Charmette (1 261 m) Ă  l'ouest, le col de Porte (1 326 m) au sud et les gorges du Guiers Mort au nord[1].

Petit vallon de montagne couvert de prairies verdoyantes et prolongé par un sommet.
Vue des alpages et de l'antécime méridionale du Charmant Som depuis le sud.

Le Charmant Som se prĂ©sente comme un « Y ». La jonction de ses trois branches est constituĂ©e par un dĂŽme rocheux coupĂ© au nord par des falaises qui forment le Promontoire[8]. La crĂȘte de Chamechine au nord-ouest abrite la combe de l'If. Au nord-est se trouve l'arĂȘte de BĂ©rard. La branche mĂ©ridionale, dite de Canaple, a une pente plus douce et abrite des alpages oĂč mĂšne la route dĂ©partementale D57d au dĂ©part du col de Porte[1].

GĂ©ologie

Rocher calcaire parcouru de cannelures.
Karstification du calcaire urgonien[9] Ă  l'arriĂšre de la fromagerie.

Contrairement Ă  la plupart des sommets de la Chartreuse, le Charmant Som n'est pas un crĂȘt acĂ©rĂ© mais un mont arrondi formĂ© par l'anticlinal mĂ©dian du massif[8]. Les trois crĂȘtes et le sommet sont constituĂ©s de calcaire urgonien. PrĂšs des chalets au sud du sommet, dans le pendage, l'Urgonien est recouvert par des reliquats de SĂ©nonien. Au nord, dans le pli anticlinal entre la crĂȘte de Chamechine et l'arĂȘte de BĂ©rard, l'Ă©rosion a au contraire mis au jour des couches plus anciennes : le Hauterivien, puis les calcaires du Fontanil, les rocheuses marneuses du Berriasien jusqu'au calcaire tithonique[8] - [10].

Climat

Le massif de la Chartreuse est soumis Ă  un climat ocĂ©anique montagnard. Il agit comme une barriĂšre face aux vents dominants d'ouest venant de l'ocĂ©an Atlantique et reçoit ainsi une grande quantitĂ© de prĂ©cipitations, avec un pic au dĂ©but du printemps et un autre au dĂ©but de l'automne. Un tiers de ces prĂ©cipitations se produit sous forme de neige. De ce fait, l'Ă©paisseur du manteau neigeux au col de Porte (1 326 m) avoisine un mĂštre fin fĂ©vrier, mais a atteint des hauteurs record de 200 Ă  230 centimĂštres pour la mĂȘme pĂ©riode en 1979, 1982 et 1985. Toutefois, l'enneigement moyen, qui a diminuĂ© de moitiĂ© depuis cinquante ans[11], est mesurĂ© Ă  cinquante centimĂštres en moyenne depuis dix ans au cours de l'hiver. Ainsi, depuis les annĂ©es 2000, la neige se maintient en moyenne 150 jours par an au col de Porte, soit trente jours de moins que dans les annĂ©es 1960 ; la prĂ©sence d'un manteau neigeux supĂ©rieur Ă  un mĂštre a reculĂ© de quinze jours tous les dix ans en moyenne sur la mĂȘme pĂ©riode. Cette observation coĂŻncide avec une hausse des tempĂ©ratures de 1,4 °C depuis un demi-siĂšcle sur une pĂ©riode du 1er dĂ©cembre au 30 avril[12].

Faune et flore

Parmi les mammifÚres recensés figurent le chamois et des chiroptÚres : la Barbastelle d'Europe, la Sérotine de Nilsson et l'Oreillard septentrional[13]. La présence du Lynx boréal est également avérée[14]. Le chevreuil, le sanglier et le cerf fréquentent la Chartreuse centrale[15]. Les oiseaux présents au Charmant Som sont en particulier l'Aigle royal, le Tichodrome échelette, le Chocard à bec jaune et le Tétras lyre[13]. La Rosalie des Alpes est une espÚce de coléoptÚre protégée[14].

Plante à fleur avec une longue tige et des pétales blancs dans une prairie d'altitude.
Vérùtre blanc dans les alpages du Charmant Som ; souvent confondu avec la Gentiane jaune une fois sec, il est toxique pour l'homme comme pour le bétail, qui en consomme toutefois en petite quantité à l'automne.

Les rochers et forĂȘts d'Érable sycomore ou d'ÉpicĂ©a commun[13] - [16] sont remarquables pour la diversitĂ© floristique et comptent des espĂšces protĂ©gĂ©es rares. Parmi celles-ci figurent le Sabot de VĂ©nus[13] - [14]. Les autres espĂšces recensĂ©es dans ces milieux sont l'Aconit anthore, l'Aconit paniculĂ©, l'Ail de la Sainte-Victoire, l'Arabette Ă  feuilles de serpolet, le BuplĂšvre Ă  longues feuilles, la Campanule Ă  larges feuilles, la Centranthe Ă  feuilles Ă©troites, la Dorine Ă  feuilles opposĂ©es, la CircĂ©e des Alpes, la ClĂ©matite des Alpes, le CystoptĂ©ris des montagnes, le DaphnĂ© des Alpes, le Gaillet oblique, le Gaillet des Alpes occidentales, la Gentiane croisette, l'Orchis odorant, l'Avoine soyeuse, l'ÉperviĂšre de Lawson, le Millepertuis Ă  sous, la Balsamine des bois, le Laser de France, la Limodore Ă  feuilles avortĂ©es, la ListĂšre cordĂ©e, la Lunaire vivace, la Minuartie Ă  feuilles capillaires, l'Orobanche du sermontain, le PeucĂ©dan Ă  feuilles de carvi, le Polystic Ă  aiguillons, le Polystic Ă  soies, la Potentille luisante, la PrimevĂšre oreille d'ours, l'Orpin rose, la Saxifrage fausse mousse et la Tozzie des Alpes[13]. La PensĂ©e des Alpes, le Narcisse jaune, l'Orchis sureau, le Trolle d'Europe, la Nigritelle noire, le Lis martagon, la Gentiane Ă  feuilles Ă©troites et le VĂ©rĂątre blanc fleurissent gĂ©nĂ©ralement les 200 hectares d'alpages, dont le maintien repose sur la pratique du pastoralisme[17] - [18].

Histoire

Au Moyen Âge, le Charmant Som est d'abord la propriĂ©tĂ© de l'abbaye de Bonnevaux, fondĂ©e sur l'actuelle commune de Villeneuve-de-Marc, qui pratique vers la montagne une courte transhumance depuis les Terres froides. Elle est ensuite cĂ©dĂ©e Ă  la Grande Chartreuse, quelques dĂ©cennies aprĂšs sa fondation en 1084 dans le vallon de Saint-Bruno, face au Charmant Som[19]. L'alpage est dĂ©boisĂ© afin de faire paĂźtre les troupeaux. L'oratoire d'Orgeval, dĂ©diĂ© Ă  saint Pierre, est construit vers 1535 afin de marquer la limite mĂ©ridionale des possessions du monastĂšre[18]. À la suite de la RĂ©volution, en 1790, l'alpage devient bien national, puis est vendu Ă  l'hospice de Grenoble en 1807[19]. La prĂ©sence d'une croix sommitale est attestĂ©e dĂšs 1902[20]. AprĂšs la PremiĂšre Guerre mondiale, il est rachetĂ© par les Eaux et ForĂȘts qui le louent par adjudication Ă  des bergers provençaux, lesquels rĂ©tablissent la transhumance, avec pour consĂ©quence la perte momentanĂ©e de la production locale de fromages[19].

Deux bùtiments aux toits en taule bleutée sous un sommet couvert d'alpages.
Vue contemporaine des chalets du Charmant Som sous l'antécime méridionale.

Ces mĂȘmes bergers en profitent toutefois, de 1932 Ă  1937, pour construire l'actuelle route Ă  la place de l'ancien sentier muletier menant vers les alpages[19]. Le Touring club de France, prĂ©sent Ă  Saint-Pierre-de-Chartreuse depuis la fondation d'un syndicat d'initiative en 1905 et encouragĂ© par le classement de la commune comme station climatique[21], participe Ă  la viabilisation de la route[22]. Il reprend Ă©galement une grande partie des anciens haberts pour les transformer en un chalet, inaugurĂ© en septembre 1937[23].

En 1941, en pleine pĂ©riode de pĂ©nurie provoquĂ©e par la Seconde Guerre mondiale, les Eaux et ForĂȘts dĂ©cident de louer les alpages Ă  un entrepreneur des Adrets, qui en donne aussitĂŽt la gestion Ă  un habitant de Theys, le bĂ©tail Ă©tant conduit en estive depuis ces deux villages dauphinois du pied de Belledonne vers le massif de la Chartreuse[19]. Dans le mĂȘme temps, des camps de Jeunesse et Montagne et des Chantiers de la jeunesse française sont implantĂ©s au Charmant Som, au col de Porte et Ă  la Malamille. D'abord soutenus par le RĂ©gime de Vichy, ces camps font acte de rĂ©sistance, Ă  la fin de la guerre, en accueillant des rĂ©fractaires au service du travail obligatoire entrĂ©s dans le maquis[19].

Le gouffre Criska est dĂ©couvert en 1962 Ă  l'aide du chien Ă©ponyme[24], du SpĂ©lĂ©o-club cartusien, puis explorĂ© par un membre des SpĂ©lĂ©os grenoblois du Club alpin français. Dans les trois annĂ©es suivantes, la profondeur de −230 mĂštres est atteinte. Durant l'Ă©tĂ© 1967 et le printemps 1968, le SpĂ©lĂ©o-groupe de Fontaine-La Tronche fait face Ă  plusieurs obturations ; ils procĂšdent Ă  des Ă©largissements artificiels par dynamitage. Les mois suivants, ils effectuent des explorations en profondeur et atteignent −700 mĂštres. En 1969, le mauvais temps contraint les spĂ©lĂ©ologues Ă  explorer le haut du rĂ©seau ; ainsi, les liaisons sont effectuĂ©es entre le gouffre Criska et la grotte de la Vire, le puits de l'Escalade, le puits des Corneilles, puis le puits de l'Aura qui devient l'entrĂ©e la plus haute du rĂ©seau Ă  1 614 mĂštres d'altitude. Finalement, le , la profondeur terminale de −740 mĂštres est atteinte ; la partie haute du rĂ©seau est dĂ©sĂ©quipĂ©e[25] - [24]. Le gouffre est renommĂ© puits Kriska[24]. Le rĂ©seau Ded, baptisĂ© en hommage Ă  AndrĂ© MĂ©ozzi[24], fait un temps partie, en 1976, des vingt cavitĂ©s les plus profondes du monde[26].

Petit monument en pierre, de forme cubique avec une niche dont l'ouverture est protégée par une grille, le tout surmonté d'une croix.
Vue de l'oratoire d'Orgeval, avec Chamechaude en arriĂšre-plan dans les nuages.

Un tĂ©lĂ©siĂšge trois places est installĂ© en 1978. Construit par Poma avec un systĂšme d'attaches fixes, il s'agit d'un des premiers de la sorte en France. Il prĂ©sente une longueur de 1 763 mĂštres pour un dĂ©nivelĂ© de 502 mĂštres, avec une gare d'arrivĂ©e Ă  proximitĂ© de l'extrĂ©mitĂ© mĂ©ridionale des alpages, au-dessus du vallon de Canaple. Bien que rattachĂ© au domaine du col de Porte, il est entiĂšrement situĂ© sur la commune de Saint-Pierre-de-Chartreuse. En raison du manque d'investissements et aprĂšs plusieurs vandalismes, l'exploitation s'arrĂȘte au milieu des annĂ©es 2000 ; contrairement au reste de la station du col de Porte, le tĂ©lĂ©siĂšge n'est pas remis en fonctionnement Ă  partir de 2009[27].

En 1992, l'oratoire d'Orgeval est restaurĂ© et dĂ©placĂ© au bord de la route[19], Ă  l'endroit oĂč elle dĂ©bouche de la forĂȘt vers les alpages. Finalement, en 1993, l'exploitation de l'alpage du Charmant Som revient Ă  des Savoyards[19]. La croix sommitale Ă©chappe Ă  la vague de vandalismes que subissent plusieurs croix du massif de la Chartreuse au dĂ©but de l'annĂ©e 2000 et en [28] - [29] ; elle bĂ©nĂ©ficie d'un remplacement en 2006[20].

Activités

Économie

Bùtiment avec une façade en pierre surmonté d'un toit de taule avec des panneaux solaire et des alpages en arriÚre-plan.
Vue de la fromagerie et du bétail en arriÚre-plan.
Vaches paissant dans un alpage.
Vue d'un alpage avec quelques vaches sur l'arĂȘte sud du Charmant Som.

L'auberge au sommet du Charmant Som est exploitĂ©e par les Ă©leveurs bovins de juin Ă  fin septembre[19] - [30]. Le bĂ©tail pĂąture alternativement dans quatre parcs diffĂ©rents et n'a gĂ©nĂ©ralement pas besoin de la surveillance d'un berger[19] - [30] ; il compte entre 60[30] et 80 vaches[31] de racine tarine pour une traite moyenne de 800 litres de lait[30]. Faute de source, l'eau est montĂ©e par camion-citerne[19] - [30]. Le lait est transformĂ© directement en fromage[32]. Le sĂ©rac, un temps considĂ©rĂ© comme un « fromage du pauvre »[33], fait un retour en force ; il peut ĂȘtre consommĂ© en salade[32]. De la tomme baujue et de la faisselle de fromage blanc sont Ă©galement fabriquĂ©es[30] - [31]. Environ 70 % de la production sont consommĂ©s par les touristes, Ă  qui le repas est servi Ă  l'auberge, ou vendus directement sur place Ă  la fromagerie[32].

Randonnée

L'itinĂ©raire classique en randonnĂ©e pĂ©destre commence aux chalets du Charmant Som, Ă  l'extrĂ©mitĂ© de la route dĂ©partementale D57d accessible depuis le col de Porte. L'Ă©tĂ©, ils offrent une cinquantaine de lits ; en hiver, l'Ă©table reste ouverte et il est possible de dormir sur la paille[34]. Le sentier remonte sans difficultĂ© la crĂȘte mĂ©ridionale au-dessus des alpages jusqu'Ă  l'antĂ©cime sud. Deux cents mĂštres la sĂ©pare de la cime principale[CC 1]. Le sentier, frĂ©quentĂ© par 10 000 Ă  20 000 personnes chaque annĂ©e, a Ă©tĂ© amĂ©nagĂ© en 2007 afin d'enrayer l'Ă©rosion des sols. L'ancien sentier permet, depuis les chalets, d'accĂ©der au sommet en passant Ă  l'ouest sous l'antĂ©cime, puis en remontant par des pierriers dans une petite combe[1].

  • Vue plongeante sur les alpages et les chalets.
    Vue depuis le sentier classique sur les chalets.
  • Versant pentu d'une montagne, avec des rochers et de la vĂ©tĂ©tation Ă©parse parmi laquelle des conifĂšres.
    Vue du sentier alternatif par l'ouest.

Trois itinĂ©raires pĂ©destres permettent de rejoindre la route Ă  proximitĂ© de l'oratoire d'Orgeval, dans les alpages au sud : au dĂ©part du col de la Charmette en passant par le Fournel sur le versant occidental, par le GR du Tour de Chartreuse depuis le col de Porte en traversant le flanc nord-est de la PinĂ©a et le long de la balme de l'Air sur la crĂȘte mĂ©ridionale[1], ou au dĂ©part du hameau des Cottaves sur le versant oriental[1] - [CC 2].

Depuis le nord-est, l'ascension s'effectue par le Collet puis en traversant les dalles de la face orientale jusqu'au sentier principal menant Ă  l'antĂ©cime puis au sommet. Le Collet est accessible soit au nord depuis le vallon de ValombrĂ©, soit au nord-est par un sentier non balisĂ© le long de l'arĂȘte de BĂ©rard, soit Ă  l'est par le GR du Tour de Chartreuse au dĂ©part du hameau de la MartiniĂšre, qui peut Ă©galement ĂȘtre rejoint depuis le hameau des Revols[1] - [CC 3] - [CC 4]. La cabane de Frettevieille, au-dessus de la MartiniĂšre, peut servir d'abri sommaire avec de la paille mise Ă  disposition[35].

Autres activités sportives

Portion de route remontant des alpages.
Vue de la route du Charmant Som au sortir de la forĂȘt.

L'ascension, Ă  vĂ©lo, jusqu'aux chalets, par la route dĂ©partementale D57d depuis le col de Porte est longue de 5,6 kilomĂštres, dont prĂšs de 4,5 kilomĂštres en forĂȘt. Elle propose une pente moyenne d'environ 6,1 % (7,5 % en excluant les premiers 1 500 mĂštres en faux-plat) avec un passage Ă  11 %[36].

La route du Charmant Som Ă©tant fermĂ©e en hiver, il est possible d'effectuer l'ascension complĂšte en ski de randonnĂ©e depuis le col de Porte jusqu'aux chalets, puis jusqu'Ă  la cime par les alpages enneigĂ©s[CC 1]. Ce tracĂ© a servi de parcours de repli lors de l'Ă©preuve de ski de fond de la TraversĂ©e de Chartreuse en 2011[37]. MalgrĂ© la fermeture du tĂ©lĂ©siĂšge, l'ancienne piste rouge reste praticable en ski de randonnĂ©e entre son extrĂ©mitĂ© aval et son croisement avec la route sous Canaple[CC 5]. L'itinĂ©raire des Cottaves est envisageable Ă  la montĂ©e comme Ă  la descente[CC 2], tout comme le couloir nord-ouest depuis le col de la Charmette[CC 6] ou le Collet depuis la Malamille[CC 7]. La balme de l'Air s'effectue en traversĂ©e depuis le mont Fromage, entre la PinĂ©a et l'oratoire d'Orgeval[CC 8]. Les dalles de la face orientale peuvent ĂȘtre empruntĂ©es Ă  la descente mais reprĂ©sentent l'itinĂ©raire le plus technique (cotation 4.3) avec des pentes Ă  40 ou 45°[CC 9]. DiffĂ©rentes boucles sont praticables autour du sommet, en passant par l'OursiĂšre, PrĂ© BĂątard, la combe de l'If, l'arĂȘte de Chamechine, le couloir nord-ouest, le Promontoire ou encore le Collet[1] - [CC 10] - [CC 11] - [CC 12] - [CC 13].

Itinéraire dans une paroi calcaire.
Tracé de la voie d'escalade dans les dalles de la face est du Charmant Som.

La partie haute des dalles calcaires de la face est permet une initiation Ă  l'escalade dans une voie cotĂ©e 3c. Elle est accessible depuis le sentier entre les chalets et le Collet et remonte sur une centaine de mĂštres de dĂ©nivelĂ© en direction du sommet pour se terminer en randonnĂ©e[CC 14]. Il est possible de dĂ©buter depuis la partie basse des dalles, sous le sentier, en effectuant la marche d'approche depuis le hameau des Revols. Les difficultĂ©s, lĂ©gĂšrement supĂ©rieures Ă  la partie haute (cotation 4b), prĂ©sentent un dĂ©nivelĂ© de 130 mĂštres dans une voie Ă©galement plus variĂ©e[CC 15]. La voie du DiĂšdre oubliĂ©, ouverte en 1996, est situĂ©e dans le versant occidental et prĂ©sente des passages cotĂ©s 6b pour une hauteur totale de 80 mĂštres[CC 16].

Puits s'enfonçant dans du calcaire blanc et partiellement couvert de mousse.
Vue de l'entrée du gouffre Kriska.

Le puits Kriska[N 1] est accessible aux spĂ©lĂ©ologues depuis le Collet, Ă  1 558 mĂštres d'altitude, environ 300 mĂštres au nord-est du sommet. Le rĂ©seau Ded s'enfonce ensuite dans le calcaire urgonien par une sĂ©rie de puits et de galeries Ă©troites. Des colorants ont mis en Ă©vidence en 1991 sa rĂ©surgence situĂ©e Ă  la Porte de l'Enclos dans les gorges du Guiers Mort, Ă  780 mĂštres d'altitude, Ă  l'extrĂ©mitĂ© de l'arĂȘte de BĂ©rard. La partie explorĂ©e se termine donc quarante mĂštres plus haut, par un siphon Ă  trois kilomĂštres de la source. Il s'agit de la cavitĂ© la plus profonde de Chartreuse[25] - [24] - [38] - [39].

Le sommet du Charmant Som est un site d'envol en parapente. L'aire de décollage se trouve dans les dalles calcaires en face orientale et bénéficie de bonnes conditions aérologiques en matinée. L'atterrissage se fait au hameau des Revols ou au village de Saint-Hugues, sur la commune de Saint-Pierre-de-Chartreuse[40] - [41].

Protection environnementale

Le Charmant Som est situĂ© au sein du parc naturel rĂ©gional de Chartreuse, qui a Ă©tĂ© crĂ©Ă© en 1995 et couvre depuis la rĂ©vision de sa charte en 2008 767 km2[42]. Le sommet fait Ă©galement l'objet d'un classement en zone naturelle d'intĂ©rĂȘt Ă©cologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) de type I, qui s'Ă©tend sur 1 140,8 hectares des deux crĂȘtes septentrionales de la montagne jusqu'Ă  la PinĂ©a en incluant les alpages[13]. Enfin, le versant septentrional de la montagne, jusqu'aux gorges du Guiers Mort au nord et au col de la Grande Vache Ă  l'ouest[43], fait partie d'une zone Natura 2000 destinĂ©e Ă  prĂ©server la biodiversitĂ© sur 2 329 hectares sous l'appellation « Ubacs du Charmant Som et gorges du Guiers Mort ». Elle est reconnue site d'intĂ©rĂȘt communautaire depuis 2013[14].

Annexes

Article connexe

Liens externes

Notes

  1. Le gouffre Kriska a pour coordonnĂ©es 45° 19â€Č 33″ N, 5° 46â€Č 11″ E.

Références

Site camptocamp.org

Autres sources

  1. « Carte IGN classique » sur Géoportail.
  2. Revue alpine, Volume 14, Section lyonnaise du Club alpin français, 1908, page 202.
  3. Henri Ferrand, Recherches sur quelques anciens noms de lieux : archéologie alpine, A. Genestre, 1908, page 11.
  4. Henry Suter, « Charmant », sur le site des Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs
  5. Henry Suter, Calmis, sur le site des Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs
  6. Jean-Claude Bouvier, Noms de lieux du Dauphiné, Christine Bonneton, 2002 (ISBN 978-2862532998).
  7. « Chaume », CNRTL
  8. Les abrupts du Charmant Som, geol-alp.com.
  9. Les alpages du Charmant Som, geol-alp.com.
  10. Cartes détaillées du chaßnon du Charmant Som, geol-alp.com.
  11. L'eau entre mĂ©moire et devenir - Hydrographie et pluviomĂ©trie en Chartreuse - Un massif arrosĂ© toute l’annĂ©e, Amis des parcs naturels rĂ©gionaux du Sud-Est.
  12. Hivers au Col de Porte, MinistĂšre de l'Écologie, du DĂ©veloppement durable et de l'Énergie.
  13. [PDF] Massif du Charmant Som ZNIEFF de type I no rĂ©gional : 38150010, Inventaire des zones naturelles d'intĂ©rĂȘt Ă©cologique, faunistique et floristique, 2e Ă©dition, 2007.
  14. [PDF] FR8201741 - Ubacs du Charmant Som et gorges du Guiers Mort.
  15. Parc naturel régional de Chartreuse, Fédération des parcs naturels régionaux de Frace.
  16. La forĂȘt de Chartreuse, une forĂȘt trĂšs prĂ©sente, parc naturel rĂ©gional de Chartreuse.
  17. Le Charmant Som, IsĂšre tourisme.
  18. En forĂȘt de la Grande Chartreuse - Les sites Ă  dĂ©couvrir, Office national des forĂȘts.
  19. Charles Gardelle, Alpages, terres de l'été : Tome 2, Dauphiné, La Fontaine de Siloé, 2002 (ISBN 978-2842061494), page 68.
  20. Les croix de Chartreuse et petits monuments.
  21. Lorsqu'en l'an 1084..., site de la commune de Saint-Pierre-de-Chartreuse.
  22. Raoul Blanchard, Revue de geographie alpine, Volume 91, no 1 Ă  4, Imprimerie Allier frĂšres, 2003, page 32.
  23. « La vie sportive : un nouveau chalet de montagne installé par le T.C.F. », L'Homme libre, 19 et 20 septembre 1937, page 4.
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  37. La 26e Traversée de Chartreuse, c'est le dimanche 15 janvier 2012 > toutes les infos.
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