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Carles Puigdemont

Carles Puigdemont i CasamajĂł ([ˈkarɫəs pudÊ’Ă°É™Ëˆmon i kazəməˈʒo][alpha 3] ), nĂ© le Ă  Amer, est un journaliste et homme politique espagnol, comptant parmi les dirigeants du mouvement indĂ©pendantiste catalan, membre d'Ensemble pour la Catalogne (Junts) et ancien prĂ©sident de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Catalogne.

Carles Puigdemont
Illustration.
Portrait officiel de Carles Puigdemont en 2016.
Fonctions
Député européen
En fonction depuis le [alpha 1]
(4 ans et 4 jours)
Élection 26 mai 2019
Circonscription Espagne
LĂ©gislature 9e
Groupe politique NI
Président d'Ensemble pour la Catalogne
–
(1 an, 10 mois et 10 jours)
Vice-président Elsa Artadi
Jordi Turull
Josep Rius
Anna Erra
Secrétaire général Jordi Sànchez
Prédécesseur Parti créé
Successeur Laura BorrĂ s
Président de la généralité de Catalogne
–
(1 an, 9 mois et 16 jours)
Élection
Gouvernement Puigdemont
LĂ©gislature XIe
Coalition PDeCAT-ERC
Prédécesseur Artur Mas
Successeur Quim Torra (indirectement)[alpha 2]
Maire de GĂ©rone
–
(4 ans, 6 mois et 9 jours)
Coalition CiU
Prédécesseur Anna Pagans
Successeur Albert Ballesta
Député au Parlement de Catalogne
–
(13 ans, 1 mois et 21 jours)
Élection
RĂ©Ă©lection


Circonscription GĂ©rone (2006-2017)
Barcelone (2017-2020)
LĂ©gislature VIIIe, IXe, Xe, XIe et XIIe
Groupe politique CiU (2006-2015)
JxSĂ­ (2015-2018)
JuntsXCat (2018-2020)
Successeur Ferran Mascarell (es)
Biographie
Nom de naissance Carles Puigdemont i CasamajĂł
Date de naissance
Lieu de naissance Amer (Espagne)
Nationalité Espagnol
Parti politique CDC (années 1980-2016)
PDeCAT (2016-2020)
Crida (2018-2020)
Junts (depuis 2020)
Profession Journaliste
Religion Catholicisme

Signature de

Carles Puigdemont Carles Puigdemont
Maires de GĂ©rone
Présidents de la généralité de Catalogne

Comptant parmi les fondateurs de la Jeunesse nationaliste de Catalogne (JNC), il est élu en député au Parlement catalan sur la liste de la Convergence démocratique de Catalogne (CDC). Entre et , il est maire de Gérone, ancien bastion socialiste. Il est ensuite investi président de la généralité de Catalogne.

Il organise en 2017 un rĂ©fĂ©rendum interdit par la justice sur l'indĂ©pendance de la Catalogne et cherche Ă  proclamer la sĂ©cession du territoire sur la base des rĂ©sultats du scrutin. En consĂ©quence, le gouvernement espagnol prononce la suspension des institutions autonomes et le destitue. Il s'installe peu aprĂšs en Belgique, ce qui lui vaut de faire l'objet d'un mandat d'arrĂȘt europĂ©en. Il conduit la campagne de la coalition Ensemble pour la Catalogne aux Ă©lections parlementaires catalanes. Il ne peut ĂȘtre rĂ©investi dans ses fonctions en raison de son absence du territoire espagnol. Il retrouve un mandat Ă©lectoral en , Ă  l'occasion des Ă©lections europĂ©ennes, mais il doit attendre pour l'exercer effectivement en raison de l'opposition des autoritĂ©s espagnoles. Il lance peu aprĂšs son nouveau parti, Ensemble pour la Catalogne.

Poursuivi par la justice espagnole, il fait l'objet d'un mandat d'arrĂȘt europĂ©en, suspendu et rĂ©activĂ© Ă  plusieurs reprises. L'Allemagne, oĂč il est interpellĂ© en , puis la Belgique deux ans plus tard, refusent de l'extrader vers l'Espagne. Il est de nouveau interpellĂ© en en Italie, la justice le laissant finalement libre aprĂšs un dĂ©bat juridique concernant la validitĂ© de son immunitĂ© parlementaire, levĂ©e en par le Parlement europĂ©en.

Jeunesse et vie de famille

Carles Puigdemont et son frĂšre, enfants, assis sur des marches.
Carles Puigdemont (droite) et son frĂšre, enfants, assis sur des marches.

Carles Puigdemont i CasamajĂł est nĂ© Ă  Can Crous, maison situĂ©e au no 6 de la rue Sant Miquel Ă  Amer, dans la province de GĂ©rone[1]. Fils de Xavier Puigdemont et de NĂșria CasamajĂł, il est le deuxiĂšme de huit enfants d'une famille de tradition pĂątissiĂšre. Il est mariĂ© Ă  la journaliste roumaine Marcela Topor, avec qui il a deux filles. Il vit Ă  GĂ©rone[2] - [3].

Victime d'un accident de la route en , il porte une frange sur le front afin de dissimuler ses cicatrices. Il partage ce point commun avec Mariano Rajoy, dont la barbe cache également les conséquences d'un accident de la circulation[4].

DĂ©buts en politique et dans le journalisme

En , il participe à la refondation de la Jeunesse nationaliste de Catalogne[5], au sein de la Convergence démocratique de Catalogne.

Il entame des études de philologie catalane à l'université de Gérone mais les quitte pour se consacrer à l'activité journalistique[6], l'amenant à collaborer avec divers médias locaux. Il débute comme correspondant local de son village natal pour le journal Los Sitios et finit par devenir rédacteur en chef du journal El Punt, aprÚs y avoir débuté en comme simple correcteur.

Il quitte le journal en pour s'accorder une annĂ©e sabbatique et voyager Ă  travers l'Europe pour une sĂ©rie de reportages qui seront publiĂ©s dans la revue PresĂšncia. Il publie en un ouvrage intitulĂ© « Cata
 quĂš? » (« Cata... quoi ? ») prĂ©sentant le point de vue sur la Catalogne par la presse internationale, une thĂ©matique sur laquelle il continue Ă  Ă©crire dans cette mĂȘme revue.

Convaincu de l'intĂ©rĂȘt de l'internet, il lance durant les annĂ©es 1990 divers projets de communication par ce moyen pour la dĂ©putation de la province de GĂ©rone et d'autres institutions ou collectivitĂ©s locales. Il finit par proposer Ă  la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Catalogne de crĂ©er une vĂ©ritable agence d'information catalane et devient donc, de Ă  , le premier directeur de l’AgĂšncia Catalana de NotĂ­cies (ACN, Agence catalane d'information)[1] . Il devient Ă©galement directeur de la revue anglophone Catalonia Today[7], qui contribuera a sa notoriĂ©tĂ©.

Il publie également plusieurs essais sur la communication et les nouvelles technologies tout en continuant à collaborer à divers médias[8].

Il fonde en , avec le journaliste SaĂŒl Gordillo, l'entreprise Doble Utopia, qui Ă  travers sa filiale Poliblocs, fait la promotion de la premiĂšre Ă©dition de la catalosphĂšre (la blogosphĂšre catalane)[9].

Il est membre du CollĂšge des journalistes de Catalogne.

Ascension politique

Militant dans le mouvement pour l'Appel à la solidarité pour la défense de la langue, la culture et la nation catalanes, il adhÚre également à la Jeunesse nationaliste de Catalogne, l'organisation des jeunes du parti Convergence démocratique de Catalogne (CDC) qu'il va contribuer à implanter dans les comarques gironines avec Pere Casals, également futur député du Parlement de Catalogne.

Adhérent de CDC par la suite, il est directeur de la Maison de la Culture de Gérone entre à , alors que la mairie est tenu par les socialistes. Il est élu député pour la premiÚre fois au Parlement de Catalogne en , sur la liste de la coalition Convergence et Union (CiU), à laquelle appartient CDC.

Maire de GĂ©rone

Carles Puigdemont accueille le conseiller à la Culture de la Généralité Ferran Mascarell à la nouvelle bibliothÚque publique de Gérone.

Il est investi le candidat Ă  la mairie de GĂ©rone de maniĂšre inattendue, aprĂšs que l'avocat Carles Mascort a renoncĂ© pour avoir reçu des menaces de mort. Alors qu'Ă  cette Ă©poque, il ne fait plus partie de la CDC, il affirme que « [son] projet est de s'ouvrir vers d'autres secteurs sociaux de la ville, qui ne votent pas actuellement pour CiU »[10]. Lors du scrutin en , il rĂ©alise un score de 22,9 % et six conseillers municipaux sur 25. Il siĂšge alors dans l'opposition Ă  Anna Pagans, maire sans Ă©tiquette soutenue par les socialistes.

RĂ©Ă©lu dĂ©putĂ© en , il est confirmĂ© comme tĂȘte de liste municipale de son parti en . Le , Carles Puigdemont est investi maire de GĂ©rone avec les seules dix voix de CiU, chaque groupe politique ayant votĂ© pour sa tĂȘte de liste[11]. À 48 ans, il met fin Ă  32 ans de pouvoir du Parti des socialistes de Catalogne (PSC). Il est une nouvelle fois rĂ©Ă©lu parlementaire de Catalogne en .

ConsidĂ©rĂ© comme indĂ©pendantiste depuis la fin des annĂ©es 1970, il est attaquĂ© par l'avocat de l'État en 2012 pour avoir utilisĂ© de l'argent public pour affrĂ©ter des trains spĂ©ciaux de la Renfe dans le cadre de la manifestation « Catalunya, nou estat d'Europa ». En , il fait l'objet d'une enquĂȘte de l'Audience nationale pour le soutien de la mairie de GĂ©rone Ă  la rĂ©solution du Parlement de Catalogne sur le lancement du processus d'indĂ©pendance[12]. La mĂȘme annĂ©e, la Candidature d'unitĂ© populaire (CUP), qui critique spĂ©cialement le modĂšle touristique de la ville, conteste l'embauche de personnes de confiance par la municipalitĂ© de GĂ©rone[12].

Il est reconduit dans ses responsabilitĂ©s municipales aprĂšs les Ă©lections de , ne bĂ©nĂ©ficiant encore une fois que de l'appui des dix Ă©lus de CiU, les autres groupes ayant encore une fois votĂ© chacun pour leur tĂȘte de liste[13]. Au mois de , il succĂšde Ă  Josep Maria Vila d'Abadal i Serra comme prĂ©sident de l'Association de communes pour l'indĂ©pendance (AMI). Le de la mĂȘme annĂ©e, il est rĂ©Ă©lu dĂ©putĂ© au Parlement, cette fois-ci comme candidat de la coalition indĂ©pendantiste Ensemble pour le oui.

Président de la généralité de Catalogne

Carles Puigdemont et Artur Mas lors de la passation de pouvoirs.

Défenseur de l'indépendance successeur d'Artur Mas

Le gouvernement catalan lors de sa premiÚre réunion le .

Artur Mas, prĂ©sident sortant de Catalogne, sera mis en cause en 2017 dans plusieurs affaires judiciaires, dont des dĂ©tournements de fonds[14] - [15]. Le , dans le cadre d'un accord avec la CUP, Carles Puigdemont est dĂ©signĂ© par CDC candidat Ă  la prĂ©sidence de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Catalogne aprĂšs le retrait d'Artur Mas[16]. ProfondĂ©ment indĂ©pendantiste[17], il assume pleinement la feuille de route indĂ©pendantiste prĂ©cĂ©demment exposĂ©e par Mas, Ă  savoir proclamer l'indĂ©pendance dans 18 mois en suivant les termes de la dĂ©claration parlementaire. Affirmant « qu'il n'est plus temps d'ĂȘtre lĂąches », il se prĂ©sente comme « le premier prĂ©sident de la post-autonomie et de la prĂ©-indĂ©pendance »[18].

Il est investi lors de la session parlementaire du avec 70 voix en sa faveur, 63 contre et deux abstentions[19].

Officiellement nommĂ© par dĂ©cret royal le [20], il prĂȘte aussitĂŽt serment en prĂ©sence du ministre de l'IntĂ©rieur Jorge FernĂĄndez DĂ­az et de la maire de Barcelone Ada Colau, mais jure fidĂ©litĂ© « Ă  la volontĂ© du peuple de Catalogne reprĂ©sentĂ©e par le Parlement », omettant sciemment de faire rĂ©fĂ©rence au monarque et Ă  la Constitution dans le texte qu'il dĂ©clame, en contradiction avec la formule officiellement imposĂ©e par un dĂ©cret de [21].

Il nomme son gouvernement deux jours plus tard[22]. Le nouvel exĂ©cutif compte 13 conseillers[alpha 4] dont cinq femmes et quatre sortants, tous rĂ©partis en trois grands domaines d'action supervisĂ©s par le vice-prĂ©sident Oriol Junqueras, la conseillĂšre Ă  la PrĂ©sidence Neus MuntĂ©, et le conseiller aux Affaires extĂ©rieures RaĂŒl Romeva[23].

Convocation du référendum d'indépendance

Le , son gouvernement, conjointement avec les dĂ©putĂ©s indĂ©pendantistes, annonce la date et la question du rĂ©fĂ©rendum d’indĂ©pendance dans une allocution solennelle faite Ă  la cour des Orangers du palais de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Catalogne. La question est :

« Voulez-vous que la Catalogne soit un État indĂ©pendant sous forme de rĂ©publique ? ».

Cette question sera posée dans les trois langues officielles de la Catalogne, à savoir le catalan, l'espagnol et l'occitan. La date fixée est le [24].

Son gouvernement connaĂźt une crise en suivant, lorsque plusieurs conseillers issus du PDeCAT (successeur de la CDC) Ă©mettent des doutes sur l'organisation unilatĂ©rale du scrutin, affichant leurs craintes concernant les suites judiciaires et financiĂšres possibles, ce qui conduit Junqueras Ă  rĂ©clamer un remaniement — dont les contours ont Ă©tĂ© nĂ©gociĂ©s directement avec Artur Mas, prĂ©sident du PDeCAT, et sans concertation avec Puigdemont — et que chaque membre de l'exĂ©cutif assume politiquement et juridiquement la tenue du rĂ©fĂ©rendum[25]. Il annonce donc le qu'il relĂšve Neus MuntĂ©, la conseillĂšre Ă  l'Enseignement Meritxell Ruiz, le conseiller Ă  l'IntĂ©rieur Jordi JanĂ© et le secrĂ©taire du gouvernement Joan Vidal de leurs fonctions, tandis qu'Oriol Junqueras fait savoir que la vice-prĂ©sidence assume dĂ©sormais la compĂ©tence en matiĂšre de processus Ă©lectoraux au dĂ©triment du dĂ©partement de la Gouvernance. Entrent au gouvernement deux personnalitĂ©s de poids : le prĂ©sident du groupe parlementaire Ensemble pour le oui Jordi Turull, qui succĂšde Ă  MuntĂ©, et l'ancien premier adjoint de la mairie de Barcelone Joaquim Forn, qui succĂšde Ă  JanĂ©[26].

AprĂšs une session parlementaire houleuse, la majoritĂ© adopte le la loi sur la tenue du rĂ©fĂ©rendum d’indĂ©pendance. Le , elle est suspendue par le Tribunal constitutionnel espagnol[27] qui met Ă©galement en garde les maires des 968 communes de Catalogne pour les dissuader d'organiser le scrutin[28]. Le Parlement adopte le mĂȘme jour et avec la mĂȘme majoritĂ© (71 voix sur 135) la loi de transition (Ley de transitoriedad jurĂ­dica y fundacional de la RepĂșblica) qui prĂ©voit l'organisation institutionnelle de la Catalogne si le « oui » l'emporte[29].

Le , le ministĂšre public supĂ©rieur en Catalogne porte plainte contre les membres du gouvernement et les membres du bureau du Parlement prĂ©sidĂ© par Carme Forcadell devant le tribunal supĂ©rieur de justice de Catalogne (TSJC)[30] pour motifs de prĂ©varication et de dĂ©sobĂ©issance ainsi que de dĂ©tournement de capitaux publics[31]. Le procureur gĂ©nĂ©ral de l'État annonce envisager son incarcĂ©ration[32].

Proclamation puis suspension de l'indépendance

Carles Puigdemont prenant la parole sur les résultats du référendum derriÚre un pupitre.
Carles Puigdemont intervient le devant le Parlement pour réagir au résultat du référendum d'indépendance.

Le , le gouvernement transmet au Parlement les rĂ©sultats officiels du scrutin rĂ©fĂ©rendaire, se substituant Ă  la commission Ă©lectorale (en espagnol : Sindicatura Electoral) dont tous les membres ont dĂ©missionnĂ© pour Ă©viter d'avoir Ă  rĂ©gler une amende quotidienne. Les chiffres dĂ©finitifs indiquent que 43,03 % des inscrits ont participĂ© au vote, le « Oui » remportant 90,18 % des suffrages exprimĂ©s. La transmission ouvre une pĂ©riode de deux jours pour que les dĂ©putĂ©s se rĂ©unissent et proclament officiellement l'indĂ©pendance de l'État de Catalogne[33]. Le lendemain du scrutin, Jordi Turull expliquait que dans 400 Ă©coles la Garde civile et la Police nationale ont empĂȘchĂ© la tenue du vote ou saisi les urnes, estimant que 700 000 inscrits n'ont pu prendre part au vote et que « si la situation avait Ă©tĂ© normale, le taux de participation aurait atteint 55 % »[34].

Lors d'une intervention devant le Parlement rĂ©uni le , il proclame que « avec les rĂ©sultats du rĂ©fĂ©rendum, la Catalogne a gagnĂ© le droit d'ĂȘtre un État indĂ©pendant ». Peu aprĂšs la fin de la sĂ©ance, les dĂ©putĂ©s indĂ©pendantistes signent une dĂ©claration qui reconnaĂźt « la RĂ©publique catalane comme État indĂ©pendant et souverain, fondĂ© sur le droit, dĂ©mocratique et social ». Bien que le texte n'y fasse pas rĂ©fĂ©rence, son application est suspendue en consĂ©quence du discours de Puigdemont devant les parlementaires, « pour entreprendre un dialogue, arriver Ă  une solution nĂ©gociĂ©e pour avancer face aux demandes du peuple catalan »[35]. La dĂ©claration ne sera pas publiĂ©e au Journal officiel de la communautĂ© autonome et n'a pas Ă©tĂ© formellement approuvĂ©e par un vote des dĂ©putĂ©s, ce qui la laisse sans valeur ni effet juridiques aux termes de la loi de transition juridique, qui imposait une proclamation par le Parlement rĂ©uni en session[36]. Pour l'historienne et politologue Virginie Tisserant, le discours du 10 octobre est un Ă©lĂ©ment de communication politique qui vise Ă  susciter l’intĂ©rĂȘt et Ă  pousser le gouvernement espagnol Ă  endosser la responsabilitĂ© du conflit[37]

Cette position est vertement condamnĂ©e par le gouvernement de l'État et divise fortement les partisans de l'indĂ©pendance. La CUP annonce qu'elle lui laisse « plus ou moins un mois » pour nĂ©gocier avec Madrid mais que sa confiance envers lui est « Ă©cornĂ©e » car « on ne peut pas suspendre la volontĂ© de deux millions de personnes », tandis que la ministre des Administrations territoriales Soraya SĂĄenz de SantamarĂ­a affirme que « personne ne peut tirer des consĂ©quences d'une loi qui n'existe pas, d'un rĂ©fĂ©rendum qui n'a pas eu lieu, et de la volontĂ© du peuple qu'il veut une fois de plus s'approprier »[38] - [39].

Dans la journĂ©e, l'Union europĂ©enne rejette l'idĂ©e d'ĂȘtre mĂ©diatrice dans la crise qu'elle considĂšre comme « une affaire intĂ©rieure », le prĂ©sident de la RĂ©publique française Emmanuel Macron parle d'un « coup de force » et affirme que « si nous intervenons, nous donnons raisons Ă  ceux qui ne respectent pas les rĂšgles de droit », la porte-parole de la Maison-Blanche confirme les propos du prĂ©sident des États-Unis Donald Trump pour qui « ce serait idiot que la Catalogne ne reste pas en Espagne », le secrĂ©taire des Affaires Ă©trangĂšres du Mexique Luis Videgaray Caso indique que son pays « ne reconnaĂźtra pas la Catalogne comme un État indĂ©pendant », et le ministre des Affaires Ă©trangĂšres de l'Italie Angelino Alfano juge « inacceptable » la dĂ©claration d'indĂ©pendance[40].

DÚs le lendemain matin, le conseil des ministres se réunit exceptionnellement et le président du gouvernement Mariano Rajoy annonce qu'il envoie à Puigdemont une « mise en demeure formelle » pour savoir si l'indépendance a été ou non déclarée, précisant qu'il s'agit d'une étape nécessaire « avant l'adoption par le gouvernement de toute mesure admise par l'article 155 de la Constitution », qui permet de forcer l'action des autorités autonomiques[41].

Déclaration d'indépendance et destitution du gouvernement

Le 21 octobre 2017, Rajoy annonce qu'il recourt Ă  l'article 155 de la Constitution pour revenir Ă  la lĂ©galitĂ© et respecter le statut d'autonomie. Il demande au SĂ©nat d’autoriser son gouvernement Ă  procĂ©der Ă  la destitution du gouvernement de Catalogne et Ă  convoquer de nouvelles Ă©lections rĂ©gionales dans les six mois[42]. Le 27 octobre 2017, le SĂ©nat donne son autorisation. Le soir mĂȘme, Puigdemont organise la premiĂšre rĂ©union du gouvernement de la RĂ©publique catalane autoproclamĂ©e et non internationalement reconnue au Palais de la GĂ©nĂ©ralitĂ©[43]. Le dĂ©cret relatif Ă  sa destitution entre en vigueur le lendemain matin, 28 octobre, au moment de sa publication au Bulletin officiel de l’État (BOE).

AprĂšs sa destitution

DĂ©part en Belgique

Le , rĂ©agissant depuis GĂ©rone, il appelle Ă  « s'opposer dĂ©mocratiquement » Ă  la dĂ©cision du gouvernement espagnol, dĂ©nonçant une « agression prĂ©mĂ©ditĂ©e Ă  la volontĂ© des Catalans » Ă  laquelle il faut « infatigable esprit civique et pacifique » et assurant de sa « volontĂ© est de continuer Ă  travailler pour remplir [son] mandat dĂ©mocratique »[44]. Le jour mĂȘme, son avocat affirme que « deux lĂ©galitĂ©s cohabitent en Catalogne »[45].

Le , d'aprĂšs l'agence Efe, il se rend Ă  Bruxelles via Marseille en compagnie de cinq anciens conseillers[alpha 4] de la GĂ©nĂ©ralitĂ©, Meritxell BorrĂ s, Toni ComĂ­n, Joaquim Forn, Dolors Bassa et Meritxell Serret[46] au lendemain de la polĂ©mique crĂ©Ă©e par Theo Francken, secrĂ©taire d'État belge Ă  l'Asile et aux Migrations, qui a proposĂ© l'asile politique Ă  Puigdemont. Par ailleurs, l'avocat Paul Bekaert, spĂ©cialisĂ© dans les droits de l’homme et le droit d’asile, a confirmĂ© Ă  l’agence Belga avoir Ă©tĂ© consultĂ© par Puigdemont qui l’a nommĂ© conseiller juridique[47].

Alors qu'il est toujours en Belgique, la justice espagnole — par l'intermĂ©diaire de la juge de l'Audience nationale Carmen Lamela — lance le Ă  son encontre un mandat d'arrĂȘt europĂ©en pour rĂ©bellion, sĂ©dition, dĂ©tournement de fonds publics et dĂ©sobĂ©issance Ă  l'autoritĂ©, tandis que huit ex-membres du gouvernement catalan sont placĂ©s en dĂ©tention provisoire Ă  Madrid pour les mĂȘmes motifs[48].

Le suivant, Carles Puigdemont et les quatre anciens conseillers qui l'accompagnaient se rendent aux autoritĂ©s judiciaires belges. Ils sont placĂ©s en garde Ă  vue en attendant d'ĂȘtre auditionnĂ©s par un juge d'instruction qui aura 24 heures pour statuer entre trois possibilitĂ©s : refuser la demande d'extradition europĂ©enne, garder les prĂ©venus en dĂ©tention provisoire jusqu'Ă  une dĂ©cision ultĂ©rieure ou les laisser en libertĂ© sous conditions[49]. Les cinq accusĂ©s sont finalement remis en libertĂ© mais leurs passeports sont confisquĂ©s ; ils ont interdiction de quitter le territoire belge sans l’accord du juge d’instruction, doivent rĂ©sider Ă  une adresse fixe, et devront se prĂ©senter personnellement Ă  tous les actes de procĂ©dure ou Ă  toutes les convocations des autoritĂ©s judiciaires et policiĂšres[50]. La chambre du conseil du tribunal de premiĂšre instance doit se prononcer sous 15 jours sur l'exĂ©cution du mandat d'arrĂȘt. Le 17 novembre, le tribunal — qui a examinĂ© le mandat — indique qu'il rendra sa dĂ©cision aprĂšs avoir entendu les plaidoiries de la dĂ©fense le . Mariano Rajoy fait savoir qu'il respectera les dĂ©cisions de la justice belge[51].

Le , le Tribunal suprĂȘme espagnol retire le mandat d'arrĂȘt international visant Carles Puigdemont, mais maintient le mandat d'arrĂȘt espagnol[52]. Le prend fin la procĂ©dure d'extradition[53].

Chef de file d'Ensemble pour la Catalogne

Pour les Ă©lections au Parlement de Catalogne, il accepte de postuler Ă  la prĂ©sidence de la GĂ©nĂ©ralitĂ© avec le soutien du PDeCAT, mais forme une candidature plus large, baptisĂ©e Ensemble pour la Catalogne (Junts per Catalunya, JuntsxCat), en rĂ©fĂ©rence Ă  l'ancienne coalition Ensemble pour le oui (Junts pel SĂ­, JxSĂ­). Alors que les sondages enregistrent une remontĂ©e d'Ensemble pour la Catalogne dans les derniers jours de campagne, celui-ci dĂ©joue les pronostics et remporte 34 dĂ©putĂ©s sur 135, devenant la premiĂšre force indĂ©pendantiste et la deuxiĂšme force politique catalane aprĂšs Ciudadanos. Dans son ensemble, le bloc favorable Ă  l'indĂ©pendance totalise 70 siĂšges aprĂšs avoir remportĂ© 47,7 % des suffrages exprimĂ©s.

Dans une allocution tĂ©lĂ©visĂ©e enregistrĂ©e depuis Bruxelles le , Carles Puigdemont prĂ©sente ses vƓux aux Catalans pour l'annĂ©e 2018 et « exige du gouvernement espagnol et de ceux qui le soutiennent qu'ils restaurent tous ceux qu'ils ont destituĂ©s sans l'autorisation des Catalans », prĂ©tendant s'exprimer en qualitĂ© de « prĂ©sident de la GĂ©nĂ©ralitĂ© en exercice »[54] - [55].

Tentative avortée de candidature à la présidence

Le , le président du Parlement, Roger Torrent, propose sa candidature à la présidence de la Généralité, précisant qu'il est le seul nom qui lui a été proposé lors de ses consultations avec les groupes parlementaires[56].

Saisi par le gouvernement espagnol, le Tribunal constitutionnel indique le que Puigdemont peut se présenter à l'investiture du Parlement trois jours plus tard, à la condition qu'il soit présent physiquement et qu'il bénéficie d'une autorisation délivrée par le juge ; par précaution, les magistrats décident à l'unanimité que toute session d'investiture qui ne remplirait pas ces conditions serait suspendue[57] - [58] - [59]. Alors que des proches de Puigdemont indiquent le lendemain qu'il a bien l'intention de demander cette autorisation judiciaire, son avocat fait savoir qu'il n'en est rien et qu'il se trouve « loin » de cette possibilité[60], arguant que son immunité parlementaire le protÚge de toute arrestation, excepté en cas de délit[61].

Puisqu'il n'est pas en mesure de se présenter le , Torrent annonce qu'il reporte la session d'investiture mais confirme que Puigdemont est bien candidat à la présidence de la Généralité[62]. Le , JuntsXCat dépose une proposition de loi modifiant la loi relative à la présidence et au gouvernement afin d'autoriser une investiture et une gouvernance de la Catalogne « à distance »[63].

Le , Carles Puigdemont renonce à briguer la présidence de la Généralité et propose la candidature de Jordi Sànchez, inculpé pour délit de sédition et placé en détention préventive depuis le 16 octobre 2017[64].

Le , la candidature de Jordi Turull est proposée par le président du Parlement de Catalogne Roger Torrent[65]. Le lendemain, il échoue à se faire élire au premier tour à la majorité absolue, en raison de l'abstention des quatre députés de la CUP[66]. Cet échec ouvre une période de deux mois à l'issue de laquelle le Parlement sera dissous en cas d'absence d'investiture[67].

AprĂšs l'adoption de la modification de la loi de la prĂ©sidence le 4 mai[68], ouvrant la voie Ă  son Ă©lection au poste de prĂ©sident et Ă  son investiture Ă  distance, puis sa suspension le 9 mai par le Tribunal constitutionnel[69], Puigdemont propose la candidature de Quim Torra, dĂ©putĂ© d'Ensemble pour la Catalogne et ancien prĂ©sident d'Òmnium Cultural, pour lui succĂ©der Ă  la prĂ©sidence de la GĂ©nĂ©ralitĂ©[70].

Interpellation en Allemagne

Le , la police autoroutiĂšre du Land allemand de Schleswig-Holstein annonce qu'elle a placĂ© Puigdemont en Ă©tat d'arrestation[71]. L'interpellation s'est produite Ă  la hauteur du village de Schuby, dans le Schleswig-Holstein, Ă  environ 35 kilomĂštres au sud de la frontiĂšre entre l'Allemagne et le Danemark. PrĂ©sent la veille en Finlande, Puigdemont devait initialement rejoindre Bruxelles en avion, mais la rĂ©activation du mandat d'arrĂȘt europĂ©en par la justice espagnole l'a amenĂ© Ă  effectuer le trajet en voiture. Sa prĂ©sence a Ă©tĂ© signalĂ©e Ă  la police du Land par les services de renseignement (CNI) et la police nationale espagnols, qui avaient placĂ© en Belgique un Ă©metteur sur la voiture venue le chercher en Finlande[72]. Ils choississent de signaler sa prĂ©sence et de demander son arrestation en Allemagne croyant pouvoir s'appuyer sur le code pĂ©nal allemand qui prĂ©voit l'existence d'un dĂ©lit de haute trahison dont la qualification juridique aurait pu, selon la presse espagnole[73], extrĂȘmement proche du dĂ©lit de rĂ©bellion pour lequel Carles Puigdemont est poursuivi, Ă  l'inverse du droit pĂ©nal belge[74]. Alors que le tribunal supĂ©rieur rĂ©gional de Schleswig-Holstein dĂ©cide de le maintenir en dĂ©tention le [75], le parquet de l'État rĂ©gional se dĂ©clare une semaine plus tard favorable Ă  son extradition[76].

Abandon du mandat d'arrĂȘt europĂ©en

Le , le mĂȘme tribunal refuse de l'extrader pour rĂ©bellion — ce qui exclut un procĂšs pour ce chef d'accusation en cas d'extradition — arguant de l'absence de violence ou de menace de violence que met en avant l'acte d'accusation du juge espagnol, n'Ă©cartant pas initialement l'Ă©ventualitĂ© de l'extrader pour dĂ©tournement de fonds[77]. Selon la justice allemande toutefois, le dĂ©tournement de fonds implique la corruption, qui semble difficile Ă  Ă©tablir[78].

Albert Rivera, prĂ©sident de Ciudadanos, Xavier GarcĂ­a Albiol, prĂ©sident du Parti populaire catalan, et le juge Pablo Llarena mettent en cause cette dĂ©cision et la forme procĂ©durale du mandat d'arrĂȘt europĂ©en : le premier considĂšre qu'il profite aux dĂ©linquants, le second qu'il n'est pas normal qu'un tribunal secondaire allemand puisse contester un acte d'un tribunal supĂ©rieur espagnol et le troisiĂšme envisage de contester la dĂ©cision devant la Cour de justice de l'Union europĂ©enne[79] - [80]. La ministre fĂ©dĂ©rale allemande de la Justice, Katarina Barley, qualifie pour sa part la dĂ©cision de ne pas retenir l'accusation de rĂ©bellion et de placer Puigdemont en libertĂ© sous caution de « totalement correcte », prĂ©cisant que les autoritĂ©s espagnoles doivent dĂ©montrer l'effectivitĂ© du dĂ©lit de dĂ©tournement de fonds publics, ajoutant que dans le cas contraire, « Carles Puigdemont sera un homme libre dans un pays libre »[81]. Selon le ministre des Finances CristĂłbal Montoro aucun fonds public n'a Ă©tĂ© effectivement employĂ© pour la mise en place du rĂ©fĂ©rendum, mais le simple fait d'ouvrir des Ă©coles publiques serait constitutif du dĂ©lit de dĂ©tournement de fonds[82].

Le , le parquet allemand Ă©met un nouvel[83] avis favorable Ă  la demande d'extradition formulĂ©e pour les motifs initialement invoquĂ©s par le parquet espagnol[84]et demande au tribunal du Schleswig-Holstein de reconsidĂ©rer son refus prĂ©cĂ©dent[85]. Cette nouvelle demande rallonge de trente jours le dĂ©lai imparti au tribunal pour rendre son arrĂȘt.

Le , le tribunal rĂ©gional supĂ©rieur de Schleswig-Holstein annonce que l'extradition de Puigdemont pour malversation est recevable, rejetant par contre Ă  l'unanimitĂ© et une nouvelle fois les motifs de rĂ©bellion, de sĂ©dition et de dĂ©sordre public. La dĂ©fense dispose de procĂ©dures d'appel pouvant aller jusqu'au Tribunal constitutionnel fĂ©dĂ©ral et en attendant, la justice allemande laisse Puigdemont libre sans autre condition que d'ĂȘtre localisable en Allemagne. Le juge Pablo Llarena, magistrat chargĂ© du dossier au Tribunal suprĂȘme, indique qu'il pourrait renoncer Ă  la demande d'extradition au seul motif de malversation[86] et prĂ©senter un recours devant la Cour de justice de l'Union europĂ©enne[87].

Le , le juge Llarena annonce que, face au « manque d'implication » de la justice allemande[88], il renonce pour la seconde fois Ă  la procĂ©dure d'extradition europĂ©enne et Ă©tend cela Ă  tous les Ă©lus catalans exilĂ©s. Ils peuvent dĂ©sormais se dĂ©placer librement en Europe sans ĂȘtre inquiĂ©tĂ©s tant qu'ils ne se rendent pas en Espagne. Le camp souverainiste se fĂ©licite de cette dĂ©cision tandis que le prĂ©sident de Ciudadanos, Albert Rivera, parle d'« inefficacitĂ© des mandats d'arrĂȘt europĂ©ens »[89].

Retour en Belgique

Le , Puigdemont lance l'Appel national pour la République, un nouveau mouvement indépendantiste.

La presse évoque en une potentielle candidature de Puigdemont aux élections européennes sur la liste du parti nationaliste et indépendantiste flamand Alliance néo-flamande (N-VA). Il apporte pourtant son soutien public le mois suivant aux habitants francophones des Fourons, une commune flamande à facilité linguistique[90].

Au cours de ce mĂȘme mois de , le magazine britannique Time le place sur sa liste des favoris pour l'obtention du prix Nobel de la paix, avec notamment Donald Trump, Kim Jong-un, Moon Jae-in, le pape François ou encore Raif Badawi[91].

Il relance le mouvement indĂ©pendantiste depuis son exil belge. Il fonde le l'Appel national pour la RĂ©publique, en forme courte Crida) avec le prĂ©sident de la GĂ©nĂ©ralitĂ© Quim Torra. DestinĂ© Ă  unir son camp, la Crida n'est pourtant soutenue que par le Parti dĂ©mocrate europĂ©en catalan. La Gauche rĂ©publicaine de Catalogne et la Candidature d'unitĂ© populaire ont effet rejetĂ© l'idĂ©e de s'associer sous une mĂȘme banniĂšre contrĂŽlĂ©e par Puigdemont. Trois jours plus tard, Torra prĂ©sente Ă  Barcelone le « Conseil pour la RĂ©publique », sorte de gouvernement parallĂšle sans statut institutionnel officiel, dirigĂ© par le prĂ©sident dĂ©chu, qui se coordonnera avec l'exĂ©cutif catalan et dont l'objectif est de rechercher des soutiens hors d'Espagne et parvenir Ă  l'indĂ©pendance de la Catalogne[92].

Député européen

Candidature aux élections européennes de 2019

Alors qu'il avait annoncĂ© son intention d'ĂȘtre candidat aux Ă©lections europĂ©ennes de 2019 en Espagne en tĂȘte de liste de sa coalition Ensemble pour la Catalogne (JxCat), le Parti populaire et Ciudadanos saisissent la Commission Ă©lectorale centrale (JEC). Celle-ci dĂ©cide le de bloquer sa candidature. L'autoritĂ© Ă©lectorale espagnole considĂšre en effet qu'ĂȘtre Ă©ligible requiert d'ĂȘtre Ă©lecteur, ce qui suppose d'ĂȘtre inscrit sur le registre Ă©lectoral, ce qui n'est pas son cas d'aprĂšs elle. Elle ajoute qu'il ne s'agit pas ici d'un cas d'inĂ©ligibilitĂ© mais d'un dĂ©faut de jouissance du droit de suffrage actif[93]. La dĂ©cision est acquise Ă  l'issue d'une discussion intense et tendue par sept voix pour et quatre contre, dont celles du prĂ©sident et du vice-prĂ©sident de la commission qui estiment que le droit Ă  ĂȘtre Ă©lu prime sur toute autre considĂ©ration[94].

Tandis que l'un des avocats de Puigdemont, Jaume Alonso-Cuevillas, annonce qu'il intentera un recours contre cette dĂ©cision, JxCat annonce qu'elle remplace provisoirement l'ancien prĂ©sident de la GĂ©nĂ©ralitĂ© par un autre de ses conseils juridiques, Gonzalo Boye. Ce dernier dĂ©nonce que la JEC n'a d'ailleurs laissĂ© que « 48 minutes et non 48 heures, comme le prĂ©voit la loi » Ă  JxCat pour prĂ©senter des candidats de substitution[95]. Le , le ministĂšre public provincial de Madrid appuie la requĂȘte d'Alonso-Cuevillas devant le juge du contentieux administratif, estimant que le choix de la JEC va Ă  l'encontre de la Constitution, de la jurisprudence du Tribunal constitutionnel et souffre d'un dĂ©faut de base lĂ©gale[96].

Le , un tribunal du contentieux administratif de Madrid annule la dĂ©cision de la JEC, en accord avec le verdict Ă©mis la veille par le Tribunal suprĂȘme qui estimait — bien qu'il se soit dĂ©clarĂ© incompĂ©tent — qu'il n'existait aucune cause d'inĂ©ligibilitĂ©[97]. Alors que le Parti populaire indique son intention d'interjeter un recours devant le Tribunal constitutionnel, considĂ©rant que la candidature d'un justiciable en fuite constitue une violation de la loi, Puigdemont annonce son intention d'attaquer la JEC pour prĂ©varication[98] - [99].

Prise de fonction reportée

Lors des Ă©lections du , il est Ă©lu dĂ©putĂ© europĂ©en avec Toni ComĂ­n et Oriol Junqueras. Quelques jours aprĂšs, il se voit refuser l'entrĂ©e au Parlement europĂ©en[100]. Devant le Parlement, il se plaint alors de discrimination car d'autres Espagnols Ă©lus au cours du mĂȘme scrutin ont reçu leur accrĂ©ditation, et montre celle de JosĂ© RamĂłn BauzĂĄ, Ă©lu de Ciudadanos. Le Parlement europĂ©en Ă©tend alors cette interdiction Ă  tous les Ă©lus espagnols jusqu'Ă  ce que l'Espagne envoie une liste officielle[101]. L'Espagne, de son cĂŽtĂ©, considĂšre que pour ĂȘtre Ă©lu, il doit prĂȘter serment de respect de la Constitution, ce que son avocat Gonzalo Boye (es) conteste considĂ©rant que le scrutin est europĂ©en et soumis Ă  la loi europĂ©enne. L'Espagne serait obligĂ©e de publier le rĂ©sultat officiel qui ferait de son client un eurodĂ©putĂ© sinon, il pourrait se rendre en Espagne, ĂȘtre arrĂȘtĂ© comme Oriol Junqueras, mais alors ĂȘtre en condition de prendre possession de l'acte d’eurodĂ©putĂ© qui implique une immunitĂ©. Dans tous les cas, plusieurs vice-prĂ©sidents du Parlement europĂ©en (dont Sylvie Guillaume) demandent des explications Ă  Antonio Tajani, affirmant ne pas avoir Ă©tĂ© consultĂ©s sur cette dĂ©cision qu'ils attribuent Ă  ce dernier[102].

Le , la Cour de justice de l'Union europĂ©enne (CJUE) reconnaĂźt Ă  Junqueras le statut de dĂ©putĂ© europĂ©en depuis la proclamation de son Ă©lection, en juin prĂ©cĂ©dent. Le prĂ©sident du Parlement David Sassoli considĂšre que cette dĂ©cision s'applique Ă©galement Ă  Puigdemont et lĂšve l'interdiction faite aux services administratifs de le laisser accĂ©der Ă  l'enceinte parlementaire. Il se rend dĂšs le lendemain Ă  Bruxelles avec Toni ComĂ­n, Ă©galement concernĂ©, oĂč il reçoit une accrĂ©ditation provisoire lui permettant d'accomplir les formalitĂ©s administratives en vue de la prise de possession de son mandat[103]. La justice belge annonce le qu'elle suspend l'exĂ©cution du mandat d'arrĂȘt europĂ©en Ă©mis Ă  l'encontre de Puigdemont le par la justice espagnole Ă  la suite de la condamnation des dirigeants indĂ©pendantistes par le Tribunal suprĂȘme, le considĂ©rant couvert par l'immunitĂ© parlementaire[104].

EmpĂȘchĂ© par la justice espagnole de siĂ©ger au Parlement europĂ©en, il prend ses fonctions le , soit six mois aprĂšs le dĂ©but de la 9e lĂ©gislature[105]. Dans la foulĂ©e, le Parlement europĂ©en lance l'examen de la demande de levĂ©e de son immunitĂ© parlementaire faite par les autoritĂ©s espagnoles[106].

DĂ©sirant organiser son grand retour mĂ©diatique, mais ne souhaitant pas retourner en Espagne oĂč il est convaincu que son immunitĂ© parlementaire n'est pas garantie, il organise symboliquement un meeting gĂ©ant en Catalogne nord, Ă  Perpignan (France), le . Entre 110 000 et 150 000 personnes, majoritairement venues de l'autre cĂŽtĂ© de la frontiĂšre, y sont rassemblĂ©es[107] - [108], un tel afflux de population pour une manifestation dans cette ville n'ayant pas Ă©tĂ© vu depuis la rĂ©volte des vignerons de 1907[109], et alors que les frontiĂšres ne sont pas encore fermĂ©es pour lutter contre la pandĂ©mie de Covid-19. PrĂ©sent Ă  la manifestation, le prĂ©sident de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Catalogne, Quim Torra, annonce le avoir les « symptĂŽmes » de la Covid-19[110].

Il appelle Ă  voter contre le candidat d’extrĂȘme droite Louis Aliot (RN) aux Ă©lections municipales françaises de 2020 dans la ville catalane de Perpignan, et soutient le maire sortant Jean-Marc Pujol contre « un des mouvements les plus populistes d’Europe », afin que « Perpignan reste une rĂ©fĂ©rence commune de libertĂ© et de dĂ©mocratie ». Le candidat RN l’emporte nĂ©anmoins[111].

Fondation de Junts

En , avec d’autres dirigeants de son parti, il rompt avec le PDeCAT sur fond de divergences stratĂ©giques, celui-ci lui reprochant sa stratĂ©gie de confrontation avec le gouvernement espagnol et son inclinaison Ă  gauche dans une formation historique de centre droit[112].

Levée de son immunité parlementaire et courte détention en Italie

Le Parlement europĂ©en vote la levĂ©e de son immunitĂ© parlementaire par 400 voix contre 248 et 45 abstentions le . Carles Puigdemont conserve son mandat, mais ce rĂ©sultat rend possible la reprise de l'Ă©tude par les tribunaux belges de la demande d'extradition formulĂ©e par la justice espagnole. Il dĂ©clare qu'il s'agit « d'une triste journĂ©e pour le Parlement europĂ©en [et] pour la dĂ©mocratie europĂ©enne » et estime que « c'est un clair cas de persĂ©cution politique ». L'assemblĂ©e se prononce dans le mĂȘme sens au sujet de ses collĂšgues indĂ©pendantistes Clara Ponsati et Toni ComĂ­n[113]. Cette dĂ©cision, suspendue le par la CJUE, en attendant de se prononcer sur le fond du recours dĂ©posĂ©s par Carles Puigdemont[114], est confirmĂ©e le suivant, les juges estimant trĂšs faible le risque qu'il soit dĂ©tenu — le tribunal considĂ©rant le mandat d'arrĂȘt europĂ©en comme suspendu en raison d'une question prĂ©judicielle posĂ©e par le juge Pablo Llarena — et confirmant qu'il bĂ©nĂ©ficie toujours d'une protection pour se rendre aux sĂ©ances plĂ©niĂšres et en commission[115].

Carles Puigdemont et Gonzalo Boye en conférence de presse à Alghero.

Le , la police italienne avise la police espagnole de la prĂ©sence de Carles Puigdemont sur un vol Ă  destination de l'aĂ©roport d'Alghero-Fertilia, en Sardaigne[116]. Les policiers espagnols indiquent alors Ă  leurs collĂšgues italiens que le mandat d'arrĂȘt europĂ©en est toujours en vigueur et qu'ils peuvent procĂ©der Ă  l'interpellation du dĂ©putĂ© europĂ©en[117]. Celui-ci est ensuite arrĂȘtĂ© Ă  sa descente d'avion[118] - [119], alors qu'il se rendait Ă  Alghero, rĂ©gion catalanophone d'Italie. À l'inverse des neuf dirigeants indĂ©pendantistes prĂ©cĂ©demment incarcĂ©rĂ©s en Espagne, il n'a pas bĂ©nĂ©ficiĂ© de la mesure de grĂące prise au cours de l'annĂ©e par le gouvernement de Pedro SĂĄnchez, qui avait indiquĂ© son souhait de voir Carles Puigdemont jugĂ© par la justice espagnole[120].

Il est remis en libertĂ© dĂšs le lendemain par la justice italienne, sans aucune forme de contrainte, dans la mesure oĂč son maintien en dĂ©tention irait Ă  l'encontre de l'immunitĂ© dont il jouit toujours pour se rendre aux rĂ©unions du Parlement, et il se voit convoquĂ© devant la cour d'appel de Sassari le suivant[121]. Son avocat Gonzalo Boye explique que la justice europĂ©enne avait refusĂ© de maintenir son immunitĂ© dans la mesure oĂč les autoritĂ©s espagnoles avaient affirmĂ© que le mandat d'arrĂȘt europĂ©en se trouvait suspendu, et qu'en consĂ©quence de ces derniers dĂ©veloppements, il compte dĂ©poser un rĂ©fĂ©rĂ© devant le tribunal de l'Union europĂ©enne en vue d'obtenir le rĂ©tablissement l'immunitĂ© complĂšte de Carles Puigdemont[122]. Pablo Llarena avait le mĂȘme jour informĂ© la cour d'appel de Sassari que le mandat d'arrĂȘt europĂ©en n'a jamais Ă©tĂ© dĂ©sactivĂ© par la justice espagnole, et que celui-ci reste en vigueur dans l'esprit du Tribunal suprĂȘme, en dĂ©pit des considĂ©rants du tribunal de l'Union europĂ©enne concernant la suspension de l'immunitĂ© de Carles Puigdemont[123].

Le , le tribunal de l'Union européenne rejette le recours déposé en contre la levée de l'immunité parlementaire de Carles Puigdemont et ses collÚgues Clara Ponsatí et Toni Comín, rejetant notamment l'argument que le Parlement européen n'aurait pas agi de maniÚre impartiale et qu'il ne lui appartient pas de s'assurer que les décisions de la justice espagnole sont conformes au droit. L'ancien président de la Généralité annonce le dépÎt d'un recours en appel et qu'il demandera de conserver son immunité en attendant la résolution de son appel[124].

DĂ©tail des mandats et fonctions

Publications

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  • (ca) « L'hora d'El Patit », Revista de Girona, no 203,‎ , p. 8-9 (lire en ligne [PDF], consultĂ© le ).
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Notes et références

Notes

(ca) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de l’article de WikipĂ©dia en catalan intitulĂ© « Carles Puigdemont i CasamajĂł » (voir la liste des auteurs).
  1. Peut siéger à partir de janvier 2020.
  2. Soraya Såenz de Santamaría est chargée d'exercer les compétences par délégation du président du gouvernement, Mariano Rajoy.
  3. Prononciation en catalan retranscrite selon la norme API.
  4. En Espagne, un conseiller (en catalan : conseller) est un membre de gouvernement de communauté autonome.

Références

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