Ălections au Parlement de Catalogne de 2006
Les élections au Parlement de Catalogne de (en catalan : Eleccions al Parlament de Catalunya de 2006, en espagnol : Elecciones al Parlamento de Cataluña de 2006, en occitan : Eleccions ath Parlament de Catalonha de 2006) se tiennent le mercredi , afin d'élire les 135 députés de la VIIIe législature du Parlement de Catalogne pour un mandat de quatre ans.
Ălections au Parlement de Catalogne de 2006 | |||||
135 siÚges du Parlement de Catalogne (majorité absolue : 68 députés) | |||||
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Type dâĂ©lection | Ălections lĂ©gislatives de communautĂ© autonome | ||||
Corps électoral et résultats | |||||
Population | 6 995 206 | ||||
Inscrits | 5 321 274 | ||||
Votants | 2 982 108 | ||||
56,04âŻ% 6,5 | |||||
Votes exprimés | 2 968 534 | ||||
Votes nuls | 13 574 | ||||
CDC â Artur Mas | |||||
Voix | 935 756 | ||||
31,52âŻ% | 0,6 | ||||
Députés élus | 48 | 2 | |||
PSC â JosĂ© Montilla | |||||
Liste
| |||||
Voix | 796 173 | ||||
26,82âŻ% | 4,3 | ||||
Députés élus | 37 | 5 | |||
ERC â Josep-LluĂs Carod-Rovira | |||||
Voix | 416 355 | ||||
14,03âŻ% | 2,4 | ||||
Députés élus | 21 | 2 | |||
PP â Josep PiquĂ© | |||||
Voix | 316 222 | ||||
10,65âŻ% | 1,2 | ||||
Députés élus | 14 | 1 | |||
ICV-EUiA â Joan Saura (ca) | |||||
Voix | 282 693 | ||||
9,52âŻ% | 2,2 | ||||
Députés élus | 12 | 3 | |||
Président de la Généralité | |||||
Sortant | Ălu | ||||
Pasqual Maragall PSC |
José Montilla PSC | ||||
Anticipé d'un an sur le terme naturel de la législature, le scrutin est la conséquence de la rupture de la coalition de gauche formée en autour du socialiste Pasqual Maragall, causée par des désaccords sur l'adoption d'un nouveau statut d'autonomie. Les résultats montrent la victoire de Convergence et Union, qui redevient le premier parti en voix devant le Parti des socialistes de Catalogne, et une majorité absolue pour les partis ayant souscrit le pacte de coalition trois ans auparavant.
Le chef de file socialiste José Montilla conclut peu aprÚs le scrutin un accord de principe pour rééditer la majorité tripartite formée en entre le Parti socialiste, la Gauche républicaine de Catalogne et Initiative pour la Catalogne Verts - Gauche unie et alternative. Le pacte de coalition est conclu à la veille de l'ouverture de la législature et permet l'investiture de José Montilla à la majorité absolue des députés, puis la formation d'un nouvel exécutif unissant les forces de gauche et centre gauche.
Contexte
Alternance historique en 2003
Au cours des Ă©lections parlementaires du 16 novembre 2003, Convergence et Union (CiU) d'Artur Mas, au pouvoir depuis sous l'autoritĂ© de Jordi Pujol, qui ne se reprĂ©sentait pas, arrive en tĂȘte avec 46 dĂ©putĂ©s sur 135, soit quatre de plus que le Parti des socialistes de Catalogne (PSC) de Pasqual Maragall, arrivĂ© cependant premier en voix. Perdant chacun dix siĂšges, les deux grands partis sont en fort recul. Ă l'inverse, la Gauche rĂ©publicaine de Catalogne (ERC) enregistre une forte poussĂ©e et se transforme en arbitre de la gouvernance de la communautĂ© autonome, dans la mesure oĂč ses 23 dĂ©putĂ©s permettent de dĂ©cider s'il y aura un gouvernement nationaliste avec CiU ou un exĂ©cutif de gauche avec le PSC et Initiative pour la Catalogne Verts - Gauche alternative (ICV-EA)[1].
Tant Pasqual Maragall qu'Artur Mas se disent prĂȘts Ă occuper le poste de prĂ©sident de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Catalogne avec le soutien de la Gauche rĂ©publicaine, qui choisit au dĂ©part de ne pas clairement se positionner[2] - [3]. Finalement, les trois partis de gauche s'accordent pour nĂ©gocier puis signent le un pacte de coalition, l'« accord pour un gouvernement catalaniste de gauche » dans le salon du Tinnell du grand palais royal (es)[4]. Deux jours plus tard, Pasqual Maragall est effectivement investi prĂ©sident de la GĂ©nĂ©ralitĂ© au terme d'un dĂ©bat parlementaire par 74 voix pour et 61 contre, le Parti populaire ayant rejoint Convergence et Union dans l'opposition, ce qui marque la premiĂšre alternance depuis le rĂ©tablissement de l'autonomie en [5].
Nouveau statut d'autonomie
Le , le Parlement constitue un groupe de travail (Ponencia) chargĂ© de proposer un avant-projet de nouveau statut d'autonomie pour la Catalogne. Le Parti populaire indique qu'il n'y participera qu'aprĂšs l'organisation des Ă©lections lĂ©gislatives et sĂ©natoriales du 14 mars suivant[6]. Plus de 18 mois plus tard, le , les trois partis du gouvernement catalan et CiU parviennent Ă sceller une entente sur le contenu dĂ©finitif du nouveau statut, aprĂšs s'ĂȘtre entendus sur les rĂšgles de financement du budget de la communautĂ© autonome[7]. Le lendemain, la proposition de loi organique de rĂ©forme du statut d'autonomie est donc approuvĂ©e en sĂ©ance plĂ©niĂšre du Parlement par 120 voix pour et 15 contre, seul le Parti populaire marquant son opposition au texte[8].
Le projet de rĂ©forme statutaire est examinĂ© en sĂ©ance plĂ©niĂšre du CongrĂšs des dĂ©putĂ©s le suivant, les dĂ©putĂ©s approuvant la prise en considĂ©ration du texte par 197 voix pour et 146 contre, lĂ encore le PP Ă©tant la seule force politique Ă faire part de son refus[9]. AprĂšs une longue rencontre entre Artur Mas et Josep Antoni Duran i Lleida, et le prĂ©sident du gouvernement espagnol JosĂ© Luis RodrĂguez Zapatero au palais de la Moncloa le , un accord global est conclu sur les Ă©lĂ©ments les plus polĂ©miques du futur statut, Ă savoir la quantitĂ© de cession des impĂŽts au budget catalan, qui augmente de prĂšs de 50 %, et la reconnaissance de la Catalogne comme une nation, qui est transfĂ©rĂ©e d'un article au prĂ©ambule du texte[10]. En rĂ©action Ă ce pacte entre socialistes et catalanistes de centre droit, le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la Gauche rĂ©publicaine Joan PuigcercĂłs (ca) affirme que son parti ne sera plus dans l'avenir « l'alliĂ© privilĂ©giĂ© » du gouvernement de l'Ătat[11].
Le , le CongrÚs des députés approuve en séance pléniÚre la proposition de loi organique de réforme du statut d'autonomie de la Catalogne avec 189 suffrages favorables, 154 oppositions et deux abstentions : au rejet du Parti populaire s'ajoute en effet celui de la Gauche républicaine de Catalogne[12]. Au lendemain de l'adoption, la direction du PSOE indique publiquement à ERC qu'il n'est pas envisageable que le texte souffre une quelconque modification lors de son examen à venir par le Sénat[13]. La chambre haute des Cortes Generales donne son feu vert au projet sans changement, entrainant donc son adoption définitive, le , lors d'un vote au cours duquel seul le Parti populaire se positionne en opposant, puisque les quatre sénateurs de la Gauche républicaine versent pour leur part dans l'abstention[14].
Rupture de la majorité en 2006
Le président de la Généralité Pasqual Maragall annonce le qu'il convoque le référendum de ratification du nouveau statut pour le suivant. à cette occasion, il indique que l'opposition d'ERC au texte l'a amené à expulser ses membres du gouvernement catalan. Assumant cette rupture de facto de la majorité parlementaire, il ajoute avoir l'intention de dissoudre le Parlement et convoquer de nouvelles élections avant la fin de l'année[15]. Le scrutin référendaire voit les Catalans valider la réforme statutaire par 73,9 % des suffrages exprimés, mais le taux de participation est seulement de 49 % des inscrits, soit dix points de moins que le référendum relatif au statut de 1979[16].
Dans une dĂ©claration institutionnelle qu'il rĂ©alise trois jours aprĂšs, le , le chef du gouvernement indique qu'il ne sera pas candidat Ă sa propre succession au cours des Ă©lections anticipĂ©es Ă venir, renonçant Ă mener de nouveau la candidature du Parti des socialistes de Catalogne en raison du fait qu'il avait rempli les objectifs qu'il s'Ă©tait fixĂ© en , lorsqu'il avait acceptĂ© d'ĂȘtre le chef de file Ă©lectoral de son parti aux Ă©lections de 1999[17]. La commission exĂ©cutive du PSC choisit le , Ă l'unanimitĂ© de ses membres, de le remplacer par son premier secrĂ©taire et ministre de l'Industrie, JosĂ© Montilla[18].
Au cours de sa derniÚre séance de questions d'actualité au gouvernement le , Pasqual Maragall annonce dans une déclaration solennelle au Parlement que les élections seront convoquées le [19].
Mode de scrutin
Le Parlement de Catalogne (Parlament de Catalunya) est une assemblĂ©e parlementaire monocamĂ©rale constituĂ©e de 135 dĂ©putĂ©s (diputats) Ă©lu pour une lĂ©gislature de quatre ans au suffrage universel direct selon les rĂšgles du scrutin proportionnel d'Hondt par l'ensemble des personnes rĂ©sidant dans la communautĂ© autonome oĂč rĂ©sidant momentanĂ©ment Ă l'extĂ©rieur de celle-ci, si elles en font la demande.
La communautĂ© autonome de Catalogne ne s'Ă©tant pas dotĂ©e d'une loi Ă©lectorale propre, la deuxiĂšme disposition transitoire du statut d'autonomie de 2006 maintient en vigueur la quatriĂšme disposition transitoire du statut d'autonomie de 1979, qui dispose que le Parlement est Ă©lu dans les mĂȘmes conditions que le CongrĂšs des dĂ©putĂ©s. Elle prĂ©cise par ailleurs que « Les circonscriptions Ă©lectorales seront les quatre provinces de Barcelone, GĂ©rone, LĂ©rida et Tarragone. Le Parlement de Catalogne sera composĂ© par 135 dĂ©putĂ©s, desquels la circonscription de Barcelone Ă©lira un dĂ©putĂ© pour 50 000 habitants, avec au plus 85 dĂ©putĂ©s. Les circonscriptions de GĂ©rone, LĂ©rida et Tarragone Ă©liront au moins six dĂ©putĂ©s, plus un par tranche de 40 000 habitants, obtenant respectivement 17, 15 et 18 dĂ©putĂ©s. »[20] - [21].
Les bulletins blancs sont considérés comme des suffrages valides[22], entrant ainsi en ligne de compte dans la détermination des listes ayant franchi le seuil électoral. En revanche, ils ne sont pas considérés comme des suffrages exprimés et ne sont donc pas pris en compte pour la répartition des siÚges.
Présentation des candidatures
Peuvent présenter des candidatures
- les partis ou fédérations politiques enregistrées auprÚs du registre des partis politiques du ministÚre de l'Intérieur ;
- les coalitions Ă©lectorales de ces mĂȘmes partis ou fĂ©dĂ©rations dĂ»ment constituĂ©es et inscrites auprĂšs de la commission Ă©lectorale au plus tard 10 jours aprĂšs la convocation du scrutin ;
- et les regroupements d'électeurs bénéficiant du parrainage d'au moins 1 % des inscrits de la circonscription.
RĂ©partition des siĂšges
Seules les listes ayant recueilli au moins 3 % des suffrages valides â incluant les bulletins blancs â peuvent participer Ă la rĂ©partition des siĂšges Ă pourvoir dans une circonscription, qui s'organise en suivant diffĂ©rentes Ă©tapes :
- les listes sont classées en une colonne par ordre décroissant du nombre de suffrages obtenus ;
- les suffrages de chaque liste sont divisés par 1, 2, 3... jusqu'au nombre de députés à élire afin de former un tableau ;
- les mandats sont attribués selon l'ordre décroissant des quotients ainsi obtenus[23].
Lorsque deux listes obtiennent un mĂȘme quotient, le siĂšge est attribuĂ© Ă celle qui a le plus grand nombre total de voix ; lorsque deux candidatures ont exactement le mĂȘme nombre total de voix, l'Ă©galitĂ© est rĂ©solue par tirage au sort et les suivantes de maniĂšre alternative.
Campagne
Principales forces politiques
RĂ©sultats
Total régional
Partis | Voix | % | +/- | SiĂšges | +/- | |
---|---|---|---|---|---|---|
Convergence et Union (CiU) | 935 756 | 31,52 | 0,58 | 48 | 2 | |
Parti des socialistes de Catalogne-Citoyens pour le changement (ca) (PSC-CpC) | 796 173 | 26,82 | 4,34 | 37 | 5 | |
Gauche républicaine de Catalogne (ERC) | 416 355 | 14,03 | 2,41 | 21 | 2 | |
Parti populaire (PP) | 316 222 | 10,65 | 1,24 | 14 | 1 | |
Initiative pour la Catalogne Verts - Gauche unie et alternative (ICV-EUiA) | 282 693 | 9,52 | 2,24 | 12 | 3 | |
Ciutadans (Cs) | 89 840 | 3,03 | Nv | 3 | 3 | |
Les Verts - Ăcologistes et Verts de Catalogne (EV-EVC) (ca) | 17 900 | 0,60 | Abs | 0 | ||
Parti anti-corrida contre la maltraitance animale (PACMA) | 13 730 | 0,46 | Abs | 0 | ||
Autres listes | 39 621 | 1,33 | â | 0 | ||
Blanc | 60 244 | 2,03 | 1,12 | |||
Votes valides | 2 968 534 | 99,54 | ||||
Votes nuls | 13 574 | 0,46 | ||||
Total | 2 982 108 | 100 | â | 135 | ||
Abstentions | 2 339 166 | 43,96 | ||||
Inscrits / Participation | 5 321 274 | 56,04 | ||||
Par circonscription
Circonscription | Barcelone | GĂ©rone | LĂ©rida | Tarragone | |||||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
SiĂšges | 85 | 17 | 15 | 18 | |||||||||||||
Nombre | % | Nombre | % | Nombre | % | Nombre | % | ||||||||||
Inscrits | 3 991 904 | 100,00 | 483 543 | 100,00 | 311 037 | 100,00 | 534 790 | 100,00 | |||||||||
Abstentions | 1 759 032 | 44,06 | 207 311 | 42,87 | 127 511 | 41,00 | 245 312 | 45,87 | |||||||||
Votants | 2 232 872 | 55,94 | 276 232 | 57,13 | 183 526 | 59,00 | 289 478 | 54,13 | |||||||||
Nuls | 8 753 | 0,39 | 1 723 | 0,62 | 1 203 | 0,66 | 1 895 | 0,65 | |||||||||
Exprimés | 2 224 119 | 99,61 | 274 509 | 99,38 | 182 323 | 99,34 | 287 583 | 99,35 | |||||||||
Partis | Voix | % | SiĂšges | +/â | Voix | % | SiĂšges | +/â | Voix | % | SiĂšges | +/â | Voix | % | SiĂšges | +/â | |
CiU | 664 723 | 29,89 | 27 | 2 | 104 840 | 38,19 | 7 | 72 916 | 39,99 | 7 | 93 277 | 32,43 | 7 | ||||
PSC-CpC | 620 601 | 27,90 | 25 | 4 | 60 755 | 22,13 | 4 | 40 097 | 21,99 | 3 | 1 | 74 720 | 25,98 | 5 | |||
ERC | 280 566 | 12,61 | 11 | 2 | 52 799 | 19,23 | 4 | 32 304 | 17,72 | 3 | 50 686 | 17,62 | 3 | ||||
PP | 248 165 | 11,16 | 10 | 1 | 19 808 | 7,22 | 1 | 16 605 | 9,11 | 1 | 31 644 | 11,00 | 2 | ||||
ICV-EUiA | 230 968 | 10,38 | 9 | 2 | 20 978 | 7,64 | 1 | 12 018 | 6,59 | 1 | 1 | 18 729 | 6,51 | 1 | |||
Cs | 78 525 | 3,53 | 3 | 3 | 2 584 | 0,94 | 0 | 1 761 | 0,97 | 0 | 6 970 | 2,42 | 0 | ||||
Autres | 55 013 | 2,47 | 7 229 | 2,63 | 2 456 | 1,35 | 6 553 | 2,28 | |||||||||
Blanc | 45 558 | 2,05 | 5 516 | 2,01 | 4 166 | 2,28 | 5 004 | 1,74 | |||||||||
Analyse
Avec l'un des plus faibles taux de participation depuis le rĂ©tablissement de l'autonomie territoriale en , le scrutin est marquĂ© par une nouvelle victoire de Convergence et Union, qui ne conquiert cependant pas la majoritĂ© nĂ©cessaire pour gouverner seule, la rendant dĂ©pendante d'Ă©ventuelles alliances post-Ă©lectorales[25]. Le Parti des socialistes de Catalogne reste la deuxiĂšme force parlementaire et recule de cinq siĂšges, mais la coalition gouvernementale qu'il forme avec Initiative pour la Catalogne Verts - Gauche unie et alternative totalise plus de siĂšges que la principale force de l'opposition parlementaire[26]. Dans le dĂ©tail, CiU vire en tĂȘte dans les quatre circonscriptions Ă©lectorales, surpassant ainsi le PSC dans la province ainsi que la ville de Barcelone, oĂč ce dernier Ă©tait arrivĂ© premier lors des scrutins de 1999 et 2003 ; au total les socialistes perdent 2,5 fois plus de suffrages que les catalanistes de centre droit[27].
La Gauche rĂ©publicaine de Catalogne confirme son statut de troisiĂšme groupe parlementaire, et ses 21 dĂ©putĂ©s lui permettent de nouveau d'ĂȘtre « faiseuse de rois » entre un gouvernement de gauche ou un exĂ©cutif nationaliste, une situation similaire Ă celle issue des urnes lors des Ă©lections prĂ©cĂ©dentes[28]. ICV-EUiA enregistre pour sa part une nette progression et fait Ă©lire pour la premiĂšre fois un dĂ©putĂ© dans la circonscription de LĂ©rida[29], tandis que le Parti populaire rĂ©siste en ne perdant qu'un seul Ă©lu, aprĂšs avoir vĂ©cu une lĂ©gislature marquĂ©e par la perte du pouvoir au niveau national puis subit de fortes pressions en raison de son opposition au nouveau statut d'autonomie[30]. La principale surprise vient du jeune parti Ciutadans, qui parvient Ă remporter trois siĂšges dans la circonscription de Barcelone en passant de justesse le seuil de reprĂ©sentativitĂ©, aprĂšs une campagne menĂ©e sur le thĂšme d'un rĂ©Ă©quilibrage de l'usage du castillan par rapport au catalan et la dĂ©nonciation des postures nationalistes dĂ©fendues par les partis de gauche[31].
Suites
Au lendemain du scrutin, le chef de file électoral du PSC José Montilla indique vouloir donner la priorité à la réédition de l'alliance tripartite (Tripartito) avec ERC et ICV-EUiA mais compte recevoir en premier le président de CiU Artur Mas, selon les déclarations du porte-parole du Parti socialiste Miquel Iceta[32]. Le lendemain, alors que la Gauche républicaine et Initiative pour la Catalogne lancent toutes deux un appel à un nouveau pacte à trois, le porte-parole socialiste reconnaßt qu'il existe à Madrid des secteurs du Parti socialiste ouvrier espagnol « qui se sentent plus à l'aise avec la "sociovergence"[alpha 1] qu'avec un gouvernement tripartite » mais estime que les électeurs ont donné « une seconde chance » à cette deuxiÚme option[33].
Le soir du , JosĂ© Montilla rencontre effectivement Artur Mas et l'informe que son souhait est bel et bien de reconstituer la coalition de gauche ayant soutenu Pasqual Maragall sous la lĂ©gislature prĂ©cĂ©dente. Il ajoute qu'en cas d'Ă©chec de cette tentative, le PSC passera dans l'opposition, fermant de facto la porte Ă toute coopĂ©ration avec Convergence et Union[34]. Seulement 48 heures aprĂšs cette entrevue, le PSC, ERC et ICV-EUiA indiquent ĂȘtre parvenus Ă un accord de principe en vue de partager de nouveau le gouvernement de Catalogne pour les quatre annĂ©es Ă venir[35]. L'« accord national pour le progrĂšs » est dĂ©voilĂ© le lors d'une confĂ©rence de presse de JosĂ© Montilla, entourĂ© de tous les dĂ©putĂ©s de la future coalition, au palais du Parlement[36].
Lors de l'ouverture de la VIIIe lĂ©gislature le , le prĂ©sident sortant du Parlement et dĂ©putĂ© de la Gauche rĂ©publicaine de Catalogne Ernest Benach est rĂ©Ă©lu dĂšs le premier tour par 70 voix favorables face aux candidats de CiU NĂșria de Gispert, du Parti populaire Dolors Montserrat (ca) et de Ciutadans JosĂ© Domingo (ca)[37]. Trois jours aprĂšs, Ernest Benach fait savoir qu'il propose la candidature de JosĂ© Montilla Ă la prĂ©sidence de la GĂ©nĂ©ralitĂ©, celui-ci disposant du soutien de 70 parlementaires et devant se soumettre Ă un dĂ©bat puis un vote de confiance les et [38]. Ă l'issue des deux jours de discussion parlementaire, JosĂ© Montilla obtient effectivement l'investiture des dĂ©putĂ©s par 70 voix favorables, 65 voix dĂ©favorables issues de CiU, du PP et de Cs Ă©tant recensĂ©es[39].
Le prĂ©sident investi prĂȘte serment quatre jours plus tard devant son prĂ©dĂ©cesseur, le prĂ©sident du Parlement et 600 invitĂ©s au palais de la GĂ©nĂ©ralitĂ©[40]. Il prĂ©sente dans la foulĂ©e la composition de son gouvernement, qui compte notamment le chef de file d'ERC Josep-LluĂs Carod-Rovira au poste de vice-prĂ©sident, chargĂ© de la politique extĂ©rieure, de la politique linguistique, de la coopĂ©ration, des cultes et des sports, le dirigeant d'ICV Joan Saura (ca) aux fonctions de conseiller[alpha 2] aux Relations institutionnelles, Ă la Participation et Ă l'IntĂ©rieur, et le frĂšre du chef de l'exĂ©cutif sortant, Ernest Maragall, comme conseiller Ă l'Ăducation ; dans l'ensemble, le nouvel exĂ©cutif compte 14 dĂ©partements, soit deux de moins que sous la prĂ©cĂ©dente mandature, et deux membres indĂ©pendants des partis[41].
Notes et références
Notes
- Mot-valise formé de « socialiste » (socialiste) et « Convergence » (Convergencia).
- En Espagne, un conseiller (conseller) est un membre de gouvernement d'une communauté autonome.
Références
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- (es) « CiU ofrece diĂĄlogo a todos los partidos sin olvidar que la mayorĂa ha votado nacionalista », El Mundo,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
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