Conseil général du pouvoir judiciaire
Le conseil général du pouvoir judiciaire (en espagnol : Consejo General del Poder Judicial, CGPJ) est l'institution constitutionnelle chargée de la direction du pouvoir judiciaire (es), de la nomination et du contrôle de l'activité professionnelle des juges, et de la supervision de l'activité des cours et tribunaux en Espagne.
Conseil général du pouvoir judiciaire (es) Consejo General del Poder Judicial | |
Blason du Conseil général du pouvoir judiciaire. | |
Situation | |
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Création | |
Type | Conseil de la magistrature |
Domaine | Pouvoir judiciaire, magistrature |
Siège | Calle Marqués de la Ensenada, 8 28004 Madrid (Espagne) |
Langue | Espagnol |
Budget | 76,07 millions € () |
Organisation | |
Effectifs | 20 conseillers 1 président |
Président | Rafael Mozo (remplaçant) |
Site web | poderjudicial.es |
Considérations normatives
Constitutionnelles
Le conseil général du pouvoir judiciaire (CGPJ) est instauré par les deux derniers alinéas de l'article 122 de la Constitution espagnole de 1978, qui disposent que « Le conseil général du pouvoir judiciaire est l'organe directeur de celui-ci. [...] Il se compose du président du Tribunal suprême et de vingt membres, nommés par le roi pour une période de cinq ans. ». Ils ne contiennent aucune indication concernant l'indépendance du CGPJ ou le contenu de ses missions.
Légales
Les dispositions les plus précises se retrouvent dans la loi organique 6/1985, du , relative au pouvoir judiciaire. Tout ce qui concerne le Conseil se retrouve au titre II du livre II de la loi, qui réunit cinq chapitres et quarante-deux articles.
Composition
Conformément à la Constitution, le CGPJ comprend vingt-et-un membres, le président du Tribunal suprême et vingt membres, élus à parité par le Congrès des députés et le Sénat, à la majorité des trois cinquièmes, et nommés par le monarque. La Constitution impose cependant que douze membres soient juges ou magistrats, les huit autres étant des juristes. Le mandat du conseil est de cinq ans.
Les juges et magistrats sont élus à partir d'une liste d'au maximum trente-six noms, composée d'un collège candidats présentés par les associations professionnelles, à proportion de leurs adhérents, et d'un collège de candidat soutenus par au moins 2 % du total des juges et magistrats en service actif. S'il y a trop de candidats dans le collège des indépendants, seuls ceux ayant le plus grand nombre de parrainages peuvent se présenter ; s'il n'y en a pas assez, les places vacantes sont accordées aux associations professionnelles. Une fois la liste complétée, le Congrès des députés, en séance plénière, élit six membres du conseil. Le Sénat se réunit ensuite en séance plénière, et désigne à son tour six membres, sur les trente candidats restant.
Les huit autres membres du CGPJ sont désignés parmi des avocats et des juristes ayant une compétence reconnue, au moins quinze ans d'expérience professionnelle, ne faisant pas partie du conseil sortant ou de ses organes techniques. Ils sont élus, à parité, par chaque assemblée au cours de session de désignation des juges et magistrats.
Historique
Membres | Mandat | ||
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Nomination | Fin | Organe | |
Gonzalo Casado Herce | Congrès des députés | ||
Eduardo Jauralde Morgado | |||
Fernando Ledesma Bartret | |||
Agustín Azparren Gaztambide | |||
Juan García-Barbón Castañeda | Sénat | ||
Plácido Fernández Viagas | |||
Jaime Cortezo Velázquez-Duro | |||
Miguel Pastor López | |||
Rafael Martínez Emperador | Élections internes à la magistrature | ||
José Ignacio Jiménez Hernández | |||
Rafael Gimeno Gamarra | |||
Luis María Díaz de Valcárcel | |||
Andrés Martínez Arrieta | |||
Diego Palacios Luque | |||
Arturo Gimeno Amiguet | |||
Jesús Marina Martínez-Pardo | |||
José Ramón Godoy Méndez | |||
José de Leyva Montoto | |||
Jesús Ortiz Ricol | |||
Adolfo Carretero Pérez | |||
Président : Federico Carlos Sáinz de Robles Rodríguez (24/10/1980 au 25/10/1985) |
- Plácido Fernández Viagas est remplacé le par Fernando García-Mon González-Regueral.
- Fernando Ledesma est remplacé le par Perfecto Andrés Ibáñez.
- Andrés Martínez est remplacé le par Jerónimo Garvín Ojeda.
- José de Leyva est remplacé le par Francisco Javier Delgado Barrio.
- Rafael Gimeno est remplacé le par Manuel García Miguel.
Membres | Mandat | Catégorie | ||
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Nomination | Fin | Organe | ||
Antonio Albasanz Gallán | Congrès des députés | Juges et magistrats | ||
Pablo García Manzano | ||||
Juan Antonio Linares Lorente | ||||
Manuel Peris Gómez | ||||
Cesáreo Rodríguez-Aguilera Conde | ||||
José Augusto de Vega Ruiz | ||||
Pablo Beltrán de Heredia Onís | Juristes aux compétences reconnues avec une carrière d'au moins 15 ans | |||
Pablo Castellano Cardalliaguet | ||||
Antonio González-Cuéllar García | ||||
Ignacio de Otto Pardo | ||||
Emilio Berlanga Ribelles | Sénat | Juges et magistrats | ||
Antonio del Cacho Frago | ||||
José Luis Calvo Cabello | ||||
Francisco Huet García | ||||
Valentín de la Iglesia Duarte | ||||
Juan Serrano Puértolas | ||||
Cristina Alberdi Alonso | Juristes aux compétences reconnues avec une carrière d'au moins 15 ans | |||
Adrián Celaya Ibarra | ||||
Juan José Martínez Zato | ||||
Luis Vacas Medina | ||||
Président : Antonio Hernández Gil (25/10/1985 au 08/11/1990) | ||||
Vice-président : Manuel Peris Gómez (02/11/1985 au 08/11/1990) |
- Le Congrès des députés nomme le Terenciano Álvarez Pérez en tant que magistrat.
- Le Sénat nommé le Roberto García Calvo en tant que magistrat.
- Le Congrès des députés nomme le Gonzalo Quintero Olivares en tant que juriste.
- Le Congrès des députés nomme le Teófilo Ortega Torres en tant que magistrat.
Membres | Mandat | Catégorie | ||
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Nomination | Fin | Organe | ||
Juan Alberto Belloch Julbe | Congrès des députés | Juges et magistrats | ||
Antoni Bruguera Manté | ||||
José Juan Dávila Lorenzo | ||||
Wenceslao Díez Argal | ||||
José Luis Manzanares Samaniego | ||||
Ignacio Sierra Gil de la Cuesta | ||||
Fernando Jiménez Lablanca | Juristes aux compétences reconnues avec une carrière d'au moins 15 ans | |||
María Soledad Mestre García | ||||
Julio Padilla Carballada | ||||
José Antonio Zarzalejos Altares | ||||
Rafael Fernández Montalvo | Sénat | Juges et magistrats | ||
Francisco Javier Gómez de Liaño Botella | ||||
Eligio Hernández Gutiérrez | ||||
Antonio Marín Rico | ||||
Margarita Mariscal de Gante Mirón | ||||
Juan Antonio Xiol Ríos | ||||
María Teresa Fernández de la Vega Sanz | Juristes aux compétences reconnues avec une carrière d'au moins 15 ans | |||
José Luis Granizo y García-Cuenca | ||||
Andrés de la Oliva Santos | ||||
Tomás Vives Antón | ||||
Président : Pascual Sala Sánchez (08/11/1990 au 25/07/1996) | ||||
Vice-président : José Luis Manzanares Samaniego (20/12/1990 au 25/07/1996) |
- Juan Alberto Belloch est remplacé le par Ana María Pérez Tórtola.
- Ana Pérez est relevée de ses fonctions le .
- Antoni Bruguera est remplacé le par José Antonio García Caridad.
- Fernando Jiménez est remplacé le par Rafael Sarazá Padilla.
- Rafael Sarazá est relevé de ses fonctions le .
- Julio Padilla est remplacé le par Antonio Robles Acera.
- Eligio Hernández est remplacé le par Gregorio García Ancos.
- María Teresa Fernández de la Vega est remplacée le par Luis Pascual Estevill.
Membres | Mandat | Catégorie | ||
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Nomination | Fin | Organe | ||
Manuel Damián Álvarez García | Congrès des députés | Juges et magistrats | ||
Jacobo López Barja de Quiroga | ||||
Marcelino Murillo Martín de los Santos | ||||
Juan Ramón Sáez Valcárcel | ||||
Benigno Varela Autrán | ||||
Elisa Veiga Nicolé | ||||
Enrique Arnaldo Alcubilla | Juristes aux compétences reconnues avec une carrière d'au moins 15 ans | |||
Emilio Olabarría Muñoz | ||||
Esther Giménez-Salinas Colomer | ||||
Luis López Guerra | ||||
Manuela Carmena Castrillo | Sénat | Juges et magistrats | ||
Rafael Fernández Valverde | ||||
Ángeles Huet de Sande | ||||
Rubén Antonio Jiménez Fernández | ||||
Francisco Monterde Ferrer | ||||
Teófilo Ortega Torres | ||||
Francesc de Paula Caminal Badía | Juristes aux compétences reconnues avec une carrière d'au moins 15 ans | |||
Javier Moscoso del Prado Muñoz | ||||
José Bruno Otero Deus | ||||
Margarita Retuerto Buades | ||||
Président : Francisco Javier Delgado Barrio (25/07/1996 au 08/11/2001) | ||||
Vice-président : Luis López Guerra (30/07/1996 au 08/11/2001) |
Membres | Mandat | Catégorie | ||
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Nomination | Fin | Organe | ||
Agustín Azparren Lucas | Congrès des députés | Juges et magistrats | ||
Monserrat Comas de Argemir Cendra | ||||
Fernando Fernández Martín | ||||
Adolfo Prego de Oliver y Tolivar | ||||
José Luis Requero Ibáñez | ||||
Fernando Salinas Molina | ||||
José Antonio Alonso Suárez | Juristes aux compétences reconnues avec une carrière d'au moins 15 ans | |||
Faustino Gutiérrez-Alviz Conradi | ||||
Josep Alfons López Tena | ||||
Félix Pantoja García | ||||
Juan Carlos Campo Moreno | Sénat | Juges et magistrats | ||
Juan Pablo González González | ||||
Enrique López López | ||||
Javier Martínez Lázaro | ||||
José Merino Jiménez | ||||
Enrique Míguez Alvarellos | ||||
Luis Aguiar de Luque | Juristes aux compétences reconnues avec une carrière d'au moins 15 ans | |||
María Ángeles García García | ||||
Javier Laorden Ferrero | ||||
Carlos Ríos Izquierdo | ||||
Président : Francisco José Hernando Santiago (08/11/2001 au 26/09/2008) | ||||
Vice-président : Fernando Salinas Molina (14/11/2001 au 26/09/2008) |
Membres | Mandat | Catégorie | ||||
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Nomination | Fin | Organe | Proposé par | |||
Pío Aguirre Zamorano | Congrès des députés | PP | Juges et magistrats | |||
Miguel Carmona Ruano | PSOE | |||||
Miguel Collado Nuño | PP | |||||
Carles Cruz Moratones | PSOE | |||||
Gemma Gallego Sánchez | PP | |||||
Margarita Robles | PSOE | |||||
Gabriela Bravo Sanestanislao | PSOE | Juristes aux compétences reconnues avec une carrière d'au moins 15 ans | ||||
José Manuel Gómez Benítez | PSOE | |||||
Fernando de Rosa Torner | PP | |||||
Margarita Uría Etxebarría | PNV | |||||
Manuel Almenar Belenguer | Sénat | PP | Juges et magistrats | |||
Félix Azón Vilas | PSOE | |||||
Concepción Espejel Jorquera | PP | |||||
Antonio Monserrat Quintana | PP | |||||
Inmaculada Montalbán | PSOE | |||||
Manuel Torres Vela | PSOE | |||||
Almudena Lastra de Inés | PSOE | Juristes aux compétences reconnues avec une carrière d'au moins 15 ans | ||||
Claro José Fernández-Carnicero González | PP | |||||
Antonio Dorado Picón | PP | |||||
Ramón Camp i Batalla | CiU | |||||
Présidents : Carlos Dívar (26/09/2008 au 30/06/2012) puis Gonzalo Moliner (21/07/2012 au 11/12/2013) | ||||||
Vice-président : Fernando de Rosa (03/10/2008 au 11/12/2013) |
Actuelle
Membres | Mandat | Catégorie | ||||
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Nomination | Fin | Organe | Proposé par | |||
Francisco Gerardo Martínez Tristán | En fonction | Congrès des députés | PP | Juges et magistrats | ||
Carmen Llombart Pérez | En fonction | PP | ||||
Juan Martínez Moya | En fonction | PP | ||||
Rafael Fernández Valverde | PP | |||||
Rafael Mozo Muelas | En fonction | PSOE | ||||
Clara Martínez de Careaga García | En fonction | PSOE | ||||
Enrique Lucas Murillo de la Cueva | En fonction | PNV | Juristes aux compétences reconnues avec une carrière d'au moins 15 ans | |||
Nuria Díaz Abad | En fonction | PP | ||||
María Concepción Sáez Rodríguez | En fonction | IU | ||||
Álvaro Cuesta | En fonction | PSOE | ||||
Roser Bach Fabregó | En fonction | Sénat | PSOE | Juges et magistrats | ||
María del Mar Cabrejas Guijarro | En fonction | PSOE | ||||
María Victoria Cinto Lapuente | PSOE | |||||
Juan Manuel Fernández Martínez | En fonction | PP | ||||
Fernando Grande-Marlaska | PP | |||||
Wenceslao Francisco Olea Godoy | En fonction | PP | ||||
Vicente Guilarte Gutiérrez | En fonction | PP | Juristes aux compétences reconnues avec une carrière d'au moins 15 ans | |||
María Ángeles Carmona Vergara | En fonction | PP | ||||
María Pilar Sepúlveda García de la Torre | En fonction | PSOE | ||||
María Mercè Pigem Palmés | CiU | |||||
Président : Carlos Lesmes (11/12/2013 au 12/10/2022) Rafael Mozo assume l'intérim. |
- Mercè Pigem est remplacée le par José María Macías Castaño (proposé par le PP).
- Fernando Grande-Marlaska est remplacé le par José Antonio Ballestero Pascual (proposé par le PP).
Compétences
Direction du pouvoir judiciaire
Le CGPJ organise la sélection, la formation, le perfectionnement, l'affectation, les mutations, et gère la carrière des juges et magistrats. Il lui revient d'élire, à la majorité des trois cinquièmes de ses membres, le président du Tribunal suprême, qui occupe également la présidence du conseil, et de proposer la nomination des magistrats du Tribunal suprême, des présidents de cour et des autres magistrats. Il assure en outre l'inspection des tribunaux et gère l'école de la magistrature. Il propose, à la majorité des trois cinquièmes, la nomination de deux membres du Tribunal constitutionnel, et est consulté avant la nomination du procureur général de l'État.
Rapports législatif
Le conseil général est tenu de remettre un rapport sur les avant-projets de loi et autres normes générales de l'État ou des communautés autonomes qui affectent, totalement ou partiellement, la détermination des ressorts judiciaires, la fixation et la modification de l'organisation des juges, magistrats, greffiers et personnels de l'administration judiciaire, le statut organique des juges et magistrats, le statut organique des greffiers et autres personnels de l'administration judiciaire, les règles de procédure ou qui affectent des aspects juridiques et constitutionnels de l'exercice des droits fondamentaux devant les tribunaux, et toute norme autre relative à la constitution, l'organisation, le fonctionnement et la direction des tribunaux, et les lois pénales et normes du régime pénitentiaire. Les assemblées parlementaires et les assemblées législatives régionales pourront également demander des rapports sur des propositions de loi ou amendement entrant dans ces différents domaines.
Le rapport, établi sous trente jours, ou quinze en cas d'urgence, est remis aux Cortes Generales en cas d'avant-projet de loi.
Rapport d'activité
Tous les ans, le conseil général du pouvoir judiciaire remet aux deux assemblées parlementaires un rapport concernant l'état, le fonctionnement et les activités des tribunaux et du conseil lui-même. Le rapport proposera les mesures que le conseil juge nécessaire pour que la justice accomplisse correctement les tâches que les textes lui assigne. Les parlementaires ont le droit d'organiser un débat, de convoquer le président du CGPJ, et pourront présenter des motions ou poser des questions au conseil, qui devra y répondre.
Autogestion
Outre la nomination de son secrétaire général et des membres des services dont il a la tutelle, le CGPJ élabore, exécute et contrôle l'exécution de son propre budget. Il peut également adopter des règlements concernant son personnel, son organisation et son fonctionnement, dans le respect de la législation sur la fonction publique.
Il peut également prendre de tels règlements pour assurer, dans des domaines secondaires ou auxiliaires, l'application de la loi organique du pouvoir judiciaire. Les projets de règlement, dans ce domaine, sont soumis à consultation des associations professionnelles de juges et magistrats, au ministère de la Justice et, le cas échéant, aux communautés autonomes.
Organisation
Président
Nommé par le roi, sur proposition du conseil à la majorité des trois cinquièmes, il est choisi parmi les juges, magistrats et juristes ayant une compétence reconnue et au moins quinze années d'ancienneté. Il occupe également la présidence du Tribunal suprême. De 1985 à 2013, le président est assisté par un vice-président, élu parmi les membres du CGPJ, à la majorité des trois cinquièmes, et nommé par le monarque.
Représentant du conseil, il convoque, fixe l'ordre du jour et préside les séances de la réunion plénière, à laquelle il soumet les propositions de nomination des magistrats du Tribunal suprême, et de la commission permanente. Il est en outre l'organe supérieur de direction des activités des organes techniques du conseil. Il approuve, par la signature, les décisions de la réunion plénière et de la commission permanente, et a voix prépondérante en cas de partage des votes.
Réunion plénière
La réunion plénière (Pleno), dont le quorum est de quatorze membres, le président ou son remplaçant inclus, arrête les nominations nécessitant une majorité des deux tiers, qui concernent également les présidents de chambre du Tribunal suprême, les magistrats de ce même tribunal, les présidents des tribunaux supérieurs de justice, et le magistrat du Tribunal suprême qui surveille les activités du Centre national de renseignement (CNI), et les autres nominations discrétionnaires. Il autorise les départs à la retraite en ce qu'ils ne relèvent pas de la commission permanente.
Elle examine les recours en appel contre les décisions des organes directeurs du pouvoir judiciaire et les dossiers de réhabilitation, et approuve les rapports du CGPJ. Chargée de l'audience consultative précédant la nomination du procureur général de l'État, elle établit le budget du conseil, qu'elle exécute et veille à la bonne exécution.
Commission permanente
La commission permanente est élue tous les ans, à la majorité des trois cinquièmes, par la réunion plénière. Elle comprend le président du conseil et quatre membres, deux membres du corps judiciaires et deux juristes. Le quorum est de trois membres, dont le président.
Elle est chargée de préparer les réunions plénières, et veiller à la bonne exécution de ses décisions, de décider les nominations ne relevant pas de la réunion plénière et d'autoriser le départ à la retraite des juges ou magistrats précités. Elle met également fin aux fonctions des magistrats suppléants et des juges remplaçants, à la fin de la mission ou en cas d'atteinte de la limite d'âge. Il lui revient enfin d'approuver les grades de la carrière judiciaire.
Commission disciplinaire
La commission disciplinaire est élue pour un an, à la majorité des trois cinquièmes, et comprend cinq membres, trois étant issus du corps judiciaire. Elle élit son propre président et ne peut siéger en l'absence d'un seul de ses membres. Elle instruit les dossiers et impose des sanctions aux juges et magistrats.
Autres commissions
Le conseil comprend également une commission de qualification, qui contrôle les dossiers des nominations devant être soumis à la réunion plénière, et une commission de l'égalité, qui conseille le CGPJ sur la manière de mieux mettre en œuvre le principe d'égalité des sexes dans le monde judiciaire.
Histoire
Crise de renouvellement de 2018
À partir du , les membres du Conseil élus le voient leur mandat échoir et se trouvent en affaires courantes. Le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et le Parti populaire (PP) étaient pourtant parvenus, trois semaines et demi plus tôt, à un accord pour opérer le renouvellement du CGPJ, mais le porte-parole du groupe populaire au Sénat, Ignacio Cosidó, revendique dans un message à ses collègues qu'avec le futur président, ils « [contrôleront] depuis les coulisses la [chambre pénale du Tribunal suprême] ». La polémique qui s'ensuit génère la rupture du pacte entre les deux grands partis[1].
Un nouvel accord semble sur le point d'être conclu en 2020, mais le refus du PP d'assumer deux candidats proposés par le PSOE fait, de nouveau, dérailler la négociation. En , le président du Conseil, Carlos Lesmes, démissionne après une tentative de médiation du commissaire européen à la Justice, Didier Reynders, ce qui force le PSOE et le PP à reprendre leurs échanges, qui se soldent finalement par un nouvel échec après que le Parti populaire a dénoncé la volonté du Parti socialiste de réformer les dispositions du Code pénal relatives à la sédition. Au , comptant 18 membres sur les 21 d'origine en raison de la démission de Lesmes, d'un décès et d'un départ à la retraite, le CGPJ atteint le record de quatre ans de gestion des affaires courantes[1].
À partir de , une réforme soutenue par le gouvernement limite le pouvoir de nomination du CGPJ, lui interdisant de pourvoir aux plus hauts postes de la hiérarchie judiciaire. Cette réforme est amendée un an plus tard, afin de redonner au Conseil le pouvoir de désigner deux des douze juges du Tribunal constitutionnel dont le mandat arrive à échéance[1].
Notes et références
- (es) « El CGPJ cumple este domingo cuatro años caducado: del whatsapp de Cosidó a la derogación de la sedición », infoLibre, (lire en ligne, consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
- Eric Alt, Ignacio U. González Vega, La justice en Espagne, un modèle en crise, Lulu, 2011 (ISBN 978-1-4477-8393-0)
Articles connexes
- Pouvoir judiciaire en Espagne
- Tribunal suprême
- Conseil supérieur de la magistrature
- Association professionnelle de la magistrature
- Association Francisco de Vitoria
- Juges pour la démocratie