Canulars dans la technique
Les novices font l'objet de canulars dans les métiers techniques. Les victimes de ces farces ou blagues sont souvent des personnes qui ne connaissent pas encore tous les termes techniques de la spécialité : personnes extérieures à la discipline et débutants (stagiaires, apprentis (arpètes), etc.).
Mode opératoire
Il s'agit généralement de demander à la victime d'un de ces canulars d'aller chercher un outil (par exemple la lime à épaissir[1] ou à rajouter de la matière), un instrument ou un produit qui n'existe pas, dont la fonction est illusoire (exemple des plus connus : l'huile de coude, en bidon, en burette, etc.). La « victime » est renvoyée d'employé en employé, chaque employé, de connivence avec le précédent, prétextant avoir prêté l'outil ou le produit à un autre, et ainsi de suite. La victime fait ainsi le tour du lieu d'activité (entreprise, atelier, magasin, chantier, etc.). L'outil a toujours pour particularité de n'exister qu'à un seul exemplaire et l'on en a besoin sur le champ[2].
Recherche de l'objet absurde
L'objet de la recherche est généralement un objet imaginaire, absurde et introuvable.
Il y a ceux dont l'appellation peut tenir de l'oxymore : on accole le nom d'un outil classique à une fonction qui est différente de sa fonction normale, voire le contraire : la scie à coller le bois ; le foret à faire des trous carrés.
On fait appel également au jeu de mots ou au calembour : le tourne-à -droite, jeu de mots avec tourne-à -gauche (en fabrication mécanique) ; la pompe « Moildar » et ses variantes.
Il y a les expressions à double sens : l'éponge à mercure (il s'agit d'un « truc » de laboratoire pouvant être utilisé quand il n'existe pas de dispositif d'aspiration sous vide[3] mais aussi d'un des surnoms donnés aux prostituées malsaines à la fin du XIXe siècle)[4].
Il y a les notions abstraites qu'on fait passer pour des objets réels, telles que l'« huile de coude » (dans « bidon d'huile de coude ») ou l'« échelle de Richter ».
La création néologique est également présente : le « zigoulateur » à impédance (en électricité) et « de la gibouille », « un petit poisson avec des grosses couilles » qu'on va chercher dans la chambre froide (en cuisine et restauration).
Parfois, on exploite les dialectes et langues régionales. Ainsi, en Alsace, on peut demander d'aller chercher de l’ibidum à la pharmacie (ich bin dumm, « je suis bête » en alsacien).
Les allusions graveleuses ne sont pas absentes : la bouteille de cyprine, terme synonyme de « secrétions vaginales » ; la liqueur de chêne ; le sirop de cordum, c'est-à -dire le « sirop de corps d'homme », autrement dit le sperme (en pâtisserie) ; la pince à clito, à envoyer chercher par une secrétaire (dans l'entretien ou la réparation automobile) ; la rachimène (l'arrache hymen), en précisant que c'est une gouge en crochet (dans le bâtiment) ; le bon de saillie à faire signer (dans l'armée).
Il existe cependant de faux objets absurdes, qui existent vraiment : le bois d'arbre, en fait l'appellation ancienne du bois de pommier en Normandie[5] et aujourd'hui la désignation du bois massif par opposition aux produits dérivés du bois que sont l'aggloméré de bois, ou agglo, et le contreplaqué ; le foret à percer des trous carrés, assemblage de plusieurs pièces excentrées, qui se montent sur une perceuse, les angles du carré étant soit arrondis[6], soit non arrondis ; la vis à deux bouts ; le moule à croissant ; l'échelle de vendangeur ou de vendange (en fait une toute petite échelle servant au hotteur à déverser le contenu de sa hotte dans le chariot) ; l'ancre flottante, utilisée lorsqu'il est impossible de mouiller une ancre par grand fond (elle permet de réduire la dérive) ; le pied de biche en plastique, utilisé en serrurerie.
Ces outils imaginaires ont mĂŞme leur site web[1].
Rite de passage
Ces farces, qui relèvent d'une forme très atténuée de bizutage par la vexation ou l'humiliation qu'elles entraînent, constituent une sorte de rite de passage obligé, de baptême pour le stagiaire ou l'apprenti. Ces derniers, plus tard, seront amenés, à leur tour, à envoyer des novices chercher un outil imaginaire et introuvable[7].
Le 1er avril de chaque année voit fleurir également ce genre de pratique.
Dans certains domaines, il existait des canulars s'éloignant légèrement du schéma classique. Ainsi, dans les mines de charbon, on faisait une piqûre anti-grisou au nouveau à sa première descente ; dans les chemins de fer, on envoyait le stagiaire essuyer chaque file de rail dans la gare pour éviter que le train ne patine sur la pluie.
Diffusion
On rencontre ces farces traditionnelles dans l'industrie (fabrications mécaniques, mines, chimie, électromécanique, électronique, électricité, informatique), l'agriculture, l'artisanat (pâtisserie, restauration, brocante, entretien ou réparation automobile), les transports (aéronautique, circulation routière, réseau ferroviaire), le bâtiment, l'armée, les sapeurs-pompiers, la banque et finance, l'administration, la culture (archéologie, photographie), les activités physiques et sportives (plongées sous-marine, nautisme à la voile, scoutisme ou guidisme).
Fabrications mécaniques
Demander :
- un seau rempli d'eau pour le mandrin flottant (jeu de mots sur « flottant ») ;
- la recolleuse Ă copeaux[1] ;
- la lime pour gaucher ou droitier (or une lime s'utilise de la même manière, que l'on soit gaucher ou droitier) ;
- la lime Ă Ă©paissir ;
- le marteau Ă deux coups[8] ;
- de vérifier la pression des pneus d'un chariot élévateur (ceux-ci étant en caoutchouc plein) ;
- de rapporter un seau de vapeur de la chaufferie ;
- le sachet de bulles Ă niveau ;
- le bidon d'Ă©tincelles Ă meuler, Ă ne pas confondre avec le bidon d'Ă©tincelles Ă souder.
Mines
- Il était d'usage de faire aux stagiaires des houillères une piqûre anti-grisou avant leur première descente (en fait, du simple sérum physiologique). Dans les cas les plus méchants, il était indiqué que toute consommation d'alcool (apéritif, vins, digestifs du repas d'accueil) était prohibée dans les huit heures suivant la piqûre !
- Les filons exploités se trouvant souvent en dessous du niveau de la mer, on expliquait au stagiaire que la première fois que l'on franchissait ce niveau, un « pop » se produisait dans les oreilles. Il s'agit d'une analogie avec le fameux « passage de la ligne », sorte de bizutage auquel étaient astreints tous ceux qui passaient pour la première fois l'équateur par voie de mer.
- Quelqu'un passe un entretien d'embauche pour travailler dans une mine de laiton (explication : le laiton est un alliage de cuivre et de zinc, aux proportions variables donc non pas un matériau naturel).
Chimie
- Le canular du monoxyde de dihydrogène.
- L'éponge à mercure : il s'agit d'un truc de laboratoire[3] mais aussi d'un des surnoms donnés aux prostituées malsaines à la fin du XIXe siècle[4].
Électromécanique
- L'Ă©lectrode Ă bois (soudure)
- Le crochet Ă accrocher dans l'air
Électronique
- Une boîte d'électricité en poudre
- Un touret de câble hertzien (une liaison hertzienne est une liaison sans fil…)
- Un câble Wi-Fi
- Une pince à couper les conducteurs (pour en faire des semi-conducteurs…)
- Une WOM (write only memory, mémoire seulement pour écrire)
Électricité
- Le bac à récupérer les chutes de tension
- Aller chercher un seau d'ampères
- Pince Ă couper le courant
Informatique
- Demander Ă un stagiaire d'aller chercher les impressions PDF Ă l'imprimante
- Demander à un stagiaire de récupérer les clés SSH à l'accueil
- Demander à un stagiaire de chercher une boîte de jetons (« token » en anglais) pour le réseau token ring
- Demander à un stagiaire de chercher les câbles pour le Wi-Fi aux administrateurs système
Agriculture
- Naguère, au Québec, à la saison du poisson d'avril, ceux qui aimaient à plaisanter, envoyaient les enfants ou les domestiques chercher, chez le voisin, la corde à virer le vent (variante : la corde à faire tourner le vent[1]), c'est-à -dire à le faire venir d'un autre point de l'horizon. On employait la même locution, dans les mêmes circonstances, dans le centre de la France[9].
- En France, vers 1958/1960, cette demande : « Va me chercher le sachet de graines à fagots ».
- Aller ramasser les « raisins secs » (on fait passer les grains de raisin touchés par le mildiou pour des raisins secs).
Pâtisserie
- L'Ă©chelle Ă monter les blancs d'Ĺ“ufs en neige[1]
- La pompe Ă souffler les choux
- Le moule Ă croissant
- Le seau de buée
- La clef de voûte du four
Cuisine et restauration
Entre autres blagues de cuisine, envoyer chercher :
- La pompe Ă gonfler les pommes dauphine
- La machine à friser le persil et, inversement, le fer à défriser le persil[1] si l'on a besoin de persil plat
- Le marteau Ă clous de girofle
- Le désosseur à foie gras (le foie gras ne contient pas d'os, seulement des nerfs et des vaisseaux… Sa préparation consiste justement à retirer ces nerfs et vaisseaux)
- Une pince à serrer les cafés
- La muselière à homard[10]
- Un « brodo » (un broc d'eau, c'est-à -dire une carafe)
- La machine Ă farcir les petits pois[1]
- La machine à décourber les bananes
- et son pendant : la cintreuse Ă bananes[1]
- Le dénoyauteur à bananes/fraises/autre fruit sans noyau ou pépins…
- L'échelle à monter la béarnaise
- La ficelle à lier les sauces (lier une sauce, c'est lui donner consistance et homogénéité en faisant une liaison – avec de la farine, de la crème, du beurre)[11]
- Un Château La Pompe à la cave à vin (en réalité une carafe d'eau)
- Faire hacher de la farine (pour Ă©viter les grumeaux)
- Envoyer Ă©teindre le chauffage de la cuisine (par forte chaleur)
- De l'huile de coude[1] (pour faire briller la vaisselle Ă la plonge)
- L'Ă©conome Ă framboise
- Envoyer acheter :
- du beurre noir pour faire la raie
- du bleu Ă truites (ou Ă steaks)
- du lait de bouc
- Le rouleau à génoise
Entretien ou réparation automobile
- Faire vérifier un niveau de liquide n'existant pas dans un moteur, un véhicule (par exemple le niveau du filtre à huile)
- Vidanger les cristaux liquides du tableau de bord d'une voiture
- Roder la marche arrière
- Envoyer chercher :
- Des plaquettes de frein moteur
- La boîte à étincelles[1] (permettant de faire démarrer une voiture dont le moteur a été déposé)
- Le sachet de compression (pour rajeunir un moteur qui a « vécu »)
- La râpe à pneus (pour équilibrer un pneu neuf avec un pneu usé)
Antiquités et brocante
- Un marchand précisera qu'un meuble est en « bois d'arbre » quand on lui demandera le type de bois (en fait, depuis l'apparition des produits dérivés du bois que sont l'aggloméré de bois, ou agglo, et le contreplaqué, l'expression « bois d'arbre » prend tout son sens pour désigner le bois massif)[12].
Horlogerie
- Le marteau Ă bomber le verre, dans le cas oĂą le passage d'aiguilles est trop faible.
- L'aimant à laiton ou l'aimant à rubis, en cas de petite pièce perdue.
Circulation routière
- La clé des barrières de dégel
RĂ©seau ferroviaire
- Ne jamais toucher au BQTT : le Boulon (ou bouton) Qui Tient Tout : avertissement fréquemment répété aux apprentis et jeunes cheminots
- Essuyer le rail avec la tringle Ă essai de frein :
La tringle à essai de frein est une tige longue d'un mètre munie d'une grosse poignée et terminée par un triangle à la base légèrement creusée. En usage normal, cette tringle permet au personnel de contrôler l'efficacité du système de freinage lors de la formation du train : en appuyant la base de la tige contre le sabot de frein, on s'assure que le système de frein fonctionne correctement avant d'autoriser le train à quitter la gare de formation (la gare de formation est la gare dans laquelle est formé le train, par assemblage de wagon(s) et locomotive(s). Ce n'est pas nécessairement une gare de formation des jeunes conducteurs de train). Mais la courbe du triangle correspond aussi plus ou moins à la courbe de la tête du rail. Après une averse, il était parfois demandé aux jeunes apprentis de prendre cette tringle, d'y attacher un linge et d'aller essuyer chaque file de rail d'une extrémité à l'autre de la gare « pour éviter que le train ne patine sur l'eau », ce qui représente une marche de 1 à 1,5 km dans chaque direction…
- Remonter le téléphone des gares :
Pour annoncer la circulation des trains d'une gare à l'autre, il existait auparavant un système de cloches à commande électromécanique : au moment du départ d'une gare, le passage du train envoyait une impulsion électrique qui libérait un verrou à relais commandant la sonnerie d'un nombre déterminé de coups de cloche dans la gare vers laquelle se rendait le train, de manière à prévenir le personnel de la gare de l'arrivée du train. L'énergie de ces cloches était fournie par un système à contrepoids (un peu comme une sorte de coucou suisse) et ces contrepoids devaient naturellement être remontés 1 ou 2 fois par jour à l'aide d'une manivelle. Mais les gares étaient aussi équipées d'un téléphone à inducteur (un appareil téléphonique avec une manivelle sur le côté) qui servait aux communications entre la gare et les divers services internes. Pour appeler un correspondant, on sélectionnait la ligne désirée en enclenchant l'interrupteur concerné et on composait le code d'appel de l'interlocuteur selon le code Morse en donnant un nombre défini de coups de manivelle de l'inducteur. Un coup de manivelle était égal au point, trois coups était égal au trait, le tout composant l'indicatif du poste désiré. La plaisanterie consistait par conséquent à instruire un nouveau à remonter chaque jour les contrepoids des cloches de la gare (partie tout à fait réglementaire de la plaisanterie) puis à remonter le téléphone de la gare en tournant la manivelle de l'inducteur durant un certain temps, manœuvre bien évidemment inutile puisque tant qu'aucun interrupteur n'était enclenché, les coups de manivelle de l'inducteur du téléphone étaient effectués en pure perte… Ce système téléphonique existe toujours en tant que système de secours.
AĂ©ronautique
Il est parfois demandé à un jeune élève pilote :
- de se munir d'une « bobine à lacet inverse »[13]. Il s'agit en réalité d'un objet inventé, inspiré de l'effet aérodynamique parasite provoqué par le braquage des ailerons d'un appareil en vol.
Le lacet inverse (aérodynamique) est censé être connu par tout stagiaire d'aéro-club qui doit apprendre à contrôler cet effet parasite notamment lors des entrées et sorties de virages ; - ou d'apporter une clé de soute à bagages (les soutes n'ayant pas de clés).
Maritime
- La cérémonie du passage de la ligne à bord des paquebots faisant la ligne Europe-Amérique du Sud, comportait une invitation faite aux passagers à se déplacer d'un bout à l'autre du navire pour compenser le déséquilibre dû au basculement provoqué par le passage de l'équateur[14].
Chronotachygraphe
- Envoyer chercher de l'encre à tachygraphe. Le tachygraphe fonctionne avec une feuille d'enregistrement sur laquelle un stylet vient frotter pour inscrire les vitesses, tours par minute et activités du conducteur. Il n'a donc pas besoin d'encre.
Bâtiment
Exemple de recherche : on invite des apprentis tailleurs de pierre d'un CFA, à rechercher, pour leurs travaux interstages, dans des outils de pose : un niveau à bulle fixe, un cordex[15] à pointillé, un plomb d'axe horizontal[16].
Autres outils ou produits Ă envoyer chercher :
- L'Ă©chelle Ă poser les plinthes (variante : l'Ă©chelle de carreleur)
- La bulle pour le niveau[1]
- Le scotch triple face (c'est-à -dire non seulement collant devant et derrière, à l'instar du scotch double face mais aussi sur la tranche)[17]
- Le marteau Ă bomber les vitres (variante : le marteau Ă bomber le verre)
- La gomme Ă effacer les coups de pointeau
- L'équerre ronde (selon beaucoup, c'est le nom du rapporteur… ou du compas). En Suisse, l'équerre cintrée sert à construire un arrondi harmonieux.
- La pince Ă couder les galandages (les galandages sont des cloisons en briques)
- La râpe à épaissir (menuiserie)
- Le bois de fraisier (menuiserie, ébénisterie) (le fraisier est une plante qui ne produit pas de bois)
- La tarière à percer des trous carrés[18].
- Un cordex Ă tracer des courbes
- Une cintreuse Ă bordures
- Un foret Ă reboucher les trous
- L'aimant Ă bois
- Le niveau de 33 (un litre de vin fait 33 cm de haut)
- Le fil Ă plomber les ardoises
- la peinture écossaise[1] (jeu de mots sur une peinture qui, appliquée au rouleau, serait déjà quadrillée de plusieurs couleurs, ce qui est impossible) (variantes : la peinture à motifs, la peinture à damier)
- La colle sans contact (pour des raisons Ă©videntes ne peut ĂŞtre sans contact)
- La pompe Moiledar (jeu de mots obscène)
- La bobine de fil Ă retordre
Armée
- Aller demander la clé du champ de tir ou encore la clé du champ de manœuvre
- Un seau de squelch (le squelch étant une fonction réduisant les parasites des transmissions radios)
- L'ATB (l’accessoire de tir à blanc qui limite les accidents et compense la moindre pression d'une munition à blanc pour le retour des pièces mobiles) de la .50 (les armes légères ayant presque toutes un ATB, la .50 elle doit être munie d'un canon spécialement prévu pour le tir à blanc, il n'a pas d'accessoire à visser au canon)
- Aller chercher de la ligne de mire
- Aller chercher deux mètres de faisceau hertzien (Transmissions dans l'armée française)
- Aller chercher le pot de peinture tricolore[1]
- Aller chercher les clés de la Peugeot P4 (petit 4 × 4 qui n'a pas de clé de contact)[19].
- Aller chercher la boîte d'impacts
- Demander au nouveau de mettre une tenue de plongeur opérationnel et l'envoyer faire la plonge
- Les deux médicaments indispensables, le Motivex (pour la motivation) et la Moraline (pour le moral)
- Aller chercher la clé à régler le ralenti du M88
- Aller chercher le bon de saillie, en général auprès d'un supérieur hiérarchique féminin
Sapeurs-pompiers
- Aller chercher la masse pour enfoncer les piquets d'incendie (en fait le piquet d'incendie est une équipe de soldats de permanence dans une caserne et dont la mission consiste à intervenir dès l'annonce d'un incendie)[20].
- Aller chercher l'oxygène en poudre dans l'ambulance.
- Nourrir le poisson de la citerne du camion-citerne[21] - [22].
Banque et finance
- La balance des paiements est une balance à fléau qui permet de vérifier visuellement l'exactitude des opérations bancaires.
- Aller chercher la clef de la chambre de compensation.
- Payer avec un chèque en bois (d'arbre).
Administration
- Boîte postale : envoyer un nouveau chez le concierge chercher tout le nécessaire de nettoyage (balai, brosse, bidon, chiffon, panosse (serpillière), détergent, etc.) puis se rendre à l'office de poste pour nettoyer la case postale.
- Envoyer un nouveau chercher dans une papeterie une enveloppe ronde pour une circulaire[1].
- Envoyer chercher du PQ (papier de qualité).
- Aller chercher le journal « du lendemain » pour jouer au loto le soir même (et forcément gagner…).
Archéologie
- L'alignement de deux trous de poteaux : on fait remarquer au stagiaire qu'il vient de mettre au jour la trace de deux trous de poteaux, et qu'ils sont alignés. Or deux points sont toujours alignés…
- La culture des céramiques à « bloemenpot » (pot de fleurs en néerlandais) : en Belgique, quand un stagiaire découvre les vestiges d'un objet de notre époque, mais n'en a pas conscience, on le félicite d'avoir découvert des éléments de cette culture.
- Le kangourou cavernicole : un marsupial qui aurait vécu dans les cavernes durant les temps préhistoriques et dont on explique qu'il aurait disparu avec la montée des sédiments dans la grotte : la paroi supérieure étant plus basse, il s'y serait fracturé le crâne en sautant.
- Un artefact dont le nom est inconnu et dont la forme ne permet pas, a priori, de définir la fonction, est désigné du nom savant de « vistemboire » (ou « vistemboir »). Le « vistemboir » ne saurait être confondu avec la « glute », nom donné par quelques archéologues amateurs de boissons à base de houblon, à un objet informe, concrétionné, corrodé ou pris dans une gangue de rouille. Le vistamboir fait des apparitions récurrentes dans les nouvelles et romans humoristiques de l'écrivain Jacques Perret, notamment Le machin (1955) et Rôle de Plaisance (1957).
Photographie
- Filtre wireless : filtre qui supprimerait les fils électriques dérangeants sur les photographies
- Faire croire à un débutant qu'il a détruit ses filtres en les exposant à la lumière du jour
Tournage cinématographique
- Envoyer le stagiaire lumière chercher le marteau à filaments au fond du camion pour réparer l'ampoule.
- Pendant un creux, l'envoyer au camion cirer les câbles de 63 ampères TRI.
Beaux-arts
Dans l'atelier de dessin, envoyer un nouveau dans un magasin de fournitures pour acheter :
- des points de fuite pour dessiner les perspectives,
- un compas pour tracer des ellipses[23].
Plongée sous-marine
- Pilules « Gerbastop » : médicament délivré en pharmacie contre le mal de mer. L'origine de ces pilules imaginaires est une des publicités fictives dont était entrecoupé le film de Jean Yanne Je te tiens, tu me tiens par la barbichette (1978) et où l'actrice Arielle Dombasle calmait son envie de vomir en suçant une pastille de Gerbastop[24] - [25].
- Bonnet de bain : obligatoire pour les sorties en mer.
- Ne pas oublier d'agiter le bloc gonflé à l'air comprimé avant de plonger, pour obtenir une meilleure hétérogénéité du gaz.
Nautisme Ă la voile
- Faire écoper le puits de dérive à l'aide de l'écoute de grand-voile.
- Envoyer un mousse chercher l'Ă©chelle de Beaufort.
- Envoyer quelqu'un chercher le bout à virer le vent. Accessoire indispensable au débutant pour éviter le manque à virer.
Scoutisme et guidisme
Chez les scouts et les guides, les pratiques d'intégration pendant les camps ont pour nom bahutage et consistent à envoyer le dernier arrivé dans la patrouille (« le cul de pat ») à la recherche d'un objet invraisemblable (pour faire du feu : braises congelées ou en conserve pour allumer un feu sans allumettes ; pour faire la cuisine : la cocotte ou la poêle en bois ; pour le froissartage : la clé à brêlage (dans le coffre à vanneaux) ; pour se repérer : la ligne de mire) auprès d'autres patrouilles. Dans la panoplie des chefs de patrouille, on trouve[26] :
- la pastille anti-fumée (qui débarrasserait de la fumée produite par un feu de camp)
- le fil Ă couper le vent
- les allumettes Ă angle droit (pour allumer dans les coins)
- l'aspirateur Ă copeaux
- les barres Ă feu pneumatiques
- la bûche dorée (il s'agit en fait d'une variété de bûche de Noël)
- l'eau en poudre ou eau lyophilisée : on met la poudre dans une carafe ou gourde, on rajoute de l'eau et on obtient une carafe ou gourde pleine. Le hic c'est qu'un produit en poudre étant un produit dont on a ôté l'eau, l'eau en poudre ne peut exister[27].
- les trous de rechange pour la passoire[28].
- la cage Ă eau
- la pelle à déplacer les trous
- la pelle de la forêt (jeu de mots avec le titre du livre de l'écrivain américain Jack London, L'Appel de la forêt)
- l'encocheuse / le taille perche
- la clé des champs pour ouvrir les clôtures en balade
- la poutre d'azimut
- l'Ă©chelle de Richter
Notes et références
- Outils imaginaires, tutoachat.web.
- Cf. la rubrique « Lime à épaissir », Dictionnaire approximatif professionnel, .
- Cf. Le mercure. Prévention de l'hydrargyrisme, INRS, document 'ED 546', 5.3.1 Technique d'amalgamation avec « l'éponge à mercure ».
- Cf. la rubrique « Éponge à mercure », sur le site Argoji.
- Cf. Louis Du Bois, Julien Travers, Glossaire du patois normand : Augmenté des deux tiers, Hardel, 1856, 440 p., article « bois d'arbre » : « bois de pommier, l'arbre par excellence, qui produit en effet un très-bon chauffage, et qui, avant d'être usé, donne en abondance des fruits pour le pressoir et pour la table. »
- foret à percer des trous carrés.
- Dans ses mémoires, un ingénieur devenu expert judiciaire en informatique, relate le « stage ouvrier » qu'il avait fait dans une entreprise de réalisation d'armoires électriques lors de ses études d'ingénieur. L'ouvrier qui lui apprend le métier lui dit d'aller chercher chez le magasinier une lime au nom barbare. Envoyé d'atelier en atelier, le stagiaire finit par apprendre, vexé, que la « lime à épaissir » n'existe pas. À son retour, l'ouvrier lui apprend que lui-même, à ses débuts, avait eu à chercher un « marteau à bomber le verre ». Cf. Zythom, Dans la peau d'un informaticien expert judiciaire, Lulu.com, (ISBN 1847998771 et 9781847998774), 182 p., p. 58-59.
- Cité par Jean-Roland Graf dans Dans le Jura bernois: le parler de nos gens, W. Gassman, 1987, 109 p. : « Niaf (n. m. Nigaud, niais, imbécile. — Espèce de niaf, c'est toujours pas toi qui as inventé le fil à couper le beurre ni le marteau à deux coups. »
- Bulletin du parler français au Canada, -, Université Laval, Québec, p. 36.
- Course infligée comme bizutage au futur chef Guy Savoy au début de son apprentissage à l'hôtel-restaurant des Trois-Gros à Roanne : promené dans une demi-douzaine de restaurants, il revient à son point de départ avec une lourde caisse censée contenir la muselière mais qui s'avère remplie de cailloux à la grande hilarité de ses collègues cuisiniers ; le jeune apprenti est désormais adopté ; cf. Guy Savoy, Savourer la vie : souvenirs joyeux, Flammarion, 2015, 290 p., livre électronique Google, non paginé.
- « lier (sens I-B-2-b) », Centre national de ressources textuelles et lexicales.
- Les outils improbables, sur magaou.com, .
- Ou d'une « Paire de lacets inverses ».
- http://alacroiseedeschemins.fr/2011/04/le-baptme-du-passage-de-la-ligne-quatoriale/ .
- Cordeau à tracer réembobinable.
- Travaux interstages pour le mois de Mars, sur le forum des apprentis tailleurs de pierre des Compagnons du Devoir.
- Maped invente le scotch triple-face.
- Il existe cependant des ensembles mandrin-foret permettant de percer des trous carrés ou presque carrés comme la mortaiseuse à larder utilisant le triangle de Reuleaux.
- Aujourd’hui la plupart des P4 encore en service ont une clé de contact, donc difficile de faire ce canular.
- « piquet (sens onglet 1, C-2) », Centre national de ressources textuelles et lexicales.
- Sergent Nicolas Bezier, Au feu les pompiers ! - Histoires vraies, illustré par Herlé, Éditions Opportun, 2017.
- Ça cherche encore le poisson dans la cuve du fourgon. Et ça se dit pompier.
- En fait, il est possible de dessiner une ellipse avec un compas : il suffit de mettre la feuille sur le côté arrondi d'un cylindre.
- Cf. CineCritiques.
- On notera par ailleurs l'existence d'un authentique médicament (la dompéridone) traitant les nausées des femmes enceintes, et commercialisé sous le nom de « Vomistop ». Ce produit fut initialement lancé au début du vingtième siècle par Paul Démarais, pharmacien à Honfleur et successeur du père d'Alphonse Allais, sous la forme « Vomi-Stop ». Le digne homme avait aussi inventé le « Passocéan » contre le mal de mer, et dont le nom est toujours celui de la pharmacie honfleuraise ; cf. Dominique Bougerie, « Paul Démarais ou L'épopée d'un pharmacien-inventeur et président virtuel », in Honfleur et les Honfleurais : cinq siècles d’histoires…, Éditions Marie, Honfleur, t. I, 2002, p. 237-242.
- Source : Bahutage de culs de pat, Fraternité du scoutisme.
- En fait, l’eau en poudre existe mais c'est une poudre de silice avec 98 % d'eau en masse. L'eau pure en poudre, à température supérieur à 0 °C, est un non-sens scientifique. Source : Paroles de chercheurs, site de la région Picardie.
- Cf. la pièce potache bâtie autour de ce canular et reproduite dans La métamorphose du comique et le renouvellement littéraire du français de Jarry à Giraudoux (1896-1944), de Henri Baudin, Atelier Reproduction des thèses, Université de Lille III, 1981, 667 p., p. 125-127.