Accueil🇫🇷Chercher

Aimez-vous Brahms… (film)

Aimez-vous Brahms… (Goodbye Again) est un film franco-américain d'Anatole Litvak, sorti en 1961 et inspiré du roman du même nom de Françoise Sagan.

Aimez-vous Brahms…
Description de l'image GoodbyeAgainPoster.png.
Titre original Goodbye Again
RĂ©alisation Anatole Litvak
Scénario Samuel A. Taylor
Acteurs principaux
Sociétés de production Argus Film
Mercury Productions
Pays de production Drapeau de la France France
Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Comédie dramatique
Durée 120 minutes
Sortie 1961

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

À Paris, Paula, séduisante quadragénaire et décoratrice d'intérieur est, depuis longtemps, la maîtresse de Roger, un homme d'affaires de son âge. Mais ce dernier n'a jamais répondu à ses attentes en lui proposant le mariage, désirant préserver son indépendance et sa liberté, surtout celle de parallèlement collectionner de nombreuses aventures galantes. Insatisfaite, Paula succombe aux avances du fils de Mme Van Der Besh, une cliente américaine. Philip est âgé de 25 ans et il l'aime passionnément. Mais confrontée aux regards réprobateurs sur la différence d'âge, à la jalousie et à la tristesse de Roger, à l'exaltation juvénile de Philip, Paula, la mort dans l'âme, met fin à sa liaison avec ce dernier lorsque Roger lui demande enfin de l'épouser. Désormais tout entière dévouée à son mari, elle s'aperçoit que celui-ci lui est de nouveau infidèle.

Fiche technique

Distribution

BO

Production

Scénario

Ingrid Bergman[2] : « Enfin, j'ai un scénario. Ce n'est pas aussi bon que je l'avais espéré. J'ai écrit trois pages à la machine pour faire part de mes plaintes à Tola Litvak[Note 3]. Après tout, Sagan est une artiste. C'est vrai qu'il ne se passe pas grand-chose dans le livre et que, de ce fait, il est difficile de mettre de l'action dans le film. Mais j'aimerais au moins que Tola et son équipe restituent l'atmosphère qui me semble perdue. »

Casting

Tournage

DĂ©but des prises de vue : [3].
Intérieurs : studios de Boulogne (Boulogne-Billancourt, Hauts-de-Seine).
Extérieurs[4] :

Ingrid Bergman[2] : « Aujourd’hui, sur le plateau d’Aimez-vous Brahms…, c’est la pagaille la plus complète. Je suis assise dans un coin à regarder soixante journalistes boire un verre au bar. Les caméras de télévision sont en pleine action, et Françoise Sagan est là. Nous tournons des scènes qui se passent dans une boîte de nuit, et pour lesquelles on a reconstitué la boîte de Paris qui marche le mieux actuellement — L'Épi Club. Il y a là des « gens célèbres » comme Marcel Achard. Yul Brynner fait de la figuration, et Françoise Sagan joue son propre rôle assise à une table. Comme ils ne sont pas payés, ils boivent à l'œil ! C’est une scène très amusante où Anthony Perkins, complètement saoul, s'approche de la table où je suis installée avec Yves Montand. Tous les deux sont parfaits dans leur rôle. Il y a longtemps que je n'avais pas travaillé avec deux acteurs qui me plaisent autant. Ils sont charmants, ils ont chacun beaucoup de personnalité et sont très différents ; on comprend parfaitement que, dans mon rôle de Paula, je puisse les aimer tous les deux… »

Accueil

  • Compte rendu de Hollywood mettait le doigt sur la faiblesse fondamentale du film[2] : « Dans le rĂ´le d’une femme murissante partagĂ©e entre un amant infidèle (Yves Montand) et un garçon instable et assoiffĂ© d'amour (Tony Perkins), Bergman est aussi belle que jamais — et paradoxalement, c'est lĂ  le grand dĂ©faut du film. Ă€ quarante-six ans, elle est encore trop rayonnante, trop dynamique, trop Ă©quilibrĂ©e pour ĂŞtre convaincante dans le rĂ´le d'une femme vieillissante. »
  • L’accueil Ă  San Francisco — Ingrid Bergman[2] : « Je me souviens, j'allais Ă  San Francisco. […] Je n'avais pas encore passĂ© la douane quand les journalistes qui m'attendaient ont attaquĂ© : « Pourquoi avez-vous fait cet horrible film ? »
    Une fois dehors, j'ai demandé : « Quel horrible film ?
    — Aimez-vous Brahms ?, voyons ! »
    J'ai expliqué : « C'est adapté d’un roman de Françoise Sagan, et à Paris, c'est un grand succès.
    — Mais enfin, c'est un film terrible, affreux.
    — Qu'est-ce qu'il a d'affreux ?
    — Vous partagez la vie d'un homme avec qui vous n'êtes pas mariée, et vous prenez un amant assez jeune pour être votre fils. Quelle honte ! Et ensuite, vous retournez avec ce type avec qui vous vivez, qui vous a trompée pendant toutes ces années, et qui est tout prêt à recommencer. Mais qu'est-ce que c'est que ce genre de film ? »
    Voilà comment réagissaient les journalistes de San Francisco réputés pour leur cynisme et leur dureté ! En fait, ils reflétaient l'opinion américaine, et aux États-Unis, le film n'a pas connu le moindre succès. »
  • The New York Times[5] - [Note 6] : « Anthony Perkins a non seulement le rĂ´le le plus engageant, mais il l'interprète d'une manière si convaincante qu'il porte presque le film Ă  lui tout seul. Dans son rĂ´le de jeune homme lunatique aux regards nerveux qui tombe prĂ©cipitamment amoureux d'une femme plus âgĂ©e et plus posĂ©e interprĂ©tĂ©e par Ingrid Bergman, son passage soudain de l'excitation au plus grand chagrin le rend totalement crĂ©dible. […] Mlle Bergman exprime une grande inquiĂ©tude, la compassion et la dignitĂ©, et donne l'impression d'ĂŞtre toute dĂ©vouĂ©e au Français Yves Montand. Mais son attitude envers M. Perkins reste celle d'une mère pour son fils. Elle ne semble brĂ»ler d'aucuns feux de la passion. Elle est juste une aimable, aisĂ©e et malheureuse femme. […] Yves Montand est apathique et, pour rendre sa situation encore plus ingrate, il semble n'ĂŞtre lĂ  que pour impressionner un certain nombre de nouvelles jeunes conquĂŞtes exaltĂ©es. »

Distinctions

RĂ©compense

Festival de Cannes 1961 : prix d'interprétation masculine à Anthony Perkins.

Nomination

Festival de Cannes 1961 : sélection officielle en compétition[6].

Autour du film

Comme dans Bonjour tristesse (1958), autre adaptation d'un roman de Françoise Sagan, le film s'achève par une scène identique : assise devant sa coiffeuse, Paula, gagnée par la tristesse et le regard perdu dans son miroir, se démaquille machinalement comme la Cécile de Bonjour tristesse.

Vidéo

(fr) (en) Aimez-vous Brahms… (Goodbye Again) de Anatole Litvak, BQHL Éditions, 24 mai 2016, 1 DVD zone 2 PAL, format 16/9, mono Dolby Digital, VF et VO sous-titres français, 120 min (EAN 3573310008723) [présentation en ligne]

Bibliographie

Article connexe

Johannes Brahms

Notes et références

Notes

  1. Épouse, à l'époque, du compositeur André Previn.
  2. Sur ce thème, Serge Gainsbourg a écrit Baby Alone in Babylone, chanson interprétée par Jane Birkin (album Baby Alone in Babylone, 1983). Source : pages 792-793 de l'édition établie par Yves-Ferdinand Bouvier et Serge Vincendet des textes de Serge Gainsbourg, L'Intégrale et Cætera (Éditions Bartillat, 2005).
  3. Tola : diminutif familier employé par les gens du cinéma pour désigner Anatole Litvak.
  4. Note de l'Ă©diteur.
  5. L'intérieur du restaurant Maxim's a sans doute été reconstitué en studio (aucune source).
  6. Traduction libre de l'anglais par l'Ă©diteur.

Références

  1. 45 tours d'Yves Montand et 45 tours d’Anthony Perkins
  2. Extrait de l’autobiographie d’Ingrid Bergman coécrite avec Alan Burgess, Ma Vie (My Story), Éditions Fayard, Paris, 1980 (ISBN 978-2-213-00907-0).
  3. Ciné-Ressources (Cinémathèque française)
  4. Source : L2TC (Lieux de tournage cinématographique) et lieux identifiés et/ou cités dans le film.
  5. Extrait de la critique de Bosley Crowther publiée le 30 juin 1961.
  6. IMDb Awards

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.