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Avenue George-V

L’avenue George-V est une avenue parisienne du 8e arrondissement et plus prĂ©cisĂ©ment du quartier des Champs-ÉlysĂ©es (29e quartier de Paris) longue de 730 mètres et large de 40 mètres.

8e arrt
Avenue George-V
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L'hĂ´tel George-V.
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Situation
Arrondissement 8e
Quartier Champs-Élysées
DĂ©but 5, place de l'Alma
Fin 99, avenue des Champs-Élysées
Morphologie
Longueur 730 m
Largeur 40 m
Historique
Création 1858
Dénomination Délibération municipale du
Ancien nom Avenue de l'Alma
GĂ©ocodification
Ville de Paris 4068
DGI 4110
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Avenue George-V
GĂ©olocalisation sur la carte : 8e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 8e arrondissement de Paris)
Avenue George-V
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Situation et accès

Elle part de la place de l'Alma pour se terminer au 99, avenue des Champs-Élysées, et marque la limite ouest du « triangle d'or ».

L’avenue George-V compte parmi les adresses les plus prestigieuses de Paris. On y trouve en effet des boutiques de luxe, mais également des palaces, des restaurants et des boîtes de nuit. Les plus célèbres d'entre eux sont l'hôtel George-V, fameux palace de la capitale au style Art déco, et le Crazy Horse Saloon, l'un des plus célèbres cabarets parisiens. L'avenue héberge également deux ambassades : celle de Chine et celle d'Espagne.

Ce site est desservi, à son extrémité nord, par la ligne (M) (1) à la station George V et, à son extrémité sud, par la ligne (M) (9) à la station Alma - Marceau.

Origine du nom

Le roi George V.

Cette voie rend hommage au roi du Royaume-Uni George V.

Historique

Plaque de l'avenue George-V Ă  Paris.

Anciennement « avenue de l'Alma », elle a pris sa dénomination actuelle le .

À l'angle de cette avenue et de l'avenue du Président-Wilson (alors partie de l’avenue du Trocadéro) se trouvait, entre 1877 et 1893, l'Hippodrome[1].

André Becq de Fouquières observe en 1953 : « Les hôtels et les immeubles sont naturellement convertis pour la plupart au négoce et je crois bien que seul — au 42 — le nom du baron Bro de Comères y figure depuis cinquante ans[2]. »

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

Magasin Hermès situé sur l'avenue George-V.
  • No 3 : hĂ´tel de Caraman. HabitĂ©[3] par Maurice de Riquet de Caraman (1845-1931), comte puis duc de Caraman (1868), conseiller gĂ©nĂ©ral de Seine-et-Oise, mariĂ© Ă  Marie Arrighi de Casanova de Padoue (1849-1929)[4], propriĂ©taire du château de Courson. Le couturier Hubert de Givenchy y installa le siège de sa maison en 1961.
  • No 9 : hĂ´tel de Ganay. Construit en 1896-1898 par l'architecte Ernest Sanson pour le marquis Jean de Ganay et la marquise nĂ©e Berthe de BĂ©hague. « La marquise de Ganay, nĂ©e de BĂ©hague, grande dame d'une grande bontĂ©, et qui montrait un goĂ»t infini — il arrivait que les officiels des Beaux-Arts eux-mĂŞmes sollicitassent son avis pour telle acquisition qui devait enrichir l'un de nos musĂ©es — avait un hĂ´tel oĂą se pouvait voir un rare ensemble du XVIIIe siècle. Son salon fut un des plus selects de Paris et se signalait par le fait qu'on y rencontrait, entre autres personnalitĂ©s, toute l'aristocratie du sport, M. de Ganay — qui possĂ©dait une Ă©curie de courses — Ă©tant un fervent des jeux de plein air. Aujourd'hui (en 1953), cet hĂ´tel n'est plus, oĂą la charitĂ©, les arts et le sport vivaient en parfaite harmonie. On y travaille Ă  de savantes formules chimiques pour la fabrication de couleurs industrielles qui sont bien loin des dĂ©licats pastels qui ornaient les murs de l'hĂ´tel de Ganay[5]. » Aujourd'hui AssemblĂ©e permanente des chambres d'agriculture. Remarquable dĂ©cor intĂ©rieur.
  • No 10 : siège de la maison de couture Balenciaga de 1937 Ă  1968.
Ancienne ambassade de Chine en France, au no 11.
  • No 11 : hĂ´tel de Rouvre (dit aussi Lebaudy). HĂ´tel particulier construit sur les plans de l'architecte A. Coulomb pour l'industriel et homme politique Gustave Lebaudy (1827-1889), passĂ© ensuite Ă  sa fille Geneviève (1860-1936) et Ă  son gendre Charles Bourlon de Rouvre (1850-1924)[6]. Ambassade de Chine jusqu'en 2017.
  • No 12 : ancienne maison de Mainbocher[7]. Le cabaret Crazy Horse s'y trouve.
  • No 15 : hĂ´tel de Wagram. HĂ´tel particulier construit sur un vaste terrain Ă  bâtir situĂ© entre les avenues de l'Alma et JosĂ©phine (actuelle avenue Marceau), correspondant Ă  un emplacement partiellement traversĂ© par l'ancien aqueduc de Paris. La construction d'un nouvel hippodrome sur ce terrain et les parcelles contiguĂ«s avait Ă©tĂ© envisagĂ©e par la SociĂ©tĂ© de l'Hippodrome de Paris avant d'ĂŞtre abandonnĂ©e.
    • La SociĂ©tĂ© Thome et Cie, concessionnaire de la Ville de Paris pour le percement des avenues de l'Alma et JosĂ©phine, vendit le terrain le Ă  Lucie Caroline Dassier (†1876), Ă©pouse de Nathaniel Johnston, riche nĂ©gociant bordelais. Celle-ci fit construire en 1869 par l'architecte Delestrade un hĂ´tel selon les règles du cahier des charges de la concession[8]. L'Ă©difice comporte deux Ă©tages surmontĂ©s d'un toit mansardĂ© couvert d'ardoises. Il comporte en façade une sĂ©rie de grandes fenĂŞtres identiques Ă  l'exception d'une grande baie ouverte dans la partie gauche qui forme un pavillon distinct du corps de logis principal. La façade sur jardin donne sur une terrasse et comporte un plus grand dĂ©veloppement que la façade sur rue. Sa dĂ©coration reprend des motifs inspirĂ©s du style de la Renaissance française.
    • Nathaniel Johnston (1836-1914), fut dĂ©putĂ© de la Gironde de 1869 Ă  1876 en plus de diriger la maison de vins familiale qui possĂ©dait les domaines bordelais de Ducru-Beaucaillou (Saint-Julien) et Dauzac-Labarde (Margaux). Le , au lendemain de la bataille de Sedan, il rĂ©unit dans son hĂ´tel un groupe de parlementaires opposĂ©s Ă  la crĂ©ation d'un gouvernement de la DĂ©fense nationale. Après avoir Ă©tĂ© battu aux Ă©lections lĂ©gislatives en 1876, annĂ©e au cours de laquelle il perdit Ă©galement sa femme, il se consacra Ă  ses propriĂ©tĂ©s viticoles en Gironde et cessa d'habiter sa demeure parisienne tout en restant propriĂ©taire de celle-ci.
    • Le , l'hĂ´tel fut acquis par Berthe de Rothschild (1862-1903), princesse de Wagram par son mariage avec Alexandre Berthier (1836-1911), 3e prince de Wagram[9]. Celle-ci fit Ă©galement l'acquisition, en 1893, d'une parcelle appartenant Ă  la SociĂ©tĂ© de l'Hippodrome de Paris qui lui permit d'amĂ©nager un jardin. La mĂŞme annĂ©e, elle acquit de la ville de Paris une portion de neuf mètres de l'aqueduc de ceinture qui traversait une partie de la propriĂ©tĂ© et qui se trouvait abandonnĂ©e. Les travaux d'agrandissement, dirigĂ©s en 1894 par l'architecte StĂ©phan Le Bègue, donnèrent Ă  la demeure son aspect dĂ©finitif.
    • Après la mort de la princesse, l'hĂ´tel resta Ă  son mari, puis Ă  leur fils, Alexandre Berthier (1883-1918), 4e et dernier prince de Wagram, seul propriĂ©taire de l'hĂ´tel en 1911, qui fut tuĂ© au combat durant la Première Guerre mondiale. « Ă€ une Ă©poque oĂą beaucoup de collectionneurs, mĂŞme lorsqu'ils manifestaient un vĂ©ritable sens de la beautĂ© devant les Ĺ“uvres des vieux maĂ®tres, manquaient si souvent de flair et de goĂ»t devant la peinture moderne, le Prince, sans se soucier de ce que certains pouvaient penser de ses achats, avait rĂ©uni un ensemble magnifique de toiles. Il possĂ©dait, de Renoir, des pièces exceptionnelles, comme le fameux Marchand de Vin, La Source, La Place Pigalle, Les Filles de Catulle Mendès, La Grenouillère, et aussi des Puvis de Chavannes, des Monet, des Van Gogh, des Sisley. Il avait achetĂ© cette nature morte de CĂ©zanne, qui appartint Ă  Gauguin, et dont Huysmans s'Ă©tait si cruellement moquĂ©, la dĂ©crivant comme des “fruits de guingois dans des poteries saoules[10]”. »
    • L'hĂ´tel fut louĂ© pendant quelque temps Ă  la dĂ©lĂ©gation de Pologne qui participa aux nĂ©gociations du traitĂ© de Versailles après la Première Guerre mondiale. En 1920, le royaume d'Espagne s'en porta acquĂ©reur pour y installer son ambassade, jusque-lĂ  Ă©tablie boulevard de Courcelles. Le duc de Pomar avait souhaitĂ© lĂ©guer Ă  l'État espagnol son hĂ´tel parisien afin qu'il pĂ»t disposer d'une ambassade jugĂ©e digne de lui, mais divers rapports sur cet Ă©difice mirent en Ă©vidence son Ă©tat de dĂ©labrement si bien que le gouvernement espagnol prĂ©fĂ©ra dĂ©cliner le legs et utiliser le crĂ©dit ouvert pour les travaux Ă  l'acquisition d'un autre immeuble. Le , sur la proposition de l'ambassadeur de l'Ă©poque, JosĂ© Maria Wenceslao Quinones de Leon, il se porta donc acquĂ©reur de l'hĂ´tel de Wagram pour la somme de 5 000 050 francs[11]. Le bâtiment fut trouvĂ© en assez mauvais Ă©tat et nĂ©cessita d'importants travaux d'amĂ©nagement et de modernisation qui donnèrent lieu Ă  une polĂ©mique politique au Parlement espagnol lors de la discussion du budget de 1922. Le roi Alphonse XIII visita l'immeuble lors de son voyage Ă  Paris en 1921 et les travaux de restauration commencèrent sous la direction de l'architecte Walter-AndrĂ© Destailleur[12]. L'ambassade put s'y installer dĂ©finitivement le . Elle a depuis dĂ©mĂ©nagĂ© non loin, 22 avenue Marceau, dans un bâtiment contemporain, celui de l'avenue George-V accueillant ensuite pour sa part la chancellerie de l'ambassade puis l'office Ă©conomique et commercial.
L'avenue George-V avec en arrière-plan la cathédrale américaine de Paris.

Bâtiments détruits

Habitants célèbres

Notes, sources et références

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  1. Le premier Hippodrome se trouvait place de l'Étoile, alors située extra muros. Lors de l'ouverture de l'avenue du Roi-de-Rome (avenue Kléber), il fut transféré place d'Eylau (place Victor-Hugo) où il fut détruit par un incendie en 1869.
  2. Becq de Fouquières, op. cit., p. 105-106.
  3. En 1910. Rochegude, op. cit., p. 99.
  4. Becq de Fouquières, op. cit., p. 105.
  5. Becq de Fouquières, op. cit., p. 106.
  6. Rochegude, op. cit., p. 99.
  7. Dominique Paulvé, « La revanche d'une laide », Vanity Fair, no 20, février 2015, p. 150-159.
  8. Alignement sur la voie publique, façades latérales décorées, pierre de taille pour la façade principale, ornementation de corniches, moulures et pilastres.
  9. Voir « Famille Berthier », « Famille Rothschild ».
  10. Becq de Fouquières, op. cit., p. 107.
  11. Les vendeurs étaient les héritiers du prince de Wagram : sa fille, Louise Berthier de Wagram, ses sœurs, la princesse de La Tour d'Auvergne-Lauragais et la princesse de Broglie et les fils de celles-ci. Plusieurs des cohéritiers étant mineurs, la propriété était placée sous administration judiciaire et la vente eut donc lieu devant le Tribunal civil de la Seine.
  12. Reprise des fondations, travaux de maçonnerie et de peinture, réfection des installations de chauffage et d'électricité, changement de quelques éléments des façades, modifications de la distribution intérieure. Un porche d'entrée fut créé pour les voitures, ainsi qu'une grande terrasse côté jardin. Les lucarnes des mansardes furent agrandies et une nouvelle entrée fut ouverte pour accéder aux locaux de la chancellerie du côté de l'avenue George-V. L. Roussel réalisa un nouveau jardin car celui qui existait avait été complètement abandonné. Les écuries, les deux pergolas et la fontaine centrale du jardin ont disparu depuis.
  13. Jean-Marie PĂ©rouse de Montclos (dir.), Le Guide du patrimoine. Paris, Paris, Hachette, 1994, p. 219.
  14. Becq de Fouquières, op. cit., p. 107-108.
  15. Becq de Fouquières, op. cit., p. 108.
  16. Rochegude, op. cit., p. 99 ; André Becq de Fouquières, Mon Paris et ses Parisiens. Le quartier Monceau, Paris, Pierre Horay, 1954, vol. 2, p. 260.
  17. Rochegude, op. cit., p. 99 ; Becq de Fouquières, op. cit., p. 108
  18. « Roland-Gosselin », sur roger.leveque.pagesperso-orange.fr.

Bibliographie

  • AndrĂ© Becq de Fouquières, Mon Paris et ses Parisiens, Paris, Pierre Horay, 1953, vol. IDocument utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article.
  • FĂ©lix de Rochegude, Promenades dans toutes les rues de Paris. VIIIe arrondissement, Paris, Hachette, 1910Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article.
  • Angel Vazquez Diaz de Tuesta, La Embajada de Espana en Paris, Madrid, Ministerio de Asuntos Exteriores, (HĂ´tel de Wagram)Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article.


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