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Boulevard de Courcelles

Le boulevard de Courcelles est une voie des 8e et 17e arrondissements de Paris.

8e, 17e arrts
Boulevard de Courcelles
Voir la photo.
Boulevard de Courcelles à proximité du parc Monceau.
Voir la plaque.
Situation
Arrondissements 8e
17e
DĂ©but 1, avenue de Villiers
3 place Prosper-Goubaux
Fin 4, place des Ternes
Morphologie
Longueur 1 160 m
Largeur 36 m
Historique
Création
DĂ©nomination
GĂ©ocodification
Ville de Paris 2376
DGI 2386
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Boulevard de Courcelles
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Situation et accès

Elle commence au 1, avenue de Villiers et au 3, place Prosper-Goubaux et se termine au 4, place des Ternes. Le cĂ´tĂ© des numĂ©ros impairs est dans le 8e arrondissement tandis que le cĂ´tĂ© des numĂ©ros pairs est dans le 17e. D'une longueur de 1 160 mètres et d'une largeur de 36 mètres, le boulevard de Courcelles est plantĂ© de platanes et longe le parc Monceau.

Quatre stations de métro se situent sur le boulevard de Courcelles :

Origine du nom

Le boulevard doit son nom Ă  la rue de Courcelles toute proche, qui le tient elle-mĂŞme du fait qu'elle Ă©tait la route qui conduisait directement au hameau de Courcelles.

Historique

Anciennement, le boulevard de Courcelles est constitué de plusieurs rues renommées en 1864 :

Plusieurs places sont situées sur le tracé du boulevard :

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

22, boulevard de Courcelles

Vue générale de l'hôtel particulier du 22, boulevard de Courcelles.
Mascaron au-dessus de la porte d'entrée de l'hôtel particulier.

Cet hôtel particulier fut celui du compositeur Ernest Chausson (1855-1899), de son épouse et leurs trois enfants[1], évoqué par Stéphane Mallarmé dans un de ses Loisirs de la Poste : « Arrête-toi, porteur, au son / Gémi par les violoncelles, / C'est chez Monsieur Ernest Chausson, / 22, Boulevard de Courcelles[2]. » Il le fit décorer par les peintres Maurice Denis et Odilon Redon et dans son cabinet de travail, trônait un grand portrait de la famille Chausson, peint par son ami Eugène Carrière[3].

Il abrite actuellement l'ambassade de Lituanie.

Quand la Lituanie recouvre son indépendance en 1990, elle fait des démarches, comme l'Estonie et la Lettonie, auprès de la Russie pour obtenir la restitution de sa légation à Paris. Devant le refus de la Russie invoquant divers arguments, la Lituanie porte l'affaire en justice, mais en 1994, la Cour d'appel de Paris se déclare incompétente, les locaux de l'ancienne légation étant occupé par l'agence de presse Ria-Novosty, bénéficiant de l'immunité diplomatique. La France réaffirme cependant que, d'un point de vue juridique, la situation est claire : « Les pays baltes n'ont jamais cessé d'être propriétaires de leurs immeubles respectifs. »

Afin d'agir en faveur d'un règlement de ce différend, la France met à disposition gracieuse des trois pays baltes des locaux situés 14, boulevard Montmartre (Paris 9e) pour abriter leurs ambassades. En 1999, la Lituanie s'installe dans de nouveaux locaux, boulevard de Courcelles. Cette solution n'est toutefois pas considérée comme mettant un terme au dossier juridique.

La France, dans un but de garder de bonnes relations diplomatiques aussi bien avec les pays baltes qu'avec la Russie, va mettre au point une négociation tripartite permettant de régler le conflit[4] - [5].

34-36, boulevard de Courcelles : hĂ´tel Lambert de Sainte-Croix

Vue générale de l'hôtel particulier du 34-36, boulevard de Courcelles.

« Grand ami de la famille d'Orléans, M. Lambert de Sainte-Croix avait fait construire, au 34, un hôtel qui fut ensuite occupé par l'ambassade du royaume d'Espagne[6]. En 1905, quand le jeune roi Alphonse XIII vint à Paris, son représentant était M. Leon y Castillo, très attaché à la France et qui fut fait par le roi marquis del Muni. C'est devant cette ambassade que vint défiler en 1909, un cortège conduit par Édouard Vaillant, Jean Jaurès, Marcel Sembat, Charles Albert, pour protester contre la récente exécution du révolutionnaire espagnol Ferrer, coupable d'un complot contre la Couronne. La police ayant voulu s'opposer à la manifestation, celle-ci tourna en échauffourées, des bancs du boulevard furent incendiés. Un coup de feu tiré contre le préfet Lépine manqua sa cible mais vint tuer le malheureux agent cycliste Dufresne. La garde riposta en chargeant et les scènes de violence se multiplièrent[7]. »

53, boulevard de Courcelles

Vue générale de l'hôtel particulier du 53, boulevard de Courcelles.
Buste de Pedro Vicente Maldonado et plaque commémorative.

Cet hôtel particulier de style néo-Louis XIII, en briques rouges et en pierres de taille, a été construit à l'intersection du boulevard de Courcelles et de la rue de Courcelles sur une parcelle triangulaire avec pan coupé sur la place de la République-de-l'Équateur. Le bâtiment présente trois façades, dont la plus longue, avec quatre travées et la porte d'entrée, donne sur le boulevard et la plus majestueuse sur la place. L'immeuble possède un étage d'habitation au-dessus du rez-de-chaussée, et est surélevé de combles. Sur la place, une des travées possède un étage de plus, ce qui donne l'impression d'une petite tour.

Sur la façade donnant sur la place, dans une niche en pierre, à arc plein cintre souligné d'un coquillage, surmontée d'un fronton triangulaire, a été installé le buste de Pedro Vicente Maldonado, célèbre scientifique équatorien du XVIIIe siècle.

En dessous, la plaque commémorative indique :

« Pedro Vicente Maldonado (1704-1748)

Scientifique équatorien, né à Riobamba.
Membre Correspondant de l'Académie royale des sciences de Paris.
Participa avec Charles Marie de La Condamine entre 1736 et 1744
à la mission géodésique française
qui prit des mesures de la terre à l'équateur pour en déterminer la forme exacte.
Ces travaux furent à l'origine du nom de la République de l'Équateur.
Paris, novembre 2004.
Gouvernement Ă©quatorien
Mairies de Quito et de Riobamba »

L'hôtel a appartenu à la baronne de Rothschild qui l'a mis à la disposition du Pr Albert Robin (1847-1928), célèbre praticien, membre de l'Académie de médecine. En 1954, cette demeure était habitée par la comtesse Duhem[8].

Autres bâtiments remarquables

  • No 9 : lycĂ©e technologique La Plaine Monceau.
  • No 14 : immeuble de style Art nouveau, construit en 1913 par les architectes R. Gaillard et Georges Bourgoin. Dessus de porte sculptĂ© reprĂ©sentant trois enfants nus avec vigne, supportant le balcon du premier Ă©tage par le sculpteur AimĂ© Octobre, qui fut premier grand prix de Rome.
  • No 24 : hĂ´tel particulier sur 2 niveaux, mascarons sur façade, balcon. La comĂ©dienne HĂ©lène Chauvin y habita jusqu'en 1908[9] - [10] - [11].
  • No 29 : immeuble Art nouveau rĂ©alisĂ© par Xavier Schoellkopf. Ancien siège de l'ambassade de GuinĂ©e Ă©quatoriale en France.
  • No 38 : mascaron reprĂ©sentant un homme avec casque Ă  ailes et plumes.
  • No 64 : balcon du second Ă©tage avec balustrade en pierre, supportĂ© d'un cĂ´tĂ© par une tĂŞte de femme et de l'autre par une tĂŞte d'homme. La date de construction de l'immeuble, 1881, est gravĂ©e en dessous du balcon entrelacĂ©e par des initiales, que l'on peut supposer ĂŞtre celles de l'architecte.
  • No 14 : dessus de porte sculptĂ©.
    No 14 : dessus de porte sculpté.
  • No 38 : mascaron au-dessus de la porte.
    No 38 : mascaron au-dessus de la porte.
  • No 64 : balcon en pierre supportĂ© par deux tĂŞtes.
    No 64 : balcon en pierre supporté par deux têtes.
  • No 64 : dĂ©tail du balcon, montrant la date de construction de l'immeuble.
    No 64 : détail du balcon, montrant la date de construction de l'immeuble.
  • No 66 : balcon en pierre de taille supportĂ© par deux corbeaux Ă  tĂŞte de lion.
  • No 68 : en 1907 y est installĂ©e la lĂ©gation d'Argentine ; sa chancellerie est situĂ©e au no 62 de la mĂŞme voie[12].
  • No 90 : immeuble construit en 1879 par les architectes F. Masson et E. Paloque. La porte de l'immeuble et la fenĂŞtre du premier Ă©tage situĂ©e au-dessus se trouvent dans un renfoncement Ă  arche en plein cintre finement sculptĂ©.
  • No 92 : immeuble construit par les architectes F. Masson et E. Paloque en 1880-1881. Les sculptures sont de A. Leleu. Porte en bois sculptĂ©e avec des sphinx ailĂ©s de part et d'autre des poignĂ©es de porte. Le bas-relief au-dessus de la porte reprĂ©sente deux angelots tenant un Ă©cusson reposant sur une tĂŞte de lion.
  • No 66 : balcon en pierre supportĂ© par deux tĂŞtes de lion.
    No 66 : balcon en pierre supporté par deux têtes de lion.
  • No 90 : encadrement de porte sculptĂ©.
    No 90 : encadrement de porte sculpté.
  • No 92 : porte en bois sculptĂ©, avec sphinx ailĂ©s. Dessus de porte avec angelots.
    No 92 : porte en bois sculpté, avec sphinx ailés. Dessus de porte avec angelots.
  • No 92 : dessus de porte sculptĂ© avec angelots et Ă©cusson.
    No 92 : dessus de porte sculpté avec angelots et écusson.
  • No 98 : première boutique parisienne de J.M. Weston, ouverte depuis 1922[13].
  • No 104 (et 2, rue Margueritte) : bel immeuble richement dĂ©corĂ© situĂ© Ă  l’angle du boulevard et de la rue Margueritte, construit en 1898-1899 par l’architecte Édouard Mizard[14], signĂ© en façade cĂ´tĂ© boulevard, primĂ© au concours de façades de 1901[15]. Le musĂ©e Carnavalet conserve une vue du 104, boulevard de Courcelles avant la construction de l’immeuble [16]. En 1917, un « drame de la folie » s’y dĂ©roule, un militaire en permission y assassinant trois membres de sa famille[17].
Légation d'Haïti dans les années 1920[18].
  • No 105 : immeuble de rapport construit en 1885 par l’architecte Édouard Mizard. L’écrivain Henri Barbusse y habite en 1908[15].

Bâtiments détruits

  • No 33 : ancien hĂ´tel particulier construit Ă  l'angle du parc Monceau pour Henri Pereire, fils d'Isaac Pereire. Devenu dans les annĂ©es 1950 le CitĂ©-Club universitaire[19].
  • No 41 : « petit hĂ´tel ancien » (en 1910)[20].
  • No 48 : ancien hĂ´tel particulier construit en 1871 par le banquier Édouard Dervieu, très liĂ© financièrement Ă  la famille du pacha d’Égypte sous le Second Empire. AssociĂ© au banquier Emile AndrĂ© (qui fut rĂ©gent de la Banque de France) puis de la banque Oppenheim spĂ©cialisĂ©e dans les montages financiers de haute banque en Orient. Il fut un des promoteurs de l’union gĂ©nĂ©rale en 1878 et de l’Anglo-Universal Bank en 1880 ainsi que de la Banque commerciale et industrielle en 1888, banque qui deviendra le CrĂ©dit commercial et industriel. Il fit construire en 1869 une magnifique demeure en face de la rotonde du parc Monceau[21]. Il vendit cet hĂ´tel particulier Ă  l'industriel alsacien Antoine Herzog pour sa fille qui y vĂ©cut avec son mari le conseiller Ă  la Cour de cassation Marie-Émile Fauconneau Dufresne (1835-1913) et leurs enfants, et cĂ©dĂ© ensuite pour ĂŞtre dĂ©moli et remplacĂ© par l'immeuble actuel du 1, rue Georges-Berger. Il s'agissait d'une maison sur la rue Legendre et sur le boulevard de Courcelles avec façade en forme lĂ©gèrement circulaire, Ă©levĂ©e sur sous-sol, rez-de-chaussĂ©e et deux Ă©tages d'une superficie de 250 m2 au sol avec conciergerie et jardin d'environ 1 500 m2 qui fut entamĂ© par le percement de la rue de Thann. « Belle construction très solide en pierre de taille, moellons, briques, couverte en ardoises ; intĂ©rieur dĂ©corĂ© et très soignĂ©[22] », achetĂ© par J.-B. Cottreau qui fit dĂ©molir la maison et construire l'immeuble actuel, qui fut ensuite vendu en 1912 Ă  Jeanne de Rothschild (1874-1929), sĹ“ur cadette d'Henri de Rothschild et veuve en 1911 d'Abraham David LĂ©onino (1867-1911)[20].
  • No 50 : maison de rapport appartenant Ă  l'industriel alsacien Antoine Herzog qui se situait en saillie par rapport au boulevard de Courcelles et qui fut dĂ©molie par son propriĂ©taire lors du percement des rues de Thann, Phalsbourg et Logelbach et de la construction de l'immeuble actuel par la Compagnie des immeubles de la plaine Monceau dont Antoine Herzog fut le principal actionnaire et prĂ©sident.

Habitants célèbres

Dans la fiction

Notes, sources et références

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  1. Plaque commémorative sur la façade.
  2. Stéphane Mallarmé, Œuvres complètes, Paris, Éditions Henri Mondor ; Gallimard, « coll. de la Pléiade », 1979, p. 91.
  3. Œuvre conservée au musée des beaux-arts de Lyon.
  4. Informations données au Sénat sur l'état d'avancement des négociations tripartites, rapport d'André Boyer, sénateur, le 5 février 2003.
  5. Informations données à l'Assemblée nationale sur l'état d'avancement des négociations tripartites, rapport de François Rochebloine, député, le 29 novembre 2005.
  6. Angel Vazquez Diaz de Tuesta (La Embajada de Espana en Paris, Madrid, Ministerio de Asuntos Exteriores, juin 2000, p. 21) mentionne le « 15, boulevard de Courcelles, dans un hôtel particulier cédé au Gouvernement espagnol par le marquis de Casa-Riera qui fut la résidence de l'Ambassadeur jusqu'à son transfert » dans l'hôtel de Wagram, avenue George-V, en 1920. Ceci ne peut être exact car le no 15 correspond à un immeuble en copropriété qui date de la fin du XIXe siècle ou du tout début du XXe siècle.
  7. Becq de Fouquières, op. cit., p. 99-100.
  8. Becq de Fouquières, op. cit., p. 104.
  9. Catalogue d'un important mobilier ancien et moderne, estampes anciennes du XVIIIe siècle..., faïences et porcelaines anciennes, objets de vitrine..., sièges anciens et modernes... le tout appartenant à Mlle Hélène Chauvin... vente... 2-4 juin 1908..., (lire en ligne)
  10. « Le Journal », sur Gallica, (consulté le )
  11. « Mercure de France », sur Gallica, (consulté le )
  12. Annuaire diplomatique et consulaire de la République française, Berger-Levrault, 1907, p. 446.
  13. FrĂ©dĂ©ric Martin-Bernard, « J.M. Weston, l'art d'ĂŞtre constant et moderne Â», Le Figaro, encart « Le Figaro et vous Â», mardi 8 novembre 2011, p. 33.
  14. « 104, boulevard de Courcelles », sur pss-archi.eu.
  15. Protections patrimoniales, 17e arrondissement, Ville de Paris, Règlement du PLU, tome 2, annexe VI, p. 237 à 432.
  16. « 104, boulevard de Courcelles à l’angle de la rue Margueritte », Paris-Musées.
  17. « Terrible drame de famille », Le Radical, 18 novembre 1917, sur RetroNews.
  18. « Legaciones y Oficinas de Pasaportes », La Semaine à Paris, 21 novembre 1924, p. IV, sur Gallica.
  19. Becq de Fouquières, op. cit., p. 98.
  20. Rochegude, op. cit., p. 63.
  21. Sur les trois banquiers cités : David S. Landes, Banquiers et pachas. Finance internationale et impérialisme économique en Égypte, Albin Michel, 1993, 410 p. (ISBN 978-2226062833).
  22. E. Rougier. Cf. Archives de la ville de Paris).
  23. Becq de Fouquières, op. cit., p. 100.
  24. « Ce soir », sur Gallica, (consulté le )
  25. Becq de Fouquières, op. cit., p. 102.
  26. Pierre Lemaitre, Au revoir lĂ -haut, Le Livre de poche, 2013, p. 264.
  27. Confondu une fois dans le texte avec la rue de Courcelles (à la page 86, éditions Presses de la Cité, 1990).

Bibliographie

Articles connexes

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