Accueil🇫🇷Chercher

Yuka (application)

Yuka est une application mobile pour iOS et Android, développée par la société Yuca SAS, qui permet de scanner les produits alimentaires et cosmétiques en vue d’obtenir des informations détaillées sur l’impact d'un produit sur la santé. L’objectif est d'aider le consommateur à choisir des produits jugés bons pour la santé et, également, d'inciter les industriels à améliorer la composition de leurs produits.

Yuka
Description de l'image Logo-yuka.svg.

Informations
Créateur Julie Chapon, François Martin (d) et Benoît Martin (d)
Développé par Yuca SAS
Société siégeant à Paris en France[1]
Première version [2]
Dernière version 4.10 (iOS, )[3]
4.6 (Android, )[4]
Écrit en Java et Swift
Système d'exploitation Android et iOS
Langues Français, anglais et espagnol
Type Application mobile
Licence Licence propriétaire
Site web yuka.io

La lecture du code-barres d’un produit par le téléphone, permet à l’application d'accéder au détail de la composition du produit et retourne une note sous forme de couleur allant du vert au rouge. Lorsque son impact est jugé négatif, l'application peut recommander des produits similaires meilleurs pour la santé.

CrĂ©Ă©e en 2017 en France, l'application est utilisĂ©e mensuellement par 5,5 millions d'utilisateurs actifs en janvier 2020 et dĂ©nombre au total 25 millions d'utilisateurs en septembre 2021.

Histoire

Conception

Le projet est porté en 2016 par François Martin, Benoît Martin et Julie Chapon[5], issus respectivement de l'École centrale d'électronique, l'École supérieure pour le développement économique et social et l'EDHEC Business School. Julie Chapon réalise auparavant des stages chez Nestlé et Kraft Foods et travaille au cabinet de conseil Wavestone[6]. Avant la conception de l'application, Benoît Martin se pose la question de la composition des produits qu’il achète pour ses enfants[7]. Il se met alors à essayer de lire les étiquettes, mais se rend compte qu’elles sont difficiles à comprendre[7]. Il imagine alors un outil permettant de les déchiffrer facilement[8].

Au départ, l’outil qu’ils imaginent n’est pas encore une application, mais un objet connecté en forme de carotte qui s’aimante sur le frigo. Se rendant compte des limites de l’objet connecté, ils abandonnent cette idée au bout de quelques mois pour créer une application mobile[9]. En , ils participent au concours du Food Hackathon organisé par la Gaîté-Lyrique et le gagnent, marquant le vrai début du projet[10] - [8]. Fin 2016, ils décident de travailler à plein temps pour l'application et quittent leur travail[6] - [10] pour se concentrer sur le projet au campus Station F[8].

Lancement

Ils lancent l'application en sur IOS et en juin pour Android[10] - [11]. En , l'application est utilisĂ©e par plus de 100 000 utilisateurs[10]. Durant l'Ă©tĂ© de la mĂŞme annĂ©e, ils s'installent dans leurs propres locaux avec six salariĂ©s[8].

En , les membres de l'équipe révèlent avoir pensé dans un premier temps à vendre l'application « à un groupe industriel ou à une compagnie d'assurances qui l'aurait alors utilisée en son nom » ou la proposer à des « industriels pour que ces derniers s'en servent pour améliorer leurs produits alimentaires en interne et se démarquer de la concurrence »[12], mais ces options auraient été écartées. Quelques mois plus tard, en septembre, la société déclare être financée pour moitié par des dons et pour moitié par des adhésions à son programme payant de nutrition[11].

Croissance rapide et développement à l'international

En , l'application figure dans le top 20 de l'App Store et sur Android et engrange un total de 2 millions d'utilisateurs[13]. L'application est tĂ©lĂ©chargĂ©e plus de 5 millions de fois en [14] et intègre depuis une analyse des produits cosmĂ©tiques lancĂ©e sur iOS, puis en sur Android[15] - [16]. Yuka emploie neuf personnes (cofondateurs compris)[17] et l’application compte près de 9 millions d’utilisateurs en [18] - [19].

La sociĂ©tĂ© compte 11 salariĂ©s en et est disponible dans six pays europĂ©ens pour un total de 12 millions d'utilisateurs — dont 10,5 millions en France[20]. Pour assurer le dĂ©veloppement de l'application, Yuka lève 800 000 € par le biais de business angels et 400 000 € grâce Ă  la banque publique d'investissement, afin d'ĂŞtre introduite aux États-Unis[20]. DĂ©but , l'application tĂ©lĂ©chargĂ©e 15 millions de fois, dont 12 millions en France, est disponible en Espagne, en Belgique, en Suisse, au Luxembourg, au Royaume-Uni, aux États-Unis, au Canada et en Irlande[21] - [22] - [23]. Selon Les Échos en janvier 2020, l'application est utilisĂ©e mensuellement par 5,5 millions de personnes[24]. La sociĂ©tĂ© est condamnĂ©e en rĂ©fĂ©rĂ© en pour dĂ©nigrement Ă  la suite d'une publication d’un article sur le blog après la saisie de la justice par la FĂ©dĂ©ration française des industries des aliments conservĂ©s[25] - [26] ; le tribunal jugeant que son contenu est une « gĂ©nĂ©ralisation abusive relative Ă  tous les emballages dans lesquelles les aliments sont conservĂ©s ».

Pour le professeur émérite d'histoire contemporaine Jean-Claude Daumas de l'Université de Franche-Comté, le succès de l'application est expliqué par les nombreux scandales — fraude à la viande de cheval de 2013, crise de la vache folle et autres — qu'ont nourri un manque de transparence, instaurant une « défiance massive à l’égard des acteurs traditionnels de la consommation »[27] - [28]. Selon les études de l'Observatoire société et consommation (ObSoCo), les utilisateurs sont plutôt jeunes, urbains et diplômés[27]. L'application compte plus de 21 millions d'utilisateurs en mars 2021[29] puis 25 millions en septembre 2021[30].

Fonctionnement

Principe d'utilisation

Yuka est une application gratuite qui se revendique indépendante des entreprises du secteur agroalimentaire et fiable en utilisant des bases de données ouvertes[13] - [31]. Ces bases de données fonctionnent avec un système de vérification a posteriori. L'utilisateur scanne le code-barres des produits avec un smartphone ou une tablette[32] et reçoit en retour des informations détaillées du contenu de l’aliment ou du produit cosmétique ainsi qu'une éventuelle recommandation d'un produit alternatif plus sain. L’utilisateur conserve un historique des produits scannés dans l’application et a accès à une synthèse des produits scannés par score[33] - [32] - [34].

Produits alimentaires

La notation se présente sous la forme d'un score, considéré comme excellent de 75 à 100, bon de 50 à 74, médiocre de 25 à 49 et mauvais en dessous de 25[35] - [36]. Pour établir une note, trois critères différents sont utilisés :

  • la qualitĂ© nutritionnelle (60 % du score) est fonction de la quantitĂ© d'Ă©nergie, de graisses saturĂ©es, de sucres, de sel, de fruits et lĂ©gumes, de fibres et de protĂ©ines du produit suivant la mĂ©thode de calcul du Nutri-score[37] - [38] ;
  • la prĂ©sence d'additifs Ă  risque (30 % du score) d'après plusieurs sources comme les Additifs alimentaires de Corinne Gouget, Les additifs alimentaires de Marie-Laure AndrĂ© ainsi que les Ă©tudes de l'association UFC Que choisir[38] - [39] et les donnĂ©es de l'AutoritĂ© europĂ©enne de sĂ©curitĂ© des aliments[40] ;
  • la dimension biologique, en fonction de la prĂ©sence ou non d'un label bio (10 % du score)[38].

Produits cosmétiques

Le système de notation des cosmétiques a été introduit sur les demandes des utilisateurs[28]. Sur le même principe que pour les denrées alimentaires, chaque ingrédient se voit attribuer un niveau de risque en fonction de ses effets potentiels ou avérés sur la santé : perturbateur endocrinien, cancérigène, allergène ou encore irritant[41] - [42]. Par principe de précaution, dès qu’un ingrédient est sujet à controverse, un malus lui est appliqué par Yuka[41] - [42].

L’application s’appuie sur de nombreuses sources pour son évaluation[28] - [42] - [43]:

Modèle économique

Pour parvenir à un équilibre financier, l'application s'est dotée de fonctionnalités supplémentaires payantes sur le modèle freemium. Elles sont la première source de revenus pour la société et représentent entre 60 et 70 % du chiffre d'affaires[44] - [45] - [46]. En y souscrivant annuellement, l'utilisateur peut scanner un produit même sans accès à Internet, trouver un produit sans le scanner, accéder à un historique illimité et ajouter des alertes personnelles[44] - [45]. L'autre source de revenus, à hauteur de 20 %, est la vente d'un calendrier de fruits et légumes de saison vendu sur le blog[44] - [45]. Puis finalement, la dernière source de revenus à hauteur de 10 % est la vente d'un programme de nutrition[44] - [45]. Depuis fin 2019, la société est à l'équilibre financier[46]. En 2020, la société réalise un chiffre d'affaires de 1,6 million d'euros et 20 000 euros de bénéfices nets[47].

Base de données

En 2017, Yuka s'appuyait exclusivement sur Open Food Facts, une base de données ouverte et collaborative qui fonctionne sur le même modèle qu'un wiki. À partir de , une base de données propriétaire est mise en place pour ajouter un système de contrôle et de vérification des contributions[48]. Depuis, Yuka n'utilise plus Open Food Facts, mais continue d'y contribuer massivement en reversant une partie des informations produit. À ce titre, Yuka est depuis 2017 le 1er contributeur d'Open Food Facts [49] - [50].

La base de données de Yuka continue à être alimentée par les contributions des utilisateurs à travers l’application. De plus, les industriels partagent aussi les informations de leurs produits[18], grâce à la plate-forme Alkemics[46].

En moyenne, l'application enregistre plus de 2 000 contributions par jour, mais certaines fiches ne peuvent plus ĂŞtre modifiĂ©es[51]. Il faut compter avec cela les contributions des industriels qui partagent directement la composition de leurs produits. En , la base de donnĂ©es est constituĂ©e d'entre 700 000[52] Ă  800 000 produits[41]. La base de donnĂ©es est sollicitĂ©e environ 3 millions de fois par jour pour scanner les produits alimentaires, dans 70 % cas, et cosmĂ©tiques, dans 30 % des cas[41]. Soit une moyenne de 35 codes-barres scannĂ©s par seconde[41].

Impacts sur le secteur agroalimentaire

Pression sur les industriels

Selon la cofondatrice Julie Chapon, Yuka met en place une pression contre tout le secteur agroalimentaire[38]. Une tendance que l'ancien président-directeur général du groupement coopératif Système U Serge Papin confirme en notant que même si l'application doit encore être travaillée sur plusieurs points, la distribution est replacée du côté des consommateurs[38].

Le président-directeur général Michel-Édouard Leclerc de l'Association des Centres Distributeurs E.Leclerc affirme voir de plus en plus de ses clients utiliser l'application, mais estime néanmoins que, même si ce type d'application oriente la demande des consommateurs, l'effet sur la consommation reste minime[38].

Face au succès de l'application, plusieurs alternatives tentent de concurrencer l'application, comme Y'a quoi dedans dĂ©veloppĂ©e par Système U[10] - [53] ou encore Num-Alim, alimentĂ©e en contenu directement par certaines marques et dont l'objectif n'est pas, d'après Le Canard enchaĂ®nĂ©, d'informer le consommateur mais plutĂ´t de l'orienter vers certains produits[54]. L'ANIA s'est associĂ©e Ă  la fondation du groupe Avril, premier producteur europĂ©en d'huiles vĂ©gĂ©tales et de biocarburants, et au Fonds français pour l'alimentation et la santĂ©, financĂ© par l'industrie agroalimentaire[55]. Grâce Ă  leur lobbying actif, la moitiĂ© du budget de l'application (6,3 millions d'euros) a Ă©tĂ© financĂ©e directement par les impĂ´ts des Français dans le cadre d'un « contrat stratĂ©gique de filière » validĂ© par le SecrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral pour l'investissement, sous la responsabilitĂ© du Premier Ministre[54]. D'après Julie Chapon, il s’agit d’une initiative qui permet la transparence de l'information produite et qui pourrait alimenter des projets comme Yuka[56]. Pour autant, elle regrette que l’accès Ă  la base soit payant et s’interroge sur le risque de conflit d'intĂ©rĂŞts[56].

En , Thierry Cotillard, président d'Intermarché, annonce le retrait de 140 additifs de 900 recettes[57] de la marque à l'horizon de 18 mois pour bénéficier d'« Nutri-Score A, B ou C et un score Yuka supérieur à 50 » : plus d'une centaine d'additifs vont être supprimés, les compositions modifiées et des produits vont devenir bio[58] - [59]. Pour Florence Touzé, professeure associée à Audencia Nantes, 2019 est vécue comme un tremblement pour les industriels causé par une prise de conscience les forçant à s'adapter avec sincérité, ou par opportunisme[27].

Engagement contre les additifs nitrités

Yuka, la Ligue contre le cancer et Foodwatch, dénoncent en une « tentative d’intimidation » par l’industrie charcutière — la Fédération française des industriels charcutiers traiteurs (FICT) et les sociétés Bahier et Henri Raffin — après la réception de plusieurs courriers de mise en demeure[60]. La première entend les contraindre à retirer une pétition sur les additifs nitrités lancée en novembre 2019 et reproche à l'application de partager des « allégations trompeuses » portant préjudice à l'industrie en plus de « désinformer gravement le consommateur »[60]. Le début de la phase contentieuse est marquée par l'assignation en justice de Yuka en janvier 2021 par la fédération, considérant la réponse à ses demandes insatisfaisante[61] - [62].

Selon Marianne, Yuka est assignée en pour des motifs analogues par la société Le Mont de La Coste, puis une troisième fois par la marque Noixfine de la société ABC Industrie et la société Auvernou pour des motifs similaires[61] - [63]. Benoît Martin dénonce un « acharnement qui vise à [...] couler » la société puisque le dédommagement demandé par la dernière représenterait plus que le « chiffre d’affaires 2019 »[61]. Yuka rapporte avoir reçu « une dizaine de mises en demeure », incluant les trois présentées devant les tribunaux[61].

Yuka contre la Fédération Française des Industriels Charcutiers et Traiteurs

Plusieurs mois plus tard, en mai 2021, le tribunal de commerce de Paris donne raison à la fédération en condamnant en première instance Yuka pour « pratique commerciale déloyale et trompeuse » et des « actes de dénigrement au préjudice »[64]. Dans leur décision, les juges déboutent la fédération de leur demande de modification du système de notation[65], mais ordonnent de supprimer les mentions qui soutiennent que les additifs incriminés seraient cancérigènes et favoriseraient le développement de maladies du sang puisqu'il s'agit de « risques qui ne sont pas prouvés scientifiquement aux doses d’exposition actuelles », ainsi que le lien Web direct vers la pétition des fiches des produits de charcuterie[64].

La FICT s'estime satisfaite de la décision, tandis que Yuka annonce faire appel[62] - [65]. Le deuxième jugement n'est pas attendu avant un an[61] et doit être rendu public en principe le 7 Juin 2023[66].

Yuka contre Mont de Coste

Ă€ la fin du mĂŞme mois, la sociĂ©tĂ© Yuca (propriĂ©taire du logiciel Yuka) est condamnĂ©e une troisième fois pour les mĂŞmes motifs par le tribunal de commerce de Brive-la-Gaillarde dans son procès contre la sociĂ©tĂ© charcutière le Mont de la Coste et doit verser 20 000 €[67] - [47]. Dans ces dĂ©cisions, les deux tribunaux de commerce estiment que la base factuelle n'est pas suffisante[67]. Pour autant, le tribunal de Brive dĂ©boute une deuxième fois la demande de l'industrie quant Ă  la demande de modification du système de notation de l'application[47].

Yuka contre ABC industries

En septembre 2021, Yuka perd un deuxième procès contre le fabricant de charcuterie ABC Industries pour dénigrement, pratiques commerciales déloyales et trompeuses au tribunal de commerce d’Aix-en-Provence. L'entreprise ABC estimant que Yuka avait « occasionné d'importants préjudices financiers et moraux, outre une atteinte grave à sa réputation »[68].

L'application est condamnĂ©e Ă  verser 25 000 € de dommages et intĂ©rĂŞts Ă  l'industriel[69] - [70] - [71] qui avait demandĂ© 564 000 euros de dĂ©dommagement[72].

La cofondatrice Julie Chapon dénonce des « procédures bâillons, qui visent à [les] faire taire » puisque les plaintes proviendraient « des mêmes personnes, des mêmes avocats, avec des dossiers copiés-collés » et indique que Yuka fait appel de ces deux autres jugements[47]. Elle souligne que le système de l'application de notation n'a pas été altéré comme demandé initialement par le plaignant[68].

Conséquences

Les deux sociétés charcutières s'estiment satisfaites des jugements qui « reconnaisse[nt] que Yuka a trompé le consommateur [en affirmant que] les nitrites sont cancérogènes »[73] - [30].

Les procès ne sont pas sans conséquences sur le fonctionnement de Yuka qui est obligée de passer de 11 à 6 salariés[74].

Un appel au soutien est initié par Yuka afin de payer les frais de justice et permet de rassembler plus de 340 000 euros de la part de plus de 18 000 participants à la mi-octobre pour un coût total estimé à 223 000 euros par la cofondatrice[75].

Procès Yuka contre A.B.C Industries

Le 6 décembre 2022, la Cour d'Appel d'Aix en Provence a validé le principe de la liberté d'expression dans le procès opposant Yuka à l'entreprise A.B.C Industries[76]. Cette dernière est déboutée de l'ensemble de ses demandes et doit s'acquitter de 20 000 euros de frais d'avocat.

La cour a validé le droit de la liberté d’expression, et le droit de dire qu’un aliment n’est pas bon pour la santé, et ce, même s’il n’enfreint pas la réglementation en cours[66] et ce sans être coupable de « dénigrement » envers l'entreprise A.B.C[66].

La cour a validé le rôle de Yuka « d'aider les consommateurs à faire de meilleurs choix pour leur santé » en proposant « un outil pour obtenir une amélioration des produits » auprès des industriels[77].

La direction de Yuka a réagi de la manière suivante : « Pour la première fois, les juges reconnaissent le droit d’informer et d’alerter sur les risques pour la santé des nitrites ajoutés »[78].

A.B.C Industries va se pourvoir en cassation pour contester la décision[77].

Procès Yuka contre Mont de Coste

Le 13 Avril 2023, la Cour d'Appel de Limoges a débouté le fabricant Mont de la Coste de sa plainte pour dénigrement et pratiques commerciales déloyales et trompeuses par rapport à Yuka. Elle a également condamné l'industriel à verser 20 000 euros de dommages et d'intérêts à la société Yuca propriétaire de l'application[76].

La décision est motivée par le droit donné à Yuka d'alerter le consommateur sur les risques élevés de cancer associés potentiellement aux sels nitrités, et même s'ils respectent la réglementation en vigueur. Les magistrats ont souligné « la réalité des risques entourant l'utilisation des additifs nitrités peut être considéré comme avérée » et que « les questionnements relatifs à la sécurité des aliments, et notamment le débat sur les additifs nitrités dans les produits de charcuterie sont un sujet d'intérêt général qui touche à la santé publique »[76].

De plus, les juges estiment que le lien vers la pétition lancée en 2019 en association avec la Ligue contre le cancer et l’association FoodWatch réclamant l’interdiction des additifs nitrités (nitrite de potassium, nitrite de sodium, nitrate de sodium et nitrate de potassium), relève également du « droit à la liberté d’expression » et n’est donc pas répréhensible[66].

DĂ©bat parlementaire

Cet usage des sels nitrés dans les charcuteries fait aussi débat auprès des parlementaires Français, le sujet étant étudié par des députés à travers une mission d'information dès 2020 et qui a rendu public un rapport en janvier 2021 soutenant le bannissement progressif des sels nitrés dans les charcuteries[79] - [80]. La proposition de loi annexe doit être étudiée à la fin de la même année[81], en octobre[82]. Saisie par la direction générale de la santé (DGS), la direction générale de l'alimentation (DGAL) et la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), un rapport de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) est attendu au cours de l'année 2021 pour évaluer les « risques associés à la consommation de nitrites et de nitrates »[79] - [83]. L'industrie de la charcuterie demande aux parlementaires d'attendre la publication de ce rapport avant de débattre[84].

Malgré le report de la publication du rapport de l'Anses au premier semestre de 2022[85], une proposition de loi de transition est adoptée en février 2022 et un décret devra définir, un an après la promulgation, une « trajectoire de baisse de la dose maximale d’additifs nitrés au regard des risques avérés pour la santé humain » en fonction dudit rapport[86]. Un nouvel étiquetage sera mis en place pour identifier ces produits[87]. L'autorité sanitaire finit par publier son avis le et confirme « l'existence d’une association entre les risques de cancer colorectal et l’exposition aux nitrates et nitrites ingérés via la viande transformée »[88] - [89].

Critiques

Algorithme, rigueur scientifique et responsabilités

Si l'application fonctionne de manière satisfaisante en ce qui concerne les principaux nutriments (lipides, glucides, protéines, minéraux, vitamines…), son traitement des additifs, dont les effets sont plus complexes à prévoir, est loin d'être parfait.

Ainsi pour le professeur Serge Hercberg, épidémiologiste et spécialiste de la nutrition ayant participé à la conception du Nutri-score, les critères de notation de l'application s'appuient sur une méthode de pondération générée algorithmiquement qui n'a aucun fondement scientifique, puisqu'elle additionne des critères dont l'état de la connaissance n'est pas comparable[38]. Ainsi, si les études épidémiologiques sont nombreuses à confirmer un lien entre nutriments et santé, les études sur les additifs elles, ne permettent pas aujourd'hui de totalement confirmer la corrélation[38] - [5]. Ces remarques sont appuyées par celles de Mathilde Touvier, directrice de l'équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), qui rappelle « qu'aucun lien n'est encore scientifiquement établi entre tel ou tel additif et tel ou tel risque pour la santé »[38]. Elle ajoute aussi que la fiabilité des informations est mise en danger par les applications qui lissent arbitrairement le Nutri-Score[90].

En réponse à ses critiques, la cofondatrice Julie Chapon indique qu'ils appliquent le principe de précaution, considérant que certains additifs sont utilisés de façon abusive par l'industrie agroalimentaire alors qu'ils ne sont pas indispensables[5]. De cette façon, le consommateur est informé sans attendre de nouveaux scandales sanitaires. En boycottant des produits controversés, les industriels peuvent, selon elle, être poussés à s'adapter aux besoins des consommateurs[8] - [33]. Pour autant, elle reconnaît qu'aucun système de notation n'est parfait, surtout quand il s'appuie sur autant de données[38]. Pour Olivier Trendel, professeur à Grenoble École de management et spécialiste des comportements de consommation, cette simplification reste efficace puisqu'elle permet de guider facilement l'utilisateur[91].

Yuka répond notamment sur le marché de l'agro-alimentaire aux besoins de sécurité des consommateurs allié à la puissance et la fonctionnalité de l’outil numérique dans un monde hyper connecté, tout en bénéficiant d'une image de confiance à la recherche de fiabilité et d’indépendance[92]. De même, en élaborant son propre système d’évaluation des produits et son référentiel sanitaire, elle devient un levier de gouvernance autonome indépendamment de ceux de l’État et de la sphère économique, dans un espace juridique non contraignant et ouvert[92]. Enfin, son succès prend sa source dans l'image dégradée du secteur de l'agroalimentaire pour l'opinion publique en raison des nombreuses crises sanitaires successives (crise de la vache folle, fraude à la viande de cheval, contamination de pizzas, contamination de lait premier âge aux salmonelles (...)), des marges importantes au détriment des producteurs et l'emploi des produits phytosanitaires[92].

À cela vient s’ajouter un axe stratégique déterminant, sa prise de pouvoir sur la donnée, dans un monde où la data est un levier de puissance, à l’ère du capitalisme cognitif (2). Tous ces ingrédients ont permis à Yuka d’asseoir une réelle position stratégique, d’autant qu’elle se pose en gendarme des industriels en élaborant son propre système d’évaluation des produits et son référentiel sanitaire. Ce faisant, elle devient dès ses débuts, un levier de gouvernance autonome qui se passe de l’État et de la sphère économique, dans un espace juridique ouvert et non contraignant.

Les conseillers en stratégie Yves Pizay et François-Régis de Guenyveau pour le cabinet Kea & Partners reconnaissent les progrès apportés par l'application, car elle fournit un pouvoir d’influence sur les marques, mais aussi car elle stimulerait la croissance par la compétition des industriels. Cependant, ils signalent l’imputabilité des applications comme Yuka et se demandent si tout peut être noté : les effets positifs pourraient se renverser et donner lieu à un « mimétisme général » avec une application qui encadre les producteurs sans que personne n'encadre cette notation. Pour lors, ils estiment que les enjeux se concentrent sur la légitimité des critères de notation de Yuka[93].

Limites des données et impacts sur le comportement alimentaire

L'objectif de simplicité et les choix d'évaluation de l'application font l'objet de critiques[37].

Par exemple :

  • les informations sont basĂ©es sur un Ă©chantillon de 100 g, ne tenant donc pas compte de la portion habituellement consommĂ©e[37]. Seules quelques informations nutritionnelles sont affichĂ©es (graisses saturĂ©es, sucres), pas le total ou le dĂ©tail des lipides, glucides, vitamines, minĂ©raux ;
  • les ingrĂ©dients ne sont pas affichĂ©s et il n'y a pas de distinction sur la qualitĂ© ou la transformation des ingrĂ©dients. Ainsi 15 g de protĂ©ines de « viande noble Â» auront la mĂŞme note que 15 g de protĂ©ines de « viande reconstituĂ©e Â»[38].

Plusieurs nutritionnistes regrettent que l'application condamne des produits alimentaires comme le beurre, le chocolat ou encore les amandes, qui sont systématiquement classés comme mauvais du fait qu'ils sont constitués essentiellement de gras ou de sucre. Selon eux, les consommateurs pourraient se mettre à ignorer des produits qui ne devraient pas l'être et moins varier leurs repas, ce qui pourrait favoriser les troubles du comportement alimentaire[38] - [91]. Par ailleurs, la qualité et l'origine des aliments ne sont pas renseignées[38]. Ambroise Martin, nutritionniste travaillant à l'Autorité européenne de sécurité des aliments, indique qu'il ne faut pas baser son alimentation en raisonnant « aliment par aliment, mais [qu'il faut] avoir une vision globale de la nutrition »[91]. Nicole Darmon critique toutes les applications semblables à Yuka, car elles « individualisent le rapport à l’alimentation, instillent de l’inquiétude, freinent la spontanéité »[90]. Selon elle, les industriels pourraient être tentés de produire des produits allégés peu nutritifs.

De la mĂŞme manière, Simon Borel, sociologue Ă  l’ObSoCo, questionne la prolifĂ©ration d’informations, peut-ĂŞtre contre-productive, qui pourrait provoquer plus de dĂ©fiance chez les consommateurs « au lieu de la rĂ©sorber »[27]. Selon une Ă©tude menĂ©e par Yuka, 94 % des 230 000 utilisateurs sondĂ©s confirmeraient avoir rĂ©duit l'achat de produits jugĂ©s mauvais et 83 % achèteraient en plus petites quantitĂ©s pour se concentrer sur des produits de meilleure qualitĂ©[27] - [41]. Les utilisateurs privilĂ©gieraient aussi les circuits courts, d'après Simon Borel[27].

Notes et références

  1. Présentation de la société YUCA, sur societe.com, consulté le 16 décembre 2020.
  2. « https://www.liberation.fr/france/2019/02/22/transparence-le-yuka-boom_1711149 »
  3. « https://apps.apple.com/fr/app/yuka-scan-de-produits/id1092799236 » (consulté le )
  4. « https://play.google.com/store/apps/details?id=io.yuka.android&hl=fr&gl=FR » (consulté le )
  5. Sophie Lecluse, « Peut-on faire confiance à Yuka pour ses courses ? », sur Capital, (consulté le )
  6. Cécilia Di Quinzio (photogr. William Parra), « Julie Chapon, only Yuka », sur Stratégies, (consulté le )
  7. Thomas Baïetto, « Comment fonctionne Yuka, l'appli qui vous mâche le travail en déchiffrant les étiquettes et en notant les aliments ? », sur Franceinfo, (consulté le )
  8. Pauline Tattevin, « Julie Chapon (Yuka): « Je n’avais jamais pensé à entreprendre » », sur BFM TV, (consulté le )
  9. Madame Figaro, « Julie Chapon, cofondatrice de l'application Yuka, se met à table », sur Madame Figaro, (consulté le )
  10. Présidence de M. Loïc Prud'homme, « Compte rendu : commission d'enquête sur l'alimentation industrielle : qualité nutritionnelle, rôle dans l'émergence de pathologies chroniques, impact social et environnemental de sa provenance » [PDF], sur assemblee-nationale.fr, (consulté le )
  11. Gurvan Kristanadjaja, « Transparence : le Yuka boom », sur Libération, (consulté le )
  12. « Yuka, l'appli de l'alimentation saine, cherche son modèle économique », sur Les Échos, (consulté le )
  13. Sébastien Pommier, « Yuka, l'appli qui scanne les aliments », sur L'Express, (consulté le )
  14. Florence Méréo, « Yuka, le «Wikipédia de l’alimentation» qui vous aide à manger mieux », sur Le Parisien, .
  15. Claire Bouleau, « Après l'alimentaire, Yuka se lance dans les cosmétiques et les produits d’hygiène », sur Challenges, (consulté le )
  16. « Yuka ajoute l'analyse des produits cosmétiques à son appli », sur Les Échos, (consulté le )
  17. « La fine équipe », sur yuka.io (consulté le )
  18. Jérôme Bouteiller, « Ophélia Bierschwale, Yuka : « Notre application a failli être une carotte connectée » », sur MobileMarketing.fr, (consulté le )
  19. Audrey Morard, « L’application phénomène Yuka, qui scanne ce que vous mangez, arrive en Belgique », sur La DH (consulté le )
  20. Morgane Bertrand, « Avec leurs applis Yuka et Too Good to Go, elles bousculent les supermarchés », sur L'Obs, (consulté le )
  21. Astrid Cazenave, « Julie Chapon, la startuppeuse qui bouscule l’agroalimentaire », Le Figaro, no 23462,‎ , p. 36 (ISSN 1241-1248, lire en ligne)
  22. « L’application est-elle disponible dans d’autres pays que la France ? », sur yuka.io (consulté le )
  23. (en-GB) « Barcode scanner app Yuka now available in Ireland », sur TechCentral.ie, (consulté le )
  24. Fanny Guyomard, « Alimentation, cosmétique : les travers de l'application Yuka », sur Les Echos, (consulté le )
  25. Elsa Bembaron, « L’application Yuka condamnĂ©e Ă  payer 3 000 € pour avoir dĂ©nigrĂ© les conserves », sur Le Figaro, (consultĂ© le )
  26. « Yuka condamné pour dénigrement », sur Legalis, (consulté le )
  27. « De Yuka à « C’est qui le patron ? » : le nouveau pouvoir des consommateurs », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  28. Camille Moreau, « Yuka, QuelCosmetic... Les applis beauté sont-elles utiles ? », sur L'Express, (consulté le )
  29. « Infographie: La success story de Yuka », sur Statista Infographies, (consulté le )
  30. Pomme Labrousse, « Guerre du saucisson nitrité : le tribunal de commerce de Brive condamne Yuka pour "dénigrement" », sur La Montagne, (consulté le )
  31. Emma Donada, « Yuka est-elle une application publicitaire déguisée ? », sur Libération, (consulté le )
  32. « Comment fonctionne Yuka, l'appli qui vous mâche le travail en déchiffrant les étiquettes et en notant les aliments ? », sur Franceinfo, (consulté le )
  33. Jean-Pierre Montanay, « Avec Yuka, ils luttent contre la malbouffe », sur L'Express, (consulté le )
  34. « L’appli Yuka analyse les étiquettes alimentaires », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  35. Iris Joussen, « Une application mobile vérifie l’impact de vos aliments sur votre santé », sur Sciences et Avenir, (consulté le )
  36. « Yuka analyse votre frigo : ce que vous mangez est-il bon ? », sur L'Union, (consulté le )
  37. Catherine Rollot, « L’appli Yuka analyse les étiquettes alimentaires », sur Le Monde, (consulté le )
  38. Violaine de Montclos, « Faut-il faire ses courses avec Yuka ? », Le Point, no 2401,‎ , p. 56, 57, 58, 59, 60 (lire en ligne)
  39. Marie-Noëlle Delaby, « Alimentation – Les additifs alimentaires dans le détail », sur UFC Que choisir, (consulté le )
  40. Marie Piquemal (photogr. Frédéric Stucin), « Julie Chapon, addi(c)tive », sur Libération, (consulté le )
  41. Laurène Champalle, « Consommation : Yuka, l’appli qui fait peur à la grande distribution », sur Le Parisien, (consulté le )
  42. « Sur quelles sources se base Yuka pour son analyse ? », sur yuka.io (consulté le )
  43. Camille Dufétel, « Trois applications pour passer nos cosmétiques au crible », sur L'Info Durable, (consulté le )
  44. Olivia Détroyat, « Comment Yuka monétise son succès », Le Figaro Économie, no 23294,‎ , p. 20 (ISSN 0769-3648, lire en ligne)
  45. Solenn Cordroc'h, « Yuka, l’appli qui venait des Yvelines », sur Enlarge your Paris, (consulté le )
  46. Pascal Gateaud et Adeline Haverland (photogr. Pascal Guittet), « "Les industriels ont compris que s'opposer à Yuka n'aurait pas de sens", explique la fondatrice de l'application Julie Chapon », sur Usine nouvelle, (consulté le )
  47. « Yuka contre les charcutiers : « Ce sont des procédures bâillons, qui visent à nous faire taire » », sur L'Obs, (consulté le )
  48. Charlotte Anglade, « Alimentation : l'application Yuka nous raconte-t-elle des salades ? », sur LCI, (consulté le )
  49. « Rapport d'activité 2018 : un grand tournant pour Open Food Facts ! », sur fr.blog.openfoodfacts.org (consulté le )
  50. « Liste des contributeurs », sur openfoodfacts.org
  51. Charlotte Leloup, « Yuka : Julie Chapon bouscule les codes ! », sur Paris Match, (consulté le )
  52. Camille Wong, « Peut-on vraiment faire confiance aux applis alimentaires ? », sur Les Échos, (consulté le )
  53. Julie Delvallée, « Système U lance Y’a Quoi Dedans, appli qui traque les substances "controversées" », sur LSA Conso, (consulté le )
  54. « Un enfumage très appliqué », Le Canard enchaîné, no 5118,‎ .
  55. Simon Blin, « Expérimentation des logos nutritionnels : le coup de frein des industriels », sur Libération, (consulté le )
  56. Emma Donada, « La plateforme Num-Alim sera-t-elle liée aux «lobbies» et financée par l'Etat ? », sur Libération, (consulté le )
  57. La rédaction, « Yuka, l'appli qui fait trembler l'industrie alimentaire » Accès libre, sur https://www.allodocteurs.fr/, (consulté le )
  58. Cécile Crouzel (photogr. Didier Depoorter), « Intermarché se réinvente pour grossir encore : l'enseigne incite ses adhérents à remodeler leurs magasins pour s'adapter aux nouvelles attentes des clients », Le Figaro Économie, no 23352,‎ , p. 23 (ISSN 0769-3648, lire en ligne)
  59. Adeline Haverland, « Comment Intermarché va modifier 900 recettes pour augmenter ses scores Yuka », sur L'Usine Nouvelle, (consulté le )
  60. « Yuka, l’application d’informations nutritionnelles, dénonce une « tentative d’intimidation » par l’industrie de la charcuterie », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  61. Thomas Rabino, « Application Yuka : troisième assignation des industriels de la charcuterie », sur Marianne, (consulté le )
  62. « Tribunal de commerce de Paris, 1ère ch., jugement du 25 mai 2021 », sur Legalis,
  63. Louis Heidsieck, « Le guerre juridique des entreprises de charcuterie contre Yuka », sur Le Figaro, (consulté le )
  64. « L'application Yuka dénigre les charcutiers-traiteurs, juge un tribunal », sur L'Express, (consulté le )
  65. « L'application nutritionnelle Yuka condamnée pour avoir dénigré les charcutiers-traiteurs », sur Le Figaro, (consulté le )
  66. Elsa Casalegno, « Charcuteries nitritées : Yuka gagne le procès en appel / Mise à jour du 14 Avril 2023 : et de deux ! » Accès libre, sur https://www.quechoisir.org/, (consulté le )
  67. Marion Biosse Duplan, « L'application Yuka à nouveau condamnée pour « dénigrement » par une société charcutière », sur Le Figaro, (consulté le )
  68. La Libre Eco avec AFP, « L'application Yuka de nouveau condamnée face à un industriel de la charcuterie » Accès libre, sur https://www.lalibre.be, (consulté le )
  69. AFP, « L’application Yuka de nouveau condamnée face à un industriel de la charcuterie », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  70. « L'APPLI YUKA PERD CONTRE UN INDUSTRIEL DE LA CHARCUTERIE », sur Stratégies,
  71. « Tribunal de commerce d’Aix-en-Provence, jugement du 13 septembre 2021 », sur Legalis, (consulté le )
  72. La rédaction, « Nitrite : l'appli Yuka condamnée a la demande de l'industrie charcutière » Accès libre, sur https://www.nextinpact.com, (consulté le )
  73. « L'application Yuka de nouveau condamnée face à un industriel de la charcuterie », sur Ouest-France, (consulté le )
  74. France Info, « "Cash Investigation". Dix ans de révélations : Nitrites dans la charcuterie : comment s'en passer ? » Accès libre (Reportage vidéo - sujet à 00.45.00 min), sur https://www.francetvinfo.fr/, (consulté le )
  75. Laurence Girard, « La lutte entre l’application entre Yuka et l’industrie de la charcuterie se poursuit », Le Monde, (consulté le )
  76. La rédaction, « Charcuterie nitritées : Yuka gagne encore », Que Choisir,‎ , p. 6
  77. Christophe Van Veen, « À Aix-en-Provence, Yuka gagne son combat contre les nitrites dans la charcuterie industrielle » Accès libre, sur https://www.francebleu.fr, (consulté le )
  78. Lionel Durel, « Nitrite dans les charcuteries l'application yuka gagne son procès en appel » Accès libre, sur https://www.24matins.fr (consulté le )
  79. Richard Ramos, Barbara Bessot-Ballot et Michèle Crouzet, « Rapport d'information (...) sur les sels nitrités dans l’industrie agroalimentaire », sur Assemblée nationale, (consulté le )
  80. « Jambon : un rapport parlementaire recommande l'interdiction totale des nitrites d'ici à 2025 », sur Le Figaro, (consulté le )
  81. Mathilde Gérard, « Additifs nitrités : condamnée, Yuka fait appel », Le Monde, no 23764,‎ , p. 7 (lire en ligne)
  82. Pomme Labrousse, « Comment la guerre des nitrites entre les industriels et l'application Yuka s'est retrouvée à Brive-la-Gaillarde », sur La Montagne, (consulté le )
  83. « Appel à candidatures d’experts scientifiques afin de procéder à la constitution d’un groupe de travail (GT) « Risques associés à la consommation de nitrites et de nitrates » », sur Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (consulté le )
  84. « Jambon: un rapport parlementaire déclare les nitrites indésirables », sur France 24, (consulté le )
  85. « Information sur l’expertise relative aux risques associés à la consommation de nitrites et de nitrates », sur Anses, (consulté le )
  86. « Nitrites dans la charcuterie : l’Assemblée vote une baisse des doses maximales, pas l’interdiction », sur Le Parisien, (consulté le )
  87. « Proposition de loi relative à la consommation de produits contenant des additifs nitrés », sur Vie publique, (consulté le )
  88. « Réduire l’exposition aux nitrites et aux nitrates dans l’alimentation », sur Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, (consulté le )
  89. « Le lien entre consommation de nitrites dans la charcuterie et cancer confirmé par les autorités sanitaires », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  90. Nicolas Rigaud, « Peut-on laisser nos assiettes aux applis ? », Inserm, le magazine, no 44,‎ , p. 42-43 (lire en ligne)
  91. Exodie Allier, « L'appli Yuka aide-t-elle vraiment à mieux manger ? », sur Science et Vie, (consulté le )
  92. Sylvia Grollier, « La plateforme Yuka, menace disruptive ou opportunité pour l’industrie agro-alimentaire ? » Accès libre, sur https://www.epge.fr, (consulté le )
  93. Yves Pizay et François-Régis de Guenyveau, « Alimentation : « Peut-on tout noter au nom de la vertu ? » », sur Le Monde, (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Claude Daumas, La rĂ©volution matĂ©rielle : une histoire de la consommation, France XIXe – XXIe siècle, Paris, Flammarion, , 590 p. (ISBN 978-2-08-127294-1)

Articles connexes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.