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Serge Hercberg

Serge Hercberg, né le [1] à Paris, est un épidémiologiste et nutritionniste français, professeur à l'université Sorbonne Paris Nord (ex Paris 13), spécialiste de la nutrition en santé publique. Il a lancé l'étude SU.VI.MAX, la cohorte NutriNet-Santé et a présidé le Programme national nutrition santé (PNNS) de 2001 à 2017.

Biographie

Origines et formation

Serge Hercberg est issu d'une famille d'émigrés juifs polonais, et déclare avoir désiré devenir médecin depuis l'enfance[2].

Il est docteur en médecine de l'université Pierre-et-Marie-Curie (UPMC) en 1979. Son « mentor », le pédiatre et professeur de nutrition Henri Dupin, l'incite à poursuivre dans la recherche en médecine[2]. Il devient ainsi docteur d'État ès sciences de l'université Paris-Diderot (Paris VII) en 1986. Il a effectué son post-doctorat au Kansas University Medical Center[3] (États-Unis).

Parcours professionnel

Serge Hercberg a été chercheur à l’Institut scientifique et technique de la nutrition et de l'alimentation (CNAM), puis chercheur INSERM de 1988 à 2005 et PU-PH, professeur de nutrition - praticien hospitalier à l'université Sorbonne Paris Nord (ex Paris 13)/ département de santé publique de l'hôpital Avicenne (Bobigny), AP-HP. Il a dirigé l'unité 557 de l'INSERM devenue l’équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle, EREN, unité 1153 de l’INSERM (UMR Inserm/Inra/Cnam/ Université Sorbonne Paris Nord).

Il a été investigateur principal des études Val-de-Marne 1988, Min.Vit.Aox, SU.VI.MAX à partir de 1994[4], et NutriNet-Santé depuis 2009.

Il est membre du Haut Conseil de la santé publique depuis 2007, et a été président du Programme national nutrition santé (PNNS) lancé par le Ministère de la Santé de 2001 à 2018.

Distinctions

Serge Hercberg a obtenu le prix Recherche de l’Institut français pour la nutrition en 1997[5]. Il a été fait Docteur Honoris Causa de l'Université de Gembloux (Belgique) en 2009. Il a reçu le Prix Daniel Hermann de l'Institut de France (Académie des Sciences) en 2014.

Il fait partie du top 1 % des chercheurs les plus cités dans le monde en 2018, 2019, 2020 et 2021 sur l'agrégateur de contenus scientifiques Web of Science.

Nutri-score

Ses travaux ont inspiré le système d'étiquetage Nutri-score[6], d'abord combattu par l'industrie agroalimentaire, signalant la qualité nutritionnelle des produits, qui est testé à partir de septembre 2016[7] - [8]. Il a été interviewé en septembre 2016 dans le cadre du magazine télévisé Cash Investigation à propos de ce logo nutritionnel 5-C, contesté par le lobby agroalimentaire[9] - [10]. Ce système d'étiquetage est repris par le wiki alimentaire Open Food Facts depuis 2014[11].

Adopté en mars 2017, l'affichage du Nutri-score est désormais recommandé aux fabricants par le gouvernement français[12] – le règlement européen 1169/2011 ne permettant pas d'imposer un système d'étiquetage nutritionnel[13]. Il est utilisé par Auchan, Fleury Michon, Intermarché et E.Leclerc (uniquement sur son site pour ce dernier)[14]. Les fabricants Coca-Cola, Nestlé, Mars, Mondelez, Pepsico et Unilever ont quant à eux initialement refusé d'appliquer ce système[14].

Prises de position

Il se situe politiquement à gauche, mais il se tient volontairement éloigné de la vie partisane[2]. Du reste, le directeur général de Santé Publique France, François Bourdillon, le présente avant tout comme « un homme de santé publique, qui a imaginé et porté trois PNNS, sous des gouvernements de droite et de gauche »[2].

Depuis la fin des années 2000, il refuse les financements du secteur privé pour ses recherches, arguant que « Aujourd'hui, la crédibilité des études scientifiques, quel que soit le domaine, ne permet pas d'avoir des financements privés »[2].

À propos de la taxe soda entrée en vigueur en 2012, il considère qu'elle permet « d'orienter les consommateurs vers des aliments plus intéressants sur le point de vue nutritionnel »[15].

Publications

  • Aspects actuels des carences en fer et en folates dans le monde, Editions de l'Institut national de la sante, 1990.
  • RĂ©flexions sur le système d’information nutritionnelle coloriel 5-C, revue Les Tribunes de la santĂ© 2015/4 (n° 49).
  • Pour une politique nutritionnelle Ă  la hauteur des enjeux de SantĂ© Publique !, SantĂ© Publique 2014/3 (Vol. 26).
  • La nutrition : des constats aux politiques, dossier coordonnĂ© par Serge Hercberg, 2014, La Documentation française[16].
  • Mange et tais-toi. Un nutritionniste face au lobby agroalimentaire, 2022, Ă©ditions HumenSciences[17].

Notes et références

  1. BNF 12039293
  2. Pascale Santi, « Serge Hercberg, père du logo antimalbouffe », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne Accès limité, consulté le )
  3. « Serge Hercberg – Epidémiologiste de la Nutrition » [PDF], sur Université Paris 13 (consulté le ).
  4. « Les vraies leçons de SUVIMAX », sur Lanutrition.fr
  5. « Serge Hercberg », sur Haut Conseil de la santé publique, (consulté le ).
  6. Pr Serge Hercberg, Pr Arnaud Basdevant et Dr Chantal Julia (avec l'aide de), « Propositions pour un nouvel élan de la politique nutritionnelle française de santé publique dans le cadre de la Stratégie Nationale de Santé », -,‎ , p. 48-52 (lire en ligne)
  7. Stéphane Horel, Lobbytomie : comment les lobbies empoisonnent nos vies et la démocratie, Paris, La Découverte, , 368 p. (ISBN 978-2-7071-9412-1), p. 253 et 291.
  8. « 4 nouveaux logos nutritionnels testés à la rentrée 2016 », sur boursorama,
  9. « Le prototype du logo nutritionnel 5-C contesté par le lobby agroalimentaire », sur francetvinfo,
  10. « Comment le lobby agroalimentaire veut tuer l'étiquetage nutritionnel », www.francesoir.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. Open Food Facts Score nutritionnel - Notes de couleurs - France, Open Food Facts
  12. « Logo nutritionnel : le ministère tranche en faveur du 5C recommandé dès le mois d'avril », Le Quotidien du Médecin,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. « Règlement (UE) n°1169/2011 du Parlement europĂ©en et du Conseil du 25 octobre 2011 concernant l’information des consommateurs sur les denrĂ©es alimentaires », article 35, paragraphe 2,  : « Les États membres peuvent recommander aux exploitants du secteur alimentaire d’utiliser une ou plusieurs formes d’expression ou de prĂ©sentation complĂ©mentaires de la dĂ©claration nutritionnelle dont ils estiment qu’elles satisfont le mieux aux exigences fixĂ©es au paragraphe 1, points a) Ă  g). Les États membres communiquent Ă  la Commission les modalitĂ©s de ces formes d’expression ou de prĂ©sentation complĂ©mentaires. »
  14. « Étiquetage nutritionnel simplifié – Le modèle officiel déjà adopté… », Que Choisir,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. « Faut-il taxer la malbouffe ? », sur francetvinfo,
  16. « Catalogue SUDOC », sur abes.fr (consulté le ).
  17. « « Mange et tais-toi », « Des lobbys au menu » : deux livres détaillent les stratégies d’influence du secteur agroalimentaire », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )

Liens externes

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