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Vote Leave

« Vote Leave » est le nom de la plus importante des organisations politiques crĂ©Ă©e au Royaume-Uni (en octobre 2015) pour soutenir les votes en faveur du Brexit lors d’un RĂ©fĂ©rendum sur l'appartenance du Royaume-Uni Ă  l'Union europĂ©enne[1].

Vote Leave
Histoire
Fondation
Cadre
Pays
Organisation
Site web

Le 13 avril 2016, dans le cadre d'une campagne multipartite, cette organisation a Ă©tĂ© dĂ©signĂ©e par la Commission Ă©lectorale du Royaume-Uni comme l’organisation officielle de campagne en faveur de la sortie de l'Union europĂ©enne lors du rĂ©fĂ©rendum[2].

Les fondateurs de Vote Leave sont deux stratĂšges politiques : Matthew Elliott et Dominic Cummings. Ils ont associĂ© des dĂ©putĂ©s du Parti conservateur, du Parti travailliste et un unique dĂ©putĂ© de l’UKIP (Douglas Carswell), ainsi que de l'eurodĂ©putĂ© Daniel Hannan et de son homologue conservateur et climatosceptique Lord Lawson. La dĂ©putĂ©e travailliste Gisela Stuart a coprĂ©sidĂ© et coorganisĂ© puis prĂ©sidĂ© la campagne avec le dĂ©putĂ© conservateurs Michael Gove[3]. Le maire sortant de Londres Boris Johnson est rapidement devenu figure de proue de la campagne de Vote Leave. Des directeurs de vote, dont Douglas Carswell, Michael Gove, Bernard Jenkin et Anne-Marie Trevelyan, Ă©taient tous membres de l'influent Groupe de recherche europĂ©en (dotĂ© en ressources par l'IPSA ; l'IPSA est l'Independent Parliamentary Standards Authority (IPSA), une autoritĂ© indĂ©pendante crĂ©e par la loi de 2009 sur les normes parlementaires, en grande partie pour rĂ©pondre au scandale des dĂ©penses parlementaires de 2009).
Tout au long de la campagne référendaire, Vote Leave a coopéré avec les trois groupes de campagnes eurosceptiques et pro-Brexit de Labour Leave, du parti des conservateurs pour la Grande-Bretagne (Conservatives for Britain) et le parti des affaires pour la Grande-Bretagne (Business for Britain)[4].
Au référendum (du jeudi 23 juin 2016), la majorité des votants ont opté pour le Brexit (51,9% des voix) et en septembre 2016, un parti dénommé « Reform Britain » a été créé pour succéder à « Vote Leave ».

Le 23 juin et les jours suivants, « Vote Leave » et son organisation rivale, « Britain Stronger in Europe », ont été critiqués par de nombreux médias et universitaires pour une campagne qualifiée de "désastreuse" par l' Electoral Reform Society, en raison de manque grave d'informations appropriées données au grand-public, voire de désinformations.
Le 17 juillet 2018, « Vote Leave" a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă  une amende de 61 000 ÂŁ pour infraction aux lois Ă©lectorales (plafond de dĂ©pense dĂ©passĂ©). Et une enquĂȘte a Ă©tĂ© ouverte par police pour d’éventuelles autres illĂ©galitĂ©s[5] ; et il est apparu que dans le cadre du scandale Facebook-Cambridge Analytica, de nombreux votes ont Ă©tĂ© influencĂ©s, via les rĂ©seaux sociaux, par des messages ciblĂ©s, construits sur la base de profils psychologiques, selon des techniques inspirĂ©es de la guerre psychologique. Les messages Ă©taient crĂ©Ă©s par la sociĂ©tĂ© canadienne AggregateIQ, sur la base de millions de donnĂ©es personnelle volĂ©e par Cambridge Analytica dans les comptes d’utilisateurs de Facebook.

Sens de l'expression Vote Leave

En anglais, Vote Leave et une expression Ă  double sens Ă©voquant Ă  la fois la notion de « permission de voter » et l’injonction « votez le dĂ©part » (
de l’Union EuropĂ©enne).

Histoire

Boris Johnson a été une figure-clé de la campagne de « Vote Leave »
Une affiche de "Vote Leave" à Omagh, disant « Nous envoyons à l'UE 50 millions de livres sterling chaque jour. Dépensons-les plutÎt pour notre NHS »
Exemple de matériel de campagne de Vote Leave

Le 8 octobre 2015 avec le soutien de dĂ©putĂ©s, dont la dĂ©putĂ©e travailliste Kate Hoey et le dĂ©putĂ© de l’UKIP, Douglas Carswell, et de partisans du monde des affaires, dont le fondateur de la sociĂ©tĂ© financiĂšre CMC Markets, Peter Cruddas, l'entrepreneur Luke Johnson et l'homme d'affaires John Mills (le plus grand donateur individuel du parti travailliste[6] - [7] - [8] - [9], Matthew Elliott, fondateur et ancien PDG du groupe de pression TaxPayers' Alliance (TPA) et Big Brother Watch, qui fut aussi le directeur de la campagne NOtoAV rĂ©ussie en 2011, a Ă©tĂ© annoncĂ© comme directeur gĂ©nĂ©ral du parti « Vote Leave ».
Mais c’est le dĂ©putĂ© Boris Johnson qui en est rapidement devenu le leader.

Le 2 novembre 2015, Vote Leave a appelĂ© le British Polling Council (association de sociĂ©tĂ©s d'Ă©tudes de marchĂ© dont les sondages d'opinion sont rĂ©guliĂšrement publiĂ©s ou diffusĂ©s dans les mĂ©dias du Royaume-Uni) Ă  enquĂȘter sur de supposĂ©es « violations graves » des rĂšgles du Conseil par l'organisme de vote YouGov dans une enquĂȘte menĂ©e en 2013 pour la Confederation of British Industry(CBI). Un sondage semblait indiquer que huit entreprises sur 10 soutenaient le maintien de l'adhĂ©sion de la Grande-Bretagne Ă  l'UE. Selon Leave ce sondage Ă©tait basĂ© sur un Ă©chantillonnage biaisĂ©, qui a "induit le public en erreur sur les opinions des entreprises britanniques sur l'UE durant prĂšs de deux ans"[10] - [11]. La rĂ©ponse officielle du « British Polling Council » a conclu que YouGov n'avait "pas fourni une explication adĂ©quate des procĂ©dures d'Ă©chantillonnage utilisĂ©es pour le sondage" lors de la publication de l'enquĂȘte[12]. Vote Leave a dĂ©crit la CBI comme « la Voix de Bruxelles »[13] et a publiĂ© des donnĂ©es pouvant laisser supposer que la CBI avait reçu plus d'un million de livres sterling de financement de l'UE durant les six annĂ©es prĂ©cĂ©dentes[14].

En novembre, Ă  la suite d'une enquĂȘte de la Chambre des Lords sur la relation entre l'adhĂ©sion Ă  l'UE et la science britannique, « Vote Leave » a soumis un avis selon lequel la recherche scientifique anglaise devrait remplacer l'adhĂ©sion Ă  l'UE par une prioritĂ© fondamentale donnĂ©e Ă  la recherche dans la politique nationale[15]. Selon Vote Leave (dĂ©cembre 2015) les coĂ»ts de l'adhĂ©sion Ă  l'UE dĂ©passent pour le Royaume-Uni les avantages du marchĂ© unique de l'UE, comme indiquĂ© dans les propres chiffres de la Commission europĂ©enne[16] - [17].

Leaders et thÚmes de campagne « Vote Leave »

Le 3 fĂ©vrier 2016, Vote Leave annonce que l'ancien chancelier (conservateur) de l'Échiquier, Lord Lawson remplacerait (par intĂ©rim), le prĂ©sident du Conseil des votes.
Lord Forsyth (ancien secrĂ©taire d'État pour l'Écosse), est aussi nommĂ© au Conseil Ă  cette Ă©poque[18] - [19].

Le 20 fĂ©vrier 2016, Ă  la suite de l'annonce par David Cameron de la tenue du rĂ©fĂ©rendum sur l'UE le 23 juin 2016, cinq ministres du Cabinet ont publiquement dĂ©clarĂ© leur soutien Ă  « Vote Leave »: Michael Gove, Lord Chancellor and Justice Secretary, Chris Grayling, Leader of the House of Commons, Iain Duncan Smith, le secrĂ©taire d'État au Travail et aux Pensions, John Whittingdale, le secrĂ©taire Ă  la Culture, Theresa Villiers, la secrĂ©taire d'État pour l'Irlande du Nord, et le ministre participant au cabinet Priti Patel, le ministre d'État Ă  l'Emploi[20] - [21] - [22].

Le lendemain (21 février), le maire de Londres de l'époque, Boris Johnson annonce soutenir la campagne anti-Brexit de Vote Leave[22] - [23] - [24], et il s'y impliquera de plus en plus jusqu'au référendum.

Le 15 juin 2016, Vote Leave présente sa « feuille de route » et définit selon Vote Leave, ce qui se passera si la Grande-Bretagne quittait l'UE[25].

Ce plan de campagne suggĂšre aussi divers projets de lois pour :

  • supprimer la TVA (qui est de 5%) sur les dĂ©penses d'Ă©nergie des mĂ©nages ;
  • rĂ©duire le droit d'asile et augmenter le contrĂŽle de l'immigration, mettre fin au droit automatique des citoyens de l'UE d'entrer en Grande-Bretagne[25] ;
  • augmenter le budget du National Health Service (de 100 millions de livres supplĂ©mentaires par semaine, ce qui sera possible selon Vote Leave grĂące aux Ă©conomies faites en ne finançant plus le budget de l'Union EuropĂ©enne)[25] ;
  • sortir du droit europĂ©en et des traitĂ©s europĂ©ens en abrogeant la Loi de 1972 sur les CommunautĂ©s europĂ©ennes. La Cour de justice de l'Union europĂ©enne (CJUE) n'aura plus de compĂ©tences au Royaume-Uni, ce qui permettra d'augmenter le libre-Ă©change ; de commencer Ă  nĂ©gocier ses propres accords avec les pays tiers, et de cesser de contribuer au budget de l'UE[25].

Comité de la campagne Vote Leave

Le 13 mars 2016, le « Vote Leave Campaign Committee » a été présenté au public.
Cette annonce a coïncidé avec la nomination de la députée travailliste Gisela Stuart comme nouvelle présidente de Vote Leave (elle remplace alors Lord Lawson). Elle est assistée de Gisela Stuart et de Michael Gove comme co-organisateurs du comité[3]

Ce ComitĂ© est l'organe directeur de la principale campagne pro-Bexit, la rĂ©fĂ©rence politique en termes de sortie de l’Union EuropĂ©enne pour le public anglais.

Le comité se réunissait chaque semaine pour définir ou réorienter la stratégie de campagne de Vote Leave[26].

Membres

Les membres de ce comité de campagne pour le Brexit étaient :

Administration du parti « Vote Leave »

L’administration de ce Parti de campagne Ă©tait assurĂ©e par les personnes suivantes (lĂ©galement responsable de la campagne)[26] :

Membres de soutien (« supporters »)

Parmi les soutiens et sponsors les plus connus au mouvement figurent quelques millionnaires et grands patrons ou hommes d'affaires, dont :

  • Anthony Bamford, patron de JCB (qui a donnĂ© ÂŁ100.000 Ă  Vote Leave)[47]
  • Tim Martin, prĂ©sident d'une chaine de prĂšs de 900 bars (pubs) Wetherspoon
  • Elaine Harries, directrice exĂ©cutive de la sociĂ©tĂ© de livraisons Action Express
  • Patrick Sheehy, ancien prĂ©sident du gĂ©ant du tabac British American Tobacco
  • Steve Dowdle, ancien vice-president Europe de Sony
  • Peter Goldstein, fondateur de la chaĂźne de produits d'hygiĂšne Superdrug,
  • David Sismey, Ă©lu conservateur et l'un des anciens de JP Morgan puis dirigeants de Goldman Sachs au Royaume-Uni (jusqu'en mars 2019 oĂč il a choisi de se consacrer Ă  la politique)[48],
  • Neville Baxter, directeur de RH Development Property Ltd (sociĂ©tĂ© de vĂ©hicules commerciaux)[49]
  • John Caudwell, entrepreneur et philanthrope[50]
  • Joe Foster, fondateur de Reebok[50]
  • Michael Freeman, cofondateur du groupe Argent (argent group, llc.) et l'un des plus grands donateurs du Parti des conservateurs[9] ; il a dĂ©clarĂ© ÂŁ348,000 de dons pour la campagne de Vote Leave[51]
  • Oliver Hemsley, fondateur de Hemsley & Co Securities, PDG de Numis Securities[50] et donateur du parti conservateur[52]
  • Robert Hiscox, prĂ©sident honoraire de Hiscox Insurance[49] (Hiscox Ltd, compagnie basĂ©e aux Bermudes)[53]
  • Alexander S. Hoare, banquier, chez C. Hoare & Co[9]
  • John Hoerner, ancien directeur executive du Groupe Tesco pour l’Europe centrale, puis consultant [54]
  • Luke Johnson, chroniqueur au Financial Times, ancien PDG de Channel 4 Television, capital-risqueur, prĂ©sident du groupe de lobbyistes Westbourne Communications, et de la sociĂ©tĂ© de capital-investissement Risk Capital Partners LLP, prĂ©sident et copropriĂ©taire de Patisserie Holdings, Bread Ltd, patron de « Patisserie Valerie »[50], de Red Hot World Buffet, de l'opĂ©rateur de croisiĂšres en ligne Cruise.co.uk et de Neilson Active Holdings[55].
  • Crispin Odey, gestionnaire de fonds spĂ©culatifs, basĂ© Ă  Londres et partenaire fondateur d'Odey Asset Management[56], membre de la famille Murdoch
  • Andrew Roberts, historien thatchĂ©rien et eurosceptique[9]

Parmi les members du Parlement ayant supporté l'organisation figuraient :

Relations avec d'autres groupes

Vote Leave s'est essentiellement concentrĂ© sur les arguments Ă©conomiques susceptibles Ă  ses yeux de justifier une sortie de l'Union europĂ©enne, alors que Leave.EU mettait surtout en avant les sujets liĂ©es Ă  l'immigration. Ceci a conduit Ă  des situations oĂč Vote Leave et Leave.EU se contredisaient, et parfois Ă  des attaques directes entre personnes ou reprĂ©sentants de ces deux groupes pro-Brexit[57].

Des luttes intestines se sont dĂ©veloppĂ©es Ă  la fois au sein de Vote Leave et au sein de Leave.EU. Avec la dĂ©sillusion avec Cummings, elles ont conduit Ă  la crĂ©ation d'un nouveau parti de campagne : Grassroots Out (GO), officiellement lancĂ© le 23 janvier 2016 Ă  Kettering, par des Ă©lus de plusieurs bords[58], et intĂ©grant l'extrĂȘme droite : Nigel Farage a d'abord soutenu Vote Leave, qu'il a quittĂ©, pour Leave.EU puis pour GO dont il a Ă©tĂ© l'un des leaders. L'homme d'affaires britannique (et un donateur politique) Arron Banks, cofondateur (avec Richard Tice) de la campagne Leave.EU[59] - [60] - [61], qui Ă©tait antĂ©rieurement l’un des plus gros donateurs du Parti pour l’indĂ©pendance du Royaume-Uni (UKIP) a aussi aidĂ© Nigel Farage Ă  faire campagne pour le Brexit, a aussi Ă©tĂ© un donateur majeur pour le nouveau parti « GO » [58] ...alors que Vote Leave est restĂ© un parti politique de campagne reprĂ©sentant principalement les points de vue conservateurs[62].

Bien que les groupes se soient engagĂ©s Ă  travailler ensemble, leurs relations ont Ă©tĂ© difficiles, certaines sources affirmant que « la rĂ©pugnance au sein du camp du Brexit dĂ©passe mĂȘme celle entre Rester et Partir »[62]. N. Farage a dĂ©clarĂ© que Vote Leave Ă©tait dirigĂ© par des « apparatchiks » et des « crĂ©tins », affirmant que l'organisation « informe chaque jour que je suis toxique, je dĂ©courage les Ă©lecteurs, et il n'y a absolument aucune preuve statistique Ă  l'appui, du tout. ... Ce sont des mensonges de penser que vous pouvez gagner une campagne rĂ©fĂ©rendaire avec Boris Johnson et les goĂ»ts du cabinet » . Il s'est montrĂ© trĂšs irritĂ© quand le seul dĂ©putĂ© de l'UKIP, Douglas Carswell, a rejoint Vote Leave[63]. Andy Wigmore, directeur des communications de Leave.EU, a dĂ©clarĂ© Ă  Private Eye que « nos sondages privĂ©s montrent que le camp Remain gagnera si nous continuons comme nous le faisons actuellement »[62].

Lorsque Nigel Farage a été sélectionné pour une interview par les journalistes Robert Peston d'ITV au lieu d'un représentant de Vote Leave, Vote Leave a publié une déclaration accusant Peston de partialité et de « conséquences » menaçantes pour le diffuseur si les membres de Vote Leave formaient un gouvernement post-référendum[64]. Michael Grade, homme d'affaires et ancien responsable de plusieurs chaines de radiotélévision. Conservateur et Pair à vie et ancien chef de la BBC et d'ITV, a accusé Vote Leave d'utiliser des "tactiques d'intimidation" "inacceptables"[64]. En réponse, Farage a déclaré: "Je ne me comparerai à aucun des autres. ... Mais je connais bien le sujet. Je le fais depuis longtemps."[63]

Partis politiques et Vote Leave

Les conservateurs et l'extrĂȘme droite ont soutenu le Brexit.

Certains dĂ©putĂ©s travaillistes souhaitant quitter l'Union europĂ©enne « pour des raisons de gauche » ont exprimĂ© leur inquiĂ©tude d'ĂȘtre marginalisĂ©s par la domination des conservateurs et de l'UKIP dans la campagne conduite par Vote Leave, d'autant que le 5 fĂ©vrier 2016, le donateur travailliste John Mills a Ă©tĂ© remplacĂ© par Lord Nigel Lawson (son homologue conservateur) Ă  la tĂȘte du groupe ; ceci a incitĂ© une source proche de la campagne Ă  dire au journal The Morning Star : « Étant donnĂ© que nous devons convaincre les Ă©lecteurs travaillistes et socialistes pour gagner, comment pouvons-nous avoir un grand conservateur Ă  la tĂȘte de la campagne ? La position du Labour Leave (groupe de campagne informel du Labour) dans la campagne sera trĂšs difficile aprĂšs cela »[65].

La reprĂ©sentante du Parti vert de l'Angleterre et du pays de Galles Ă  la Chambre des lords et ancienne maire-adjointe de Londres, la baronne Jones, qui a Ă©tĂ© (de 2000 Ă  la date de sa dĂ©cision en septembre 2019) l'unique membre du Parti vert Ă  la Chambre des lords, estimant notamment que l'Europe n'Ă©tait pas assez dĂ©mocratique, a dans un premier temps soutenu Vote Leave[9]. Puis elle lui a retirĂ© son soutien, Ă  la suite de la dĂ©cision de Vote Leave de nommer Lord Lawson Ă  sa prĂ©sidence, tweetant qu'elle « voterait pour quitter l'UE mais ne pouvait pas travailler avec une organisation avec si peu de jugement qu'elle place Lawson Ă  sa tĂȘte »[66]. Cependant, mi-mars, la dĂ©putĂ©e travailliste Gisela Stuart a remplacĂ© Lawson comme prĂ©sidente de Vote Leave.

Économistes pour le Brexit

La campagne de Leave Vote a maintenu des liens trĂšs Ă©troits avec le groupe de lobbying Economists for Brexit (maintenant appelĂ© Economists for Free Trade), allant jusqu'Ă  partager le mĂȘme numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone[67] - [68].

DĂ©tournements de subventions d'organismes de bienfaisance ?

Matthew Elliott, directeur général de Vote Leave, était l'ancien directeur général de la TaxPayers 'Alliance (TPA) et fondateur du Trust : Politics and Economics Research Trust (PERT) en 2004.
La dĂ©putĂ©e travailliste et ancienne ministre du cabinet fantĂŽme de l'Europe, Emma Reynolds, a alertĂ© la Charity Commission (dĂ©partement gouvernemental non ministĂ©riel rĂ©glementant les organismes de bienfaisance) sur les activitĂ©s de la TPA et du PERT dans le cadre du Brexit, Ă©crivant notamment que « le PERT pourrait peut-ĂȘtre violer les engagements juridiquement contraignants des organismes de bienfaisance destinĂ©s Ă  prĂ©server leur indĂ©pendance, en particulier concernant l'activitĂ© politique et la rĂ©alisation des objectifs de bienfaisance ». Sur 532 000 ÂŁ versĂ©s par PERT en subventions en 2014, 300 000 ÂŁ sont allĂ©s Ă  la TPA, et 205 000 ÂŁ Ă  Business for Britain, deux organismes Ɠuvrant au Brexit ou ouvertement eurosceptique. Et 10.000 ÂŁ sont allĂ©s Ă  Global Britain, qui a aussi fait campagne pour le Brexit. Or, a loi britannique sur les organismes de bienfaisance interdit de les utiliser Ă  des fins politiques[69].

Controverses sur les méthodes ; fonds de campagne et d'influence illégaux

Stratégie d'intimidation et de menaces, détournement d'argent

En 2015, le groupe a crĂ©Ă© une fausse sociĂ©tĂ©[70] afin d'accĂ©der Ă  un lieu oĂč le Premier ministre David Cameron prononçait un discours devant la ConfĂ©dĂ©ration de l'industrie britannique ; lĂ , le membres de Vote Leave ont chahutĂ© le 1er ministre[71], et levĂ© des banderoles indiquant « {{{1}}} ». Dominic Cummings a ensuite dĂ©clarĂ© : « Vous pensez que ceci est mĂ©chant ? Vous n'avez encore rien vu. Ces gars ont laissĂ© tomber le pays, ils vont ĂȘtre sous la loupe. Merde, difficile ... Ça va ĂȘtre dur »[72].
Vote Leave a en outre déclaré son intention de cibler et perturber les réunions d'organisations et d'entreprises pro-UE[71]. Dans une lettre à la Commission électorale, Sir Eric Pickles (ancien ministre conservateur du cabinet), a déclaré, en vain, que Vote Leave s'était ainsi disqualifié du statut de chef de file de la campagne référendaire pro-Brexit (statut donnant à la campagne le droit à un financement public) aprÚs avoir promis de mener une campagne « méchante » contre les opposants[72].

En 2018 des groupes de pression ou de "sensibilisation» tels que le groupe BeLeave (ciblant spĂ©cifiquement les jeunes anglais, crĂ©Ă© par Darren Grimes)[71] ont Ă©tĂ© accusĂ©s d'ĂȘtre des organisations fantoches, utilisĂ©es par Vote Leave pour canaliser de l'argent illĂ©gal[73] (contournant les plafonds lĂ©gaux de dĂ©penses de la campagne rĂ©fĂ©rendaire)[74].
3 ans plus tard, George Eaton cite l'imprimatur de trois avocats principaux (Clare Montgomery QC, Helen Mountfield QC et Ben Silverstone de Matrix Chambers) ayant conclu que Vote Leave a peut-ĂȘtre « dĂ©pensĂ© d'Ă©normes sommes illĂ©galement », et qu'il y a des raisons de soupçonner « que le directeur de campagne et ancien assistant de Michael Gove, Dominic Cummings a conspirĂ© pour enfreindre la loi et que Stephen Parkinson et son collĂšgue n°10, Cleo Watson, ont peut-ĂȘtre« conspirĂ© avec d'autres pour commettre des infractions »[75] - [76]. BeLeave Ă©tait basĂ© dans le siĂšge social mĂȘme de Vote Leave[77].

Fin mars 2018, Channel 4 a qualifiĂ© a posteriori la campagne pro-Brexit de « totalement illĂ©gale »[77]. Environ 6 mois plus tard (le 14 septembre 2018), la Haute Cour de justice estimait que la Commission Ă©lectorale avait eu tort de suspecter une collusion illĂ©gale entre Vote Leave et Darren Grimes, mais confirmait que le dĂ©passement de budget de Vote Leave Ă©tait illĂ©gal. Vote Leave, prĂ©tendant qu'il n'aurait pas payĂ© BeLeave sans l'avis favorable de la Commission Ă©lectorale, a initialement fait appel de son amende, puis a retirĂ© cet appel en mars 2019[78] et payĂ© l'intĂ©gralitĂ© de son amende[79]. Vote Leave a aussi Ă©tĂ© condamnĂ© Ă  payer 20 000 ÂŁ pour manque de registre prĂ©cis de ses dĂ©penses, pour ne pas s'ĂȘtre conformĂ© Ă  un avis statutaire et avoir dĂ©passĂ© sa limite de dĂ©penses, et Ă  1 000 ÂŁ pour omission de factures et de reçus dans ses dĂ©clarations[79].

Il est en outre aujourd'hui avéré, grùce aux analyses rétrospective de comptes de campagne et à l'un des lanceurs d'alerte qui travaillaient chez Cambridge Analytica (Christopher Wylie) que Cambridge Analytica a joué un rÎle crucial, et démocratiquement néfaste, dans le cours du Référendum sur le Brexit[80], en agissant de concert avec son homologue canadien AggregateIQ ; en octobre 2020 il sera démontré qu'AggregateIQ, petite société alors presque inconnue, a reçu environ 3,5 millions de livres sterling de quatre groupes de campagne pro-Brexit (Vote Leave, BeLeave, Veterans for Britain et Democratic Unionist Party d'Irlande du Nord), et que cet argent a permis de cibler de nombreux électeurs anglais de telle maniÚre qu'ils se représentent la Brexit comme désirable. Selon Christopher Wylie, « sans AggregateIQ, le camp du 'Leave' n'aurait pas pu gagner le référendum, qui s'est joué à moins de 2 % des votes »[81] - [82]. »

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Examples of Vote Leave campaign leaflets

Liens externes

Notes et références

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  2. (en) « Vote Leave has been designated the official EU referendum Out campaign », sur The Independent, (consulté le ).
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