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Business for Britain

Business for Britain a été un groupe de pression, majoritairement eurosceptique créé en 2013 au Royaume-Uni avec l'objectif affiché une renégociation des relations entre le Royaume-Uni et l'Union européenne. Son siÚge social était situé dans la Millbank Tower.

Cette coalition liée à la Confederation of British Industry[1] a été fondé en 2013 par le lobbyiste et stratÚge politique Matthew Elliott, qui l'a décrit comme une « campagne pour le Brexit in utero »[2] qui a réussi à y rassembler des gens de droites, mais aussi de gauche, et qui l'a fait évoluer en deux ou trois ans vers un médiatique groupe de pression europhobe et pro-Brexit[3].

Business for Britain a été l'un des principaux précurseurs de Vote Leave. Il s'est fait connaitre par une campagne médiatique, lancée en avril 2013 avec la publication d'un manifeste signé par 500 chefs d'entreprise (actifs ou retraités, dont le cofondateur de Phones 4u (John Caudwell), et l'ancien président de Marks & Spencer et d'Ocado, également membre conservateur de la Chambre des lords (Stuart Rose)[4].

Business for Britain a joué un rÎle important dans le processus qui a conduit au Brexit[5].

Histoire

  • En 2013, Business for Britain publie un manifeste, mĂ©diatiquement portĂ© par le nombre symbolique de 500 patrons d'entreprises. Ce texte ne demande pas explicitement une sortie de l'Europe, mais appelle Ă  renforcer le poids du Royaume-Uni dans une Europe qu'il souhaitait encore plus libĂ©rale :
« En tant que chefs d'entreprise et entrepreneurs responsables de millions d'emplois britanniques, nous pensons que le gouvernement a raison de rechercher un nouvel accord pour l'UE et pour le rĂŽle du Royaume-Uni en Europe. Nous pensons que, loin d'ĂȘtre une menace pour nos intĂ©rĂȘts Ă©conomiques, une Europe flexible et compĂ©titive, avec davantage de pouvoirs dĂ©volus Ă  Bruxelles, est essentielle pour la croissance, l'emploi et l'accĂšs aux marchĂ©s. Nous exhortons donc tous les partis politiques Ă  se joindre au mouvement pour s'engager dans une campagne nationale visant Ă  renĂ©gocier les conditions d'adhĂ©sion de la Grande-Bretagne Ă  l'UE ».
Ce manifeste a ensuite reçu plus de 250 autres signatures d'hommes d'affaires britanniques. Business for Britain a annoncé vouloir créer des conseils dans chaque région du Royaume-Uni, promouvant des idées sur la maniÚre dont la renégociation pourrait se dérouler, et rassemblant les créateurs de richesse et d'emplois (entrepreneurs) du pays pour faire campagne pour un meilleur accord pour la Grande-Bretagne dans l'UE[6].
  • Au mĂȘme moment, apparait un groupe dĂ©nommĂ© Historians for Britain qui soutient les idĂ©es de Business for Britain. Cette vingtaine d'historiens se prĂ©sentent comme non-hostile Ă  l'Europe, mais pensant « que dans un monde idĂ©al, la Grande-Bretagne resterait au sein d'une Union europĂ©enne radicalement rĂ©formĂ©e »[7].
    Il publie presque aussitÎt dans le journal The Times (2013) une lettre signée par 22 historiens anglais. Cette lettre plaide pour une « renégociation » de la relation entre la Grande-Bretagne et l'Union européenne. Elle argue du passé supposément particuliÚrement indépendant de la Grande-Bretagne.
    À partir de 2014 Business for Britain finance entiĂšrement ce groupe d'historiens, qui s'est formalisĂ© en une association Historians for Britain, prĂ©sidĂ©e par le professeur d'histoire du bassin mĂ©diterranĂ©en Ă  l'universitĂ© de Cambridge : David Abulafia.
    Le 11 mai 2015, ce dernier, au nom de l'association, aprĂšs le vote pour le Brexit, publie dans une revue d'histoire (HistoryToday, populaire au Royaume-Uni) une « tribune » intitulĂ© Britain : apartfrom or a part of Europe ?[7]. Cette tribune cherche Ă  montrer « en quoi le Royaume-Uni s'est dĂ©veloppĂ© de maniĂšre distincte en comparaison avec ses voisins continentaux », depuis le Moyen Âge, selon Abulafia et ses collĂšgues. Des particularitĂ©s britanniques feraient que la Grande-Bretagne est un pays bien moins « europĂ©en » qu'on ne le pense. L'auteur prĂ©sente les anglais comme plus doux que les autres peuples europĂ©ens, ajoutant que ce pays insulaire ayant « rĂ©gnĂ© sur de vastes terres trĂšs loin de l'Europe », son ultime destin ne peut pas ĂȘtre simplement europĂ©en[8]. Cet historien conclut son appel par la phrase suivante : « La maniĂšre dont on vote lors d’un rĂ©fĂ©rendum devrait ĂȘtre influencĂ©e par le type de nouvelle offre sur la table aprĂšs la renĂ©gociation de la position britannique au sein de l’UE. Cette offre doit reflĂ©ter le caractĂšre distinctif du Royaume-Uni, enracinĂ© dans son histoire largement ininterrompue depuis le Moyen Âge ».
    Ce texte a immĂ©diatement suscitĂ© une vive rĂ©action de la communautĂ© des historiens anglais, qui s'est notamment manifestĂ©e par des dĂ©bats dans la presse nationale et par une lettre Ă  History Today, signĂ©e par plus de 250 historiens dĂ©nonçant les erreurs et les approximations d'Abulafia. Une association en ligne s'est constituĂ©e en rĂ©action, baptisĂ©e Historians for History pour dĂ©montrer le caractĂšre mythique de la continuitĂ© historique, et de l'exception britannique, deux idĂ©es construites au XIXe et du XXe siĂšcle. Selon, Chabal É & Malinowski S (2015) : s'il existe une continuitĂ© historique outre-Manche, elle est rĂ©cente (Ă©poque contemporaine) et il s'agit surtout d'une continuitĂ© politique et de cohĂ©sion de l'Ă©lite britannique, maintenue au travers de certaines Ă©coles et universitĂ©s (Eton, Oxford...), et d'un clientĂ©lisme puissant dans la City et l'empire colonial anglais. Et ces idĂ©es assez largement partagĂ©es en Angleterre pourraient avoir Ă©tĂ© exacerbĂ©e par la prĂ©Ă©minence mondiale de l'anglais, qui a encouragĂ© un faible niveau de pratique des langues Ă©trangĂšres parmi les Ă©tudiants britanniques.
  • En 2014, Business for Britain publie un document intitulĂ© Mesurer l'influence de la Grande-Bretagne au Conseil des ministres[9], supposĂ© faire le bilan des votes du Royaume-Uni au Parlement europĂ©en. Ce document est prĂ©sentĂ© comme un travail de recherche (mais non relu par des pairs, ni publiĂ© dans une revue de Recherche, et il a Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme mensonger par le groupe de fact checking fullfact.org)[10]. Business for Britain affirme que le Royaume-Uni n'a pas de pouvoir au sein de l'Union EuropĂ©enne[11].
    En rĂ©action Ă  ce point de vue, en 2015, les pro-adhĂ©sion ont affirmĂ© que la Grande-Bretagne, membre fondateur de l'UE, y a au contraire jouĂ© un rĂŽle important[12], verdict qui confirme celui d'un examen de l'Ă©quilibre des compĂ©tences de l'adhĂ©sion Ă  l'UE dans un rapport sur la libre circulation des marchandises au sein du marchĂ© unique. Ce rapport a Ă©tĂ© commandĂ© par le gouvernement de coalition britannique lui-mĂȘme[13]. PubliĂ© le 13 fĂ©vrier 2014, il Ă©tait basĂ© sur environ 600 rĂ©ponses d'entreprises, d'organisations professionnelles, de groupes de rĂ©flexion et de conseils locaux Ă  un questionnaire[13] ; il conclut que « La majoritĂ© des rĂ©pondants (...) ont estimĂ© que, dans l’ensemble, l’action de l’UE Ă©tait bĂ©nĂ©fique pour l’intĂ©rĂȘt national du Royaume-Uni »[13], deux analyses qui auront peu de poids face au dĂ©ferlement de publicitĂ©s et messages europhobes ciblĂ©s, sur certains rĂ©seaux sociaux, notamment lancĂ©s par AggregateIQ (financĂ© par Vote Leave) dans les mois prĂ©cĂ©dant la fin de la campagne rĂ©fĂ©rendaire
  • En 2015, Business for Britain produit un rapport utilisant des donnĂ©es tronquĂ©es, biaisĂ©es ou mensongĂšres rĂ©unies par le PERT (Politics and Economics Research Trust. Le PERT, initialement crĂ©Ă© sous le nom de TaxPayers' Alliance Research Trust, est un trust libertarien anti-taxes, crĂ©Ă© en tant qu'organisation caritative, 10 ans plus tĂŽt, Ă©galement par Matthew Elliott, fondateur de Business for Britain et de plusieurs autres entitĂ©s qui se sont coordonnĂ©es pour promouvoir le Brexit. Ce rapport prĂ©sente au public (et au patronat anglais) une situation historique et socio-Ă©conomique du Royaume-Uni non conforme Ă  la vĂ©ritĂ©. M Dougan (professeur de droit Ă  la Liverpool Law School, de l'UniversitĂ© de Liverpool)[14] a sĂ©vĂšrement jugĂ© les mĂ©thodes et faux chiffres rĂ©utilisĂ©s par Business for Britain dans ce document prĂ©sentĂ© comme une « Ă©tude Â» intitulĂ© « L'influence de l'UE sur le droit britannique : la rĂ©ponse dĂ©finitive » de mars 2015. Ce rapport commence avec des dĂ©finitions erronĂ©es de ce qu'est une directive et un rĂšglement europĂ©ens, et mĂȘme d'une loi parlementaire anglaise dans le droit britannique[15]. BasĂ© sur une mĂ©thodologie d'apparence scientifique, mais trompeuse : Business for Britain y affirme que de 1993 Ă  2014, 64,7% de la lĂ©gislation britannique nouvelle Ă©tait sous influence de l'UE : les rĂ©glementations de l'UE auraient selon ce rapport reprĂ©sentĂ© 59,3% de toute la lĂ©gislation britannique. Mais, cĂŽtĂ© britannique, le rapport additionne le nombre total de mesures lĂ©gislatives primaires et secondaires alors adoptĂ©es dans le pays (actes du Parlement + textes rĂ©glementaires). Alors que du cĂŽtĂ© Union europĂ©enne, le mode de calcul change : il additionne le nombre total de rĂšglements adoptĂ©s par l'UE ; puis identifie le nombre total de mesures de transposition des directives par le parlement britannique, extrait ces mesures du dĂ©compte britannique pour les exporter vers celui de l'UE. Le dĂ©compte final laisse alors penser que seules 35,3 % des actes Ă©taient de « pures » lois britanniques.
    Dougan (2017) montre que cette manipulation des chiffres multiplie (par prÚs de dix) le nombre de textes de lois apparemment directement induits par l'UE, faisant croire que le Royaume-Uni avait perdu son indépendance juridique[14].
    De plus, note Dougan, il n'est pas Ă©vident que Tim Philpott (auteur du rapport) « possĂšde une formation, des qualifications, des compĂ©tences, une expĂ©rience ou une validation externe par des pairs dans le domaine de la recherche juridique »[14]. Selon Dougan, de tels biais, utilisĂ©s par l'alliance pour le Brexit lors de la campagne rĂ©fĂ©rendaire, ont conduit Ă  « l'une des campagnes politiques les plus malhonnĂȘtes de l'histoire britannique moderne »[14]. L'UKIP a ainsi pu faire croire que Bruxelles imposait ou croit 75 % de la lĂ©gislation britannique, taux, qui selon Dougan (2017), « ne semble basĂ© sur rien de plus que des remarques de presse, spontanĂ©es et non fondĂ©es, d'un ancien commissaire europĂ©en »[14].
  • En octobre 2015, trois ans aprĂšs sa crĂ©ation, le conseil d'administration de Business for Britain dĂ©cide - Ă  l'unanimitĂ© - de soutenir la campagne de Vote Leave en faveur du Brexit[16].

L'histoire et la réussite de ce lobby sont trÚs liées à celles du fondateur du groupe : Matthew Elliott.

Ce personnage a créé et/ou coordonné en quelques années une galaxie de Think tanks et d'organisation charitables (ne citant généralement pas leurs donateurs et souvent adhérent du Réseau Atlas). Plusieurs de ces entités ont utilisé des données illégalement acquises (de Cambridge Analytica) et reçu de l'argent pour tout ou partie détaxé et d'origine inconnue, argent redistribué pour promouvoir le Brexit, dont au Canada à l'entreprise AggregateIQ (via Darren Grimes). AggregateIQ jouera un rÎle discret, mais majeur pour l'avÚnement du Brexit, en permettant, grùce à sa maitrise de l'exploitation du Big data et des algorithmes de ciblage appliqués aux bases de données de Cambridge Analytica, de manipuler l'opinion publique via les réseaux sociaux.
Elliott a lui-mĂȘme tenu (Ă  partir de 2015) le rĂŽle de directeur gĂ©nĂ©ral de Vote Leave[17], avec le soutien de Business for Britain, tout en coordonnant divers thinks tanks et groupes de pression europhobes pour retourner l'opinion publique en leur faveur, via les mĂ©dias et surtout via les rĂ©seaux sociaux. Cette coordination s'est notamment lors de rĂ©unions bi-hebdomadaires tenues au 55 Tufton Street Ă  Westminster[18]. Un groupe d'alliĂ©s pro-Brexit, parfois surnommĂ© « les neuf entitĂ©s » coordonnaient ainsi leurs stratĂ©gies et discours portĂ©s vers les mĂ©dias et les rĂ©seaux sociaux, ave des mĂ©thodes proches de celles utilisĂ©es outre-atlantique par Donald Trump et son conseiller Steve Bannon (membre du conseil d'administration Cambridge Analytica)[19] - [18] - [20]. Parmi ces mĂ©thodes, figurait l'utilisation de millions de donnĂ©es personnelles volĂ©es sur Facebook par Cambridge Analytica. Ces donnĂ©es ont Ă©tĂ© rĂ©organisĂ©es par la sociĂ©tĂ©-sƓur de Cambridge Analytica : Aggregate IQ basĂ©e au Canada. Cette-ci, avec des outils dits d'intelligence artificielle et inspirĂ©s de la guerre psychologique, a produit des messages trĂšs ciblĂ©, adaptĂ©s Ă  chaque socio-catĂ©gorie d'Ă©lecteur. Ces messages, plus ou moins subliminaux, encourageant la rancƓur et la colĂšre contre l'Union europĂ©enne, le taxes, visaient Ă  rendre le Brexit dĂ©sirable pour les indĂ©cis, ou Ă  dĂ©courager les anti-Brexit.

Dans le réseau créé et utilisé par Elliott figuraient outre Business for Britain le Think tank et groupe de pression The TaxPayers' Alliance et de sa branche « caritative » (Le TaxPayers' Alliance Research Trust, rebaptisé environ un an aprÚs sa constitution en Politics and Economics Research Trust (dit PERT)[21] ainsi que d'un autre groupe eurosceptique Big Brother Watch[22]. Certains observateurs ont fait remarquer que Elliott est aussi le créateur d'un groupe des conservateurs amis de la Russie (Conservative Friends of Russia)[23], craignant une influence russe sur le vote relatif au Brexit. Elliott a répondu ne plus avoir de relations avec la Russie depuis plusieurs années.

Ambiguïtés et dissensus interne ?

Les positions des signataires de l'appel des 500 patrons n'étaient ni homogÚnes ni totalement consensuelles ni représentative de la majorité du patronat anglais.

Selon son premier manifeste, ce groupe ne souhaitait qu'une renégociation permettant au pays (qui était déjà hors de la zone euro) de rester dans l'Union, mais avec moins de contraintes ou de contrÎles, au profit d'un marché encore plus libéralisé que ce qu'a permis la Directive Bolkenstein (du 16 février 2006) et d'autres.

Selon les sondages, durant la campagne rĂ©fĂ©rendaire qui a abouti au Brexit, une grande partie des milieux d’affaires et des services financiers Ă©tait en rĂ©alitĂ© « largement en faveur de l'adhĂ©sion britannique » Ă  l'Europe.

Mais les mĂȘmes soutenaient soutenaient fortement l'objectif de David Cameron de rendre l'UE plus compĂ©titive et libĂ©rale, en allĂ©geant les normes et rĂ©glementations (sur le climat et l'environnement notamment) et en diminuant la bureaucratie europĂ©enne considĂ©rĂ©e comme trop contraignante (par les industriels et nĂ©gociants notamment).

Selon certaines enquĂȘtes, en dĂ©pit de cela, en 2015 « seule une poignĂ©e d'entreprises plaideraient ouvertement pour rester dans l'UE, en grande partie par crainte de s'aliĂ©ner les consommateurs eurosceptiques »[24].

Quelques patrons plaideront pour un Brexit dur et rapide, en tablant sur un rapprochement Ă©conomique du Royaume-Uni avec les États-Unis, Ă  concrĂ©tiser par un ambitieux nouvel accord de libre-Ă©change bilatĂ©ral avec l'Administration Trump et prĂ©parĂ© avec divers lobbys conservateurs ou libertariens amĂ©ricains ex : Heritage Foundation[25].

D'autres estimeront que le Royaume-Uni avait plus Ă  perdre qu'Ă  gagner en quittant l'Union europĂ©enne. Ainsi l'homme politique et ancien prĂ©sident de Marks & Spencer et d'Ocado (Stuart Rose), bien qu'ayant fait partie des fondateurs du mouvement Business for Britain, dĂ©cidera en octobre 2015, de basculer dans le camp opposĂ©, en acceptant mĂȘme le poste de prĂ©sident de Britain Stronger in Europe, le groupe de campagne officiel hostile au Brexit (groupe dans un premier temps nommĂ© The In Campaign Limited, crĂ©Ă© pour promouvoir le maintien du Royaume-Uni dans l'Union europĂ©enne). Certains commentateurs, du cĂŽtĂ© pro-Brexit, estiment que Rose a Ă©tĂ© choisi dans ce rĂŽle « afin de montrer que les militants pro-adhĂ©sion ne sont pas nĂ©cessairement 'pro-europĂ©ens' »[26]. Le parti de Rose perdra cependant lors du rĂ©fĂ©rendum. AprĂšs quoi il se rebaptisera (le 6 September 2016, Ă  l'initiative de Peter Mandelson et Roland Rudd) en Open Britain, en proposant d'abord un second rĂ©fĂ©rendum, puis en adoptant l'objectif de minimiser les effets nĂ©gatifs du Brexit sur l'Ă©conomie du pays[4].

En outre, dans les annĂ©es 2010 oĂč les inĂ©galitĂ©s de richesses ont progressĂ© en Grande-Bretagne, dans les entreprises anglaises, les syndicats Ă©taient largement en faveur de l'intĂ©gration dans l'Europe, notamment depuis que Jacques Delors, lors de sa prĂ©sidence de la Commission europĂ©enne, a en 1988 assistĂ© Ă  la confĂ©rence du TUC en y promouvant une «Europe sociale» impliquant une rĂ©glementation plus sociale et protĂ©geant des emplois publics que les gouvernements successifs de M. Thatcher s'Ă©taient engagĂ©s Ă  supprimer et dont David Cameron ensuite aspirait aussi Ă  s'en dĂ©barrasser. À la diffĂ©rence de nombreux reprĂ©sentants du patronat, les syndicats tiennent notamment Ă  la directive sur le temps de travail[27]. Mais paradoxalement, le contenu de la stratĂ©gie de «renĂ©gociation» du Premier ministre visant Ă  encore libĂ©raliser le marchĂ© du travail a conduit certains syndicats Ă  eux-mĂȘmes devenir euro sceptiques (ex : chez les travailleurs des transports Le syndicat RMT a dĂ©jĂ  dĂ©clarĂ© son intention de faire campagne contre l'adhĂ©sion Ă  une UE « pro-austĂ©ritĂ©, anti-travailleurs »[28]. D'autres syndicats craignant l'abolition, Ă  la demande de D Cameron, de la directive sur le temps de travail, ont envisagĂ© d'aussi faire campagne pour le Brexit[29].

Membres, personnel

Le groupe a été lancé avec le soutien de nombreux petits patrons, des patrons de moyennes entreprises et quelques hommes d'affaires trÚs riches et/ou influents dans le monde de la politique, tels que Neville Baxter, Harriet Bridgeman CBE, Peter Cruddas, Robert Hiscox, Daniel Hodson, John Hoerner, Brian Kingham, Adrian McAlpine et Jon Moynihan OBE[30].

Le directeur général de la campagne a été Matthew Elliott, PDG et fondateur du groupe[30], qui a notamment pu s'appuyer sur :

  • Dylan Sharpe - Directeur de campagne, ancien responsable de la presse pour la campagne No2AV, puis responsable des relations publiques du journal Sun (Ă  partir d'avril 2014) ; il a aussi Ă©tĂ© directeur de campagne chez Big Brother Watch, responsable des mĂ©dias chez The Countryside Alliance et attachĂ© de presse pour la campagne 2008 de Boris Johnson Ă  la mairie de Londres, tout en travaillant pour des cabinets de lobbying (dont Pagefield)[31]
  • Lee Rotherham : conseiller ayant aussi travaillĂ© pour le dĂ©putĂ© John Hayes, ce qui lui a permis d'avoir un laisser-passer au Parlement[32].
  • Robert Oxley, qui a ensuite travaillĂ© pour Vote Leave et comme conseiller spĂ©cial Ă  la mi-2016 de Priti Patel quand elle Ă©tait secrĂ©taire d'État au ministĂšre du DĂ©veloppement international avant d'ĂȘtre forcĂ©e de dĂ©missionner pour avoir omis de dĂ©clarer des rĂ©unions avec IsraĂ«l. fonctionnaires en vacances en IsraĂ«l Ă  l'Ă©tĂ© 2017.

Communication

La communication du groupe s'est inscrite et organisée dans un réseau bien plus large d'entités pro-Brexit notamment fondé par Elliott. Dans les derniers mois de la campagne référendaire, la campagne pro-Brexit a fortement utilisé les réseaux sociaux ou certains sous-réseaux (sur Facebook et Tweeter notamment) et le point de vue initial de Business for Britain semble avoir dans ces réseaux perdu une grande partie de sa visibilité, au profit des messages ciblés de Vote Leave.

À titre d'exemple : concernant l'influence des milieux industriels sur le sujet du Brexit via Tweeter, une Ă©tude a a posteriori (publication 2020) a montrĂ© que les discours (en anglais) sur le Brexit sur Twitter (#Brexit) peuvent « ĂȘtre largement expliquĂ©s par la constitution de groupes de publics organisĂ©s autour des deux campagnes et de deux grands partis politiques les soutenants, ces communautĂ©s ont pu ĂȘtre Ă©tudiĂ©es sur la base de leurs mĂ©dias classiques (presse, radiotĂ©lĂ©vision), de leur gĂ©olocalisation et de leurs rĂ©actions Ă  l'Ă©lection prĂ©sidentielle amĂ©ricaine »[33]. Les auteurs, n'ont pas identifiĂ© (hormis autour des mĂ©dias, BBC en notamment) d'importantes sous-communautĂ©s crĂ©es autour de l'industrie dans son ensemble, ni autour de secteurs ou de leaders individuels du monde industriel[33]. Selon cette Ă©tude, la majoritĂ© des tweets provenant de comptes Twitter d'entreprises ayant un « score Klout Â» Ă©levĂ© (supĂ©rieur Ă  75) provenaient par ordre dĂ©croissant d'entreprises de services aux entreprises, de banques et autres entreprises de services financiers, d'entreprises des technologies de l'information et de la communications, mais c'est le secteur de l'assurance qui a eu l'activitĂ© moyenne la plus Ă©levĂ©e[33]. In fine, les comptes professionnels ont eu dans Twitter un impact limitĂ© sur le sujet du Brexit[33].

Signataires

Voir: http://businessforbritain.org/signatories/

Financements

Business for Britain était financé selon ses dires (site Internet) par les dons généreux de ses partenaires commerciaux.

Publications

Website

http://businessforbritain.org (n'est plus mis Ă  jour ou dysfonctionnements)

Notes et références

  1. Franco Zappettini, « The Brexit referendum: how trade and immigration in the discourses of the official campaigns have legitimised a toxic (inter)national logic », Critical Discourse Studies, vol. 16, no 4,‎ , p. 403–419 (ISSN 1740-5904, DOI 10.1080/17405904.2019.1593206, lire en ligne, consultĂ© le )
  2. (en) « The Brexit odd squad », sur www.newstatesman.com (consulté le )
  3. Elliott M (2016) How Business for Britain Helped Change the Course of History in Three Short Years. Brexit Central.
  4. (en-GB) « Brexit: 'People's Vote' campaign group launched », sur BBC News, (consulté le )
  5. (en-GB) « Business leaders demand cross-party pledge on EU vote », sur The Telegraph (consulté le )
  6. Article Business_for_Britain dans Powerbase
  7. « Britain: apart from or a part of Europe? », sur www.historytoday.com (consulté le )
  8. Chabal É & Malinowski S (2015). La Grande-Bretagne peut-elle ĂȘtre europĂ©enne?. La Vie des idĂ©es, 19. |URL=https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/grande-bretagne_europe_enne_20062015.pdf
  9. Measuring Britain's influence in the Council of Ministers (2014)
  10. (en) « How often does the EU overrule British ministers? », sur Full Fact, (consulté le )
  11. Business for Britain, “Britain’s lack of influence in the EU revealed”, Business for Britain, 25 mars 2014, http://businessforbritain.org/.
  12. British Influence, The British Influence Scorecard 2015: What influence does Britain have in the EU?, January 2015, https://view.publitas.com/british-influence/.
  13. (en) Kylie MacLellan, « UK's relations with EU broadly effective, says government study », sur Reuters, (consulté le )
  14. Dougan, M. (2017). Faux Research in the Service of Ideological Deceit during the 2016 EU Referendum Campaign: The Legal Surreality of Leave's “Sovereignty” Statistics. [2017] Radical Statistics Issue 118, pp 21-33 |URL=https://radstats.org.uk/no118/Dougan118.pdf. |consultĂ© le=2021-02-09
  15. Voir p 7 du rapport de Business for Britain : 7% or 75%? The EU's influence over British Law: The Definitive Answer (mars 2015) (l'erreur est reproduite dans tout le reste du rapport).
  16. « Om Businessforbritain.org », sur businessforbritain.org (consulté le )
  17. (en-GB) « The battle to be the official EU referendum Leave campaign », sur BBC News, (consulté le )
  18. (en) « Revealed: how the UK's powerful right-wing think tanks and Conservative MPs work together », sur openDemocracy (consulté le )
  19. (en) Berit Anderson, « The Rise of the Weaponized AI Propaganda Machine », sur Medium, (consulté le )
  20. (en) « The address where Eurosceptics and climate change sceptics rub shoulders », sur The Independent, (consulté le )
  21. (en) « Politics and Economics Research Trust - Overview (free company information from Companies House) », sur find-and-update.company-information.service.gov.uk (consulté le )
  22. (en) « Matthew Jim ELLIOTT - Personal Appointments (free information from Companies House) », sur beta.companieshouse.gov.uk (consulté le )
  23. T Snyder, The Road to Unfreedom: Russia, Europe, America (Penguin Random House 2018) 105. C Cadwalladr, 'Brexit, the ministers, the professor and the spy: how Russia pulls strings in UK' (4 novembre 2017) Guardian.
  24. FT-ICSA Boardroom Bellwether, Insights into what boards are thinking from the survey of FTSE 350 company secretaries, London, Institute of Chartered Secretaries and Administrators, 2015, voir p7.
  25. Bromund T.R (2020) How the US and Britain Can Build on Private-Sector Support for an Ambitious US–UK Free Trade Agreement. Heritage Foundation Issue Brief, (6017)|URL=https://www.heritage.org/sites/default/files/2020-10/IB6017_0.pdf.
  26. « UK referendum camp divisions raise result uncertainty », sur Emerald Expert Briefings, (ISSN 2633-304X, DOI 10.1108/OXAN-DB206101, consulté le )
  27. Matthew Holehouse, “David Cameron to demand opt-out on EU work law in referendum negotiations”, The Daily Telegraph, 10 July 2015, http://www.telegraph.co.uk/.
  28. RMT, “Transport union to campaign for exit from ‘pro-austerity, anti-worker’ EU”, Press Release, 25 June 2015, https://www.rmt.org.uk/.
  29. Matthew Holehouse, “Brexit campaigners to recruit trade unions as David Cameron takes axe to EU job laws”, The Daily Telegraph, 13 July 2015, http://www.telegraph.co.uk/.
  30. « About Us », sur web.archive.org, (consulté le )
  31. Jonathan Tilley, « Campaigner Dylan Sharpe joins The Sun as head of PR », sur www.prweek.com (consulté le )
  32. Office of the Parliamentary Commissioner for Standards : Register of interests of members' secretaries and reaserch assistant (version au 10 juillet 2015)
  33. (en) Theo Lynn, Pierangelo Rosati et Binesh Nair, « Calculated vs. Ad Hoc Publics in the #Brexit Discourse on Twitter and the Role of Business Actors », Information, vol. 11, no 9,‎ , p. 435 (ISSN 2078-2489, DOI 10.3390/info11090435, lire en ligne, consultĂ© le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Business for Britain (2015) The Change We Need. 10 Proposals for EU Reform. London: Business for Britain.
  • (en) T.J. Coles, The great Brexit swindle : why the mega-rich and free market fanatics conspired to force Britain from the European Union, West Hoathly, Clairview Books, , 162 p. (ISBN 978-1-905570-81-2 et 978-1-905570-82-9).

Articles connexes

Liens externes

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