Heritage Foundation
The Heritage Foundation est un laboratoire d'idées et lobby américain basé à Washington. Il exerce un rôle important dans la conception des politiques publiques.
(en) Leadership for America |
Fondation |
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Sigle |
(en) Heritage |
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Type | |
Forme juridique | |
Domaines d'activité | |
Siège |
Washington (20002-4999, États-Unis) |
Pays | |
Coordonnées |
38° 53′ 43″ N, 77° 00′ 10″ O |
Fondateurs | |
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Présidente |
Barb Van Andel-Gaby (d) (depuis ) |
Directeur |
Kevin Roberts (en) (depuis ) |
Affiliation | |
Idéologie | |
Chiffre d'affaires |
119 134 479 dollars américains () |
DĂ©penses |
78 753 539 $ () |
Publications |
The Daily Signal Policy Review |
Site web |
(en) heritage.org |
IRS |
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Il a eu une influence majeure sous la présidence de Ronald Reagan entre 1980 et 1988 ainsi que sous la présidence de Donald Trump entre 2017 et 2021.
Extrêmement proche des élus du Parti Républicain, il est considéré comme « très conservateur »[1]. Il est connu pour défendre des positions climatosceptiques et il est hostile à l'accord de Paris sur le Climat [2] - [3] .
On le considère comme un des plus puissants think tanks des États-Unis[4].
Histoire
Les débuts
The Heritage Foundation est fondé en 1973 par le multimilliardaire Joseph Coors et ses proches Edwin Feulner et Paul Weyrich[5].
Joseph Coors a hérité la multinationale Coors Brewing Company de son père Adolph Coors II, qui l'a lui meme hérité de son père, Adolph Coors.
Profitant de la dynamique du militantisme économique né du mémorandum Powell[6], mécontents du « consensus libéral (en) » du président américain Richard Nixon, comme de la nature consensuelle et prudente des laboratoires d'idées existant[7], Weyrich et Feulner cherchent à créer une organisation qui fournirait en temps voulu aux décideurs politiques des argumentaires concis.
Grâce à 200 000 dollars apportés par Joseph Coors, la Analysis and Research Association est d'abord lancée en 1970, soutenue par les magnats de la presse Edward Noble et Richard Mellon Scaife.
L'organisation est finalement repensée et la subdivision dédiée à la politique devient la Heritage Foundation, le . Paul Weyrich est son premier président. Plus tard, sous la présidence de Frank J. Walton, la structure adopte la méthode de la collecte de fonds par publipostage, avec pour conséquence une hausse de son revenu de un million par an en 1976[8].
Sous l'administration Reagan
En , au début de la présidence de Ronald Reagan, la fondation publie Mandat pour le leadership (en), un rapport de plus de 2000 suggestions visant à réduire le poids du gouvernement fédéral et à le faire évoluer, sur le plan de la politique sociétale, vers une direction conservatrice. Il est bien reçu par la Maison-Blanche, et nombre de ses rédacteurs intègrent ensuite un poste au sein de l'administration en place. Environ 60 % des propositions ont été mises en œuvre ou initiées durant la première année de mandat de Ronald Reagan[8] - [9].
Le think tank préconise également le développement d'un nouveau système de défense balistique pour les États-Unis. Reagan l'adopte en tant que priorité de défense en 1983, sous l'appellation « Initiative de défense stratégique. »[8] Au milieu des années 1980, la Heritage Foundation s'affirme en tant qu'organisation-clé au sein du mouvement conservateur national, en publiant des rapports influents en politique intérieure et extérieure, de même que par le biais de figures en vue telles que Bob Dole et Pat Robertson[8]. Le magazine Time désigne la fondation comme étant « la principale entité d'une nouvelle race de laboratoires d'idées. »[10] La Heritage Foundation fait campagne dans les années 1980 contre l'UNESCO, accusée de soutenir les intérêts communistes en favorisant la paix plutôt que la course à l’armement[11].
Sous l'administration George H.W. Bush
Alors que George H.W. Bush, vice-président de Ronald Reagan durant ses deux mandats, lui succède à la présidence du pays en 1988, la fondation maintient son influence dans les choix politiques de l'administration. Elle est un partisan majeur de l'Opération Desert Storm en Iraq et, selon Frank Starr, correspondant à Washington du journal le Baltimore Sun, les études de l'organisation « ont grandement contribué à la réflexion » de la Maison-Blanche sur sa politique étrangère post-soviétique[12]. En politique intérieure, à l'occasion de sa proposition de budget pour 1990, le gouvernement reprend six des dix réformes rédigées dans l'ouvrage Mandat pour le leadership III. Le laboratoire d'idées est également impliqué dans la « guerre culturelle » des années 1990, avec la publication de « l'Index des indicateurs culturels dominants » de William John Bennett. Le document soutient que le crime, les naissances hors-mariage, le divorce, le suicide des adolescents, la drogue et quatorze autres indicateurs sociaux se sont dégradés depuis les années 1960[8].
Sous l'administration Clinton
La fondation continue sa croissance au cours des années 1990, et sa revue Policy Review, atteint un record de diffusion avec 23 000 exemplaires. L'Heritage Foundation s'oppose à la Réforme Clinton du système de santé, mais valide sa réforme sociale, Personal Responsibility and Work Opportunity Act en 1996, dont les propositions rejoignent celles de la fondation. En 1995, la fondation publie son premier indice de liberté économique, publié par Brian T. Johnson et Thomas P. Sheehy. L'année suivante, le projet deviendra un projet conjoint avec le Wall Street Journal[13].
En 1994, Heritage a commandé à Newt Gingrich ainsi qu'à d'autres penseurs conservateurs de développer le projet « Contract with America » pour les élections du Congrès de 1994, projet qui a été crédité pour la victoire des Républicains cette année-là [14].
Prix
Le prix Clare Boothe Luce est la plus haute distinction décernée par la Heritage Foundation. Il récompense des contributions remarquables au mouvement conservateur. Les principaux décorés sont Ronald Reagan, Margaret Thatcher et William F. Buckley, Jr..
Sources
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « The Heritage Foundation » (voir la liste des auteurs).
Notes et références
- Philippe Pons, Corée du Nord, un État-guérilla en mutation, Gallimard, coll. « La Suite des temps », , 720 p. (ISBN 9782070142491), page 507, note de bas de page 1
- DeSmog, « The Heritage Foundation », sur DesMog.com,
- « Google a contribué au financement d’organisations climatosceptiques », Le Monde,‎ (lire en ligne)
- University of Pennsylvania, « Public Policy Research Think Tanks 2019: Top Think Tanks - US »,
- The Associated Press, « Brewery magnate Joseph Coors dies at 85 », USA Today,‎ (lire en ligne)
- Bill Moyers, « How Wall Street Occupied America ». The Nation, 2 novembre 2011.
- Susanna Monroney, « Laying the Right Foundations », Rutherford,‎ , p. 10
- Lee Edwards, The Power of Ideas : The Heritage Foundation at 25 Years, Ottawa, Illinois, Jameson Books, , 313 p. (ISBN 978-0-915463-77-0 et 0-915463-77-6).
- Richard Holwill, The First Year, Washington, D.C., The Heritage Foundation, , p. 1.
- « Joining the think ranks », Time,‎ (lire en ligne)
- « Les naufrageurs de l'UNESCO », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Frank Starr, « What Will the U.S. Fight For? », Baltimore Sun,‎ (lire en ligne, consulté en )
- Lee Edwards, The power of ideas : the Heritage Foundation at 25 years, Jameson Books, (ISBN 0-915463-77-6 et 978-0-915463-77-0, OCLC 37663514, lire en ligne)
- « Washington and The Contract With America », sur www.theatlantic.com (consulté le )