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Tyrannosauroidea

TyrannosauroĂŻdes

Tyrannosauroidea
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Comparaison des différents crùnes de divers Tyrannosauroidea
167.7–66 Ma
578 collections

Super-famille

† Tyrannosauroidea
Walker, 1964

Taxons de rang inférieur

Les Tyrannosauroidea, ou tyrannosauroïdes (« de la forme des tyrannosaures ») forment une super-famille (ou clade) éteinte de dinosaures théropodes coelurosauriens comprenant les Tyrannosauridae ainsi que des genres plus basaux qui leur sont étroitement apparentés.

À la fin du CrĂ©tacĂ©, ils Ă©taient les grands prĂ©dateurs dominants dans l'hĂ©misphĂšre nord, culminant avec l'apparition du gigantesque Tyrannosaurus. Les fossiles de Tyrannosauroidea ont Ă©tĂ© recueillis dans ce que sont maintenant les continents de l'AmĂ©rique du Nord, de l'Europe, de l'Asie, de l'AmĂ©rique du Sud et l'Australie.

Les Tyrannosauroidea Ă©taient des carnivores bipĂšdes, comme l'Ă©taient la plupart des thĂ©ropodes, et ont Ă©tĂ© caractĂ©risĂ©s par de nombreuses particularitĂ©s du squelette, notamment le crĂąne et le bassin. Au dĂ©but de leur existence, les Tyrannosauroidea Ă©taient de petits prĂ©dateurs avec de longues pattes avant munies de trois doigts. Les genres du CrĂ©tacĂ© supĂ©rieur sont devenus beaucoup plus grands, incluant certains des plus grands prĂ©dateurs terrestres de tous les temps, mais la plupart de ces genres plus rĂ©cents avaient des pattes avant proportionnellement plus petites avec seulement deux doigts. Des plumes primitives ont Ă©tĂ© identifiĂ©es dans les restes fossiles de deux espĂšces, et sont peut-ĂȘtre Ă©galement prĂ©sentes chez d'autres Tyrannosauroidea. Des crĂȘtes osseuses remarquables dans la variĂ©tĂ© de formes et de tailles, prĂ©sentes sur les crĂąnes de nombreux Tyrannosauroidea, ont peut-ĂȘtre servi de fonction ornementale.

Description

Les Tyrannosauroidea varient considĂ©rablement en taille, mais il y a une tendance gĂ©nĂ©rale Ă  l'augmentation de la taille au fil du temps. Les premiers Tyrannosauroidea sont de petits animaux[1]. Un spĂ©cimen de Dilong, dont la croissance Ă©tait presque achevĂ©e, mesure 1,6 mĂštre de long[2], et un Guanlong adulte 3 mĂštres[3]. Des dents dĂ©couvertes dans le CrĂ©tacĂ© infĂ©rieur (140 Ă  136 millions d'annĂ©es) de Hyƍgo au Japon, semblent provenir d'animaux d'une longueur d'environ 5 mĂštres, indiquant peut-ĂȘtre une augmentation de la taille au dĂ©but de la lignĂ©e[4]. Un spĂ©cimen immature d'Eotyrannus a une longueur plus de 4 mĂštres, et celle d'un Appalachiosaurus subadulte est estimĂ©e Ă  plus de 6 mĂštres[1], indiquant que les deux genres atteignaient de plus grandes tailles. Les tyrannosaures du CrĂ©tacĂ© supĂ©rieur varient de 9 mĂštres pour Albertosaurus et Gorgosaurus jusqu'Ă  plus de 13 mĂštres pour Tyrannosaurus, ce dernier pouvant avoir pesĂ© plus de 6 400 kilogrammes. Une Ă©tude de 2010 a conclu que les Tyrannosauroidea Ă©taient « de petite Ă  taille moyenne » dans leurs 80 premiers millions d'annĂ©es, mais Ă©taient « parmi les plus grands carnivores terrestres ayant jamais vĂ©cu » dans leurs 20 derniers millions d'annĂ©es d'existence[5].

Les crùnes des premiers Tyrannosauroidea sont longs, bas et de faible constitution, semblables à d'autres coelurosauriens, tandis que les espÚces plus récentes ont des crùnes plus grands et plus massifs. Malgré les différences de forme, certaines caractéristiques du crùne se trouvent chez tous les Tyrannosauroidea connus. L'os prémaxillaire est trÚs grand, coupant la pointe du museau, une caractéristique qui a évolué de façon convergente chez les abélisauridés. Les os du nez sont typiquement fusionnés, voûtés légÚrement vers le haut et souvent trÚs grossiÚrement texturés sur leur surface supérieure. Les dents prémaxillaires à l'avant de la mùchoire supérieure sont façonnées différemment du reste de la dentition, de taille plus petite et ayant une section transversale en forme de D. Dans la mùchoire inférieure, une nervure proéminente sur le surangulaire s'étend latéralement de juste en dessous de l'articulation de la mùchoire, à l'exception de Guanlong, un membre basal des Tyrannosauroidea[1] - [2] - [3].

Squelette de Tarbosaurus bataar.

Les Tyrannosauroidea avaient le cou en forme de S et de longues queues, comme la plupart des autres thĂ©ropodes. Les genres les plus anciens ont de longues pattes avant, environ 60 % de la longueur du membre postĂ©rieur chez Guanlong, avec les trois doigts typiques des coelurosauriens[3]. Les longues pattes antĂ©rieures ont persistĂ© jusqu'au moins Eotyrannus, du CrĂ©tacĂ© infĂ©rieur[6], mais sont inconnues pour Appalachiosaurus[7]. Les tyrannosauridĂ©s dĂ©rivĂ©s ont des membres antĂ©rieurs fortement rĂ©duits, l'exemple le plus extrĂȘme Ă©tant Tarbosaurus, genre dĂ©couvert en Mongolie, oĂč l'humĂ©rus est d'une longueur de seulement un quart de celle du fĂ©mur[1]. Le troisiĂšme doigt de la patte antĂ©rieure s'est Ă©galement rĂ©duit Ă©galement au fil du temps. Ce doigt est non rĂ©duit chez Guanlong, genre basal[3], et pour Dilong il est plus mince que les deux autres doigts[2]. Eotyrannus possĂšde Ă©galement trois doigts fonctionnels sur chaque main[6]. Les tyrannosauridĂ©s n'ont que deux doigts, bien que le mĂ©tacarpe vestigial du troisiĂšme est prĂ©sent chez quelques spĂ©cimens bien conservĂ©s[8]. Comme pour la plupart des coelurosauriens, le deuxiĂšme doigt de la main est le plus grand, mĂȘme si le troisiĂšme doigt n'est pas prĂ©sent.

Pied droit d'Alectrosaurus olseni.

Les membres postérieurs de tous les Tyrannosauroidea, comme la plupart des théropodes, possÚdent quatre doigts, bien que le premier orteil (hallux) ne touche pas le sol. Les membres postérieurs des Tyrannosauroidea sont plus longs par rapport à la taille du corps que ceux de presque tous les autres théropodes, et montrent des proportions caractéristiques d'animaux pouvant courir rapidement, avec des tibias et métatarses allongés[1].

Les caractĂ©ristiques du bassin des Tyrannosauroidea comprennent une encoche concave Ă  l'extrĂ©mitĂ© supĂ©rieure avant de l'os iliaque, une arĂȘte verticale bien dĂ©finie sur la surface extĂ©rieure de l'os iliaque, s'Ă©tendant vers le haut Ă  partir de l'acetabulum (cotyle), et une Ă©norme « botte » sur l'extrĂ©mitĂ© du pubis, d'une taille supĂ©rieure Ă  plus de la moitiĂ© de la tige du pubis elle-mĂȘme[1]. Ces caractĂ©ristiques se retrouvent chez tous les Tyrannosauroidea connus, y compris les membres basaux Guanlong[3] et Dilong[2]. Le pubis n'est pas connu pour Aviatyrannis et Stokesosaurus mais leur l'os iliaque prĂ©sente les caractĂšres typiques des Tyrannosauroidea[9].

Classification

Tyrannosaurus a Ă©tĂ© nommĂ© par Henry Fairfield Osborn en 1905, avec la famille Tyrannosauridae[10]. Le nom est dĂ©rivĂ© des mots grecs anciens Ï„Ï…ÏÎ±ÎœÎœÎżÏ‚ [tyrannos] (« tyran ») et ÏƒÎ±Ï…ÏÎżÏ‚ [sauros] (« lĂ©zard »). Le nom de la super-famille Tyrannosauroidea a Ă©tĂ© publiĂ© dans un article de 1964 par le palĂ©ontologue britannique Alick Walker[11]. Le suffixe -oidea, couramment utilisĂ© dans le nom de superfamilles des animaux, est dĂ©rivĂ© du grec ΔÎčÎŽÎżÏ‚ [eidos], signifiant « forme ».

Les scientifiques ont gĂ©nĂ©ralement inclus dans la super-famille Tyrannosauroidea les tyrannosaures et leurs ancĂȘtres immĂ©diats[11] - [12]. Cependant, avec l'avĂšnement de la taxonomie phylogĂ©nĂ©tique en palĂ©ontologie des vertĂ©brĂ©s, le clade a reçu plusieurs dĂ©finitions plus explicites. La premiĂšre est formulĂ©e par Paul Sereno en 1998, oĂč Tyrannosauroidea est dĂ©finie comme un groupe-souche, comprenant toutes les espĂšces partageant un ancĂȘtre commun plus rĂ©cent avec Tyrannosaurus rex qu'avec les oiseaux modernes (Neornithes)[13]. Pour rendre le groupe plus exclusif, Thomas Holtz redĂ©finit celui-ci en 2004 par l'inclusion de toutes les espĂšces plus proches de Tyrannosaurus rex que d'Ornithomimus velox, Deinonychus antirrhopus ou Allosaurus fragilis[1]. Sereno publie une nouvelle dĂ©finition en 2005, en excluant Ornithomimus edmontonicus, Velociraptor mongoliensis et Troodon formosus du clade Tyrannosauroidea[14]. Cette dĂ©finition est adoptĂ©e dans un article de 2010[5].

Deux études publiées en 2012 et 2014 ont suggéré que le clade des Megaraptora, habituellement considérés comme des Allosauroidea, soient des Tyrannosauroidea basaux[15] - [16]. Cette classification est contestée par d'autres auteurs[17] - [18].

Phylogénie

Loewen et ses collÚgues ont réalisé en 2013 une classification comprenant pratiquement toutes les espÚces connues de Tyrannosauroidea[19], conduisant au cladogramme ci-aprÚs.

En 2016, Stephen Brusatte et Thomas Carr ont effectué une revue de l'analyse phylogénétique des Tyrannosauroidea et de leur évolution (maximum de parcimonie)[20] :

En 2018, un nouvel arbre a été publié par Rafael Delcourt et Orlando Nelson Grillo[21]. Ils y ont placé Santanaraptor et Timimus, deux genres dont les placements étaient controversés [21]. Ils ont également nommé deux nouveaux sous-clades : les Pantyrannosauria qui constituent le groupe frÚre des procératosauridés, et les Eutyrannosauria qui comprennent les genres les plus dérivés dont les tyrannosauridés [21].

Répartition géographique

Les Tyrannosauroidea vivaient sur le super-continent de Laurasie, qui s'est sĂ©parĂ© du Gondwana au Jurassique moyen, ainsi que sur les continents de l'hĂ©misphĂšre nord, qui se sont sĂ©parĂ©s de la Laurasie plus tard au cours de l'Ăšre mĂ©sozoĂŻque. Les plus anciens Tyrannosauroidea connus vivaient au Jurassique moyen, il y a environ 168—166 millions d'annĂ©es, et sont reprĂ©sentĂ©s par les genres Proceratosaurus du Bathonien d'Angleterre[22] et son proche parent Kileskus, dĂ©couvert dans des strates du mĂȘme Ăąge en Russie[23]. D'autres genres ont vĂ©cu au Jurassique supĂ©rieur, tels Guanlong du Nord-ouest de la Chine[3], Stokesosaurus de l'Ouest des États-Unis et Aviatyrannis du Portugal. Certains fossiles actuellement attribuĂ©s Ă  Stokesosaurus pourraient appartenir au genre Aviatyrannis, Ă©tant donnĂ© les grandes similitudes dans les faunes de dinosaures du Portugal et d'AmĂ©rique du Nord au cours de cette pĂ©riode. Si Iliosuchus, du Jurassique moyen d'Angleterre, est en fait un membre des Tyrannosauroidea, il serait le premier connu et pourrait suggĂ©rer que la super-famille est originaire d'Europe[9].

Les fossiles confirmés de Tyrannosauroidea n'ont été découverts que sur les continents de l'hémisphÚre nord, avec de possibles fossiles de Tyrannosauroidea primitifs signalés en Australie. Les Tyrannosauroidea du Crétacé supérieur ne sont connus qu'en Amérique du Nord et en Asie.

Les Tyrannosauroidea du Crétacé inférieur ont été découverts sur les trois continents de l'hémisphÚre nord. Eotyrannus en Angleterre[6] et Dilong dans le nord de la Chine[3] sont les deux seuls genres nommés de cette époque, et des dents prémaxillaires du début du Crétacé ont été recueillies dans la Formation de Cedar Mountain dans l'Utah[24] et dans le Groupe de Tetori au Japon[25].

Vers le milieu du Crétacé, les fossiles de Tyrannosauroidea ne se trouvent plus en Europe, suggérant une extinction localisée sur ce continent[1]. Des dents de Tyrannosauroidea et de possibles corps fossiles sont connus des GrÚs du Dakota en Amérique du Nord[24], ainsi que dans des formations géologiques du Kazakhstan, du Tadjikistan et d'Ouzbékistan[26] à partir du Crétacé moyen.

Les premiers restes incontestables de tyrannosauridĂ©s proviennent du Campanien (CrĂ©tacĂ© supĂ©rieur) d'AmĂ©rique du Nord et d'Asie. Deux sous-familles sont reconnues. Les albertosaurinĂ©s ne sont connus qu'en AmĂ©rique du Nord, tandis que les tyrannosaurinĂ©s se trouvent sur les deux continents[1]. Des fossiles de tyrannosauridĂ©s ont Ă©tĂ© trouvĂ©s en Alaska, lequel pourrait avoir servi de pont terrestre permettant leur dispersion entre les deux continents[27]. Des Tyrannosauroidea non tyrannosauridĂ©s comme Alectrosaurus et Ă©ventuellement Bagaraatan Ă©taient contemporains de tyrannosauridĂ©s en Asie, alors qu'ils sont absents de l'ouest de l'AmĂ©rique du Nord[1]. Au CrĂ©tacĂ© supĂ©rieur, la voie maritime intĂ©rieure de l'Ouest divisait en deux l'AmĂ©rique du Nord et isolait la partie occidentale du continent appelĂ©e Laramidia. L'absence de tyrannosauridĂ©s dans la partie orientale du continent — Appalachia — suggĂšre que la famille a Ă©voluĂ© aprĂšs l'apparition de la mer intĂ©rieure nord-amĂ©ricaine, permettant aux membres basaux des Tyrannosauroidea, tels que Dryptosaurus et Appalachiosaurus, de survivre dans l'est comme une population relicte jusqu'Ă  la fin du CrĂ©tacĂ©[7].

Des reprĂ©sentants basaux des Tyrannosauroidea pourraient aussi avoir Ă©tĂ© prĂ©sents dans ce qui est maintenant le sud-est de l'Australie au cours de l'Aptien au dĂ©but du CrĂ©tacĂ©. Le spĂ©cimen NMV P186046, constituĂ© d'un pubis partiel (os de la hanche) d'une forme retrouvĂ©e chez les Tyrannosauroidea, a Ă©tĂ© dĂ©couvert Ă  Dinosaur Cove dans l'Ă©tat de Victoria, indiquant que les Tyrannosauroidea ne seraient pas limitĂ©s aux continents septentrionaux[28]. Cette hypothĂšse a Ă©tĂ© contestĂ©e par d'autres auteurs, indiquant que la forme du pubis n'est pas propre aux Tyrannosauroidea et que le spĂ©cimen pourrait ĂȘtre un membre du groupe plus large des coelurosauriens ou d'un autre clade de thĂ©ropodes[29].

Si l'hypothĂšse que les Megaraptora soient des Tyrannosauroidea est averĂ©e, ceux-ci auraient un reprĂ©sentant provenant de l'Albien d'Australie, Ă  savoir Australovenator, dĂ©couvert dans la Formation de Winton, datĂ©e d'environ 95 millions d'annĂ©es[30].

Paléobiologie

Plumes

Reconstitution d'artiste de la tĂȘte de Yutyrannus huali

De longues structures filamenteuses ont Ă©tĂ© prĂ©servĂ©es avec des restes de squelettes de nombreux coelurosauriens provenant de la formation d'Yixian du CrĂ©tacĂ© infĂ©rieur et d'autres formations gĂ©ologiques du Liaoning, en Chine[31]. Ces filaments ont gĂ©nĂ©ralement Ă©tĂ© interprĂ©tĂ©s comme des « protoplumes », homologues aux plumes ramifiĂ©es rencontrĂ©es chez les oiseaux et certains thĂ©ropodes non-aviaires[32] - [33], bien que d'autres hypothĂšses aient Ă©tĂ© proposĂ©es[34]. Un squelette de Dilong, dĂ©crit en 2004, fut le premier exemple de plumes trouvĂ©es chez les Tyrannosauroidea. Semblables au duvet des oiseaux modernes, les plumes rencontrĂ©es pour Dilong sont ramifiĂ©es mais non pennĂ©es, et pourraient avoir servi de protection thermique[2] - [35]. MĂȘme les grands Tyrannosauroidea ont Ă©tĂ© trouvĂ©s avec des indices de plumes. Yutyrannus huali, Ă©galement de la formation d'Yixian, est connu Ă  partir de trois spĂ©cimens, chacun conservant des traces de plumes sur diverses parties du corps. Bien que toutes les zones du corps ne prĂ©sentent pas d'empreintes de plumes chez ces trois individus, ces fossiles montrent que, mĂȘme pour cette espĂšce de taille importante (9 mĂštres de long), la majeure partie du corps Ă©tait couverte de plumes[36].

La prĂ©sence de plumes, attestĂ©e chez certains Tyrannosauroidea primitifs, est Ă©galement une caractĂ©ristique des coelurosauriens, dans d'autres genres basaux comme Sinosauropteryx[32], ainsi que chez tous les groupes plus dĂ©rivĂ©s[31]. De rares empreintes de peau fossilisĂ©es retrouvĂ©es chez certains tyrannosauridĂ©s sans plume du CrĂ©tacĂ© supĂ©rieur, cependant, montrent soit une peau nue ou une peau recouverte d'Ă©cailles[37]. Il est possible que les plumes Ă©taient prĂ©sentes sur des zones du corps lĂ  oĂč les empreintes de la peau n'Ă©taient pas conservĂ©es, car ces zones sont trĂšs petites et apparaissent principalement sur les jambes et sur le dessous de la queue. Sinon, la perte secondaire des plumes chez les grands tyrannosauridĂ©s pourrait ĂȘtre analogue Ă  la perte des poils chez les plus grands mammifĂšres modernes comme les Ă©lĂ©phants, oĂč un faible rapport surface-volume ralentit le transfert thermique, ce qui rend l'isolation par une couche de poils superflue[2].

CrĂȘtes crĂąniennes

La crĂȘte crĂąnienne de Guanlong, un Tyrannosauroidea basal de Chine.

Des crĂȘtes osseuses sont prĂ©sentes sur les crĂąnes de beaucoup de thĂ©ropodes, dont de nombreux Tyrannosauroidea. La plus Ă©laborĂ©e se trouve chez Guanlong, oĂč les os du nez supportent une unique et grande crĂȘte qui longe la ligne mĂ©diane du crĂąne d'avant en arriĂšre. Cette crĂȘte est perforĂ©e par plusieurs grands foramina (trous) qui rĂ©duisent son poids[3]. Une crĂȘte moins importante se retrouve chez Dilong, oĂč des petites arĂȘtes parallĂšles courent de chaque cĂŽtĂ© du crĂąne, soutenues par les os du nez et les os lacrymaux. Ces arĂȘtes se courbent vers l'intĂ©rieur et se rejoignent juste derriĂšre les narines, donnant Ă  la crĂȘte une forme de Y[2]. Les naseaux fusionnĂ©s des tyrannosauridĂ©s sont souvent trĂšs rugueux. Alioramus, genre possible de tyrannosauridĂ© de Mongolie, porte une unique rangĂ©e de cinq bosses osseuses importantes sur les os du nez ; une rangĂ©e similaire de bosses beaucoup plus petites est prĂ©sente sur le crĂąne d'Appalachiosaurus, ainsi que sur quelques spĂ©cimens de Daspletosaurus, d'Albertosaurus, et de Tarbosaurus[7]. Chez Albertosaurus, Gorgosaurus et Daspletosaurus, une corne proĂ©minente est prĂ©sente en face de chaque Ɠil sur l'os lacrymal. Cette corne lacrymale est absente chez Tarbosaurus et Tyrannosaurus, qui ont Ă  la place une crĂȘte en forme de croissant derriĂšre chaque Ɠil sur l'os postorbitaire[1].

Ces crĂȘtes crĂąniennes pourraient avoir Ă©tĂ© utilisĂ©s pour la reconnaissance des individus ou la parade nuptiale[1]. Un exemple du principe de handicap pourrait ĂȘtre le cas pour Guanlong, oĂč la grande crĂȘte dĂ©licate pourrait avoir Ă©tĂ© un obstacle Ă  la chasse pour ce probable prĂ©dateur actif. Si un individu Ă©tait en bonne santĂ© et performant Ă  la chasse malgrĂ© cette crĂȘte fragile, cela pourrait indiquer la supĂ©rioritĂ© de celui-ci sur les autres avec de petites crĂȘtes. De mĂȘme que la queue d'un paon mĂąle ou les bois hors normes d'un Megaloceros, la crĂȘte de Guanlong pourrait avoir Ă©voluĂ© par sĂ©lection sexuelle, en fournissant un avantage lors de la parade nuptiale, l'emportant sur toute diminution de la capacitĂ© Ă  chasser[3].

Voir aussi

Liens externes

Notes et références

Notes

(en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de l’article de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Tyrannosauroidea » (voir la liste des auteurs).

    Références taxonomiques

    Références

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