Tarbosaurus
Tarbosaurus bataar
- â Tyrannosaurus bataar
Maleev, 1955 - â Gorgosaurus novojilovi
Maleev, 1955 - â Tarbosaurus efremovi
Maleev, 1955 - â Gorgosaurus lancinator
Maleev, 1955 - â Deinodon novojilovi
(Maleev, 1955) - â Deinodon lancinator
(Maleev, 1955) - â Aublysodon lancinator
(Maleev, 1955) Charig, 1967 - â Aublysodon novojilovi
(Maleev, 1955) Charig, 1967 - â Shanshanosaurus huoyanshanensis
Dong, 1977 - â Tyrannosaurus efremovi
(Maleev, 1955) - â Tarbosaurus novojilovi
(Maleev, 1955) - â Aublysodon huoyanshanensis
(Dong, 1977) - â Albertosaurus novojilovi
(Maleev, 1955) - â Maleevosaurus novojilovi
(Maleev, 1955) - â Jenghizkhan bataar
(Maleev, 1955) - â Tyrannosaurus novojilovi
(Maleev, 1955)
Tarbosaurus est un genre éteint de dinosaures théropodes de la famille des tyrannosauridés et de la sous-famille des tyrannosaurinés[2]. Il a vécu à la fin du Crétacé supérieur (Maastrichtien) il y a environ 71 à 66 Ma, dans l'actuelle Mongolie[1] avec plusieurs fragments de fossiles retrouvés plus loin dans certaines régions de la Chine et de la Russie.
Bien que de nombreuses espÚces aient été nommées, les paléontologues modernes n'en reconnaissent qu'une seule, T. bataar, comme valide. Trois anciens genres de tyrannosauridés asiatiques : Jenghizkhan, Maleevosaurus et Shanshanosaurus ont été mis en synonymie et s'appellent désormais Tarbosaurus. Cependant certains paléontologues soutiennent que Tarbosaurus ne serait en fait qu'un représentant asiatique du genre Tyrannosaurus nord-américain ; si cela était vrai, cela annulerait l'existence du genre, ce que démentent Jorn H. Hurum et Karol Sabath dans leur étude de 2003[3].
Ătymologie
Tarbosaurus signifie «lĂ©zard terrifiant», il a Ă©tĂ© formĂ© Ă partir de deux termes de grec ancien ÏαÏÎČÎżÏ/tarbos (« terreur », « alarme », « crainte » ou « respect ») et ÏÎ±Ï ÏÎżÏ/sauros (« lĂ©zard »).
Description
Tarbosaurus et Tyrannosaurus sont considĂ©rĂ©s comme des genres Ă©troitement liĂ©s, mĂȘme s'ils ne sont pas synonymes. Alioramus, Ă©galement originaire de Mongolie dans les mĂȘmes sĂ©ries gĂ©ologiques de la formation de Nemegt[1], est considĂ©rĂ© par certaines spĂ©cialistes comme Ă©tant le plus proche parent de Tarbosaurus. Comme la plupart des tyrannosauridĂ©s connus, Tarbosaurus Ă©tait un grand prĂ©dateur bipĂšde, armĂ© de dizaines de grandes dents pointues. Il avait un mĂ©canisme unique de verrouillage de sa mĂąchoire infĂ©rieure et ses pattes avant, terminĂ©es par deux doigts, Ă©taient les plus petites par rapport Ă la taille du corps de tous les tyrannosauridĂ©s, pourtant rĂ©putĂ©s pour avoir leurs membres antĂ©rieurs minuscules.
Tarbosaurus vivait dans des plaines inondables et humides parcourues par de nombreuses riviÚres. Dans cet environnement, il était un prédateur au sommet de la chaßne alimentaire, s'attaquant sans doute aux autres grands dinosaures comme l'hadrosauridé Saurolophus ou le sauropode Nemegtosaurus. Tarbosaurus est un dinosaure bien connu car des dizaines de spécimens fossiles ont été découverts, dont plusieurs crùnes et squelettes complets. Ces vestiges ont permis des études scientifiques mettant l'accent sur sa phylogénie, la mécanique de son crùne et la structure de son cerveau.
Tarbosaurus était un dinosaure carnivore bipÚde, autrement dit un théropode à l'anatomie proche de celle de son cousin Tyrannosaurus, ce qui impliquera quelques problÚmes (voir plus bas). Bien que plus petit que Tyrannosaurus, Tarbosaurus était un des plus grands tyrannosauridés. D'une longueur allant de 12 à 14 mÚtres et d'une hauteur légÚrement moins élevée que celle de Tyrannosaurus rex, il impressionne par ses mensurations. Son poids est évalué à 4 à 5 tonnes[4] - [5].
Son large crùne était soutenu par un cou puissant, ses membres postérieurs étant tout aussi puissamment bùtis, il ne possédait qu'un unique bémol à son actif, ses membres antérieurs, qui tout comme ceux de Tyrannosaurus rex, étaient minuscules, (de la taille d'un bras humain).
Sa mùchoire était composée de 60 à 64 dents, soit légÚrement plus que celle de Tyrannosaurus mais moins que celle des plus petits tyrannosauridés comme Gorgosaurus libratus ou Alioramus altai.
Les dents les plus longues se trouvaient dans le maxillaire (l'os de la mùchoire supérieure), avec des couronnes de 8,5 centimÚtres de long[3].
Systématique
Tarbosaurus appartient Ă l'ordre des saurischiens.
Il existe 2 grands ordres de dinosaures : les ornithischiens et les saurischiens. Les dinosaures ornithischiens sont caractérisés par un bassin semblable à celui des oiseaux contrairement aux saurischiens, qui possÚdent un bassin de reptiles.
Les saurischiens sont divisés en 2 sous-ordres: d'une part les théropodes (Tyrannosaurus, Velociraptor)... et, d'autre part, les sauropodomorphes (Diplodocus, Apatosaurus...)[6].
Tarbosaurus fait partie des théropodes, appartenant à la sous-famille des Tyrannosaurinae et à la famille des Tyrannosauridae. Cette classe inclut également le célÚbre Tyrannosaurus. Le plus ancien membre de la famille est Lythronax (qui a détrÎné Daspletosaurus), ces trois derniers dinosaures étaient tous les deux originaires de l'ouest de l'Amérique du Nord (Laramidia)[7] - [8] - [9].
DĂ©couverte
En 1946, une expĂ©dition soviĂ©to-mongole part pour le dĂ©sert de Gobi dans la province mongole d'Ămnögovi et dĂ©couvre un crĂąne et quelques vertĂšbres d'un grand thĂ©ropode dans la formation de Nemegt.
En 1955 le palĂ©ontologue russe Evgeny Maleev dĂ©signe ce spĂ©cimen comme l'holotype (PIN 551-1) d'une nouvelle espĂšce, qu'il appelle Tyrannosaurus bataar[1]. La mĂȘme annĂ©e, Maleev dĂ©crit et nomme trois nouveaux crĂąnes de thĂ©ropodes, chacun associĂ© aux restes du squelette dĂ©couvert lors de cette expĂ©dition en 1948 et 1949.
Dans une publication rĂ©digĂ©e en 1965, A. K. Rozhdestvensky reconnait que tous les spĂ©cimens de Maleev sont diffĂ©rentes Ă©tapes de croissance d'une mĂȘme espĂšce, qui selon lui se distingue du Tyrannosaurus nord-amĂ©ricain. Il crĂ©e alors un nouveau taxon, Tarbosaurus bataar, qui inclut tous les spĂ©cimens dĂ©crits en 1955 mais aussi des fossiles plus rĂ©cents[10].
En 1992, le paléontologue américain Kenneth Carpenter examine à nouveau le matériel et conclut qu'il appartient au genre Tyrannosaurus, comme Maleev l'avait déduit. Il réunit alors tous les spécimens dans l'espÚce Tyrannosaurus bataar, à l'exception des restes que Maleev a nommés Gorgosaurus novojilovi. Carpenter croyait que ce spécimen représentait un autre genre de tyrannosauridé plus petit et qu'il a appelé Maleevosaurus novojilovi.
à la suite des premiÚres expéditions soviéto-mongoles dans les années 1940, des missions polonaises et mongoles partent pour le désert de Gobi en 1963 et jusqu'en 1971. Elles découvrent de nombreux fossiles, comme de nouveaux spécimens de Tarbosaurus issus de la formation de Nemegt. Entre 1993 et 1998, des expéditions impliquant des scientifiques japonais et mongols, ainsi que celles menées par le paléontologue canadien Phil Currie, permettent de découvrir et de réunir d'autre matériel de Tarbosaurus. On connait ainsi plus de 30 spécimens, incluant plus de 15 crùnes et plusieurs squelettes post-crùniens complets.
Synonymes possibles
Dans les années 1960, les paléontologues chinois découvrent un crùne et un squelette d'un petit théropode (IVPP V4878) dans la région autonome du Xinjiang chinois. En 1977, Dong Zhiming décrit ce spécimen de la formation de Subashi comme un nouveau genre et une nouvelle espÚce et il le nomme Shanshanosaurus huoyanshanensis[11].
Paléobiologie
Comme beaucoup d'autres grands tyrannosauridés, Tarbosaurus a été décrit grùce à des fossiles bien préservés et relativement abondants. En fait, un quart des fossiles issus de la formation de Nemegt appartiennent au genre Tarbosarus. Bien que ce dinosaure ne soit pas aussi bien étudié que les tyrannosauridés nord-américains, le matériel disponible a permis aux paléontologues de dresser des conclusions à propos de sa biologie.
Paléontologie et datation
La grande majorité des fossiles de Tarbosaurus ont été découverts dans la formation de Nemegt au sud de la Mongolie. Cette formation géologique est datée de la fin du Crétacé supérieur, du Maastrichtien inférieur, soit il y a environ entre 71 et 69 Ma (millions d'années)[12].
Des fossiles de mollusques sont dĂ©couverts occasionnellement, ainsi qu'une variĂ©tĂ© d'autres animaux aquatiques tels que les poissons ou tortues. Les crocodiliens incluent plusieurs espĂšces de Shamosuchus, un genre de crocodiles nĂ©osuchiens dont les dents se sont adaptĂ©es pour broyer les coquilles. Les fossiles de mammifĂšres sont extrĂȘmement rares dans la formation de Nemegt, mais beaucoup d'oiseaux ont Ă©tĂ© dĂ©couverts, comme l'Ă©nantiornithe Gurilynia et l'hespĂ©rornithiforme Judinornis, ainsi que Teviornis, un genre d'oiseaux prĂ©historiques.
Les scientifiques ont décrit de nombreux dinosaures issus de la formation de Nemegt, des ankylosauridés comme Tarchia, des pachycéphalosaures des genres Homalocephale et Prenocephale, etc.
Le débat
Comme Ă©voquĂ© plus haut, Tarbosaurus possĂ©dait une anatomie proche de celle de son cousin le tyrannosaure, ce fut la cause de cette question qui sera dĂ©battue par nombre de savants : « Tarbosaurus et Tyrannosaurus ne feraient-ils qu'un ? ». En effet les deux thĂ©ropodes possĂ©daient la mĂȘme anatomie, tous deux ayant les membres antĂ©rieurs atrophiĂ©s (pour Ă©quilibrer leur poids de part et d'autre des appuis au sol, car ils possĂ©daient une tĂȘte volumineuse), et tous deux ayant la mĂȘme dentition, la mĂȘme ossature et une taille sensiblement semblable (10 Ă 14 mĂštres contre 12 Ă 14,5 mĂštres pour Tyrannosaurus rex).
Cependant, les yeux du tyrannosaure sont disposés de façon plus frontale que ceux du Tarbosaurus qui a un crùne plus étroit[13].
Classification
Phylogénie
On considérait en 2003 Tarbosaurus comme étant plus proche d'Alioramus que de Tyrannosaurus[3]. Les analyses phylogénétiques de Loewen et ses collÚgues en 2013[7] puis de Stephen Brusatte et Thomas Carr en 2016[8], ont démontré que Tarbosaurus était en fait en groupe frÚre avec Tyrannosaurus dans un petit clade et que ces deux animaux étaient les plus évolués de la famille des Tyrannosauridae. C'est ce que montre le cladogramme de Brusatte et Carr (2016) ci-dessous[8] :
Ci-dessous, la phylogénie des genres de tyrannosauridés d'aprÚs l'étude publié par Brusatte & Carr (2016)[14] :
â Tyrannosauridae |
| ||||||
Tarbosaurus dans la culture populaire
- Dans la série télévisée Sur la trace des dinosaures, épisode 1 "la Griffe Géante", avec Nigel Marven : un combat entre un Tarbosaurus et un Therizinosaurus a lieu.
- Le film Dino King raconte l'histoire d'un Tarbosaurus et de sa famille.
- Le roman Carnosaur met notamment en scĂšne un Tarbosaurus qui est le plus grand animal de la mĂ©nagerie privĂ©e de Lord Darren Penward, lequel semble passablement agacĂ© Ă chaque fois que l'animal est confondu avec son cousin amĂ©ricain. Le dinosaure fera beaucoup de dĂ©gĂąts avant d'ĂȘtre repoussĂ© Ă l'aide d'une lance de camion de pompier dans un supermarchĂ© qui s'Ă©croule fatalement sur lui.
- Dans un Ă©pisode bonus interactif de la sĂ©rie d'animation Jurassic World: La Colo du CrĂ©tacĂ©, un Tarbosaure poursuit et attaque les protagonistes. Selon les choix du spectacteur, ce mĂȘme Tarbosaure affrontera la T-rex du film.
Voir aussi
Références taxonomiques
- (en) Référence Paleobiology Database : Tarbosaurus Maleev, 1955
- (en) Référence Paleobiology Database : Tarbosaurus bataar Maleev, 1955
Notes et références
- (en) E. A. Maleev (trad. F. J. Alcock), « New carnivorous dinosaurs from the Upper Cretaceous of Mongolia », Doklady Akademii Nauk SSSR, vol. 104, no 5,â , p. 779â783 (lire en ligne [PDF])
- Gregory S. Paul, L'Encyclopédie Delachaux des Dinosaures, Paris, Delachaux et Niestlé,
- (en) JĂžrn H. Hurum et K. Sabath, « Giant theropod dinosaurs from Asia and North America: Skulls of Tarbosaurus bataar and Tyrannosaurus rex compared », Acta Palaeontologica Polonica, vol. 48, no 2,â , p. 161â190 (lire en ligne)
- (en) Paul, G.S., 2010, The Princeton Field Guide to Dinosaurs, Princeton University Press.
- (en) B. Valkenburgh et R. E. Molnar, « Dinosaurian and mammalian predators compared », Paleobiology, vol. 28, no 4,â , p. 527â543 (ISSN 0094-8373, DOI 10.1666/0094-8373(2002)028<0527:DAMPC>2.0.CO;2)
- Barry Cox, R.J.G Savage, Brian Gardiner, Colin Harisson, Douglas Palmer, Dinosaures et autres animaux de la préhistoire [« The Simon & Schuster Encyclopedia of Dinosaurs and Prehistoric Creatures: A Visual Who's Who of Prehistoric Life »], Cologne, Könemann, (ISBN 3-8290-6573-6)
- (en) M.A. Loewen, R.B. Irmis, J.J.W. Sertich, P. J. Currie et S. D. Sampson, « Tyrant Dinosaur Evolution Tracks the Rise and Fall of Late Cretaceous Oceans », PLoS ONE, vol. 8, no 11,â , e79420 (DOI 10.1371/journal.pone.0079420)
- (en) Stephen Brusatte et Thomas D. Carr, « The phylogeny and evolutionary history of tyrannosauroid dinosaurs », Scientific Reports, no 20252,â (DOI 10.1038/srep20252)
- (en) Thomas E. Williamson et David R. Schwimmer, « A new genus and species of tyrannosauroid from the Late Cretaceous (middle Campanian) Demopolis Formation of Alabama », Journal of Vertebrate Paleontology, vol. 25, no 1,â , p. 119â143 (DOI 10.1671/0272-4634(2005)025[0119:ANGASO]2.0.CO;2, lire en ligne)
- (ru) A. K. Rozhdestvensky. 1965. Vosractnay ismenchivosty i nekotorie voprosi sistematiki dinosavrov Asii [Différences de croissance chez les dinosaures asiatiques et quelques problÚmses de taxonomie]. Paleontologicheskiy Zhurnal 1965(3), p. 95-109
- (zh) Dong Zhiming, « On the dinosaurian remains from Turpan, Xinjiang », Vertebrata PalAsiatica, vol. 15,â , p. 59â66
- (en) Michael J. Benton, Mikhail A. Shishkin, David M. Unwin et Evgenii N. Kurochkin, The Age of Dinosaurs in Russia and Mongolia, Cambridge University Press, , 229â231 p. (ISBN 978-0-521-54582-2, lire en ligne)
- (en) « A new study of the brain of the predatory dinosaur Tarbosaurus bataar », Paleontological Journal, vol. 41, no 3,â , p. 281-289 (DOI 10.1134/S0031030107030070, lire en ligne)
- (en) Stephen L. Brusatte et Thomas D. Carr, « The phylogeny and evolutionary history of tyrannosauroid dinosaurs », Scientific Reports, no 20252,â (PMID 26830019, PMCID 4735739, DOI 10.1038/srep20252 , Bibcode 2016NatSR...620252B)
- Global Biodiversity Information Facility
- (en) Paleobiology Database
- (mul + en) iNaturalist