AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Traitements alternatifs de l'autisme

Les traitements alternatifs de l'autisme sont des techniques controversĂ©es, visant Ă  obtenir une rĂ©duction des symptĂŽmes ou mĂȘme une « guĂ©rison » de l'autisme, souvent prĂ©sentĂ©e comme miraculeuse. Ces faits sont Ă©voquĂ©es dans des tĂ©moignages individuels, des publications pseudoscientifiques du domaine des mĂ©decines alternatives, ainsi que par certains psychanalystes. La plupart de ces pseudo-traitements relĂšvent du domaine dit « biomĂ©dical ».

L'Autism Research Institute, exemple d'établissement dont les responsables ont promu des pseudo-thérapies.

L'absence officielle de traitement médical permettant une « guérison » fait de l'autisme un terrain idéal pour la prolifération de pseudo-sciences et de traitements charlatanesques potentiellement onéreux et dangereux, tels que la chélation des métaux lourds et l'antibiothérapie.

Sources

Le sujet des traitements controversĂ©s ou charlatanesques de l'autisme a Ă©tĂ© abordĂ© dans diverses publications. En 2005, le pĂ©diatre amĂ©ricain Bernard Metz et ses collĂšgues examinent « certains des engouements actuels les plus rĂ©pandus et des traitements controversĂ©s, non soutenus et rĂ©futĂ©s, proposĂ©s comme interventions efficaces contre l'autisme, en particulier chez les jeunes enfants »[1]. Le mĂ©decin de famille londonien Michael Fitzpatrick, Ă©galement pĂšre d'un enfant autiste[2], dĂ©crit dans son ouvrage Defeating autism : A damaging illusion (en français : « Vaincre l'autisme : une illusion nĂ©faste » ; publiĂ© en 2008) les ravages provoquĂ©s par la croyance en ces remĂšdes (dĂ©toxifications, modifications de rĂ©gimes alimentaires...) qu'il estime dĂ©shumanisants pour les personnes autistes, nuisibles Ă  leur santĂ©, voire, dans les cas extrĂȘmes, pouvant causer leur mort, Ă  l'exemple d'un enfant britannique de 5 ans mort des suites d'une chĂ©lation[2] - [3]. Fitzpatrick estime important de reconnaĂźtre que le mouvement biomĂ©dical non orthodoxe considĂšre les enfants autistes comme « polluĂ©s » (plutĂŽt qu'ayant trouble du dĂ©veloppement neurologique), dans la mesure oĂč cette perception « se transforme facilement en une attaque contre l'enfant, qui est dĂ©shumanisĂ© dans la tentative de trouver le « vĂ©ritable » enfant qui se cache derriĂšre l'enfant « polluĂ© » »[2].

La Food and Drug Administration américaine (FDA) a publié en 2019 un guide intitulé « Beware of False or Misleading Claims for Treating Autism » (en français : « Attention aux allégations fausses ou trompeuses concernant le traitement de l'autisme »)[4].

En français, les traitements charlatanesques de l'autisme font l'objet d'un article dans Pour la science en 2011[5], et de divers articles de presse nationale entre 2018 et 2021, notamment dans Le Parisien[6] - [7] (EnquĂȘte sur les escrocs de l'autisme), L'Express[8] (Les apprentis sorciers de l'autisme) et Le Figaro[9]. Ils sont le sujet central du Livre noir de l'autisme, publiĂ© en 2020 par Olivia Cattan[10].

DĂ©finition et contextualisation

Les traitements dits « alternatifs » prospÚrent sur un terrain impliquant des incertitudes quant aux causes de l'autisme, des pertes attestées du diagnostic entre l'enfance et l'ùge adulte, et l'absence officielle de traitement curatif.

Raisons de la prolifération des traitements charlatanesques

Le recours à des « traitements » controversés, voire dangereux, s'explique par la grande détresse de certains parents confrontés à des handicaps lourds, et par une méconnaissance fréquente de ce qu'est l'autisme, dans un contexte de « bombardement d'informations » douteuses en provenance d'internet[11] - [4].

Fitzpatrick reconnaĂźt « une suspicion palpable, parfois une franche hostilitĂ©, Ă  l'encontre de la science et de la mĂ©decine conventionnelles »[2]. Les revendications des praticiens de la mĂ©decine alternative accompagnent un rejet de la modernitĂ©, et une perception rĂ©pandue de risques liĂ©s aux pesticides, aux organophosphates, aux dioxines, aux mĂ©taux, aux polychlorobiphĂ©nyles (PCB), aux phtalates, Ă  l'ozone, aux agents microbiens et autres champs Ă©lectromagnĂ©tiques[2]. Enfin, Fitzpatrick souligne que la normalisation des diagnostics d'autisme, impliquant une meilleure acceptation, entraĂźne une expansion des diagnostics qui peut nourrir l'illusion de l'existence d'une « Ă©pidĂ©mie » cachĂ©e dont la cause pourrait ĂȘtre traitĂ©e[2].

Une autre source Ă  la controverse rĂ©side dans des erreurs de diagnostic. Il n'existe pas de marqueur biologique clair permettant de poser un diagnostic d'autisme fiable Ă  100 %[12]. D'aprĂšs le Pr Laurent Mottron, des enfants privĂ©s de soins parentaux peuvent recevoir, Ă  tort, un diagnostic d'autisme, puis ĂȘtre dĂ©clarĂ©s « guĂ©ris » aprĂšs avoir reçu des conditions d'existence plus favorables ; la problĂ©matique porte alors moins sur cette « guĂ©rison » ou sur le « traitement » administrĂ© que sur le mauvais diagnostic antĂ©rieur[13].

Selon Brigitte Axelrad, de l'AFIS (en 2009), en France, l'ignorance des causes exactes et la souffrance parentale « font de l'autisme un terrain idĂ©al pour les thĂ©ories pseudoscientifiques et les traitements dĂ©viants. Parfois les symptĂŽmes autistiques peuvent s’attĂ©nuer dans un domaine particulier sans raison apparente, semblant accrĂ©diter une thĂ©orie et une mĂ©thode qui se rĂ©vĂ©lera par la suite inefficace. L’exploitation de la crĂ©dulitĂ© humaine est, dans un tel contexte, sans limites »[14].

Histoire et mécanisme

Avec l'augmentation des diagnostics d'autisme en Californie Ă  la fin du XXe siĂšcle, les professionnels de santĂ© remarquent un recours accru Ă  des « techniques de soin » faisant appel Ă  des thĂ©ories controversĂ©es, voire au paranormal et Ă  l'injection de cellules souches[15]. Selon Fitzpatrick, le succĂšs des traitements biomĂ©dicaux au Royaume-Uni accompagne la montĂ©e de la controverse anti-mercure aux États-Unis[16]. Il identifie l'impact du « mouvement biomĂ©dical non orthodoxe » comme « indĂ©niable » dans la multiplication de ces « remĂšdes » Ă  l'autisme, en particulier Ă  la suite d'une publication frauduleuse d'Andrew Wakefield en 1998[2]. En Écosse, le groupe Action Against Autism, qui milite contre la vaccination, devient en 2005 lâ€ČAutism Treatment Trust[16]. Ce groupe se rapproche de DAN! (Defeat Autism Now!) aux États-Unis, et ouvre sa propre clinique d'expĂ©rimentation de traitements de l'autisme Ă  Édimbourg en mai 2006[16]. Ce groupe biomĂ©dicall en rejoint d'autres organisĂ©s autour de personnalitĂ©s controversĂ©es, telles qu'Andrew Wakefield et Paul Shattok[16].

Un grand nombre de ces « traitements » proposés pour l'autisme ne repose sur aucune preuve, ou bien sur des études à échantillon trop faible et / ou protocole douteux, soutenues par un marketing visant à recruter des clients pour une nouvelle thérapie potentielle[4]. Une méthode de prise en charge est définie comme controversée dÚs qu'elle est présentée comme efficace, voire miraculeuse, en l'absence de toute publication scientifique fiable pour le confirmer[17]. Cette définition ne signifie pas que la « thérapie » en question restera à jamais controversée : la publication d'études fiables peut modifier cette définition[18].

Une pseudo-science prolifĂšre autour de l'autisme, de ses causes hypothĂ©tiques et de son soi-disant traitement, impliquant un grand nombre de thĂ©rapies non conventionnelles, de simples charlatans, mais aussi certaines mouvances sectaires[19]. Des enfants autistes (ou plus frĂ©quemment, avec TDAH) peuvent ainsi ĂȘtre dĂ©crits comme enfants indigo par des mouvements sectaires New Age, ce qui permet « de recatĂ©goriser des enfants en Ă©chec scolaire, autistes, dyslexiques, des « ados en crise », voire mĂȘme n’importe quel comportement trivial d’un enfant » dans une catĂ©gorie plus valorisante pour lui-mĂȘme et pour ses parents[20].

GrĂące aux importants revenus gĂ©nĂ©rĂ©s par ces pseudo-thĂ©rapies, de puissants instituts se sont formĂ©s aux États-Unis pour promouvoir et centraliser ces « mĂ©thodes » (comme l’Autism Society of America, l’Autism Research Institute et le Strategic Autism Initiative), appuyĂ©s par une communication et un lobbyisme actifs, impliquant jusqu'Ă  Donald Trump[21].

Promotion et promoteurs de thérapies fallacieuses

La communication des promoteurs de thĂ©rapies fallacieuses est gĂ©nĂ©ralement basĂ©e sur des tĂ©moignages isolĂ©s et invĂ©rifiables et sur une grande force de persuasion, parfois assortis de fausses Ă©tudes scientifiques[4]. D'aprĂšs Fitzpatrick, « leurs instituts de recherche aux noms grandioses sont rarement plus que des quartiers gĂ©nĂ©raux de campagne qui produisent des communiquĂ©s de presse mais rien qui puisse ĂȘtre dĂ©crit comme de la recherche ou des Ă©tudes »[2]. Aux États-Unis, au moins deux associations soutiennent ou ont soutenu la recherche d'un traitement mĂ©dical de l'autisme : Defeat Autism Now! (DAN), et Cure Autism Now (CAN, qui a depuis fusionnĂ© avec Autism Speaks)[22]. D'aprĂšs Fitzpatrick, les mĂ©decins de DAN publient trĂšs rarement dans des publications scientifiques relues par les pairs, prĂ©fĂ©rant publier dans la littĂ©rature grise[2].

L'existence d'ouvrages qui promeuvent des « remÚdes » charlatanesques dangereux mettant en danger les enfants autistes a poussé la plate-forme de commerce Amazon à retirer deux d'entre eux de la vente en : Healing the symptoms known as autism (« Guérir les symptÎmes de l'autisme », qui promeut le MMS), et Fight autism and win (« Combattre l'autisme et gagner »)[23], un ouvrage qui soutient les « thérapies » biomédicales, et en particulier la chélation[24].

Bruno Bettelheim

Plusieurs auteurs (dont Katherine Demaria Severson et James Arny Aune, Mary E. MacDonald et la Pr Florence D. Digennaro Reed dans leur chapitre intitulĂ© « Distinguer la science de la pseudoscience ») soulignent le rĂŽle majeur qu'a jouĂ© Bruno Bettelheim dans la diffusion de pseudosciences[25] - [26]. En effet, « la thĂšse de Bettelheim, selon laquelle la relation du nourrisson avec sa "mĂšre rĂ©frigĂ©rante" Ă©tait Ă  l'origine de l'autisme, devint rapidement l'explication acceptĂ©e dans les milieux populaires et dans certains milieux professionnels » ; par ailleurs, Bettelheim revendique une autoritĂ© scientifique Ă  travers ses Ă©crits, notamment dans son Ɠuvre La Forteresse vide (1967), mais sans avoir produit d'Ă©tude qui permettrait de prouver ses dires[26].

Dans cet ouvrage, Bettelheim revendique un taux de succÚs de 85 % avec les enfants autistes de son école orthogénique, en s'appuyant sur une rhétorique faussement scientifique[27] - [28] - [26].

Ole Ivar LĂžvaas

Selon le neuropsychiatre et psychanalyste Paul Alerini, avant d'inventer sa mĂ©thode de traitement inspirĂ©e du bĂ©haviorisme qui deviendra la mĂ©thode ABA, le psychologue Ole Ivar LĂžvaas utilisait au dĂ©but « des moyens violents (chocs Ă©lectriques, hurlements dans les oreilles, gifles) » quatre heures par jour[29]. Il a eu recours ensuite « Ă  des mĂ©thodes plus acceptables : ordres stricts toujours identiques, rĂ©compenses, pratiquĂ©e intensivement Ă  domicile impliquant massivement les parents »[29]. D'aprĂšs Alerini, Eric Schopler a remis en question la validitĂ© des rĂ©sultats de la mĂ©thode LĂžvaas, tandis que Bruno Bettelheim « reconnaissait son efficacitĂ© mais y voyait un dĂ©mantĂšlement des dĂ©fenses du moi au profit d’une imitation Ă©cholalique »[29]. Toujours d'aprĂšs Alerini, Eric Schopler, cofondateur, co-dirigeant puis dirigeant du programme TEACCH, avait commencĂ© quant Ă  lui Ă  travailler dans l’école orthogĂ©nique, mais il s’était sĂ©parĂ© de Bruno Bettelheim « Ă  cause de la rĂ©fĂ©rence aux camps qu’il trouvait insupportable »[29].

Bernard Rimland / ARI et programme DAN!

Selon Paul Alerini, Bernard Rimland, pĂšre d'un enfant autiste, « a combattu l’establishment mĂ©dical en mettant en cause les vaccins dans l’origine de l’autisme, ainsi que l’intolĂ©rance au gluten et Ă  la casĂ©ine du lait. Il proposait un traitement par de trĂšs fortes doses de vitamines B »[29]. Stephen Barrett prĂ©cise que le Dr Bernard Rimland, Ă©galement chercheur en psychologie, a « contribuĂ© Ă  dissiper l'opinion longtemps rĂ©pandue selon laquelle l'autisme Ă©tait causĂ© par une maternitĂ© dĂ©fectueuse » (en opposition Ă  Bruno Bettelheim), tout en concluant plus tard Ă  tort dans sa carriĂšre, « que l'autisme Ă©tait causĂ© par les vaccins et pouvait ĂȘtre traitĂ© efficacement par la dĂ©sintoxication et les complĂ©ments alimentaires »[30]. Alerini rapporte qu'interviewĂ© par Richard Pollak pour son livre Bruno Bettelheim ou la fabrication d'un mythe (2003)[31], Rimland a exprimĂ© sa « haine » envers Bruno Bettelheim, du fait que celui-ci « avait rĂ©pondu froidement Ă  une mĂšre qui voulait faire admettre son fils Ă  l'Ă©cole orthogĂ©nique : “Je ne l'ai plus considĂ©rĂ© avec respect mĂȘme en tant qu'ĂȘtre humain” », avait-il dĂ©clarĂ© alors[29].

Bernard Rimland est, avec d'autres personnalités, à l'origine de la création de l'Autism Research Institute (ARI) et du programme DAN! (Defeat Autism Now!). D'aprÚs Barrett, « Rimland, Baker et bien d'autres ont affirmé que les rapports des parents de l'ARI sont la preuve que les traitements sont efficaces. Mais c'est absolument faux »[30]. Ces « traitements » incluent la prise de sécrétine et de différentes vitamines, mais aussi la promotion de la chélation et l'opposition à la vaccination, que Barrett décrit comme les activités les plus problématiques de Rimland et de l'ARI[30].

Françoise Dolto

Dans leur article « Psychoanalysis in the treatment of autism: why is France a cultural outlier? », D. V. M. Bishop et Joel Swendsen citent la psychanalyste française Françoise Dolto comme responsable de la propagation de la thĂ©orie d'une origine psychogĂšne de l'autisme[32] - [33]. D'aprĂšs le Dr Richard Bates, c'est dans ce cadre et grĂące Ă  sa « position influente », que Dolto « a sĂ»rement contribuĂ© Ă  faire culpabiliser beaucoup de mĂšres d’enfants autistes »[34].

Didier Pleux[35], Bishop et Swendsen[33], de mĂȘme que le chercheur postdoctoral Richard Bates (sur le mĂ©dia Slate en 2018[36] puis dans un article scientifique publiĂ© en 2020[37]) estiment que Françoise Dolto est responsable de la perpĂ©tuation de mĂ©connaissances relatives Ă  l'autisme, auquel elle dĂ©nie la moindre cause biologique[33]. Richard Bates note que « Françoise Dolto a publiĂ© plus d’une quarantaine d’ouvrages, qui vĂ©hiculaient la pensĂ©e psychanalytique auprĂšs d’un large public, ciblant tout particuliĂšrement les mĂšres. Son Ă©tude de cas la plus connue, Le cas Dominique, montrait comment la « psychose infantile » pouvait dĂ©couler de l’environnement familial. On trouve encore de tels livres, en France, dans les bibliothĂšques de nombreux parents, grands-parents et psychologues »[36]. Pleux note, de mĂȘme, que de nombreux centres d'accueil pour enfants autistes en France continuent, en 2008, Ă  accorder du crĂ©dit aux thĂ©ories de Dolto Ă  propos de l'autisme[35].

Luc Montagnier

Le Pr Luc Montagnier en 2008.

D'aprÚs le médecin et journaliste médical Jean-Yves Nau, dans son analyse de ce qu'il nomme « l'affaire Montagnier » (Revue médicale suisse), le Pr Luc Montagnier, prix Nobel de médecine en 2008, a fait une présentation de traitements antibiotiques de l'autisme à l'Académie nationale de médecine en 2012, s'apparentant davantage à un exercice de communication de masse qu'à une présentation de résultats de recherches scientifiques solides[38]. L'Académie nationale de médecine se désolidarise immédiatement de ses allégations de guérisons « spectaculaires »[39] - [38]. Luc Montagnier prétend aussi que les vaccins causent l'autisme, que les causes de l'autisme sont bactériennes, et qu'il a mis au point un dispositif d'identification d'infections chez les enfants autistes[40].

En 2015, Montagnier prĂ©face l'ouvrage Autisme - On peut en guĂ©rir de Corinne Skorupka (radiĂ©e de l'ordre des mĂ©decins en 2010[41]) et LorĂšne Amet (Ă©pinglĂ©e par le Sunday Mirror en 2020 pour avoir affirmĂ© qu'un changement de rĂ©gime alimentaire permet de guĂ©rir de l'autisme, et que les vaccins en seraient la cause)[42], prĂ©face dans laquelle il affirme que « l'autisme n'est pas incurable », et qu'une approche biomĂ©dicale permettrait d'amĂ©liorer la santĂ© de 70 % des enfants suivis[43]. L'annĂ©e suivante, il prĂ©face avec Corinne Skorupka l'ouvrage Autisme : le grand espoir d'en sortir : prĂ©vention, alimentation et traitements dĂ©toxifiants de Françoise Berthoud, dans lequel il tient le mĂȘme propos[44]. En 2017, le journaliste scientifique Damien Mascret Ă©voque le « lent naufrage scientifique » du Pr Luc Montagnier[45].

Publications de témoignages

Des témoignages de parents affirmant avoir guéri leurs enfants de l'autisme sont réguliÚrement publiés[46].

En 2016, la publication et la mĂ©diatisation de l'ouvrage Être et ne plus ĂȘtre autiste, Ă©crit par la quĂ©bĂ©coise Nathalie Champoux, mĂšre d'enfants autistes qui prĂ©tend Ă  une guĂ©rison par modification de rĂ©gime alimentaire, suscite de nombreuses rĂ©actions de parents et de scientifiques, dont celle de Laurent Mottron, ainsi qu'une rĂ©ponse officielle de la FĂ©dĂ©ration quĂ©bĂ©coise de l'autisme, soulignant qu'il s'agit d'un simple tĂ©moignage individuel, et que rien ne prouve que la perte du diagnostic des enfants dĂ©coule de la modification de leur rĂ©gime alimentaire[47].

Signes d'alerte

La FDA adresse en 2019 des conseils d'alerte aux parents d'enfants autistes, dans les situations suivantes[4] :

  • produits vendus comme des remĂšdes Ă  un grand nombre de maladies ou de handicaps ;
  • tĂ©moignages individuels qui prĂ©tendent se substituer Ă  des preuves scientifiques ;
  • thĂ©rapie de l'autisme qui promet une « guĂ©rison » ou une « amĂ©lioration » rapide ;
  • « remĂšdes » dont les ingrĂ©dients exacts sont tenus secrets.

Liste des « thérapies » médicales ou paramédicales considérées comme fallacieuses

Bouteille de Miracle Mineral Solution (MMS).

Face Ă  l'Ă©vidence de l'inefficacitĂ© des « remĂšdes » charlatanesques, et au risque d'enquĂȘtes mĂ©dicales ou judiciaires, ceux qui en font le commerce sont souvent contraints de changer rĂ©guliĂšrement de formule pour pouvoir continuer d'abuser leurs patients[19]. De nouvelles « recettes miracles » naissent et envahissent le web (notamment les forums de familles ayant un enfant autiste) puis disparaissent tout aussi rapidement lorsque le mal est fait[19]. Il est donc extrĂȘmement difficile de rĂ©pertorier tous les pseudo-traitements inefficaces ou dangereux proposĂ©s aux personnes autistes, ce qui exige de la part des familles la plus grande mĂ©fiance[48].

En 2020, la Société européenne de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent (ESCAP) adopte un document officiel (co-rédigé par le Pr Joaquin Fuentes, la Dr Amaia Hervås et la Pr Patricia Howlin) qui stipule qu'« Il n'existe pas, à l'heure actuelle, de médicaments pour traiter les symptÎmes "centraux" de l'autisme, et les traitements dits "alternatifs" (neurofeedback, communication facilitée, entraßnement à l'intégration auditive, acides gras oméga-3, sécrétine, chélation, oxygénothérapie hyperbare, régimes d'exclusion, etc.) n'ont pas leur place dans le traitement des principales caractéristiques de l'autisme »[49].

Le domaine dit « biomĂ©dical » compte un nombre particuliĂšrement Ă©levĂ© de pseudo-remĂšdes dangereux[3] - [50], tels que la Miracle Mineral Solution (MMS, Ă  base de dioxyde de chlore[4] comme l'eau de Javel[51]), le protocole mĂ©dicamenteux Chronimed (des antibiotiques, antifongiques et antiparasitaires[50] - [52] qui ont donnĂ© lieu Ă  des essais mĂ©dicamenteux sauvages sur 5 000 enfants autistes en France, selon la prĂ©sidente d'association Olivia Cattan[50]), la thĂ©rapie par oxygĂšne hyperbare[4], la chĂ©lation des mĂ©taux lourds[4], des bains « dĂ©toxifiants » censĂ©s drainer les polluants hors du corps[4], ou encore le protocole CEASE[53], qui a motivĂ© l'autoritĂ© des normes professionnelles britanniques Ă  suspendre la sociĂ©tĂ© des homĂ©opathes pour dĂ©sinformation, en [54]. Du lait de chamelle fermentĂ© et des huiles essentielles peuvent ĂȘtre frauduleusement vendus comme remĂšde Ă  l'autisme, selon la FDA[48].

Modifications et compléments du régime alimentaire

Une recension de la littĂ©rature scientifique concernant la sĂ©lectivitĂ© alimentaire des personnes avec autisme, menĂ©e en 2013, a permis de constater qu'un nombre important de personnes diagnostiquĂ©es adopte des « comportements alimentaires aberrants » (tels que la consommation excessive d'un aliment en particulier), et qu'« il existe des preuves empiriques et un consensus scientifique global soutenant une association entre la sĂ©lectivitĂ© alimentaire et les troubles du spectre de l'autisme »[55]. Deux Ă©tudes sur des modĂšles de rats, dont une Ă  laquelle a participĂ© Andrew Wakefield (plus connu pour son implication dans la fraude autour des vaccins), ont suggĂ©rĂ© qu'un traitement diĂ©tĂ©tique et immunomodulateur pourrait ĂȘtre efficace[56] - [57].

Les « thérapies » par modification du régime alimentaire connaissent un engouement populaire.

Sur 552 parents d'enfants autistes interrogĂ©s pour les besoins d'une Ă©tude menĂ©e aux États-Unis en 2006, 27 % font suivre des rĂ©gimes alimentaires spĂ©ciaux Ă  leurs enfants autistes, et 46 % leur administrent une vitaminothĂ©rapie[58].

Selon Paul Alerini, Bernard Rimland, pĂšre d'un enfant autiste, « a combattu l’establishment mĂ©dical en mettant en cause les vaccins dans l’origine de l’autisme, ainsi que l’intolĂ©rance au gluten et Ă  la casĂ©ine du lait. Il proposait un traitement par de trĂšs fortes doses de vitamines B »[29].

Immunothérapie

L'observation de carences rĂ©currentes dans le systĂšme immunitaire des enfants autistes est soupçonnĂ©e d'ĂȘtre Ă  l'origine d'allergies, de rĂ©actions auto-immunes et de surrĂ©actions, ce qui a motivĂ© des pratiques d'immunothĂ©rapie. De nombreux enfants autistes reçoivent des traitements par antibiotiques dĂšs le plus jeune Ăąge[59]. Pour compenser ces traitements et prĂ©venir des rechutes, il arrive que des probiotiques soient administrĂ©s (pour reconstituer la flore intestinale), des acides gras essentiels, des antioxydants[60] et du colostrum[61]. Les partisans de la thĂ©orie causale infectieuse de l'autisme (Corinne Skorupka, LorĂšne Amet...) soutiennent la possibilitĂ© d'une guĂ©rison de l'autisme au sens mĂ©dical, en estimant que guĂ©rir l'infection revient Ă  guĂ©rir l'autisme[62].

Aucune étude n'ayant pu prouver que ces compléments influencent l'expression des TSA ni que l'autisme aurait une origine infectieuse, l'immunothérapie est « non recommandée » dans le rapport de la haute autorité de santé (HAS) sur les bonnes pratiques, rendu en [63].

Vitaminothérapie et complément en minéraux

Dans les années 1980 et 1990, plusieurs études ont été publiées, suggérant une amélioration du comportement des enfants autistes en une semaine, grùce à un complément de vitamine B6 et de magnésium. Depuis, d'autres publications ont souligné les limites de ces études, portant sur des groupes peu nombreux en l'absence de groupe contrÎle. Les études en double aveugle avec placebo n'ont pas permises de conclure à une efficacité de ces compléments[64].

Certains parents, constatant que le niveau de vitamines et de minĂ©raux des personnes autistes est anormal, effectuent des complĂ©ments, notamment par des produits multivitaminĂ©s, des injections ou des inhalations pour la vitamine B12. C'est le cas notamment pour des enfants dont le rĂ©gime alimentaire est appauvri Ă  cause de leur sĂ©lectivitĂ©. Ces complĂ©ments concernent gĂ©nĂ©ralement les vitamines A, C, E, B6, P5P et B12. Des complĂ©ments en zinc, sĂ©lĂ©nium, magnĂ©sium, acides aminĂ©s, glutathion, dimĂ©thylglycine et trimĂ©thylglycine peuvent ĂȘtre administrĂ©[65]. La vitaminothĂ©rapie est « non recommandĂ©e » dans le rapport de la HAS[66]. Dans tous les cas, les complĂ©ments alimentaires reprĂ©sentent une adjonction visant Ă  combler des carences alimentaires, et ne constituent pas un remĂšde pour l'autisme[64]. De plus, de nombreux parents mĂ©connaissent les effets potentiellement nĂ©fastes d'une surdose de vitamines et de minĂ©raux[67].

Régime sans caséine et sans gluten

Sur la base d'hypothÚses concernant les allergies à certaines protéines alimentaires, des régimes excluant la caséine et/ou le gluten sont proposés. Ils sont basés sur l'interprétation d'une étude de Jaak Panksepp publiée en 1979. Ils connaissent depuis un grand succÚs[68]. En 2002, une étude sur deux groupes d'enfants n'a pas permis d'observer d'effet significativement positif du régime sans caséine ou sans gluten[69].

La consommation produits laitiers est liée, chez certaines personnes, à une augmentation proportionnelle d'autoanticorps bloquant le récepteur des folates[70], récepteur permettant le passage de cette vitamine B9 du sang vers le cerveau.

D'aprĂšs le rapport de l'AFSSA publiĂ© en , « les donnĂ©es scientifiques actuelles ne permettent pas de conclure Ă  un effet bĂ©nĂ©fique du rĂ©gime sans gluten et sans casĂ©ine sur l’évolution de l’autisme. Il est impossible d’affirmer que ce rĂ©gime soit dĂ©pourvu de consĂ©quence nĂ©faste Ă  court, moyen ou long terme. Les arguments indirects (excĂšs d’exorphines, peptidurie anormale, troubles digestifs associĂ©s, notamment) avancĂ©s Ă  l’appui de ce type de rĂ©gime ne sont pas Ă©tayĂ©s par des faits validĂ©s. Il n’existe donc aucune raison d’encourager le recours Ă  ce type de rĂ©gime »[71]. Cet avis est partagĂ© par la HAS, qui dĂ©conseille ce type de rĂ©gime dans son rapport[66], de mĂȘme que par l'Ă©tude de Bernard Metz, James A. Mulick et Eric M. Butter sur les thĂ©rapies controversĂ©es dans l'autisme (2005), qui pointent des risques de malnutrition[72].

Chélation des métaux lourds

Certains mĂ©decins peuvent administrer des mĂ©dicaments chĂ©lateurs, qui visent Ă  Ă©liminer les mĂ©taux lourds dĂ©tectĂ©s chez une personne autiste via la circulation sanguine[73]. Des cas anecdotiques d'amĂ©lioration du comportement aprĂšs une chĂ©lation ont Ă©tĂ© reportĂ©s, mais il n'a longtemps existĂ© aucune Ă©tude sur l'efficacitĂ© de cette approche[72], devenue trĂšs populaire aux États-Unis au dĂ©but du XXIe siĂšcle[74].

Une prĂ©-Ă©tude en 2007, sur 10 enfants, souligne que « les Ă©tudes publiĂ©es qui signalent les effets de la thĂ©rapie de chĂ©lation et/ou du contrĂŽle de l'environnement sur l'autisme et le trouble du dĂ©ficit de l'attention sont rares »[75]. En 2008, la revue Clinical Toxicology rapporte la mort d'un enfant autiste de 5 ans des suites d'une chĂ©lation, et en conclut que « l'efficacitĂ© de cette thĂ©rapie pour les enfants autistes n'a pas Ă©tĂ© validĂ©e, et peut avoir des consĂ©quences tragiques »[74]. Mal administrĂ©e, la chĂ©lation peut drainer des minĂ©raux utiles ou des mĂ©taux pris dans les tissus[76]. Elle est par consĂ©quent « non recommandĂ©e » par la HAS en 2012 dans le cadre d'une recherche de rĂ©duction des symptĂŽmes liĂ©s Ă  l'autisme[73], ainsi que par la collaboration Cochrane, qui en conclut que « Compte tenu des rapports antĂ©rieurs d'Ă©vĂ©nements indĂ©sirables graves, dont l'hypocalcĂ©mie, l'insuffisance rĂ©nale et les dĂ©cĂšs rapportĂ©s, les risques de l'utilisation de la chĂ©lation chez les patients atteints de TSA l'emportent actuellement sur les bĂ©nĂ©fices avĂ©rĂ©s »[77].

Parentectomies

Les thĂ©ories de Bruno Bettelheim ont menĂ© Ă  des « parentectomies », via la sĂ©paration des enfants autistes de leur famille, et leur placement[25] - [27] - [78] - [79]. Bruno Bettelheim et ses collĂšgues soutiennent ĂȘtre capables de « guĂ©rir » l'autisme de cette maniĂšre[80]. Ces parentectomies sont elles-mĂȘmes Ă  l'origine de grandes souffrances pour les enfants autistes et leur famille[25].

Processus Z et rebirthing therapies

Durant les années 1970, le psychologue américain Robert Zaslow propose son « processus Z » en s'appuyant sur les théories psychanalytiques de son époque, pour « soigner » l'autisme en plaçant les enfants dans un état de rage, et provoquer une rupture de leurs défenses psychiques, ce qui les rendrait ensuite réceptifs aux autres[81] - [82]. Cette forme de « thérapie » est proposée puis mise en application durant les années 1990[82]. En réalité, les enfants autistes peuvent présenter des troubles de l'attachement, mais sont dans leur grande majorité capables d'attachement[83].

Plusieurs expĂ©riences de re-placements d'enfants autistes chez de nouvelles familles (nommĂ©es rebirthing therapies aux États-Unis) se sont rĂ©vĂ©lĂ©es non concluantes, ou pire, ont entraĂźnĂ© une souffrance accrue chez ces enfants[84].

Suites judiciaires

En septembre 2020, des médecins du groupe Chronimed (association fondée par Luc Montagnier, entre autres pour promouvoir l'antibiothérapie dans l'autisme) figurent parmi une cinquantaine de médecins accusés par l'Agence nationale de sécurité du médicament d'avoir prescrit des antibiotiques, antifongiques et antiparasitaires à des enfants autistes, de maniÚre non-déontologique et hors autorisation de prescription[85] - [86] - [87].

Controverses dans l'approche psychanalytique de l'autisme

Selon Paul Alerini, l’autisme, crĂ©Ă© au sein de la psychanalyse, « se retourne actuellement contre elle, avec des moyens puissants, dans l’universitĂ©, la mĂ©decine, les sciences, la politique. L’autisme est le symptĂŽme de ce retournement »[29].

Alors que dans la plupart des pays, des interventions sociales ou comportementales sont recommandĂ©es pour l’autisme, la France fait exception par la perpĂ©tuation du recours Ă  de la psychanalyse, en dĂ©pit, selon Didier Houzel, citĂ© par D. V. M. Bishop et Joel Swendsen, des critiques qui lui sont adressĂ©es : « la France reste aujourd’hui un pays oĂč l’application de la psychanalyse au traitement des autistes persiste malgrĂ© toutes les attaques dont elle fait l’objet », Ă©crit Houzel[88] - [33].

Courant antipsychanalytique aux États-Unis depuis les annĂ©es 1960

Dans son article intitulĂ© « De l’autisme de Kanner au spectre autistique », Jacques Hochmann rapporte que dĂšs le dĂ©but des annĂ©es 1960, un courant antipsychanalytique a commencĂ© Ă  se dessiner aux États-Unis[89]. Il s'agit, pense-t-il, d'une rĂ©action Ă  la « dĂ©ception d’espoirs exagĂ©rĂ©s de changer l’ĂȘtre humain par une Ă©ducation moins rĂ©pressive et aussi Ă  une mise Ă  l’index outranciĂšre des attitudes parentales pathogĂšnes par certains psychanalystes »[89]. MalgrĂ© la parution en d'un livre posthume du psychanalyste de renom, Edmund Bergler (en), la « tendance Ă  rechercher dans l’inconscient maternel ou familial l’origine des troubles psychiques en gĂ©nĂ©ral et de l’autisme en particulier » reste dominante[89]. On assiste alors Ă  un regroupement de parents « au sein d’une puissante association, l’ Autism Society of America, fondĂ©e en 1965 par un pĂšre d’autiste, Bernard Rimland, psychologue de son Ă©tat ». Celui-ci dĂ©clare que les familles d’autistes sont « victimes d’un vĂ©ritable racisme de la part de psychanalystes »[89]. Les publications se multiplient, en particulier dans le Journal of autism and childhood schizophrenia fondĂ© par Leo Kanner, lequel journal devient en , le Journal of autism and development disorder aprĂšs l'exclusion de tous les psychanalystes du comitĂ© de rĂ©daction[89]. Hochmann constate qu'en dĂ©pit de la masse des travaux et des crĂ©dits considĂ©rables consacrĂ©s Ă  cette recherche, les avancĂ©es sont restĂ©es discrĂštes et qu'aujourd'hui encore, « aucune lĂ©sion neurologique, aucun dysfonctionnement biologique, aucune mutation gĂ©nĂ©tique n’est reconnu comme spĂ©cifique de l’autisme, c’est-Ă -dire ne se retrouve dans tous les cas d’autisme et seulement dans ces cas. L’autisme n’a toujours pas trouvĂ© son ou ses marqueurs biologiques »[89].

En , une publication du comportementaliste d’origine norvĂ©gienne, Ivar Lovaas, alimente les polĂ©miques au niveau des pratiques : Lovaas rend compte des « rĂ©sultats de renforcements positifs et nĂ©gatifs (un systĂšme de sanction et de rĂ©compense) visant Ă  modifier le comportement d’enfants autistes trĂšs dĂ©ficitaires, ce qui est devenu la mĂ©thode ABA que des lobbies efficaces soutiennent aujourd’hui en France ĂȘtre la seule mĂ©thode prouvĂ©e scientifiquement »[89].

L'influence de Bettelheim

Bruno Bettelheim, fidĂšle Ă  Anna Freud, donne Ă  l’autisme un « retentissement mĂ©diatique qui va se retourner contre la psychanalyse »[29]. Pour Paul Alerini, « c’est avec lui qu’a dĂ©butĂ© ce retournement dont l’autisme est le symptĂŽme »[29] : la publication de la Forteresse vide en « a fait connaĂźtre son nom en mĂȘme temps qu’elle a fait germer la fascination pour l’autisme »[29]. Ole Ivar Lovaas, Bernard Rimland, Eric Schopler reprĂ©sentent les trois courants rĂ©actionnels Ă  la psychanalyse des personnes autistes qui se sont dĂ©veloppĂ©s contre Bettelheim. Ces trois courants sont Ă  l'origine des mouvements de parents[29].

D'aprĂšs Jonathyne Briggs, les thĂ©ories de Bruno Bettelheim restent influentes en France jusque dans les annĂ©es 1980 et 1990 pour les dĂ©fenseurs d'autres approches, la comprĂ©hension française de l’autisme ayant divergĂ© de sa conception aux États-Unis, oĂč les travaux de Bettelheim se sont trouvĂ©s marginalisĂ©s[28].

Fitzpatrick souligne « un aspect largement mĂ©connu de l'hĂ©ritage de Bettelheim », Ă  savoir que « les professionnels du monde de l'autisme, accablĂ©s par la culpabilitĂ© du passĂ©, ont tendance Ă  ĂȘtre rĂ©ticents Ă  affronter la science de pacotille qui sous-tend une grande partie de l'activisme parental contemporain »[90]. D'aprĂšs lui, des parents activistes qui n'ont « jamais souffert des thĂ©ories psychodynamiques comme la gĂ©nĂ©ration prĂ©cĂ©dente » citent Bettelheim « pour lĂ©gitimer leur sentiment de victime et leur rage contre l'establishment mĂ©dical »[90].

Autisme en France

D. V. M. Bishop et Joel Swendsen notent que s'il y a toujours eu des diffĂ©rences gĂ©ographiques dans la pratique de la mĂ©decine, notamment en psychiatrie, et plus encore en pĂ©dopsychiatrie, Laurent Danon-Boileau est le premier auteur Ă  s'ĂȘtre rendu compte d'un Ă©norme fossĂ© entre les pratiques françaises et britanniques, dans son livre L’enfant silencieux : explorer le monde des enfants qui ne parlent pas (2001)[33]. « Pour un spĂ©cialiste du langage enfantin, il est surprenant que quelqu'un puisse imaginer que la psychanalyse, la quintessence de la thĂ©rapie par la parole, puisse aider un enfant Ă  troubles de la communication », soulignent Bishop et Swendsen. La psychanalyse est pourtant encore prise au sĂ©rieux en tant qu'intervention pour l'autisme dans quelques pays, la France en Ă©tant l'exemple le plus notable[33]. InterviewĂ© dans le contexte du film Le Mur de Sophie Robert, le psychanalyste Laurent Danon-Boileau dĂ©crit une sĂ©ance avec un enfant autiste oĂč « il ne semble pas voir son rĂŽle comme Ă©tant de faciliter le dĂ©veloppement de l’enfant, mais plutĂŽt d’adopter un rĂŽle passif et interprĂ©tatif »[33].

Groupe PRÉAUT

Les partisans de l'approche psychodynamique de l'autisme, membres de l'association PRÉAUT (PrĂ©vention autisme), entre autres Marie Allione[62] - [91], soutiennent que l'autisme serait guĂ©rissable chez des bĂ©bĂ©s « Ă  risques ». La psychanalyste Marie-Christine Laznik, thĂ©oricienne de PRÉAUT, revendique ainsi avoir « Ă©vitĂ© un autisme syndromique » Ă  un bĂ©bĂ© de trois mois[92], et Ă  un autre de deux mois, dont le frĂšre est autiste[93], grĂące Ă  des « soins » guidĂ©s par la psychanalyse.

Le film Le Mur (2011) et la « haine de la psychanalyse »

Selon la psychanalyste et psychiatre Anna Konrad, l'Ă©pisode de film Le Mur, oĂč des psychanalystes Ă©taient donc interviewĂ©s sur l'autisme, « mĂ©morable pour certains par son souvenir traumatisant, Ă©tait un exercice d’attaque audiovisuel : la dĂ©lĂ©gitimation par le moyen de la satire, de la dĂ©rision, de la dĂ©formation dĂ©libĂ©rĂ©e de la parole »[94]. Le pĂ©dopsychiatre Bernard Golse qui apparaĂźt dans Le Mur, qualifie ce documentaire de « parfaitement ignoble et malhonnĂȘte »[95]. Selon la psychiatre Loriane Brunessaux, il s'agit d'un « film de propagande dont le manque de rigueur et la malhonnĂȘtetĂ© ne peuvent Ă©chapper Ă  aucune personne s’intĂ©ressant un tant soit peu Ă  l’état actuel des connaissances et des pratiques dans le champ de l’autisme »[96].

L’interdiction d’abord, puis l’autorisation de la diffusion par la Cour d'appel, « ont dĂ©chaĂźnĂ© les parties prenantes dans leur combat Ă  mener contre la psychanalyse »[94]. Pour Anna Konrad, « la haine de la psychanalyse, trĂšs actuelle en France, est revendiquĂ©e rĂ©guliĂšrement dans des publications, appels, blogs ou collectifs, souvent trĂšs gĂ©nĂ©reusement relayĂ©s par les mĂ©dias grands publics, presse, tĂ©lĂ©vision et internet »[94].

Accord de scientifiques internationaux en 2017 Ă  l'encontre de la psychanalyse

Des scientifiques internationaux rĂ©unis en avril 2017 dans le cadre de la prĂ©paration du QuatriĂšme plan autisme en France s'accordent sur l'absence de preuve d'efficacitĂ© de la psychanalyse, et sur les risques qu'elle fait courir aux personnes autistes[97]. Le Pr Tony Charman (King's College de Londres) dĂ©clare qu« il n’existe aucune preuve pour une approche psychanalytique dans le traitement des jeunes enfants avec autisme »[97]. La Pr Amaia HervĂĄs ZĂșñiga (UniversitĂ© de Barcelone, Espagne) dit « nous savons que la psychanalyse ne peut rien faire, et nous sommes totalement opposĂ©s Ă  cette approche »[97]. Le Dr Jonathan Green dĂ©clare « qu’il n’existe pas de preuve, nulle part dans le monde, qui soutienne le recours Ă  la psychanalyse », la Pr Nadia Chabane (CHUV de Lausanne) que « nous n’avons aucun Ă©lĂ©ment aujourd’hui en faveur d’un accompagnement des TSA par la psychanalyse »[97]. Le Dr Kerim Munir (Boston Children's Hospital), pour qui « il faut que la position concernant la psychanalyse soit sans Ă©quivoque », souligne l'existence « des lobbies et des groupes de pression qui militent en faveur de ce genre de traitement », et la rĂ©ticence Ă  tester scientifiquement l'efficacitĂ© d'une telle approche[97]. Green conclut qu'une approche psychanalytique peut avoir des incidences nĂ©gatives sur les familles, et que les scientifiques internationaux interrogĂ©s par Claire Compagnon sont « unanimes quant aux risques potentiellement liĂ©s Ă  ce genre de traitement »[97].

Notes et références

  1. Metz, Mulick et Butter 2005.
  2. (en) Stuart W. G. Derbyshire, « Unorthodox Theories of Autism Are Wrong and Inhuman », PsycCRITIQUES, American Psychological Association, vol. 5454, no 2424,‎ (ISSN 1554-0138 et 1554-0138, DOI 10.1037/a0016214, lire en ligne, consultĂ© le ).
  3. Fitzpatrick 2008.
  4. FDA 2019.
  5. Nancy Shute, « Autisme, attention aux charlatans ! », sur Pourlascience.fr, Pour la science (consulté le )
  6. https://www.leparisien.fr/societe/enquete-sur-les-escrocs-de-l-autisme-01-04-2019-8044473.php
  7. https://www.leparisien.fr/societe/enquete-sur-les-escrocs-de-l-autisme-des-parents-se-confient-01-04-2019-8044494.php
  8. « Les apprentis sorciers de l'autisme », sur LExpress.fr, (consulté le ).
  9. « Autisme : attention aux pseudo-thérapies dangereuses », sur sante.lefigaro.fr, (consulté le )
  10. « Le livre noir de l’autisme », sur Afis Science - Association française pour l’information scientifique, (consultĂ© le ).
  11. Metz, Mulick et Butter 2005, p. 239.
  12. https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2018-02/trouble_du_spectre_de_lautisme_de_lenfant_et_ladolescent_-_argumentaire.pdf
  13. Laurent Mottron, L'autisme, une autre intelligence : diagnostic, cognition et support des personnes autistes sans déficience intellectuelle, Mardaga, (ISBN 2-87009-869-3 et 978-2-87009-869-1, OCLC 300268666, lire en ligne), p. 43.
  14. Brigitte Axelrad, « L’autisme, Ă©nigme pour la science et cible idĂ©ale pour la pseudoscience », Observatoire zĂ©tĂ©tique, (consultĂ© le ).
  15. Metz, Mulick et Butter 2005, p. 237-238.
  16. Fitzpatrick 2008, p. xv.
  17. Metz, Mulick et Butter 2005, p. 241.
  18. Metz, Mulick et Butter 2005, p. 242.
  19. « Autism Rights Watch - nos propositions à la MIVILUDES pour mieux lutter contre les dérives sectaires dans la santé et les universités », sur derive-sectaire.fr, .
  20. Renaud Évrard et Pascal Le MalĂ©fan, « Une marge de la psychopathologie contemporaine : les Â« enfants indigo » », L'information psychiatrique, vol. 86, no 5,‎ , p. 413 (ISSN 0020-0204 et 1952-4056, DOI 10.3917/inpsy.8605.0413, lire en ligne, consultĂ© le ).
  21. (en) « Experts condemn Donald Trump for remarks on vaccines, autism », sur NY Daily News (consulté le ).
  22. Baron-Cohen 2009, p. 1595.
  23. Handicap.fr, « Amazon retire des livres des charlatans de l'autisme », sur Handicap.fr (consulté le ).
  24. Voir le résumé éditeur de (en) Jan Martin, Tressie Taylor et Rebecca Claire, Fight Autism and Win: Biomedical Therapies That Actually Work!, Unraveled Publishing, , 115 p. (ISBN 0615582095 et 9780615582092).
  25. (en) Sam Goldstein et Sally Ozonoff, Assessment of Autism Spectrum Disorder, Second Edition, Guilford Publications, (ISBN 978-1-4625-3310-7, lire en ligne), p. 423.
  26. DeMaria Severson, Jodlowski et Aune 2007.
  27. (en) Dr Bruce A. Thyer et Monica Pignotti, Science and Pseudoscience in Social Work Practice, Springer Publishing Company, (ISBN 978-0-8261-7768-1, lire en ligne), p. 202.
  28. (en) Jonathyne Briggs, « THE ENDURING FORTRESS: THE INFLUENCE OF BRUNO BETTELHEIM IN THE POLITICS OF AUTISM IN FRANCE », Modern Intellectual History, vol. 17, no 4,‎ , p. 1163–1191 (ISSN 1479-2443 et 1479-2451, DOI 10.1017/S1479244319000015, lire en ligne, consultĂ© le ).
  29. Paul Alerini, « L'autisme : symptÎme de l'antipsychanalyse ? », Essaim, 2011/2 (no 27), p. 7-31. DOI : 10.3917/ess.027.0007. [lire en ligne].
  30. (en-US) Stephen Barrett, « A Critical Look at Defeat Autism Now! and the "DAN! Protocol" », sur Quackwatch, (consulté le ).
  31. [Pollak 2003] Richard Pollak (trad. AgnĂšs Fonbonne), Bruno Bettelheim ou la fabrication d'un mythe, Paris, Les empĂȘcheurs de penser en rond / Autisme France Diffusion, , 525 p. (ISBN 2846710511 et 978-2846710510).
  32. Françoise Dolto Ă©crit dans La Cause des enfants (1985), que « l’autisme, en fait, cela n’existe pas Ă  la naissance. Il est fabriquĂ©. C’est un processus rĂ©actionnel d’adaptation Ă  une Ă©preuve touchant Ă  l’identitĂ© de l’enfant ». Elle estime que son dĂ©clenchement provient d'une perte de la relation symbolique et affective avec la mĂšre : Françoise Dolto, La Cause des enfants, Robert Laffont/bouquins/segher, , 477 p. (lire en ligne).
  33. (en) D. V. M. Bishop et Joel Swendsen, « Psychoanalysis in the treatment of autism: why is France a cultural outlier? », BJPsych Bulletin, vol. 45, no 2,‎ , p. 89–93 (ISSN 2056-4694 et 2056-4708, DOI 10.1192/bjb.2020.138, lire en ligne, consultĂ© le ).
  34. (en) Richard Bates, « Autisme et psychanalyse, histoire d’un Ă©chec français », sur The Conversation (consultĂ© le ).
  35. Didier Pleux, Génération Dolto, Odile Jacob, (ISBN 978-2-7381-2155-4, lire en ligne), p. 118.
  36. Richard Bates, « La France a un problĂšme avec l’autisme, et c'est en partie Ă  cause de Françoise Dolto », sur Slate.fr, (consultĂ© le ) ; voir aussi la thĂšse de Richard Bates : Psychoanalysis and child-rearing in twentieth-century France: the career of Françoise Dolto, dĂ©cembre 2017
  37. (en) Richard Bates, « France's Autism Controversy and the Historical Role of Psychoanalysis in the Diagnosis and Treatment of Autistic Children », Nottingham French Studies, vol. 59, no 2,‎ , p. 221–235 (ISSN 0029-4586, DOI 10.3366/nfs.2020.0286, lire en ligne, consultĂ© le ).
  38. Jean-Yves Nau, « Autisme et antibiotiques : l’affaire Montagnier (1) », sur Revue mĂ©dicale suisse (consultĂ© le ).
  39. « Autisme et microbes: l'Académie de médecine se démarque du Pr Montagnier », sur Sciences et Avenir (consulté le ).
  40. Jean-Paul Krivine, « Quand un Prix Nobel continue de s’égarer... 35 autres Prix Nobel rĂ©agissent », sur Afis Science - Association française pour l’information scientifique (consultĂ© le ).
  41. « Charlatans de l'autisme : "L'Ordre engagera une action disciplinaire" contre les médecins concernés », sur egora.fr, (consulté le )
  42. (en) Amy Sharpe, « Self-styled £210-an-hour autism guru says organic chicken nuggets helps cure it », sur www.mirror.co.uk, Sunday Mirror, (consulté le ).
  43. LaurÚne Amet et Corinne Skorupka (préf. Luc Montagnier), Autisme - On peut en guérir, Mosaïque Santé, , 348 p. (ISBN 2849391069 et 9782849391068).
  44. Françoise Berthoud, Autisme : le grand espoir d'en sortir : prévention, alimentation et traitements détoxifiants, Jouvence santé, dl 2016 (ISBN 978-2-88911-785-7 et 2-88911-785-5, OCLC 967758560, lire en ligne).
  45. Damien Mascret, « Le lent naufrage scientifique du Professeur Luc Montagnier », sur sante.lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le ).
  46. Évelyne Claessens, L'autisme n'est pas irrĂ©versible ! : comment mon fils a Ă©tĂ© guĂ©ri, GroupĂ©ditions, (ISBN 978-2-923656-14-4, lire en ligne).
  47. Nathalie Collard, « Un livre sur l’autisme sĂšme la controverse », sur La Presse+, (consultĂ© le ).
  48. FDA 2019.
  49. (en) Joaquin Fuentes, Amaia HervĂĄs, Patricia Howlin et (ESCAP ASD Working Party), « ESCAP practice guidance for autism: a summary of evidence-based recommendations for diagnosis and treatment », European Child & Adolescent Psychiatry, vol. 30, no 6,‎ , p. 961–984 (ISSN 1435-165X, PMID 32666205, PMCID PMC8140956, DOI 10.1007/s00787-020-01587-4, lire en ligne, consultĂ© le ).
  50. Cattan 2020.
  51. Handicap.fr, « Une 'eau de javel' pour guérir l'autisme ? Attention danger ! », sur Handicap.fr (consulté le ).
  52. Le Figaro avec AFP, « Antibiotiques pour « guĂ©rir » l'autisme : enquĂȘte ouverte Ă  Paris pour « mise en danger d'autrui » », sur Le Figaro.fr, Le Figaro, (consultĂ© le ).
  53. (en) « Enforcement Notice: CEASE Therapy », Advertising Standards Authority, .
  54. « Professional Standards Authority suspends the Society of Homeopaths », sur us11.campaign-archive.com (consulté le ).
  55. (en) Salvador MarĂ­-Bauset, Itziar Zazpe, Amelia Mari-Sanchis et AgustĂ­n Llopis-GonzĂĄlez, « Food Selectivity in Autism Spectrum Disorders A Systematic Review », Journal of Child Neurology, vol. 29,‎ , p. 1554–1561 (ISSN 0883-0738 et 1708-8828, PMID 24097852, DOI 10.1177/0883073813498821, lire en ligne, consultĂ© le ).
  56. (en) Paul Ashwood, Andrew Anthony, Franco Torrente et Andrew J. Wakefield, « Spontaneous mucosal lymphocyte cytokine profiles in children with autism and gastrointestinal symptoms: mucosal immune activation and reduced counter regulatory interleukin-10 », Journal of Clinical Immunology, vol. 24,‎ , p. 664–673 (ISSN 0271-9142, PMID 15622451, DOI 10.1007/s10875-004-6241-6, lire en ligne, consultĂ© le ).
  57. (en) Raymond H Thomas, Melissa M Meeking, Jennifer R Mepham et Lisa Tichenoff, « The enteric bacterial metabolite propionic acid alters brain and plasma phospholipid molecular species: further development of a rodent model of autism spectrum disorders », Journal of Neuroinflammation, vol. 9,‎ , p. 153 (ISSN 1742-2094, PMID 22747852, PMCID 3472254, DOI 10.1186/1742-2094-9-153, lire en ligne, consultĂ© le ).
  58. (en) Vanessa A. Green, Keenan A. Pituch, Jonathan Itchon et Aram Choi, « Internet survey of treatments used by parents of children with autism », Research in Developmental Disabilities, vol. 27,‎ , p. 70–84 (DOI 10.1016/j.ridd.2004.12.002, lire en ligne, consultĂ© le ).
  59. Shore et Rastelli 2015, p. 132.
  60. Shore et Rastelli 2015, p. 138.
  61. Shore et Rastelli 2015, p. 139.
  62. Lise Demailly, « Le champ houleux de l’autisme en France au dĂ©but du XXIe siĂšcle », SociologieS,‎ (ISSN 1992-2655, lire en ligne, consultĂ© le ).
  63. Shore et Rastelli 2015, p. 128.
  64. Metz, Mulick et Butter 2005, p. 246.
  65. Shore et Rastelli 2015, p. 143-144.
  66. Shore et Rastelli 2015, p. 128.
  67. (en) Scott O. Lilienfeld, « Scientifically Unsupported and Supported Interventions for Childhood Psychopathology: A Summary », Pediatrics, vol. 115,‎ , p. 761–764 (ISSN 0031-4005 et 1098-4275, PMID 15741383, DOI 10.1542/peds.2004-1713, lire en ligne, consultĂ© le ).
  68. Metz, Mulick et Butter 2005, p. 245.
  69. (en) E. Cornish, « Gluten and casein free diets in autism: a study of the effects on food choice and nutrition », Journal of Human Nutrition and Dietetics: The Official Journal of the British Dietetic Association, vol. 15,‎ , p. 261–269 (ISSN 0952-3871, PMID 12153499, lire en ligne, consultĂ© le ).
  70. (en) Maria Isabel Berrocal-Zaragoza, Michelle M. Murphy, Santiago Ceruelo et Edward V. Quadros, « High Milk Consumers Have an Increased Risk of Folate Receptor Blocking Autoantibody Production but This Does Not Affect Folate Status in Spanish Men and Women », The Journal of Nutrition, vol. 139, no 5,‎ , p. 1037–1041 (ISSN 0022-3166, DOI 10.3945/jn.108.102475, lire en ligne, consultĂ© le )
  71. « Efficacité et innocuité des régimes sans gluten et sans caséine proposés à des enfants présentant des troubles envahissants du développement (autisme et syndromes apparentés) », AFSSA, (consulté le ).
  72. Metz, Mulick et Butter 2005, p. 248-249.
  73. Shore et Rastelli 2015, p. 145-149.
  74. (en) Arla J. Baxter et Edward P. Krenzelok, « Pediatric fatality secondary to EDTA chelation », Clinical Toxicology, vol. 6,‎ , p. 1083–1084 (ISSN 1556-9519, DOI 10.1080/15563650701261488).
  75. (en) Kalpana Patel et Luke T. Curtis, « A comprehensive approach to treating autism and attention-deficit hyperactivity disorder: a prepilot study », Journal of Alternative and Complementary Medicine (New York, N.Y.), vol. 13,‎ , p. 1091–1097 (ISSN 1075-5535, PMID 18166120, DOI 10.1089/acm.2007.0611, lire en ligne, consultĂ© le ).
  76. Metz, Mulick et Butter 2005, p. 249.
  77. « La chélation dans le traitement des troubles du spectre autistique (TSA) », sur www.cochrane.org (consulté le ).
  78. RamĂłn MenĂ©ndez, « La famille selon Bettelheim, The Family according to Bettelheim », Psychanalyse, no 33,‎ (ISSN 1770-0078) [lire en ligne]
  79. Jacques Bénesteau, Mensonges freudiens : histoire d'une désinformation séculaire, Editions Mardaga, , 400 p. (ISBN 978-2-87009-814-1, présentation en ligne), p. 334.
  80. (en) Patrick Kirkham, « ‘The line between intervention and abuse’ – autism and applied behaviour analysis », History of the Human Sciences, vol. 30, no 2,‎ , p. 107–126 (ISSN 0952-6951 et 1461-720X, DOI 10.1177/0952695117702571, lire en ligne, consultĂ© le ).
  81. (en) Donald T. Saposnek, « An experimental study of rage-reduction treatment of autistic children », Child Psychiatry and Human Development, vol. 3, no 1,‎ , p. 50–62 (ISSN 1573-3327, DOI 10.1007/BF01435062, lire en ligne, consultĂ© le ).
  82. (en) Matthew L. Speltz, « Description, History and Critique of Corrective Attachment Therapy », The APSAC Advisor, vol. 14, no 3,‎ , p. 4–8 (lire en ligne [PDF], consultĂ© le ). On trouvera un rĂ©sumĂ© dans Vivien Prior et Danya Glaser (trad. de l'anglais par Françoise Hallet), Comprendre l'attachement et les troubles de l'attachement : thĂ©orie, preuve et pratique, Bruxelles/Paris, De Boeck SupĂ©rieur, coll. « Questions de personne. Neuropsychologie. SĂ©rie TED », , 336 p. (ISBN 978-2-8041-0182-4 et 2-8041-0182-7, lire en ligne), p. 287.
  83. ibid., p. 55.
  84. Metz, Mulick et Butter 2005, p. 253.
  85. Handicap.fr, « Antibiotiques pour 'guérir' l'autisme: la justice saisie », sur Handicap.fr (consulté le )
  86. « Antibiotiques pour "guĂ©rir" l'autisme: une enquĂȘte ouverte Ă  Paris pour "mise en danger d'autrui" », sur Le Point, (consultĂ© le )
  87. « Antibiotiques pour « guĂ©rir » l’autisme : ouverture d’une enquĂȘte ouverte pour « mise en danger d’autrui » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  88. D. Houzel, « Autisme et psychanalyse dans le contexte Français », The International Journal of Psychoanalysis, Taylor & Francis , 2018; 99(3), p. 742.
  89. Jacques Hochmann, « De l’autisme de Kanner au spectre autistique », in Perspectives Psy, 2017/1 (Vol. 56), p. 11-18, DOI : 10.1051/ppsy/2017561011, [lire en ligne]
  90. (en) Michael Fitzpatrick, « Return to the fortress », Nature, vol. 438, no 7064,‎ , p. 26–26 (ISSN 1476-4687, DOI 10.1038/438026a, lire en ligne, consultĂ© le ).
  91. Voir l'Ă©tude de cas citĂ©e par Demailly : Marie Allione, « Une petite lumiĂšre sur le soin prĂ©coce », Cahiers de PrĂ©Aut, vol. 10, no 1,‎ , p. 147 (ISSN 1767-3151 et 2273-2225, DOI 10.3917/capre1.010.0147, lire en ligne, consultĂ© le ).
  92. Marie-Christine Laznik, Caroline PĂ©labon et Muriel Chauvet, « Comment Ă©viter un autisme syndromique : Prise en charge transdisciplinaire d’un bĂ©bĂ© entre 3 mois et 5 ans », Le Journal des psychologues, vol. 353, no 1,‎ , p. 23 (ISSN 0752-501X et 2118-3015, DOI 10.3917/jdp.353.0023, lire en ligne, consultĂ© le ).
  93. Marie-Christine Laznik, « Traitement psychanalytique d'un bĂ©bĂ© de deux mois, frĂšre d'autiste, prĂ©sentant des signes de danger d'une Ă©volution semblable », Psychiatrie française, vol. 43, no 2,‎ , p. 124-150 (lire en ligne).
  94. Anna Konrad, « La haine de la psychanalyse », Analyse Freudienne Presse, 2020/1 (N° 27), p. 143-154. DOI : 10.3917/afp.027.0143. [lire en ligne]
  95. Bernard Golse, « Le Mur et les mains sales », Le Carnet PSY, vol. 159, no 1,‎ , p. 1 (ISSN 2270-9215 et 2107-0954, DOI 10.3917/lcp.159.0001, lire en ligne, consultĂ© le ).
  96. Loriane Brunessaux, « À propos du documentaire « Le mur » », L'information psychiatrique, vol. 88, no 3,‎ , p. 177-179 (ISSN 0020-0204 et 1952-4056, DOI 10.3917/inpsy.8803.0177, lire en ligne, consultĂ© le )
  97. Commission scientifique internationale sur l’autisme : SynthĂšse des actes, MinistĂšre des solidaritĂ©s et de la SantĂ©, (lire en ligne), p. 19-25.

Annexes

Bibliographie

  • Paul Alerini, « L'autisme : symptĂŽme de l'antipsychanalyse ? », Essaim, 2011/2 (n° 27), p. 7-31. DOI : 10.3917/ess.027.0007. [lire en ligne]
  • Edmund Bergler (en), Parents Not Guilty, New York, Liveright Pub. Co., 1964, publication posthume ; traduction française : Les parents ne sont pas responsables des nĂ©vroses de leurs enfants, Paris, Petite BibliothĂšque Payot, 2001 (ISBN 2-228-89392-7). PrĂ©sentation sur le site de la librairie Payot, [lire en ligne]
  • [Cattan 2020] Olivia Cattan, Le livre noir de l'autisme, Le Cherche midi,
  • [Severson et Aune] Katherine DeMaria Severson, Denise Jodlowski et James Anrt Aune, « Bruno Bettelheim, Autism, and the Rhetoric of Scientic Authority », dans Autism and Representation, (ISBN 9780203935088, DOI 10.4324/9780203935088-8, prĂ©sentation en ligne, lire en ligne).
  • [Fitzpatrick 2008] Michael Fitzpatrick, Defeating Autism : A damaging illusion, Routledge, (DOI 10.4324/9780203888391, lire en ligne)
  • Jacques Hochmann, « De l’autisme de Kanner au spectre autistique », in Perspectives Psy, 2017/1 (Vol. 56), p. 11-18, DOI : 10.1051/ppsy/2017561011, [lire en ligne]
  • Anna Konrad, « La haine de la psychanalyse », Analyse Freudienne Presse, 2020/1 (N° 27), p. 143-154. DOI : 10.3917/afp.027.0143. [lire en ligne]
  • [Metz, Mulick et Butter 2005] (en) Bernard Metz, James A. Mulick et Eric M. Butter, « Autism: A late-20th-century Fad Magnet », dans Controversial Therapies for Developmental Disabilities: Fad, Fashion, and Science in Professional Practice, CRC Press, , 528 p. (ISBN 1135636117 et 9781135636111)
  • [Schreibman 2005] Laura Ellen Schreibman, The science and fiction of autism, Harvard University Press, (ISBN 0-674-01931-8 et 978-0-674-01931-7, OCLC 58451802, lire en ligne)
  • [Shore et Rastelli 2015] (en) Stephen M. Shore et Linda G. Rastelli (trad. Josef Schovanec et Caroline Glorion), Comprendre l'autisme pour les nuls, Éditions First, , 384 p. (ISBN 2-7540-6581-4)

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.