Toponymie de Gassin
Les habitants de Gassin (commune française du dĂ©partement du Var) ont attribuĂ© au cours des temps des noms aux lieux quâils frĂ©quentaient. Ils ont Ă©tĂ© inspirĂ©s par la gĂ©ographie de ce territoire des Maures, les hommes qui le peuplent, leurs croyances, leur organisation sociale, les activitĂ©s Ă©conomiques et leur implantation dans lâespace.
Suivant lâĂ©volution de la sociĂ©tĂ©, de la langue parlĂ©e, des populations prĂ©sentes, les toponymes ont Ă©voluĂ©, se sont superposĂ©s, disparaissant parfois. Ils tĂ©moignent de la vie des hommes et de lâhistoire du village.
Les différents ùges de dénominations des noms de lieux
HĂ©ritages anciens
Le territoire de la commune Ă©tait habitĂ© au moins dĂšs le nĂ©olithique[1]. Deux toponymes Ă lâorigine ou lâexistence contestĂ©es, ceux du village mĂȘme de Gassin et du quartier dâAvignon, sont considĂ©rĂ©s comme prĂ©-celtiques. Cependant, le premier est lâobjet dâautres interprĂ©tations et le second, qui nâapparait quâĂ une reprise, sur la carte de Cassini.
La colonisation grecque dans la rĂ©gion est Ă lâorigine du nom AthĂ©nopolis, dont la localisation nâest pas certaine, identifiĂ©e sur la cĂŽte entre Cavalaire-sur-Mer et Sainte-Maxime et plus particuliĂšrement dans le golfe de Saint-Tropez[2], dans le secteur de cette ville[3], possiblement sur la cĂŽte gassinoise.
Lâimplantation romaine, attestĂ©e par la prĂ©sence de villĂŠ[4], a laissĂ© peu de traces directes. Le village, qui apparaĂźt en 1056 dans un cartulaire de lâabbaye de Saint-Victor de Marseille sous le nom de Bourrian (castri Borriani), disparaĂźt dans les annĂ©es qui suivent pour laisser la place Ă Garcin qui deviendra Gassin[5].
La plupart des toponymes connus le sont par le provençal, qui se fixent en français avec les premiers cadastres. Ils dĂ©signent des Ă©lĂ©ments gĂ©ographiques auxquels peuvent ĂȘtre attachĂ©s des noms de personnes ou des adjectifs : sources (Bonne Fontaine), trous dâeau (Gourbenet), pĂąturages (PrĂ© Martel), rochers (Roucas de Casteou), etc.
Une partie de ces noms ont Ă©tĂ© francisĂ©s et demeurent compris aujourd'hui alors que lâorthographe et le sens dâautres ont changĂ© (Val de Bois, qui aurait dĂ» ĂȘtre traduit par Val du Loup).
LâĂšre moderne
Avec la gĂ©nĂ©ralisation et les progrĂšs de la cartographie, les noms de quartiers se figent. Seuls quelques noms connus apparaissent depuis le XIXe siĂšcle : ceux de la Gare, le bĂątiment et la fonction ont pourtant disparu depuis la fin des annĂ©es 1940, ou les Torpilles. Tous deux correspondent Ă une Ăšre industrielle qui a peu touchĂ© le golfe de Saint-Tropez par ailleurs, son Ă©conomie traditionnelle dominĂ©e par lâagriculture se muant en industrie touristique[6].
Lâexception est formĂ©e par les noms de rue et de quartier au village, qui subissent une profonde modification : la place du Saint-Esprit, la rue droite ou la rue du Marquat disparaissent, remplacĂ©es par la place de la mairie, la rue Longue ou la rue Centrale.
Les voies de communications se multiplient au XXe siĂšcle et avec elles les noms de rue, de quartier, de lotissements ou de parcs rĂ©sidentiels. Câest le cas avec la crĂ©ation de lotissements et de parcs privĂ©s et des noms de peintres au hameau de Gassin, de clubs de golf aux rĂ©sidences du Golf, dâoiseaux Ă Sinopolis ou de plantes provençales au parc Oasis.
Les voies publiques sont lâobjet Ă la fin du XXe siĂšcle dâune dĂ©nomination officielle au village, qui se dote de plaques de rue. La construction du nouveau village par lâarchitecte François Spoerry est lâoccasion de la crĂ©ation de plusieurs voies aux inspirations diverses : reprises de microtoponymes anciens (rue de Galembert), appellations utilitaires comme autrefois (rue des Ăcoles) ou hommage Ă des personnalitĂ©s historiques (place Hannibal de ChĂąteauneuf) ou moderne (rue Marie-Louise Raymond), toujours locales. Ă lâextĂ©rieur, une partie des noms de rue actuels a repris dâanciens noms de quartiers (chemin de Longagne, chemin de Bagary, chemin de Barbarie).
Ponctuellement depuis, des noms apparaissent, avec la construction de nouveaux ensembles, comme lâallĂ©e du Trident en 2016 aux Marines de Gassin. Certaines places publiques oubliĂ©es jusquâici sont Ă©galement officiellement dĂ©nommĂ©es. Ce fut le cas des trois places Ă lâentrĂ©e du village baptisĂ©es en 2016 du nom de trois soldats gassinois du 15e Corps morts pour la France, faisant oublier les noms utilisĂ©s (parking de la Fontaine, parking Chapelle).
GĂ©ographie
Le relief
Le caractĂšre accidentĂ© du territoire gassinois explique lâabondance dâoronymes.
Lâorigine discutĂ©e du nom de Gassin
Le nom du village de Gassin est lâobjet de plusieurs hypothĂšses.
Une supposition rĂ©pandue parmi les auteurs du XIXe siĂšcle[7], parfois modernes[8] et largement rĂ©pandue aujourdâhui[9] - [10], est celle dâun dĂ©rivĂ© du latin Guardia Sinus. Le nom du village lui viendrait de son rĂŽle de « Gardien du Golfe ».
Le toponymiste Charles Rostaing propose comme origine la plus probable les racines indo-européennes kar (« pierre perchée ») et sen (« colline », « bùti sur un rocher ») commune à plusieurs villages provençaux : La Crau, Cassis et le Carso. Cela aurait produit Garcin[11].
FrĂ©dĂ©ric Mistral Ă©voque lâorigine latine Garcinum, qui a donnĂ© Garcin, Garci, prĂ©cisant que le nom est attestĂ© comme nom de famille en Provence[12]. Ălisabeth Ulrich-Sauze, auteure dâune thĂšse de lâĂcole nationale des chartes sur les toponymes des cantons de Grimaud et Saint-Tropez, penche pour un nom de famille dâorigine germanique, classant Gassin dans les noms de lieux dâorigine indĂ©terminĂ©e[13].
La mĂȘme racine, ou le nom de Garcin/Gassin, a donnĂ© plusieurs toponymes dans le golfe de Saint-Tropez : lâancien castrum des GarciniĂšres, Ă Cogolin, Gassine, un hameau du Plan-de-la-Tour et GassiniĂšre, ancien nom de quartier entre Gassin et La Croix-Valmer. A Gassin, prĂšs des Moulins de Paillas, existent Ă©galement les Barri de Gassin. Il sâagit du plus haut point de la commune, Ă 322 mĂštres. Un oppidum datant de lâĂge du fer existait autrefois Ă cet endroit. Il a Ă©tĂ© dĂ©truit pour la construction dâantennes dĂ©pendant du ministĂšre de lâĂcologie, de lâĂnergie, du DĂ©veloppement durable et de lâAmĂ©nagement du territoire[4]. Il sâappelle aujourdâhui le Radio Phare[14] - [15].
Les hauteurs
Plusieurs toponymes ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©s Ă partir de la forme du provençal colo, colline, du latin collis, ou avec le diminutif coulet[13]. Tous ont disparu Ă part la Colle Bertaud, dans le nord de Gassin, colline qui descend vers la mer et le ChĂąteau Bertaud au nord. Le toponyme est formĂ© avec le nom de personne devenu nom de lieu. Les autres Ă©taient Ă©galement formĂ©s avec des noms : la Colle du Loup (colline descendant vers la Bouillabaisse, avec le nom dâanimal), la Colla de Lunaut (avec un nom de personne), la Collo de Sanct-Tropes (avec le nom de lieu), la Colla de la Val (avec le nom commun gĂ©ographique), Colletum et le Collet des Moulieres (avec le nom de lieu) ou un qualificatif : la Colle de Mallaval (dans le quartier des GassiniĂšres, avec le nom Mallaval, formĂ© de val et de mal, mauvais).
Le quartier de Coste Brigade Ă©tait originellement connu comme Coste Bregade. Il dĂ©signait alors le versant de la colline allant du village Ă Barbeyrolles, jusquâĂ la Berle Il a Ă©tĂ© repris comme nom aujourdâhui pour le chemin vicinal numĂ©ro un dit route de Coste Brigade. Le nom dĂ©rive de costo, « cĂŽte, penchant dâune montagne, rampe »[12] et dâun dĂ©rivĂ© du participe passĂ© de lâancien provençal albergar, « hĂ©berger, loger », connu comme nom de famille[13].
Les CuguiĂšres dĂ©signe une colline Ă la frontiĂšre entre Gassin et Ramatuelle. Le sommet des CuguiĂšres est les Barri de Gassin, oĂč sâĂ©levait autrefois un oppidum. Il sâagit du point culminant de Gassin, Ă 322 mĂštres. Le nom serait un oronyme dĂ©rivĂ©, comme Cogolin, Cuguyon et Cuguillat, du latin cuculus (capuchon)[16] et du provençal cuculhat (huppĂ©[12])[13].
LâEscaled est un quartier au sud du village, prĂšs de Ramatuelle ; il a donnĂ© son nom Ă la route de lâEscaled. Ce nom est un diminutif dĂ©rivĂ© de lâancien provençal escalo, « Ă©chelle, escalier, montĂ©e »[12].
Le quartier de Malleribes dĂ©signe une colline au nord de Gassin descendant vers la mer. Le nom vient de lâadjectif provençal mau, malo, « mauvais » avec ribo « cĂŽte escarpĂ©e »[12]. Ce dernier a Ă©galement donnĂ© Las Ribas, peut-ĂȘtre confondu avec le premier[13]. ExposĂ© aux vents et autrefois peu peuplĂ©, le quartier est aujourdâhui urbanisĂ©. La plage Ă lâextrĂ©mitĂ© nord du quartier a pris le mĂȘme nom[17].
La Motte est un quartier situĂ© dans lâouest de Gassin et dont le nom vient de lâancien provençal mota, « colline, Ă©minence, tertre »[18].
La montagne du Peinier se trouve aux confins de Cogolin, Gassin et La Croix-Valmer. Ce site boisĂ© abrite quelques ruines. Le nom dĂ©rive de pue, puey, via lâadjectif puat, « puy, colline isolĂ©e, sommet »[12] avec lâadjectif -nier, « noir ». Deux autres quartiers ont portĂ© des noms formĂ©s avec ce nom : Pueygros, nom de quartier aujourdâhui oubliĂ©, avec lâadjectif -gros, « gros, grand », et La Puada, avec lâadjectif puĂąt dans le sens de « montĂ©e, roidillon, pente ascendante »[12].
Dans les vallées
Trois noms sont utilisés pour désigner les vallées.
La liste est longue des noms de lieux crĂ©Ă©s Ă partir de cros, « creux », dĂ©signant souvent un fond de vallĂ©e propice Ă lâagriculture. Seul le Cros de Martin, quartier situĂ© Ă lâouest du village sous le cimetiĂšre, dont le nom est formĂ© avec le nom de personne, existe toujours. Les autres sont aujourdâhui oubliĂ©s : le Cros, utilisĂ© seul et, avec les noms dâhommes, de saints et de lieux : le Cros de Galambert, le Cros de Johan, le Cros de la Berla, le Cros de la Bonne Font, le Cros de la Moute (aujourdâhui remplacĂ© par Caruby ; voir la Motte), le Cros de la Roguiera, lo Cros de las Loboas (voir Val de Bois), Lo Cros de Mege, Le Cros de Saint-Martin, lo Cros de Sanct Sperit, lo Cros de Val Longanha, lo Cros de Villa Vielha (voir Ville Vieille), le Cros du Moulin de Verdagne.
Les mots provençaux plan et plano, de mĂȘme sens, sont Ă lâorigine de nombreux toponymes, dont un seul a survĂ©cu : la Plaine, quartier situĂ© au nord du village, entre la Foux, la Citadelle et Bertaud. De nombreux autres lieux-dits Ă©taient autrefois dĂ©signĂ©s ainsi : le Plan (ou le Plan de Gassin), lo Plan de Borriam, lo Plan de lâOlme, la Plaine de Bertaud, la Plaine de Grand Devens, la Plaine de Saint-Martin, la Plaine du Mollin, la Plaine du Puis. Le pluriel : les Plaines de Billieu, les Plaines du Perussier, las Planas de la Gastoa, las Planas del Brahosc, las Planas del Molin dels Benes, et, avec le dĂ©rivĂ© planestĂšu, « plateau, terrain plat et Ă©levĂ© » : lo Planestial[13].
Le Val de Bois est toujours aujourdâhui accidentĂ© et boisĂ© ; il sâĂ©tend du quartier Bertaud au nord Ă la frontiĂšre entre Gassin, Ramatuelle et Saint-Tropez au nord-est. Son nom dĂ©rive du provençal vau, via le latin vallis, « vallĂ©e », accompagnĂ© dâun adjectif substantivĂ© de lupus, « loup ». Le toponyme a Ă©tĂ© repris pour un odonyme de la rĂ©sidence de Sinopolis, lâallĂ©e du Val de Bois. Le diminutif a Ă©galement donnĂ© lo Valoun de Mege, aujourdâhui inusitĂ©[13]. Le nom Valescure dĂ©signe une petite vallĂ©e et riviĂšre touchant aux Barri de Gassin ; il vient de vau, accompagnĂ© de lâadjectif -escur, « obscur, sombre »[18].
Lâeau
Dans un territoire bordĂ© par la mer MĂ©diterranĂ©e, au fond du golfe de Saint-Tropez, la prĂ©sence humaine Ă Gassin sâest organisĂ©e en fonction de la prĂ©sence de lâeau. ĂlĂ©ment irremplaçable et positif pour les hommes, les bĂȘtes et les cultures, lâeau peut porter une image nĂ©gative, vĂ©hiculant la maladie, comme dans les anciens marais de la Foux, ou lors dâinondations soudaines.
Cours dâeau
Les hydronymes figurent souvent parmi les noms aux racines les plus anciennes. Cela explique que certains noms, comme celui du BĂ©lieu, soient inexpliquĂ©s (voir au chapitre des noms dâorigine indĂ©terminĂ©e). Les autres tirent leur nom du provençal, Ă une exception prĂšs (voir le chapitre « Hommes et Dieux » pour le Bourrian et Flore pour la Berle).
Lâexception est Avignon [19], nom de plage et de quartier (canton dâAvignon), situĂ© sur la Carte de Cassini entre les quartiers actuels de Bertaud et Bouillabaisse. Ce serait un dĂ©rivĂ© dâune racine prĂ©-indo-europĂ©enne[11] comme la ville dâAvignon : ab-ĂȘn suivi du suffixe -i-Ćn(e), connu par le grec ĐáœÎ”ÎœÎčᜌΜ (Auenion) et le latin AvennÄo. Son existence est cependant remise en doute, car il nâapparaĂźt que sur cette seule carte : il pourrait sâagir dâune confusion avec un nom du territoire de Grimaud, plus au nord[13].
Le provençal rial, riau, « riviĂšre » a donnĂ© le Real de Gassin, avec le nom de ville. Il sâagit dâun ancien nom de la Bouillabaisse, ruisseau qui sĂ©pare Gassin de Saint-Tropez. Il apparaĂźt sur la carte dâĂtat-Major sous le nom de ruisseau de Gassin. Le diminutif rialet, a donnĂ© lo Rialet, ancien nom dâun ruisseau au sud-ouest du village[12] - [13]. Le mĂȘme a donnĂ© rivalet, utilisĂ© Ă Sinopolis pour une avenue du Rivalet. Le provençal revou, « tournant dâeau, endroit oĂč lâeau tourbillonne »[12] - [13], est Ă lâorigine du Revau, lieu-dit aujourdâhui oubliĂ© situĂ© sur le cours du Bourrian. Le mĂȘme a donnĂ© rivalet, utilisĂ© Ă Sinopolis pour une avenue du Rivalet.
Le provençal regoun, « petit ruisseau », diminutif de rego, « raie, sillon », a fourni deux noms. Rogon de la Valette dĂ©signe un lieu-dit et un chemin situĂ© au nord-est du village, prĂšs de Saint-Tropez. Le nom Ă©tait Ă lâorigine Regon des Villettes, formĂ© avec lâancien provençal vileta, diminutif de vila, « ferme, maison de campagne », dont le sens sâest perdu et transformĂ©[13]. Un autre nom, aujourdâhui oubliĂ©, peut en ĂȘtre rapprochĂ© : lo Regon del Pontilhal, formĂ© avec le diminutif de pont, de mĂȘme sens quâen français[12] - [13].
La MontĂ©e de la Rigoulette est un escalier qui relie la rue de lâAire et la place deĂŻ Barri. Son nom provient du nom autrefois donnĂ© Ă un petit ruisseau qui descend du cĂŽtĂ© sud-est du village vers la Berle, du provençal regouleto, rigouleto « petite rigole »[12] - [13].
Le Chemin du Vallat est un chemin de randonnĂ©e qui, avec le sentier des Sources, le sentier des Restanques et le sentier des BugadiĂšres, forment les Boucles de lâArlatane, au sud du village. Il doit son nom au provençal « ravin, lit dâun torrent »[12]. Ce nom nâapparaĂźt pas dans les documents anciens ; il sâagit dâun nom donnĂ© Ă la fin du XXe siĂšcle, possiblement Ă partir dâun ruisseau existant, ces derniers Ă©tant nombreux dans ce secteur au dĂ©nivelĂ© important[20]. Il existe Ă Sinopolis une allĂ©e du Vallat.
Sources et fontaines
De trĂšs nombreux toponymes ont Ă©tĂ© formĂ©s Ă partir du provençal font, dans le sens de « fontaine », accompagnĂ©s de noms de personne, de lieu ou dâun adjectif. Câest le cas du quartier de Bonne Fontaine, Ă lâest du village de Gassin, dont le nom est toujours utilisĂ© aujourdâhui, mĂȘme si la source est tarie, avec lâadjectif bona, bonne[13]. De nombreux noms ont disparu : Font dâAngaudo, Font dâAutran, Font de Belieu, Font de Bregas, Font de Cauvet, Font de Grimaud, Font del Castel, Font del Rayol, Font de Villa Vielha, Font Rolando[13] et Font de Casteu[21].
Le nom de la Font Bressat a Ă©tĂ© construit avec le participe passĂ© du provençal bressa, « bercer, remuer » ; la Font de Frenon, dans le quartier des MouliĂšres, vient du provençal infern, peut-ĂȘtre pour dĂ©signer un lieu dâaccĂšs difficile[13]. Le terme dĂ©signe Ă©galement la fosse dâĂ©vacuation des moulins[12]. La Font del Roure dĂ©signait probablement une source Ă proximitĂ© dâun quercus petraea, le chĂȘne rouvre en provençal.
Les eaux stagnantes
Plusieurs quartiers de Gassin Ă©taient caractĂ©risĂ©s autrefois par leur insalubritĂ© due aux eaux stagnantes ; dans dâautres cas, la prĂ©sence permanente dâeau Ă©tait plutĂŽt favorable. Cela est Ă lâorigine de nombreux noms de lieux toujours utilisĂ©s.
Câest le cas de lâun des cĂ©lĂšbres quartiers de Gassin, celui de La Foux, connu par son carrefour de La Foux. Il est situĂ© au nord-ouest de Gassin, partagĂ© avec Cogolin. Son nom vient du provençal font, dont le sens a variĂ© de « point dâeau permanent, qui ne tarit pas » à « fontaine ». Câest le premier sens quâil faut privilĂ©gier ici[13]. Le quartier, formĂ© autrefois dâun bras de la Giscle, Ă©tait autrefois marĂ©cageux[8].
A lâopposĂ© de la commune se trouve le Gourbenet. Ce quartier sâĂ©tend Ă la limite avec la Croix-Valmer le long dâun petit ruisseau, gourg en provençal, de lâancien provençal gorc, « gouffre »[12]. Le nom ancien Ă©tait en Gorc Benet, avec un nom de personne. Deux autres toponymes aujourdâhui disparus, lo Gorc de Gandolessa, et lo Gorc de lâOleta, ont Ă©tĂ© formĂ©s Ă partir de gorc, ce dernier avec le terme ouleto, « petite marmite » Ă comprendre comme « petit creux de rocher »[12].
Longagne est un quartier au nord-ouest de Gassin. Il dĂ©signait autrefois un lieu plus bas dans la plaine, voisin de Mourteires, au sens proche. Ce nom est dâorigine provençale, loungagno, devant ĂȘtre compris dans un sens plus ancien : « latrines, cloaque, lieu infect »[12].
Le quartier de MouliĂšres se trouve entre Rebois et Barbarie, Ă lâouest du village. Son nom vient du provençal mouliero, signifiant « prairie marĂ©cageuse »[12]. Le nom du quartier de Mourteires, confondu aujourdâhui avec La Foux, vient possiblement de lâancien français mortier, « boue »[22]. Il sâagirait du diminutif du provençal mourtiĂ©, mourteiret. A disparu Ă©galement le lieu-dit Stagnum, dont le nom dĂ©signait une Ă©tendue dâeau stagnante[13].
Les puits
La nécessité de pouvoir se fournir en eau a conduit, au village comme dans les plaines, à la création de nombreux puits, dont les noms dérivent du provençal pous. Il en demeure deux sur le domaine public au village, datés du XVIIe siÚcle, sur les trois qui existaient au XIXe siÚcle.
Le lieu-dit du Puits, Ă©galement dĂ©nommĂ© le Bon Puits, dĂ©signait une partie du plateau Ă la sortie sud du village, sur le chemin de Ramatuelle. Il a Ă©tĂ© construit avec lâadjectif bon, de mĂȘme sens en provençal qu'en français. Avec lâadjectif « neuf » a Ă©tĂ© crĂ©Ă© le nom du Puis Neuf, lieu-dit oubliĂ© et non localisĂ©, Ă proximitĂ© du village.
Il existe aujourdâhui au village la rue du Puits. Son nom, de crĂ©ation rĂ©cente, nâapparaĂźt pas dans les documents anciens. Elle fait suite Ă la rue Longue et conduit Ă la rue de la Calade. Le puits quâil dĂ©signe se trouve Ă lâangle de ces deux rues. Il date du XVIIe siĂšcle.
Au sud-ouest du village se trouve le chemin du Puits Saint-Jean.
Le sol
La qualitĂ© et la composition des sols sont Ă lâorigine de noms qui rappellent les principales caractĂ©ristiques gĂ©ologiques de Gassin. (Voir aussi le chapitre sur lâagriculture).
Le caractĂšre rocheux et pierreux du sol gassinois apparaĂźt dans de nombreux noms. Roucas dou CastĂ©ous, quartier Ă lâest du village entre Minuty et Barbeyrolles, possĂšde un nom formĂ© du provençal roucas, « rocher », avec casteu, « chĂąteau ». Deux autres anciens noms de lieux sont issus du provençal roco : La Roquo et La Roqua del Folet[13]. Le nom de lieu, aujourdâhui inusitĂ©, Los Clapies, vient du provençal clapier « tas de pierres, terrain couvert de pierres »[12]. Le nom de Lo Gres de Sanct Laurens ancien lieu-dit du quartier de Saint-Laurent, Ă©tait formĂ© avec le provençal gres, « terrain graveleux, pierreux »[18], et le nom de saint. Un autre nom a existĂ© sur la mĂȘme forme : lo Gres de Sanct Martim[13].
Le nom de quartier de Verdagne au sud du village, pourrait ĂȘtre rattachĂ© aux hydronymes. Il vient du provençal verd, probablement pour dĂ©signer un lieu humide et verdoyant[13]. Son nom est associĂ© au moulin de Verdagne, quartier dont un camping a pris le nom.
Le nom de lieu Rouilloux, dĂ©signait un quartier au sud-ouest, Ă la frontiĂšre avec La Croix-Valmer. Il vient du provençal rouious, « rouillĂ©, couleur de rouille », peut-ĂȘtre par association aux espaces peuplĂ©s de messugues et de fougĂšres[13] ou Ă la couleur du sol.
Las Arenas, nom de lieu aujourdâhui disparu, du provençal areno, dĂ©crivait un « lieu plein de sable »[12], du « menu sable qui couvre les bords de la mer et des riviĂšres »[18].
LâAnglade, ancien nom de lieu Ă lâouest de la Foux, formĂ© Ă partir du provençal anglado, signifiait un « angle, [un] coin de terre »[12].
Le vaste quartier de FumĂ©e Longue sâĂ©tend au sud-ouest, entre la Mort du Luc et Bourrian. Son nom vient du provençal familongua et signifie « longue faim », peut-ĂȘtre pour qualifier des terres inhospitaliĂšres[13].
La flore
La vĂ©gĂ©tation a Ă©galement fourni dâabondants toponymes qui fournissent des indications sur lâĂ©tat de la nature, son Ă©volution et le rapport de lâhomme Ă son environnement par le choix de dĂ©crire certains lieux par la prĂ©sence dâespĂšces typiques. (Voir Ă©galement le chapitre Vergers).
Les pins, si nombreux dans la rĂ©gion, apparaissent dans deux toponymes, dont La PinĂšde, quartier au nord-est de Gassin, partagĂ© avec Ramatuelle. Le nom vient du provençal pin, de mĂȘme signification. Lâarbre a Ă©tĂ© utilisĂ© pour dĂ©signer un autre nom de quartier, lo Pim de Ricardessa, aujourdâhui disparu[13]. (Pour le quartier de Pin Pinon voir le chapitre consacrĂ© Ă la Vigne). Il existe Ă Sinopolis une allĂ©e des Pins Bouans, nom peut-ĂȘtre formĂ© avec lâadjectif bouan, bon.
Un autre arbre emblĂ©matique du territoire apparaĂźt dans un odonyme : La Rampe des Micocouliers. Ce passage en escalier au village permet de rejoindre la rue de lâEnclos et la place deĂŻ Barri. Il doit son nom au micocoulier de Provence, dont plusieurs spĂ©cimens ornent la place deĂŻ Barri.
Le vaste quartier de BagarĂšde, aux confins de Gassin, la Croix-Valmer et Cogolin doit son nom au provençal baguiĂ©, « laurier », avec le suffixe -edo , pour former des « taillis [...] de lauriers »[18]. Il a donnĂ© son nom Ă la piste de BagueirĂšde Nord, qui traverse la commune du nord au sud depuis Font-Mourier jusquâau quartier de BagueirĂšde et Ă un quartier au nord-est de ce dernier : BagueirĂšde Haute.
Les lieux humides et leur vĂ©gĂ©tation spĂ©cifique ont fourni plusieurs toponymes, dont lâun des plus rĂ©pandus : La Berle. Ce nom dĂ©signe un quartier, une fontaine, une riviĂšre et une route Ă lâest du village. Elle relie la plaine de Gassin au nord au village par lâest en passant par les deux hameaux devenus domaines viticoles : Minuty et Barbeyrolles. Son nom vient du provençal berlo, « berle dressĂ©e » plante aquatique prĂ©sente dans le Var[13]. Lâancien nom de lieu aujourdâhui oubliĂ© Lo Canier est issu du provençal cana, « canne de Provence, roseau cultivĂ© [...] commune dans les lieux marĂ©cageux de la Provence mĂ©diterranĂ©enne » et son dĂ©rivĂ© canier, « cannaie, lieu plantĂ© de cannes »[18]. Le nom du quartier des JonquiĂšres, au nord, prĂšs de la Foux, du provençal jounguiera, signifie « jonchĂšre, lieu couvert de joncs »[18]. Le nom sâĂ©crivait autrefois au singulier[13].
Trois espĂšces dâarbres apprĂ©ciant les lieux humides ont donnĂ© leur nom Ă des lieux-dits, aujourdâhui inusitĂ© : Champ de lâHormeaud, dans le secteur de BĂ©lieu, dont le nom est issu du provençal olme, traduit en français en orme[13]. Lo Fraysse, au sud du village, doit son nom au provençal fraisse, « frĂȘne ». Avec le suffixe -eda, il a formĂ© un autre nom de quartier aujourdâhui inusitĂ© : la Fraysseda. Le frĂȘne a Ă©tĂ© Ă lâorigine du nom mĂȘme de la rĂ©gion, longtemps connue comme le Fraxinet, aujourdâhui le Freinet, du latin fraxinetum[13]. Le quartier de la Vernatelle au sud-ouest, a Ă©galement un nom issu du provençal. Vernatello signifie « petite aulnaie », dĂ©rivĂ© du provençal verno, « aulne »[12]. Cet arbre a Ă©galement donnĂ© son nom Ă un quartier aujourdâhui oubliĂ©, la Boal de la Verne et Ă la Chartreuse de la Verne[13].
Le chĂȘne-liĂšge, espĂšce trĂšs rĂ©pandue aujourdâhui et toujours utilisĂ©e, nâa laissĂ© aucune toponyme, contrairement au chĂȘne pubescent ou chĂȘne blanc, du provençal roure, « rouvre ». La RouillĂšre, quartier Ă lâest, partagĂ© avec la commune de Ramatuelle, doit son nom Ă rouviero, « forĂȘt de rouvres ». Il est toujours aujourdâhui boisĂ© en chĂȘnes ; le nom est utilisĂ© par le domaine viticole qui sây est implantĂ©. Le chĂȘne a Ă©galement donnĂ© la Font del Roure, aujourdâhui oubliĂ©[13].
Deux lieux ont autrefois Ă©tĂ© nommĂ©s dâaprĂšs des arbres fruitiers sauvages : LâAgranasseda et Purissier, tous deux Ă lâouest du village. Leur nom vient du provençal, agrenas, « prunellier », avec le suffixe -eda, « lieu plantĂ© de prunelliers » pour le premier, et peirassiĂ©, « poirier sauvage »[12], pour le second. Cet arbre, autrefois rĂ©pandu dans le Freinet, a Ă©tĂ© utilisĂ© pour dĂ©signer un autre quartier, aujourdâhui oubliĂ© : lo Pera[13].
Le nom de La Font de Bregas, a Ă©tĂ© formĂ© avec font, « source », et du dĂ©rivĂ© du provençal brusc « bruyĂšre », dĂ©signant la bruyĂšre arborescente, avec le suffixe augmentatif -as[12] - [13]. Lâancien nom de lieu Bouis, aujourdâhui inusitĂ©, vient du provençal bouis , « buis, arbrisseau »[12].
Une seule fleur est Ă lâorigine dâun toponyme, aujourdâhui oubliĂ© : Las Porraquedas, du provençal pourraco « asphodĂšle », avec le suffixe -eda « champ dâasphodĂšles »[12] - [13].
La faune
Un seul animal figure parmi les toponymes anciens : le loup. Il a donnĂ© la Colle du Loup, ancien nom de quartier aujourdâhui inusitĂ© au nord-est, prĂšs de Saint-Tropez. Le nom vient du provençal loubo, « louve », ou peut-ĂȘtre dans le sens « crĂȘte de montagne dentelĂ©e ». Le Val de Bois possĂšde la mĂȘme origine, tout comme Les Louboues, quartier au nom oubliĂ© aujourdâhui, aux confins de Gassin, prĂšs de Ramatuelle et de Saint-Tropez[13].
Le climat
Gassin possÚde trois anémonymes, dont deux se trouvent au village.
La MontĂ©e Ven Terraou est une route Ă lâentrĂ©e du village, menant du cimetiĂšre Ă la place Neuve. Son nom vient du provençal ven, « vent » et terrau, « terre ». Ven terraou signifie littĂ©ralement « vent de terre » ; il sâagit du vent soufflant du nord-ouest Ă Gassin, Ă savoir le Mistral. Il sâoppose au vent marin, qui souffle lui, Ă Gassin, dâĂ peu prĂšs tous les autres cĂŽtĂ©s. VĂšnt-terrau Ă©tait usitĂ© autrefois depuis le Forez jusquâĂ lâembouchure du RhĂŽne et au-delĂ .
La Traverse du Levant , au nouveau village, doit son nom au vent dâest trĂšs humide qui souffle sur les cĂŽtes de Provence.
LâallĂ©e du Ponant est une voie situĂ©e Ă Sinopolis qui se rĂ©fĂšre Ă un vent qui souffle de façon plus marquĂ©e de lâouest que le Mistral.
Hommes et Dieux
Les anthroponymes abondent. Ils sont proposĂ©s comme origine, outre Gassin (selon lâhypothĂšse dâĂlisabeth Sauze), pour le Bourrian, premier nom dâhabitat connu du village et de lâimportant quartier Bertaud, coseigneurie de Gassin au Moyen Ăge.
Bourrian
Le lieu dâimplantation dâAthĂ©nopolis Ă©tant indĂ©terminĂ© et les noms des installations romaines nâĂ©tant pas connus, Bourrian est le nom du premier village attestĂ© ayant existĂ© sur le territoire de Gassin. Le lieu dâĂ©tablissement exact de cet habitat est incertain. Il pourrait ĂȘtre identifiĂ© avec le quartier de Villevieille ou pourrait ĂȘtre lâancien nom de Gassin.
Il est connu par le cartulaire de lâabbaye Saint-Victor comme le castrum Borriani en 1056, mais nâapparaĂźt plus dans les documents postĂ©rieurs, remplacĂ© par Garcin pour lequel il nây avait jusquâici pas de mention en tant que lieu dâhabitation[5].
Le nom demeure aujourdâhui prĂ©sent dans la riviĂšre qui traverse la commune du sud-ouest au nord, Le Bourrian. Il existe Ă©galement un quartier du Bourrian, une route du Bourrian et un domaine viticole a Ă©galement pris ce nom.
Il sâagit Ă lâorigine dâun nom de domaine gallo-romain formĂ© autour du sobriquet burrus, « roux »[11] - [13]. Albert Germondy proposait au XIXe siĂšcle une origine grecque, ÎČÎżÏÎŹ, auquel il donne la dĂ©finition de « pĂąturage »[23].
Bertaud
Le quartier actuel de Bertaud a Ă©tĂ© autrefois un vaste domaine accueillant le chĂąteau Bertaud, arriĂšre-fief de la baronnie de Grimaud, dont les seigneurs Ă©taient coseigneurs de Gassin. Il a abritĂ© un habitat ancien puisque les restes dâune villa romaine ont Ă©tĂ© retrouvĂ©es lors de travaux sur le site actuel de lâusine des torpilles de Naval Group.
Il a donnĂ© au cours du temps son nom Ă diverses entitĂ©s gĂ©ographiques (Colle Bertaud, le chemin de Bertaud, le Carton de Bertaud, la Plaine de Bertaud), Ă un pin autrefois cĂ©lĂšbre, le Pin de Bertaud, et aujourdâhui au domaine de Bertaud-Belieu, qui assure au quartier une renommĂ©e internationale grĂące Ă la rĂ©colte annuelle de fonds organisĂ©e par la fondation DiCaprio[24].
Le nom provient du nom germanique Bertoaldus[25], qui nâest connu ni comme prĂ©nom ni comme nom de famille dans la PresquâĂźle[13].
Noms de personnes attachés à un lieu
Les noms de personnes, de familles ou sobriquets, sont trĂšs nombreux et fournissaient au Moyen Ăge la plupart des toponymes. Beaucoup ont aujourdâhui disparu.
Prénoms et noms de famille
- Fous dâAgoust : lieu-dit entre Gassin et Ramatuelle ; du nom latin Augustus ; nom de famille attestĂ© Ă Gassin encore Ă la fin du Moyen Ăge.
- La Font dâAngaudo, Lo Prat dâAngaudo : ancien nom de prĂ© et de source ; nom de famille non attestĂ©.
- Le Can dâAudran : ancien nom de lieu oubliĂ©, sur lâancien chemin de la MĂŽle ; du nom germanique Aldramnus. Il a donnĂ© Ă©galement lo Casai de Autrano , quartier situĂ© dans lâaire du village.
- Gourbenet : du latin Benedictus, nom provençal Benezech, Benet, Beynet avec gorc (voir relief).
- Boustagnenque : ancien nom de lieu Ă lâouest, entre Cogolin et le Bourrian ; du germanique Boodsteinus[25], avec le suffixe -ing soulignant lâappartenance ; nom attestĂ©.
- La Font de Covet : ancien nom de lieu aujourdâhui oubliĂ© ; nom de famille avec font, fontaine.
- Le Pas de DomenigĂčin : nom dâun ancien guĂ© sur le ruisseau descendant de lâAlartane ; du prĂ©nom Domergue, du latin Dominique.
- La Gabrielle : ancien nom de lieu aujourdâhui oubliĂ©, Ă lâouest ; du prĂ©nom latin Gabriel, via lâhĂ©breu.
- Pré Glaude : lieu-dit au sud ; du provençal glaudo, via le latin claudius, « boiteux ».
- La Boal dels Gonties : ancien nom de lieu aujourdâhui inusitĂ©, prĂšs de Cogolin ; du germanique Cunderamnus[25], qui nâest connu ni comme prĂ©nom, ni comme nom de famille dans le Golfe.
- Lo Cros de Joham : ancien nom de lieu oubliĂ© ; du latin Johannes, via lâhĂ©breu, avec cros, « creux » (voir relief).
- Chùteau Martin : quartier littoral, entre Bertaud et la Bouillabaisse, désignant autrefois une villa ; du nom et prénom trÚs fréquent Martin avec le nom chùteau.
- Lo Prat de Salamon : ancien nom de lieu aujourdâhui oubliĂ© ; sur lâancien chemin de la MĂŽle ; du nom et prĂ©nom dâorigine hĂ©braĂŻque Salomon avec prat, « prĂ© ».
- Lo Gorc de Gandolessa : ancien nom de lieu, aujourdâhui inusitĂ©.
- La Font de Grimaud : ancien nom dâune source situĂ©e dans le quartier de Verdagne ; du germanique Grimoaldus[25], qui nâest connu ni comme prĂ©nom, ni comme nom de famille dans la rĂ©gion, et qui a donnĂ© son nom Ă un autre village perchĂ© du golfe de Saint-Tropez : Grimaud (Var).
- Guirroux : ancien lieu-dit aujourdâhui oubliĂ© proche de celui de Bonne Fontaine ; du prĂ©nom Gui accolĂ© au nom Roux, tous deux attestĂ©s, ou dâune erreur de graphie de Guiraud, nom de famille germanique Ă©galement usitĂ©.
- La Belle Isnarde : lieu-dit aujourdâhui oubliĂ©, situĂ© prĂšs de Villevieille ; du germanique Isanhardus, nom de famille attestĂ©.
- Jauffret : quartier organisĂ© autour dâune ferme transformĂ©e aujourdâhui en camping, au nord-ouest, entre Cogolin et La Foux ; du germanique Gautfredus[25], nom attestĂ©.
- La Mort du Luc : route menant de Gassin Ă Cogolin, depuis Caruby Ă Gassin jusquâau chemin de la NĂ©gresse Ă Cogolin ; du latin Luc, via lâhĂ©breu. Ce nom est inexpliquĂ©. Il pourrait ĂȘtre le souvenir dâun accident mortel survenu Ă un certain Lucou, au plus tard au XVIIe siĂšcle[26]. Il caractĂ©rise Ă©galement le quartier.
- Lunaut : ancien nom de lieu aujourdâhui inusitĂ© ; du germanique Lunolt[25], nom absent de lâaire gĂ©ographique.
- Le Pré Martel : ancien nom de lieu entre Bélieu et le ruisseau du Bourrian, nom de famille attesté avec le nom pré.
- Minuty : quartier et hameau au nord de Gassin, BĂ©lieu et Barbeyrolles. Il doit son nom Ă la famille qui lâhabitait, dont les maĂźtres chirurgiens Joseph et François Minuty au XVIe siĂšcle. Le nom de famille signifie menut, « petit, grĂȘle, menu ». Le quartier a donnĂ© son nom au chĂąteau Minuty, cru classĂ© de Gassin.
- Lo Pim de Ricardessa : ancien nom de lieu aujourdâhui oubliĂ© ; du germanique Rihhartus[25], nom attestĂ©, avec pim, « pin ».
- Font Rolando : ancien nom de lieu oublié, situé prÚs du village ; du germanique Ruatlandus[25], nom attesté, avec font, « source », « fontaine ».
- Salesse : nom de quartier au nord-est du village ; du nom de famille Salesse, donné par la famille de Joseph Salesse qui possédait cette terre au XVIIIe siÚcle[21].
- La Vinha de Tassil : nom de lieu oublié, il désignait la vigne avec un nom de famille attesté.
Sobriquets
- La Barate : ancien nom de lieu aujourdâhui oubliĂ©, entre BĂ©lieu et la RouillĂšre ; du provençal barato, « marchĂ© ; fraude, tromperie », nom de famille attestĂ©.
- Les Bayes : quartier entre Bertaud et Val de bois ; du provençal « baille, espÚce de baquet », nom de famille attesté.
- La Vinha de Brunel : ancien lieu-dit aujourdâhui inusitĂ© ; du provençal brun, « brun, sombre », nom de famille attestĂ© avec vinha, vigne.
- LâOrt Caminier : ancien nom de lieu aujourdâhui inusitĂ© ; du provençal caminiĂ©, « voyageur, batteur dâestrade, vagabond » et ort « jardin ».
- Lo Casai de Caravilha : ancien nom de lieu aujourdâhui inusitĂ©, situĂ© au village ; du provençal caraviho, « chicane, tromperie, querelle », nom non attestĂ©, avec un dĂ©rivĂ© de casal, masure. Il a Ă©galement donnĂ© lâOrt de Caravilha.
- Lou Barri de Chauvin : lieu-dit au sud du village ; du provençal barri, « remparts, muraille, fortification »[12], avec le nom Chauvin, forme francisée de Cauvin, de calv, « chauve ».
- Chic : ancien nom de lieu autour dâune ferme au sud-ouest du village ; du provençal chic, « petit ».
- Patapans : nom dâun vaste quartier boisĂ© au nord-est de Gassin, partagĂ© avec Ramatuelle. Il existe une piste des Patapans. Le nom vient de lâ« onomatopĂ©e du bruit du tambour »[12].
- La Pissarella : ancien nom de lieu aujourdâhui oubliĂ©, le nom, qui peut Ă©voquer le « jet dâurine » est comptabilisĂ© comme nom de sobriquet par Ălisabeth Sauze. Il signifie aussi « jet dâeau [...] filon dâeau qui coule dâun rocher » et se retrouve dans diffĂ©rents noms de lieux provençaux : pissaret, pissarelle, etc.
- Lo Vientador : ancien nom de lieu aujourdâhui oubliĂ©.
(Voir aussi : Coste Brigade, Font Bressat, Roucas dou Castéous.)
Nom dâorigine
Plusieurs noms Ă©voquent lâorigine : LâArlatane, qui dĂ©signe une source et aujourdâhui des sentiers de randonnĂ©es au sud-ouest du village. Le nom vient du provençal arlaten, arlaten, « dâArles ». Cavaillon est ancien nom de rue et de quartier au village. Il sâagit de lâextrĂ©mitĂ© nord de lâactuelle rue Longue.
Ălisabeth Sauze classe Bagary parmi les noms dâorigine. Ce quartier au nord-est du village a Ă©galement donnĂ© son nom Ă un chemin. Le nom est attestĂ© et rĂ©pandu comme nom de famille dans le Var et plusieurs lieux des Maures portent ce nom (Plan-de-la-Tour, Cannet-des-Maures). Lâancien nom de quartier Barbantane est Ă©galement issu dâun nom de lieu de ville des Bouches-du-RhĂŽne.
Bestagne est un quartier boisĂ© au nord-est du village ; son nom est Ă©galement portĂ© par deux moulins ruinĂ©s et un chemin. MĂ©decin-Champagne, quartier au nord du village, prĂšs de la plaine, est formĂ© du nom de lieu et du nom de mĂ©tier. Dâautres noms sont issus de noms de lieux selon Ălisabeth Sauze : les lieux-dits oubliĂ©s des Dangers, Pournain, et le quartier de Chausse. Ce dernier est enclavĂ© au sein de La Croix-Valmer, aux confins sud-ouest de Gassin. Il abrite le domaine de Chausse.
Hagiotoponymes et divinités
Lâempreinte de lâĂglise est importante dans les toponymes.
Concernant lâorganisation locale des croyants, il a existĂ© une place de la Paroisse, ou Plasse, aujourdâhui place de lâĂglise, devant lâĂ©glise Notre-Dame-de-lâAssomption. Le petit chemin qui longe lâĂ©glise au nord est le passage des BĂ©nĂ©dictins, du nom de lâordre monastique de Saint-BenoĂźt.
Le symbole de la chrĂ©tientĂ©, la croix, a Ă©tĂ© utilisĂ© pour former deux noms de quartier aujourdâhui disparus : La Crois Pinedade et La Cros del Vintador.
Les saints
Outre le saint patron de Gassin, saint Laurent, qui possĂšde une rue Ă lâentrĂ©e nord du village, plusieurs saints catholiques sont Ă lâorigine de toponymes Ă Gassin. Le saint local a donnĂ© son nom Ă une chapelle, un quartier, le gres de Sanct Laurens et la Vinhas de Sanct Laurens.
Lâun des hagiotoponymes les plus prĂ©sents cĂ©lĂšbre le pĂšre de JĂ©sus, saint Joseph, dont le nom a Ă©tĂ© utilisĂ© pour une montĂ©e, un oratoire et un monument. Le Saint-Esprit a servi Ă nommer autrefois une rue et une place au cĆur du village, aujourdâhui rue Centrale et place de la Mairie. Le nom a Ă©galement Ă©tĂ© utilisĂ© pour nommer Lo Cros de Sanct Sperit. Dâautres saints encore ont Ă©tĂ© toponymisĂ©s : Saint-Bonaventure pour un quartier et un chemin au nord-est de Gassin, prĂšs de Saint-Tropez, Saint Jean qui dĂ©signait un quartier, peut-ĂȘtre pour saint-Jean Cassien, fondateur de lâabbaye de Saint-Victor de Marseille ; le nom de Saint Julien a Ă©tĂ© utilisĂ© pour dĂ©signer un quartier, une chapelle et un ort Saint Martin a Ă©tĂ© inclus dans trois toponymes : le Cros de Saint-Martin, la plaine de Saint-Martin, lo Gres de Sanct Martin.
Saint SĂ©bastien a donnĂ© son nom Ă un quartier entre Gassin et Ramatuelle. Il abritait la chapelle Saint-SĂ©bastien Ă la sortie du village ; le chemin qui menait depuis le bourg et la porte quâil traversait portaient Ă©galement le nom de ce martyr[21]. Le nom de la rue Saint-SĂ©bastien a Ă©tĂ© modifiĂ©e pour devenir la rue Saint-Jean-Baptiste.
Le chemin du Puits Saint-Jean sâĂ©tend Ă lâextrĂ©mitĂ© sud-ouest du village. Il relie la rue Saint-Jean-Baptiste au mini-stade et aux Boucles de lâArlatane.
LâĂ©glise du village est dĂ©diĂ©e Notre-Dame-de-lâAssomption. La chapelle est, elle, dĂ©diĂ©e Ă Notre-Dame-de-la-Compassion ; elle est Ă©galement connue sous le nom de Notre-Dame-de-la-Consolation[21].
Le surnaturel
Lâancien nom de lieu La Roqua del Folet est formĂ© dâun nom de famille ou d'un nom commun associĂ© Ă roqua, roche. Ălisabeth Sauze lâinclut dans les Ă©lĂ©ments Ă©voquant le surnaturel. Le village de Gassin est dâailleurs connu comme le village des SorciĂšres, nom qui a donnĂ© son nom au groupe folklorique de Gassin, LeĂŻ Masco, les masques, les sorciĂšres en provençal.
DĂ©esse et dieu grec et romain
Les Grecs fondÚrent plusieurs cités et comptoirs le long de la cÎte méditerranéenne durant le premier millénaire avant notre Úre.
Le comptoir grec dâAthĂ©nopolis, Ă©voquĂ© par les gĂ©ographes antiques Pline lâAncien[27] et Pomponius Mela[28], est situĂ© dans le golfe de Saint-Tropez, sans quâĂ ce jour aucune dĂ©couverte ne puisse dĂ©terminer prĂ©cisĂ©ment son emplacement. Le nom vient de la dĂ©esse grecque AthĂ©na au nom de laquelle a Ă©tĂ© ajoutĂ© le suffixe -polis, « citĂ© ». Pline lâAncien rattache cet Ă©tablissement Ă la colonie de Marseille en lâappelant Athenopolis Massiliensium ; Pomponius Mela le situe entre Forum Julii (FrĂ©jus) et Olbia (HyĂšres). En 2016 a Ă©tĂ© inaugurĂ© un bĂątiment HLM dĂ©nommĂ© le Neptune aux Marines de Gassin[29]. Il fait rĂ©fĂ©rence au dieu romain des Mers, Neptune. La voie privĂ©e qui y mĂšne est lâallĂ©e du Trident, attribut de ce dieu.
Personnalités
Les noms de personnalitĂ©s ont Ă©tĂ© peu utilisĂ©s dans la politique de dĂ©nomination des rues. Sept sont recensĂ©s et tous issus de lâhistoire locale, ce qui peut marquer une certaine « autocĂ©lĂ©bration »[30]. Deux viennent de lâhistoire mĂ©diĂ©vale, un de lâĂ©poque moderne et quatre de la pĂ©riode contemporaine. Lâabsence de toute rĂ©fĂ©rence Ă des personnalitĂ©s et Ă©vĂšnements dâenvergure nationale est notable.
Personnalités locales
- Rue de Germondy : rue du nouveau village, elle rappelle le souvenir de la famille Germondy, famille de notables de Gassin et Saint-Tropez, qui compta des notaires royaux, des marchands et des rentiers. La famille sâest Ă©teinte au dĂ©but du XXe siĂšcle ; le domaine principal de la famille fut lâactuel ChĂąteau Minuty[8] - [31].
- Place Hannibal de ChĂąteauneuf : cette place centrale du nouveau village a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e par lâarchitecte François Spoerry durant les annĂ©es 1990. Elle porte le nom de lâun des seigneurs de Gassin, au dĂ©but du XVIIe siĂšcle. Il fit donation de la terre de Bertaud et de la coseigneurie de Gassin Ă sa fille, en charge Ă elle de le donner Ă lâun de ses enfants mĂąles issu de son mariage avec François dâAlbert de Castellane[32].
- Rue Marie-Louise Raymond : rue du nouveau village, elle rappelle le souvenir dâune habitante de Gassin qui vendit le terrain sur lequel fut bĂąti lâextension moderne de Gassin et donna Ă la commune de la Croix-Valmer le terrain sur lequel a Ă©tĂ© construit le stade municipal. Cette pratique est habituellement connue dans les grandes villes[30].
- Rue du Troubadour Rollet de Garcin : nom de rue de lâancien village ; Rollet de Garcin serait un troubadour nĂ© Ă Gassin, connu par la seule plume de Jean de Nostredame, le frĂšre de Nostradamus, auteur dâun livre fantaisiste sur les troubadours.
Lâhommage aux soldats du 15e Corps
Trois places publiques ont Ă©tĂ© baptisĂ©es en 2016 Ă Gassin. Les trois parkings Ă lâentrĂ©e du village ont reçu les noms de trois soldats de Gassin du XVe Corps morts durant le mois dâaoĂ»t 1914 : Louis Collomp, Charles Giordano et LĂ©on Martel[33].
Câest durant cette pĂ©riode que se dĂ©roula lâaffaire du XVe Corps. Alors que les Provençaux combattaient au front, le sĂ©nateur Auguste Gervais diffama les hommes du XVe Corps, suivi notamment par Georges Clemenceau, pourtant sĂ©nateur du Var.
Lâinauguration des plaques de rue se dĂ©roula le 17 septembre 2016 Ă lâoccasion des JournĂ©es du patrimoine. Elle sâinscrit dans une longue action mĂ©morielle toponymique des autoritĂ©s provençales commencĂ©e dĂšs la fin de la PremiĂšre Guerre mondiale par la mairie de Vidauban.
Le travail
Lâagriculture
La transformation et la mise en valeur des terres par lâactivitĂ© agricole, centrale dans la vie des hommes depuis toujours, a conduit Ă la crĂ©ation de nombreux noms.
Lâorganisation des terres
Plusieurs noms Ă©voquent les champs, formĂ© avec le provençal camp, « champ, piĂšce de terre » et un nom, de personne ou dâarbre : le Can dâAudran, ancien nom de lieu aujourdâhui inutilisĂ© et Champ de lâHormeau (voir flore)[13]. Le diminutif camboun, « champ, petit champ cultivĂ© », a donnĂ© Cambon, quartier situĂ© prĂšs de Ramatuelle[13], et Lo Campon de Mieja Via, le champ situĂ© au milieu du chemin (vers Ramatuelle). Les terres, le terme Ă©tant compris comme parcelle, est Ă lâorigine de Terra Longa, ancien nom de lieu oubliĂ© qui Ă©tait situĂ© dans la plaine au nord. Il est formĂ© Ă partir du provençal terro, « terre », et de lâadjectif lonc, « long », « de forme allongĂ©e ». La Terra del Rodel, ancien nom de lieu oubliĂ©, Ă©galement connu comme lâIera de Rudel[13], a Ă©tĂ© crĂ©Ă© sur la mĂȘme forme, avec le nom rodel.
Dâautres noms ont Ă©tĂ© utilisĂ©s pour les terres laissĂ©es en friche, comme Bouigue, ancien nom de lieu Ă lâouest, entre les MouliĂšres et Cros de Martin. Il vient du provençal bouĂŻgo, « friche »[13]. La Gastoha, ancien nom de lieu aujourdâhui oubliĂ©, sur le chemin de Saint-Tropez, est issu du provençal gastous, de gast, « dĂ©sert, abandonnĂ© »[12] - [13]. (Voir aussi le chapitre sol).
Le nom de la rue de lâAire, qui relie le nouveau village depuis lâĂ©cole primaire jusquâĂ la route des Moulins de Paillas, vient du provençal iero utilisĂ© pour « aire Ă battre le blĂ© »[12]. Il date du dĂ©but de lâextension moderne du village Ă la fin du XXe siĂšcle. Le terme dĂ©signait auparavant des Ă©tendues planes sans discrimination dâutilisation et a servi dans le passĂ© Ă plusieurs toponymes aujourdâhui disparus : en lâIera del Grec, lâIera de Montanier, lâIera de Rudel. Il a existĂ© Ă©galement le quartier des Aires Communes, aujourdâhui oubliĂ©, dans le quartier de Saint-SĂ©bastien, au sud du village ; il dĂ©signait une aire Ă battre le blĂ© publique[13]. Un grand projet dâamĂ©nagement du quartier de la rue de lâAire a Ă©tĂ© annoncĂ© au dĂ©but de 2017[34].
Les cultures dans les terres provençales accidentĂ©es sont propices Ă la culture en terrasse. Plusieurs toponymes en tĂ©moignent, comme Las Terrieras, ancien nom de lieu oubliĂ©, identifiĂ© dans le quartier de la RouillĂšre, issu du provençal terrier, « terrasse, tertre »[18] - [13]. Le Sentier des Restanques est un nom de chemin de randonnĂ©e dans les Boucles de lâArlatane. Il vient du provençal restanca, Ă lâorigine utilisĂ© pour dĂ©signer des ouvrages de canalisation des eaux pour les cultures, ici dans son sens actuel de murs de soutĂšnement en pierre sĂšche[20]. Il existe Ă©galement un passage des Restanques, au nord-est du nouveau village.
Le maraĂźchage
Les abords du village ont Ă©tĂ© utilisĂ©s pour le maraĂźchage. Le lieu-dit du Grand Jardin, aujourdâhui oubliĂ©, venait du provençal jardin, avec lâadjectif grand. Il dĂ©signait probablement une parcelle destinĂ©e Ă la culture maraĂźchĂšre[13]. Plusieurs noms de lieux ont Ă©tĂ© formĂ©s autour du provençal ort, « jardin » ; tous ont aujourdâhui disparu. Trois Ă©taient formĂ©s avec des noms : lâOrt Caminier, avec le sobriquet caminiĂ©, « voyageur, batteur dâestrade, vagabond »[12], lâOrt de Caravilha, avec le sobriquet caravilho, « chicane, tromperie, querelle », et lâOrt de Sanct Jolian, dans le quartier de Saint-Julien. Avec le suffixe -as, il a donnĂ© Ă©galement le quartier des Ortas, aujourdâhui oubliĂ©[13].
Au nord du village existait le lieu-dit Les Ferrais, prĂšs de lâactuel cimetiĂšre. Le nom vient du provençal farrajo, dans le sens de « jardin » selon Ă. Sauze[13] ; F. Mistral donne « fourrage en vert, terrain en fourrage »[12]. Le nom de lieu Favegranade, qui dĂ©signait une terre situĂ©e entre Cambon et le Broc, vient du provençal favo, « fĂšve » et du participe passĂ© et adjectif granat, -ado, « fĂšve grenue » ou « fĂšve montĂ©e en graine »[12] - [13].
Les vergers
La culture des arbres fruitiers est ancienne Ă Gassin. Certaines espĂšces cultivĂ©es, comme les mĂ»riers au XIXe siĂšcle, nâont cependant pas laissĂ© de trace en toponymie. Lo Vergier de Rastim, ancien nom de lieu oubliĂ©, du provençal vergier, « verger », avec le nom Rastim (?)[12] - [13], Ă©voque directement la forme de culture. Les autres font rĂ©fĂ©rence aux arbres Ă©levĂ©s.
Seuls deux noms sont toujours utilisĂ©s aujourdâhui : Grafionier et Caruby. Le premier est un quartier au sud-ouest de la commune, prĂšs de BagarĂ©de ; son nom vient du provençal grafiouniĂ©, « bigareautier », qui dĂ©signe une espĂšce de cerisier. Il enclavĂ© Ă lâintĂ©rieur de La Croix-Valmer, Ă©tait autrefois organisĂ© autour dâune bastide isolĂ©e prĂšs du Bourrian. Il accueille aujourdâhui notamment un village de vacances dâAir France[35] - [13]. Caruby est un quartier Ă lâouest du village, au nord de la Mort du Luc ; le nom a Ă©tĂ© formĂ© avec le provençal carroubiĂ©, « caroubier », arbre cultivĂ© pour son bois, ses fruits et ses graines. Sa culture dut ĂȘtre importante dans ce secteur puisquâun quartier voisin Ă Cogolin sâappelle Caroubier.
La Carte de Cassini donne le nom des Orangers à un quartier situé entre Ville Vieille et Bélieu ; son nom est issu du provençal arangié, « oranger »[12] - [19].
Le nom de lâAmendier Tort, ancien lieu-dit aujourdâhui oubliĂ©, sur lâancien chemin de Grimaud, dĂ©signait un amandier isolĂ©, arbre rĂ©pandu en Provence[13], du provençal amendiĂ©, avec lâadjectif tort, « tortueux ». La Figuiera de Pueygros Ă©tait un nom de lieu dans le quartier de Pueygros ; son nom vient du provençal figuiĂ©, figuier, avec le nom du quartier Pueygros (voir relief)[13]. Le nom du lieu-dit aujourdâhui oubliĂ© Piras Gibbose, qui se trouvait dans le quartier de Saint-Martin, a un nom dĂ©rivĂ© du provençal pira, « poire »[13].
La vigne
La vigne demeure depuis plusieurs siĂšcles lâune des principales activitĂ©s agricoles de Gassin.
Elle est Ă lâorigine de plusieurs noms de lieux dont La Vignus, quartier et route (Ă©galement connue comme la route dĂ©partementale 89) au nord-ouest du village. Le nom vient du provençal vigno, « vigne, champ de vigne ».
Les autres sont dâanciens noms de quartier aujourdâhui oubliĂ©s : La Vinha de Brunel, dans le secteur des MouliĂšres, avec le nom de personne Brunel, La Vinha de Tassil, avec le nom de famille Tassil, et Las Vinhas de Sanct Laurens, dans le quartier de Saint-Laurent, au sud-ouest, avec le nom du saint-patron de Gassin. Ce lieu-dit se trouvait Ă proximitĂ© de la chapelle Saint-Laurent[13].
Il existe au village une rue de la Treille, dont le nom renvoie Ă une maison oĂč se trouve toujours aujourdâhui une vigne Ă©levĂ©e en treille.
Les animaux
La basse-cour a laissĂ© peu de toponymes. Le Capon dĂ©signait autrefois le sud-est du village. Son nom vient du provençal capoun, « chapon, coq chĂątrĂ© »[12] - [21]. La rue du Capon est aujourdâhui le haut de la rue de la Calade. Ălisabeth Sauze propose comme explication pour la Torre del Torhel, ancien nom de lieu vers Saint-Tropez aujourdâhui oubliĂ©, le provençal torre, « tour », compris comme pigeonnier[13].
La plupart des toponymes issus du bestiaire sont liĂ©s Ă lâĂ©levage ovin et caprin, plus pour dĂ©signer les abris que les bĂȘtes. Lâancien nom de lieu lâIera del Grec est issu du provençal grec, grei, « troupeau »[13]. Trois noms sont issus du provençal boual, « Ă©table Ă bĆufs », dont seul le premier, Boual, est toujours utilisĂ© aujourdâhui. Il sâagit dâun quartier situĂ© au nord du DĂ©fend des BĆufs, sur la colline qui accueille le village. Les deux autres Ă©taient la Boal de la Verne et la Boal dels Gonties, construits avec les noms gĂ©ographique et de personne. Le Jas des Moullieres, ancien nom de lieu aujourdâhui oubliĂ©, du provençal jas, dĂ©signait un « bercail, [une] bergerie, [une] cabane oĂč lâon enferme les troupeaux »[12] - [13].
Lâancien nom de lieu aujourdâhui inusitĂ©, Los Abeurados, vient du provençal abĂ©uradou, signifiant « abreuvoir »[13].
LâĂ©levage caprin a donnĂ© La Cabriere, nom de lieu aujourdâhui oubliĂ©, entre Gassin et Ramatuelle, formĂ© du provençal cabriero, « lieu frĂ©quentĂ© par les chĂšvres, Ă©table ou parc Ă chĂšvres »[13].
De trĂšs nombreux lieux ont Ă©tĂ© nommĂ©s dâaprĂšs un prĂš, du provençal prat, gĂ©nĂ©ralement associĂ© Ă son propriĂ©taire au temps oĂč le nom sâest fixĂ©. Ils marquent l'Ă©tat de la rĂ©partition de propriĂ©tĂ© fonciĂšre lors de leur formation[36]. Tous les toponymes connus sont dâanciens noms de quartier aujourdâhui inconnus, situĂ©s dans les plaines : PrĂ© Glaude, entre la Vernatelle et Verdagne, Le PrĂ© Martel, entre BĂ©lieu et le ruisseau du Bourrian, Lo Prat de Salamon, sur lâancien chemin de La MĂŽle ; le PrĂ© Marty, entre les quartiers des JonquiĂšres et du Plan, ou avec des adjectifs : Prat Lonc, du provençal lonc, « long » ; PrĂ© Fonterau, avec le provençal soteiran, « infĂ©rieur, bas », dont le nom est devenu incompris et a Ă©tĂ© modifiĂ©[13]. Il faut encore ajouter Le Paty, lieu-dit au sud du village, du provençal pati, « pĂątis, terrain de vaine pĂąture, pacage ; quartier affectĂ© au logement des troupeaux, place oĂč lâon fait reposer le bĂ©tail, oĂč on laisse croĂźtre lâherbe »[13].
Parfois, câest lâinterdiction faite aux animaux dâĂȘtre sur une terre qui est Ă lâorigine dâun nom. Câest le cas du DĂ©fend des BĆufs, quartier sis entre le Bourrian et la colline de Ville Vieille. Son nom vient de lâancien français dĂ©fens, qui dĂ©signait un bois ou un pĂąturage Ă lâaccĂšs rĂ©glementĂ©, associĂ© ici aux bĆufs[37].
LâĂ©levage des abeilles est Ă lâorigine dâun ancien nom de lieu, LâApier, aujourdâhui oubliĂ©, issu du provençal apiĂ©, « ruche », « rucher »[13].
La pĂȘche
LâactivitĂ© de la pĂȘche est restĂ©e Ă Gassin artisanale avant de disparaĂźtre en tant quâactivitĂ© Ă©conomique. Elle nâa laissĂ© quâun tĂ©moignage : celui de La Bouillabaisse, nom de riviĂšre et de quartier Ă la frontiĂšre entre Gassin et Saint-Tropez. La riviĂšre a pris le nom du quartier oĂč elle se jette dans le Golfe[13].
Elle Ă©tait autrefois connue comme le real de Gassin.
Lâartisanat et lâindustrie
Le massif des Maures et ses nombreux chĂȘnes liĂšges en firent la capitale des bouchons. Plusieurs unitĂ©s de production existĂšrent Ă Gassin ; elles Ă©taient encore cinq Ă la fin du XIXe siĂšcle alors que cette industrie dĂ©clinait, notamment sous son format artisanal[38]. La rue des Bouchonniers dans le village ancien, derriĂšre les restaurants de la place des Barris, rappelle lâimportance quâeut la bouchonnerie.
La rue des Fabriques est une rue de lâancien village Ă la dĂ©nomination moderne. Une autre rue du village, la MontĂ©e de la TubassiĂšre, qui permet de descendre de la rue Centrale Ă la rue Longue, sâinscrit dans ce registre. Elle doit son nom au provençal tubassiero, « brouillard de fumĂ©e [âŠ], maison oĂč il fume toujours »[12].
Les moulins furent un Ă©lĂ©ment essentiel de la vie Ă©conomique et de la survie. Il exista au cours du temps diffĂ©rents moulins Ă Gassin, Ă vent, Ă eau, Ă sang, pour produire du blĂ© et de lâhuile. Ils ont donnĂ© plusieurs toponymes : Le Moulin et Les Mollins, dâautres associĂ©s Ă des noms de personnes et de lieux (lo Molin Aurier, Lo Molin Rodier, lo Molin dels Benes, le Moulin BrĂ»lĂąt, le Moulin de Verdagne, le Moullin du Paty, les Moulins de Bestagne), dâautres caractĂ©risant leur fonctionnement (le Mollin de lâEau, le Moulin dâEau, la rue du Moulin Ă huile) ou leur Ăąge (lâAire du Moulin Vieux). Ălisabeth Sauze en rapproche Ă©galement le nom Lo Bessalh[13].
GrĂące Ă la farine des moulins, les habitants pouvaient confectionner du pain, aliment de base de la nourriture autrefois. Ils utilisaient pour cela les fours, ce qui a donnĂ© la rue du Four, au village. Dâautre fours ont existĂ© comme le Four Ă Chaux, qui fut autrefois un lieu-dit[13].
Les mĂ©tiers de la tannerie ont conduit Ă lâinvention de trois noms de quartiers, qui ont tous disparu. Les lavoirs, oĂč Ă©taient traitĂ©es les plantes[13], ont donnĂ© le Lavadou et lo Lavador. Le lieu-dit Qualquier, du provençal cauquiero, caractĂ©risait un rĂ©servoir utilisĂ© pour la tannerie[13].
La TuiliĂšre est un quartier entre la Gare et Saint-Laurent, Ă lâouest du village, dont le nom provençal, touliera, signifie « tuilerie »[18].
Lâinstallation dâune usine de torpilles de la sociĂ©tĂ© de Robert Whitehead, lâinventeur de la torpille sous-marine automobile, a enrichi Gassin dâun nouveau toponyme, Les Torpilles. Ce lieu-dit se situe au nord de Gassin, dans le quartier Bertaud. AprĂšs sa nationalisation en 1937, lâusine a Ă©tĂ© dirigĂ©e par le groupe DCNS qui, aprĂšs un peu plus de 100 ans de prĂ©sence, a annoncĂ© en 2016 vouloir se sĂ©parer du site[39].
Lâexploitation des bois a donnĂ© deux toponymes : Carbonel, du provençal carboun, « charbon », possiblement dâun nom de famille, et Rebois, quartier dont le nom est liĂ© au travail du bois selon Ălisabeth Sauze[13].
Lâargent
Le commerce est Ă lâorigine dâun nom de rue au village, la Rue du MarquĂąt, qui dĂ©signait le marchĂ©[21]. Elle a Ă©tĂ© remplacĂ©e par la rue Centrale.
La rue de la Tasco, au village, a remplacé la rue du Fort. Elle fait référence à la tasque, impÎt qui était prélevé sur une partie des récoltes[21].
Noms de métiers
Plusieurs noms de lieux font rĂ©fĂ©rence Ă un mĂ©tier, possiblement via un nom de personne : Barbarie (« boutique ou mĂ©tier de barbier »[12]), Barbeyrolle, Berbeguier, MĂ©decin-Champagne, Lo Cros de Mege et Lo Vallon de Mege. Lâancien nom de lieu La Palissade avait trait Ă la marine selon Ălisabeth Sauze[13].
Le labeur quotidien
Le Sentier des BugadiĂšres et la Traverse des BugadiĂšres sont deux chemins au sud du nouveau village. Le premier fait partie des sentiers de randonnĂ©e des Boucles de lâArlatane. Le nom, donnĂ© Ă la fin du XXe siĂšcle, dĂ©signe les lavandiĂšres ; il mĂšne Ă un petit lavoir. Le second conduit du nouveau village au sentier[40].
Habitat et constructions
Le fort médiéval
Il reste peu de toponymes des anciens habitats. Le caractÚre médiéval du village apparaßt dans de nombreux noms.
Le mot provençal barri, « rempart, muraille, fortification », a donnĂ© plusieurs noms toujours usitĂ©s aujourdâhui. Au village, la place deĂŻ Barri, connue comme la place des Restaurants, est une promenade longeant les remparts mĂ©diĂ©vaux Ă lâextĂ©rieur avec un panorama variant du golfe de Saint-Tropez au nord Ă la baie de Cavalaire et aux Ăles dâOr au sud. Au XVIe siĂšcle, le cadastre Ă©voque les barris vieulx, prĂšs de lâĂ©glise ; il sâagit des premiĂšres fortifications, les autres Ă©tant plus tardifs[21]. Le Barry Ă©tait un ancien nom de lieu.
Le premier quartier au nord-est du village se nomme Tras-Barry ; un chemin porte également ce nom. Il a été formé à partir de barri, avec tras , « derriÚre ».
Ce nom a par ailleurs donnĂ© deux autres noms, dont le lieu-dit des Barri de Gassin au sud-est. Câest le plus haut point de Gassin, culminant Ă 322 mĂštres. Un oppidum y existait autrefois ; les vestiges ont Ă©tĂ© dĂ©truits pour la construction dâantennes dĂ©pendant aujourdâhui du ministĂšre de lâĂcologie, de lâĂnergie, du DĂ©veloppement durable et de lâAmĂ©nagement du territoire. Le lieu est dit le Radio-Phare aujourdâhui. Lou Barri de Chauvin est un quartier Ă lâest du village, formĂ© avec le nom de personne Chauvin.
Le nom du fort mĂ©diĂ©val se maintenait dans le nom de quartier du Fort, au coeur du village mĂ©diĂ©val de Gassin. Il a donnĂ© la rue du Fort, qui se trouvait auparavant Ă lâactuelle rue de la Tasco.
Les portes
LâentrĂ©e Ă travers les fortifications Ă©tait permise grĂące aux portes. Il nây en avait quâune seule au Moyen Ăge, connue aujourdâhui comme la porte des Sarrazins. Au fur et Ă mesure de lâextension du village et de lâapaisement des temps, les portes sont devenues plus nombreuses. Une entrĂ©e a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e dans les remparts au milieu du XVIIIe siĂšcle au nord ; elle reçut le nom de Portail Neuf ou Porte Neuve[21]. Elle se trouvait sur les lieux de lâactuelle rue du Portail neuf.
Le Grand Portail, Ă©galement dĂ©nommĂ© le Portail real, permettait lâaccĂšs ouest du village dans les remparts. Un quartier a portĂ© autrefois le nom de Quartier de la Grande Porte.
Les faubourgs et au-delĂ
Avec lâextension du village, de nouveaux quartiers se sont crĂ©Ă©s durant lâĂ©poque moderne. Ils ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©s en fonction de leur positionnement par rapport au village. Le Bourg, ancien nom de quartier aujourdâhui oubliĂ©, dĂ©signait les faubourgs dans la partie ouest du village autrefois hors des murs dâenceinte ; il sâagit du mot provençal bourg, mot utilisĂ© pour dĂ©signer les faubourgs. Un autre nom de quartier existait, La Borgada, La Bourgade, oĂč se trouvaient les maisons riches du village hors du fort[21], de bourgado, faubourg.
Le quartier de Carteyron, essentiellement composĂ© de vignobles, se situe Ă lâouest du village, au sud de la route de la Vignus. Son nom vient du provençal quarteiroun, carteyron, « quart de livre, quartier dâune chose » ; nom de famille provençal. Plusieurs autres noms de quartiers, aujourdâhui oubliĂ©s, ont Ă©tĂ© formĂ©s autour de lâidĂ©e de quartier. Le Cartier Neuf, Le Cartier Souteiran, avec le mot souteiran, souterrain, et Le Carton de Bertaud, ce dernier avec le mot provençal quartoun, carton : « quartier » associĂ© au nom Bertaud. Il existait autrefois le lieu-dit du Clos de Dessous Ville [21], au nom transparent, et Lo Rial de las Partidas.
Au nord du village se trouve le quartier de Ville Vieille, qui est Ă©galement le nom dâun chemin qui suit la crĂȘte de la colline oĂč se trouve le village. Il pourrait indiquer la direction de lâhabitat mĂ©diĂ©val, le lieu dâmplantation du Bourrian. Un acte notarial de 1646 Ă©voque cependant « lou fort dict la ville vieilhe » pour dĂ©signer le quartier du Fort au village[21]. Le nom vient du provençal vilo, ville et vieio, vieille. Le moulin BrĂ»lat est parfois appelĂ© le moulin de Ville Vieille.
Lâancien lieu-dit du Pilon Ă©voque selon Ălisabeth Sauze une limite. Pilon est Ă©galement utilisĂ© pour les rochers en forme dâobĂ©lisque[37], sens retenu par Marianne Mullon pour Vidauban[41].
Lâhabitat isolĂ©
Lâhabitat dispersĂ© est Ă lâorigine de plusieurs toponymes. Câest le cas pour les lieux-dits de La Font del Castel, le Castelas ou de La Citadelle, nom de quartier toujours usitĂ© au nord du village. PrĂšs de lĂ se trouve le lieu-dit de la Grande Bastide au nord-est du village, prĂšs de Bertaud. Son nom est formĂ© du provençal bastido, « bastide, maison de campagne, ferme, villa » et de lâadjectif « grande ».
Le souvenir de constructions plus modestes, voire ruinĂ©es, perdure ou perdurait dans les toponymes. Câest le cas de lâAntigalho del Gorc Benet, ancien nom de lieu inusitĂ©, dans le quartier de Gourbenet, dont le nom vient du provençal anticaio, « antiquaille ». Le mot provençal casau, « masure, bĂątiment ruinĂ© », de lâancien provençal casals, a donnĂ© plusieurs toponymes, tous oubliĂ©s : Los Casals, lo Casal de Autrano, lo Casai de Caravilha, lo Casai de la Gastoa.
Le nom du lieu-dit des PĂąris au nord-ouest, entre Cogolin, Mourteiret et Longagne, vient de pares, du provençal parect, « paroi, mur ». Les dĂ©couvertes archĂ©ologiques attestent lâexistence dâun habitat gallo-romain dans ce secteur.
Le nom de Regon des Villettes, formĂ© avec lâancien provençal vileta, diminutif de vila, « ferme, maison de campagne », et regoun, « petit ruisseau », quartier au nord-est de Gassin, a fini par ĂȘtre incompris. Il est devenu aujourdâhui Rogon de la Valette[13]. (Voir parmi les hydronymes Rogon de la Valette.)
Seigneurs et communauté médiévale
Lâorganisation fĂ©odale puis monarchique a laissĂ© des traces en toponymie.
Les dĂ©fens dĂ©signent des parcelles dont lâaccĂšs Ă©tait rĂ©glementĂ©, pour la chasse ou la pĂąture. Il existe toujours aujourdâhui au nord-ouest du village le DĂ©fens des BĆufs. Dâautres lieux-dits ont portĂ© ce nom : Le Grant Devens, avec lâadjectif grand, Lo Devens de Sanct Julian, avec le nom de saint, ainsi que Deffensonum et Lo Devenset. Ces toponymes figurent la rĂ©partition sociale de la terre[36] au moment de leur crĂ©ation.
Deux autres toponymes sont classĂ©s par Ălisabeth Sauze Ă la communautĂ© mĂ©diĂ©vale :
- Le Valat des Donnes : désignait un quartier au sud-ouest de Gassin, à la frontiÚre avec La Croix-Valmer ;
- Les Fourques : ancien nom oublié, qui peut désigner une fourche[3].
Le Passage des Templiers se trouve dans la partie ouest du village. Son nom dâappellation rĂ©cente Ă©voque une hypothĂ©tique prĂ©sence templiĂšre Ă Gassin.
La Porte des Sarrazins marque lâentrĂ©e du fort mĂ©diĂ©val primitif. Divers noms sont associĂ©s aux Sarrasins en Provence, dont une porte Sarrazine dans le village voisin de Ramatuelle, dâautres au-delĂ comme Ă Montbrison, Saint-Julien-en-BeauchĂȘne ou Marmande.
Ćuvres publiques et sociales
Il a existĂ© un « ospital » au moins dĂšs le dĂ©but du XVIIe siĂšcle Ă Gassin. Il se trouvait dans le quartier de Cavaillon et a ensuite Ă©tĂ© supplantĂ© par un second au cours de ce mĂȘme siĂšcle[21]. Il a Ă©tĂ© utilisĂ© comme nom de quartier aujourdâhui oubliĂ©.
Les institutions publiques sont Ă lâorigine de plusieurs noms. La place de la Mairie est lâancienne place du Saint-Esprit. Elle se trouve au cĆur du village, devant le bĂątiment qui abrite la mairie depuis le XVIe siĂšcle et qui a Ă©galement servi dâĂ©cole.
La Rue des Ăcoles est une voie du nouveau village qui commence au nord-ouest devant lâĂ©cole primaire et la crĂšche du village pour aller au sud-est vers lâĂ©cole maternelle LâEspelidou. Ce dernier nom est un mot provençal signifiant « lieu dâĂ©closion, oĂč lâon fait Ă©clore »[12].
Voies de communication et de télécommunication
Les rues du village
LâAndrouno
La commune de Gassin sâenorgueillit de possĂ©der la « plus petite rue du monde », lâAndrouno. Elle est devenue pour cela une curiositĂ© touristique[42] - [43]. Ă son Ă©cartement minimum en largeur, elle mesure 29 centimĂštres[44] - [45].
Le terme vient du latin andron, dĂ©rivĂ© du grec áŒÎœÎŽÏÏÎœ, hommes[46]. Il dĂ©signait chez les Grecs une partie des habitations rĂ©servĂ©e aux hommes. Pour Vitruve et Pline le Jeune, le nom caractĂ©risait un passage entre deux maisons ou entre deux parties dâune mĂȘme maison[Note 1]. Une autre source Ă©voque une racine sanscrite[Note 2] - [47].
Le terme est attestĂ© depuis longtemps et figure dans les glossaires et dictionnaires depuis le XVIIIe siĂšcle. FrĂ©dĂ©ric Mistral, dans son Tresor dĂČu Felibrige, donne comme dĂ©finition de ce mot, pouvant Ă©galement sâĂ©crire endrouno (a), androuio (dans le pays niçois), androun (languedoc) ou androne dans le bordelais, une « ruelle », un « cul-de-sac », un « vide qui sĂ©pare deux maisons », ou le « tour de lâĂ©chelle », pouvant encore Ă©voquer un rĂ©duit, une cachette ou des latrines.
Lâandrouno peut donc ĂȘtre une ruelle Ă©troite et peu engageante, et de ce fait rĂ©servĂ©e aux hommes. Câest la thĂ©orie Ă©voquĂ©e par le chanoine François Durand[48]. Selon Claude-François Achard[49], lâandrouno est une « ruelle, endroit propre Ă se cacher ».
Constante de lâarchitecture des villages mĂ©diterranĂ©ens, ces « passages couverts fournissent dâefficaces remparts contre les assauts du mistral, la canicule estivale, les giboulĂ©es printaniĂšres ou les averses de neige »[50]. Aujourdâhui, plusieurs fonctions plus ou moins fantaisistes lui sont attribuĂ©es : utilisation dans le comptage, voire la sĂ©lection selon leur grosseur, de moutons, permettre lâĂ©coulement des eaux lors des violents orages ou empĂȘcher la venue dâhommes en arme[8].
Les voies anciennes
Le cadastre de 1691 donnait neuf noms de rue au village, qui ont tous disparus aujourdâhui : la Rue de Cavaillon (CarriĂšre de Cavalhon en 1575)[21], la rue du Bourg et la Rue Droite, anciennement en provençal Carriera Recta, respectivement parties nord, centrale et sud de lâactuelle rue Longue, la rue du Four, remplacĂ©e par la rue du Vieux-Puits, la place Neuve, actuelle place de lâĂglise (une nouvelle place Neuve se trouve dĂ©sormais Ă lâouest du village), la rue du Marquat, devenue rue Centrale, la rue du Fort, devenue rue de la Tasco - la rue du Fort remplaçant alors le Passage -, la place du Saint-Esprit, oĂč se trouve dĂ©sormais la place de la Mairie et la rue du Capon : ancien , qui est dĂ©sormais la rue de la Calade[21]. Dâautres noms apparaissent comme la Carriere romaine, reliant la place Neuve Ă la rue Droite. Le cadastre de 1643 Ă©voquait Ă©galement le Cartier de la carriĂšre droite.
Le cadastre de 1575 donne le camin alant a Nostre-Dame, camin allant a St Troppes, camin allant a Cogollin.
Les rues dâaujourdâhui
La dĂ©nomination officielle des voies du village a Ă©tĂ© tardive. Elle a parfois repris lâusage (place de lâĂglise, place du Portail Neuf), parfois innovĂ© (rue du Troubadour Rollet de Garcin).
La plupart des toponymes sont Ă©tudiĂ©s par ailleurs. Ce nâest pas le cas de celles dont le nom est liĂ© lui-mĂȘme Ă lâusage des rues.
Câest le cas de la rue Rompe-Cuou le caractĂšre potentiellement accidentogĂšne pour les piĂ©tons descendant cette voie accidentĂ©e a imposĂ© ce nom (provençal mais largement comprĂ©hensible en français). Il existait autrefois une place Neuve, devenue place de lâĂglise. Lâactuelle Place Neuve a Ă©tĂ© dĂ©nommĂ©e ainsi depuis le XVIIe siĂšcle. MalgrĂ© son nom de place, elle est utilisĂ©e essentiellement comme route, dans la continuitĂ© de la montĂ©e Ven Terraou et de la rue Saint-Jean-Baptiste.
Les voies anciennes
Les archives anciennes donnent peu de nom de voies de communication hors du village. Les noms de ces chemins Ă©taient fonction de leur destination : camin alant a Nostre-Dame, camin allant a St Troppes, camin allant a Cogollin. Dâautres noms ont existĂ© : Las Calrieras del Plan, du provençal carrieras rue, et plan, plaine qui nâest pas localisĂ©, et Lo Campon de Mieja Via, nom ancien du quartier Cambon, qui rappelait autrefois son Ă©quidistance entre Gassin et Ramatuelle, formĂ© avec le mot provençal cambon, « champ, petit champ cultivĂ© » et mei « demi » associĂ© Ă via, « chemin », la moitiĂ© du chemin.
Gués et ponts
Lâabondance de ruisseaux et riviĂšres, souvent Ă©phĂ©mĂšres, explique les nombreux toponymes Ă©voquant les moyens de franchir ces passages dĂ©licats, ouvragĂ©s ou non. Plusieurs lieux-dits, aujourdâhui oubliĂ©s, Ă©taient formĂ©s avec le mot provençal pas, guĂ©, passage, associĂ© soit Ă des noms, de personne ou dâobjet gĂ©ographique, soit Ă des adjectifs. Le Mal Pas Ă©tait un guĂ© sur lâancien chemin du Plan ; il permettait de passer le ruisseau descendant du Cros de Martin (avec mal, mauvais). Le Pas de Carbounnel se trouvait sur le chemin allant du village au hameau de Barbeyrolles et servait Ă traverser la Berle ; le Pas de Domeniguin servait Ă passer le ruisseau de la source de lâArlatane (ces deux noms Ă©tant avec les noms de personne). Le Pas de la Berle, qui se trouvait dans le quartier de Bonne Fontaine, permettait Ă©galement dâenjamber la Berle.
Lo Regon del Pontilhal est un ancien nom de lieu aujourdâhui inconnu, constituĂ© du provençal regon, « petit ruisseau » et pontilhal, diminutif de pont, « petit pont, ponceau »[12].
Les grandes voies de communication
Gassin sâest trouvĂ© Ă lâĂ©cart des grandes voies de communication romaine, situation qui a perdurĂ© durant le Moyen Ăge et durant les siĂšcles suivants. Les efforts rĂ©alisĂ©s sous le Ier empire ont permis un certain dĂ©senclavement routier.
Plusieurs routes sont considĂ©rĂ©es comme ayant un intĂ©rĂȘt dĂ©passant ceux du seul village : elles ont Ă©tĂ© nommĂ©es au cours du temps routes impĂ©riales, royales ou nationales avant de devenir des routes dĂ©partementales.
Les routes dĂ©partementales apparaissent dans lâhistoire au dĂ©but du XIXe siĂšcle. Comme les dĂ©partements, dont elles tirent leur nom du verbe latin departir, « partager », issus de la RĂ©volution française qui divisa la France ainsi. Le mot « route » pourrait venir du latin rupta, « voie rompue », de rumpere, « briser ». Une autre hypothĂšse est une origine celte, rhod[51], retrouvĂ©e dans lâirlandais rĂłt, lâĂ©cossais rhawd.
Les routes dĂ©partementales ont Ă©tĂ© organisĂ©es Ă la fin de lâEmpire avec deux dĂ©crets de 1811 et 1813. Elles Ă©taient dĂ©jĂ sous la responsabilitĂ© des autoritĂ©s dĂ©partementales.
- De la route ImpĂ©riale 117 Ă la RD 98 : NapolĂ©on Ier est Ă lâorigine de la route ImpĂ©riale 117. Le projet de routes impĂ©riales fut lancĂ© par NapolĂ©on Bonaparte dans un but dâunification et de centralisation : les routes de classe 1 permettaient de relier les grandes villes de France Ă Paris ; celles de seconde classe faisaient le lien entre Paris et des villes secondaires. La troisiĂšme classe Ă©tait formĂ©e dâautres routes, comme la 117. Longue alors de 63 kilomĂštres, elle reliait Toulon Ă Saint-Tropez. Elle apparaĂźt sur les premiĂšres cartes dâĂ©tat-major au XIXe siĂšcle. Avec le changement de rĂ©gime, elle devint en 1824 route nationale royale n° 98 puis route nationale en 1830. La route dĂ©partementale 98 (RD 98) en est lâhĂ©ritiĂšre[52].
- RD 98a : Longue de 6 kilomÚtres, la route départementale 98a relie Cogolin à Saint-Tropez, empruntant essentiellement le littoral gassinois. Elle est issue de la route nationale 98a, déclassée en 1972, puis incorporée à la RD 98 en 2006. Elle est également connue sous l'appellation de route de Saint-Tropez[53].
- RD 559 : La RD 559 sâappelait jusquâen 1972 la route nationale 559. Cette route cĂŽtiĂšre reliait Marseille Ă Roquebrune-Cap-Martin, prĂšs de la frontiĂšre Italie. CrĂ©Ă©e en 1933, elle Ă©tait appelĂ©e la « route de Marseille Ă Menton par le bord de mer »[54].
- RD 61 : La route départementale 61 relie Grimaud et Ramatuelle via le nord de Gassin (La Foux, Bertaud) en empruntant une partie de la RD 98 et de la RD 98a[55].
- RD 89 : La route départementale 89 est une route qui relie la plaine ouest de Gassin au village. Elle est également appelée route de la Vignus. (Voir le chapitre La Vigne).
Voies avec indication géographique extérieure
Historiquement, plusieurs voies Ă©taient appelĂ©es par la destination quâelles permettaient de rallier : camin de Saint-Tropez, camin de Cogollin, etc. Aujourdâhui encore, la RD 98 est appelĂ©e route de Saint-Tropez.
La Route des Moulins de Paillas est le nom donné à une route moderne qui permet de contourner le village pour rejoindre le croisement entre la RD 89 et le chemin vicinal numéro 1 dit de Coste Brigade et Ramatuelle via les moulins de Paillas, situés à Ramatuelle.
La Place des Ăles dâOr se situe Ă lâextrĂ©mitĂ© sud de lâancien village. Elle a Ă©tĂ© dĂ©nommĂ©e ainsi en raison de la vue quâelle offre sur les Ăles dâHyĂšres.
La gare
Le quartier de La Gare et le Sentier de la Gare rappellent lâexistence dâune halte ferroviaire Ă Gassin. Elle se trouvait sur la ligne reliant HyĂšres et Saint-RaphaĂ«l, qui fonctionna de 1890 Ă la fin des annĂ©es 1940. Le quartier se situe dans la plaine, Ă lâouest du village ; le sentier de la Gare relie ces deux points.
Câest le seul souvenir toponymique quâa laissĂ© le rail Ă Gassin : il a existĂ© une ligne de tramway reliant Cogolin Ă Saint-Tropez, qui desservait notamment la gare de la Foux.
Les noms des voies privées
Le dĂ©veloppement de Gassin avec le tourisme a conduit Ă la crĂ©ation de lotissements et de parcs privĂ©s qui se sont dotĂ©s de voies. Dans tous les cas connus, des choix consensuels ont Ă©tĂ© faits avec des noms dâanimaux, de peintres du passĂ© ou de clubs de golf.
Les peintres de Saint-Martin
Lâensemble des voies du hameau de Gassin porte le nom de peintres du courant impressionniste : avenue Paul CĂ©zanne, allĂ©e Edgar Degas, allĂ©e Paul Gauguin, allĂ©e Armand Guillaumin, allĂ©e Claude Monet, allĂ©e Berthe Morisot, allĂ©e Camille Pissarro, avenue Auguste Renoir, allĂ©e Alfred Sisley, allĂ©e Henri de Toulouse-Lautrec et allĂ©e Vincent van Gogh.
Le golf
Les voies de la partie rĂ©sidentielle du golf international de Gassin sont nommĂ©es dâaprĂšs les plus importants clubs de golf mondiaux et les villes qui les accueillent : avenue Augusta National Golf Club, avenue Carnoustie, avenue de Chantilly, avenue Royal Saint-Georges (en), avenue Sotogrande, avenue Saint-Andrews et avenue Valderrama (en).
Les quartiers résidentiels du bord de mer
Entre la Berle et la Méditerranée, différents quartiers résidentiels modernes sont apparus.
Au nord du vaste quartier rĂ©sidentiel de Sinopolis, quartier dont lâorigine est inconnue, renvoyant Ă©tymologiquement Ă la « citĂ© chinoise », les noms de rue sont ceux de divers oiseaux : avenue des Sansonnets, avenue des Pinsons, avenue des Rossignols, avenue des Bouvreuils, avenue des Colibris, avenue des Hirondelles, avenue des MĂ©sanges, avenue des Loriots, avenue des Canaris et allĂ©e du Vivier. Au sud, quatre Ă©crivains du XIXe et du XXe siĂšcle sont honorĂ©s : Guillaume Apollinaire, Jean Cocteau, Colette, FrĂ©dĂ©ric Mistral et Paul Verlaine.
Le boulevard de Provence traverse ce quartier du nord au sud ; il est coupĂ© par lâavenue du Rivalet, lâallĂ©e du Vallat (voir le chapitre sur les hydronymes) et aboutit Ă lâavenue des Patapans (voir le chapitre sur les sobriquets). Ă lâouest de ce dernier se trouve lâallĂ©e de la ChĂȘneraie et la Rouvraie (voir le chapitre sur la flore) au sens trĂšs proche. Avec le boulevard de Provence, deux autres voies structurent le quartier : le boulevard des CrĂȘtes, oĂč se trouve notamment la villa Belrose. Lâavenue de Bello Visto tire son nom du provençal pour rappeler la belle vue.
Certains noms sont Ă©tudiĂ©s plus haut : allĂ©e du Ponant, avenue du Val de Bois, allĂ©e des Bayes, allĂ©e des Pins Bouans, dâautres sont inconnus : avenue des Lagardes, place du Serre, allĂ©e du Haut-Treizain, allĂ©e du domaine du Treizain.
Les télécommunications
Sur le site des Barri de Gassin, le ministĂšre de lâĂcologie, de lâĂnergie, du DĂ©veloppement durable et de lâamĂ©nagement du territoire dispose dâun site Ă Gassin, appelĂ© Radio-Phare. La piste du Radio-Phare le rejoint depuis la RouillĂšre. (voir Barri de Gassin).
Origine inconnue ou incertaine
Lâorigine de plusieurs toponymes est hui incertaine :
- Las Allanedes : ancien nom de lieu, aujourdâhui oubliĂ©, entre Gassin et Ramatuelle, vers les Moulins de Paillas ; Ălisabeth Sauze propose « peut-ĂȘtre mĂ©tathĂšse pour arenada, « lieu sablonneux » » ;
- BagrĂ© : ancien nom de lieu aujourdâhui inusitĂ© dans le quartier actuel de la Vignus et de Galambert ;
- Bélieu : quartier situé entre Bertaud et la Berle ;
- Le Brost : quartier Ă la limite entre Gassin et La Croix-Valmer, autrefois le Broc ;
- LâEsterau : petit cap de la cote sud du golfe, Ă lâest de Bertaud ; peut-ĂȘtre un oronyme rapprochĂ© de lâEsterel ;
- Galambert : quartier Ă lâouest du village ; E. Sauze propose un composĂ© du provençal ga, « guĂ© », et du nom de personne Lambert ;
- Piras Gibbose : quartier situé prÚs de Saint-Martin, formé à partir de pira, poire avec un nom inconnu ;
- Les Marres : quartier au nord-est de Gassin, partagé entre Gassin, Ramatuelle, et Saint-Tropez, habité depuis le néolithique. Aucun des mots provençaux connus ne convient ici.
Notes et références
Notes
- « Entre ces pĂ©ristyles et les appartements consacrĂ©s aux hĂŽtes, sont des passages appelĂ©s mesaulae, nom tirĂ© de la position qu'ils occupent entre deux bĂątiments; nous les appelons, nous, andrones. Et ce qu'il y a d'Ă©tonnant, c'est que ce mot n'a point en grec la mĂȘme signification qu'en latin. Les Grecs, en effet, appellent áŒÎœÎŽÏáż¶ÎœÎ”Ï les grandes salles oĂč les hommes ont coutume de faire leurs festins, sans que les femmes y paraissent », dit Vitruve (De lâArchitecture, VI, 7, 2) : « La raison de cette tranquillitĂ© si profonde, c'est qu'entre le mur de la chambre et celui du jardin, il y a un espace vide qui rompt le bruit » ajoute Pline le Jeune (Livre II, lettre XVII, Pline Ă Gallus).
- « Guerriers de Gergovie, paysan dâAquitaine », Lecture pour tous, mai 1935, « Remarquez maintenant ces intervalles mĂ©nagĂ©s de façon surprenante entre certaines maisons. Ces couloirs, les gens du pays les appellent des endrounes ou andronnes, en « patois » des androuna. En sanscrit, « intervalle » se dit antara et ouna a le sens de « diminuĂ© ». Antarouna, antrâouna, androuna, le mot du patois actuel, signifie « petite intervalle ». Donc mot ligure, fils du sanscrit ».
Références
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- Il existe Ă Draguignan une rue des Endronnes, tout comme Ă Entrecasteaux (Var), une rue Andronne Ă Bordeaux, rue des Andronnes Ă Aspres-sur-BuĂ«ch, une rue des Andrones Ă Chorges (05), une impasse des Andrones Ă Mallefougasse-AugĂšs, un chemin des Andrones Ă Mornas, une Andronne Ă Saint-Martin-d'ArdĂšche, une Androne du Ponteillard et une Androne du Mauriou Ă Ribiers, une Androne des Bermonds et une autre de la CharitĂ© Ă Forcalquier, qui compte Ă©galement une Androuno Roumpe Cuou. Il existe une Androne de la Plantade et une Androne Martin Bidoure Ă Ginasservis, une Androuno dou Taute et une Androuno di Piluro aux Saintes-Maries-de-la-Mer, une Androune de la Place au Fugeret, Les Andronnies Ă Vinsobres, LâEndronne Ă La Beaume, des rues de lâEndronne Ă FournĂšs, La Saulce, GrĂ©oux-les-Bains et un chemin du mĂȘme nom Ă Sauveterre. Ă Avignon se dĂ©couvre une allĂ©e de lâAndrouno alors quâĂ Auribeau et Allons (Alpes-de-Haute-Provence), ce sont des rues de lâAndrouno que le visiteur peut parcourir. Ă GrĂ©oliĂšres, Montmaur et Dauphin, câest lâAndrone qui se distingue.
- « Lâandrouno, câest lâimpasse oĂč, seuls, dans les villes, les hommes sâaventurent, serait-ce le grec andrĂŽn, quartier des hommes ? » (Bulletin des sĂ©ances de lâAcadĂ©mie de NĂźmes, 1925-1927), NĂźmes, Clavel et Chastanier, 1928, p. 106.
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Voir aussi
Généralité
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