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The Artist

The Artist ou L'Artiste au Québec est une comédie romantique muette et en noir et blanc franco-belgo-américaine, écrite et réalisée par Michel Hazanavicius, sortie en 2011.

The Artist
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Logo du film
Titre québécois L'Artiste
RĂ©alisation Michel Hazanavicius
Scénario Michel Hazanavicius
Musique Ludovic Bource
Acteurs principaux
Sociétés de production La Petite Reine
Studio 37
La Classe Américaine
JD Prod
France 3 Cinéma
Jouror Productions
uFilm
Pays de production Drapeau de la France France
Drapeau de la Belgique Belgique
Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Comédie dramatique, romance, historique
DurĂ©e 100 minutes
Sortie 2011

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Tourné à Los Angeles (notamment à Hollywood), le film met en scÚne Jean Dujardin dans le rÎle de George Valentin, star du cinéma muet, confronté à l'arrivée des films parlants à la charniÚre des années 1920 et des années 1930, Bérénice Bejo dans le rÎle de Peppy Miller, jeune actrice en pleine ascension, ainsi que plusieurs comédiens américains tels que James Cromwell[1] et John Goodman[2] dans des rÎles secondaires importants.

Produit principalement par Thomas Langmann, The Artist est un hommage aux films des années 1920. Il reprend par ailleurs la structure du scénario des films Une étoile est née. Le réalisateur a, qui plus est, cité parmi ses influences Les LumiÚres de la ville et Les Temps modernes (un des derniers films muets sortis en plein essor du parlant) de Charlie Chaplin[3]. Le film contient également des références à Chantons sous la pluie qui traitait déjà sur un ton humoristique du passage douloureux au cinéma parlant, ainsi qu'à différents classiques du cinéma, muet et parlant[4] - [5].

SĂ©lectionnĂ© au Festival de Cannes 2011, The Artist vaut Ă  Jean Dujardin le Prix d'interprĂ©tation masculine. GrĂące Ă  l'accueil cannois, le film est achetĂ© par des distributeurs du monde entier, dont la Weinstein Company aux États-Unis[6]. Il entame alors une brillante carriĂšre internationale et gagne plus de cent rĂ©compenses, remportant notamment trois Golden Globes, sept BAFTA, six CĂ©sar, un Goya et cinq Oscars, dont ceux du meilleur film et du meilleur acteur pour Jean Dujardin. The Artist est ainsi le deuxiĂšme film Ă  remporter l'Oscar du meilleur film sans ĂȘtre produit essentiellement par des AmĂ©ricains[7], et Jean Dujardin devient le premier comĂ©dien français Ă  recevoir l'Oscar du meilleur acteur[8].

Synopsis

À Hollywood, en 1927, George Valentin (Jean Dujardin) est un acteur trĂšs cĂ©lĂšbre du cinĂ©ma muet, auquel le succĂšs est montĂ© Ă  la tĂȘte. De son cĂŽtĂ©, Peppy Miller (BĂ©rĂ©nice Bejo) est une jeune femme qui tente sa chance dans le cinĂ©ma aprĂšs avoir Ă©tĂ© prise en photo avec Valentin. Cette photographie, publiĂ©e Ă  la une de Variety, ne plaĂźt pas du tout Ă  Doris (Penelope Ann Miller), la femme de George. Peppy se fait embaucher comme figurante et recroise le chemin de Valentin dans un studio oĂč il dĂ©couvre ses talents de danseuse. Il la fait alors embaucher pour un second rĂŽle sur son nouveau film, mais la prĂ©sence de Peppy le trouble. Tous deux se retrouvent plus tard dans la loge de George, oĂč ils manquent de succomber.

Le temps passe, Peppy enchaĂźne les seconds rĂŽles et commence Ă  en avoir de plus importants, tandis que Valentin est toujours la vedette, mais son producteur, Al Zimmer (John Goodman), lui montre alors les essais vocaux d'une ancienne partenaire de Valentin. Zimmer est enthousiaste, Valentin est moqueur, ne croyant pas au succĂšs du cinĂ©ma parlant. Cependant, la possibilitĂ© de voir le cinĂ©ma parlant triompher lui donne des cauchemars (illustrĂ©s dans le film par une sĂ©quence non muette). Et ses peurs deviennent rĂ©elles : du jour au lendemain, Zimmer arrĂȘte la production de tout film muet pour miser sur le parlant et choisit plusieurs jeunes acteurs pour lancer la vague, dont Peppy. Valentin, par fiertĂ©, quitte les studios en annonçant produire et rĂ©aliser lui-mĂȘme son prochain film, toujours muet. Il se lance donc dans son projet et dĂ©pense sans compter.

La sortie du film de Valentin, Tears of Love, est prĂ©vue le . Valentin a la mauvaise surprise de voir que le premier film dont Peppy est la vedette, Beauty Spot[9], sortira le mĂȘme jour, et la critique applaudit la jeune femme. La veille de la sortie des films a lieu le krach de 1929, qui ruine George Valentin, Ă  moins que son film ne soit un succĂšs. Plus tard, il surprend Peppy en pleine interview pour la radio, oĂč elle est trĂšs critique envers le cinĂ©ma muet, remarque que George ne laisse pas passer. Finalement, le public s'avĂšre enthousiaste devant Beauty Spot et dĂ©laisse totalement Tears of Love. En une soirĂ©e, George Valentin perd sa fortune, sa notoriĂ©tĂ© et sa femme, qui le quitte. Quand Peppy Miller, qui a vu et adorĂ© Tears of Love, vient Ă  sa rencontre, il est dĂ©pitĂ© et donne ironiquement raison aux propos qu'elle a tenus dans son interview, laissant la jeune femme confuse.

Les deux années suivantes voient Peppy Miller à l'apogée de sa carriÚre tandis que George Valentin sombre dans l'oubli et l'alcool. Ruiné, George chasse Clifton, son chauffeur et dernier ami. Il en est réduit à vendre tous ses derniers biens aux enchÚres pour survivre - il ignore qu'un des acheteurs n'est autre que Peppy qui, une fois les enchÚres terminées, est trÚs affectée par la déchéance de Valentin. Ce dernier, désormais forcé de constater que le parlant est l'avenir et qu'il appartient au passé, s'enfonce dans l'alcool et un jour, saoul et dans un état second, met le feu aux derniÚres pellicules de film qu'il conservait chez lui, mais il se reprend et tente de sauver une derniÚre bobine avant de s'évanouir, intoxiqué par la fumée. Il ne doit la vie sauve qu'à son chien, qui est parvenu à amener un policier pour le sauver. Quand Peppy l'apprend, elle se rend à son chevet à l'hÎpital et trouve la bobine que George a sauvée : les rushes des scÚnes qu'ils ont tournées ensemble. Peppy décide de ramener George dans sa propriété.

George se remet doucement et se rĂ©concilie avec Peppy. Un jour, sur le plateau, Peppy insiste auprĂšs de Zimmer pour qu'il offre un rĂŽle Ă  George dans son nouveau film. Zimmer accepte et Clifton, devenu chauffeur de Peppy, regagne la villa pour trouver George. Ce dernier, par orgueil, ignore le scĂ©nario que Clifton lui apporte. Ensuite, toujours chez Peppy, en y retrouvant dans une piĂšce tous les objets et souvenirs de son succĂšs passĂ© que la jeune fille a rachetĂ©s, George perd pied. Il fuit la demeure de Peppy, et retourne alors dans son vieil appartement. Au mĂȘme instant, Ă  peine rentrĂ©e chez elle, Peppy a constatĂ© la dĂ©couverte et le dĂ©part de George. BouleversĂ©e, et sans savoir apparemment conduire, elle roule Ă  toute vitesse Ă  son secours. Chez lui, George, qui a retrouvĂ© un revolver, s'apprĂȘte Ă  se suicider. La puissante dĂ©tonation qui s'ensuit — que le spectateur prend d'emblĂ©e pour un coup de feu — est en rĂ©alitĂ© le choc de la voiture de Peppy contre un arbre. Peppy arrive juste Ă  temps, George lĂąche l'arme avant de se jeter dans ses bras. Peppy explique Ă  George qu'elle veut l'aider mais il lui rĂ©pond qu'il est fini et que personne ne veut le voir parler Ă  l'Ă©cran. Peppy a alors une idĂ©e, qui sĂ©duira immĂ©diatement Zimmer : George et elle feront un numĂ©ro de claquettes Ă  deux dans leur prochain film.

Le rĂ©cit s'achĂšve sur le tournage de la comĂ©die musicale de George et Peppy. Dans ses derniers instants, le film devient parlant, alors que le rĂ©alisateur, enthousiaste, demande une deuxiĂšme prise, Valentin rĂ©pond with pleasure, « avec plaisir » en anglais, avec l’accent français, et les deux protagonistes reprennent leur numĂ©ro.

Fiche technique

Thomas Langmann, Michel Hazanavicius et Jean Dujardin Ă  l'occasion d'une projection du film.

Distribution

Jean Dujardin lors de la présentation du film au Festival de Cannes 2011.

Production

DĂ©veloppement et genĂšse

Depuis ses dĂ©buts Ă  l'Ă©cole Canal+ dans les annĂ©es 1990, jusqu'aux films qui lui valurent les dĂ©buts de sa notoriĂ©tĂ©, OSS 117 : Le Caire, nid d'espions et OSS 117 : Rio ne rĂ©pond plus, Michel Hazanavicius a depuis toujours dĂ©montrĂ© sa passion pour le cinĂ©ma Ă  travers la comĂ©die. Cependant, lorsqu'il a pour la premiĂšre fois l'idĂ©e du concept de The Artist, il ne s'agit pas pour lui de s'inscrire dans le registre du dĂ©tournement, de la parodie ou de la dĂ©rision, mais de rendre un vĂ©ritable hommage aux pionniers du septiĂšme art, et notamment de la pĂ©riode du cinĂ©ma muet, en tournant un film pratiquement sans paroles, en noir et blanc, avec l'esthĂ©tique dĂ©jĂ  parfaitement maĂźtrisĂ©e des films des annĂ©es 1920. Il ne dĂ©sire par exemple pas se placer dans la mĂȘme veine que La DerniĂšre Folie de Mel Brooks, film de 1976 (avec notamment Marcel Marceau dans le seul rĂŽle parlant) oĂč Mel Brooks interprĂšte un cinĂ©aste sortant d'une cure de dĂ©sintoxication qui dĂ©sire rĂ©aliser un film muet mais essuie les refus de tous[24] - [25]. Friedrich Wilhelm Murnau, Erich von Stroheim, Lubitsch et de nombreuses autres rĂ©fĂ©rences cinĂ©matographiques se retrouvent dans The Artist[26].

Au dĂ©part, Michel Hazanavicius envisage de faire soit un film d'espionnage (Ă  la maniĂšre de Fritz Lang dans Espions sur la Tamise), soit une version muette de la sĂ©rie de films FantĂŽmas d'AndrĂ© Hunebelle. Mais pour une idĂ©e comme pour l'autre, Michel Hazanavicius se rend bien compte que son projet de scĂ©nario ne conviendrait pas au genre. De plus, il rencontre Ă  ce moment-lĂ  le producteur Thomas Langmann qui se dit fondamentalement intĂ©ressĂ© par l'idĂ©e d'origine mais qui refuse Ă©galement ces deux idĂ©es de scĂ©nario. En revanche, il suit depuis longtemps la carriĂšre de Michel Hazanavicius et ne lui transmet pas un non catĂ©gorique, ce qui encourage ce dernier Ă  continuer de travailler sur le projet. À ce sujet, Michel Hazanavicius dit de Thomas Langman : « J’ai vu ses yeux quand je lui parlais, et j’ai compris qu’il y croyait. GrĂące Ă  lui c’est devenu un film possible. Ce n’était plus un fantasme mais un projet ». Mais il ne s'agit pour l'instant que d'encouragements, rien d'un accord formel[27] - [28].

Michel Hazanavicius se met au travail et visionne plusieurs classiques du cinĂ©ma muet, notamment une partie des Ɠuvres de Fritz Lang, d'Ernst Lubitsch, de Charlie Chaplin et de Friedrich Wilhelm Murnau. Le cinĂ©aste opte finalement pour la forme du mĂ©lodrame qui est encore aujourd'hui l'une des formes les plus populaires du cinĂ©ma. Il entame Ă©galement une rĂ©flexion personnelle sur le choc que reprĂ©senta quarante ans Ă  peine aprĂšs la rĂ©alisation des premiers films de l'histoire, l'arrivĂ©e du cinĂ©ma parlant, notamment pour les acteurs dont beaucoup ne sortiront pas indemnes de ce passage dĂ©cisif. La trame est amorcĂ©e, mais c'est en fonction de ses futurs partenaires que Michel Hazanavicius va dĂ©velopper son projet et constamment remettre en question son travail[29].

Selon une interview de Jean Dujardin, Michel Hazanavicius lui avait dĂ©jĂ  parlĂ© d'une idĂ©e de film muet durant le tournage d’OSS 117 : Le Caire, nid d'espions, leur premiĂšre collaboration[30]. Ce projet est d'abord une idĂ©e loufoque du rĂ©alisateur qui reprend nĂ©anmoins la structure du scĂ©nario d’Une Ă©toile est nĂ©e (William A. Wellman, 1937).

Dans une autre interview, Jean Dujardin explique avoir d'abord refusĂ© de participer Ă  ce projet de film majoritairement muet : « Pour The Artist, j'ai commencĂ© par dire non Ă  Michel, et je m'en suis voulu. Je l'ai rappelĂ© trĂšs vite. »[31]. AprĂšs OSS 117 : Rio ne rĂ©pond plus, l'annonce du projet se fait davantage officielle[32]. Cependant, les fonds sont difficiles Ă  trouver : aucune chaĂźne de tĂ©lĂ©vision, participant en gĂ©nĂ©ral Ă  hauteur de trente pour cent du budget d'un long mĂ©trage, n'est prĂȘte Ă  s'engager sur un film prĂ©sentĂ© comme Ă©tant muet et en noir et blanc. L'intervention du producteur Thomas Langmann permet de dĂ©bloquer la situation et de lancer la production mĂȘme si l'avance sur recettes n'est pas accordĂ©e[32] - [33]. La sociĂ©tĂ© indĂ©pendante de Langmann, La Petite Reine, est Ă©paulĂ©e par Studio 37 (Orange), France 3 CinĂ©ma, Canal+ puis par la Warner France qui achĂšte les droits pour la distribution française et permet de boucler le plan de financement[34].

C'est au début du tournage que Jean Dujardin se sent réellement à sa place dans le rÎle de George Valentin : « C'est le premier jour de tournage que j'ai vraiment compris : Michel avait raison, ce film était pour moi »[31].

Selon les notes de production, The Artist est « un film d'Ă©poque qui se dĂ©roule dans les annĂ©es 1920 aux États-Unis, autour d'une histoire d'amour entre deux personnages qui se croisent. L'un est une vedette du cinĂ©ma muet, l'autre est figurant. L'arrivĂ©e du parlant va changer leur relation[32]. »

Habitué à la rédaction de dialogues, Michel Hazanavicius a dû se contraindre à un type d'écriture à la fois ancien et totalement nouveau pour le scénario[35]. Il a également dû entreprendre un important travail de documentation sur les années 1920 et 1930[35].

Le film devait initialement s'intituler Beauty Spot[32].

Distribution des rĂŽles

C'est la troisiĂšme collaboration de Jean Dujardin et Michel Hazanavicius, aprĂšs OSS 117 : Le Caire, nid d'espions en 2006 et OSS 117 : Rio ne rĂ©pond plus, en 2009. Quant Ă  Jean Dujardin et BĂ©rĂ©nice Bejo, ils avaient dĂ©jĂ  travaillĂ© ensemble sur le mĂȘme OSS 117 : Le Caire, nid d'espions Ă©galement sous la direction de Michel Hazanavicius. BĂ©rĂ©nice Bejo est par ailleurs la compagne du rĂ©alisateur[36]. Elle a immĂ©diatement Ă©tĂ© impliquĂ©e dans le projet dont elle a suivi les diverses Ă©tapes mais elle devait, au dĂ©part, ne tenir qu'un rĂŽle de figuration[35]. Plus tard, le rĂ©alisateur ajoute l'histoire d'amour qui lui permet d'avoir un rĂŽle plus important. Pour la prĂ©paration, elle dit s'ĂȘtre inspirĂ©e de Joan Crawford, Eleanor Powell et Marlene Dietrich[35]. Jean Dujardin admet, quant Ă  lui, avoir Ă©tĂ© fortement influencĂ© par Douglas Fairbanks, ce qui lui vaudra les remerciements publics de la petite-fille du comĂ©dien, Melissa Fairbanks[37].

Charlie Chaplin a aussi souvent été cité par la presse pour définir le jeu de Jean Dujardin mais ce dernier a refusé la comparaison, affirmant que Chaplin était unique, inédit et inimitable[35].

La distribution comprend également des acteurs américains réputés comme James Cromwell (le berger de Babe, L.A. Confidential, La Ligne verte) et John Goodman (The Big Lebowski), ainsi que le comédien britannique Malcolm McDowell (Orange mécanique) dans une courte apparition.

Tournage

Le film est tourné en trente-six jours[38] au cours de l'automne 2010 à Los Angeles, avec une équipe majoritairement américaine. Le tournage a lieu sur certains des sites mythiques dépeints dans le scénario, notamment au Bradbury Building, à l'Orpheum Theatre, au Los Angeles Theatre[39], ainsi que dans les rues de la Warner Bros et de la Paramount[40] - [35].

Musique

La bande originale de The Artist a Ă©tĂ© composĂ©e par Ludovic Bource. C'est la quatriĂšme fois que Michel Hazanavicius et Ludovic Bource collaborent aprĂšs Mes amis (1999), OSS 117 : Le Caire, nid d'espions (2006) et OSS 117 : Rio ne rĂ©pond plus (2009). Le compositeur a dĂ» relever le mĂȘme dĂ©fi que toute l'Ă©quipe du film, faire du neuf avec du vieux.

« On est parti des grandes rĂ©fĂ©rences du cinĂ©ma hollywoodien et mĂȘme si le film se dĂ©roule au dĂ©but des annĂ©es 1930, on a Ă©talĂ© nos choix sur une pĂ©riode beaucoup plus longue. On a Ă©coutĂ© beaucoup de choses - de Chaplin, Max Steiner et Franz Waxman, jusqu'Ă  Bernard Herrmann, et j'en passe... On a Ă©coutĂ© et analysĂ© tous ces trĂ©sors, on est revenu aux sources aussi, aux compositeurs romantiques du XIXe siĂšcle... Donc principalement de la musique symphonique. Une musique extrĂȘmement puissante, orchestrĂ©e, jouĂ©e par 80 musiciens. Il m'a fallu du temps Ă  moi qui suis autodidacte et pas un spĂ©cialiste de la musique symphonique, pour digĂ©rer tout ça avant de pouvoir composer le premier thĂšme... Michel a commencĂ© Ă  s'attacher Ă  des thĂšmes forts de grands compositeurs de grands films pour mieux les contourner et les oublier ensuite. On est parti du fantasme pour ramener tout cela aux images de son film. En mĂȘme temps, ça reste un hommage, une dĂ©claration d'amour aux grands compositeurs du grand cinĂ©ma hollywoodien. »

— Ludovic Bource, Dossier de presse de The Artist p. 53-54[41]

Ludovic Bource et Ernst van Tiel. Ciné-concert de The Artist (juin 2017)
Ludovic Bource (à gauche) avec l'Orchestre national de Lyon dirigé par Ernst van Tiel (de dos). Ciné-concert de The Artist (juin 2017)

La bande originale a été éditée par le label Sony Classical et distribuée dÚs le 10 octobre 2011. La partition du film a été interprétée par le Brussels Philharmonic[42] et le Brussels Jazz Orchestra. L'enregistrement s'est déroulé en au Studio 4 du Flagey à Bruxelles, sous la direction d'Ernst van Tiel[43] avec notamment la musicienne Lei Wang, premier violon de l'orchestre[44].

À la fin, on retrouve le thĂšme de Vertigo composĂ© par Bernard Herrmann, reprise qui entraĂźne la colĂšre de l'actrice du film Kim Novak, reprochant Ă  Michel Hazanavicius d'avoir trichĂ© et violĂ© son « corps artistique »[45].

Liste des morceaux
  1. The Artist Ouverture par Ludovic Bource[46]
  2. 1927 A Russian Affair par Ludovic Bource
  3. George Valentin par Ludovic Bource
  4. Pretty Peppy par Ludovic Bource
  5. At the Kinograph Studios par Ludovic Bource
  6. Fantaisie d'amour par Ludovic Bource
  7. Waltz for Peppy par Ludovic Bource
  8. Estancia op.8 par Alberto Ginastera, interprété par le Brussels Philharmonic
  9. Imagination par Red Nichols et His Five Pennies
  10. Silent Rumble par Ludovic Bource
  11. 1929 par Ludovic Bource
  12. In the Stairs par Ludovic Bource
  13. Jubilee Stomp (Album Version) par Duke Ellington
  14. Comme une rosée de larmes par Ludovic Bource
  15. The Sound of Tears par Ludovic Bource
  16. Pennies from Heaven par Rose Murphy
  17. 1931 par Ludovic Bource
  18. Jungle Bar par Ludovic Bource
  19. L'ombre des flammes par Ludovic Bource
  20. Happy Ending... par Ludovic Bource
  21. Charming Blackmail par Ludovic Bource
  22. Ghosts from the Past par Ludovic Bource
  23. My Suicide 03.29.1967 par Ludovic Bource
  24. Peppy and George par Ludovic Bource

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SĂ©lection cannoise

L'équipe du film au festival de Cannes 2011 : de gauche à droite, le compositeur Ludovic Bource, le réalisateur Michel Hazanavicius, les acteurs Missi Pyle, Bérénice Bejo et Jean Dujardin, le directeur de la photographie Guillaume Schiffman et le producteur Thomas Langmann.

Initialement sĂ©lectionnĂ© hors compĂ©tition, The Artist est basculĂ© en compĂ©tition Ă  la derniĂšre minute, lors du 64e Festival de Cannes[47]. C'est sur l'insistance du producteur Thomas Langmann, persuadĂ© de la prĂ©sence du film au palmarĂšs, que le dĂ©lĂ©guĂ© gĂ©nĂ©ral Thierry FrĂ©maux fait une entorse au rĂšglement qui impose une limite de trois longs mĂ©trages français Ă  la compĂ©tition (sĂ©lection alors arrĂȘtĂ©e sur Polisse de MaĂŻwenn, Pater d'Alain Cavalier et L'Apollonide de Bertrand Bonello)[6]. Lors du festival, le film reçoit un excellent accueil, offre un prix Ă  Jean Dujardin et suscite l'intĂ©rĂȘt de nombreux distributeurs internationaux qui sollicitent la sociĂ©tĂ© Wild Bunch, responsable des ventes Ă  l'Ă©tranger[6]. En clĂŽture, le prĂ©sident du jury Robert De Niro confie Ă  la presse adorer cette Ɠuvre Ă  laquelle il aurait volontiers attribuĂ© une seconde rĂ©compense, voire la Palme d'or, ce qui n'a pas Ă©tĂ© possible en raison de la restriction des doubles prix et des mentions ex ĂŠquo[35] - [48].

CarriÚre américaine

Harvey Weinstein, prĂ©sident de la Weinstein Company, avait acquis les droits de The Artist pour la sortie amĂ©ricaine avant la projection cannoise[6]. Il met au point une intense campagne de promotion du film aux États-Unis en prĂ©vision des Oscars du cinĂ©ma 2012[49] - [50]. Selon certaines sources, le coĂ»t de cette campagne serait de dix millions de dollars soit presque le budget de production, estimĂ© Ă  quinze millions de dollars[51]. D'autres avancent mĂȘme des sommes plus hautes comme vingt millions de dollars, ce que Weinstein dĂ©ment sans toutefois donner de chiffres prĂ©cis[52].

La Weinstein Company fait notamment repousser la sortie française afin d'Ă©viter que le film ne soit sĂ©lectionnĂ© pour reprĂ©senter la France car il n'aurait probablement concouru qu'en tant que « meilleur film Ă©tranger », sans prĂ©tendre Ă  d'autres rĂ©compenses[6]. Évaluant le potentiel de victoire minime de BĂ©rĂ©nice Bejo dans la catĂ©gorie « Meilleure actrice » face Ă  Meryl Streep pour son interprĂ©tation de Margaret Thatcher dans La Dame de fer (dont il est aussi distributeur aux États-Unis), Weinstein l'inscrit dans les registres comme second rĂŽle afin d'en faire, Ă  dĂ©faut, l'une des candidates favorites au titre de « Meilleure actrice de soutien »[53]. Bejo se trouvera d'ailleurs plus tard dans une situation inĂ©dite, Ă©tant nommĂ©e comme « meilleur second rĂŽle fĂ©minin » aux Golden Globes, aux SAG Awards et aux Oscars mais citĂ©e aux BAFTAs et rĂ©compensĂ©e aux CĂ©sars comme « meilleure actrice » pour le mĂȘme rĂŽle.

Pour amĂ©liorer les chances de The Artist, Weinstein brouille Ă©galement les allusions Ă  la nationalitĂ© du film qui fait la une des couvertures spĂ©cialisĂ©es et gagne la sympathie du public outre-Atlantique, apprĂ©ciant sa dĂ©marche artistique et son hommage dĂ©calĂ© Ă  l'Ăąge d'or d'un cinĂ©ma amĂ©ricain tombĂ© dans l'oubli[54] - [55]. Lors de son premier week-end d'exploitation, le long mĂ©trage engrange 210 000 dollars de recettes aux États-Unis, sur une combinaison de quatre salles[56].

Aux États-Unis, le film remporte ensuite trois Golden Globes (Meilleure comĂ©die, Meilleur acteur de comĂ©die pour Jean Dujardin et Meilleure musique de film pour Ludovic Bource) puis le Prix Darryl F. Zanuck de la Producers Guild of America pour la meilleure production (Thomas Langmann), le Directors Guild of America Award de la meilleure rĂ©alisation (Michel Hazanavicius) et le Screen Actors Guild Award du meilleur premier rĂŽle masculin (Jean Dujardin).

Le , The Artist devient le film français le plus sélectionné aux Oscars avec dix nominations (devant Z, Cyrano de Bergerac, Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain, Un homme et une femme, La MÎme, Tess et Le Pianiste). Il est deuxiÚme en nombre de présélections, derriÚre Hugo Cabret de Martin Scorsese (onze mentions)[57].

AprĂšs l'obtention de ses trois Golden Globes et de la majoritĂ© des prix de syndicats professionnels et de cercles de critiques aux États-Unis, le film apparaĂźt favori, aux yeux de la presse et des parieurs britanniques, pour la 84e cĂ©rĂ©monie[58] - [59] oĂč il reçoit cinq statuettes : Meilleur film (Thomas Langmann), Meilleur rĂ©alisateur (Michel Hazanavicius), Meilleur acteur (Jean Dujardin), Meilleure musique (Ludovic Bource) et Meilleurs costumes (Mark Bridges).

The Artist est donc le premier long mĂ©trage français et la deuxiĂšme production n'Ă©tant pas majoritairement anglo-saxonne (aprĂšs Le Dernier Empereur de Bernardo Bertolucci en 1988) Ă  recevoir l'Oscar du meilleur film. Il est aussi la deuxiĂšme Ɠuvre muette, aprĂšs Les Ailes de William A. Wellman en 1929 (lors de la toute premiĂšre cĂ©rĂ©monie, l'annĂ©e du krach de Wall Street), Ă  ĂȘtre consacrĂ©e par ce prix. Il devient par ailleurs le film français le plus rĂ©compensĂ© aux Oscars, devant Tess et Le Pianiste (trois trophĂ©es) puis Un homme et une femme, Z et La MĂŽme (deux distinctions).

Michel Hazanavicius est le deuxiĂšme cinĂ©aste français, aprĂšs Roman Polanski en 2003, Ă  remporter l'Oscar de la meilleure rĂ©alisation[60] et Jean Dujardin est le premier interprĂšte masculin français Ă  ĂȘtre oscarisĂ© comme meilleur acteur[61]. Il rejoint alors un cercle exclusivement fĂ©minin : Claudette Colbert[62], Simone Signoret, Juliette Binoche et Marion Cotillard.

Harvey Weinstein, ex-dirigeant avec son frÚre Robert Weinstein de Miramax, est considéré par la presse comme le champion des campagnes pour les Oscars : en 2012, les films qu'il a produits ou distribués totalisent 300 nominations et 86 statuettes remportées[63].

Du fait donc du travail de la Weinstein Company et plus particuliĂšrement d'Harvey Weinstein, le film fait aux États-Unis le tour des diffĂ©rents festivals et cĂ©rĂ©monies de rĂ©compenses, avec autant de prix en poche, de la fin 2011 au dĂ©but 2012. Ce marathon fait figure de prĂ©lude Ă  la cĂ©rĂ©monie des Oscars et permet au film d'espĂ©rer l'attribution des « Oscars majeurs » de la part des jurĂ©s de l'AcadĂ©mie, bien souvent prĂ©sents lors de ces diffĂ©rents festivals de cinĂ©ma[63]. En effet, pour Olivier Bonnard du Nouvel Observateur, par exemple, la victoire du film aux Oscars s'explique notamment par l'excellent travail de communication du distributeur amĂ©ricain, qui aurait savamment rĂ©ussi Ă  faire oublier qu'il s'agissait d'un film français, chose facilitĂ©e par l'absence de dialogues, les cartons de texte en langue anglaise et les mouvements de lĂšvres de comĂ©diens rĂ©vĂ©lant une sĂ©rie de phrases prononcĂ©es en anglais. Ce dĂ©sir d'« entretenir l’illusion d’un film amĂ©ricain » fut par ailleurs l'un des objectifs revendiquĂ©s du rĂ©alisateur via la reconstitution de l'ambiance de cette Ă©poque tout Ă  fait typiquement amĂ©ricaine, le tournage du film Ă  Los Angeles puis le choix d'une distribution et d'une Ă©quipe technique trĂšs majoritairement amĂ©ricaine[64]. À noter Ă©galement dans ce sens que la Warner Bros. est entrĂ©e dans le plan de financement du film lorsqu'elle en acheta les droits pour la distribution française. Ces donnĂ©es (tournage, Ă©quipe et circulation de fonds amĂ©ricains...) ont d'ailleurs permis Ă  The Artist de concourir aux Independent Spirit Awards avec l'Ă©tiquette de film amĂ©ricain[65]. Le Figaro note, de la mĂȘme façon, que, mĂȘme s'il s'agit d'un film français, The Artist est « au moins autant amĂ©ricain ». En effet, le rĂ©alisateur lui-mĂȘme parle de l'« essence profondĂ©ment amĂ©ricaine » de son film, vĂ©ritable « lettre d'amour Ă  Hollywood », sans oublier que la langue de l'Ɠuvre est l'anglais, dans les intertitres originaux comme dans les quelques mots de dialogue prononcĂ©s Ă  la fin. Mais, pour le journal français, « il ne s'agit pas pour autant de bouder [son] plaisir. Peu importe au fond que The Artist ait l'air d'un film amĂ©ricain puisque cet air a Ă©tĂ© habilement façonnĂ© par des Français qui ont compris, mieux que beaucoup de natifs amĂ©ricains, ce qui a fait l'Ăąge d'or d'Hollywood ». Le journal termine en citant Michel Hazanavicius recevant le Director's Guild Award qui avait dĂ©clarĂ© : « Je ne suis pas amĂ©ricain et, en fait, je ne suis pas français non plus. Je suis cinĂ©aste[55]. » De maniĂšre moins mesurĂ©e, le critique et historien amĂ©ricain Robert Zaretsky de The New York Times laisse entendre que le cĂŽtĂ© amĂ©ricain du film peut ĂȘtre interprĂ©tĂ© facilement comme le principal facteur de sa rĂ©ussite critique, et par la mĂȘme le symbole d'un phĂ©nomĂšne plus large d'amĂ©ricanisation du cinĂ©ma au niveau mondial. En effet, il titre son article consacrĂ© aux multiples qualifications du film aux Oscars, en français : « Vive la diffĂ©rence ! ». Il y qualifie Jean Dujardin de nouvelle icĂŽne française des deux cĂŽtĂ©s de l'Atlantique. Selon lui, The Artist incarne : pour certains une idĂ©e du cinĂ©ma français (indĂ©pendant, innovant, etc.), et pour d'autres une capitulation du cinĂ©ma français face aux exigences d'un succĂšs amĂ©ricain. En d'autres termes, soit le film validerait l'exception culturelle de la France, soit au contraire, il apporterait la preuve que cette exception a actuellement besoin d'un soutien amĂ©ricain puissant (en l'occurrence : le choix d'un scĂ©nario mettant Ă  l'honneur la puissance des États-Unis, ainsi qu'un alliĂ© de taille au niveau de la distribution, la Weinstein Company)[66].

L'interprĂ©tation de cette victoire est apprĂ©hendĂ©e d'une toute autre maniĂšre aux États-Unis, oĂč l'on essaye plutĂŽt de rattacher celle-ci Ă  l'Ă©volution des exigences des jurĂ©s de l'Academy of Motion Picture Arts and Sciences, Ă  savoir le vieillisme. Ainsi par exemple, Todd McCarthy, aprĂšs la cĂ©rĂ©monie des Oscars, se montre critique dans The Hollywood Reporter et considĂšre que le film ne mĂ©ritait pas une telle moisson de rĂ©compenses, sa victoire Ă©tant selon lui due au fait que « cette annĂ©e, il n'y avait pas de film particuliĂšrement remarquable, ou alors qu'il y avait dĂ©jĂ  un favori immensĂ©ment populaire ». Il met cette victoire au mĂȘme rang que celle de films comme Collision, Miss Daisy et son chauffeur, Rocky ou Oliver !, dont « un an plus tard Ă  peine, les gens y repensent et se demandent : « pourquoi ? ». Quant Ă  la performance de Jean Dujardin et sa rĂ©compense de meilleur acteur, il la compare Ă  celle de Roberto Benigni dans La Vie est belle, et se demande « comment diable une telle chose a-t-elle pu se produire ? » Au-delĂ  de « sa nouveautĂ© et de son charme » qu'il salue tout de mĂȘme, le film aurait selon lui le dĂ©faut de reprĂ©senter « la mĂ©taphore de la peur du progrĂšs et de la technologie ». McCarthy estime que « le refus de Georges Valentin de changer avec son temps traduit le malaise de la vieille garde face aux nouvelles façons de faire du cinĂ©ma, qu'elle ne comprend pas ou ne veut pas comprendre », et qu'il aurait Ă©tĂ© plus intĂ©ressant pour l'Academy de primer Hugo Cabret de Martin Scorsese, qui reprĂ©sente selon lui la philosophie inverse. Scorsese, appartenant dĂ©sormais Ă  cette vieille garde, a ici eu recours aux nouvelles technologies, pour crĂ©er un univers, dĂ©marche que le journaliste juge « infiniment plus complexe et ambitieuse » que celle de Michel Hazanavicius[67]. De maniĂšre plus gĂ©nĂ©rale et moins virulente, certains grands journaux amĂ©ricains se sont en effet agacĂ©s de cette victoire, affirmant que The Artist Ă©tait, comme Le Discours d'un roi l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente[68], conforme au goĂ»t du « vieil homme blanc », majoritaire au sein de l'AcadĂ©mie des Oscars (composĂ©e de 94 % de Blancs, de 77 % d'hommes et de 54 % de personnes ĂągĂ©es de 60 ans et plus selon une Ă©tude du Los Angeles Times[69] - [70]). Ce long mĂ©trage serait, pour le New Yorker, une « flatterie » facile, une « cĂ©lĂ©bration du passĂ© » et un « voyage nostalgique » dans l'Ăąge d'or rĂ©volu d'Hollywood, prompt Ă  Ă©mouvoir la cible la plus large de votants[71] - [72].

À l'inverse, pour d'autres comme Richard Verrier, journaliste du Los Angeles Times, la consĂ©cration de The Artist est justement le symbole d'une innovation remarquable pour les jurĂ©s de la cĂ©rĂ©monie des Oscars. Selon lui, le film va effectivement Ă  contre-courant de la « tendance des membres du jury des Oscars Ă  privilĂ©gier les longs-mĂ©trages tournĂ©s dans des endroits exotiques loin de Los Angeles oĂč ils rĂ©sident pour la plupart ». De la mĂȘme maniĂšre, Chuck Walton, rĂ©dacteur en chef de Fandago, analyse ce phĂ©nomĂšne de rĂ©compense des films tournĂ©s Ă  l'Ă©tranger comme « simplement de l'ordre du subconscient, les choix de l'AcadĂ©mie Ă©tant souvent des films qui emmĂšnent en voyage, loin du cocon de Los Angeles ». À l'inverse, The Artist donne justement pour lui « un coup de jeune Ă  ce qui est vieux : c'est le Los Angeles classique, mais revu par des yeux français »[73].

Accueil critique

Michel Hazanavicius, couronné meilleur réalisateur pour The Artist à la 37e cérémonie des César.

Sur le site AlloCiné, le film obtient de la part des critiques une note de 4,1/5, note partagée par les spectateurs. Les utilisateurs d'IMDB le créditent, quant à eux, d'une note de 8,2/10 tandis que le site Metacritic relÚve une moyenne de 89/100 sur 41 critiques anglophones[74] et que Rotten Tomatoes indique que 98 % des 210 critiques recensées sont positives pour un score moyen de 8,7/10[75]. Certains spectateurs sont décontenancés par la forme du film, avec des cas de mécontents mal informés, qui quittent la salle en découvrant qu'il s'agit d'un film muet et en noir et blanc[76].

De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, la presse française encense le film Ă  sa sortie, saluant particuliĂšrement la prestation de Michel Hazanavicius, Jean Dujardin et BĂ©rĂ©nice BĂ©jo, Ă  un niveau plutĂŽt « technique ». À titre d'exemple, Ollivier Pourriol exprime son enthousiasme pour The Artist dans Marianne, expliquant : « La performance du couple Dujardin-Bejo dans cet hommage amusĂ© aux classiques hollywoodiens des annĂ©es 1920, entre expressionnisme, pantomime et claquettes, rappelle Ă  quel point, comme disait le metteur en scĂšne Peter Brook, « le corps a des idĂ©es ». [
] The Artist a la texture d'un souvenir qui n'appartiendrait Ă  personne et Ă  tous, revisitant un imaginaire qui est moins celui du cinĂ©ma amĂ©ricain que celui du cinĂ©ma tout court[77]. » Le magazine Les Inrockuptibles note que « Michel Hazanavicius dĂ©montre une fois de plus dans The Artist son talent d’imitateur, de pasticheur fou[78]. » Éric Libiot de L'Express a donnĂ© cinq Ă©toiles au film Ă©crivant qu'il s'agit d'un film « aussi radical que festif conjuguant un engagement sans concessions et une passion amoureuse pour tous ces fantĂŽmes de l'Ă©cran valsant dans la salle de bal de nos imaginaires[79]. » La rĂ©daction de Le Monde estime de la mĂȘme maniĂšre que « la rĂ©ussite du film tient Ă  la maniĂšre joyeuse dont Michel Hazanavicius s’empare du cinĂ©ma d'antan avec les outils du cinĂ©ma d’aujourd’hui[80]. » Cependant, les Cahiers du cinĂ©ma, autrefois dĂ©fenseur du diptyque OSS 117, exprime des rĂ©serves sur la rĂ©alisation de Michel Hazanavicius dont il reconnaĂźt malgrĂ© tout le brio : « Un pastiche gourmand qui est Ă  l'Ăąge d'or hollywoodien ce que le rococo est au baroque : une dĂ©formation trĂšs sĂ©duisante mais aussi dĂ©dramatisĂ©e, oĂč la sophistication flirte avec la miĂšvrerie mais brille par son indĂ©niable virtuositĂ©. Et pourtant cette incontestable rĂ©ussite marque aussi les limites d'un systĂšme[81]. » Au-delĂ  de la simple rĂ©alisation et des performances artistiques des acteurs principaux, l'hebdomadaire Charlie Hebdo Ă©voque nĂ©anmoins un pur exercice de style et un objet plaisant sur la forme mais sans aucun contenu : « La surface de The Artist est brillante, pĂ©tillante, souvent subtile, mais le fond, lui, est inexistant[81]. » Tout comme le critique GĂ©rard Lefort qui fait, de son cĂŽtĂ©, part de sa dĂ©ception dans le quotidien LibĂ©ration : « Il faut en effet ĂȘtre de trĂšs bonne humeur pour s'intĂ©resser au mĂ©lo Ă  deux balles et trois Kleenex qui croise le cƓur de George Ă  celui de Peppy [
] Le problĂšme de The Artist n'est pas celui du faux-semblant mais du faux air[81]. ». Critikat dĂ©nonce que le film ne tient qu'une image flatteuse du cinĂ©ma amĂ©ricain, quand la cinĂ©philie française, surtout celle de la nouvelle vague, prĂ©fĂšre les films de genre anti-conformistes bien mĂ©sestimĂ©s par l'AmĂ©rique mĂȘme[82].

Box-office

Pays Box-office
Drapeau de la France France 3 064 873 entrĂ©es[83]
Monde Total hors France 13 335 264 entrĂ©es[84]
Monde Total 16 400 137 entrĂ©es
Monde Recettes mondiales 133 432 856 $[85]

DistribuĂ© par la Warner, le film sort en France le . Le jour de sa sortie, il rĂ©alise 72 521 entrĂ©es pour 295 copies[86], et 443 269 au cours de sa premiĂšre semaine[87]. Ressorti en salles en fĂ©vrier 2012, aprĂšs l'annonce de ses dix nominations aux Oscars, The Artist totalise plus de deux millions d'entrĂ©es[88]. L'annonce du palmarĂšs des CĂ©sars et des Oscars permet ensuite au film de dĂ©passer les trois millions de spectateurs en France[89] et les douze millions de spectateurs Ă  l'Ă©tranger[90] Ă  la fin .

En plus d'avoir Ă©tĂ© un succĂšs critique, The Artist est un succĂšs commercial. BudgetĂ© Ă  environ quinze millions de dollars, il rembourse sa mise vers la mi-, soit au bout de trois semaines d'exploitation, en particulier en France et en Belgique (avec 12 900 000 $ au ), la distribution dans un circuit limitĂ© aux États-Unis Ă  NoĂ«l rajoutant environ 2 800 000 $. Au mois d'avril 2012, avec environ 120 000 000 $ de recettes, le film a fait ses meilleurs scores aux États-Unis (43 000 000 $), suivis de la France (26 000 000 $) et du Royaume-Uni (15 200 000 $) et, loin derriĂšre, de l'Espagne (6 500 000 $) et de l'Allemagne (5 000 000 $).

Analyse

Michel Hazanavicius cite plusieurs sources d'inspiration pour sa réalisation dont L'Aurore et L'Intruse de F.W. Murnau, Les Quatre Fils de John Ford, La Foule de King Vidor et L'Inconnu de Tod Browning[35].

On peut penser que des films des années 1940 et 1950, comme Boulevard du crépuscule de Billy Wilder et Chantons sous la pluie de Stanley Donen et Gene Kelly, l'ont également influencé pour leur évocation du passage du muet au parlant et leur représentation tragi-comique d'un Hollywood disparu[35].

L'histoire, qui évoque le destin croisé d'une star féminine montante et d'un acteur à la notoriété déclinante, fait surtout référence au film Une étoile est née de William A. Wellman[91] - [92] - [93]. Parmi les sources possibles d'influence, des critiques ont aussi relevé l'histoire réelle de John Gilbert, qui présente des similitudes avec le scénario de The Artist[94] - [93]. Star américaine des années 1920, John Gilbert vécut difficilement le passage du muet au parlant. Il était en conflit ouvert avec le producteur Louis B. Mayer, qui tenta de briser sa carriÚre. Mais il reçut une seconde chance grùce à Greta Garbo, elle aussi grande vedette du muet qui avait réussi sa transition vers le cinéma parlant. Elle se souvint de Gilbert, dont elle avait été trÚs proche, et l'imposa à la Metro-Goldwyn-Mayer comme partenaire pour le film La Reine Christine, en 1933[95]. Le film évoque aussi le scénario de Mirages, film muet de King Vidor, sorti en 1928, dans lequel une jeune femme, nommée Peggy Pepper, tente de devenir une star d'Hollywood[96] - [97] - [98].

Le film fourmille Ă©galement de rĂ©fĂ©rences Ă  des scĂšnes plus ou moins connues du cinĂ©ma hollywoodien (notamment Ă  l'Ăąge d'or du film classique). Les sĂ©quences de repas en tĂȘte Ă  tĂȘte entre George Valentin et son Ă©pouse, oĂč l'ennui se fait de plus en plus prĂ©gnant, renvoient au procĂ©dĂ© similaire employĂ© par Orson Welles dans Citizen Kane. Dans The Artist, l'affiche du film Guardian Angel, dans lequel joue Peppy Miller, suggĂšre une Ɠuvre de 1928 : L'Ange de la rue de Frank Borzage. Quant Ă  la scĂšne de la veste empruntĂ©e par Peppy dans la loge de George Valentin, elle rappelle un geste semblable de Janet Gaynor dans un autre film de Borzage : L'Heure suprĂȘme[91].

La scÚne finale des claquettes, chorégraphiée par Fabien Ruiz, est une citation explicite des comédies musicales de l'année 1932, dans un style différent de celui que va créer, dÚs 1933, Fred Astaire[99].

« Ce qui est fabuleux dans le film The Artist, c’est qu’il a Ă©tĂ© tournĂ© en noir et blanc, au format presque carrĂ© du film muet (1:1,33), qu’il est muet si l’on excepte un effet trĂšs drĂŽle de cauchemar oĂč le comĂ©dien est incapable d’émettre le moindre son bien qu’il crie Ă  tue-tĂȘte, alors que tout autour de lui les gens s’agitent en bourdonnant de mille bruits, et Ă  la fin de l’histoire quand le nouveau film qu’interprĂšte le comĂ©dien s’ouvre sur des Ă©ventails en forme de claps[100] tenus par des danseurs, tandis que l’on entend le jargon caractĂ©ristique des Ă©changes entre techniciens sur un plateau de tournage en prĂ©paration d’un plan. Pas de dialogues autrement qu’écrits sur des cartons, pas de couleurs, pas d’écran large, mais tous les moyens d’expression que possĂ©dait le cinĂ©ma encore muet, dĂ©jĂ  accompagnĂ©, dĂšs les premiĂšres projections, de musiques improvisĂ©es ou Ă©crites, comme celles qui avaient Ă©tĂ© composĂ©es en 1892 par Gaston Paulin pour les reprĂ©sentations du ThĂ©Ăątre optique du Français Émile Reynaud, avec ses Pantomimes lumineuses dessinĂ©es et coloriĂ©es sur une bande continue en celluloĂŻd, les premiers dessins animĂ©s et les premiĂšres projections en public d’images animĂ©es, un an aprĂšs les premiĂšres prises de vues de l’AmĂ©ricain Thomas Edison, trois ans avant les projections des frĂšres LumiĂšre. Le film The Artist, sorti sur les Ă©crans, rappelons-le, en 2011, a connu un grand succĂšs public et a Ă©tĂ© rĂ©compensĂ© aux Oscars. Il est la preuve par neuf de ce que nous affirmons dans notre ouvrage, Grammaire du cinĂ©ma[101], Ă  savoir que, aprĂšs la dĂ©couverte en 1908 par D. W. Griffith des « actions parallĂšles », le dernier de ce que nous nommons les « points de grammaire » du cinĂ©ma, c’est-Ă -dire les Ă©lĂ©ments de son langage, les cinĂ©astes possĂšdent dĂ©sormais tous les moyens nĂ©cessaires pour raconter des histoires complexes. Le film de Michel Hazanavicius dĂ©montre que ce qui est fondamental dans un rĂ©cit filmĂ© n’est pas l’efficacitĂ© d’un dialogue enregistrĂ©, ni l’apport de splendides couleurs, ni l’ampleur du CinĂ©mascope, ni la merveille du son numĂ©rique, ni le choc des effets virtuels, ni l’étonnement provoquĂ© par la 3D, mais bien comment mener un rĂ©cit par l’image[102]. »

Notes et références

  1. Classification États-Unis : « ClassĂ© PG-13 pour une image dĂ©rangeante et un geste grossier. »
  1. Acteur qui a notamment joué dans Babe, L.A. Confidential.
  2. Acteur qui a notamment joué dans Barton Fink, The Big Lebowski.
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  7. Le Dernier Empereur, coproduction franco-sino-italo-britannique, avait reçu la récompense en 1988.
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  9. « Beauty Spot » signifie en anglais « Grain de beautĂ© ». Il s'agit longtemps du seul lien entre les deux personnages principaux (George et Peppy), suffisamment important pour ĂȘtre le titre initial du film (titre choisi par Michel Hazanavicius, avant que Thomas Langmann ne le transforme en « The Artist »).
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] la cinĂ©philie française, la plus anti-acadĂ©mique qui soit, a toujours rejetĂ© ce modĂšle-lĂ , que pour elle, le cinĂ©ma hollywoodien, le vrai, celui de l'Ăąge d'or, Ă©tait beaucoup moins noble. C'Ă©tait le burlesque, la sĂ©rie B et les grandes soupes commerciales de tonton Hitchcock : tout ce que l'AmĂ©rique mĂ©prisait plutĂŽt. [
] Le classicisme hollywoodien a lancĂ© la modernitĂ© française en lui apprenant que c'est du bricolage, des failles du scĂ©nario et des astuces contre la censure que naissait le cinĂ©ma [
] Sur le plan esthĂ©tique, c'est une victoire Ă  la Pyrrhus. »
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  99. Pascale Leray, Iris Mazzacurati et Joséfa Lopez, Pas de deux avec Fabien Ruiz, professeur de claquettes de Jean Dujardin et Bérénice Bejo, l'express.fr, 24/02/2012.
  100. « Clap », l’ardoise filmĂ©e qui permet de numĂ©roter chaque plan tournĂ© (annonce), dans l’ordre du montage, Ă  qui l’on a adaptĂ© pour les prises de vues sonores une partie mobile dont la fermeture sur l’ardoise produit un « clac » caractĂ©ristique. Cela permet la synchronisation du son, par le repĂ©rage auditif de ce clac, avec l’image de la fermeture, quand la partie en mouvement, dĂ©corĂ©e de chevrons, s’arrĂȘte brutalement au moment du choc, et devient nette alors qu’elle Ă©tait floue pendant son dĂ©placement rapide. Aujourd’hui, le clap est Ă  affichage numĂ©rique et dĂ©roule une numĂ©ration croissante gĂ©nĂ©rĂ©e par l’enregistreur son.
  101. Marie-France Briselance et Jean-Claude Morin, Grammaire du cinéma, Paris, Nouveau Monde, , 588 p. (ISBN 978-2-84736-458-3).
  102. Briselance et Morin 2010, p. 291-292.

Annexes

Revue de presse

Bibliographie

Articles connexes

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