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Prévision des crues en France

La prévision des crues est la modélisation des quantités de précipitations, solides ou liquides, reçues dans un bassin hydrographique et de leur effet sur l'écoulement dans les cours d'eau. Dans une approche plus globale, la prévision des crues en France couvre la surveillance, la prévision et la transmission de l'information sur les crues aux maires, responsables de la sécurité publique sur le territoire communal, afin qu'ils puissent prendre toutes mesures propres à en atténuer ou à en éviter les conséquences dommageables.

Cette prévision des crues est assurée par l’État, mais peut être complétée par des systèmes locaux mis en place par les collectivités territoriales. L’organisation est définie pour chaque bassin hydrographique par un schéma directeur de prévision des crues.

Le rĂ©seau de prĂ©vision des crues, dĂ©nommĂ© Vigicrues, est constituĂ© du Service central d’hydromĂ©tĂ©orologie et d’appui Ă  la prĂ©vision des inondations (SCHAPI) situĂ© Ă  Toulouse, de 22 services de prĂ©visions de crues (SPC), de 28 unitĂ©s d'hydromĂ©trie et des cellules de veille hydrologique en Corse et dans les dĂ©partements et rĂ©gions d’outre-mer. Il assure une veille hydro-mĂ©tĂ©orologique permanente 24 h sur 24 sur l’ensemble des cours d’eau suivis par l’État.

Ce réseau émet des bulletins de vigilance crues permettant de prévenir le public et les autorités qu’il existe un risque de crue.

Histoire

De l'annonce des crues ...

Après la crue catastrophique de la Loire de 1846, le Conseil gĂ©nĂ©ral des ponts et chaussĂ©es met en place un programme d'Ă©tudes sur le cours de la Loire et un effort mĂ©trologique avec la mise en place d'Ă©chelles de crue. Il entreprend Ă©galement une cartographie de la vallĂ©e de la Loire avec le report des limites de la crue et des suivantes (1856 et 1866), au 1/20 000, en seulement 4 ans, de 1848 Ă  1852, en mobilisant plusieurs promotions de l'École nationale des ponts et chaussĂ©es. Un peu plus tard, en 1854, l'ingĂ©nieur Eugène Belgrand est chargĂ© de crĂ©er, sur la Seine, le premier service hydromĂ©trique de transmission de prĂ©visions aux ingĂ©nieurs riverains. En une vingtaine d'annĂ©es, des services d'annonce de crue sont crĂ©Ă©s sur les principales rivières de France (Loire, RhĂ´ne, SaĂ´ne, Isère, DrĂ´me, Durance, Garonne, Seine, Aisne, Marne, Oise, Meuse). Pour la crue de la Seine de 1876, le service fondĂ© par Belgrand a ainsi Ă©tĂ© capable de produire une alerte Ă  Ă©chĂ©ance de cinq jours[1].

Avec l'avènement de la microinformatique à la fin des années 1980 et des données topographiques à haute résolution toujours plus détaillées, comme celles acquises par laser aéro-porté[2] - [3], les modèles hydrauliques et hydrologiques sont de plus en plus performants et permettent de simuler des scénarios de crue toujours plus détaillés. Couplés à des systèmes d'information géographiques eux-aussi toujours plus puissants, la représentation de ces scénarios est d'autant plus lisible et précise. Trois types de modèles hydrauliques sont utilisés[4] - [5] :

  • Modèle 1D oĂą on privilĂ©gie une dimension d’espace par rapport aux deux autres (modèles de rivière, de rĂ©seaux de conduites). Des quantitĂ©s moyennes sont calculĂ©es sur une section en travers ;
  • Modèle 2D oĂą on privilĂ©gie deux dimensions d’espace (ex. : plaines d’inondation, modèles maritimes) et oĂą on calcule des quantitĂ©s moyennes sur la verticale ;
  • Modèle 3D oĂą les paramètres et les variables sont des fonctions des trois directions de l’espace (ex. : plaines d’inondation, modèles maritimes, modèles dĂ©taillĂ©s de circuits hydrauliques). Ils utilisent très peu de lois empiriques (par rapport au 1D et 2D).

Sur le plan organisationnel, une réforme est mise en place en 1984, faisant suite aux conclusions d'une commission interministérielle chargée d'examiner les conditions de transmission des alertes aux crues pendant les inondations catastrophiques de 1983 sur la Saône, le Doubs et la Moselle[6]. Des services d'annonce des crues (SAC) sont créés et définis par deux arrêtés du , l'un réorganisant l'annonce des crues et la transmission des avis, l'autre les services d'annonce des crues eux-mêmes. L'État, sans en avoir l'obligation légale, organisait l'annonce des crues et la transmission des avis de crues. L'alerte aux crues et les informations sur leur évolution devaient permettre aux maires, responsables de la sécurité publique sur le territoire communal, de prendre toutes mesures propres à en atténuer ou à en éviter les conséquences dommageables. Contrairement à l’alerte météorologique, qui concernait l’ensemble du territoire national, l’annonce des crues ne concernait qu’un nombre limité de sections de cours d'eau équipés de dispositifs de surveillance en amont et seules les communes situées en aval de ces dispositifs étaient alertées[6].

En 2000, les services d'annonce des crues sont prĂ©sents sur 16 000 kilomètres de rivières et 300 000 kilomètres de cours d'eau en France. Le prĂ©fet est responsable de l'organisation de l'annonce des crues dans le dĂ©partement : leur mise en Ĺ“uvre est confiĂ©e Ă  52 services diffĂ©rents (40 directions dĂ©partementales de l'Ă©quipement (DDE), trois directions dĂ©partementales de l'agriculture et de la forĂŞt, quatre directions rĂ©gionales de l'environnement, cinq services de navigation), dont aucun n'a compĂ©tence sur l'ensemble d'un bassin : il y a par exemple 13 DDE et un service de navigation compĂ©tents pour l'annonce des crues sur le bassin de la Loire, de plus la DIREN Centre joue Ă©galement un rĂ´le. Les SAC emploient alors 400 Ă  500 personnes sur l'ensemble du pays, ce qui correspond Ă  environ 200 personnes en Ă©quivalent temps plein. Toutefois le rapport sur les causes et consĂ©quences des inondations rĂ©pĂ©titives ou exceptionnelles de la fin des annĂ©es 1990 et en particulier de celles de la Somme en 2001 est très critique sur les ce rĂ©seau. D'abord le rĂ©seau n'est pas exhaustif mais surtout, la simple annonce des crues assurĂ©e par ces services bien que dĂ©jĂ  peu ambitieuse est mal remplie. Il y a en fait un dĂ©calage entre l'information disponible, les progrès scientifiques en matière de modĂ©lisation, de connaissance des inondations et l'absence d'organisation structurĂ©e de la prĂ©vision[7]. Ces observations rejoignent celles du rapport Mariani sur les causes des inondations et les moyens d'y remĂ©dier Ă©tabli en novembre 1994[8].

... à la prévision des crues ...

En 2002, le ministère du Développement durable engage une réforme du dispositif de l’annonce des crues dont les objectifs sont définis dans la circulaire du 1er octobre 2002 : il s'agit de regrouper les moyens disponibles autour d'un nombre réduit de centres, « fiables en toutes circonstances », afin qu'ils acquièrent une taille critique pour pouvoir mettre en œuvre les outils et les techniques les plus performants en matière des prévisions de crues. l'organisation jusqu'alors basée sur « des services ayant une responsabilité le plus souvent limitée à des tronçons de cours d'eau » doit évoluer vers « une organisation où les nouveaux services seront attachés à des territoires sur lesquels, pour renforcer leur mission de prévision des crues, ils disposeront de compétences élargies à l'analyse des caractéristiques des bassins versants et à l'observation des phénomènes d'inondation »[6] - [9].

Chronologie simplifiée
  • 2002 : RĂ©organisation des services de prĂ©vision des crues qui passent de 52 Ă  22
  • 2003 : crĂ©ation du Schapi et dĂ©but de la structuration du rĂ©seau pour la prĂ©vision des crues et l’hydromĂ©trie
  • 2006 : mise en place de la procĂ©dure de vigilance crues
  • 2007 : intĂ©gration de la vigilance crues dans la carte de vigilance mĂ©tĂ©orologique pour le volet « pluie-inondation »
  • 2010 : Ă©volution de la prĂ©vision des crues et de l’hydromĂ©trie
  • 2011 : mise en place d’un volet « inondation (sans forte pluie locale) » dans la carte de vigilance mĂ©tĂ©orologique
  • 2011 : mise en place de la mission de rĂ©fĂ©rent dĂ©partemental pour l’appui technique Ă  la gestion des crises d’inondation
  • 2012 : mise en place de l'application mobile Avertissement Pluies Intenses Ă  l’échelle des Communes (APIC)[10]
  • 2015 : crĂ©ation de la marque Vigicrues[11]
  • 2018 : prĂ©vision de l'ouverture au public de la banque Hydro[12]

Le support législatif de la réforme consiste en trois articles du code de l'environnement, les articles L. 564-1 L. 564-2 et L. 564-3, créés par l'article 18 la loi du 30 juillet 2003 relative à la prévention des risques technologiques et naturels et à la réparation des dommages[13] dont les principales dispositions sont que :

  • L’organisation de la surveillance, de la prĂ©vision et de la transmission de l’information sur les crues est assurĂ©e par l'État ;
  • Pour chaque bassin, un schĂ©ma directeur de prĂ©vision des crues (SDPC) est arrĂŞtĂ© en vue d'assurer la cohĂ©rence entre les dispositifs mis en place par les collectivitĂ©s avec ceux de l'État et de ses Ă©tablissements publics;
  • L’organisation de la surveillance, de la prĂ©vision et de la transmission de l’information sur les crues par l'État, ses Ă©tablissements publics et, le cas Ă©chĂ©ant, les collectivitĂ©s territoriales ou leurs groupements fait l’objet de règlements arrĂŞtĂ©s par le prĂ©fet.

Le décret d'application de ces articles est signé le 12 janvier 2005[14]. Il définit les objectifs, les modes d'élaboration et les contenus attendus des deux documents définis dans la loi de 2003 : le schéma directeur de prévision des crues ainsi que le règlement relatif à la surveillance et à la prévision des crues et à la transmission de l'information sur les crues. Il est complété par la circulaire du 9 mars 2005 qui précise les conditions d'application de ces textes et met en place une procédure de vigilance crue inspirée de la procédure de vigilance météorologique[15] et par l'arrêté du 26 janvier 2005 qui précise la nouvelle organisation des services d'annonce des crues[16]. D'une part 22 services de prévisions des crues (SPC) remplacent les 52 services d’annonce des crues (SAC) préexistants sur les principaux cours d’eau. D'autre part est créé à Toulouse un service d'appui et de coordination de ces SPC, le Service central d’hydrométéorologie et d’appui à la prévision des inondations (SChAPI)[17], qui établit, en synergie avec Météo-France, une veille hydrométéorologique 24 heures sur 24 sur les bassins rapides[18] - [19].

En décembre 2007, Météo-France met en place une nouvelle carte de vigilance pluies-inondations afin d’améliorer l’efficacité de la chaîne d’alerte et la communication relative aux risques par des bulletins de suivi et des conseils de comportement (disponibles sur le site internet de Météo-France). Il s'agit d'un système d’information en continu fournissant au grand public et aux autorités de tous les échelons une information qualitative et graduée sur le risque de crues et des prévisions hydrologiques sur les cours d’eau du territoire métropolitain faisant l’objet d’une surveillance[20] - [21].

En 2010 l’organisation pour la prévision des crues et l’hydrométrie connaît une évolution importante : les territoires couverts par des SPC qui se situent en dessous des dimensionnements définis ci-dessous font l’objet de redistributions et de regroupements :

  • un nombre maximal de six Ă  huit dĂ©partements majoritairement couverts, dans des cas de crues rapides ;
  • un nombre maximal de dix dĂ©partements simultanĂ©ment et fortement concernĂ©s par des crues lentes.

Les SPC devront compter un effectif minimum de 6 prévisionnistes, dont au moins 5 chargés d’études permanents au SPC. Par ailleurs pour faire bénéficier ces services d’un soutien technique plus solide et d’une plus forte proximité avec les unités d’hydrométrie et les services traitant d’hydrologie, les SPC antérieurement rattachés à une DDT ou à un service de la navigation, seront rattachés à une DREAL correspondant soit à l’échelon régional, soit à l’échelon du bassin[22].

... puis à la prévision des inondations

En situation de crise, les informations fournies par Vigicrues ne permettent pas toujours aux gestionnaires de crise d’en évaluer les conséquences à l’échelle de leur territoire. D'où le souhait du Schapi de passer de la prévision des crues à la prévision cartographique des inondations visant à faciliter la gestion de la crise par les autorités locales, en diffusant, notamment, des cartes de zones inondées potentielles (ZIP), ou emprises des inondations, correspondant à des hauteurs d’eau prévues en certains points du cours d’eau. C'est l'objet du nouveau portail Viginond dont le Schapi a finalisé l’architecture en 2014. Ce portail serait alimenté par les services de l’État et les collectivités, notamment pour inventorier et capitaliser les données existantes[23]. La diffusion des ZIP par Vigicrues est possible depuis le printemps 2021.

Organisation

Schéma directeur de prévision des crues

Le schéma directeur de prévision des crues prévu à l'article L. 564-2 du code de l'environnement fixe les principes selon lesquels s'effectuent la surveillance et la prévision des crues et la transmission de l'information sur les crues et détermine les objectifs à atteindre. Son contenu et ses modalités d'élaboration sont définies par le décret du et la circulaire du 9 mars 2005 [24] - [25] :

  • Il identifie les cours d'eau ou sections de cours d'eau pour lesquels l'État assure la transmission de l'information sur les crues et leur prĂ©vision, ainsi que ceux pour lesquels il prĂ©voit de le faire;
  • Lorsque la superficie du bassin le justifie, il dĂ©limite des sous-bassins pour chacun desquels la mission confiĂ©e Ă  l'État est assurĂ©e par un service dĂ©concentrĂ© ou un Ă©tablissement public ;
  • Il dĂ©crit l'organisation des dispositifs de surveillance, de prĂ©vision et de transmission de l'information sur les crues mis en place par l'État et ses Ă©tablissements publics ou par les collectivitĂ©s territoriales et indique les Ă©volutions propres Ă  en amĂ©liorer l'efficacitĂ© ;
  • Il dĂ©finit les conditions de la cohĂ©rence des dispositifs que mettent en place les collectivitĂ©s territoriales ou leurs groupements, sous leur responsabilitĂ© et pour leurs besoins propres, afin de surveiller les crues de certains cours d'eau ou zones estuariennes, avec les dispositifs de l'État et de ses Ă©tablissements publics ;
  • Il Ă©tablit le calendrier prĂ©visionnel de mise en Ĺ“uvre des principaux objectifs Ă  atteindre.

Ce document est élaboré par le préfet coordonnateur de bassin avec l’assistance du DIREN délégué de bassin et avec le concours des préfets de zone de défense et des préfets de département. qui émet un arrêté après assure la consultation auprès des personnes morales intéressées [26]. Une révision d'ensemble du schéma doit intervenir dans un délai de dix ans à compter de la publication du premier schéma ou de sa dernière révision[27].

Règlement de surveillance, de prévision et de transmission de l'information

Un règlement relatif à la surveillance et à la prévision des crues et à la transmission de l'information sur les crues (RIC) est élaboré pour chacun des bassins, ou le cas échéant des sous-bassins, par le préfet compétent, en association avec les autres préfets intéressés. Ce règlement met en œuvre le schéma directeur de prévision des crues du bassin, notamment[28] :

  • il dresse la liste des communes et des groupements de communes qui bĂ©nĂ©ficient du dispositif de surveillance et de prĂ©vision des crues mis en place par l'Etat,
  • il fixe les valeurs des prĂ©cipitations, des hauteurs des cours d'eau, nappes et estuaires ainsi que des dĂ©bits des cours d'eau Ă  partir desquelles les autoritĂ©s de police sont informĂ©es du risque d'inondation ;
  • il dĂ©termine les informations recueillies et les prĂ©visions Ă©laborĂ©es grâce aux dispositifs de surveillance mis en place ;
  • il dĂ©termine les informations recueillies et les prĂ©visions Ă©laborĂ©es par l'État et, le cas Ă©chĂ©ant, par les collectivitĂ©s locales, ainsi que les modalitĂ©s techniques de mise Ă  disposition et la frĂ©quence d'actualisation de ces informations ;
  • il dĂ©finit les règles techniques que doivent respecter les collectivitĂ©s territoriales ou leurs groupements disposant ou installant des dispositifs de surveillance des crues de certains cours d'eau ou zones estuariennes, pour garantir la cohĂ©rence des dispositifs qu'ils mettent en place avec ceux de l'État.

Après avis des différentes personnes morales de droit public compétentes, le préfet arrête le règlement et définit les modalités de sa mise à disposition. Celui-ci doit être révisé dans un délai de cinq ans à compter de la publication du premier règlement ou de sa dernière révision[29].

Réseau national de prévision des crues et d'hydrométrie

Organisation de l'État - Chiffres clés 2014
  • 19 Services de prĂ©vision des crues : ~ 190 agents
  • 28 UnitĂ©s d'hydromĂ©trie : ~ 240 agents
  • Le Schapi : ~ 30 agents
Les informations de prévisions sont publiées sous la marque Vigicrues, sur le site www.vigicrues.gouv.fr, édité par le Schapi.

Le réseau national de prévision des crues et d'hydrométrie est constitué des organes suivants[30] :

La marque Vigicrues qui regroupe l’ensemble des informations de prévision des crues des services du ministère est créée en février 2015[11].

En 2015 le linĂ©aire des cours d’eau surveillĂ©s par l’État dĂ©passe les 21 720 km et comprend 280 tronçons, Un service qui couvre 75 % de la population vivant en zones inondables[31]. La Creuse amont (Creuse et Indre), l'Arroux Bourbince (SaĂ´ne-et-Loire), la Sèvre niortaise (Charente-Maritime et VendĂ©e), le Drac aval et l'Isère moyenne (Isère) sont les cours d'eau ajoutĂ©s en 2014[32]. L'Aron, la Besbre le sont en 2019.

Service central d’hydrométéorologie et d’appui à la prévision des inondations

Le service central d’hydrométéorologie et d’appui à la prévision des inondations (SCHAPI) est créé en 2003 pour assurer au plan national la coordination opérationnelle, scientifique et technique de la prévision des crues et de l’hydrométrie[33] - [34]. Il comprend quatre entités[33] :

  • le secrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral ;
  • le pĂ´le veille hydromĂ©tĂ©orologique et modĂ©lisation, chargĂ© de l'Ă©tablissement de la carte de vigilance inondation et la mission continue de conseil et d'expertise auprès des services de prĂ©vision des crues situĂ©s dans des zones de crues Ă  caractère torrentiel dont la liste est dĂ©finie par arrĂŞtĂ© du ministre chargĂ© de l'environnement ;
  • le pĂ´le qualitĂ© et mĂ©thodes qui qualifie les procĂ©dures du service et gère les banques de donnĂ©es ;
  • le pĂ´le retour d'expĂ©rience-appui aux services de prĂ©vision des crues, chargĂ© de dresser un bilan post-crue du fonctionnement de la chaĂ®ne d'alerte, de s'assurer de la mise en place de programmes de formation des agents des services de prĂ©vision des crues et de la diffusion des outils de modĂ©lisation.

Services de prévision des crues

Les services de prévision des crues couvrent des bassins susceptibles de générer des crues. Ils s'appuient sur des réseaux de capteurs suivant l'évolution de la pluviométrie et des cours d'eau, ainsi que sur des techniciens pour évaluer les sinistres après les événements extrêmes[34].

Bassindésignation du SPCdéfinition du territoire de compétenceService supportCentre de prévision
Loire-BretagneAllierBassin de l'AllierDREAL Auvergne-Rhône-Alpes[Note 1], DREAL Centre-Val de Loire à partir de septembre 2021Clermont-Ferrand, Orléans
Loire - Cher - IndreBassin de la Loire en amont du Bec de Vienne, à l'exception du bassin de l'AllierDREAL Centre-Val de LoireOrléans, Clermont-Ferrand
Maine - Loire avalBassin de la Loire en aval du Bec de Vienne Ă  l'exception du bassin du Thouet, et bassins cĂ´tiers sud-Loire hors Marais poitevinDREAL Pays de la LoireNantes
Vienne-Charente-AtlantiqueBassins de la Vienne, du Thouet, du Marais poitevin situés dans le bassin Loire-Bretagne, ainsi que ceux de la Charente et de la Seudre situés sur la partie nord du bassin Adour-Garonne.DREAL Nouvelle-Aquitaine[Note 2]La Rochelle
Poitiers
Vilaine et cĂ´tiers bretonsBassins cĂ´tiers du nord de la Loire, jusqu'au Couesnon inclusDREAL BretagneRennes
Adour GaronneGironde-Adour-DordogneBassin de l'Adour, bassin de la Nivelle, la Garonne girondine et l'estuaire de la Gironde, la confluence Garonne-Dordogne, le bassin de la Dordogne.DREAL Nouvelle-Aquitaine[Note 3](Bassin Dordogne)
(Bassin Gironde de Adour)
Garonne Tarn LotEnsemble du bassin versant de la Garonne à l'amont de la limite entre les départements de la Gironde et du Lot-et-GaronneDREAL Occitanie[Note 4]Toulouse
Rhone MéditerranéeGrand DeltaTiers aval du fleuve, à savoir pour les communes riveraines des secteurs suivants :
-en rive droite : départements de l’Ardèche à partir de la commune de Peyraud, et du Gard en totalité
- en rive gauche : départements de la Drôme, du Vaucluse et des Bouches-du-Rhône en totalité.
DREAL Auvergne-Rhône-Alpes[Note 5].Nîmes
Alpes du NordBassins versants géographiques suivants : l’Isère et ses affluents, notamment l’Arc, le Drac et la Romanche ; les affluents rive gauche du lac Léman et du Rhône, de la frontière suisse au Guiers, avec notamment l’Arve et le Fier ; les affluents rive gauche du Rhône, du Dolon à la confluence avec l’Isère.DREAL Auvergne-Rhône-Alpes[Note 5]Grenoble
Méditerranée EstBassins versants des cours d'eau côtiers situés à l’Est du RhôneDirection sud-est de Météo-FranceAix-en-Provence
Méditerranée OuestLes grands bassins des Pyrénées-Orientales : Agly, Têt, Réart et Tech, le bassin de l’Aude et ses principaux affluents Orbieu et Cesse, le bassin de la Berre, le bassin de l’Hérault, le bassin de l’Orb, le bassin du Lez.DREAL Occitanie[Note 6]Carcassonne
Rhône amont-SaôneBassins versants de la Saône et du Rhône jusqu'à son entrée en DrômeDREAL Auvergne-Rhône-Alpes[Note 5]Lyon
Seine-NormandieSeine amont-Marne amontDREAL Alsace Champagne-Ardenne Lorraine[Note 7]Châlons-en-Champagne
Seine aval-Côtiers NormandsUnités hydrographiques des fleuves côtiers normands (Vire, Orne, Dives, Touques, Risle), ainsi que la Seine en aval de Poses et ses principaux affluents (Epte, An-delle, Eure)DREAL Normandie[Note 8]Rouen
Seine moyenne-Yonne-LoingBassins du Loing, de l'Yonne, Bassin de la Seine en Ile-de-France à l'exception des sous-bassins de l'Eure et de l'Epte, et le fleuve Seine de l'Ile-de-France au barrage de Poses.Direction régionale et interdépartementale de l'Environnement et de l'Énergie d'Ile-de-FranceParis
Oise-AisneBassin versant de l’Oise hormis la partie située en Île-de-France)Compiègne
CorseCorseCours d'eau principaux de CorseDREAL CorseAix-en-Provence
Rhin-MeuseMeuse-MoselleBassins français de la Meuse et de la MoselleDREAL Grand Est[Note 9]Metz
Rhin-SarreEnsemble des bassins versants qui affluent avec le Rhin sur le secteur franco-allemand et la Sarre française. Ce territoire peut être découpé en plusieurs sous-bassins versants : la Sarre et ses affluents; l'Ill et ses affluents; la Moder et ses affluents; le Rhin.DREAL Grand Est[Note 10]Strasbourg
Artois-PicardieArtois-PicardieCours d'eau suivants : Liane, Hem, Aa supérieure, Lys amont, Lawe et Clarence amont, Plaine de la Lys, Sambre, Helpe Mineure, Helpe Majeure, Solre, Somme.DREAL Nord-Pas de Calais et PicardieLille
Carte des services de prévision des crues en France métropolitaine.

Unités d'hydrométrie

Il existe 28 unités d'hydrométrie (UH) en métropole et cinq en Outre-mer, réparties au sein des DREAL, qui mesurent, ajustent, archivent (dans la base nationale BD HYDRO) et analysent les niveaux et débits des cours d'eau[35].

Services de prévision et d'alerte locaux des collectivités

En complément du dispositif de l’État, des collectivités locales ont mis en place des dispositifs de surveillance et d’alerte sur les inondations. Leurs données sont mutualisées avec celles des dispositifs nationaux. Ils sont listés dans les Règlements d'information sur les crues.

Bassindésignation du SPCCours d'eauMaître d'ouvrageDép.Nom/commentaires
Loire-BretagneLoir-Cher-IndreCensSIBCCA : Syndicat Intercommunal des bassins versants de la Bionne, du Cens et de la Crénolle et de leurs Affluents [36]45Le système a été mis en place par le conseil départemental du Loiret
Furan, Ondaine, GierCommunauté urbaine Saint-Étienne Métropole[36]42SAPHYRAS : mis en place en juin 2010, il s'agit d'un outil d’alerte permettant d’informer les communes sur le risque de crue afin d’anticiper ces évènements à l’échelle des 3 bassins versants (Furan, Gier, Ondaine). Les calculs sont établis sur la base de la pluie tombée, de la prévision de pluie attendue dans les 70 minutes à venir, de la saturation en eau des sols, des débits des capteurs au sol, une prévision de débit sur des tronçons de rivière. Le coût de mise en place des stations et l’achat du matériel est financé entre 2008 et 2012 par Saint-Étienne Métropole avec l’aide de l’Établissement public Loire, la Région Rhône-Alpes, l’État et l’Europe[37] - [38].
Bourbince (de Blanzy Ă  Paray-le-Monial)SIBVB : Syndicat Intercommunal du Bassin Versant de la Bourbince[36]71
Vienne-Charente-AtlantiqueVienne en amont de LimogesCommune de Saint-LĂ©onard-de-Noblat[39]87
BoivreVille de Poitiers[39]86
AntenneSyndicat mixte des bassins Antenne, Soloire, Romède et Coran (SYMBA)[39]17
Vilaine et cĂ´tiers bretonsLe TrieuxVille de Guingamp[40]22
Adour GaronneGaronne Tarn LotThoré amontSyndicat Mixte du Bassin de l’Agout et les communes du bassin du Thoré[41]81
Rhone MéditerranéeGrand DeltaRuissellement urbain et de débordement des cadereaux de NîmesVille de Nîmes[42]30ESPADA : Dispositif d'aide à la gestion de crise opérationnel depuis 2005. La pluie et le ruissellement sont observés par 3 moyens complémentaires à ceux de Météo-France : Le radar météorologique de Nîmes Manduel, 30 stations de mesure de la pluie et des hauteurs d’eau, réparties sur les bassins versants des cadereaux et dans les retenues amont et des caméras placées sur quelques sites stratégiques[43]. En 2010 une alerte concernant la saturation de l'aquifère a été ajoutée à la suite de la caractérisation du fonctionnement du système karstique et notamment son comportement lors des fortes précipitations[44].
Le LezSyndicat Mixte du Bassin Versant du Lez (SMBVL)[42]84
affluents des GardonsSMAGE des Gardons[42].30Teste des dispositifs spécifiques d’aide à la décision vis-à-vis des crues rapides
Cance, DeumeSyndicat des 3 rivières (Cance, Deume..)[42]07Dispositifs à l'état de réflexion en 2013
EzeSyndicat du bassin de l’Eze (affluents de la Durance à Pertuis)[42]84
BuechSyndicat du Buech[42]05
OuvèzeSyndicat Mixte de l’Ouvèze Provençale[42]84
Méditerranée EstAygalades, Jarret et HuveauneVille de Marseille et la Communauté Urbaine Marseille Provence Métropole[45]13
SiagneSyndicat Intercommunal de la Siagne et ses Affluents (SISA)[45]06
PaillonCommunauté Urbaine Nice Côte d’Azur[45]06
Méditerranée OuestLezSPCMO Montpellier[46]34Bien que le Lez soit un cours d’eau réglementaire, ce système est complémentaire à celui du SPC car il intègre les autres cours d’eau, les retenues, les canaux du territoire communal.
Agglomération de Montpellier[46]34« Ville en alerte » - Point en janvier 2015 : Conçu et mis en œuvre dans une première phase de test, sous la forme d’un projet de recherche et développement, sur le territoire restreint de l’EcoCité (communes de Castelnau-le-Lez, Montpellier, Lattes et Pérols), le système s’étendra, à terme, sur l’ensemble du territoire de la CAM.
Rhône amont-SaôneBassins du Gier, du Furan et de l'OndaineSaint-Etienne Métropole[47]42Saphyras (le système concerne également le bassin Loire-Bretagne).
le DurgeonVille et Communauté d'Agglomération de Vesoul[47]70
la BienneCentre Opérationnel Départemental d'Incendie et de Secours (CODIS) du Jura[47].39
le GaronSMAGGA (Syndicat Mixte d'Aménagement et de Gestion du bassin versant du GAron)[47]69en projet en 2013
la BrévenneSYRIBT (Syndicat de Rivières Brévenne Turdine)[47]69en projet en 2013
la ChalaronneSRTC (Syndicat de Rivères des Territoires de Chalaronne)[47]01en projet en 2013
Seine-NormandieSeine amont-Marne amontCours d'eau du ChâtillonaisSyndicat Intercommunal des cours d'eau du Châtillonais (SICEC)[48]21
120 km de cours d’eauGrand Troyes assure, depuis le 1er janvier 2012, les missions précédemment dévolues au Syndicat d’Aménagement de la Vallée de la Seine dans l’Agglomération de Troyes[49]10Système de téléalerte mis en place en 2014[50]. Lors des crues de mai-juin 2016, le premier message de télé-alerte informant les habitants des zones potentiellement inondables du risque a été diffusé le lundi 8 mai à 18h44[51].
Seine aval-Côtiers NormandsLa Lézarde, le Saint-Laurent, la Rouelles, la Curande, la Pissotière à MadameCommunauté de l'agglomération havraise (CODAH)[52]76
Seine moyenne-Yonne-LoingYerres et ses affluentsSyndicat mixte pour l'assainissement et la gestion des eaux du bassin versant de l'Yerres (SYAGE)[53]91-94
Cours d'eau entre Esbly et Boissy-le-ChâtelSyndicat intercommunal du Grand Morin [54]77En cas d'alerte, le système peut avertir 1600 personnes en 10 minutes.
OrgeSyndicat mixte de la vallée de l'Orge aval (SIVOA)[54]91VIGI'ORGE : Ce système alerte environ 600 foyers, soit environ 1500 personnes sur 7 communes par 2 canaux, l’appel téléphonique et le SMS. Si l’appel n’aboutit pas, un message sur répondeur est enregistré[55] - [56].
Rhin-MeuseMeuse-Mosellela Houille (affluent de la Meuse dans les Ardennes).Communauté de communes Ardenne-Rives-de-Meuse[57].08
HouilleGivet[57]08Système d’alerte local basé sur la station de Landrichamps
MadonMirecourt [57]88Système d’alerte local basé sur la station de Begnécourt
MortagneRambervillers[57]88Système d’alerte local basé sur la station d'Autrey
Rhin-Sarreprincipaux cours d’eau du départementConseil Général du Haut-Rhin (CG68)[58]68Système d’annonce et de prévision de crue pour les afin d’assurer la gestion des ouvrages (ponts, vannages) en période de crue à l’échelon d’un syndicat pour les communes du Haut-Rhin (prévision de la formation d'embâcles).
Canal de la BrucheConseil Général du Bas-Rhin (CG67)[58]67station de mesure à Russ pour la de l’alimentation du canal de la Bruche.
la Mossig, affluent principal de la Bruche.commune de Wasselonne[58]67Automate d’appel téléphonique lié à une station
Artois-PicardieArtois-Picardiela becque de Saint-Jans-CappelSyndicat Mixte du SAGE de la Lys (SYMSAGEL)[59]59système d’alerte local, alerte les communes de Saint-Jans-Cappel et Bailleul

Services de prévision locaux et d'alerte privés

La sociĂ©tĂ© Predict Services est crĂ©Ă©e en dĂ©cembre 2006 et est dĂ©tenue Ă  part Ă©galement par MĂ©tĂ©o-France, le groupe BRL et Infoterra France du Groupe EADS Astrium. Elle regroupe ainsi des expertises dans les domaines mĂ©tĂ©orologique avec MĂ©tĂ©o-France, hydraulique et hydrologique avec BRL et spatial avec Infoterra France[60]. En 2015 elle lance une application gratuite pour smartphones et tablettes appelĂ©e "My Predict" destinĂ©e Ă  alerter les particuliers des risques hydromĂ©tĂ©orologiques pendant les intempĂ©ries. Elle fait suite Ă  celle crĂ©Ă©e en 2013 pour les maires pour laquelle plus de 20 000 municipalitĂ©s sont clientes Ă  travers la France, Ă  qui elle permet de suivre en direct l'Ă©volution de la situation et donne des conseils sur les mesures Ă  prendre[61].

Autres acteurs

Compte tenu de la variété des types d'inondations et de leurs causes aux territoires concernés, de nombreux autres acteurs interviennent en appui ou aux côtés des services de prévision de crues de l'État, ce qui ne contribue pas à une grande lisibilité et à une fluidité des échanges d'information[62].

OrganismesMissions généralesMissions relatives aux crues
MĂ©tĂ©o-France PrĂ©visions mĂ©tĂ©orologiques (notamment des prĂ©cipitations) Publication des cartes de vigilance mĂ©tĂ©orologique en coordination avec le SCHAPI - Gestion d'un rĂ©seau de 1 200 pluviomètres destinĂ© Ă  la mesure des hauteurs d'eau - Gestion du rĂ©seau de radars ARAMIS.
Centre d'études techniques maritimes et fluviales (CETMEF) Développement des modèles hydrauliques pour la prévision et la gestion des crises (Osiris-Inondations, aide à la réalisation de PCS, plate-forme cartographique AMICE d'échange de données entre gestionnaires de la crise) - Appui aux services de l'État pour la planification de la prévention des risques. Inondations à cinétique lente et submersions marines en lien avec le SCHAPI.

Inondations en milieu urbain, notamment leur interaction avec les phénomènes associés.

Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) Phénomènes géologiques, risques associés et développement des outils nécessaires à la gestion du sol et du sous-sol. Coordination avec les services de l'État au travers d'une convention avec le SCHAPI.
Office national de l'eau et des milieux aquatiques (ONEMA) Pilotage et soutien de la recherche dans le domaine de l'eau - Mise en place et coordination du système d'information sur l'eau - Contribution à la police de l'eau de manière préventive et répressive - Appui technique à la prise en compte des enjeux écologiques dans les documents de planification et de programmation de la politique de l'eau (SDAGE et SAGE notamment). Pas de rôle direct en matière de prévention des inondations. Proximité de ses missions avec celles du SCHAPI, notamment en matière de recueil de données.
Service hydrographique et océanographique de la marine (SHOM) Prévention du risque de submersion marine. - Outils d'observation et de modélisation du niveau de la mer, campagnes d'océanographie de la mer et modélisation numérique de terrain.

- Référent national pour l'observation des hauteurs d'eau et partenaire de deux dispositifs d'alerte et d'avertissement en cas de submersion marine : le dispositif Vigilance Vague Submersion avec Météo- France et le Centre national d'alerte au tsunami en Atlantique nord et en Méditerranée.

IRSTEA (anciennement Cemagref)Étude des aléas et risques liés au cycle de l'eau, notamment en montagne (érosions torrentielles et avalanches) et en région méditerranéenne (crues éclair et feux de forêts).- Travaux sur les facteurs de déclenchement et la dynamique des phénomènes dangereux engendrés par les précipitations

- Développement de modèles hydrologiques alimentés par les prévisions pluviométriques de Météo-France, comme GRP[63] pour les rivières jaugées et AIGA[64] pour les rivières non jaugées

Développement, en partenariat avec Météo-France, de la plateforme RHYTMME[65] de déploiement de radars adaptés aux zones montagneuses.

Mesures en hydrométéorologie

Le problème de la prévision des crues consiste à évaluer la quantité d’eau additionnelle qui alimente un cours d’eau le long de son tracé, hors de ses sources, puis prévoir quel sera le comportement du cours d’eau compte tenu de cet apport. Il convient donc de disposer de données météorologiques et hydrométriques.

Besoins en observations météorologiques

Trois besoins en observations météorologiques peuvent être identifiés[66] :

  • Avoir une connaissance des prĂ©cipitations : Il s'agit de dĂ©terminer ce qui tombe du ciel, Ă  savoir le type de prĂ©cipitant (pluie, neige, autre ?), la position de l'isotherme zĂ©ro degrĂ© (frontière fictive entre deux masses d'air de tempĂ©ratures nĂ©gative et positive) et la gravitĂ© du phĂ©nomène. La rĂ©partition spatiale du phĂ©nomène ainsi que sa chronologie doivent Ă©galement ĂŞtre prĂ©cisĂ©s.
  • Estimer au sol la quantitĂ© d’eau qui va ruisseler vers les cours d’eau : Il s'agit ici de dĂ©terminer si le sol est sec ou saturĂ© en eau en Ă©valuant en particulier l'Ă©vapo-transpiration potentielle du sol, combien et oĂą a-t-il plu et depuis combien de jours, ou s'il est enneigĂ© et Ă  cet effet dĂ©terminer la tempĂ©rature, la hauteur de neige et la position de l'isotherme zĂ©ro degrĂ© dans le sol.
  • Estimer les sollicitations sur l’écoulement du cours d’eau Ă  son embouchure : les mesures doivent permettre d'indiquer s'il y a du vent, s'il est contraire au sens de l’écoulement, s'il y a des surcotes marines et quel est le gradient de pression.

Réseaux météorologiques

Météo-France dispose d'un réseau de stations météorologiques et de radars lui permettant de mesurer les hauteurs de précipitations observées, d'estimer la lame d'eau et de développer un service d'avertissement des communes.

Le réseau de stations météorologiques opéré par Météo-France comprend trois types de réseaux[67] - [66] :

  • le RĂ©seau d'Acquisition de DonnĂ©es d'Observations MĂ©tĂ©orologiques Étendues de MĂ©tĂ©o-France (RADOME) qui comprend en 2012 554 stations mĂ©tĂ©orologiques sur le territoire mĂ©tropolitain (une tous les 30 km) et 67 en Outre-Mer ;
  • Le rĂ©seau Salamandre dĂ©diĂ© spĂ©cifiquement Ă  la prĂ©vision des crues : un ensemble de 106 stations en 2013 mesurant deux paramètres (pluie et tempĂ©rature), complĂ©tĂ© ultĂ©rieurement pour atteindre 290 stations, opĂ©rĂ© pour le compte de la Direction gĂ©nĂ©rale de PrĂ©vention des Risques du MEEDDAT qui les a financĂ©s ;
  • un ensemble de 680 points de mesure (pluviographes) gĂ©rĂ©s en partenariat avec d'autres partenaires que le MEEDDAT.

Aux mesures issues de ces rĂ©seaux de MĂ©tĂ©o-France viennent s'ajouter celles issues des rĂ©seaux opĂ©rĂ©s par les services de l’État (services de prĂ©vision des crues et DIREN) correspondant Ă  environ 570 points de mesure[66].

RĂ©seau ARAMIS en 2019.

Le rĂ©seau de radars mĂ©tĂ©orologiques de MĂ©tĂ©o-France, le rĂ©seau ARAMIS, permet de dĂ©tecter en temps rĂ©el les prĂ©cipitations et de dĂ©terminer en permanence leurs trajectoires et leurs Ă©volutions, c’est-Ă -dire de localiser les zones de prĂ©cipitations et d'en Ă©valuer l’intensitĂ©. En 2002, il comprenait 18 radars. Le nombre a Ă©tĂ© portĂ© Ă  24 en 2007 grâce aux investissements engagĂ©s dans le cadre du projet PANTHERE (Projet Aramis Nouvelles Technologies en HydromĂ©teorologie Extension et REnouvellement). Sur la pĂ©riode 2010 – 2013, trois nouveaux radars en bande X ont Ă©tĂ© rajoutĂ©s dans le cadre du projet RHYTMME pour amĂ©liorer la couverture hydrologique sur le Sud-Est[68]. Un concentrateur au sein de la Direction de la PrĂ©vision Ă  Toulouse recueille en temps rĂ©el ces donnĂ©es et Ă©labore Ă  l’échelle de la France des images « mosaĂŻque » de dĂ©tection des Ă©chos et de lame d’eau toutes les 5 minutes. Ces donnĂ©es sont transmises en temps rĂ©el aux services de prĂ©vision des crues des Directions rĂ©gionales de l’environnement, de l’amĂ©nagement et du logement (DREAL)[69].

Les donnĂ©es provenant Ă  la fois des pluviomètres et des radars sont exploitĂ©es pour Ă©laborer la lame d’eau ANTILOPE, au pas de temps horaire, meilleure estimation possible des prĂ©cipitations venant d’intervenir[70] - [71]. Toutefois en 2014, la prĂ©cision des estimations est encore insuffisante face Ă  l'attente des professionnels. Les rĂ©seaux de pluviomètres habituels, de par leurs faibles densitĂ©s ne peuvent en effet capturer la variabilitĂ© des prĂ©cipitations Ă  Ă©chelle fine. Le radar restitue par ailleurs mal les cumuls de pluie notamment lors d’évĂ©nements convectifs. Seule l’utilisation d’une lame d’eau composite radar/pluviomètre, ou l’implantation d’un rĂ©seau de pluviomètres de haute densitĂ©, comme le rĂ©seau de 45 pluviomètres Hydravitis implantĂ©s sur une zone de 28 km2 en terrain viticole situĂ©e au nord de Beaune (Bourgogne), peut donner des rĂ©sultats Ă  la hauteur des attentes des viticulteurs de la zone[72].

Les données pluviométriques temps réel, les images radars, les avertissements précipitations et bulletins précipitations et les cartes vigilance météorologiques et leurs bulletins de suivi sont diffusées par Météo-France aux collectivités territoriales, EPTB, syndicats mixtes... agréés au Règlement d'Information sur les crues, après signature d’un protocole spécifique[70].

Données météorologiques

Météo-France conserve l'ensemble de ces données dans la Base de Données Climatologiques (BDClim) qui contient le patrimoine climatologique de la France pour les observations de surface conventionnelles[73].

Alerte des communes

Par ailleurs cette connaissance en temps quasi-rĂ©el des prĂ©cipitations en cours a permis Ă  MĂ©tĂ©o-France de dĂ©velopper un service d’Avertissement aux Pluies Intenses pour les Communes nommĂ© APIC[70]. Après une expĂ©rimentation en 2011, cette application est mise Ă  disposition des communes en 2012. L’avertissement, diffusĂ© par message vocal, SMS et courriel, signale l’aggravation de l’alĂ©a pluviomĂ©trique sur la commune. Deux niveaux de sĂ©vĂ©ritĂ© sont dĂ©finis : intenses et très intenses. La prĂ©fecture est avertie en mĂŞme temps que la première commune concernĂ©e par des pluies intenses sur son dĂ©partement. En 2013, les communes averties ont en outre un accès temporaire Ă  la carte depuis un lien dans le courriel. Environ 3 290 communes Ă©taient abonnĂ©es en fĂ©vrier 2013[10].

Besoins en observations hydrométriques

Les besoins en observations hydrométriques consistent à estimer la quantité d’eau dans le cours d’eau (hauteur d’eau) et la façon dont l’eau s’écoule de l’amont vers l’aval (débit, vitesse de l'écoulement)[66].

Réseaux hydrométriques

Limnimètre classique

La hauteur d'eau est mesurée soit par des limnimètres soit par des limnigraphes. Le limnimètre est l'élément de base des dispositifs de lecture et d'enregistrement du niveau de l'eau : il est constitué le plus souvent par une échelle limnimétrique qui est une règle ou une tige graduée en métal, placée verticalement, et permettant la lecture directe de la hauteur d'eau à la station. Le zéro de l'échelle limnimétrique doit être placé au-dessous des plus basses eaux possibles dans les conditions de creusement maximum du lit dans la section de contrôle, et ce pour ne pas avoir de cotes négatives[74]. Le limnigraphe quant à lui est un appareil qui permet d'enregistrer automatiquement les variations du niveau d'eau au lieu d'une mesure humaine de visu. L'enregistrement de la variation des hauteurs en fonction du temps se fait sur des diagrammes appelés limnigrammes. Les principaux types utilisés actuellement sont les limnigraphes à flotteur, les limnigraphes à pression et les limnigraphes électroniques[75].

L’actuel réseau d’hydrométrie de l’État est issu de la fusion :

  • du rĂ©seau du ministère de l’agriculture. Il Ă©tait organisĂ© autour d'une banque de donnĂ©es gĂ©rĂ©e par le ministère de l’agriculture. L’actuelle banque des donnĂ©es hydrologiques, la banque HYDRO est directement issue de cette banque centrale. Les observations Ă©taient faites par les services rĂ©gionaux d’amĂ©nagement des eaux (SRAE) et plus rarement par des directions dĂ©partementales de l’agriculture et de la forĂŞt (DDAF). Toutes ces stations Ă©taient tarĂ©es. Les stations Ă©taient très gĂ©nĂ©ralement installĂ©es sur le rĂ©seau hydrographique pour lesquels la police des eaux Ă©tait de la compĂ©tence du ministre de l’agriculture. Ce rĂ©seau relevait de l’amĂ©nagement agricole des eaux et de la connaissance gĂ©nĂ©rale des ressources en eaux mobilisables en Ă©tiage, en particulier pour l’irrigation.
  • des rĂ©seaux d’hydromĂ©trie du ministère de l’Équipement crĂ©Ă©s dans le cadre de l’annonce de crue, gĂ©rĂ©s dans les dĂ©partements par les directions dĂ©partementales de l’équipement (DDE) et dans les bassins par les services hydrologiques centralisateurs (SHC). C’étaient des rĂ©seaux de limnimĂ©trie (mesure de la cote) adaptĂ©s aux crues dont certaines stations Ă©taient utilisĂ©es en hydrologie gĂ©nĂ©rale quand leur tarage hauteur/dĂ©bit Ă©tait possible. Des SHC ont centralisĂ© les donnĂ©es hydrologiques et limnimĂ©triques sur leurs rĂ©seaux, ainsi quedes DDE sur leurs propres rĂ©seaux. Les stations Ă©taient gĂ©nĂ©ralement situĂ©es sur les cours d’eau ayant des impacts sur la sĂ©curitĂ© publique[76].

Ces deux réseaux ont par ailleurs hérité de la plupart des stations des réseaux hydrologiques des circonscriptions hydroélectriques du ministère de l’industrie.

En 2006, une circulaire remet à plat les stations, organisations et moyens associés sur l'ensemble du territoire[77]. Le délégué de bassin est le chef de projet du plan de réorganisation, qui est donc de la compétence des DIREN de bassin[78].

Le rĂ©seau hydromĂ©trique tĂ©lĂ©transmis en temps rĂ©el opĂ©rĂ© par les services de l’État (services de prĂ©vision des crues et DIREN) comprend environ 1 500 points de mesure visibles sur Vigicrues. Il existe d’autres opĂ©rateurs (EDF, CNR…).

En général, il existe une relation univoque entre les niveaux d’eau et les débits, c’est-à-dire que pour une hauteur donnée il n’existe qu’un seul débit et inversement. La correspondance est assurée par une courbe de tarage (ou courbe d’étalonnage) établie à partir d’un certain nombre de jaugeages : mesures du débit ponctuelles et manuelles effectués à différentes hauteurs d’eau. Ces jaugeages sont réalisés au droit, ou à proximité, de la section de contrôle de la station, au moyen d’un moulinet, d’un courantomètre ou d’un sondeur de type « doppler ». Ces appareils permettent de connaître de manière plus fine l’écoulement de la rivière en donnant une mesure des vitesses[79].

Par ailleurs la situation estuarienne de nombreuses communes bretonnes, notamment Morlaix et Quimperlé, fait que le niveau marin peut, selon le coefficient de la marée, influer plus ou moins fortement sur l’écoulement des rivières à l’aval voire générer à lui seul des débordements. La mesure du niveau de l’océan est réalisée grâce à un réseau de marégraphes géré par le Service hydrographique et océanographique de la Marine (SHOM). Météo-France assure le traitement et l’exploitation des données provenant de ce réseau[80].

Données hydrométriques

Le Ministère de l'Écologie, du dĂ©veloppement durable et de l'Ă©nergie conserve l'ensemble des mesures de hauteur d'eau (Ă  pas de temps variable) en provenance d'environ 5 000 stations de mesure dans la base de donnĂ©es Hydro. Le site, administrĂ© par le Schapi, calcule pour chaque station les dĂ©bits instantanĂ©s, journaliers, mensuels... Ă  partir des valeurs de hauteur d'eau et des courbes de tarage (relations entre les hauteurs et les dĂ©bits). Ces valeurs sont actualisĂ©es Ă  chaque mise Ă  jour d'une hauteur ou d'une courbe de tarage (addition, prĂ©cision supplĂ©mentaire, correction...). Il fournit Ă©galement Ă  tout moment les valeurs d'Ă©coulement les plus exactes possibles compte tenu des informations que les gestionnaires des stations lui communiquent[81]. Depuis l'origine, les donnĂ©es hydromĂ©triques au niveau français sont collectĂ©es et mises Ă  disposition via deux systèmes d’information distincts, initialement pour rĂ©pondre Ă  deux objectifs diffĂ©rents : d’une part la prĂ©vision et la surveillance des crues, d’autre part le suivi des rĂ©gimes hydrologiques des cours d’eau et de la ressource en eau. Une Ă©volution majeure lancĂ©e en 2013 est l'unification de ces deux systèmes d'information pour aboutir Ă  une Plate-forme HYDRO Centrale (PHyC), dans le cadre d'une opĂ©ration dĂ©nommĂ©e Hydro3, il est prĂ©vu d'ouvrir ce nouveau système unifiĂ© au grand public en 2018[82] - [83] .

Prévisions météorologiques

Les prévisions météorologiques sont réalisées par Météo-France à plusieurs niveaux, principalement le niveau national et le niveau inter-régional, et à différentes échelles géographiques depuis le scénario global national jusqu’à la traduction en « temps sensible » local.

Prévisions générales

Les prévisions météorologiques nationales sont établies par les prévisionnistes de la Direction de la Prévision (DP) de Météo-France, sous la responsabilité d’un Chef prévisionniste, à partir d’un scénario choisi au moins quotidiennement comme le plus probable parmi différents scénarios issus de modèles numériques mis en œuvre par la DP, parmi lesquels ARPEGE, le modèle de prévision planétaire conçu par Météo-France[84] - [85], mais également ceux des organismes de météorologie américain, anglais, européen (modèle CEP[86]). Le choix du scénario de référence est effectué lors de conférences des chefs prévisionnistes national et régionaux de Météo France. Il y a une conférence matinale suivie d’autres dans la journée (2 ou 3/jour). L’analyse globale des prévisions météorologiques conduit à constater qu’elles s’améliorent de manière constante : le gain en fiabilité est estimé à une journée tous les dix ans. Elles restent toutefois empreintes d'une incertitude liée à la complexité des phénomènes météorologiques[87].

Prévisions dédiées au Service de prévision des crues

Sur un Extranet Météo-France dédié au SCHAPI et aux Services de prévision des crues, de nombreuses informations météorologiques générales sont disponibles : données et cartes « RR3 » — il s’agit de la décomposition des prévisions de précipitations en 24 h au pas de temps de 3 h (huit lames d’eau sur 24 h) —, bulletins climatiques quotidiens, cartes d’isohyètes, suivi radar des précipitations, images satellite, cartes de l’atmosphère, etc.

Chaque territoire de service de prévision de crues est découpé en zones géographiques homogènes en caractéristiques hydrométéorologiques. Pour chacune d'entre elles un seuil d’avertissement est défini, à savoir une hauteur de précipitation sur une période de cumul donnée (souvent de 24 h) pour un bassin versant. Les périodes de cumul sont quelquefois de durées inférieures à 24 h) essentiellement pour le Sud-est et le Sud-ouest de la France (notamment dans le contexte des phénomènes orageux). Un même bassin versant peut disposer de plusieurs couples périodes-seuil. En cas de franchissement de ce seuil, un Avertissement Précipitations (AP) est émis à l'attention du service de prévision des crues concerné par appel téléphonique, fax et mail[88].

Des bulletins de précipitations sont en outre établis par les centres régionaux de Météo-France à destination des services de prévision des crues, à la fréquence biquotidienne avec une actualisation toutes les trois heures , contenant (a minima)[89] :

  • une valeur moyenne par zone, par pĂ©riode de 24 h (7 h/7 h), et si nĂ©cessaire le cumul maximal envisagĂ© dans la zone (cas de foyers orageux prĂ©vus sur zone par exemple) ;
  • une « fourchette » d’estimation de la moyenne (exemple : moyenne comprise entre 20 et 30 mm), ainsi qu’un maximum ;
  • un commentaire textuel sur la situation mĂ©tĂ©orologique et/ou les systèmes pluvieux attendus ; le degrĂ© de fiabilitĂ© estimĂ© de la prĂ©vision peut ĂŞtre insĂ©rĂ© dans ce commentaire ;
  • en option et suivant le type de bassin, tout phĂ©nomène pouvant influer sur l’écoulement et le niveau des cours d’eau : la limite pluie/neige, l’isotherme zĂ©ro degrĂ©, la fonte nivale, les vents (contraires Ă  l’écoulement), les surcotes marines, etc.

Prévision hydrologique des crues

Modélisation des crues classiques

Schéma de fonctionnement d'un modèle de prévision hydrologique des crues en mode "simulation" et en mode "prévision".

La prévision des crues est établie avec l'appui de modèles numériques qui intègrent les données de pluie, hauteur d’eau et débit des cours d'eau concernés. Ils permettent de travailler soit en mode simulation, soit en mode prévision. En mode simulation, le modèle dispose en entrée des pluies observées et on obtient à chaque pas de temps de calcul un débit simulé pour le pas de temps courant. En mode prévision, on dispose en plus des débits observés jusqu'à l'instant de prévision, que l'on peut assimiler afin d'avoir des prévisions les plus proches possible de ce que sera la réalité. La prévision va alors permettre, à partir de ces observations passées et d'un éventuel scénario de pluies futures, de calculer les débits futurs sur la plage de prévision[90]. Dans le cas général, les outils de modélisation hydrologique permettent de prévoir des débits, qui sont traduits en cotes au niveau de stations de références.

Les Services de prévision des crues disposent de divers outils de modélisation des crues par type de cours d’eau, sur lesquels le SCHAPI apporte une assistance pour la maintenance et les évolutions[91] :

  • La plate-forme de modĂ©lisation SOPHIE, pour modèles simples ;
  • Le GRP[63] : modèle hydrologique pluies/dĂ©bits Ă  rĂ©servoirs ;
  • ATHYS : plate-forme hydrologique spatialisĂ©e ;
  • MASCARET et MOISE (utilisĂ© pour la prĂ©vision des crues sur la Meuse) : modèles hydrauliques 1D ;
  • TELEMAC : modèle hydraulique 2D.

Les modèles opérationnels spécialisés pour la prévision des crues, qu'ils soient purement hydrauliques - transfert de l'onde de crue - ou pluie-débit nécessitent peu de moyens de calcul mais leur potentiel d'amélioration est limité. Seuls les modèles « hydro-géo-agro-météorologiques » sont susceptibles d'apporter des améliorations notables. Ceux-ci prennent en compte le relief (modèles numériques de terrain), la géologie, la pédologie, l'occupation des sols, la pluviométrie passée, la prévision des précipitations, la simulation des flux entre les sols superficiels, la végétation et l'atmosphère, ainsi que la modélisation des aquifères. Seuls peuvent actuellement prétendre les utiliser de manière opérationnelle quelques services météorologiques nationaux et des organismes internationaux : en Europe le Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (CEPMMT) et le Joint Research Centre (JRC) de la Commission européenne. En France des développements de ce type sont effectués à titre expérimental avec le modèle SIM. Couplé avec la prévision météorologique d'ensemble, SIM permet d'estimer le débit horaire probable et sa dispersion jusqu'à plusieurs jours d'échéance. En 2010, il n'existait toutefois pas encore, comme en Angleterre, d'un projet organisé, avec un échéancier et des financements, visant à la mise en place d'un dispositif opérationnel utilisant ce modèle SIM (ou d'autres), pour la prévision des crues[92].

À partir de 2012, le SCHAPI développe une nouvelle plate-forme de modélisation, la POM (Plate-forme Opérationnelle pour la Modélisation), généralisant les acquis de SOPHIE avec des modules d’alimentation en données (notamment de la banque HYDRO3), prenant en compte plusieurs types de modèles et avec des interfaces d’expression des résultats. En 2013, la POM est interfacée avec plusieurs modèles de prévision. À partir de 2014, elle est déployée successivement au sein du Schapi, puis dans les SPC[93].

Modélisation des crues soudaines

En Europe, les crues Ă©clair affectent principalement les rĂ©gions mĂ©diterranĂ©ennes et montagneuses. Les bassins concernĂ©s sont le plus souvent de petite taille (infĂ©rieure Ă  100 km2), et non-jaugĂ©s, leur temps de concentration est très court. Anticiper ce type de phĂ©nomène est difficile et constitue un enjeu pour les annĂ©es Ă  venir[94]. En France, le SCHAPI diffĂ©rencie deux types de crues au temps de rĂ©ponse très court : la crue Ă©clair qui se produise sur les bassins versants en moins de 2 heures comme cela se produit sur le Gardon d'Anduze et la crue soudaine dont le temps de rĂ©ponse se situe entre 2 heures (dĂ©lai en deçà duquel seuls des dispositifs locaux très spĂ©cifiques permettent une anticipation) et une demi-douzaine d'heures (dĂ©lai au-delĂ  duquel on entre dans le champ de la prĂ©vision des crues classique)[94].

En France, le système d'alerte APIC a été mis en place en 2011 pour les crues éclair et soudaine. Ce système est basé sur les pluies et compare les précipitations en temps réel, sur plusieurs durées de cumul, avec des seuils de référence. Une fois qu'une alerte est détectée sur une commune, le maire est averti par mail, SMS ou message vocal. Pour les bassins non-jaugés, la méthode AIGA (« Adaptation d'information géographique pour l'alerte en crue ») est développée par IRSTEA, depuis l'an 2000 pour modéliser les crues[94]. En 2016, elle est opérationnelle dans les Services de prévision des crues (SPC) de Méditerranée-Ouest, Grand Delta et Méditerranée-Est ainsi que dans la plateforme multirisque du projet RHYTMME[65]. En mars 2017, AIGA a été intégrée au nouveau système d’avertissement national Vigiecrue flash. "Ce système d’avertissement permet de surveiller treize mille tronçons de cours d'eau du territoire métropolitain soit plus de trente mille kilomètres de cours d'eau qui n'étaient pas couverts par la Vigilance Crues. Il est disponible, gratuitement et sur abonnement, pour les dix mille communes traversées par ces cours d'eau"[64]. Le nombre de communes couvertes est amené à s'étendre avec la progression de la couverture radar Météo-France et l'amélioration des modèles hydrologiques.

Objectifs d'Ă©volution

La traduction opérationnelle des prévisions de cotes maximales de crues pour la mise en sécurité des biens et des personnes nécessite qu’un lien soit fait entre ces cotes et des secteurs inondés, avec les enjeux qu’ils contiennent. Il importe donc d’avoir élaboré, en anticipation des situations de crise inondation, des cartographies permettant, pour différentes cotes de crues de référence, un zonage des secteurs inondés avec des indications de hauteur de submersion et une localisation des enjeux humains et socio-économiques (écoles, maisons de retraite, industries…). Ceci est rarement fait[95].

En situation de crise, les informations fournies par Vigicrues ne permettent pas toujours aux gestionnaires de crise d’en évaluer les conséquences à l’échelle de leur territoire. D'où le souhait du Schapi de passer de la prévision des crues à la prévision cartographique des inondations visant à faciliter la gestion de la crise par les autorités locales, en diffusant, notamment, des cartes de zones inondées potentielles (ZIP), ou emprises des inondations, correspondant à des hauteurs d’eau prévues en certains points du cours d’eau. En 2014, le Schapi a finalisé l’architecture de la base de données VIGInond, qui contient outre ces ZIP, des zones d’iso-classes de hauteurs d’eau (ZICH) et des lignes d’iso-cote de niveau d’eau (LIC). L’alimentation de VIGInond requiert une collaboration étroite entre les services de l’État et les collectivités, notamment pour inventorier et capitaliser les données existantes[23] - [96].

Base de données Inondations

La base de données Inondations en élaboration stockera trois types de données[97] :

  • ZIP : zone inondĂ©e potentielle (enveloppe de l'inondation) ;
  • ZICH : zone iso-classe de hauteur de submersion (0–50 cm, 50 cm-m ;
  • LIC : ligne iso-cote (courbe de niveau sur la surface en eau).

DĂ©but juin 2015, la moitiĂ© des SPC alimentent VIGInond et 123 stations sont associĂ©es Ă  des ZIP. 850 ZIP et 380 ZICH sont dĂ©finies. 1 400 communes sur 45 dĂ©partements sont rĂ©fĂ©rencĂ©es dans le système[97].

Niveaux de vigilance

En 2001, à la suite de la tempête de décembre 1999, est créée la carte de vigilance météo, suivie en 2006 de la carte vigilance crues[98]. Désormais les données des deux cartes sont regroupées et répondent aux mêmes lignes directrices. Dans les deux cas, la procédure consiste à exprimer les prévisions d’occurrence des phénomènes à venir (en général dans les 24 heures) sous une forme compréhensible par tous, permettant aux acteurs d’adopter une attitude de vigilance proportionnée à l’aléa (par exemple «pluie-inondation» ou «crues»). Les destinataires en sont tant le grand public que les acteurs institutionnels impliqués dans la mise en œuvre des secours[99].

La circulaire du 28 septembre 2011 relative à la « procédure de vigilance et d’alerte météorologiques » permet d’appréhender les principes communs aux deux cartographies de vigilance météorologique d’une part, de crues d’autre part. Elle donne à certains services (en tout premier lieu à Météo-France et au SCHAPI) mission de « susciter et favoriser une attitude de vigilance partagée par le plus grand nombre d'acteurs possible » et, aux services chargés de la sécurité civile, mission de « simplifier et recentrer l'alerte des autorités sur des phénomènes vraiment intenses (couleurs orange et rouge) »[100].

Le formalisme adopté dans les deux cas consiste (prévision météo et crues) en l’édition d’une carte nationale de vigilance localisant les niveaux de vigilance suscités par les prévisions exprimées selon une gamme de quatre classes de couleur :

NiveauDĂ©finition
VertPas de vigilance particulière requise.
JauneRisque nécessitant une vigilance particulière.
OrangeRisque important nécessitant une grande vigilance.
RougeRisque majeur mobilisant une vigilance absolue.

Vigilance hydrométéorologique

Carte de vigilance établie parc Météo-France le 24 décembre 2013 à 16h lors du passage de la tempête Dirk.

La vigilance météorologique et hydrologique, disponible sur le site de Météo-France à l’adresse http://vigilance.meteofrance.com, qualifie le risque hydrométéorologique global dans les 24 h à venir. Elle est établie à l’échelle des départements qui se voient affectés de la couleur la plus sévère des vigilances attachées à chaque type de phénomène, qu’il soit météorologique ou relatif aux crues. À partir du niveau orange de vigilance, des pictogrammes précisent le risque, tels que « pluies-inondations » en cas de fortes pluies pouvant conduire à des inondations, ou « inondations » en cas d’inondations sans pluies[101]. Lorsqu’un département est cartographié en vigilance orange ou rouge au titre d’un ou plusieurs paramètres météorologiques, le prévisionniste « amont » régional établit les bulletins de suivi, appelé dans les faits « bulletin de vigilance », suivant un format national. Ces bulletins sont destinés aux différentes instances locales et sont publics.

À la suite des événements hydro-météorologiques de septembre 2005 dans le Gard et leurs dramatiques conséquences, le ministre de l’Intérieur demande à Météo-France et au ministère chargé de l’écologie de renforcer la perception du risque d’inondation par les populations et d’améliorer l’aide à la décision des services chargés de la protection civile. Les travaux entrepris par la Direction de l’Eau (DE) du ministère de l’Écologie, du Développement et de l’Aménagement durables, Météo-France et la Direction de la Défense et de la Sécurité civiles (DDSC) du ministère de l’Intérieur, de l’Outre-Mer et des Collectivités territoriales aboutissent à la circulaire interministérielle du 15 octobre 2007 qui crée le concept de vigilance « pluie-inondation » en remplacement de celui de vigilance « fortes précipitations » en raison notamment de la difficulté pour les populations à percevoir le risque d'inondation associé aux fortes pluies[102]. La circulaire interministérielle du 28 septembre 2011, qui abroge la précédente, innove par la prise en compte de la distinction entre les deux phénomènes « pluie-inondation » et « inondation »[103].

En octobre 2011, Météo-France complète le dispositif de prévision par la nouvelle vigilance « vagues-submersion (marine) » (en partenariat avec le SHOM, et en lien avec le Ministère du développement durable et le Ministère de l'Intérieur)[104]. Les submersions marines sont liées à une élévation extrême du niveau de la mer due à la combinaison de plusieurs phénomènes[105] :

  • l’intensitĂ© de la marĂ©e (niveau marin dĂ» principalement aux phĂ©nomènes astronomiques et Ă  la configuration gĂ©ographique) ;
  • le passage d’une tempĂŞte produisant une surĂ©lĂ©vation du niveau marin (appelĂ©e surcote) selon trois processus principaux :
    - la forte houle où les vagues contribuent à augmenter la hauteur d’eau ;
    - le vent qui exerce des frottements à la surface de l’eau, ce qui entraîne une modification des courants et du niveau de la mer (accumulation d’eau à l’approche du littoral) ;
    - la diminution de la pression atmosphérique. Le poids de l’air décroît alors à la surface de la mer et, mécaniquement, le niveau de la mer monte[Note 11].

Ainsi à partir de l’automne 2011, les avis de très fortes vagues à la côte (ATFV), destinés essentiellement aux autorités, ont été remplacés par le volet vagues-submersion qui vient compléter la carte de vigilance météorologique de Météo-France accessible au grand public, qui comporte désormais neuf aléas météorologiques et hydrologiques différents : vent violent, neige-verglas, pluie-inondation, inondation, orages, vagues-submersion et, selon la saison, grand froid, avalanches et canicule[105].

Vigilance « crues »

L’information de vigilance crues consiste à affecter à chaque tronçon de cours d’eau surveillé par l’État une couleur (vert, jaune, orange ou rouge) en fonction du niveau de danger attendu dans les 24 heures et donc de vigilance nécessaire. La signification de chacun des niveaux est la suivante[101] :

NiveauDéfinitionCaractérisations
VertPas de vigilance particulière requise.Situation normale.
JauneRisque de crue ou de montée rapide des eaux n’entraînant pas de dommages significatifs, mais nécessitant une vigilance particulière dans le cas d’activités saisonnières et/ou exposées.Perturbation des activités liées au cours d’eau (pêche, canoë...).

Premiers débordements dans les vallées. Débordements localisés, coupures ponctuelles de routes secondaires, maisons isolées touchées, caves inondées.
Activité agricole perturbée de façon significative.
Évacuations ponctuelles.

OrangeRisque de crue génératrice de débordements importants susceptibles d’avoir un impact significatif sur la vie collective et la sécurité des biens et des personnes.Débordements généralisés.

Vies humaines menacées.
Quartiers inondés : nombreuses évacuations.
Paralysie d’une partie de la vie sociale, agricole et économique :

  • ItinĂ©raires structurants coupĂ©s ;
  • HĂ´pitaux et services publics vitaux perturbĂ©s voire inopĂ©rants ;
  • RĂ©seaux perturbĂ©s (Ă©lectricitĂ©, transports, eau potable, assainissement, tĂ©lĂ©communications...).
RougeRisque de crue majeure. Menace directe et généralisée sur la sécurité des personnes et des biens.Crue rare et catastrophique.

Menace imminente et/ou généralisée sur les populations : nombreuses vies humaines menacées.
Crue exceptionnellement violente et/ou débordements généralisés.
Évacuations généralisées et concomitantes (plusieurs enjeux importants impactés en même temps sur le tronçon).
Paralysie Ă  grande Ă©chelle du tissu urbain, agricole et industriel :

  • Bâti dĂ©truit ;
  • ItinĂ©raires structurants coupĂ©s ;
  • HĂ´pitaux et services publics vitaux perturbĂ©s voire inopĂ©rants ;
  • RĂ©seaux perturbĂ©s voire inopĂ©rants (Ă©lectricitĂ©, transports, eau potable, assainissement, Telecom...).

Chaque tronçon de cours d'eau surveillé par les services de prévision de crues est affecté d'une couleur correspondant au risque d'inondation tel qu'il ressort des modèles de prévisions. La carte diffusée par le Schapi le 4 juin 2016 à 10 h 12 est ainsi la suivante.

Carte Vigicrues du 4 juin 2016 Ă  10h12

Notes et références

Notes

  1. DREAL Auvergne jusqu'au 1er janvier 2016, puis DREAL Auvergne-Rhône-Alpes à la suite de la réforme territoriale des régions administratives définie par la loi du 16 janvier 2015.
  2. DREAL Poitou-Charente jusqu'au 1er janvier 2016, puis Nouvelle-Aquitaine à la suite de la réforme territoriale des régions administratives définie par la loi du 16 janvier 2015.
  3. DREAL Aquitaine jusqu'au 1er janvier 2016, puis Aquitaine Limousin Poitou-Charente à la suite de la réforme territoriale des régions administratives définie par la loi du 16 janvier 2015.
  4. DREAL Midi-Pyrénées jusqu'au 1er janvier 2016, puis Occitanie à la suite de la réforme territoriale des régions administratives définie par la loi du 16 janvier 2015.
  5. DREAL Rhône-Alpes jusqu'au 1er janvier 2016, puis DREAL Auvergne-Rhône-Alpes à la suite de la réforme territoriale des régions administratives définie par la loi du 16 janvier 2015.
  6. DREAL Languedoc-Roussillon jusqu'au 1er janvier 2016, puis Occitanie à la suite de la réforme territoriale des régions administratives définie par la loi du 16 janvier 2015.
  7. DREAL de Champagne-Ardenne jusqu'au 1er janvier 2016, puis DREAL ACAL à la suite de la réforme territoriale des régions administratives définie par la loi du 16 janvier 2015.
  8. DREAL Haute-Normandie jusqu'au 1er janvier 2016, puis DREAL Normandie à la suite de la réforme territoriale des régions administratives définie par la loi du 16 janvier 2015.
  9. DREAL de Lorraine jusqu'au 1er janvier 2016, puis DREAL Grand Est à la suite de la réforme territoriale des régions administratives définie par la loi du 16 janvier 2015.
  10. DREAL Alsace du 28 janvier 2012 au 1er janvier 2016, puis DREAL Grand Est à la suite de la réforme territoriale des régions administratives définie par la loi du 16 janvier 2015.
  11. Une diminution de la pression atmosphérique d’un hectopascal (hPa) équivaut approximativement à une élévation d’un centimètre de la hauteur d’eau. Exemple : un centre dépressionnaire de 980 hPa (soit une différence de 35 hPa par rapport à la pression atmosphérique moyenne de 1015 hPa) entraîne une surélévation d’environ 35 cm.

Autres références

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Voir aussi

Règlement de surveillance, de prévision et de transmission de l’Information sur les Crues (RIC)

Rapports

  • Jean-Yves Chauvière, Jean-Jacques Lafitte, Michel Le Quentrec, Jean-Louis Ravard, Claude Truchot, Pierre Verdeaux, Conseil gĂ©nĂ©ral de l'Environnement et du DĂ©veloppement durable, PrĂ©vision des crues et hydromĂ©trie - Evaluation des rĂ©seaux et perspectives, , 129 p. (lire en ligne)
  • Pierre-Yves Collombat, Rapport d'information fait au nom de la mission commune d’information sur les inondations qui se sont produites dans le Var, et plus largement, dans le sud-est de la France au mois de novembre 2011, Paris, SĂ©nat, , 388 p. (lire en ligne)
  • Tristan Florenne, Hugues Ayphassorho, Philippe Bellec, Françoise Gadbin, François Colas-Belcour, Michel Penel, Mission d’expertise sur les crues de dĂ©cembre 2013 a fĂ©vrier 2014 en Bretagne, Paris, Ministère de l'IntĂ©rieur, , 370 p. (lire en ligne)
  • Maria-Helena Ramos, QualitĂ© et valeur des prĂ©visions hydrologiques d’ensemble, Paris, UniversitĂ© Sorbonne UniversitĂ©, , 102 p. (lire en ligne)

Ouvrages

  • DĂ©marche française de prĂ©vention des risques majeurs, Paris, Ministère de l’Écologie, du DĂ©veloppement durable et de l’Énergie, , 82 p. (lire en ligne).
  • 30 ans de politique inondation - Regard sur la politique de prĂ©vention des inondations et sa mise en Ĺ“uvre par les gestionnaires de milieux aquatiques, Aix-en-Provence, Agence rĂ©gionale pour l'environnement - Provence-Alpes-CĂ´tes d'Azur - RĂ©seau rĂ©gional des gestionnaires de milieux aquatiques, , 70 p. (lire en ligne)
  • Première Ă©valuation nationale des risques d’inondation - Principaux rĂ©sultats - EPRI 2011, Paris, Ministère de l’Écologie, du DĂ©veloppement durable et de l’Énergie, , 9 p. (lire en ligne)
  • Jean-Yves Chauvière, Jean-Jacques Lafitte, Michel Le Quentrec, Jean-Louis Ravard, Claude Truchot, Pierre Verdeaux, PrĂ©vision des crues et hydromĂ©trie - Évaluation des rĂ©seaux et perspectives, Paris, Conseil gĂ©nĂ©ral de l'environnement et du dĂ©veloppement durable, , 129 p. (lire en ligne)
  • Centre europĂ©en de prĂ©vention des inondations (CEPRI), PrĂ©vision et anticipation des crues et des inondations, Paris, , 70 p. (lire en ligne)

Articles connexes

Liens externes

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