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Arroux

L’Arroux est une rivière des départements de la Côte-d’Or et de Saône-et-Loire, en région Bourgogne-Franche-Comté. C’est un affluent de la rive droite de la Loire.

Arroux
Illustration
L'Arroux près de la porte d'Arroux à Autun.
Carte.
Cours de l'Arroux (carte interactive).
Caractéristiques
Longueur 128,12 km [1]
Bassin 3 166 km2 [2]
Bassin collecteur Loire
DĂ©bit moyen 34,5 m3/s (Digoin) [2]
Organisme gestionnaire SINETA, Syndicat Intercommunal d'Étude et d'Aménagement de l'Arroux
RĂ©gime pluvial
Cours
Source Auxois
· Localisation Culètre, Côte-d'Or
· Altitude ~420 m
· CoordonnĂ©es 47° 08′ 54″ N, 4° 33′ 19″ E
Confluence Loire
· Localisation Digoin/La Motte-Saint-Jean, Saône-et-Loire
· Altitude ~220 m
· CoordonnĂ©es 46° 29′ 30″ N, 3° 57′ 30″ E
GĂ©ographie
Principaux affluents
· Rive gauche Bourbince
Pays traversés Drapeau de la France France
DĂ©partements CĂ´te-d'Or, SaĂ´ne-et-Loire, Allier
Régions traversées Bourgogne-Franche-Comté, Auvergne-Rhône-Alpes
Principales localités Autun, Gueugnon, Digoin

Sources : SANDRE:« K1--0180 », Géoportail, Banque Hydro

La rivière peut avoir des crues fort importantes, faisant passer son dĂ©bit jusqu’à 530 m3/s (crue maximale enregistrĂ©e Ă  Digoin, octobre 1965).

GĂ©ographie

L’Arroux traversant le bocage de l’Autunois.

NĂ©e dans l’étang de Muisson[3], près d’Arnay-le-Duc en CĂ´te-d’Or, l’Arroux est flottable jusqu’à Autun et navigable en eaux moyennes Ă  partir de Gueugnon. D’une longueur de 128,12 km[1], elle arrose les communes d’Igornay, Dracy-Saint-Loup, Autun (Saint-Symphorien et Saint-Jean-le-Grand), Laizy, Étang-sur-Arroux, Saint-Nizier-sur-Arroux, Charbonnat, La Boulaye, Toulon-sur-Arroux, Gueugnon, Rigny-sur-Arroux ; de lĂ  elle se jette, au bas de La Motte-Saint-Jean, Ă  proximitĂ© de la commune de Digoin dans la Loire. Ă€ Gueugnon, oĂą le rehaussement des quais a limitĂ© les inondations depuis les annĂ©es 2000, l’Arroux alimente l’usine Aperam, spĂ©cialisĂ©e dans l’acier inoxydable, pour rafraĂ®chir ses fours. Le nom de la ville de Gueugnon serait en rapport avec la rivière, car ses habitants « gueugnaient Â» de chaque cĂ´tĂ© de la rivière pour se parler.

L’Arroux, dont 25 kilomètres de son cours se trouvent en CĂ´te-d’Or (le reste en SaĂ´ne-et-Loire)[4], traverse trente-deux communes[1]. Sa profondeur va de 18 centimètres Ă  4 mètres.

Bassin versant

SituĂ© au cĹ“ur de la Bourgogne-Franche-ComtĂ©, le bassin de l’Arroux est situĂ© Ă  la limite de partage des eaux entre trois grands fleuves français : la Loire (dont il fait partie), le RhĂ´ne (Ă  l’est), et la Seine (au nord). On y trouve le canal du Centre qui constitue une connexion hydrologique entre les bassins de la Loire et du RhĂ´ne. Le bassin recouvre environ 160 communes dont la majoritĂ© se situent en SaĂ´ne-et-Loire. L’altitude moyenne du bassin est de 394 m, les points culminants se situent dans le massif du Morvan qui constitue la sĂ©paration naturelle entre la Loire et la Seine.

Paysages

Ayant une géologie peu propice aux cultures (socle granitique avec développement de sols acides) et un relief relativement vallonnée, des paysages de bocage se sont mis en place sur le bassin de l’Arroux. L’élevage du bœuf charolais y est dominant.

Organisme gestionnaire

À l’heure actuelle, l’Arroux est géré par le Syndicat intercommunal d’étude et d’aménagement de l’Arroux (SINETA), qui regroupe l’ensemble des communes riveraines (sauf Arnay-le-Duc). Les principales actions du SINETA concernent la lutte contre le risque d’inondation et l’amélioration de la qualité des eaux. Le principal affluent de l’Arroux, la Bourbince, est géré par le Syndicat intercommunal d’étude et d’aménagement de la Bourbince (SIEAB)[5].

Affluents

L’Arroux a soixante-et-onze tronçons affluents référencés[1].

Ses principaux affluents sont :

  • la Solonge (rd[note 1]), 11,4 km sur sept communes de rang de Strahler trois ;
  • la Rivière de Lacanche (rive gauche), 28,2 km ;
  • les Pontins (rive gauche), 18,5 km sur cinq communes avec neuf affluents et de rang Strahler trois ;
  • la Braconne, 17,9 km sur cinq communes, prend sa source sur le Beuvray et conflue Ă  Étang-sur-Arroux ;
  • la DrĂ©e (rive gauche), 39,4 km sur douze communes, qui passe Ă  Épinac, Sully, Saint-LĂ©ger-du-Bois et qu’il reçoit au nord d’Autun ;
  • le Ternin (rive droite), 48 km sur onze communes ;
  • la Celle ou rivière de Cussy (rive droite), 27,7 km ;
  • le MĂ©chet (rive droite), 23,9 km sur cinq communes ;
  • le Mesvrin (rive gauche), 36,4 km sur dix communes, qui passe Ă  Marmagne et Mesvres, Ă  l’aval duquel il se jette dans l’Arroux ;
  • la Bourbince (rive gauche), 83,6 km qui sort de l’étang de Long-Pendu, suit continuellement le canal du Centre et arrose Blanzy, Saint-Cyr, GĂ©nelard, Palinges, Volesvres et Paray-le-Monial, d’oĂą elle se jette dans l’Arroux.

Hydrologie

L’Arroux à Digoin

Le dĂ©bit de l’Arroux a Ă©tĂ© observĂ© depuis le , Ă  255 m d'altitude, Ă  Digoin, localitĂ© du dĂ©partement de SaĂ´ne-et-Loire, situĂ©e au niveau de son confluent avec la Loire[2]. Ă€ cet endroit, le bassin versant de la rivière est de 3 166 km2 (le bassin se situe pour près de 80 % en SaĂ´ne-et-Loire).

Le module de la rivière Ă  Digoin est de 34,5 m3/s, dont plus de 7,5 m3/s pour la Bourbince qui grossit l’Arroux de ses eaux Ă  peu de distance en amont.

DĂ©bit moyen mensuel (en m3/s)
Station hydrologique : K1391810 - l'Arroux Ă  Digoin pour un bassin versant de 3 166 km2 et Ă  255 m d'altitude[2]
(1958-2016 sur 59 ans)
Source : Banque Hydro - MEDDE

L’Arroux prĂ©sente les fluctuations saisonnières de dĂ©bit assez importantes et typiques des rivières du bassin ligĂ©rien issues du Massif central (rappelons que le Morvan en fait partie), avec des hautes eaux d’hiver portant le dĂ©bit mensuel moyen entre 49,50 et 71,90 m3/s, de dĂ©cembre Ă  mars inclus (maximum en fĂ©vrier), et des basses eaux d’étĂ© de mi-juin Ă  dĂ©but octobre, avec une baisse du dĂ©bit moyen mensuel jusqu’au niveau de 7,25 m3/s au mois d’aoĂ»t.

Étiage ou basses eaux

L’Arroux à Vendenesse-sur-Arroux
L’Arroux à Gueugnon

Le VCN3 peut chuter jusque 1,7 m3/s, en cas de pĂ©riode quinquennale sèche ce qui est très bas et doit dès lors ĂŞtre considĂ©rĂ© comme Ă©tiage sĂ©vère[note 2].

Crues

D’autre part, les crues sont souvent fort importantes et peuvent devenir dĂ©vastatrices. Les QIX 2 et QIX 5 valent respectivement 260 et 370 m3/s. Le QIX 10 est de 450 m3/s, tandis que le QIX 20 ou dĂ©bit instantanĂ© calculĂ© pour une crue vicennale se monte Ă  520 m3/s. Quant au QIX 50, il est de 610 m3/s, soit près des deux tiers de celui de l’Yonne (960 m3/s) par exemple.

Ă€ titre de comparaison, rappelons que le QIX 10 de la Marne Ă  Gournay-sur-Marne dans l’agglomĂ©ration parisienne vaut 510 m3/s, tandis que son QIX 50 est de 650 m3/s. On remarque ainsi que le QIX 10 comme le QIX 50 de la rivière secondaire que serait l’Arroux se rapprochent de ceux de la Marne Ă  Paris.

Le dĂ©bit instantanĂ© maximal enregistrĂ© a Ă©tĂ© de 530 m3/s le 1er octobre 1965, tandis que la valeur journalière maximale enregistrĂ©e Ă©tait de 429 m3/s le 2 octobre de la mĂŞme annĂ©e. La hauteur maximale instantanĂ©e s’établit Ă  388 cm le [2].

Lame d’eau et débit spécifique

La lame d’eau Ă©coulĂ©e annuellement dans le bassin de l’Arroux est de 342 mm/an, ce qui est assez Ă©levĂ© et un peu supĂ©rieur Ă  la moyenne observĂ©e en France (320 mm/an), mais Ă©galement supĂ©rieur Ă  celle de l’ensemble du bassin versant de la Loire (244 mm/an Ă  Montjean-sur-Loire, 249 mm/an Ă  Nantes). Le dĂ©bit spĂ©cifique (ou Qsp) est de 10,8 litres par seconde et par kilomètre carrĂ© de bassin.

En 1829, l’Arroux était encore classé comme navigable depuis Gueugnon et flottable depuis Autun. La forte pente favorisait effectivement le flottage des bois des forêts de cette partie méridionale du Morvan. Il est attesté par des contrats entre propriétaires et convoyeurs depuis le XVIIe siècle à partir de Toulon-sur-Arroux. Il pouvait être effectué à bûches perdues. Des « meneurs d’eau » étaient chargés de repousser dans le courant celles qui échouaient sur les rives. Marché était aussi passé pour « escizeler » (mettre en radeau) des convois dirigés par un compagnon. Les livraisons par voie fluviale pouvaient avoir Paris comme destination. Cette navigation était surtout pratiquée à partir de Gueugnon pour le transport de pierre, de seigle, de vin, de merrains, de galoches, de charbon. Il existait même des chantiers de construction de bateaux adaptés aux conditions de la rivière à Toulon-sur-Arroux et à Gueugnon. Mais pour le développement des Forges de Gueugnon, il a été nécessaire de creuser cette sorte de canal latéral de 14 km appelé la Rigole d’Arroux qui a servi aussi à l’alimentation du canal du Centre. Il était accessible aux « berrichons » de 1,30 m de tirant d’eau[6].

En 1866, Philip Gilbert Hamerton, peintre et Ă©crivain britannique installĂ© dans l’Autunois, descend l’Arroux depuis sa source jusqu’à sa confluence avec la Loire, Ă  Digoin, dans un canoĂ« de papier. Parti avec des plaques de gravure, il dessine les paysages des bords d’Arroux.  Il fait paraĂ®tre en Grande-Bretagne, en 1867 le rĂ©cit de son aventure dans « The Fortnightly Review » sous le titre « A canoe voyage »[7] et publie plus tard aux États-Unis une version illustrĂ©e sous le titre « The unknown river »[8].

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

Notes et références

Notes

  1. rd pour rive droite et rg pour rive gauche
  2. environ 5 % du module Ă  34,5 m3/s.

Références

  1. Sandre, « Fiche cours d'eau - l'Arroux (K1--0180) » (consulté le )
  2. Banque Hydro - MEDDE, « Synthèse de la Banque Hydro - L'Arroux à Digoin (K1391810) » (consulté le )
  3. Géoportail - IGN, « Géoportail » (consulté le )
  4. « L'Arroux », article de Lucien Taupenot paru dans la revue « Images de Saône-et-Loire » n° 143 de septembre 2005 (pages 17 à 20).
  5. « SIBVB - Historique », sur www.bourbince.fr (consulté le )
  6. Paul Chaussard, « Quand l'Arroux portait bateaux et radeaux », Échos du passé, revue des Amis du Dardon,‎ , p. 14-19.
  7. (en) Philip Gilbert Hamerton, « A canoe voyage », The Fortnightly review,‎ , p. 179 (lire en ligne)
  8. (en) Philip Gilbert Hamerton, The unknown river. An etchers's voyage of discovery, Boston, Roberts Brothers, (lire en ligne)
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