TĂȘt (fleuve)
La TĂȘt [tÉt] (Tet en catalan) est un fleuve cĂŽtier français des PyrĂ©nĂ©es-Orientales de 114,8 km de long[1]. La vallĂ©e de la TĂȘt est classĂ©e pays d'art et d'histoire.
la TĂȘt catalan : Tet | |
La TĂȘt Ă Perpignan. | |
Cours de la TĂȘt (carte interactive) la TĂȘt sur OpenStreetMap. | |
Caractéristiques | |
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Longueur | 114,8 km [1] |
Bassin | 1 369 km2 [1] ou 1400 km2[2] |
Bassin collecteur | la TĂȘt |
DĂ©bit moyen | 11 m3/s (RodĂšs) |
Organisme gestionnaire | SMBVT ou Syndicat Mixte du Bassin Versant de la TĂȘt[3] |
RĂ©gime | nival |
Cours | |
Source | au pied du pic Carlit (2 921 m) |
· Localisation | Angoustrine-Villeneuve-des-Escaldes |
· Altitude | 2 405 m |
· CoordonnĂ©es | 42° 36âČ 58âł N, 1° 57âČ 23âł E |
Embouchure | la Mer Méditerranée |
· Localisation | Canet-en-Roussillon |
· Altitude | 0 m |
· CoordonnĂ©es | 42° 43âČ 02âł N, 3° 02âČ 27âł E |
GĂ©ographie | |
Principaux affluents | |
· Rive gauche | Castellane, Caillan |
· Rive droite | Cady, Llitera, Lentillà , BoulÚs, Basse |
Pays traversés | France |
Département | Pyrénées-Orientales |
Régions traversées | Occitanie |
Principales localités | Villefranche-de-Conflent, Prades, Perpignan, Canet-en-Roussillon |
Sources : SANDRE:« Y04-0400 », Géoportail, Banque Hydro, OpenStreetMap | |
GĂ©ographie
La TĂȘt prend sa source en dessous du puig de la Cometa d'Espagne (Ă cinq kilomĂštres au nord du pic Carlit), Ă 2 579 m d'altitude, dans la commune d'Angoustrine-Villeneuve-des-Escaldes[4] - [5].
La fleuve traverse d'ouest en est le dĂ©partement des PyrĂ©nĂ©es-Orientales, d'abord le Conflent, puis le Roussillon, oĂč elle traverse la ville de Perpignan.
Ă Mont-Louis, la pente de la TĂȘt augmente considĂ©rablement. Par exemple, dans les 5 kilomĂštres en dessous de cette "rupture de pente" ("knickpoint" en anglais), la riviĂšre descend de plus de 500 mĂštres. Dans cette section du cours de la riviĂšre, et jusqu'Ă FontpĂ©drouse et au-delĂ , la TĂȘt a creusĂ© dans les collines environnantes une vallĂ©e qui est extrĂȘmement profonde et qui descend rapidement[6] - [7].
- La vallĂ©e de la TĂȘt (ou la Grava) au-dessus du lac des Bouillouses[8].
- La TĂȘt Ă deux kilomĂštres en dessous de Mont-Louis.
- La vallĂ©e de la TĂȘt - vue vers l'est, sur FontpĂ©drouse.
Le cours de la riviÚre est barré, dans sa partie amont, aux Bouillouses (barrage hydro-électrique) et à Vinça (barrage-réservoir).
- Le barrage du lac des Bouillouses.
- Le barrage et le lac en hiver. Puig Peric (2810m) au fond Ă gauche.
- La retenue d'eau de Vinça, et le Canigou.
- Le barrage de la retenue de Vinça.
L'embouchure de la TĂȘt dans la mer MĂ©diterranĂ©e se situe sur la commune de Canet-en-Roussillon.
Principales villes traversées
- Mont-Louis, FontpĂ©drouse, Olette, Villefranche-de-Conflent, Ria-Sirach, Prades, Ille-sur-TĂȘt, Millas, Le Soler, Saint-EstĂšve, Perpignan, Canet-en-Roussillon (embouchure)
Bassin versant
La TĂȘt traverse huit zones hydrographiques Y040, Y041, Y042, Y043, Y044, Y045, Y046, Y047 pour une superficie totale de 1 369 km2[1]. Ce bassin versant est constituĂ© Ă 76,89 % de « forĂȘts et milieux semi-naturels », Ă 19,83 % de « territoires agricoles », Ă 2,96 % de « territoires artificialisĂ©s », Ă 0,26 % de « surfaces en eau », Ă 0,08 % de « zones humides »[1].
Dans sa section moyenne, entre Mont-Louis et Prades, la TĂȘt suit grosso modo la mĂȘme ligne que la faille de la TĂȘt. Cette faille, en tant que faille normale nĂ©ogĂšne, a commencĂ© Ă se dĂ©velopper il y a environ 30 millions d'annĂ©es[9].
Principaux affluents
La TĂȘt a quarante-trois affluents rĂ©fĂ©rencĂ©s[1] dont :
- la Riberola ou torrent de la Valleta (rd[note 1]) 10,3 km sur la seule commune de Fontpédrouse ;
- la Carança (rd) 15,3 km sur trois communes avec un affluent ;
- la riviÚre de Mantet (rd) ou « ribera de Mentet » (à sa source : riviÚre du Ressac, ou ruisseau d'El callau) 18,5 km sur trois communes avec sept affluents ;
- la RotjĂ (Fuilla) (rd) 23,3 km ;
- le Cady (rd) 19,2 km (Ă Villefranche-de-Conflent, en provenance du Mont Canigou et de Vernet-les-Bains) sur quatre communes avec cinq affluents ;
- la Llitera (rd) sur la commune de Taurinya ;
- la Castellane (rg) 27 km (col de Jau) sur quatre communes avec deux affluents ;
- Confluence de la TĂȘt (Ă droite) et la RotjĂ (commune de Fuilla).
- Confluence de et la TĂȘt (Ă droite) et la Castellane (commune de Catllar).
- la Lentillà (rd) 24 km qui conflue au niveau de la retenue de Vinça, sur cinq communes avec huit affluents ;
- le Lliscou (rd), 11,8 km sur quatre communes et sans affluent ;
- le BoulĂšs ou BolĂšs (rd) 34,5 km sur onze communes avec sept affluents ;
- le Caillan (rg) 20,9 km (NohĂšdes) sur quatre communes avec six affluents ;
- la Basse (Perpignan) (rd) 11,6 km sur six communes sans affluent ;
- d'autres petits ruisseaux, dont la présence dépend de l'intensité des précipitations pluviales ou neigeuses.
- La TĂȘt gelĂ©e Ă BolquĂšre, hiver 2005.
- Le train jaune franchissant la TĂȘt prĂšs de Villefranche-de-Conflent.
- La TĂȘt Ă Villefranche-de-Conflent.
- La TĂȘt Ă Villefranche.
- La TĂȘt dans les gorges de la Guillera.
- La TĂȘt Ă NĂ©fiach.
Hydrologie
Le rĂ©gime de ce cours d'eau des PyrĂ©nĂ©es est tributaire de l'enneigement et de la fonte des neiges au printemps, et secondairement des pluies automnales. Si son dĂ©bit est souvent faible, la TĂȘt peut connaĂźtre des crues spectaculaires et son dĂ©bit atteindre un record de 3 600 m3/s, comme lors de l'aiguat d'octobre 1940.
Son régime hydrologique est dit nival.
La TĂȘt Ă RodĂšs
Son dĂ©bit a Ă©tĂ© observĂ© sur une pĂ©riode de 32 ans (1973-2004), Ă RodĂšs, petite localitĂ© des PyrĂ©nĂ©es-Orientales, situĂ©e au pied du barrage de Vinça et donc assez Ă©loignĂ©e de son embouchure dans la mer[10]. Le bassin versant du fleuve y est de 974 km2, c'est-Ă -dire 63 % de sa totalitĂ© (qui vaut 1 400 km2[2]). Les dĂ©bits suivants ne sont donc pas les dĂ©bits naturels, car fortement influencĂ©s par la mise en service du barrage en 1976. On distingue trois pĂ©riodes annuelles au niveau du barrage de Vinça. La premiĂšre pĂ©riode ou pĂ©riode de remplissage va du 1er avril au . Du 1er juillet au se dĂ©roule la deuxiĂšme pĂ©riode ou pĂ©riode de dĂ©stockage, qui permet de soutenir le dĂ©bit du fleuve en Ă©tĂ©, et aussi de fournir de l'eau pour l'irrigation des cultures. Enfin, du premier octobre au , c'est la pĂ©riode d'attente : le barrage est presque vide et est prĂȘt pour l'Ă©crĂȘtement de crues Ă©ventuelles.
Le module du fleuve Ă RodĂšs est de 11,0 m3/s.
La TĂȘt prĂ©sente des fluctuations saisonniĂšres typiques d'un rĂ©gime Ă dominante nivale incontestable. On y distingue en effet deux pĂ©riodes de crue. Les hautes eaux de fin d'automne portent le dĂ©bit mensuel moyen Ă 10,2 m3/s, en dĂ©cembre, et sont suivies d'une lĂ©gĂšre baisse de dĂ©bit jusqu'Ă 8,56 m3/s en fĂ©vrier. Suit alors une deuxiĂšme montĂ©e du rĂ©gime aboutissant Ă un second sommet - de loin le plus important - en mai (22,7 m3/s). Il est dĂ» Ă la fonte des neiges. Par aprĂšs, dĂšs le mois de juin, s'amorce une dĂ©crue rapide suivie des basses eaux d'Ă©tĂ© qui mĂšnent le dĂ©bit moyen Ă son Ă©tiage du mois d'aoĂ»t avec une moyenne mensuelle de 7,49 m3/s, ce qui reste assez Ă©levĂ©, il est vrai. Au total, les oscillations saisonniĂšres paraissent ainsi fort peu importantes, mais les fluctuations sont bien plus prononcĂ©es sur de plus courtes pĂ©riodes.
Ătiage ou basses eaux
Ă l'Ă©tiage, le VCN3 peut chuter jusque 1,3 m3/s, en cas de pĂ©riode quinquennale sĂšche, ce qui est loin d'ĂȘtre sĂ©vĂšre si on le compare Ă la moyenne des cours d'eau de France. Le dĂ©bit d'Ă©tiage est soutenu par le dĂ©stockage du barrage de Vinça.
Crues
Les crues peuvent ĂȘtre trĂšs importantes, quoique Ă©crĂȘtĂ©es habituellement par l'Ă©dification du barrage. Les QIX 2 et QIX 5 valent respectivement 140 et 240 m3/s. Le QIX 10 est de 300 m3/s et le QIX 20 de 360 m3/s. Quant au QIX 50 ou valeur calculĂ©e du dĂ©bit de crue cinquantennale, il vaut 430 m3/s. Cela signifie que, par exemple, tous les deux ans, on doit s'attendre Ă une crue de l'ordre de 140 m3/s, et que, tous les cinq ans, une crue de 240 m3/s doit statistiquement survenir.
Pour se faire une idĂ©e de l'importance de ces dĂ©bits de crue, on peut les comparer Ă ceux du Loing, affluent important de la Seine, en amont de Paris, dont les crues sont renommĂ©es et furent longtemps redoutĂ©es, mais riviĂšre quelque peu rĂ©gularisĂ©e actuellement[11]. Le QIX 5 du Loing vaut 150 m3/s (contre 240 pour la TĂȘt) et son QIX 20 se monte Ă 220 m3/s (moins que les 360 de la TĂȘt). Comme on le constate, les crues de la TĂȘt sont nettement supĂ©rieures Ă celles du Loing en amont de Paris, et ce bien que son bassin soit quatre fois moins Ă©tendu, et son dĂ©bit deux fois moins abondant.
Le dĂ©bit instantanĂ© maximal enregistrĂ© durant la pĂ©riode d'observation de 32 ans a Ă©tĂ© de 533 m3/s le , tandis que la valeur journaliĂšre maximale Ă©tait de 345 m3/s le mĂȘme jour. En comparant la premiĂšre de ces valeurs avec l'Ă©chelle des QIX du fleuve, il apparaĂźt que cette crue Ă©tait bien plus importante que la crue cinquantennale calculĂ©e (QIX 50), et sans doute trĂšs exceptionnelle.
Lame d'eau et débit spécifique
Au total, la TĂȘt est un petit fleuve moyennement abondant, alimentĂ© avant tout par les prĂ©cipitations, surtout neigeuses, des sommets orientaux des PyrĂ©nĂ©es. La lame d'eau Ă©coulĂ©e dans son bassin versant est de 323 millimĂštres annuellement ce qui est modĂ©rĂ©, Ă©quivalent Ă la moyenne d'ensemble de la France tous bassins confondus. Le dĂ©bit spĂ©cifique du fleuve (ou Qsp) atteint 10,2 litres par seconde et par kilomĂštre carrĂ© de bassin.
Aménagements et écologie
Bibliographie
- « Gorges de la Moyenne vallĂ©e de la TĂȘt », Inventaire national du patrimoine naturel
- « Terrasses fluviatiles quaternaires du Roussillon », Inventaire national du patrimoine naturel
- « Amphithéùtre morainique terminal de Mont-Louis », Inventaire national du patrimoine naturel
- « Morphologies glaciaires de la vallée de la Grave-amont », Inventaire national du patrimoine naturel
- « Sources thermales du Conflent-Cerdagne », Inventaire national du patrimoine naturel
- Virginie Ropiot, « Trois exemples d'axes fluviaux en Languedoc occidental et en Roussillon du VIe s. au IIe s. av.n.Ăš. », Dialogues d'histoire ancienne, vol. . 29, no 1,â , . 77-107 (DOI 10.3406/dha.2003.1551)
Voir aussi
- la liste des fleuves de France
- la liste des cours d'eau des Pyrénées-Orientales
- l'Aiguat de 1940
- la ligne de Cerdagne (le train jaune)
- la randonnée dans les Pyrénées-Orientales
- l'Agly
- l'Aude
Notes et références
Notes
- rd pour rive droite et rg pour rive gauche
Références
- Sandre, « Fiche cours d'eau - La TĂȘt (Y04-0400) » (consultĂ© le )
- « Bassin versant de la TĂȘt », sur sit.parc-pyrenees-catalanes.fr (consultĂ© le )
- « Bassin versant de la TĂȘt - Historique », sur www.bassintet.fr (consultĂ© le )
- www.annuaire-mairie.fr/fleuve-la-tet.
- « Carte du terrain » sur Géoportail.
- Calvet, Marc; Delmas, Magali; Gunnell, Yanni; Laumonier, Bernard; Geology and Landscapes of the Eastern Pyrenees, 2022, page 622. Springer International Publishing, Ădition du Kindle.
- Gorges de la moyenne vallĂ©e de la TĂȘt, Inventaire national du patrimoine naturel, sur inpn.mnhn.fr.
- Cette section de la vallĂ©e a Ă©tĂ© recouverte de glace pendant les diffĂ©rentes pĂ©riodes froides du Quaternaire. La glace a en partie façonnĂ© les contours de la vallĂ©e. En ce qui concerne la derniĂšre pĂ©riode froide, la glaciation de WĂŒrm : "On restitue aisĂ©ment...lâimage dâune calotte de glace, Ă©paisse de plus de 500 m dans la haute vallĂ©e de la Grave et dont nâĂ©mergent que les pics les plus Ă©levĂ©s...". Notice explicative de la feuille Mont-Louis (1094) Ă 1/50 000, BRGM Ăditions, OrlĂ©ans, 2017, ficheinfoterre.brgm.fr; page 103.
- B. Colas et al. (2013); Macrozonage sismique des Pyrénées-Orientales. Rapport final. BRGM/RP-62994-FR, Annexes, page 43.
- Banque Hydro - MEDDE, « SynthĂšse de la Banque Hydro - La TĂȘt Ă Rodes (Y0464030) » (consultĂ© le )
- Banque Hydro - MEDDE, « SynthÚse de la Banque Hydro - Le Loing à Episy (H3621010) » (consulté le )