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Lac des Bouillouses

Le lac des Bouillouses (en catalan, Estany de la Bullosa[2] ou de la Bollosa[1]) est un lac artificiel d'une superficie de 149 ha des Pyrénées, en Haut-Conflent, dans les Pyrénées-Orientales.

La Bollosa
Lac des Bouillouses
Estany de la Bullosa
Image illustrative de l’article Lac des Bouillouses
Vue du lac des Bouillouses en hiver
Administration
Pays Drapeau de la France France
Département Pyrénées-Orientales
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 42° 34′ 13″ N, 1° 59′ 58″ E[1]
Type Barrage
Montagne Pyrénées
Superficie 1,49 km2
Altitude 2 016 m
Profondeur 25 m
Hydrographie
Émissaire(s) la Têt
Géolocalisation sur la carte : Pyrénées
(Voir situation sur carte : Pyrénées)
La BollosaLac des BouillousesEstany de la Bullosa
Géolocalisation sur la carte : Pyrénées-Orientales
(Voir situation sur carte : Pyrénées-Orientales)
La BollosaLac des BouillousesEstany de la Bullosa

Toponymie

Le mot catalan bollosa est probablement l'adjectif fabriqué bullosa dérivant de bullir et qui signifie « qui fait des bulles »[3] - [N 1].

En effet, le lac des Bouillouses occupe la partie marĂ©cageuse appelĂ©e la Grande Bouillouse ou la Bouillouse sur certaines cartes anciennes. La Petite Bouillouse existe toujours, sur la TĂŞt, Ă  200 m en aval du barrage, appelĂ©e Bolloseta sur les cartes IGN dans l'Ă©dition 2010[1]. En 1896, Emmanuel Brousse mentionne la Bouillouse et la Bouillousette, et appelle les Bouillouses l'ensemble de ces deux lieux. Il ajoute que « la Bouillousette et surtout la Bouillouse sont d'immenses rĂ©servoirs naturels dans lesquels il serait facile de retenir les eaux »[4].

GĂ©ographie

Le lac des Bouillouses est situĂ© Ă  une altitude de 2 016 mètres dans les communes d'Angoustrine-Villeneuve-des-Escaldes (Cerdagne) et des Angles (Capcir), dans le dĂ©partement des PyrĂ©nĂ©es-Orientales. C'est un lac artificiel situĂ© Ă  l'amont du bassin versant du fleuve la TĂŞt, qui arrose le Conflent et le Roussillon.

Il se trouve au pied des pics Carlit et PĂ©ric.

Faune

Le lac des Bouillouses est très réputé dans le milieu de la pêche. On y trouve notamment des truites fario communes en Europe, des ombles chevaliers et des truites arc-en-ciel. Ces dernières, originaires d'Amérique du Nord et implantées dans le lac au début du siècle, sont appréciées des pêcheurs pour leur combativité et s'y reproduisent naturellement (rare cas en Europe).

Histoire

Le , l'enclave espagnole de Llivia acquit une partie importante de la partie méridionale du massif du Carlit bordant l'ouest du lac[5]. Depuis, elle sert d'espace de transhumance et de base forestière à la commune espagnole qui y organise tous les ans une « Fête de la transhumance » à la fin du mois de mai[6].

Le barrage et le lac des Bouillouses. Puig Peric (2810m) au fond Ă  gauche.

Il s'agit d'un lac artificiel dont le barrage en maçonnerie a Ă©tĂ© construit entre 1903 et 1910, dans une zone marĂ©cageuse du fleuve la TĂŞt appelĂ©e la Grande Bouillouse. Cela a constituĂ© un chantier colossal, jusqu'Ă  5 000 personnes ont participĂ© Ă  la construction du barrage, de la voie de chemin de fer - avec ses tunnels, ponts et viaducs (650 ouvrages) ainsi que des logements pour les travailleurs et leurs familles. L'amĂ©nagement de ce lac visait Ă  rĂ©guler le dĂ©bit de la TĂŞt et Ă  fournir de l'Ă©lectricitĂ© pour le fonctionnement du Train Jaune, grâce Ă  plusieurs centrales hydroĂ©lectriques, gĂ©rĂ©es par la SHEM (SociĂ©tĂ© hydroĂ©lectrique du Midi) et rĂ©parties le long du fleuve, dont la première est situĂ©e quelques kilomètres en aval du barrage des Bouillouses et alimentĂ©e par une conduite forcĂ©e. La puissance installĂ©e est 50,9 MW et la puissance annuelle reprĂ©sente 175,7 GW.

Le lac des Bouillouses et ses abords sont un site naturel classé depuis le , au titre de la loi du .

Le lac a une capacitĂ© de 19 000 000 m3 et il est annuellement plein en Ă©tĂ©, et souvent presque vide Ă  la fin de l'hiver. Son niveau est couplĂ© avec le lac de Vinça, situĂ© en aval, pour servir aussi Ă  l'irrigation de la plaine du Roussillon.

En 1994, le syndicat intercommunal d’eau de la Haute-Cerdagne, regroupant les communes de Font-Romeu-Odeillo-Via, Bolquère et Égat et la Lyonnaise des eaux, devenue Suez, ont crĂ©Ă© une usine de production d'eau potable. Cette usine enrichit avec des minĂ©raux l'eau provenant du lac des Bouillouses, trop acide de nature, afin de prĂ©server les conduites. Les trois communes consomment 600 000 m3 annuellement, contre 1 000 000 m3 en 1964, dĂ» Ă  une meilleure surveillance et Ă©tanchĂ©itĂ© du rĂ©seau[7] - [8].

Ă€ la suite de travaux d'amĂ©nagement en 2008, une partie de son volume, 540 000 m3, sert en hiver pour alimenter les 500 canons Ă  neige du domaine skiable de Font-Romeu PyrĂ©nĂ©es 2000 par la compagnie Altiservice[9] - [N 2].

C'est un site classé[10].

Randonnée pédestre

C'est un haut lieu pour la randonnée pédestre dans les Pyrénées-Orientales. Différents sentiers longent les rives du lac : le GR 10, le Tour du Capcir, le Tour du Carlit et des sentiers d'initiation à la faune et la flore locales.

C'est aussi la porte d'accès vers les chapelets de lacs d'altitude du massif du Carlit et un des points de dĂ©part pour l'ascension du pic du Carlit (2 921 m).

Culture populaire

Filmographie

Photos

  • Une vue du lac des Bouillouses depuis le sentier qui le contourne.
    Une vue du lac des Bouillouses depuis le sentier qui le contourne.
  • Le lac avec le GR10 et les pics PĂ©ric
    Le lac avec le GR10 et les pics PĂ©ric
  • Le lac en hiver
    Le lac en hiver
  • Vue gĂ©nĂ©rale avec la vallĂ©e de la Grave
    Vue générale avec la vallée de la Grave
  • Le barrage et l'hĂ´tel Bones Hores
    Le barrage et l'hĂ´tel Bones Hores
  • Le lac en Ă©tĂ© vu de l'amont
    Le lac en été vu de l'amont
  • Le barrage des Bouillouses vu du Pla de Bones Hores
    Le barrage des Bouillouses vu du Pla de Bones Hores
  • Barrage des Bouillouses vu des Camporells.
    Barrage des Bouillouses vu des Camporells.

Voir aussi

Articles connexes


Liens externes

Bibliographie

  • AndrĂ© Durban, Les Bouillouses : l'hydroĂ©lectricitĂ© et le gĂ©nie des hommes, de la genèse Ă  1910, t. 3, Perpignan, Talaia, coll. « Les Carnets du Train Jaune », , 205 p. (ISBN 978-2-917859-50-6)

Notes et références

Notes

  1. Qu'on traduirait par bulleuse en français.
  2. En 2011, Altiservice avait déjà prélevé la totalité de son quota dès la mi-février, "assurant" ainsi la skiabilité du domaine pour les vacances de février et mars.

Références

  1. « Carte IGN classique » sur Géoportail.
  2. ICC (Institut Cartogràfic de Catalunya), « (ca) Lac des Bouillouses » (consulté le )
  3. (ca) Diccionari de la llengua catalana, Institut d'Estudis Catalans
  4. Emmanuel Brousse, La Cerdagne française, Lacour, (réimpr. 2002) (ISBN 2-84149-222-2), p. 373
  5. Montagnes du département des Pyrénées-Orientales
  6. Article sur Llivia, site d'Eric Hurtebis
  7. Sophie Babey, « Haute Cerdagne : l'eau en partage », L'Indépendant,‎
  8. « Environnement – La vie secrète de l’eau potable des Bouillouses », sur madeinperpignan.com, (consulté le )
  9. « 500 canons à neige pour 300 jours de soleil », L'Indépendant,‎
  10. « Le Site classé du Lac des Bouillouses », sur Pyrénées-Orientales - Le département (consulté le )
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