AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

N,N-Diméthylformamide

Le N,N-diméthylformamide ou DMF est un solvant courant en chimie organique de formule HCO-N(CH3)2

N,N-Diméthylformamide

Structure du diméthylformamide.
Identification
Nom UICPA N,N-Diméthylformamide
Synonymes

DMF
N,N-Diméthylméthanamide

No CAS 68-12-2
No ECHA 100.000.617
No CE 200-679-5
DrugBank DB01844
PubChem 6228
ChEBI 17741
SMILES
InChI
Apparence liquide incolore à jaune, d'odeur caractéristique[1]
Propriétés chimiques
Formule C3H7NO [IsomĂšres]
Masse molaire[2] 73,093 8 ± 0,003 4 g/mol
C 49,3 %, H 9,65 %, N 19,16 %, O 21,89 %,
Moment dipolaire 3,86 D (25 °C)
DiamÚtre moléculaire 0,595 nm[3]
Propriétés physiques
T° fusion −61 °C[1]
T° ébullition 153 °C[1]
ParamÚtre de solubilité Ύ 24,8 MPa1/2 (25 °C)[4] ;

11,5 cal1/2·cm-3/2[5]

Miscibilité dans l'eau : miscible[1]
Masse volumique
T° d'auto-inflammation 445 °C[1]
Point d’éclair 58 °C (coupelle fermĂ©e)[1]
Limites d’explosivitĂ© dans l’air 2,2–15,2 %vol[7]
Pression de vapeur saturante 3,77 mbar à 20 °C
6,5 mbar à 30 °C
23 mbar à 50 °C
45 mbar à 65 °C[7]
ViscositĂ© dynamique 0,92 mPa s Ă  20 °C
Thermochimie
ΔfH0liquide −239,4 kJ mol−1[8]
ΔfusH° 8,950 kJ mol−1 Ă  −60,3 °C[8]
ΔvapH° 47,75 kJ mol−1 Ă  25 °C[8]
Cp 146,05 J K−1 mol−1 Ă  25 °C[8]
PCI −1 941,6 kJ mol−1[8]
Propriétés électroniques
Bande interdite
Constante dielectrique36,70
Précautions
SGH[10]
SGH07 : Toxique, irritant, sensibilisant, narcotiqueSGH08 : Sensibilisant, mutagÚne, cancérogÚne, reprotoxique
Danger
H312, H319, H332 et H360D
NFPA 704
Transport[7]
Classification du CIRC
Groupe 2A : CancérogÚne probable pour l'Homme[11]
Écotoxicologie
LogP −1,01[7]
Seuil de l’odorat bas : 0,47 ppm
haut : 100 ppm[12]

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Ce liquide incolore est miscible à l'eau et à la majorité des liquides organiques. C'est un solvant aprotique polaire à haut point de fusion/ébullition utilisé couramment pour les réactions chimiques. Le DMF est un amide dérivé de l'acide formique et de la diméthylamine. Il facilite les réactions de SN2 notamment.

Il peut ĂȘtre synthĂ©tisĂ© Ă  partir de l'acide formique et de la dimĂ©thylamine. Il n'est pas stable en prĂ©sence de base forte comme la soude (hydroxyde de sodium) ou d'acide fort comme l'acide sulfurique, ou encore l'acide chlorhydrique. À haute tempĂ©rature, il se dĂ©compose en acide formique et dimĂ©thylamine. Le DMF pur est inodore tandis qu'il acquiert souvent une odeur de poisson lors de sa dĂ©gradation, en raison de la prĂ©sence de dimĂ©thylamine.

Structure et propriétés

Du fait de la contribution de deux formes de rĂ©sonance possibles, l'indice de liaison de la liaison carbonyle C=O est diminuĂ©e, tandis que celui de la liaison carbone-azote est augmentĂ©. Ainsi, le spectre infrarouge du DMF laisse apparaĂźtre une bande plus basse (de frĂ©quence 1 675 cm−1[13]) que celle d'un groupe carbonyle (C=O) non substituĂ©. Aussi, Ă  cause du caractĂšre partiellement double de la liaison C-N, la rotation autour de son axe est gĂȘnĂ©e, et lente. Les deux mĂ©thyles ne sont donc pas Ă©quivalents en spectroscopie RMN (faisant apparaĂźtre deux singulets de trois protons, au lieu d'un seul singulet de six protons).

Applications

On utilise tout d'abord le DMF en tant que solvant, en raison de son haut point d'Ă©bullition. Il est aussi utilisĂ© dans la production de fibres acryliques et de plastiques. On l'utilise Ă©galement afin de coupler des peptides dans l'industrie pharmaceutique, dans la production de pesticides, colles, cuirs synthĂ©tiques, fibres, films, et revĂȘtements[14].

Les deux formes de résonance du DMF.

Le DMF est un réactif pour la synthÚse des aldéhydes de Bouveault, ainsi que dans la réaction de Vilsmeier-Haack, une des méthodes les plus employées dans la formation d'aldéhydes aromatiques. Le DMF pénÚtre beaucoup de matiÚres plastiques et les fait gonfler. Il est donc fréquemment utilisé comme composant des dissolvants de peintures.

Production

Il est produit par la réaction de la diméthylamine et du monoxyde de carbone à basses pression et température en conditions catalytiques.

Précautions

La réaction entre l'hydrure de sodium et le DMF est quelque peu dangereuse ; dÚs 26 °C, on observe une décomposition exothermique. En laboratoire, tout dégagement de chaleur est (en principe) rapidement compensé et mis sous contrÎle par un bain de glace et ceci reste une combinaison de réactifs courante. On a recensé plusieurs accidents.

Toxicité

Le DMF a Ă©tĂ© corrĂ©lĂ© au cancer chez l'humain, et on le suppose Ă  l'origine de dĂ©fauts de naissance. Dans certains secteurs de l'industrie, les femmes sont Ă©cartĂ©es de l'utilisation du DMF. Pour beaucoup de rĂ©actions, il peut ĂȘtre remplacĂ© par le DMSO (dimĂ©thylsulfoxyde), le DMAC (dimĂ©thylacĂ©tamide) ou la NMP (N-mĂ©thyl-2-pyrrolidone). Attention cependant : la NMP a rĂ©cemment Ă©tĂ© classĂ©e reprotoxique par l'European Chemicals Bureau (en)[15]. D'aprĂšs le Centre international de recherche sur le cancer (International Agency for Research on Cancer, IARC), le DMF pourrait ĂȘtre une substance cancĂ©rigĂšne, bien que l'agence de protection de l'environnement ne le considĂšre pas comme un risque de cancer.

Codes de classement

  • ICSC : 0457 04
  • PGCH : 0226

Notes et références

  1. N, N - DIMETHYLFORMAMIDE, Fiches internationales de sécurité chimique .
  2. Masse molaire calculĂ©e d’aprĂšs « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. (en) Yitzhak Marcus, The Properties of Solvents, vol. 4, Angleterre, John Wiley & Sons, , 239 p. (ISBN 0-471-98369-1).
  4. (en) Christian Reichardt, Solvents and Solvent Effects in Organic Chemistry, Wiley-VCH, , 3e Ă©d., 629 p. (ISBN 3-527-30618-8), p. 66.
  5. (en) Șerban Moldoveanu, Sample preparation in chromatography, Amsterdam/Boston, Elsevier, , 930 p. (ISBN 0-444-50394-3), p. 258.
  6. (en) Robert H. Perry et Donald W. Green, Perry's Chemical Engineers' Handbook, USA, McGraw-Hill, , 7e Ă©d., 2400 p. (ISBN 0-07-049841-5), p. 2-50.
  7. EntrĂ©e « Dimethyl formamide Â» dans la base de donnĂ©es de produits chimiques GESTIS de la IFA (organisme allemand responsable de la sĂ©curitĂ© et de la santĂ© au travail) (allemand, anglais), accĂšs le 1 octobre 2009 (JavaScript nĂ©cessaire).
  8. (en) « Formamide, N,N-dimethyl- », sur NIST/WebBook (consulté le ).
  9. (en) Carl L. Yaws, Handbook of Thermodynamic Diagrams : Organic Compounds C8 to C28, vol. 1, Huston, Texas, Gulf Pub., , 396 p. (ISBN 0-88415-857-8).
  10. Numéro index 616-001-00-X dans le tableau 3.1 de l'annexe VI du rÚglement CE N° 1272/2008 (16 décembre 2008).
  11. IARC Working Group on the Evaluation of Carcinogenic Risks to Humans, « Évaluations Globales de la CancĂ©rogĂ©nicitĂ© pour l'Homme, Groupe 2A : CancĂ©rogĂšne probable pour l'Homme », sur monographs.iarc.fr, CIRC, (consultĂ© le ).
  12. « Dimethylformamide », sur hazmap.nlm.nih.gov (consulté le ).
  13. Spectral Database for Organic Compounds, « Dimethylformamide »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?) (consultĂ© le ).
  14. Redlich, C ; Beckett, W. S. ; Sparer, J. ; Barwick, K. W. ; Riely, C. A. ; Miller, H. ; Sigal, S. L. ; Shalat, S. L. et Cullen, M. R. (1988), Liver disease associated with occupational exposure to the solvent dimethylformamide, Ann. Intern. Med., 108:680-686, PMID 3358569.
  15. http://ecb.jrc.ec.europa.eu/esis/ Taper le numéro CAS 872-50-4 dans le champ de recherche.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.