Accueil🇫🇷Chercher

Ligne d'Ouest-Ceinture Ă  Chartres

La ligne d'Ouest-Ceinture à Chartres, également connue sous le nom de ligne de Paris à Chartres par Gallardon, est une ancienne ligne de chemin de fer française.

Ligne
d'Ouest-Ceinture Ă  Chartres
(via Gallardon)
Ligne de Paris Ă  Chartres
via Gallardon
Image illustrative de l’article Ligne d'Ouest-Ceinture à Chartres
Le viaduc des Fauvettes entre Bures-sur-Yvette et Gometz-le-Châtel.
Pays Drapeau de la France France
Villes desservies Paris, Massy, Palaiseau, Limours, Bonnelles, Saint-Arnoult-en-Yvelines, Ablis, Auneau-Bleury-Saint-Symphorien, Gallardon, Chartres
Historique
Mise en service 1913 (ligne inachevée)
Fermeture 1939 (fermeture partielle)
Concessionnaires État (1879 – 1938)
SNCF (Ă  partir de 1938)
Caractéristiques techniques
NumĂ©ro officiel 553 000
Longueur 85,308 km
Écartement standard (1,435 m)
Électrification Non électrifiée
Pente maximale 10ʉۡ
Nombre de voies Anciennement Ă  double voie
Trafic
Propriétaire SNCF
Exploitant(s) SNCF
Trafic VĂ©lorail entre Gallardon-Pont et Coltainville

Construite par l'Administration des chemins de fer de l'État au dĂ©but du XXe siècle comme une alternative aux voies de la Compagnie de l'Ouest, elle perdit son intĂ©rĂŞt après le rachat de cette dernière par l'État. Les travaux se poursuivirent nĂ©anmoins au ralenti et durèrent vingt-quatre ans au total. La ligne ne vit circuler des trains que de 1931 Ă  1939 et la section finale vers Paris ne fut jamais construite.

La voie ferrée est encore en place de Chartres à Ymeray, en Eure-et-Loir. Le reste du parcours a été reconverti en vélorail, en voie verte ou bien en infrastructures routières. Entre Paris et Massy - Palaiseau, les emprises ont été réutilisées dans les années 1980 lors de la construction de la LGV Atlantique.

Elle constitue la ligne 553 000 du rĂ©seau ferrĂ© national.

Histoire

L'Administration des chemins de fer de l'État reçut concession pour la construction de cette ligne le dans le cadre du plan Freycinet.

Le projet initial

Le parcours envisagé était destiné à donner une gare à Paris au réseau de l'État récemment constitué. La nouvelle gare à construire dans le quartier de Chaillot aurait été reliée à la ligne de Chartres à Orléans de la Compagnie du chemin de fer d'Orléans à Rouen reprise par l'État au point le plus proche de Paris de ce nouveau réseau, à proximité d'Auneau. Après avoir longé la Seine à l'emplacement de l'actuelle avenue du Président-Kennedy, la ligne aurait desservi Boulogne-Billancourt où aurait été établie une gare de marchandises. Les 30 kilomètres de Boulogne à Orsay auraient nécessité la construction d'importants ouvrages dans des terrains accidentés : viaduc de 1050 mètres sur la Seine, tunnel de 6040 mètres sous les hauteurs de Meudon, viaduc de 1000 mètres sur la vallée de la Bièvre, autre tunnel de 2040 mètres entre Bièvres et Orsay, un troisième viaduc de 1400 mètres sur la vallée de l'Yvette. Ce projet trop coûteux resta sans suite[1].

La construction

Après plusieurs modifications, le tracé définitif fut reconnu d'utilité publique par une loi le [2].

Bien qu'Ă©conomiquement inintĂ©ressante et doublant l’autre ligne passant par Rambouillet, la construction de ce court maillon de seulement 85 km se justifiait pour des raisons politiques. En effet, la ligne du rĂ©seau de l'État, venant de Niort, Saumur et Château-du-Loir, et se dirigeant vers Paris, se terminait Ă  Chartres. Les voyageurs de l'État Ă  destination de Paris devaient donc poursuivre leur voyage en utilisant la ligne, les voitures et les locomotives de la compagnie de l'Ouest. Les hommes politiques de la VendĂ©e et du Poitou souhaitaient voir « leur » compagnie, l'État, les transporter jusqu'Ă  Paris-Montparnasse. Ainsi fut dĂ©cidĂ©e la crĂ©ation de cette ligne, les travaux commençant Ă  partir de Chartres, oĂą s'arrĂŞtait la ligne de l'État, en direction de Paris, et non l'inverse comme le laisserait penser sa dĂ©nomination. La cohabitation des deux compagnies cessa le quand le rĂ©seau de l'État racheta celle de l'Ouest. NĂ©anmoins, la construction de cette ligne, Ă©conomiquement non viable, se poursuivit, avec lenteur, et n'atteignit jamais Paris.

Après une vague d'expropriations, la construction commença en 1907. La section de Chartres à Gallardon fut achevée en 1913, celle de Gallardon à Saint-Arnoult-en-Yvelines en 1917 ; elles étaient alors équipées de deux voies. Entre Paris et Saint-Arnoult, en revanche, le tracé subit plusieurs modifications significatives et sa construction ne démarra qu'en 1911.

À la fin de la première Guerre mondiale en 1918, la pénurie en acier était telle qu'on décida de déposer l'une des deux voies entre Chartres et Saint-Arnoult. Cependant, la construction de la dernière section reprit, à voie unique cette fois-ci. Rochefort-en-Yvelines fut atteint en 1921 et Limours en 1922.

La voie fut ensuite prolongée jusqu'à Châtenay-Malabry en 1931 avec la construction d'ouvrages d'art, notamment les ponts de Chartres et de Gallardon pour le franchissement des voies de la ligne de Sceaux et de la grande ceinture à Massy, mais la dernière section de deux kilomètres qui devait la relier au reste du réseau de l'État, de Châtenay à Bagneux comprenant un tunnel sous Sceaux et Fontenay-aux-Roses ne fut jamais construite. Ce tunnel ne fut creusé qu'en 1990-1991 pour le TGV Atlantique. Ainsi, le dépôt de locomotives de Montrouge-Châtillon créé en 1926 pour cette ligne fut utilisé en remplacement du dépôt de Paris-Vaugirard.

Exploitation

La ligne finit par ouvrir entre Chartres et Massy - Palaiseau le . Aucun train express ne circula jamais entre Paris et Gallardon ; seuls deux trains aller-retour quotidiens entre Massy et Chartres (au plus), tractés par des locomotives vapeur, avec des horaires peu pratiques, et de nouvelles automotrices en test (Michelines sur pneus et Bugatti) la parcoururent.

Fermeture et déclassement

Au début de la Seconde Guerre mondiale, le service voyageurs fut interrompu dès . Pendant la guerre, elle servit aux Allemands pour des convois militaires. Trois viaducs furent bombardés par les Alliés en 1944 dont ceux au-dessus de la Boëlle et de l'Yvette. La dépose des rails commença peu après, et la section de Massy à Gallardon fut définitivement déclassée le .

La section entre Chartres et Gallardon fut très utilisée dans les années 1970 et 1980 pour des trains de matériaux destinés aux chantiers autoroutiers. Deux embranchements (sablier et céréalier) furent actifs jusqu'en 2000 à Gallardon. La section de Chartres à Coltainville fut la dernière exploitée par la SNCF pour desservir l'embranchement Primagaz. Cette desserte s'est arrêtée fin 2007.

Reconversion des emprises

À la fin de 1965, entre Gometz-le-Châtel et Limours, la section fut équipée pour être la première ligne expérimentale de l'Aérotrain. À la suite de l'abandon des projets d'aérotrain en 1978, une partie du tracé a été utilisée pour créer la déviation de Gometz-la-Ville, tunnel ultra-moderne à l'entrée duquel (côté Limours), une sculpture de Georges Saulterre représente l'aérotrain. De l'autre côté, au grand giratoire de l'ingénieur Jean Bertin, un morceau du rail en T inversé rappelle cette invention.

Il était prévu au départ que l'autoroute A 10 atteigne le boulevard périphérique de Paris en utilisant les emprises inutilisées de la ligne ferroviaire entre Massy et Paris. Le projet fut finalement abandonné, à l'exception d'un court tronçon de Villebon-sur-Yvette à Palaiseau. Dans les années 1970, une bretelle routière fut construite pour relier la ville nouvelle des Ulis à l'A10, la N 188. Elle utilise la plate-forme de la ligne entre Villebon-sur-Yvette et Bures-sur-Yvette en passant par le viaduc d'Orsay.

Après cet abandon, l'extrémité nord du tracé fut utilisée dans les années 1980 pour la LGV Atlantique entre la cuvette de Palaiseau et Malakoff, où commence l'embranchement avec la ligne de Paris-Montparnasse à Brest. L'opération fut facilitée par le fait que les terrains achetés pour la ligne Paris-Chartres demeuraient inconstruits et appartenaient encore à la SNCF[3]. Le croisement avec la ligne de Sceaux, à Fontenay-aux-Roses, nécessita la déviation temporaire du RER B[4]. Pour répondre aux exigences des communes traversées, la ligne à grande vitesse fut construite à ciel ouverte puis couverte afin de limiter les nuisances sonores et deux tunnels furent percés, à Fontenay-aux-Roses et à Sceaux[5]. La Coulée verte, chemin de promenade de Paris à Massy, a été aménagée sur 12 kilomètres en surplomb de la ligne de TGV ou à côté[6].

Le viaduc des Fauvettes entre Bures-sur-Yvette et Gometz-le-Châtel fut rénové en 2004, pour éviter un éventuel effondrement consécutif à la destruction partielle d'une arche lors du bombardement de 1944, pour un site d'escalade et pour un passage de la véloroute Véloscénie.

La voie verte de l'aĂ©rotrain a Ă©tĂ© amĂ©nagĂ©e le long de cette voie expĂ©rimentale et un peu au-delĂ , de ce giratoire Ă  Bonnelles par Limours. La Route dĂ©partementale 988 (Essonne) emprunte Ă©galement la plate-forme de la voie, d'abord la D988D (dĂ©viation de Gometz-la-Ville et son tunnel de 740 m de long inaugurĂ© en ), puis Ă  nouveau sur une courte distance Ă  proximitĂ© de Rochefort-en-Yvelines.

Depuis 2008, la section entre Gallardon et Senainville est exploitée à des fins touristiques et peut être parcourue en vélorail.

La réouverture de la ligne pour un tram-train sur la section de Chartres à Gallardon a été envisagée en 2010[7], dans le cadre du plan de déplacements urbains de la communauté d'agglomération Chartres Métropole. La ligne de Chartres à Gallardon serait devenue ainsi l'une des six branches d'une étoile ferroviaire centrée sur Chartres[8].

En 2014, une voie verte, la voie verte de l'aérotrain, a été aménagée sur un tronçon de neuf kilomètres de Gometz-la-Ville à Bonnelles, dont quatre en bordure du monorail subsistant, en direction de Limours.

Tracé et ouvrages d'art

La ligne comprend notamment :

Galerie de photographies

  • Dans le dĂ©partement des Yvelines.
  • Pont de Bonnelles, Bonnelles.
    Pont de Bonnelles, Bonnelles.

Bibliographie

  • Patrick Rieder, L'histoire de la ligne nouvelle Paris-Chartres par Gallardon et Saint-Arnoult-en-Yvelines, Les Ed. de la Tour Gile, PĂ©ronnas, 2003, 273 p. RĂ©Ă©dition de : 14 rue de l'Aleu, 78730 Saint-Arnoult-en-Yvelines[10].
  • PrĂ©lude pour l'Atlantique [Film], Jean-Marie Isnard (, 18:37 minutes) Centre audiovisuel de la SNCF. ConsultĂ© le .

Notes et références

  1. Clive Lamming, Paris ferroviaire, Parigramme, (ISBN 2 84096 115 6), p. 137
  2. « N°43396 - Loi ayant pour objet la déclaration d'utilité publique du chemin de fer de Paris-Montparnasse à Chartres : 21 juillet 1903 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 67, no 2467,‎ , p. 14 (lire en ligne)
  3. Isnard 1986, 4 min 43 s.
  4. Isnard 1986, 6 min 35 s.
  5. Isnard 1986, 5 min 3 s.
  6. Isnard 1986, 7 min 19 s.
  7. « Le tram-train jusqu'à Gallardon? », sur web.archive.org, (version du 14 mars 2010 sur Internet Archive).
  8. Etoile ferroviaire : demain, un « RER chartrain ! ». Votre Agglo n°4, mai 2011, pp. 8-9.
  9. « Les Fauvettes, viaduc du train fantôme » dans Le Parisien, article du 21 janvier 2012 (consulté le 4 mai 2014).
  10. Pascal Boursier, « Il réédite un livre sur la ligne SNCF Chartres Massy-Palaiseau », sur https://www.lechorepublicain.fr, .

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.