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VĂ©lorail

Une cyclo-draisine, ou vélo-rail, ou rando-rail, est une sorte de draisine, c'est-à-dire un véhicule ferroviaire léger, propulsé par la force musculaire de ses occupants. Une cyclo-draisine est équipée de pédaliers et de chaînes de transmission comme une bicyclette, d'où son nom. Cela en fait une activité ludique ou sportive, relevant du tourisme durable et permettant de découvrir une région et ses paysages, des ouvrages d'art tels que ponts, viaducs ou tunnels depuis un point de vue unique : en se déplaçant sur une ancienne voie ferrée.

Ces machines peuvent rouler à 30 km/h, voire à 40 km/h lorsque la voie ferrée est empruntée en descente.

une draisine du vélo rail de Bussière-Galant

Un ou deux passagers prennent place sur des selles, avec chacun la sienne, pour les personnes actionnant des pédales, et éventuellement deux ou trois personnes sur des sièges pour celles qui ne pédalent pas, ce qui rend la machine accessible à tous, en particulier aux personnes handicapées en tant que passagers. Cette accessibilité est renforcée par l'existence de cyclo-draisine à assistance électrique[1].

Public et intérêt

La vitesse de circulation oscille entre 10 et 30 Km/h, permettant un parcours de promenade deux à trois fois plus long que pour piéton[2]. Dans certains cas, le vélorail est complété par une promenade piétonne sur partie du tronçon, dans certains cas là où les rails ne sont plus présents[2].

D'un point de vue touristique, le vélorail est apprécié car il « rapproche de la nature »[3], dans un cadre favorable qui a toujours été favorable au roman, à commencer par ceux d'Agatha Christie, mais adapté au souhait plus récent de ralentissement, en continuant à « faire vivre le mythe ferroviaire »[3].

Ce loisir vise, via des véhicules de quatre à six places[4], le public des familles et groupes d'amis[4], avec pour spécificité l'accès à des paysages inaccessibles autrement[4] et l'engouement pour l'histoire ferroviaire[4] au delà du cercle des passionnés de trains[4], sur des voies rurales déclassées puis reconverties en attractions touristiques[4].

L'exploitation de vélorails contribue à l'entretien des voies ferrées[5]. Il n'est pas possible de doubler une équipe jugée trop lente mais il est possible d'échanger les draisines avec les prédécesseurs, tandis qu'aux passages à niveaux, comme un train, le vélorail a priorité sur les automobiles[5].

En France

En France, c’est RFF, établissement public créé par l’État en 1997 et désormais propriétaire des lignes ferroviaires françaises (soit 29000 Km principalement parcourus par les trains), qui assure les opérations de cessions de lignes et des emprises foncières associées au profit des collectivités territoriales[2]. Au début des années 2000, en 2004[5], est apparue une fédération des exploitants[6], présidée par Daniel Claret[5]. Il existe de nombreux lieux où ce sport est pratiqué en mode ludique, tels que le Vélorail de Bussière-Galant à Châlus, la Ligne de Nouvel-Avricourt à Bénestroff, la Ligne de Réding à Diemeringen, le Vélorail du Val du Haut-Morin ou encore la Ligne de Vias à Lodève. L'écartement des rails est parfois différent d'une région à l'autre[4].

Des collectivités locales s'en sont emparé. Ainsi, le Conseil général de Seine et Marne a lancé un projet d’aménagement sur une portion de voie ferrée désaffectée entre la Ferté Gaucher et Meilleray, d’une longueur de 11 Km, qui est devenu un vélo-rail interdépartemental[2].

La France totalisait une trentaine de réseaux de vélorails en 2006[2], puis une petite cinquantaine lors de la décennie suivante et un millier de kilomètres de voies, selon la Fédération des vélorails de France[4] mais ce nombre a continué à progresser : en 2021, il existait 56 réseaux de vélorail répartis sur le territoire français. Beaucoup se sont regroupés pour former une fédération des vélos-rail de France, qui participe au développement du tourisme local et à l'établissement des règles de sécurité liées à l'activité. Le quotidien Le Figaro a recensé au moins un site de vélorail dans chaque région, hormis en Corse, en PACA et dans les DOM-TOM où il n'en existe pas[4].

Certains itinéraires sont parcourus à la fois par des cyclo-draisines et des trains touristiques[4], tandis que d'autres permettent de combiner les deux[4].

Ailleurs en Europe et au delĂ 

Il y a aussi des vélorails en Belgique : Railbike sur la section Kalterherberg – Sourbrodt de la ligne des Fagnes et draisines de la Molignée sur la section Maredsous – Warnant de l'ancienne ligne 150 ; il y en a également au Grand-Duché de Luxembourg sur la section Fond-de-Gras – Bois-de-Rodange de la ligne Pétange - Fond-de-Gras - Doihl.

Il existe aussi des parcours de vélorails aménagés au Portugal et en Allemagne.

Il existe des projets en Italie en Sardaigne et en Grèce.

En 1930, Lucien Péraire a atteint Irkoutsk par les voies du trans-sibérien sur la bicyclette qu'il avait modifiée au Tatarstan.


Fabrication

L'engouement pour la pratique du vélo-rail [2] a amené une trentaine au total d'exploitants spécifiques à se regrouper dès 2004, au sein d’une entité associative : « Vélorails de France »[2]. Deux ans plus tard, deux constructeurs de matériel roulants ont été homologués par le service technique des remontées mécaniques et des transports guidés, rattaché à la direction des transports terrestres du ministère de l’Équipement[2]. La fédération recense pour sa part tous les fabriquants[6], ainsi que les fournisseurs[6] et les exploitants[6].

Des vélorails fabriqués en France ont fait leur apparition de plus en plus fréquente[7] - [4]. Depuis 2010, la fabrication locale de vélorails a été initiée par Jean-Paul Austruy à Sainte-Eulalie-de-Cernon[7], en utilisant des composants venus de France et d'Italie[7], et à partir du printemps 2021 un nouveau bâtiment d’une surface de 500 m2, traversé par une voie ferrée et dédié à l'assemblage et la fabrication de vélorails a été inauguré près de la gare[7], employant des mécaniciens chargés de réparer, entretenir et aménager le train touristique, les vélorails, et les locomotives[7]. Le chassis des vélorails est assemblé et peint aux ateliers de la Manufacture d’Oc à Rodez, dans l'Aveyron[7], et une découpe au laser effectuée par Sud Découpe Industrie[7]. Depuis novembre 2021, le site assure le montage d'une centaine de vélorails chaque année[7], rythme passé en moyenne à un vélorail par jour[7], dont la moitié acheminés vers d'autres sites d'exploitation, parmi lesquels le Petit Train des Cévennes[7], le Vélorail de Chauvigny, et celui de Médréac en Bretagne[7].

Notes et Références

  1. Justine Claux, « Une ligne de Vélorail ouvre en gare de Valencay », France Bleu,‎ (lire en ligne)
  2. Article par Yaël Haddad le 1 Septembre 2006 \dans Le Moniteur
  3. "Le train, nouvel objet du désir des Français" par Gaël Brustier, dans Slate le 22 août 2022
  4. "Où faire du vélorail dans votre région ?" par Jean-Marc De Jaeger le 01/06/202 Le Figaro
  5. Dictionnaire amoureux des trains" par Jean des Cars chez Place des Ă©diteurs en 2011
  6. Site officiel
  7. " Des vélorails fabriqués sur place" le 21/01/2019 dans Midi Libre


Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

Fédération des vélos-rail de France.

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