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ForĂȘt nationale de Shoshone

La forĂȘt nationale de Shoshone (en anglais, Shoshone National Forest) est une forĂȘt nationale des États-Unis s'Ă©tendant sur prĂšs de 10 000 km2 dans l'État du Wyoming. Elle est la premiĂšre forĂȘt des États-Unis protĂ©gĂ©e par l'État fĂ©dĂ©ral. À l'origine partie intĂ©grante de la rĂ©serve de Yellowstone Timberland, la forĂȘt est dĂ©limitĂ©e Ă  la suite d'une rĂ©solution votĂ©e par le CongrĂšs et ratifiĂ©e en 1891 par le prĂ©sident Benjamin Harrison[1]. Un total de quatre zones vierges et non exploitables se situe dans la forĂȘt, protĂ©geant ainsi plus de la moitiĂ© du territoire du dĂ©veloppement humain. La forĂȘt nationale de Shoshone possĂšde une riche biodiversitĂ© rarement Ă©galĂ©e dans les autres zones protĂ©gĂ©es ; elle abrite de nombreuses plaines de Artemisia tridentata (sorte d'arbrisseau de genre armoise typique en AmĂ©rique du Nord), des forĂȘts d'Ă©picĂ©as et de sapins et des zones montagneuses s'achevant en pics escarpĂ©s.

ForĂȘt nationale de Shoshone
Image illustrative de l’article ForĂȘt nationale de Shoshone
Localisation
CoordonnĂ©es 44° 06â€Č 33″ nord, 109° 32â€Č 33″ ouest
Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
État Drapeau du Wyoming Wyoming
GĂ©ographie
Superficie 998 200 ha
Administration Service des forĂȘts
des États-Unis
GĂ©olocalisation sur la carte : États-Unis
(Voir situation sur carte : États-Unis)
ForĂȘt nationale de Shoshone
GĂ©olocalisation sur la carte : Wyoming
(Voir situation sur carte : Wyoming)
ForĂȘt nationale de Shoshone

La forĂȘt comprend trois importantes chaĂźnes de montagnes : la cordillĂšre d'Absaroka, les monts Beartooth et la cordillĂšre de Wind River. Le parc national de Yellowstone est situĂ© le long de la limite occidentale de la forĂȘt, le reste de partie occidentale de la forĂȘt touchant la forĂȘt nationale de Bridger-Teton qui est sĂ©parĂ©e du parc de Yellowstone par la Continental Divide. La frontiĂšre Est comprend des propriĂ©tĂ©s privĂ©es, des territoires gĂ©rĂ©s par le Bureau of Land Management et la rĂ©serve indienne de Wind River dĂ©pendant des tribus Shoshones et Arapahos. La forĂȘt nationale de Custer, qui longe le Montana, correspond Ă  la frontiĂšre nord. La piste de l'Oregon, importante route de migration du XIXe siĂšcle, passe au sud de la forĂȘt oĂč le South Pass permettait jadis aux migrants d'Ă©viter les montagnes trop escarpĂ©es. Toute la forĂȘt est partie intĂ©grante du Greater Yellowstone Ecosystem, une Ă©tendue ininterrompue de terres protĂ©gĂ©e par l'État fĂ©dĂ©ral et couvrant Ă  peu prĂšs 20 millions d'acres, soit 80 937 km2.

GĂ©ographie

Topologie et géologie

Le pic Gannett est la plus haute montagne de la forĂȘt et du Wyoming.

L'altitude dans la forĂȘt de Shoshone varie de 1 402 mĂštres prĂšs de Cody Ă  4 207 mĂštres au sommet du pic Gannett, ce qui reprĂ©sente un dĂ©nivelĂ© d'environ 2 800 mĂštres. La forĂȘt comprend trois chaĂźnes de montagnes se distinguant toutes gĂ©ologiquement les unes des autres. Elles sont partie intĂ©grante des montagnes Rocheuses et se situent Ă  un point de transition entre les Rocheuses du centre et du nord.

La cordillĂšre d'Absaroka tire son nom de la tribu amĂ©rindienne des Crows, bien que cette derniĂšre habitait essentiellement la partie la plus au nord de la cordillĂšre. Les montagnes formant la cordillĂšre d'Absaroka se situent majoritairement dans la forĂȘt, leur plus haut sommet est le pic Francs qui culmine Ă  4 009 mĂštres. Cette chaĂźne de montagne s'Ă©tend sur plus de 160 km du nord au sud Ă  travers les rĂ©gions nord et est de la forĂȘt, de la frontiĂšre du Montana jusqu'au sud de Dubois. Les deux plus importants cols de montagne de la cordillĂšre d'Absaroka sont le col de Sylvan, qui mĂšne Ă  l'entrĂ©e Est du parc national de Yellowstone, et le col de Togwotee, qui donne accĂšs au Jackson Hole et au parc national de Grand Teton. Les pics rocheux sont d'origine basaltique et sont le rĂ©sultat d'une activitĂ© volcanique s'Ă©tant dĂ©roulĂ©e il y a 50 millions d'annĂ©es durant l'ÉocĂšne[2]. La roche elle-mĂȘme est d'aspect relativement sombre et consiste en rhyolite, andĂ©site et brĂšche. À cause de l'Ă©rosion produite par les glaciers et l'eau, et la relative souplesse de la roche, la cordillĂšre d'Absaroka est d'apparence assez escarpĂ©e. De l'or fut extrait des versants du pic Francs jusqu'en 1907 et la petite ville fantĂŽme de Kirwin sert aujourd'hui de lieu touristique. La cordillĂšre abrite Ă©galement plusieurs lacs y compris les sources des deux riviĂšres Bighorn et Yellowstone.

Les monts Beartooth, situĂ©es dans la portion la plus au nord de la forĂȘt, sont d'origines granitiques et mĂ©tamorphiques. Certaines des roches formant les montagnes datent d'approximativement 3,96 milliards d'annĂ©es, leur formation remontant au prĂ©cambrien, ce qui les place parmi les roches les plus anciennes de la Terre[3]. Bien que souvent considĂ©rĂ©es comme partie de la cordillĂšre d'Absaroka, les monts Beartooth se distinguent de par leur apparition et leur histoire gĂ©ologique. Leur formation remonte approximativement Ă  70 millions d'annĂ©es durant l'orogĂ©nie laramienne. Elles consistent en de vastes plateaux balayĂ©s par les vents et des pics escarpĂ©s surplombant parfois de hautes falaises abruptes. Les roches granitiques, gneissiques et micaschistes sont riches en minĂ©raux comme le chrome et le platine. Les minĂ©raux de type biotite, amphibole et pyroxĂšne contiennent entre autres du fer et du magnĂ©sium. Le quartz et le feldspath sont Ă©galement assez communs. Les gĂ©ologues pensent que durant leur histoire, les monts Beartooth culminĂšrent au moins une fois aux alentours des 6 000 mĂštres d'altitude. Mais l'Ă©rosion qui suivit pendant des dizaines de millions d'annĂ©es rĂ©duisit leur altitude Ă  environ 12 000 pieds (3 657 mĂštres) pour les plus hauts sommets. Le nombre de lacs prĂ©sents dans les monts Beartooth et situĂ©s sur le territoire de la forĂȘt de Shoshone est estimĂ© Ă  300. Une partie de ces lacs naquit Ă  la suite du recul des glaciers aprĂšs le dernier maximum glaciaire, Ă©galement connu sous le nom de glaciation de WĂŒrm, qui s'acheva brutalement il y a 10 000 ans. L'autoroute de Beartooth (U.S. Route 212) traverse le col de Beartooth Ă  une altitude de 3 345 mĂštres et redescend ensuite vers l'entrĂ©e nord-est du parc national de Yellowstone.

La cordillĂšre de Wind River s'Ă©tend sur la partie sud de la forĂȘt et se compose principalement de roches granitiques, gneissique et micaschistes. Le pic Gannett est le plus haut sommet du Wyoming, seuls 7 autres pics excĂšdent les 4 115 mĂštres dans la cordillĂšre[4]. À une certaine Ă©poque le pic Fremont Ă©tait considĂ©rĂ© comme le plus haut sommet des montagnes Rocheuses, Ă  cause de l'importance qu'il donnait lorsqu'il Ă©tait observĂ© depuis la piste de l'Oregon. Au total, plus de 230 montagnes s'Ă©lĂšvent au-dessus des 3 600 mĂštres. La cordillĂšre de Wind River est trĂšs cĂ©lĂšbre chez les alpinistes du monde entier grĂące Ă  sa roche solide et aux nombreuses voies d'escalade. Le cirque of the Towers, situĂ© dans la Popo Agie Wilderness, est une des destinations prĂ©fĂ©rĂ©es des grimpeurs et des randonneurs. Les couloirs d'escalades entourant le cirque sont estimĂ©s Ă  200. Cette zone hĂ©berge Ă©galement des centaines de lacs y compris les sources de la Wind River.

Au total, la forĂȘt de Shoshone comprend plus de 500 lacs et plus de 4 000 km de riviĂšres et cours d'eau. La Clarks Fork Yellowstone reçoit le titre de National Wild and Scenic River sur un parcours de 35 km Ă  travers la forĂȘt. Elle est parfois surmontĂ©e de falaises imposantes dĂ©passant les 610 mĂštres, notamment lorsqu'elle traverse des gorges. Les versants Est de la Continental Divide sont recouverts de forĂȘt, et toutes les riviĂšres s'Ă©coulant en dehors de ces forĂȘts se dĂ©versent finalement dans le golfe du Mexique[5].

Glaciologie

Selon le Service des forĂȘts des États-Unis, la forĂȘt nationale de Shoshone possĂšde le plus grand nombre de glaciers individuels de toutes les forĂȘts nationales amĂ©ricaines. Dans le guide touristique, 16 glaciers possĂšdent un nom propre et 140 ne sont pas nommĂ©s, tous font partie de la cordillĂšre de Wind River. 44 de ces glaciers se trouvent dans le Fitzpatrick Wilderness, concentrĂ©s sur les crĂȘtes des montagnes les plus Ă©levĂ©es[6]. Cependant, le state water board du Wyoming ne rĂ©pertorie que 63 glaciers sur l'ensemble de la cordillĂšre de Wind River, englobant Ă©galement des zones en dehors des frontiĂšres de la forĂȘt[7]. Tandis qu'il y a un lĂ©ger doute sur le nombre officiel de glaciers, il n'y a aucune controverse sur le fait tous les glaciers de la forĂȘt reculent irrĂ©mĂ©diablement.

Renversant la tendance de glaciation qui eut lieu lors du petit Ăąge glaciaire (1350-1850), un recul de prĂšs de 50 % de l'ensemble des glaciers de la planĂšte s'est opĂ©rĂ© depuis 1850. Ce recul a Ă©tĂ© bien documentĂ© grĂące Ă  de nombreuses preuves photographiques et d'autres types de donnĂ©es. L'accĂ©lĂ©ration de la fonte des glaciers depuis les annĂ©es 1970 semble ĂȘtre directement liĂ© au rĂ©chauffement climatique[8].

Les glaciers de la forĂȘt de Shoshone Ă©voluent de façon similaire. La zone couverte par les glaciers a diminuĂ© de 50 % durant le siĂšcle qui a suivi leur premiĂšre photographie Ă  la fin des annĂ©es 1890. Les recherches opĂ©rĂ©es entre 1950 et 1999 ont dĂ©montrĂ© que les glaciers ont perdu plus d'un tiers de leur surface pendant cette pĂ©riode. Les recherches ont Ă©galement montrĂ© que le recul glaciaire Ă©tait proportionnellement plus important dans les annĂ©es 1990 que dans toute autre dĂ©cennie des cent derniĂšres annĂ©es[9]. Le glacier de Gannett, situĂ© sur la pente nord-est du pic Gannett, qui est le plus important glacier des montagnes Rocheuses amĂ©ricaines, a perdu plus de 50 % de son volume depuis 1920 dont 25 % de cette perte depuis 1980[10].

Les glaciers de petite taille situĂ©s dans la forĂȘt sont beaucoup moins rĂ©sistants Ă  la fonte que les grandes calottes glaciaires du Groenland et d'Antarctique, qui elles aussi montrent d'inquiĂ©tantes preuves de rĂ©trĂ©cissement. Une fois le recul amorcĂ©, le glacier peut tomber en dĂ©sĂ©quilibre et ne plus jamais retrouver sa masse glaciaire originelle. Sans changement climatique favorable, les glaciers continueront de reculer jusqu'Ă  leur disparition complĂšte[11]. Les glaciologues pensent que si la tendance actuelle se poursuit, vers le milieu du XXIe siĂšcle, tous les glaciers de la forĂȘt auront disparu. La fonte glaciaire a dĂ©jĂ  entamĂ© la rĂ©serve de glace qui, en Ă©tĂ©, alimentait en eau les ruisseaux, riviĂšres et lacs et fournissait une source d'eau froide vitale Ă  certaines espĂšces de poissons et de plantes. Le recul des glaciers pourrait avoir un impact significatif Ă  long terme sur tout l'Ă©cosystĂšme de la forĂȘt.

Climat

ForĂȘt nationale de Shoshone localisĂ©e en vert fluo.

Avec une moyenne de moins de 25 cm de prĂ©cipitations annuelles, le climat du Wyoming est gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ© comme dĂ©sertique. Cependant la forĂȘt nationale de Shoshone englobe certaines des plus importantes chaĂźnes de montagne de l'État, ce qui lui assure un approvisionnement continu en eau toute l'annĂ©e, y compris durant les mois les plus secs de l'Ă©tĂ©, grĂące aux glaciers et aux ceintures de neiges prĂ©sentes sur les sommets. La tempĂ©rature moyenne en basse altitude est de 22,2 °C durant l'Ă©tĂ© et −6,7 °C durant l'hiver ; sur les versants les plus Ă©levĂ©s la tempĂ©rature moyenne chute de 6,7 °C par rapport aux niveaux les plus bas. La plus haute tempĂ©rature relevĂ©e est de 40,6 °C, la plus basse −47 °C enregistrĂ©e en 1993. La majoritĂ© des prĂ©cipitations tombe en hiver et au dĂ©but du printemps tandis que l'Ă©tĂ© est ponctuĂ© de grands orages se dĂ©clenchant souvent dans l'aprĂšs-midi et en soirĂ©e. L'automne est gĂ©nĂ©ralement frais et sec. Dues Ă  l'altitude et Ă  la sĂšcheresse de l'atmosphĂšre, des rafraichissements soudains peuvent se produire et les variations de tempĂ©rature de 10 °C sur une journĂ©e sont frĂ©quentes. En consĂ©quence, les nuits peuvent ĂȘtre trĂšs fraiches en Ă©tĂ© jusqu'Ă  extrĂȘmement froides en hiver, par consĂ©quent les promeneurs doivent toujours penser Ă  emporter avec eux au moins un blouson, mĂȘme durant l'Ă©tĂ©[12] - [13].

Histoire

Puits d'une mine d'or abandonnée.

La forĂȘt nationale de Shoshone tire son nom de la tribu amĂ©rindienne des Shoshones, qui, avec d'autres groupes amĂ©rindiens tels les Lakotas, Crows et Cheyennes du Nord, furent les principales tribus rencontrĂ©es par les premiers explorateurs blancs s'aventurant dans la rĂ©gion. Des indices archĂ©ologiques dĂ©montrent que la prĂ©sence des tribus indiennes dans la rĂ©gion remonte Ă  au moins 8 000 ans[14]. La forĂȘt abonde en gibier, en bois et abris durant les mois d'hiver, des hautes plaines jusqu'Ă  l'Est. Les zones les plus montagneuses Ă©taient frĂ©quentĂ©es par les Shoshones et les Lakotas qui y pratiquaient des guĂ©risons spirituelles et des quĂȘtes de la vision. En 1840, Washakie devint chef de la tribu Shoshone se situant la plus Ă  l'est. En 1868, il nĂ©gocia avec le gouvernement amĂ©ricain un espace de 8 903 km2 (2,2 millions d'acres) qu'il souhaitait prĂ©server comme terres indiennes, ce territoire est aujourd'hui connu sous le nom de rĂ©serve indienne de Wind River[15]. Avant la crĂ©ation de la rĂ©serve, la cavalerie des États-Unis construisit une place forte appelĂ©e Camp Brown, qui fut plus tard renommĂ©e Fort Washakie. À la fin du XIXe siĂšcle, le fort fut occupĂ© par des soldats afro-amĂ©ricains appartenant Ă  la cavalerie, Ă©galement connu sous le nom de Buffalo Soldiers. Le chef Washakie et Sacagawea (Ă©pouse du trappeur Toussaint Charbonneau), deux Shoshones qui fournirent une aide inestimable Ă  Meriwether Lewis et William Clark durant l'expĂ©dition Lewis et Clark, sont enterrĂ©s au fort, qui est situĂ© Ă  la frontiĂšre Est de la forĂȘt.

Au dĂ©but des annĂ©es 1800, des trappeurs et des explorateurs, tels John Colter et Jim Bridger, parcoururent la forĂȘt. Colter fut le premier homme blanc connu Ă  avoir visitĂ© la rĂ©gion du Yellowstone et la forĂȘt dans la pĂ©riode allant de 1806 Ă  1808[16]. Étant un des premiers membres de l'expĂ©dition Lewis et Clark, Colter demanda la permission Ă  Meriwether Lewis de quitter l'expĂ©dition aprĂšs avoir franchi les Rocheuses lors de son retour de l'ocĂ©an Pacifique. Colter s'entoura de deux explorateurs indĂ©pendants rencontrĂ©s au grĂ© de l'expĂ©dition. Ensemble ils dĂ©cidĂšrent de s'aventurer dans les territoires du Sud. Commençant par traverser la rĂ©gion nord, qui correspond aujourd'hui au parc national de Yellowstone, Colter explora ensuite la cordillĂšre d'Absaroka, traversa le col de Togwotee et entra dans la vallĂ©e connue aujourd’hui sous le nom de Jackson Hole. Colter survĂ©cut Ă  une attaque de grizzly ainsi qu'Ă  une poursuite engagĂ©e par un groupe de Pikuni qui prit son cheval. Plus tard, Colter fournit Ă  William Clark, son ancien commandant lors de l'expĂ©dition Lewis et Clark, toutes les informations rĂ©coltĂ©es sur les espaces qu'il explora. William Clark les publia en 1814[17].

Shoshones dans un camp, vers 1890.

Entre 1807 et 1840, des trappeurs spĂ©cialisĂ©s dans la fourrure et des explorateurs, comme Manuel Lisa et Jim Bridger, traversĂšrent Ă  plusieurs reprises la forĂȘt et en achevĂšrent l'exploration. À la suite du dĂ©clin de la traite des fourrures vers la fin des annĂ©es 1840 et la disparition croissante des castors due Ă  la sur chasse, peu d'explorateurs blancs s'aventurĂšrent dans la forĂȘt. Les explorations conduites par Ferdinand Vandeveer Hayden en 1871 furent les premiĂšres financĂ©es et appuyĂ©es par l'État fĂ©dĂ©ral. Hayden s'intĂ©ressait tout particuliĂšrement Ă  la documentation de la rĂ©gion ouest de la forĂȘt, son expĂ©dition Ă©tablit Ă©galement que la forĂȘt Ă©tait une ressource primordiale qu'il fallait protĂ©ger. Les promenades forestiĂšres, dans les annĂ©es 1880, du prĂ©sident amĂ©ricain Theodore Roosevelt, qui Ă©tait Ă©galement un fervent avocat du mouvement de conservation de la nature, fournirent l'impulsion qui dĂ©boucha sur la crĂ©ation de la rĂ©serve Yellowstone Timberland en 1891, crĂ©ant ainsi la premiĂšre forĂȘt nationale des États-Unis. En 1902, le prĂ©sident Roosevelt commença par Ă©largir drastiquement la superficie de la rĂ©serve puis la divisa en quatre zones distinctes, la forĂȘt de Shoshone Ă©tant la plus vaste. AprĂšs la crĂ©ation du Service des forĂȘts des États-Unis en 1905, la rĂ©serve reçut le statut de forĂȘt nationale, mais l'appellation courante et le titre officiel ne furent attribuĂ©s que quarante ans plus tard, en 1945. La station Wapiti Ranger situĂ©e Ă  l'ouest de Cody constitue un vestige des premiĂšres annĂ©es de gestion de la forĂȘt. Elle fut construite en 1903, c'est aujourd'hui la plus ancienne station de gardes forestiers conservĂ©e de toutes les forĂȘts nationales amĂ©ricaines, elle est par ailleurs listĂ©e sur le registre amĂ©ricain des lieux historiques[18].

Durant les annĂ©es 1890, des minerais, principalement de l'or, sont extraits du sol mais sans grand succĂšs. La derniĂšre mine fut abandonnĂ©e en 1907, mais l'orpaillage est toujours autorisĂ© dans certaines parties de la forĂȘt, et dans la plupart des cas aucun permis n'est requis. AprĂšs la fin de l'Ăšre miniĂšre, le Civilian Conservation Corps Ă©tablit de nombreux camps pour aider Ă  combattre le chĂŽmage pendant la Grande DĂ©pression des annĂ©es 1930. Les travailleurs Ă©taient payĂ©s par le gouvernement fĂ©dĂ©ral pour construire des routes, des chemins de randonnĂ©e et des terrains de camping pour les futurs voyageurs de la rĂ©gion de Yellowstone. Le tourisme s'est rapidement dĂ©veloppĂ© vers la fin de la Seconde Guerre mondiale grĂące Ă  la construction de meilleurs rĂ©seaux routiers et d'une meilleure accessibilitĂ© de la rĂ©gion.

En 1937, l'incendie de Blackwater brĂ»le environ 690 hectares de forĂȘt ancienne, et est l'un des feux de forĂȘt les plus meurtriers aux États-Unis au XXe siĂšcle.

Gestion de la forĂȘt

La forĂȘt nationale de Shoshone est gĂ©rĂ©e par le Service des forĂȘts des États-Unis, une agence au sein du dĂ©partement de l'Agriculture des États-Unis. La forĂȘt est divisĂ©e en cinq districts regroupant 145 employĂ©s. Le budget annuel d'exploitation s'Ă©lĂšve Ă  15 millions de dollars, une grande partie des fonds provenant de subventions. Le bureau principal et un centre pour visiteurs se situent Ă  Cody, un centre d'information plus petit se situe Ă  Lander.

De mĂȘme que pour l'ensemble des forĂȘts nationales amĂ©ricaines, la forĂȘt de Shoshone applique un programme de conservation des ressources, ce qui assure une exploitation viable des matiĂšres brutes de la forĂȘt, transformĂ©es en bois de construction et la pĂąte Ă  papier. En outre, des missions d'extraction miniĂšre, de recherches de pĂ©trole et de gaz naturel sont Ă©galement conduites, bien que ces activitĂ©s aient sensiblement dĂ©cru Ă  la suite d'un consensus visant Ă  protĂ©ger la nature primitive de la rĂ©gion. Plus communĂ©ment, des options de bail de terrains sont offertes aux Ă©leveurs locaux les autorisant Ă  venir faire paĂźtre leur bĂ©tail. Les services forestiers Ă©tablissent des normes environnementales afin d'Ă©viter la surexploitation des ressources et de garantir la disponibilitĂ© des matiĂšres premiĂšres pour les gĂ©nĂ©rations futures. Cependant, des groupes partisans de l'Ă©cologie de conservation ont exprimĂ© leurs inquiĂ©tudes vis-Ă -vis de la gestion du programme de bail qui entraĂźne des problĂšmes de surpĂąturage liĂ©s Ă  la prĂ©sence des bovins[19].

Les efforts des environnementalistes combinĂ©s Ă  une demande du public conduisirent Ă  la crĂ©ation en 1964 de zones naturelles (wilderness aeras) sur les terres gouvernementales rĂ©pondant Ă  ce critĂšre. La dĂ©signation zone naturelle fournit un niveau beaucoup plus important de protection de l'habitat et interdit toute interaction de l'homme avec le milieu naturel. Dans la forĂȘt de Shoshone, moins de 10 % de la surface est utilisĂ©e pour les programmes de prĂȘts de terres, d'exploitation forestiĂšre et d'extraction de minĂ©raux. Les 90 % de l'espace restant sont, soit dĂ©signĂ©s zone naturelle donc consacrĂ©s Ă  la protection de l'habitat naturel, de la faune et de la flore, soit rĂ©servĂ©s Ă  la dĂ©tente des visiteurs. Cependant, le surpĂąturage du bĂ©tail dans des zones ripariennes et sur des terres ne faisant pas partie du programme de bail est continuellement un sujet de discorde. Des groupes de pression en faveur des explorations gaziĂšre et pĂ©troliĂšre font Ă©galement du lobbying afin d'explorer des rĂ©gions sur lesquelles l'impact de l'activitĂ© humaine pourrait affecter la faune[20]. Des projets de construction de routes en dehors des zones naturelles, afin de faciliter l'Ă©vacuation du bois, ont Ă©tĂ© dĂ©boutĂ©s car non conformes Ă  la lĂ©gislation rĂ©cente qui interdit toute construction risquant de perturber le milieu naturel[21]. La circulation des vĂ©hicules tout terrain et des autoneiges en dehors des routes balisĂ©es continue Ă  ĂȘtre un problĂšme, surtout dans les zones naturelles. Enfin, le programme de protection des espĂšces menacĂ©es comme le grizzly et le loup se trouve parfois en opposition avec les intĂ©rĂȘts des Ă©leveurs locaux[22].

Ressources naturelles

Flore

Bosquet de trembles et de pins tordus au printemps.

À ce jour, 1 300 espĂšces distinctes d'arbres et de plantes ont Ă©tĂ© rĂ©pertoriĂ©es dans la forĂȘt de Shoshone, et de nouvelles dĂ©couvertes sont faites chaque annĂ©e. Les plaines, situĂ©es au niveau le plus bas, hĂ©bergent principalement des armoises Ă  trois dents et des prairies alors que les niveaux situĂ©s au-dessus de la bordĂ©e d'arbres accueillent des zones forestiĂšres comprenant notamment des sapins subalpins, des Ă©pinettes d'Engelmann, des pins Ă  Ă©corce blanche et des pins flexible. L'espĂšce d'arbre la plus exploitĂ©e est le pin tordu avec le genĂ©vrier des Rocheuses, le sapin de Douglas et le tremble qui poussent Ă  une altitude minimum de 2 700 mĂštres. Le long des ruisseaux et des cours d'eau poussent des peupliers de Virginie mais uniquement Ă  basse altitude. De nombreuses espĂšces de plantes sont endĂ©miques et ne sont prĂ©sentes nulle part ailleurs dans le monde. Parmi ces espĂšces se trouvent des draves, les astĂ©racĂ©es et les brassicacĂ©es (Lesquerella fremontii, Shoshonea pulvinata et Townsendia condensata) qui produisent des fleurs Ă©clatantes blanches et jaunes durant le printemps et l'Ă©tĂ©[23].

Les espĂšces exotiques sont gĂ©nĂ©ralement introduites accidentellement dans la forĂȘt par les vĂ©hicules traversant de longues distances loin de leur milieu d'origine. Dans la plupart des cas, ce type de plantes se retrouve prĂšs des routes ou des terrains de camping. Les services forestiers ont adoptĂ© un programme d'identification des espĂšces nuisibles, ce qui leur permet d'essayer de contenir leur diffusion[24]. Les colĂ©optĂšres de pins de montagne sont une espĂšce autochtone d'insecte connue pour infester les bosquets, ils sont particuliĂšrement communs dans les zones comprenant de nombreux pins tordus et sapins[25]. En cas de forte infestation, les colĂ©optĂšres peuvent anĂ©antir d'Ă©normes zones de forĂȘt, augmentant ainsi potentiellement le risque de dĂ©part de feu et rĂ©duisant l'habitat et la longĂ©vitĂ© de la forĂȘt.

Faune

Femelle grizzly et son petit.

Le loup, considĂ©rĂ© comme une espĂšce menacĂ©e, a migrĂ© dans la forĂȘt nationale de Shoshone aprĂšs sa rĂ©introduction dans le parc national de Yellowstone Ă  la fin des annĂ©es 1990. L'ensemble des 50 espĂšces de mammifĂšres qui habitait la forĂȘt avant l'arrivĂ©e des premiers explorateurs blancs existe encore aujourd'hui.

Le nombre de grizzlys se dĂ©plaçant dans la forĂȘt de Shoshone, les deux forĂȘts nationales adjacentes et le parc national de Yellowstone est estimĂ© Ă  125. Le United States Fish and Wildlife Service a listĂ© le grizzly comme espĂšce menacĂ©e dans les 48 autres États amĂ©ricains mĂ©tropolitains ; la forĂȘt de Shoshone est un des derniers bastions de l'espĂšce[26]. Les ours posant problĂšmes sont capturĂ©s Ă  l'aide de piĂšges non mortels et rĂ©implantĂ©s dans des zones reculĂ©es loin de toute activitĂ© humaine. Concernant les grizzlys, chaque ours capturĂ© est tranquillisĂ© et son oreille tatouĂ©e d'un numĂ©ro d'identification. Si un ours tatouĂ© continue de retourner dans des zones oĂč il constitue une menace directe pour l'homme il est abattu. Cette situation se produit moins frĂ©quemment avec l'ours noir, une espĂšce plus petite et moins agressive ; leur population dans la forĂȘt est estimĂ©e Ă  500 individus. Un programme de gestion, en coopĂ©ration avec les autres forĂȘts nationales et parcs nationaux du Greater Yellowstone Ecosystem, assure la sĂ©curitĂ© humaine et protĂšge l'habitat des deux espĂšces. Les visiteurs sont priĂ©s de conserver leur nourriture dans leurs vĂ©hicules ou dans des containers en fer disponibles sur les terrains de camping. Des poubelles conçues pour rĂ©sister aux assauts des ours sont situĂ©es aussi bien dans les plaines que dans la forĂȘt. Dans l'arriĂšre-pays la nourriture doit ĂȘtre entreposĂ©e Ă  une certaine distance des terrains de camping ; d'autres prĂ©cautions semblables sont mises en Ɠuvre afin de prĂ©venir toute mauvaise rencontre[27].

Le puma est avec le loup, l'une des deux principales espĂšces carnivores de la forĂȘt. Animal nocturne, le puma est difficilement observable. Leur population n'est pas connue mais des preuves de leur passage, comme des traces de pattes, suggĂšrent qu'ils sont assez rĂ©pandus. Le loup se trouve en plus petit nombre mais sa population croĂźt progressivement. La forĂȘt compte d'autres mammifĂšres omnivores tels les carcajous, coyotes, lynx roux, belettes, martes et furets mais aussi des castors, marmottes, pikas, procyons et blaireaux.

Les herbivores autochtones comme l'élan forment de petits groupes prÚs des cours d'eau, exclusivement à basse altitude. Les wapitis, cerfs hémiones et pronghorns sont les mammifÚres les plus observés ; il existe également de petites populations de bisons. Les mouflons canadiens et les chÚvres de montagne résident sur les terrains rocheux et les plus hauts sommets. Durant l'hiver, le plus grand rassemblement sur le sol américain de mouflons canadiens a lieu dans la région de Dubois. Cependant leur population a grandement diminué depuis 1990 à cause de diverses maladies et de la prédation des coyotes[28].

Les espĂšces d'oiseaux rĂ©sidant dans la forĂȘt au moins une partie de l'annĂ©e sont estimĂ©es Ă  300. Les pygargues Ă  tĂȘte blanche et aigles royaux, deux espĂšces menacĂ©es, sont plus frĂ©quents aujourd'hui qu'ils ne l'Ă©taient au cours des derniĂšres dĂ©cennies ; ils occupent gĂ©nĂ©ralement les zones prĂšs des cours d'eau. Le faucon pĂšlerin, le faucon Ă©merillon, les accipiters et le grand-duc d'AmĂ©rique sont d'autres oiseaux de proie aujourd'hui assez rĂ©pandus. Dans la famille des corvidĂ©s, la pie Ă  bec noir d'AmĂ©rique et le cassenoix d'AmĂ©rique sont relativement frĂ©quents prĂšs des terrains de camping et des lacs. Le cygne trompette est assez rare, en principe prĂ©sent sur ou prĂšs des lacs et autres zones fluviales. D'autres oiseaux aquatiques comme les grands HĂ©rons, pĂ©licans blancs, bernaches du Canada et de nombreuses espĂšces de canards sont facilement observables. Les populations de faisans de Colchide, tĂ©tras des armoises et dindes sauvages sont dissĂ©minĂ©es sur les plaines et autres terrains ouverts.

Les cours d'eau traversant la forĂȘt hĂ©bergent huit espĂšces et sous-espĂšces de truites. Parmi elles la truite Ă  gorge coupĂ©e qui est la seule espĂšce autochtone de truite du Wyoming ; l'une de ses quatre sous-espĂšces est la truite Ă  gorge coupĂ©e de Yellowstone qui se rencontre uniquement dans la forĂȘt de Shoshone et les parcs adjacents. D'autres espĂšces pĂȘchables comprennent l'ombre de l'Arctique, le mĂ©nomini de montagnes et l'esturgeon Ă  museau plat[29].

Plusieurs espĂšces de reptiles habitent la forĂȘt, cependant la majoritĂ© des serpents, dont le vĂ©nĂ©neux crotale, prĂ©fĂšre rĂ©sider sur les niveaux infĂ©rieurs Ă  la bordĂ©e d'arbre, tout comme les tortues peintes et tortues boĂźtes. Des amphibiens tels que Rana luteiventris, Ambystoma tigrinum et les Bufo boreas boreas sont relativement communs dans la forĂȘt. Du cĂŽtĂ© des insectes, les moustiques et les simulies prolifĂšrent au printemps et en Ă©tĂ©, ils sont rĂ©putĂ©s ĂȘtre trĂšs gĂȘnants en haute altitude.

Zone naturelle

Popo Agie Wilderness.

La forĂȘt comporte quatre zones naturelles primitives (wilderness areas en anglais) qui en grande partie ont Ă©tĂ© Ă©pargnĂ©es par l'activitĂ© humaine, que ce soit l'exploitation forestiĂšre et miniĂšre ou la construction de routes et de bĂątiments. Les quatre rĂ©gions concernĂ©es sont : la North Absaroka Wilderness, la Washakie Wilderness, la Fitzpatrick Wilderness et la Popo Agie Wilderness. Elles couvrent une surface totale de 6 000 km2 (1,5 million d'acres). En outre, une petite portion de l’Absaroka–Beartooth Wilderness, situĂ©e dans le Montana, dĂ©borde sur la partie nord-ouest de la forĂȘt.

La ratification en 1964 du Wilderness Act renforça le statut de protection des terres lointaines et/ou non dĂ©veloppĂ©es dĂ©jĂ  administrĂ©es et protĂ©gĂ©es par l'État fĂ©dĂ©ral. Cette loi assura qu'aucune activitĂ© humaine ne prendrait place en plus de celles dĂ©jĂ  existantes. Ce statut spĂ©cial permit de protĂ©ger les zones naturelles en interdisant la construction de routes et de bĂątiments, la prospection ou l'extraction miniĂšre et pĂ©troliĂšre, l'exploitation forestiĂšre et l'utilisation de moyens de transports motorisĂ©s, y compris les vĂ©los. Les visiteurs ne peuvent pĂ©nĂ©trer dans les zones naturelles que s'ils sont Ă  pied ou Ă  cheval. La chasse et la pĂȘche sont autorisĂ©es, comme dans l'ensemble de la forĂȘt, Ă  condition de possĂ©der un permis[30].

Feux de forĂȘt

Feu de forĂȘt dans la rĂ©gion de Dinwoody en 2001.

La forĂȘt nationale de Shoshone possĂšde un programme de gestion des feux de forĂȘt, ce dernier reconnait l'utilitĂ© de certains feux naturels considĂ©rĂ©s comme partie intĂ©grante de l'Ă©cosystĂšme, cependant ce ne fut pas toujours le cas. Autrefois la lutte contre les incendies s'orientait uniquement sur l'extinction rapide de tous les feux, ce qui crĂ©a d'Ă©normes sources de combustible sous forme d'arbres morts ou demi-morts. AprĂšs les incendies catastrophiques de 1988 dans la rĂ©gion de Yellowstone, un effort fut fourni pour identifier les zones potentielles d'incendie similaire. Travaillant en coopĂ©ration avec le National Interagency Fire Center et les propriĂ©taires terriens locaux, la forĂȘt de Shoshone dĂ©veloppa un programme visant Ă  rĂ©duire les risques d'un nouvel embrasement gĂ©nĂ©ral. Parmi les mesures adoptĂ©es figurent un plan de gestion du combustible et un plan de feu contrĂŽlĂ© qui vise Ă  rĂ©aliser des feux prĂ©ventifs sous contrĂŽle pour empĂȘcher qu'un feu accidentel hors-contrĂŽle et non contrĂŽlĂ© ait lieu plus tard lors de situations dĂ©favorables (grande sĂšcheresse et vent important)[31].

La foudre, Ă  l'origine de 70 % des feux de forĂȘt, est issue d'orages emmagasinant beaucoup d'Ă©nergie mais peu d'humiditĂ©, une circonstance habituelle durant le milieu de l'Ă©tĂ©. Les 30 % de feux restants sont le rĂ©sultat de nĂ©gligences humaines, comme des feux de camp non surveillĂ©s ou mal Ă©teints. Concernant les feux non naturels, la forĂȘt prĂŽne une politique d'annihilation totale, exceptĂ© dans les cas de feux prescrits par le programme de gestion des feux de forĂȘt. Chaque annĂ©e une moyenne de 25 feux est enregistrĂ©e, les feux de plus de km2 (1000 acres) arrivent Ă  peu prĂšs tous les trois ans. En 2003 sur plus de 50 feux rĂ©pertoriĂ©s, cinq excĂ©daient les km2[31].

Durant l'Ă©tĂ©, la forĂȘt maintient Ă  temps complet une unitĂ© de lutte contre les feux composĂ©e d'une douzaine d'employĂ©s. Leur travail consiste en de nombreux exercices et procĂ©dures : une vĂ©rification quotidienne des Ă©quipements, une observation minutieuse des conditions mĂ©tĂ©orologiques et du taux d'humiditĂ© dans l'air, une surveillance des zones Ă  risques, une disponibilitĂ© permanente permettant de rĂ©pondre en temps rĂ©el aux alertes reçues et la prĂ©paration journaliĂšre des rapports sur les risques d'incendie. Ces rapports sont utilisĂ©s pour informer les visiteurs et les employĂ©s. En outre, la forĂȘt a Ă  sa disposition cinq vĂ©hicules tout terrain anti-incendies, des pompes, divers outils et de nombreux kilomĂštres de tuyau. En cas d'urgence un hĂ©licoptĂšre peut rapidement se rendre sur les lieux. Les services anti-incendies peuvent Ă©galement contacter une base rĂ©gionale ayant Ă  sa disposition une Ă©quipe de pompiers parachutistes et plusieurs avions bombardiers d'eau pouvant procĂ©der Ă  des lĂąchĂ©s d'eau. En cas de feu gĂ©nĂ©ralisĂ©, la National Interagency Fire Command peut dĂ©ployer d'importants moyens en l'espace de quelques jours voire quelques heures[31].

Tourisme

Accueil et fréquentation

Balade Ă  cheval dans la forĂȘt.

La forĂȘt nationale de Shoshone accueille en moyenne un demi million de visiteurs chaque annĂ©e[32]. Deux maisons du tourisme tenues par des volontaires et par le service national des forĂȘts fournissent des plans, des livres et des panneaux didactiques. La premiĂšre nommĂ©e The Wapiti Wayside se situe Ă  l'ouest de la ville de Cody alors que la seconde se situe au sud de la localitĂ© de Lander. Il existe environ 30 campings accessibles aux vĂ©hicules dans la forĂȘt dans 27 lieux gĂ©ographiques diffĂ©rents. La moitiĂ© de ces campings sont Ă©quipĂ©s en sanitaires, en lieux de restauration et sont accessibles aux personnes handicapĂ©es. À l'exception du camping Rex Hale campground, les campings ne pratiquent pas la rĂ©servation et les premiers arrivĂ©s sont les premiers servis. À cause de la prĂ©sence de grizzlys, certains campings n'autorisent que les abris en matĂ©riaux durs (pas de tente en toile par exemple).

Activités sportives

Pour certains visiteurs cherchant plus de solitude, il existe des circuits de randonnĂ©e pour effectuer des marches en montagne ou des randonnĂ©es Ă  cheval. Pour ce faire, il existe des dizaines de sentiers parcourant la forĂȘt pour une longueur totale de (2 400 km)[33].

La chasse et la pĂȘche font partie des activitĂ©s accessibles aux visiteurs de la forĂȘt. Des permis fournis par les autoritĂ©s du Wyoming sont obligatoires et les rĂšgles doivent ĂȘtre respectĂ©es. Des quotas de chasse sont fixĂ©s chaque annĂ©e pour rĂ©guler les diffĂ©rentes populations animales et pour amĂ©liorer la sĂ©curitĂ© dans la forĂȘt. Plus de 2 735 km de riviĂšres et de ruisseaux ainsi qu'environ 500 lacs sont ouverts Ă  la pĂȘche tout au long de la saison[34].

La partie mĂ©ridionale de la forĂȘt situĂ©e dans la chaĂźne montagneuse de Wind River Range est la destination favorite des alpinistes. 29 des 30 plus hauts sommets de l'État se situent dans la rĂ©gion ce qui offre un large Ă©ventail de pentes granitiques escarpĂ©es. Par exemple, le cirque of the Towers est populaire pour sa multitude de pics proches les uns des autres.

Le pont Sunlight Bridge sur la route panoramique Chief Joseph Scenic Byway.

En hiver, les activités principales sont le ski de fond et le motoneige. Par exemple, le chemin de randonnées en motoneige Continental Divide Snowmobile Trail, accessible par le col de Togwotee, est entrenu spécialement pour cette activité. Avec une couche de neige moyenne de plus de 12 mÚtres aux altitudes élevées, la saison de motoneige débute en décembre pour durer jusqu'au milieu du mois d'avril. Des loueurs de motoneiges fournissent le matériel sur base journaliÚre et réalisent des visites guidées dans la région. Pour accueillir et nourrir les visiteurs, des motels restent ouverts toute l'année.

Routes panoramiques

Porte d'entrĂ©e orientale du parc national de Yellowstone, la forĂȘt possĂšde plusieurs routes panoramiques. L'autoroute de Beartooth (U.S. Route 212) traverse la forĂȘt et mĂšne Ă  l'entrĂ©e nord-est du cĂ©lĂšbre parc national. Au sud de cette autoroute se trouve la route d'Ă©tat 296 (Chief Joseph Scenic Byway) qui longe le chemin qu'emprunta le chef amĂ©rindien Joseph et sa tribu des Nez-PercĂ©s lorsque ceux-ci fuyaient la cavalerie amĂ©ricaine en 1877. Encore plus au sud, la Buffalo Bill Cody Scenic Byway mĂšne jusqu'au col de Sylvan qui permet de rejoindre Ă©galement le parc national de Yellowstone. La derniĂšre route panoramique nommĂ©e Wyoming Centennial Scenic Byway part de la ville de Dubois, franchit le col de Togwotee avant de mener au parc national de Grand Teton. Le gouvernement amĂ©ricain a donnĂ© Ă  ces routes le statut de National Scenic Byways[35].

Annexes

Bibliographie

  • (en) William J. Fritz, Roadside Geology of the Yellowstone Country, Missoula, Mountain Press Publishing Company, Missoula, , 4e Ă©d., poche (ISBN 978-0-87842-170-1, LCCN 85004934)
  • (en) Elbert L. Little, National Audubon Society Field Guide to North American Trees: Western Edition, Knopf Publishing Group, New York, NY, (ISBN 978-0-394-50761-3)
  • (en) Rebecca Woods, Walking the Winds: A Hiking and Fishing Guide to Wyoming's Wind River Range, Jackson, White Willow Publishing, Jackson WY, , 2e Ă©d. (ISBN 978-0-9642423-0-2)
  • (en) Robert Marshall M. Utley, After Lewis and Clark: Mountain Men and the Paths to the Pacific, Lincoln, Bison Books, Univ. of Nebraska Press, Lincoln, NE, , poche (ISBN 978-0-8032-9564-3, OCLC 56011545, LCCN 2004016266)
  • (en) John O. Whitaker, National Audubon Society Staff, National Audubon Society Field Guide to North American Mammals, New York, Knopf Publishing Group, New York, NY, , 2e Ă©d. (ISBN 978-0-679-44631-6, LCCN 95081456)

Liens externes

Notes

  1. (en) Service des forĂȘts des États-Unis, dĂ©partement de l'Agriculture des États-Unis. Shoshone National Forest.
  2. (en) U.S. Geological Survey, U.S. Department of the Interior. Absaroka Mountains. America's Volcanic Past.
  3. (en) Yellowstone-Bighorn Research Association. Absaroka Mountains. Local Geology.
  4. (en) Peakbagger. Absaroka Mountains. Major Peaks of the Wind River Range.
  5. (en) Service des forĂȘts des États-Unis, dĂ©partement de l'Agriculture des États-Unis. Shoshone National Forest, Lakes and Reservoirs. Shoshone National Forest Fishing.
  6. (en) Service des forĂȘts des États-Unis, USDA (2003). Shoshone National Forest Recreation Guide. U.S. Government Printing Office. 2003-574-341.
  7. (en) Harold J. Hutson. Wyoming State Water Plan.
  8. (en) Wyoming Outdoor Council. Vanishing Glaciers in the Wind River Range.
  9. (en) Larry Pochop, Richard Marston, Greg Kerr, David Veryzer, Marjorie Varuska and Robert Jacobel. Glacial Icemelt in the Wind River Range, Wyoming. Water Resources Data System Library.
  10. (en) Urbigkit, Cat. Glaciers shrinking. Sublette Examiner
  11. (en) Mauri S. Pelto (Nichols College), « The Disequilbrium of North Cascade, Washington Glaciers 1984–2004 » (consultĂ© le ).
  12. (en) Wyoming Official State Travel Website. Wyoming's Weather & Climate.
  13. « Wyoming Climate Atlas », University of Wyoming (consulté le )
  14. (en) PBS. Native Peoples. Yellowstone, America's Sacred Wilderness.
  15. (en) Wind River Country, Wyoming. The History of the Eastern Shoshone Tribe Eastern Shoshone Tribe, Wind River Indian Reservation.
  16. (en) Robert M. Utley, After Lewis and Clark : Mountain Men and the Paths to the Pacific., Lincoln, University of Nebraska Press, coll. « Bison Books », (ISBN 978-0-8032-9564-3).
  17. (en) PBS, Ken Burns. Private John Colter. Lewis and Clark, The Journey of the Corps of Discovery.
  18. (en) USDA Forest Service, « Rocky mountain region », USDA Forest Service (consulté le ).
  19. (en) « Beartooth Front, Wyoming », Wilderness Society (consulté le ).
  20. (en) Wyoming Outdoor Council. Shoshone National Forest Pulls Timber Sale.
  21. (en) Wyoming Outdoor Council. Setbacks on the Shoshone National Forest.
  22. (en) « Bears Outlawed in Wyoming Counties Over Food Fight », Environmental News Service (consulté le ).
  23. (en) U.S. Geological Survey, Northern Prairie Wildlife Research Center. Rare Plants of Shoshone National Forest. Wyoming Rare Plant Field Guide, US Forest Service Rare Plant List.
  24. (en) Shoshone National Forest Planning Staff. Draft, Forest Plan Comprehensive Evaluation Report.
  25. (en) Service des forĂȘts des États-Unis, dĂ©partement de l'Agriculture des États-Unis. Forest Works to Counter Carter Mountain Threats.
  26. (en) Forest Plan Amendment for grizzly Bear Habitat conservation for the greater Yellowstone Area National Forest, dĂ©partement de l'Agriculture des États-Unis, Service des forĂȘts, avril 2006 Lire en ligne
  27. (en) Service des forĂȘts des États-Unis, dĂ©partement de l'Agriculture des États-Unis. Shoshone National Forest Bear Information.
  28. (en) National Bighorn Sheep Interpretive Center. Estimated Whiskey Mountain Bighorn Sheep Population.
  29. (en) Service des forĂȘts des États-Unis, dĂ©partement de l'Agriculture des États-Unis. Shoshone National Forest Fishing.
  30. (en) Wilderness.net. The National Wilderness Preservation System.
  31. (en) Service des forĂȘts des États-Unis, dĂ©partement de l'Agriculture des États-Unis, « Wildland Fire Management » (consultĂ© le ).
  32. (en) Service des forĂȘts des États-Unis, dĂ©partement de l'Agriculture des États-Unis, « Planning Revision » (consultĂ© le ).
  33. (en) Continental Divide trail Alliance, « Continental Divide National Scenic trail » (consulté le ).
  34. (en) Wyoming Game and Fish, « Links to Hunting and fishing Information » (consulté le ).
  35. (en) Federal Highway Administration, dĂ©partement du Transport des États-Unis, « Explore Wyoming », America's Byways (consultĂ© le ).
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