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ChĂšvre des montagnes Rocheuses

Oreamnos americanus

Oreamnos americanus
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ChĂšvre des
montagnes Rocheuses

Genre

Oreamnos
Rafinesque, 1817

EspĂšce

Oreamnos americanus
(Blainville, 1816)

Synonymes

Statut de conservation UICN

( LC )
LC : Préoccupation mineure

Répartition géographique

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RĂ©partition de la chĂšvre des
montagnes Rocheuses

La chĂšvre des montagnes Rocheuses (Oreamnos americanus) est un caprin (Caprinae) qui habite les montagnes nord-amĂ©ricaines. Contrairement Ă  la majoritĂ© des ongulĂ©s endĂ©miques aux zones non montagneuses s'appuyant sur la course pour distancer et fuir ses prĂ©dateurs, la chĂšvre de montagne dĂ©pend de la prĂ©sence de falaises et de pentes abruptes oĂč elle grimpe pour se mettre Ă  l'abri.

MalgrĂ© son nom commun Ă©quivoque, elle n'appartient pas au genre Capra dont font partie les chĂšvres domestiques[1]. Certaines classifications la considĂšrent d'ailleurs plus prĂšs du bƓuf musquĂ© que de la chĂšvre domestique[2].

Description et mensurations

La chĂšvre des montagnes possĂšde une robe blanche, une barbe, une courte queue et de fines cornes noires.

Les mùles se distinguent visuellement des femelles par la courbure plus prononcée et le plus grand diamÚtre de la base des cornes.

  • Longueur totale : 140 - 180 cm
  • Hauteur au garrot : 95 Â± 10 cm.
  • Masse : Les mĂąles adultes pĂšsent entre 90 et 115 kg alors que les femelles adultes se situent entre 60 et 75 kg[3].
  • DurĂ©e de vie: En milieu naturel, les chĂšvres de montagne vivent gĂ©nĂ©ralement de 12 Ă  15 ans, mais elles peuvent atteindre 20 ans en captivitĂ©.

RĂ©partition

L'ancĂȘtre de la chĂšvre de montagne est probablement arrivĂ© en AmĂ©rique du Nord au PlĂ©istocĂšne via le dĂ©troit de Bering[4]. La colonisation des montagnes lui aurait ensuite permis de dĂ©velopper des adaptations spĂ©cialisĂ©es pour ce type d'environnement[1]. La chĂšvre de montagne occupe les habitats alpins et subalpins de l'ouest de l'AmĂ©rique du Nord. On la retrouve principalement au niveau des montagnes Rocheuses ainsi que le long de la chaĂźne CĂŽtiĂšre en Colombie Britannique et au sud de l'Alaska[1]. Quelques populations indigĂšnes existent Ă©galement dans l'Ă©tat de Washington, au Montana, en Idaho, en Alberta, au Yukon et dans les Territoires du Nord-Ouest[1]. Entre 1940 et 1970, des populations de chĂšvres de montagne auraient Ă©tĂ© introduites en dehors de leur aire de rĂ©partition historique, notamment au Colorado, en Oregon, au Nevada, au Dakota du Sud, en Utah et au Wyoming[1]. En comptant Ă  la fois les populations indigĂšnes et introduites, l'abondance de cette espĂšce en AmĂ©rique du Nord est estimĂ©e entre 75 000 et 110 000 individus[1].

Reproduction

Une femelle donne naissance à un, rarement deux, chevreau en juin et le défend avec le plus grand soin.

Chasse

La chĂšvre de montagne est l’un des ongulĂ©s les moins Ă©tudiĂ©s en AmĂ©rique du Nord[3]. En raison d’un manque de connaissances Ă©cologiques Ă  son Ă©gard, cette espĂšce a d’abord Ă©tĂ© considĂ©rĂ©e, Ă  tort, comme ayant une dynamique de population similaire Ă  d’autres ongulĂ©s tels le mouflon d’AmĂ©rique (Ovis canadensis) ou le cerf de Virginie (Odocoileus virginianus)[3]. Les quotas de chasse inadaptĂ©s qui en ont rĂ©sultĂ© ont entrainĂ© l’extirpation des populations de chĂšvres de montagne d’une partie de leur aire de distribution[5]. La faible productivitĂ© reproductive de cette espĂšce est l'un des facteurs qui la rendent plus vulnĂ©rable Ă  la chasse que d'autres ongulĂ©s[6]. La difficultĂ© de distinguer les mĂąles des femelles et la vulnĂ©rabilitĂ© variable des populations selon l'accessibilitĂ© des sites qu'elles occupent compliquent Ă©galement la mise en place des mesures de gestion[7].

La chasse est aujourd’hui autorisĂ©e au Canada et aux États-Unis, mais son importance est grandement limitĂ©e pour les populations indigĂšnes[6] - [7]. Certaines populations introduites semblent cependant plus rĂ©silientes au prĂ©lĂšvement et sont davantage exploitĂ©es[8]. Sa chair n'Ă©tant pas particuliĂšrement bonne Ă  la consommation, elle intĂ©resse surtout les chasseurs de trophĂ©es.

Mue et croissance des poils

Le pelage de la chÚvre de montagne est constitué d'une couche de poils de bourre à l'apparence laineuse et d'une couche de poils de garde la protégeant des intempéries[1]. La croissance des poils a lieu de la fin de l'été jusqu'en novembre[9]. Chez les mùles, la mue a lieu de la mi-juin à la mi-juillet, alors qu'elle survient environ 1 mois plus tard chez les femelles et les juvéniles (de la mi-juillet à la mi-août)[9]. Probablement en raison de compromis énergétiques entre la lactation et la croissance de nouveaux poils, les femelles qui allaitent sont celles qui terminent leur mue le plus tardivement.

Aspects culturels

Les AmĂ©rindiens du Nord-Ouest utilisaient sa toison blanche pour tisser des couvertures d'apparat (paradĂ©es pendant les danses rituelles) et confectionner des ornements d'oreilles; ils utilisaient aussi les cornes comme ornement de tĂȘte, comme les cornes de bison l'Ă©taient par les Indiens des Plaines. Les Stoneys habitant la rĂ©gion de Banff, en particulier, recherchaient ces ornements pour leur haute valeur symbolique. En effet, le trophĂ©e du waputik, trĂšs difficile Ă  obtenir, Ă©tait symbole de courage (nĂ©cessaire pour escalader les montagnes escarpĂ©es), de force physique et morale (pour pĂ©nĂ©trer l'habitat de l'animal) et d'habiletĂ© Ă  la chasse et au tir (la chĂšvre ne se laisse pas approcher facilement, surtout par un chasseur armĂ© d'un arc).

La chÚvre des montagnes a donné son nom au plateau Spatsizi, situé en Colombie-Britannique, en effet le mot « Spatsizi » provient de l'expression « isbā detsīdzi » qui signifie « chÚvre rouge » en tahltan, la langue des Amérindiens qui habitent cette région ; l'origine de cette appellation est liée au fait que les chÚvres des montagnes rocheuses qui y vivent se roulent dans la poussiÚre rouge (du fait de la présence d'hématite) prÚs du lac Cold Fish.

Notes et références

  1. (en) George A. Feldhamer, Bruce C. Thompson et Joseph A. Chapman, Wild Mammals of North America : Biology, Management, and Conservation, JHU Press, , 1216 p. (ISBN 978-0-8018-7416-1, lire en ligne), p. 1061-1075
  2. Aaron B.A. Shafer et Jocelyn C. Hall, « Placing the mountain goat: A total evidence approach to testing alternative hypotheses », Molecular Phylogenetics and Evolution, vol. 55, no 1,‎ , p. 18–25 (DOI 10.1016/j.ympev.2010.01.015, lire en ligne, consultĂ© le )
  3. (en) Marco Festa-Bianchet et Steeve D. CÎté, Mountain Goats : Ecology, Behavior, and Conservation of an Alpine Ungulate, Island Press, , 280 p. (ISBN 978-1-59726-773-1, lire en ligne)
  4. (en) I. M. Cowan et W. McCrory, « Variation in the Mountain Goat, Oreamnos americanus (Blainville) », Journal of Mammalogy, vol. 51, no 1,‎ , p. 60–73 (ISSN 0022-2372, DOI 10.2307/1378532, lire en ligne, consultĂ© le )
  5. (en) « Management plan for mountain goats in Alberta - Open Government », sur open.alberta.ca (consulté le )
  6. Sandra Hamel, Steeve D. CĂŽtĂ©, Kirby G. Smith et Marco Festa-Bianchet, « Population Dynamics and Harvest Potential of Mountain Goat Herds in Alberta », Journal of Wildlife Management, vol. 70, no 4,‎ , p. 1044–1053 (ISSN 0022-541X, DOI 10.2193/0022-541x(2006)70[1044:pdahpo]2.0.co;2, lire en ligne, consultĂ© le )
  7. (en) Alejandro Gonzalez-Voyer, Kirby G. Smith et Marco Festa-Bianchet, « Dynamics of hunted and unhunted mountain goat (Oreamnos americanus) populations », Wildlife Biology, vol. 9, no 3,‎ , p. 213-218 (lire en ligne)
  8. Steeve D. CĂŽtĂ©, Marco Festa-Bianchet et Kirby G. Smith, « Compensatory Reproduction in Harvested Mountain Goat Populations: A Word of Caution », Wildlife Society Bulletin (1973-2006), vol. 29, no 2,‎ , p. 726–730 (lire en ligne, consultĂ© le )
  9. (en) A Beast the Color of Winter : The Mountain Goat Observed, U of Nebraska Press, , 208 p. (ISBN 0-8032-6421-6, lire en ligne)

Liens externes

Genre Oreamnos

EspĂšce Oreamnos americanus :

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